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V° post réunion publique du 27.05.10 SELARL VIAL, REPLIQUE, AGRESTIS - 82 - 2.5 LE GRAND PAYSAGE 2.5.1 Préambule Nota : l’analyse est une mise à jour de l’analyse menée dans le cadre de la révision du PLU en 2008 par l’agence DUO/G. Giacommetti/Latitude. Le contexte paysager de la commune de Bernin est décliné ci-après selon deux approches : une approche globale territoriale, afin d’appréhender le paysage dans son ensemble : fondements du paysage, grandes entités paysagères, éléments structurants, éléments repères et perceptions lointaines ; une approche plus localisée, avec l’analyse de chaque entité paysagère dans le détail et notamment les éléments du paysage et du patrimoine bâti et urbain : parcs, éléments remarquables bâtis, entrées de ville,… Ces approches permettent de définir les principaux atouts et points faibles des paysages communaux. Les objectifs affichés par les institutions et la commune sur ces paysages sont ensuite présentés. En croisant ces objectifs avec les atouts et faiblesses, des secteurs à enjeux se dégagent. 2.5.2 Contexte général La commune de Bernin s’inscrit à la transition entre deux grands types de paysages : le paysage de la vallée du Grésivaudan, qui se caractérise par une vaste plaine alluviale parcourue par le cours de l’Isère et marquée par les infrastructures et les grandes zones d’activités ; le massif de la Chartreuse, dont les falaises animées de quelques cascades dominent la plaine, ainsi que certains sommets comme la dent de Crolles, qui se dresse comme une sentinelle. Photo 1 : Dent de Crolles

2.5 LE GRAND PAYSAGE

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V° post réunion publique du 27.05.10 SELARL VIAL, REPLIQUE, AGRESTIS - 82 -

2.5 LE GRAND PAYSAGE

2.5.1 Préambule Nota : l’analyse est une mise à jour de l’analyse menée dans le cadre de la révision du PLU en 2008 par l’agence DUO/G. Giacommetti/Latitude.

Le contexte paysager de la commune de Bernin est décliné ci-après selon deux approches :

• une approche globale territoriale, afin d’appréhender le paysage dans son ensemble : fondements du paysage, grandes entités paysagères, éléments structurants, éléments repères et perceptions lointaines ;

• une approche plus localisée, avec l’analyse de chaque entité paysagère dans le détail et notamment les éléments du paysage et du patrimoine bâti et urbain : parcs, éléments remarquables bâtis, entrées de ville,…

Ces approches permettent de définir les principaux atouts et points faibles des paysages communaux. Les objectifs affichés par les institutions et la commune sur ces paysages sont ensuite présentés. En croisant ces objectifs avec les atouts et faiblesses, des secteurs à enjeux se dégagent.

2.5.2 Contexte général

La commune de Bernin s’inscrit à la transition entre deux grands types de paysages : • le paysage de la vallée du Grésivaudan, qui se caractérise par une vaste plaine

alluviale parcourue par le cours de l’Isère et marquée par les infrastructures et les grandes zones d’activités ;

• le massif de la Chartreuse, dont les falaises animées de quelques cascades dominent la plaine, ainsi que certains sommets comme la dent de Crolles, qui se dresse comme une sentinelle.

Photo 1 : Dent de Crolles

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2.5.2.1 Les fondements du paysage et ses évolutions passées

Une fois dépassée cette dimension supracommunale du territoire dans lequel s’inscrit Bernin, les fondements paysagers de la commune sont liés aux piémonts, aux plateaux, à la plaine agricole et à une urbanisation linéaire le long des infrastructures ; ces dernières constituant des éléments structurants, tant sur le plan des perceptions et des ambiances paysagères que sur le plan du fonctionnement du territoire.

2.5.2.2 Les éléments fondateurs, structurants et les éléments repères

Les éléments fondateurs

Les principaux éléments fondateurs du paysage communal sont : • le massif de Chartreuse, avec l’imposante Dent de Crolles et les falaises de

Chartreuse, • les coteaux et côtières boisées, • le développement du bourg historique, • le cours de l’Isère.

Les éléments structurants

Les principaux éléments structurants du paysage communal sont : • la colline de la Veyrie, • les infrastructures : RD 1090 et A 41, • les boisements alluviaux.

Les éléments repères

Les principaux éléments repères du paysage communal sont : • les châteaux, • l’église, • la zone d’activités, • la cascade.

Photo 2 :

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2.5.2.3 Les évolutions passées du paysage

Figure 1 : Extrait de la carte de Cassini – XVIIIème siècle

Figure 2 : Extrait de la carte IGN actuelle – 2003

Le territoire de la commune est fortement marqué par le cours de l’Isère, qui a creusé la plaine entre la Chartreuse et Belledonne.

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La carte de Cassini montre que l’Isère divaguait largement dans la plaine sous forme de nombreux méandres et que la zone marécageuse était très étendue. Ensuite, l’Isère a été canalisée laissant la place à l’autoroute, aux activités agricoles et industrielles. Les zones humides sont encore présentes de façon relictuelle le long de l’Isère (forêt alluviale).

Figure 3 :

D’après la photo aérienne IGN - 2003

Le territoire communal se compose pour une large part d’espaces agricoles et naturels avec les contreforts de la Chartreuse, le Cône du Manival au Nord de la route nationale, tandis qu’au Sud se trouvent la colline de la Veyrie, la plaine agricole et la forêt alluviale en bordure de l’Isère. Cette diversité est à l’origine de la richesse des paysages de Bernin. En parallèle, les espaces bâtis ont toujours été urbanisés dans la continuité des tissus existants. L’aménagement de l’espace, à travers notamment la gestion du POS, a donc permis de préserver les paysages berninois et de maîtriser la croissance urbaine de la commune des dernières décennies. Les futures zones à urbaniser, situées en périphérie des espaces urbains, devront elles aussi prendre en compte les problématiques paysagères afin d’entreprendre une transition harmonieuse en allant des espaces urbanisés vers les espaces agro-naturels.

Photo 3 :

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2.5.3 Aperçu du territoire : reportage photographique

Carte 17 : Localisation des photos suivantes

Photo 4 : Descente sur Bernin depuis la RD 1090

Photo 5 : Les premiers balcons de la plaine

Photo 6 : Vue sur la plaine agro-naturelle et industrielle depuis les coteaux

3

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Carte 18 : Localisation des photos suivantes

Photo 7 : Les limites d’urbanisation

Photo 8 : La zone d’activités, un point d’appel marquant dans la plaine

Photo 9 : Ecran végétal du ruisseau au chemin de la Côte

6

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2.5.4 Les entités paysagères

2.5.4.1 Les falaises et piémonts

Les falaises calcaires des contreforts de la Chartreuse dominent le paysage communal, pour les usagers de la RD 1090, notamment en arrivant de Grenoble, mais également pour les habitants de Bernin qui côtoient quotidiennement ces falaises. Le cône du Manival forme une grande coulée verte et agricole sur la partie occidentale du territoire communal. Cette coulée, à haute valeur paysagère et naturelle, est considérée comme un espace d’intérêt écologique et comme un espace agricole à fort potentiel, dans le cadre du Schéma Directeur de la région grenobloise. Elle se prolonge au Sud par la colline boisée du château de la Veyrie qui constitue également un élément patrimonial remarquable.

Photo 10 :

Château de la Veyrie

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Les coteaux de Bernin constituent une mosaïque d’espaces boisés, de vignes, de prairies bocagères et d’anciennes pelouses semi-arides en cours de fermeture du fait de l’avancée des boisements. C’est un secteur de grande qualité paysagère, à découvrir au hasard des chemins. Au Nord, le château et le hameau de Craponoz forment un ensemble patrimonial et paysager de grande valeur paysagère et architecturale.

