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Atlas historique des Balkans Synthèse cartographique du "Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte", 1985, ISBN 3-14-100919-8, du "DTV Atlas zur Weltgeschichte", 1987 traduit chez Perrin, ISBN 2-7242-3596-7, du "Putzger historischer Weltatlas Cornelsen" 1990, ISBN 3-464-00176-8, de l'"Atlas historique Georges Duby" chez Larousse 1987, ISBN 2-03-503009-9, de la série des "Atlas des Peuples" d'André et Jean Sellier à La Découverte : "Europe centrale" : 1992, ISBN 2-7071-2032-4 et "Orient" : 1993, ISBN 2-7071-2222-X, du Történelmi atlasz de l'Académie hongroise, 1991, ISBN 963-351-422-3 CM, de l'Atlas istorico-geografic de l'Académie roumaine, 1995, ISBN 973-27- 0500-0, et de la partie historique du Meyers Handatlas, du Bibliographisches Institut de Leipzig, 1931, collationnée et confrontée aux sources primaires (d’époque). Par commodité graphique (espace) les États de l'Église catholique sont désignés par le nom de "Vatican".

Atlas historique des Balkans

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Page 1: Atlas  historique  des  Balkans

Atlas historique des BalkansSynthèse cartographique du "Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte", 1985, ISBN 3-14-100919-8, du "DTV Atlas zur Weltgeschichte", 1987 traduit chez Perrin, ISBN 2-7242-3596-7, du "Putzger historischer Weltatlas Cornelsen" 1990, ISBN 3-464-00176-8, de l'"Atlas historique Georges Duby" chez Larousse 1987, ISBN 2-03-503009-9, de la série des "Atlas des Peuples" d'André et Jean Sellier à La Découverte : "Europe centrale" : 1992, ISBN 2-7071-2032-4 et "Orient" : 1993, ISBN 2-7071-2222-X, du Történelmi atlasz de l'Académie hongroise, 1991, ISBN 963-351-422-3 CM, de l'Atlas istorico-geografic de l'Académie roumaine, 1995, ISBN 973-27-0500-0, et de la partie historique du Meyers Handatlas, du Bibliographisches Institut de Leipzig, 1931, collationnée et confrontée aux sources primaires (d’époque). Par commodité graphique (espace) les États de l'Église catholique sont désignés par le nom de "Vatican".

Page 2: Atlas  historique  des  Balkans

La péninsule des Balkans a une longue histoire, décrite de manière contradictoire par les historiographies des États modernes, ce qui fait que les historiens occidentaux ont du mal à s’y retrouver.

Les historiographies des États modernes tentent d’abord de légitimer les postulats identitaires actuels de ces États, en minimisant la pluralité des apports dans le passé de chaque pays, et en occultant les apports liés aux peuples voisins.

Pour éviter les critiques, les historiens occidentaux adoptent de préférence les points de vue officiels modernes, auxquels ils ajoutent les leurs propres, qui font des Balkans, presque par définition, ou par un inéluctable destin, une zone vouée à la fragmentation politique, au nationalisme xénophobe, à la guerre.

En vérifiant systématiquement les sources primaires (d’époque) dans leurs rééditions les plus exhaustives, nous avons tenté ici de dépasser cet

horizon « pollué ».

Page 3: Atlas  historique  des  Balkans

* L'agriculture se développe dans la région

dès 6000 ans avant J.-C. : civilisations de Bubanj, Butmir, Glina, Gumelnitsa, Sesklos, Starčevo, Varna, Vinča...

* XVIII-e siècle avant notre ère : des

populations de langues indo-européennes, ancêtres des Grecs, des Thraces, des Illyres et des Scythes, s'installent dans la région.

* XII-e siècle avant notre ère : abandon, pour

trois siècles, de la plupart des sites, comme en Italie, probablement à la suite d'une épidémie ou d'une crise environnementale, peut-être liée à l'explosion de Santorin. Une grande partie des habitants s'exilent vers l'ouest en remontant le Danube (les archéologues parlent de « Populations danubiennes » jusqu'à l'océan Atlantique) ou vers le sud en prenant la mer (les historiens parlent de « Peuples de la mer » dont les Achéens, Hylléens, Lyciens, Philistins, Sardes, Sicules, Zakkariens...). Débuts de la civilisation mycénienne dans le Péloponnèse.

* IX-e siècle avant notre ère : débuts des

civilisations dorienne, ionienne, éolienne et thrace, avec des cités autonomes fortifiées et des royaumes.