Photo 11 :

Photo 12 :

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2.5.4.2 Le bourg et ses alentours

Les hameaux anciens et le petit patrimoine

Le village de Bernin s’est développé de part et d’autre de la RD 1090 et aux alentours du hameau de Craponoz et du Bas Bernin. Malgré la faible étendue du bâti ancien, le patrimoine bâti est encore bien conservé à Bernin. Le hameau de Craponoz dispose notamment d’un bâti patrimonial de grande qualité (maison et murets en pierres,…). Les autres hameaux sont également riches de maisons anciennes et d’un petit patrimoine local encore présent (fontaines, anciens lavoirs,…).

Photo 13 : Photo 14 :

Le centre bourg

Le centre ancien de Bernin est constitué d’un patchwork de bâti ancien et plus récent. Il se concentre le long de la RD 1090 et englobe le Bas Bernin, l’église, le cimetière,… Le long de la RD 1090, les ambiances sont localement assez routières, les espaces sont assez réduits et peu de place est laissée aux piétons. Au droit du bourg, les enseignes publicitaires génèrent parfois une sensible dégradation des ambiances paysagères.

Photo 15 :

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Carte 19 : Caractéristiques du bourg et de ses alentours

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2.5.4.3 Les urbanisations périphériques

Le dédale des lotissements

Aux alentours du bourg, les urbanisations se sont développées la plupart du temps sous forme de lotissements, sans hiérarchie du tissu viaire et bâti, et au droit desquels l’espace est très souvent fermé et cloisonné, réduisant nettement les perceptions sur le paysage. Ce développement urbain est marqué par une trame viaire qui s’appuie sur un schéma ancien. Les routes empruntent souvent les anciens chemins orientés perpendiculairement à l’axe de la vallée. Les lotissements sont alors souvent desservis par des routes étroites et peu praticables. Les limites urbaines s’appuient par endroit sur cette maille viaire.

La notion de limites

Au Nord et à l’Ouest de la zone d’urbanisation, la transition avec les espaces naturels est assurée en épaisseur par les haies et les boisements, tandis qu’au droit de la plaine, la transition est généralement assez brutale entre les espaces bâtis et les espaces agricoles.

RD 1090

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Photo 16 :

Photo 17 :

Les espaces aménagés pour les cheminements piétons comme l’illustre la photo ci-contre sont en carence relative. Le diagnostic fait ressortir le manque d’espaces piétonniers et de traitement des espaces publics sur le territoire de Bernin.

Photo 18 : Photo 19 :

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Quelques espaces encore ouverts

Au sein du tissu urbain, quelques parcelles non bâties forment des poches agricoles dans l’urbanisation, qui participent pleinement à la qualité des lieux : espaces repères au sein de lotissement souvent très homogènes, espaces de respiration vers la plaine et les sommets, espaces de proximité, propices au jeu et à la détente. Parmi ces espaces, certains sont d’ores et déjà pressentis pour l’urbanisation (zones NA du PLU). Ils sont décrits plus précisément ici.

Carte 20 : Secteur des Petites Eymes

• Le secteur des Petites Eymes se situe à la transition entre les piémonts de Bernin et

les lotissements des Catières, dans un secteur de grand intérêt naturel et paysager, à proximité du cône de Manival.

• Comme les haies bocagères et les boisements, les murets en pierres contribuent à la qualité paysagère du site.

• Les éléments linéaires (haies) et les espaces ouverts (prairies) favorisent la présence d’échappées visuelles et donnent de la profondeur aux limites de l’urbanisation.

• Les espaces ouverts sont en fait constitués d’anciennes pelouses semi-arides, qui abritent encore quelques Orchidées.

• Ce secteur présente une forte sensibilité paysagère et environnementale, car il est perceptible depuis la RD 1090 et se situe à proximité du dernier grand corridor écologique avant Grenoble, entre la Chartreuse et la vallée du Grésivaudan : le cône du Manival.

N.B : Le verger n’existe plus

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Carte 21 : Secteur des Grands Champs

• Le secteur des Grands Champs se situe dans un espace de transition entre le hameau de Craponoz et les lotissements de la périphérie du bourg.

• Les haies, les petits boisements et les murets de pierres le long des voies en pierre contribuent à la qualité paysagère du site.

• Sa situation sur les hauteurs du bourg offre de belles échappées visuelles sur la plaine ou sur le château.

• Il occupe ainsi une position stratégique, avec des enjeux de qualité paysagère et de liaisons interurbaines, entre le bourg et le secteur de Craponoz.

N.B : Le verger n’existe plus

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Carte 22 : Secteur de Chanolai

• Le secteur de Chanolai est moins étendu que les deux précédents mais il présente également des enjeux paysagers et naturels en raison de sa situation à proximité d’une allée d’arbres remarquable : l’allée de la Dauphine. Les prairies et les haies bocagères marquent bien la transition entre la zone d’urbanisation et la zone naturelle des coteaux de Bernin.

• Les haies, les petits boisements et les murets en pierres le long des voies en pierre contribuent à la qualité paysagère du site.

• Sa situation à proximité du château et en contrebas des coteaux naturels lui confère une forte sensibilité paysagère et environnementale.

Le secteur de Chanolai est soumis à des risques naturels (crues torentielles).

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2.5.4.4 Les séquences le long de la RD 1090

Bien que globalement assez urbaine au droit de Bernin, la RD 1090 peut se décliner en plusieurs séquences paysagères selon le degré d’ouverture des perceptions de part et d’autre de la voie, avec du Sud vers le Nord :

• Séquence 1 : une séquence ouverte avec des vues sur les coteaux agraires et sur la

colline de la Veyrie à travers les lotissements. • Séquence 2 : une séquence marquée par le carrefour giratoire de la croix du

Varvoux, au Sud, et par la coopérative, au Nord, avec des vues limitées sur les lotissements.

• Séquence 3 : une séquence très urbaine, aux fronts bâtis continus et marquée par la place de l’église, le centre ancien et commerçant.

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Les entrées du bourg

La RD 1090 constitue la principale porte d’entrée sur le territoire :

• Au Sud, l’entrée sur la commune est bien marquée du fait de la présence d’une ligne de crête qui génère une impression de transition assez forte, renforcée par la coupure verte du cône du Manival. Ce n’est qu’ensuite, à l’arrivée au carrefour giratoire de la croix du Varvoux, que l’on entre dans le village, avec un nouveau petit dénivelé qui renforce cette entrée. La végétation des espaces privatifs contribue à la qualité de cette entrée.

• Au Nord, elle est très urbaine et peu marquée car la transition entre Crolles et Bernin est peu perceptible. Une fois sur la commune, l’espace se resserre au droit du bourg, où les commerces sont implantés directement le long de la RD 1090.

Photo 20 : Entrée sud Photo 21 : Entrée nord

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2.5.4.5 La plaine agro-naturelle et industrielle

La plaine agricole de Bernin est marquée par trois éléments majeurs :

• le cours de l’Isère et sa forêt alluviale, ainsi que la coulée verte qui accompagne le ruisseau de Craponoz ;

• l’autoroute A 41, qui exerce un effet de coupure assez fort ; • le parc technologique des Fontaines, qui impose par les volumes et les lignes

perpendiculaires des bâtiments qui le composent, se situe dans le prolongement de la zone d’activités de Crolles, est perçu de très loin depuis la RD 1090, ou depuis les balcons de Belledonne.

Le long de la coulée verte du ruisseau de Craponoz, le chemin du Teura qui dessert des activités artisanales, présente sur le haut un manque de traitement paysager tandis que la partie basse a conservé ses caractéristiques paysagères. On notera également l’absence de transition progressive entre les espaces construits et les espaces agricoles, ce qui génère une banalisation et une fragilisation des espaces agricoles. Sur les hauteurs de la plaine, la présence de murets en pierres et de vergers contribue toutefois à l’épaississement des limites et à la qualité paysagère.

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Les objectifs réglementaires et les attendus institutionnels

Bien que le paysage communal ne soit pas concerné par des protections réglementaires (monument historique, site inscrit ou classé), il n’en offre pas moins des attraits qui sont reconnus par différents organismes institutionnels.

Au niveau régional :

La DREAL16 inventorie les paysages de Bernin dans « l’Unité paysagère de l’agglomération de Grenoble : Paysages urbains et périurbains » Par définition il s’agit des territoires qui présentent visuellement une part prépondérante de constructions, d’infrastructures, d’espaces revêtus ou bâtis. Les objectifs proposés par la DREAL pour les politiques publiques concernent particulièrement la conservation de centres historiques à caractère vivant et habité, la valorisation du paysage patrimonial, la réduction de l’impact de la publicité, l’identification de structures paysagères d’ensemble susceptibles de servir de trames directrices ou de point d’appui à l’urbanisme des banlieues.

Au niveau intercommunal :

• Le Syndicat Mixte pour le suivi et l’élaboration du SCOT de la région urbaine grenobloise a réalisé un bilan du Schéma Directeur de la Région grenobloise en 2007. Une délibération du Conseil Syndical du 15 février 2008 vise à valider ou réorienter certains objectifs. Bernin est concernée pour ses espaces naturels et agricoles, la délibération visant à « Une préservation à long terme des espaces

naturels et agricoles définis dans le Schéma directeur. Cette option nécessite à la fois

des actions de mise en valeur de ces espaces et une intensification progressive et

très qualitative des espaces urbains. » • L’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise a édité Les Cahiers du Paysage

pour comprendre l’identité, l’évolution et les enjeux des paysages communaux. Bernin, Biviers, Montbonnot, Saint-Ismier, Saint-Nazaire-les-Eymes sont concernés par les mêmes problématiques, et particulièrement sur les deux points suivants :

o « Mettre en œuvre une réflexion sur le devenir de l’ensemble des « poches vertes » présentes dans le tissu urbanisé, comme des éléments garants de la qualité du cadre de vie. Ces espaces, fortement soumis à la pression urbaine, doivent faire l’objet de projets de valorisation spécifiques. »

o « Revaloriser et compléter le réseau secondaire orienté des falaises vers la plaine, comme support de vie locale et de loisirs. »

16 DREAL : Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement

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Carte 23 : Synthèse des enjeux paysagers et environnementaux

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2.6 BIODIVERSITE NATURELLE ET DYNAMIQUE ECOLOGIQUE

Le présent document établit le diagnostic écologique de la commune de Bernin. Cet état des lieux s’organise autour des thèmes suivants : Les zones réglementaires et d’inventaires relevant d’un intérêt naturaliste

S’appliquant pour tout ou partie au territoire communal, ces zonages permettent d’identifier les secteurs de la commune connus pour leur valeur écologique. Certains de ces zonages peuvent avoir une portée réglementaire. Les habitats naturels

La valeur écologique du territoire de la commune est ici appréciée au regard des habitats naturels qui le compose. La diversité des habitats naturels a une incidence directe sur la biodiversité végétale et animale d’un territoire. La biodiversité animale et végétale

Cette thématique vise à déterminer les espèces d’intérêt patrimonial qui fréquentent de manière permanente ou occasionnelle le territoire de Bernin. Par espèce d’intérêt patrimonial, on entend les espèces végétales et animales considérées comme remarquables en raison de leur rareté. Ces espèces sont la plupart du temps menacées et sont, pour certaines d’entre elles, protégées par la réglementation. La dynamique écologique

La dynamique écologique d’un territoire permet d’identifier les espaces naturels de la commune indispensables aux cycles de vie de la faune sauvage. Ces espaces fonctionnels peuvent être fréquentés de manière permanente (habitats naturels) ou bien temporaires (axes de déplacement/corridors biologiques) par la faune sauvage. L’analyse comparative de ces quatre thématiques permettra d’identifier les atouts et faiblesses de Bernin sur le plan écologique. Ce constat permettra de dégager les principaux enjeux écologiques en présence et, de là, d’arrêter des orientations possibles d’aménagement en vue de préserver la valeur écologique du territoire dans le cadre du futur PLU.

2.6.1 Zonages réglementaires et d’inventaires

Le territoire de Bernin est concerné par les zonages suivants :

• 2 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type I • 2 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type II • 1 zone de préemption au titre des Espaces Naturels Sensibles du département de

l’Isère, • 1 parc naturel régional (Parc Naturel Régional de la Chartreuse).

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Le périmètre ainsi que l’emprise de chaque zonage cité ci-dessus est illustré par la carte « Zonages réglementaires et d’inventaires » figurant à la page suivante. Note importante : Le territoire de Bernin n’est concerné, directement ou indirectement, par aucun périmètre de site Natura 2000.

Carte 24 : Zonages réglementaires et d’inventaires naturels

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2.6.1.1 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

Le territoire de Bernin est concerné par 2 ZNIEFF de type I et 2 ZNIEFF de type II (voir tableau ci-dessous).

Étendue de la ZNIEFF sur le territoire de BERNIN

Contribution du territoire communal à la superficie totale de la ZNIEFF (621,61 ha)

ZNIEFF TYPE I

ZNIEFF type I « Gorges de Manival »

156,40 ha (20,36 % du territoire communal)

25 %

ZNIEFF de type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

29,90 ha (3,90 % du territoire communal)

2,23 %

ZNIEFF TYPE II

ZNIEFF de type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

181,90 ha (23,68 % du territoire communal)

2,63 %

ZNIEFF de type II « Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre Cevins et Grenoble »

29,90 ha (3,90 % du territoire communal)

0,69 %

ZNIEFF type I « Gorges de Manival »

Sur Bernin, le périmètre de cette ZNIEFF s’étend sur les contreforts du massif de la Chartreuse. Cet espace se caractérise par une forte variabilité des conditions d’humidité et de sécheresse à l’origine d’une biodiversité végétale remarquable. Dans les secteurs « frais » de nombreuses stations à orchidées sont recensées alors que les pentes les plus exposées abritent plusieurs espèces méridionales. Sur le plan faunistique, cet espace marque la limite septentrionale de l’aire de répartition du papillon Bleu nacré d’Espagne.

Il existe deux types de ZNIEFF : ZNIEFF de type I : secteur de superficie en général limitée, caractérisé par sa valeur biologique remarquable, ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes. L’existence d’une ZNIEFF n’est pas en soi une protection réglementaire. Sa présence est toutefois révélatrice d’un intérêt biologique qui doit être pris en compte dans tout projet d’aménagement. Il est à noter qu’une ZNIEFF est un argument recevable par la justice lorsque celle-ci doit statuer sur la protection des milieux naturels. Les fiches descriptives de chacune des ZNIEFF figurent en annexes.

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ZNIEFF Type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

Le périmètre de cette ZNIEFF se limite aux franges boisées et zones humides des berges de l’Isère. En forte régression en France depuis de nombreuses années, ces boisements alluviaux (ripisylve) abritent une faune et une flore riches et variées. Cet ensemble fragile est un corridor écologique indispensable à la survie de certaines espèces. La diversité des habitats naturels en présence (bois, étangs, prairies humides, anciennes gravières…) explique pour une grande part la fréquentation de cet espace par un nombre important d’oiseaux dont certains sont des migrateurs. Les formations végétales abritent également de nombreuses espèces protégées par la réglementation. On notera enfin la présence de populations intéressantes de libellules dont certaines espèces sont menacées.