Page 4: Atlas  historique  des  Balkans

* VII-e siècle avant n.-e. : début

de la colonisation grecque le long des côtes, depuis les îles d'Apsoris (auj. Creš) et de Pelagosa (auj. Palagruža) en Mer Adriatique jusqu'au pourtour de la Mer Noire, en passant par le pourtour de la Mer Ionienne.

* 667 avant n.-e. : fondation par

des colons Doriens de la cité de Byzance (future Constantinople) à l’entrée du Pont Euxin (Mer Noire).

Page 5: Atlas  historique  des  Balkans

* 513 avant n.-e. : le quart sud-est

de la péninsule est conquis par l'Empire perse et organisé en une province, la satrapie de Skidra.

* V-e siècle avant n.-e. : deux

royaumes, illyre et thrace, fortement hellénisés: la Macédoine et le royaume des Odrysses, se développent tandis qu'Athènes et Sparte se disputent l'hégémonie de la Grèce après avoir chassé les Perses hors de la péninsule des Balkans.

Page 6: Atlas  historique  des  Balkans

* 499-449 avant notre ère :

suite aux Guerres médiques, la Perse perd le contrôle de la Mer Noire et de la Mer Égée, qui revient aux Grecs.

* 358-339 avant notre ère :

développement et extension du Royaume hellénique de Macédoine dans la moitié est de la péninsule des Balkans : début de la période hellénistique.

Page 7: Atlas  historique  des  Balkans

* 335-280 avant n.-e. :

développement et extension de la civilisation celte dans les Balkans : installation de peuples celtiques tels les Scordisques (dans le bassin du Danube), les Tectosages ou les Taurisques (dans le bassin de l'Euros).

* Le contact des civilisations

grecque classique (qui fournit l'écriture et l'architecture), thraco-illyre et celtique (qui fournissent un syncrétisme religieux pénétré d'influences pythagoriciennes : le culte de Zalmoxis) produit une civilisation dite « balkanique préromaine » où le rôle politique moteur est joué par le royaume de Macédoine, dont beaucoup de peuples voisins sont clients.

Page 8: Atlas  historique  des  Balkans

* 280-150 avant n.-e. : les

Celtes s’installent toujours plus nombreux dans les Balkans: Britolages et Bastarnes (ces derniers, mêlés de Germains) s’ajoutent aux Scordisques dans le bassin du Danube, Triballes et Galates s’ajoutent aux Taurisques dans le bassin de l'Euros, traversent la Propontide et parviennent jusqu’en Asie mineure .

* 229-148 avant n.-e. :  la

République de Rome conquiert les côtes de l'Adriatique et la Macédoine.

Page 9: Atlas  historique  des  Balkans

* 70-44 avant n.-e. : au nord, le roi

thrace Boerebista fédère Celtes, Géto-daces (Thraces du nord) et Iazyges (des Scythes) en un royaume qui inquiète quelque temps les Romains.

* 33-29 avant n.-e. : l'Empire

romain conquiert l'intérieur de l'Illyrie et la Mésie (Thrace centrale). Il fixe sa frontière sur le Danube. Début du processus de la romanisation des Thraces.

* Au sud, le royaume thrace

hellénisé de Bizye (Βιζύη, aujourd'hui Vize en Turquie) dans le bassin de l'Euros, résiste jusqu'en 45 de notre ère.

Page 10: Atlas  historique  des  Balkans

* 190-275 de n.-e. : maximum de

l’expansion romaine. Trajan s’empare des mines d’or de la Dacie et met fin au royaume thrace de Décébale et à ses incursions au sud du Danube.

* Plus au nord, les Germaniques

achèvent d’assimiler les derniers Celtes.

* Au sud, la civilisation gréco-latine

quadrille la péninsule de routes (notamment la Via Egnatia, de Dyrrhacheion sur l’Adriatique à Byzance) et de villes, d’aqueducs et de castrae (camps retranchés).

* En 330 l’empereur Constantin fait de

Byzance, renommée Constantinople, la nouvelle capitale de l'Empire romain. Les peuples balkaniques sont romanisés au nord de la péninsule, hellénisés au sud, mais les Illyres de Prévalitaine, de Macédoine occidentale et d'Épire gardent leur langue : les Albanais y voient leurs ancêtres. Le christianisme se répand.