ZNIEFF de type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

Sur Bernin, le périmètre de cette ZNIEFF englobe les pentes du massif de la Chartreuse. Marqué par un patrimoine naturel d’une grande richesse, ce zonage se justifie par la présence originale de nombreuses plantes méridionales ainsi que par une faune représentative des milieux montagnards, forestiers ou encore des versants rocheux. Peu perturbé par de grands aménagements, cet ensemble conserve des fonctionnalités écologiques indispensables à la survie de nombreuses espèces tant animales que végétales.

ZNIEFF de type II « Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre Cevins et Grenoble »

Ce zonage regroupe le lit de la rivière Isère ainsi que ses annexes fluviales et ses zones humides voisines. Dans la vallée du Grésivaudan, l’Isère est bordée par des reliques de milieux humides, marais, forêt alluviale remarquable. Cette diversité d’habitat est à l’origine d’une importante richesse floristique composée d’espèces aquatiques et palustres de grand intérêt. Par la présence de nombreuses zones humides, la zone est fréquentée par une avifaune très diversifiée qui comprend notamment certaines espèces migratrices. Les milieux naturels en présence abritent une faune terrestre et aquatique dont les représentants les plus emblématiques sont le Castor d’Europe, de nombreuses espèces de libellules ou encore, pour ce qui est des poissons de rivière, l’Epinoche et l’Ombre commun. Ce vaste ensemble fluvial conserve une dynamique écologique fonctionnelle qui reste fragile en raison notamment des corridors écologiques tenus qui l’anime.

2.6.1.2 Inventaire départemental des zones humides

Sur Bernin, l’inventaire recense une seule zone humide intitulée « Les Cloyères ». Longeant la rive droite de l’Isère, le périmètre de la zone humide s’étend sur les communes de Bernin Crolles, Saint-Ismier, Saint-Nazaire-les-Eymes, le

Achevé en 2009, l’inventaire des zones humides de l’Isère a été établi par le Conservatoire des Espaces Naturels de l’Isère (Association AVENIR). N’ayant pas de portée réglementaire, cet inventaire doit être considéré comme un document d’alerte à l’attention des aménageurs. Il a pour objectif de maintenir les zones humides et de lutter contre leur urbanisation et/ou leur remblaiement.

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Versoud et Villard-Bonnot. D’une superficie totale de plus de 600 ha, cet espace humide abrite deux habitats prioritaires au titre de la Directive Habitats, trois espèces d’oiseaux protégées à l’échelle nationale, une espèce végétale protégée à l’échelle nationale et trois espèces végétales protégées à l’échelle régionale. La fiche descriptive de la zone humide est consultable en annexes.

2.6.1.3 Zone de préemption au titre des Espaces Naturels Sensibles

Il s’agit d’un secteur de boisements alluviaux et de plans d’eau situé le long de la rive droite de l’Isère. Ce site est pressenti pour devenir un site labellisé inscrit au Réseau des Espaces Naturels Sensibles du département de l’Isère. Le périmètre du futur site labellisé est illustré par la carte ci-dessous.

Carte 25 : Périmètre pressenti du futur ENS (Espace Naturel Sensible)

Périmètre pressenti du futur site de Bernin inscrit au réseau des Espaces Naturels Sensibles du département de l’Isère (périmètre de couleur rouge en cours de validation par le Conseil Général de l’Isère) »

Un Espace Naturel Sensible (E.N.S.) est un site naturel qui présente un fort intérêt biologique et paysager. Il est fragile et souvent menacé et de ce fait doit être préservé. Le Conseil général de l'Isère mène donc depuis 19851 une politique en faveur des espaces naturels sensibles en mettant en place des mesures de conservation, de gestion et d'ouverture au public. Ces espaces constituent en effet des lieux exemplaires de découverte du patrimoine du département de l'Isère.

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À la date de rédaction du présent document, la commune de Bernin était favorable à ce projet. L’avis du Conseil Général de l’Isère, organisme porteur du projet, restait encore en attente.

2.6.1.4 Parc naturel régional de la Chartreuse

La commune est concernée par le nouveau périmètre du PNR de Chartreuse dans sa partie la plus montagnarde en bordure Nord-Ouest et jusqu’au château de Craponoz (coteaux supérieurs de Craponoz). La nouvelle charte du parc, en cours de validation par les communes, a mis en place un « plan du parc ». L’article R. 333-13 du code de l’environnement stipule que les documents d’urbanisme doivent être compatibles avec les orientations et les mesures de la Charte d’un PNR. Ainsi, le plan de Parc définit des mesures pour les thèmes suivants : les régions paysagères du territoire classé, les espaces d’intérêt écologique, les espaces à vocation agricole,… À ce titre, une des orientations figurant dans le rapport d’orientations stratégiques réalisé pour le projet de Nouvelle Charte est intitulée « Orientation 2.2. Promouvoir une gestion durable de l’environnement des milieux naturels et des espèces montagnardes. »

Carte 26 : Périmètre du Parc de Chartreuse

Délimitation du nouveau périmètre du Parc Naturel Régional de la Chartreuse sur la commune de Bernin (carte tirée du diagnostic du précédent PLU)

Nouveau périmètre du PNR de Chartreuse

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2.6.2 Les habitats naturels

2.6.2.1 Occupation des sols

Le territoire de Bernin est occupé pour plus des deux tiers de sa superficie par des habitats naturels ou agricoles.

Tableau 13 : Mode d’occupation des sols sur la commune de Bernin

Type d’habitats Superficie

(en ha) Emprise sur le territoire communal

(en %)

Territoires agricoles 376 49,00

Forêt et milieux semi-naturels 206 26,80

Zones humides et surfaces en eau 10 1,30

Total 592 ha 77,10 % Source : IFEN - Géoïdd France, UE-SOeS, Corine Land COver, 2006

Avec un taux d’occupation de 49 %, les terres agricoles restent très majoritaires par rapport aux milieux naturels (28,1 % d’occupation). Ces chiffres indiquent qu’au-delà de la prise en compte des secteurs urbanisés (22,9 % d’occupation du sol), la morphologie et l’organisation du territoire de Bernin sont, pour une grande part, façonnés par l’agriculture. La carte page suivante permet de visualiser la localisation et l’emprise des habitats naturels sur la commune de Bernin.

Carte 27 : Carte simplifiée des habitats naturels

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Boisements

Sur Bernin, il est possible de distinguer trois types de boisement :

• En rive droite de l’Isère sont implantés des reliquats de forêt alluviale dont une partie est installée sur un vaste îlot présent au centre du lit de l’Isère,

• En zone de plaine et sur les premières pentes de la Chartreuse une chênaie peuplée par le Chêne pubescent, l’Erable sycomore, le Charme, le Hêtre et le Pin sylvestre,

• Au-delà de 650 m d’altitude, la Chênaie laisse progressivement place à une Hêtraie principalement composée par le Hêtre en mélange avec le Frêne, le Chêne pubescent, l’Erable sycomore, et quelques rares sapins.

Sur Bernin, la forêt communale soumise au régime forestier s’étend sur une superficie de 107 ha. Les essences en présence sont pour 40 % du Chêne pubescent, 20 % des peuplements mixtes et pour les 40 % restant du Hêtre.

Les cours d’eau

Le territoire de Bernin est traversé par deux cours d’eau :

• La rivière Isère dont le lit marque la limite Sud-Est du territoire communal, • Le ruisseau de Craponoz, affluent de l’Isère, qui prend sa source dans le massif de la

Chartreuse. On note également l’existence d’un réseau de canaux et de fossés drainants dans la plaine alluviale. Ce réseau est organisé autour de deux canaux principaux :

• le canal de Bois Claret qui longe l’autoroute A41, • le canal de Bresson dont le point de confluence avec l’Isère est situé sur le territoire

de Bernin. Certains canaux présentent un problème d’envasement chronique dû principalement aux activités amont et à l’historique des rejets domestiques et agricoles, qui affecte la biodiversité, notamment piscicole. En se basant sur la nouvelle nomenclature définie par le prochain Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux 2010-2015 du Bassin Rhône Méditerranée, le segment de la rivière Isère qui traverse le territoire de Bernin est rattaché à la masse d’eau superficielle n° FRDR354c dite « L’Isère du Breda au Drac ». Sur le plan écologique, le SDAGE classe ce tronçon dans la catégorie « Bon potentiel écologique ». La qualité écologique des eaux des autres cours d’eau n’est pas connue.

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Les zones humides

Sur Bernin, les plans d’eau constitués par le Lac du Bois de Gramont ainsi que le grand et le petit plan d’eau de l’ancienne gravière en rive droite de l’Isère sont intégrés au sein d’une seule et même entité intitulée « zone humide Les Cloyères »par l’inventaire départemental des zones humides de l’Isère. Cet espace abrite une grande diversité d’habitats naturels humides : rypisylve des grands fleuves (chênes, ormes et frênes), aulnaies-frenaies médio-européennes, bois marécageux à aulne, saule et piment royal, roselières, prairies humides…

2.6.3 Biodiversité

En l’absence de relevés faunistiques et floristiques exhaustifs sur la commune de Bernin, le thème de la biodiversité est ici abordé à partir des données naturalistes disponibles dans la littérature ou auprès d’organismes ressources référents (DREAL Rhône-Alpes, ONF, ONCFS, Fédération de pêche…). L’appréciation de la qualité de la biodiversité sur le territoire de Bernin se base sur la notion d’espèces d’intérêt « patrimonial ». Par espèce d’intérêt patrimonial, on entend les espèces, animales ou végétales, qui, sur un territoire donné, sont considérées comme remarquable en raison de leur rareté. Ces espèces font l’objet d’une ou de plusieurs mesures visant à les préserver : inscription sur les listes rouges d’espèces menacées, statuts de protection réglementaire, conventions internationales… La préservation des espèces patrimoniales contribue au maintien de la biodiversité sur un territoire et, par conséquent, à sa valeur écologique. Selon les sources de données disponibles, les espèces végétales et animales citées dans ce chapitre peuvent être présentes de manière « avérée » ou « potentielle » sur Bernin. Les présences « avérées » sont les résultats d’observations retranscrites dans les différentes sources d’information permettant de caractériser le patrimoine naturel de la commune (bibliographie, sites Internet, rapports d’étude…). Les présences « potentielles » sont tirées de documents indiquant la présence probable d’une espèce sur le territoire de Bernin mais qui n’a pas été confirmée par des observations de terrain. Enfin, il est également possible qu’une espèce fréquente uniquement de manière occasionnelle ou temporaire le territoire communal. Il s’agit alors, la plupart du temps, d’espèces animales dont l’aire géographique de vie est vaste (rapaces, grands ongulés, poissons…) ou bien d’espèces animales migratrices (oiseaux). Les listes d’espèces établies pour le présent document ne se veulent en aucun cas exhaustives, d’autres espèces d’intérêt patrimonial pouvant être découvertes sur le territoire communal dans l’avenir.

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2.6.3.1 Faune terrestre

On retrouve sur le territoire de Bernin les espèces animales traditionnelles de plaines boisées médio-européennes, à savoir : le sanglier, le chevreuil, le cerf élaphe, le chamois, le blaireau, le renard roux, le lièvre, le lapin, la marte, l’hermine, la belette, le campagnol, l’écureuil roux… Il est à souligner la présence sur le territoire de Bernin du Putois, espèce inscrite dans la classe « espèce en grave danger » sur la liste rouge des vertébrés terrestres de la région Rhône-Alpes. Le chamois reste cantonné sur les hauteurs du territoire communal de Bernin qui marquent la limite Est de l’aire vitale de la population de chamois appartenant à l’entité « Chartreuse Orientale » (Source : ONCFS – Réseau grands ongulés (2009) Inventaire Chamois 2005). Les déplacements de chevreuils depuis le massif boisé de la Chartreuse vers la plaine alluviale de l’Isère sont avérés (Source : Agence d’urbanisme de la région Grenobloise (2005) Les corridors écologiques du Grésivaudan – Plan d’actions, Carte ). La présence du Cerf élaphe sur la commune de Bernin reste potentielle. En effet, le territoire de Bernin est proche de l’entité cynégétique du Cerf élaphe située au cœur du massif de la Chartreuse (Source : ONCFS - Réseau Ongulés Sauvages mars 2009).

2.6.3.2 Faune péri-aquatique

Mammifères

Le territoire de Bernin est fréquenté par le Castor d’Europe dont l’aire de vie suit les berges de l’Isère. Cette présence est « certaine » à hauteur du secteur du Canal de Bresson alors qu’elle reste « probable » plus en amont du lit de la rivière. Il est à noter que le Castor d’Europe est une espèce protégée à l’échelle :

• Nationale par l’article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire,

• Européenne par les annexes III, IV et V de la Directive Habitats-Faune-Flore, • Internationale par l’Annexe III de la Convention de Berne.

La présence du Ragondin, espèce indésirable, est également signalée sur les berges de l’Isère.

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Amphibiens

Les berges de l’Isère ainsi que les étangs, les fossés (chantournes) et les bassins d’orage sont des habitats naturels susceptibles d’abriter de nombreuses espèces d’amphibiens dont certaines peuvent être considérées d’intérêt patrimonial. Le tableau ci-dessous reprend la liste des espèces d’amphibiens recensées au sein du périmètre ZNIEFF de type I « Bois alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot » et susceptibles d’être présentes sur Bernin.

Tableau 14 : Liste des espèces d’amphibiens d’intérêt patrimonial potentiellement présentes sur Bernin

Espèce Statut en région

Rhône-Alpes Statut de protection

réglementaire

Rainette verte (Hyla arborea) Espèce en danger International Européen National

Crapaud commun (Bufo bufo) Espèce quasi menacée

International National

Alyte accoucheur (Alytes obstetricans)

Espèce quasi menacée

International Européen National

Grenouille agile (Rana dalmatina) Espèce quasi menacée

International Européen National

Crapaud calamite (Bufo calamita) Espèce vulnérable International Européen National

Triton alpestre (Triturus alpestris) Espèce vulnérable International National

Sources : Inventaires ZNIEFF DREAL Rhône-Apes (2009) Liste rouge des vertébrés terrestres de la région Rhône-Alpes (2008)

Odonates

Le site de l’ancienne gravière du Bois Gramont, en rive droite de l’Isère, est un biotope reconnu pour être fréquenté par de nombreuses libellules, dont certaines espèces sont inscrites comme espèces menacées sur la Liste rouge des Libellules de Rhône-Alpes (voir tableau ci-dessous).

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Tableau 15 : Espèces de libellules d’intérêt patrimonial potentiellement présentes sur Bernin

Espèce Statut en région Rhône-Alpes Aire géographique

Agrion délicat (Ceriagrion tenellum)

Espèce vulnérable (liste rouge)

ZNIEFF type I « Boisements alluviaux de l’Isère de Pontcharra à Villard-Bonnot »

Aeschne isocèle(Aeshna isoceles) Espèce à surveiller

(liste orange) Agrion à pattes larges (Platycnemis pennipes)

Source : Inventaire ZNIEFF DREAL Rhône-Alpes 2009 Liste rouge des Odonates de la Région Rhône-Alpes (2006)

2.6.3.3 La Faune piscicole

L’Isère, qui prend sa source en amont d’Albertville et qui se jette dans le Rhône au Nord de Valence, est un cours d’eau classé en première catégorie piscicole (cours d’eau à salmonidés) jusqu’à Grenoble. En 2007, un inventaire piscicole a permis d’établir un premier état des lieux de la biodiversité piscicole sur la commune de Bernin. Cet inventaire a concerné deux cours d’eau :

• La rivière Isère, dans son lit principal ainsi que dans un bras secondaire situé à hauteur du Lac du Bois Gramont,

• Le canal Bresson, à son point de confluence avec l’Isère. Le tableau ci-dessous reprend la liste des espèces recensées dans ces deux cours d’eau.

Tableau 16 : Inventaires piscicoles réalisés en 2007 sur la commune de Bernin (rivière Isère et canal de Bresson)

Cours d’eau Espèces contactées Espèces probables

Isère (lit principal + bras secondaire)

Truite fario Ombre commun Perche commune Ablette

Barbeau fluviatile Blageon Chevaine Goujon

Canal de Bresson

Truite fario Loche franche Blageon Chevaine Goujon Barbeau fluviatile Gardon

Source : Étude piscicole TERREO 2007.

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Note : Sur la rivière Isère, l’inventaire piscicole recense la présence d’espèces dites « probables ». Cette terminologie s’explique car, lors des pêches électriques, ces espèces ont été retrouvées uniquement dans le canal de Bresson. Or, étant donné que ce canal est directement relié à l’Isère, il y a de fortes chances pour que les espèces présentes dans le canal le soient aussi dans l’Isère et vice-versa. La présence d’un bras secondaire est très intéressante sur le plan de la biodiversité du peuplement aquatique : sur la rivière Isère, la majorité des Truites fario recensées l’ont été au sein du bras secondaire du fleuve. Le canal de Bresson, malgré son exposition à la pollution, présente une bonne diversité piscicole par rapport aux autres affluents de l’Isère dans la vallée du Grésivaudan. Il n’existe pas de données piscicoles concernant le ruisseau de Craponoz.

2.6.3.4 Avifaune

La forêt, les étangs et la rivière Isère sont des habitats naturels à l’origine d’une forte biodiversité en oiseaux sur Bernin. La liste ci-dessous a été établie à partir des 30 espèces d’oiseaux recensées au sein du périmètre ZNIEFF de type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot » qui concerne pour partie le territoire communal. Les espèces citées sont considérées comme « menacées » et inscrites comme telle sur la Liste Rouge des vertébrés terrestres de la Région Rhône-Alpes. Beaucoup de ces espèces ont vocation à fréquenter, au moins ponctuellement, les zones humides et abords de l’Isère sur la commune de Bernin.

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Tableau 17 : Liste des espèces d’oiseaux d’intérêt patrimonial potentiellement présentes sur le territoire de Bernin

Espèce Habitats Naturels Fréquentés Statut de menace en région Rhône-Alpes

Blongios nain Roselières inondées

Espèces en grave danger

Locustelle tâchetée Prairies touffues au bord des étangs

Pie-grièche grise Milieux ouverts parsemés d’arbres et de buissons

Sarcelle d’hiver Etangs à végétation palustre importante

Bruant proyer Zones agricoles des plateaux et plaines de basse altitude (400 m)

Espèces en danger Rousserolle turboïde Roselières

Héron pourpré Zones humides

Cigogne blanche Prairies humides, cultures ouvertes, plaines des bords de rivière

Espèces vulnérables

Bihoreau gris Lac, marécages, rivières bordées d’une végétation dense

Bruant des roseaux

Phragmitaie des étangs, lacs et bords des cours d’eau

Moineau friquet Verges, friches, cultures

Nette rousse Lacs ou plans d’eau entourés de roselières

Rousserolle verderolle Végétation épaisse, Bord des rivières

Tarier des prés Prairies à foin Source : Inventaire ZNIEFF DREAL, 2009 Liste Rouge des vertébrés terrestres de la Région Rhône-Alpes, 2009

2.6.3.5 Flore

Espèces végétales d’intérêt patrimonial

La liste des espèces végétales patrimoniales citées ci-dessous reprend les espèces végétales protégées par la réglementation dont la présence est avérée au sein des périmètres ZNIEFF qui concernent la commune de Bernin. Étant donnée la vaste étendue des périmètres ZNIEFF, répartie sur plusieurs communes, la présence de ces espèces sur Bernin reste « potentielle » en l’absence de relevés floristiques de terrain exhaustifs menés sur le territoire communal. On note que, parmi les espèces d’intérêt patrimonial citées, plusieurs d’entre elles sont d’affinités méridionales et trouvent sur les pentes exposées au Sud de la Chartreuse des habitats naturels favorables à leur implantation.

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Tableau 18 : Liste des espèces végétales d’intérêt patrimonial potentiellement présentes sur Bernin (1/2)

Espèce Niveau de protection Aire géographique

Orchis odorant (Gymnadenia odoratissima) Régional ZNIEFF type I « Gorges du Manival »

Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) Régional ZNIEFF type I « Boisements alluviaux de

l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

Aster amelle (Margurite de la Saint Michel) (Aster amellus)

National

ZNIEFF type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

ZNIEFF type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus L.)

Européen National

ZNIEFF type I « Gorges du Manival » ZNIEFF type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

ZNIEFF type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

Œillet des rochers (Dianthus sylvestris) Départemental

ZNIEFF type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

Daphné camelé (Daphne cneorum) Régional

Micropus dressé (Bombycilaena erecta) Régional

Lunetière à feuilles de chicorée (Biscutella cichoriifolia) Régional

Millepertuis androsème (Hypericum androsaemum) Régional

Millepertuis à feuilles rondes (Hypericum nummularium) Départemental

Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) Régional

Source : Inventaire ZNIEFF DREAL Rhône-Alpes (2009)

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Tableau 19 : Liste des espèces végétales d’intérêt patrimonial potentiellement présentes sur Bernin (2/2)

Espèce Niveau de protection Aire géographique

Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) Régional

ZNIEFF type I « Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra à Villard-Bonnot »

ZNIEFF type II « Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre Cevins et Grenoble »

Inule de Suisse (Inula helvetica) Régional

Jonc aplati (Juncus anceps) Régional

Petite massette (Typha minima) National

Urticulaire commune (Utricularia vulgaris) Régional

Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) Départemental

ZNIEFF type II « Versants méridionaux de la Chartreuse »

ZNIEFF type II « Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre Cevins et Grenoble »

Cirse de Montpellier (Cirsium monspessulanum)

Régional

ZNIEFF type II « Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre

Cevins et Grenoble »

Rossolis à feuilles longues (Drosera longifolia) National

Perce-neige (Galanthus nivalis)

Européen Départemental

Nivéaole d’été (Leucojum aestivum) National

Peucédan des marais (Peucedanum palustre) Régional

Renoncule Langue (Grande douve) (Ranunculus lingua)

National

Scirpe mucrone (Schoenoplectus mucronatus)

Régional

Séneçon des marais (Senecio paludosus) Régional

Gémandrée d’eau (Teucrium scordium) Régional

Fougère des marais (Thelypteris palustris) Régional

Petite Utriculaire (Utricularia minor) Régional

Source : Inventaire ZNIEFF DREAL Rhône-Alpes (2009)

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Espèces invasives

La présence de la Renouée du Japon (Reynoutria japonica) est avérée sur le territoire de Bernin. Cette espèce invasive a été localisée sur les berges de l’Isère (Source : Carte des pressions physiques et biologiques sur le réseau hydrographique rhône-alpin. Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (2004)).

La commune a mis en place un plan de lutte contre l’Ambroisie (arrachage, coupe avant floraison). Cette espèce allergène est un enjeu de santé humaine.

2.6.4 Dynamique écologique

À l’échelle d’un territoire, une dynamique écologique s’organise à partir d’un ensemble de réseaux écologiques. Un réseau écologique comprend les éléments suivants :

Un ou plusieurs continuums écologiques

Ensemble de milieux naturels contigus (sans interruption physique) et favorables qui représentent l’aire potentielle de déplacement d’un groupe d’espèces. On distingue les continuums terrestres (continuum forestier, continuum des pelouses d’altitude...) et le continuum aquatique (continuum des milieux aquatiques et des zones humides). Un continuum inclut une ou plusieurs zones nodales et des zones d’extension :

• Zone nodale Habitat ou ensemble d’habitats dont la superficie et les ressources permettent l’accomplissement du cycle de vie d’une espèce (nutrition, reproduction, survie). Les zones nodales sont des réservoirs de biodiversité.

• Zones d’extension Espace de déplacement des espèces en dehors des zones nodales composé de milieux plus ou moins dégradés et plus ou moins facilement franchissables. Elles

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jouent le rôle de zones « tampon » en préservant l’intégrité écologique des zones nodales.

Un ou plusieurs corridors écologiques

Espace de forme linéaire assurant des liaisons fonctionnelles entre deux écosystèmes ou deux habitats favorables à une espèce. Un corridor permet à une espèce sa dispersion et sa migration indispensables à son cycle de vie (recherche de nourriture, reproduction, migration...). Les corridors assurent la survie d’une espèce en favorisant les échanges de gênes entre deux populations.

Une ou plusieurs zones relais (le cas échéant)

Zone d’extension de taille restreinte, non contiguë à une zone nodale, présentant des potentialités de repos ou de refuge lors de déplacement hors d’un continuum. Chacune des définitions citées précédemment est illustrée de manière symbolique par le schéma ci-dessous.

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Figure 4 : Schéma d’un réseau écologique

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En somme, la dynamique écologique d’un territoire s’apprécie au regard de la bonne fonctionnalité des continuums écologiques qui le composent. À ce titre, la présence de corridors écologiques révèle la fragilité d’une ou de plusieurs continuités écologiques liées à la présence d’obstacles plus ou moins facilement franchissables par la faune sauvage. Ces obstacles peuvent être d’origine naturelle (cascade, falaise…) ou d’origine anthropique (zones urbanisées, infrastructures de transport…). Les dynamiques écologiques identifiées sur le territoire de BERNIN sont illustrées par la carte « PLU de Bernin : Dynamique écologique » figurant à la page suivante. Note : La représentation cartographique d’un corridor écologique, notamment vis-à-vis de sa largeur, est difficile à réaliser : le déplacement de la faune a lieu au sein d’un espace naturel de transition, plus ou moins hétérogène, dont les limites exactes restent par définition floues. En l’absence d’une méthodologie officielle permettant de définir la largeur d’un corridor écologique, leur représentation cartographique s’illustre sous la forme de flèches simples.

Carte 28 : Dynamique écologique

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2.6.4.1 Dynamique terrestre

Coulée verte « Bernin – Saint-Nazaire-les Eymes » (appelée localement « Cône du Manival »)

Le territoire de Bernin est concerné par une dynamique écologique terrestre d’importance régionale, connue sous la dénomination « Coulée verte Bernin– Saint-Nazaire-les Eymes ». Cet axe de déplacement pour la faune sauvage constitue la dernière coupure verte reliant la Chartreuse à Belledonne, via la plaine du Grésivaudan, à l’amont de l’agglomération grenobloise. D’Ouest en Est, la coulée verte est successivement composée des habitats naturels suivants :

• Sur les pentes du massif de la Chartreuse, une chênaie dense facilitant les déplacements de faune sauvage,

• Sur les coteaux de Bernin, une mosaïque d’éléments de bonne qualité (vignes, prairies, strates arbustives, arbres, ronces…) qui constitue un bon fil conducteur « naturel » vers la route D1090,

• En zone de plaine, le bois de la Veyrie qui, avec sa réserve de chasse, constitue une véritable zone relais et de refuge pour la faune sauvage,

• Au sud de la colline de la Veyrie, une lisière forestière qui s’étend jusqu’aux zones humides de la plaine alluviale de l’Isère,

Il est à noter que la coulée verte est considérée par le Réseau Ecologique du Département de l’Isère (REDI) comme un axe de déplacement stratégique pour la faune sauvage. Les déplacements de faune sur cet axe sont avérés par la présence de nombreux points de collision avec le trafic routier, à savoir :

• sur la route D30, à la limite communale entre Bernin et Saint-Nazaire-Les Eymes, • sur la route D1090, à la limite communale entre Bernin et Saint-Nazaire-Les Eymes, • sur l’autoroute A41 sur un tronçon allant de l’aire de services de Bois Claret jusqu’à

l’échangeur de Brignoud. Les déplacements de faune au sein de la coulée verte dépendent directement du maintien d’un point de passage ténu compris entre les hameaux des Varvoux et du Prieuré. Composé de formations végétales variées (bois de la Veyrie, bosquets, haies, terres agricoles…) cet espace linéaire restreint a valeur de corridor écologique. La surface actuelle de ce corridor, telle que définie par le REDI, est de 69,45 ha.

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Axe de déplacement de la faune sauvage terrestre le long des contreforts Est du massif de la Chartreuse

Suivant le continuum forestier des pourtours Est du massif de la Chartreuse, ce corridor permet à la faune sauvage de longer la vallée du Grésivaudan. Sur Bernin, cet axe de déplacement permet à la faune sauvage d’accéder, au Nord, au plateau du massif de la Chartreuse et, au Sud-Ouest, au cône du Manival et à la basse vallée du Grésivaudan. En l’absence de zones urbanisées ou de routes à fort trafic, la dynamique écologique de cet axe de déplacement privilégié est préservée.

2.6.4.2 Dynamique péri-aquatique

Une première dynamique péri-aquatique concerne le ruisseau du Craponoz qui, bien qu’entouré de zones urbanisées, compte une mince frange boisée sur ses rives qui peut potentiellement être empruntée par la faune péri-aquatique (amphibien) et la petite faune sauvage (petits mammifères). Une seconde dynamique péri-aquatique est fonctionnelle le long du canal de la Chantourne qui traverse d’Est en Ouest le secteur des Cloyères, au Sud de la commune.

2.6.4.3 Dynamique aquatique

L’inventaire piscicole réalisé sur le cours d’eau de l’Isère en 2007 a mis en évidence l’existence d’une dynamique aquatique entre le lit principal de l’Isère et le canal de Bresson. Il apparait que la population piscicole du canal de Bresson est alimentée et maintenue grâce au lien direct qui le lie au « réservoir écologique » que constitue la rivière Isère. C’est notamment en période de crue que les poissons présents dans l’Isère trouvent un refuge idéal dans le canal.

2.6.4.4 Dynamique aérienne

Le territoire de Bernin est concerné par un couloir migratoire emprunté par l’avifaune. Au sein de la vallée du Grésivaudan, les oiseaux migrateurs trouvent des sites naturels (zones humides, abords de cours d’eau) leur permettant de se nourrir et de se reposer avant de poursuivre leur périple vers le Lac du Bourget ou le Lac Léman.

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2.7 PREVENTION DES NUISANCES LIEES AU BRUIT OU AUX CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES

2.7.1 Prise en compte du bruit

2.7.1.1 Réglementation du bruit

La commune de Bernin a réglementé le bruit sur son territoire. Jours ouvrables : 8 h - 12 h et 14 h - 19 h 30 Samedi : 9 h - 12 h et 15 h - 19 h Dimanche 10 h - 12 h. Tout contrevenant fera l’objet d’une amende (38 €).

2.7.1.2 Arrêté préfectoral du 5 mai 1999 relatif au classement sonore des voies sur la commune de Bernin

Les infrastructures routières constituent les principales sources de bruit de la commune. Les autres sources, à l’écart des voiries, sont des sources industrielles, domestiques et agricoles. Le classement sonore des infrastructures est mentionné par arrêté préfectoral. Le tableau suivant donne ce classement :

Nom de l’infrastructure

Commune concernée

Délimitation du tronçon

Catégorie de l’infrastructure

Largeur des secteurs

affectés par le bruit (1)

Type de tissu (rue en « U »

ou tissu ouvert)

A41 Bernin Sur toute la commune

1 300 m Tissu ouvert

RD 1090 Bernin Sur toute la commune

4 30 m Tissu ouvert

(1) : la largeur des secteurs affectés par le bruit correspond à la distance mentionnée dans le tableau, comptée de part et d’autre de l’infrastructure ; pour les infrastructures routières, à partir du bord extérieur de la chaussée la plus proche.

Ce classement a pour objet de définir les isolements minimums des façades des habitations qui seraient construites à proximité des voiries. L’isolement est défini en fonction de la catégorie de la voie, du type de tissu et de la distance de l’habitation par rapport au bord de voie.

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Notions générales concernant le bruit pour les infrastructures routières et ferroviaires Le bruit de la circulation, qu’elle soit routière ou ferroviaire, est un phénomène essentiellement fluctuant, qui peut donc être caractérisé par une valeur moyenne sur un temps donné. C’est le niveau énergétique équivalent (en abrégé Laeq) qui répond à la définition suivante : Le niveau équivalent Laeq d’un bruit variable est égal au niveau d’un bruit constant qui aurait été produit avec la même énergie que le bruit perçu pendant la même période. Il représente la moyenne de l’énergie acoustique perçue pendant la durée de l’observation. Le Laeq s’exprime en dB(A) et la période de référence utilisée en France est de 6 heures à 22 heures (Laeq 6h – 22h) pour la période diurne et de 22 heures à 6 heures (Laeq 22h – 6h) pour la période nocturne. Décibels (dB) : Echelle de mesure de pression acoustique caractérisant un son (dB). DB(A) : l’indice (A) indique qu’un filtre a été utilisé afin d’approcher au mieux la sensibilité de l’oreille humaine en matière de bruits routiers. A titre indicatif on relève environ : 40 dB(A) en rase campagne de nuit, 50 dB(A) en rase campagne de jour, 65 à 70 dB(A) en zone urbaine, 70 à 80 dB(A) sur les grandes artères.

2.7.1.3 Prise en compte du bruit généré par les activités

Les entreprises industrielles telles que SOITEC (Bernin) et ST Microélectronic (Crolles) représentent des sources de bruit et des nuisances sonores. Concernant SOITEC (Brochure SOITEC et l’environnement), les principales activités contribuant à l’élévation du niveau sonore sont :

• à l’intérieur des locaux techniques : groupes frigorifiques, centrales de traitement de l’air neuf, chaufferies, ventilateurs des recycleurs d’air, locaux électriques

• à l’extérieur : tours aéroréfrigérantes, ventilateurs d’extraction. Le site de SOITEC est soumis à l’arrêté du 23 janvier 1997 et aux prescriptions de l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter. Le fonctionnement de l’ensemble du site doit respecter :

• un niveau sonore maximal en limite du site de 70 dB(A) de jour et de 60dB(A) de nuit • une émergence maximale de 5 dB(A) de jour et de 3 dB(A) de nuit (émergence :

différence entre les niveaux de bruit du site en fonctionnement et du site à l’arrêt). Les campagnes de mesure de bruit sont réalisées par un organisme agréé suite à l’implantation de nouvelles installations ou à la modification notable de l’existant. La dernière campagne de mesure a été réalisée en janvier 2007 en limite de propriété et au niveau des zones à émergence réglementée (ZER), en période diurne et en période nocturne. Mesures de niveaux sonores ambiants en limite de propriété :

• conforme en journée (<70 dB(A))

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• conforme en période nocturne (< 60 dB(A)) Mesure de l’émergence sonore :

• conforme en journée (<5 dB(A)) • conforme en période nocturne (< 3 dB(A))

Le site n’est donc pas à l’origine de nuisances sonores sensibles à l’extérieur des limites de propriétés.

Figure 5 : Analyse du bruit de SOITEC

Source : brochure SOITEC et l’environnement.

Concernant ST Microelectribics, à Crolles (Source : Déclaration environnementale 2009), les activités contribuant le plus au niveau sonore sont situées :

• à l’intérieur des locaux techniques : groupes frigorifiques, centrales de traitement d’air neuf, chaufferies, ventilateurs recycleurs d’air

• à l’extérieur : ventilateurs d’extraction industrielle, tours aéroréfrigérantes, unités de production d’azote.

Depuis l’origine du site, en 1992, de nombreuses mesures ont été prises pour limiter les émissions sonores du site :

• règles strictes d’implantation des bâtiments • simulation acoustique avant l’implantation de nouvelles installations techniques

bruyantes • choix des équipements en fonction de leur niveau sonore • installation des équipements bruyants dans des locaux fermés et maintenances

préventives • création de merlons (côtés sud et ouest du site en 1999 et côté nord en 2000)

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• traitement acoustique des installations les plus bruyantes (pièces à son, écrans acoustiques, capotage)

• mise en place d’une ligne anti-bruit sur le site, avec un numéro d’appel à la disposition des riverains 24h/24 et 7 jours/7.

Des campagnes de mesures sont assurées par un organisme extérieur qualifié pour surveillez et contrôler le bruit. Caractéristiques des campagnes :

• annuelles en limite de propriété • bi-annuelle en zones riveraines • exceptionnelles après implantation de nouvelles installations.

Par ailleurs, des campagnes de mesures sont réalisées en interne par le service environnement chaque mois en limite de propriété. Les niveaux sonores ambiants mesurés en limite de propriété ainsi que les mesures d’émergence réalisées sur les communes de Crolles et de Bernin sont conformes à la réglementation en vigueur en période diurne et nocturne (mesures effectuées en juin 2008 par un organisme agréé).

Figure 6 : Analyse du bruit de ST Microelectronics

Source : ST Site de Crolles, Déclaration Environnementale 2009.

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2.7.2 Prise en compte des champs électromagnétiques

D’après l’Agence Nationale des Fréquences, la commune de Bernin est concernée par trois sites radio distincts. Ils se situent :

• près de la RD 1090, sur la cave coopérative, pour SFR • à la Veyrie sur le château d’eau, pour Bouygues • chemin Franques : site PMR avec un réseau type ambulancier, taxi…)

L’Agence Nationale des Fréquences réalise périodiquement des mesures de champs électromagnétiques. Les résultats de ces mesures sont conformes au seuil de référence fixé par décret n°2002-775 du 3 mai 2002 et de la recommandation européenne n°1999/519/CE du 12 juillet 1999.