Page 11: Atlas  historique  des  Balkans

* IV-ème siècle de notre  ère : une

péjoration climatique (hivers plus longs et froids, étés trop humides en Scandinavie et Germanie, mais trop secs en Asie centrale) pousse les peuples germaniques de l’Europe du Nord et iraniens, turcs ou finnois d’Asie vers le monde méditerranéen, plus épargné et plus productif : c’est le début des « grandes invasions ».

* 375 : Premières invasions des Goths et

des Huns. Tous n’entrent pas dans l’Empire en envahisseurs : beaucoup sont mercenaires ou « fédérés » (vassaux).

* 395 : à la mort de Théodose I-er, l’Empire

romain est séparé en l’Empire romain d'Orient et Empire romain d'Occident : la séparation traverse les Balkans le long de la rivière Drinus et des sources de celle-ci à l'Adriatique. L'Illyricum avec la Pannonie et la Dalmatie, rattachés à l'Empire d'Occident, échoient donc aux royaumes germaniques héritiers de celui-ci à partir de 454.

Page 12: Atlas  historique  des  Balkans

* 454-535 : les Ostrogoths règnent

à l'ouest de la Drina. La population des Balkans est presque entièrement christianisée.

* 527 : Justinien est couronné

empereur à Constantinople.

* De 532 à 537 il fait construire la

basilique Sainte-Sophie (Ναός Αγίας Σοφίας), à l'époque la plus grande église d'Europe.

* Début du V-ème siècle : apparition

des Slaves, proches des Baltes et des Germaniques, dans le bassin de la Vistule.

Page 13: Atlas  historique  des  Balkans

* Au VI-ème siècle, la population des

Balkans, entièrement christianisée, est de langue romane au nord-ouest de la « Ligne Jireček » (nom de l’historien qui a étudié les inscriptions de cette époque) et de langue grecque au sud-est de cette ligne. Seuls les Illyres gardent leur langue d’origine.

* Les Slaves progressent vers l’ouest

et le sud.

* 533–554: les généraux de

Justinien, notamment Bélisaire, reconquièrent l’Afrique du Nord, l'Espagne du Sud et l’Italie sur les Vandales et les Ostrogoths : ils reprennent le sud de la Dalmatie tandis qu'au nord, et en Pannonie, s'installent les Lombards.

* Parmi les peuples irano-turcs des

steppes, Avars et Bulgares dominent et avancent vers le sud-ouest.

Page 14: Atlas  historique  des  Balkans

* 568 : les Lombards migrent en Italie

et sont remplacés par des Slaves qui s'installent de plus en plus nombreux dans les Balkans où ils se mêlent aux Grecs, aux futurs Albanais et aux Thraces romanisés dits « Valaques » (futurs Aroumains et Roumains). Appelés Sklavènes (Σϰλαβένοι) par les grecs, les Slaves sont locuteurs du slavon ancien.

* VII-ème siècle : période de

nombreuses invasions : Avars et Bulgares par la terre, Perses puis Arabes par la mer. L'Empire romain d'orient (que les historiens modernes appellent « Empire byzantin » depuis que l’allemand Hieronymus Wolf a lancé ce nom en 1557) perd son autorité sur l'intérieur des terres et ne contrôle plus que les côtes de la péninsule, de langue grecque : il s'hellénise et adopte le grec comme langue officielle.

Page 15: Atlas  historique  des  Balkans

* Le premier État bulgare (encore

un khânat chamaniste) domine le bassin du Bas-Danube (un autre khânat bulgare domine la moyenne-Volga). Les Avars, en revanche, s’effondrent sous les attaques des Francs, des Tchèques et des Bulgares.

* Les missionnaires grecs

évangélisent les Slaves en slavon et créent pour eux les alphabets glagolitique puis cyrillique, dérivés du grec.

* Du VIII-ème au IX-ème siècles  :

différenciation des Slaves des Balkans (Slaves du Sud) en Bulgares à l'est de la rivière Morava (Slaves du premier État bulgare) et en Serbo-croates à l'ouest de celle-ci. La Morava sur cette carte se situe à l’est du texte désignant les Sorabes du Sud.

Page 16: Atlas  historique  des  Balkans

* Le khânat bulgare domine la

majeure partie de la péninsule. Son aristocratie iranienne et turque est assimilée par les Slavons (désormais appelés Bulgares), qui sont l’élément le plus nombreux et dont la langue devient officielle dans l’église et les chancelleries.

* Les grecs dominent le long des

côtes, les albanais près du détroit d’Otrante, et les « valaques » (romanophones) le long des piémonts montagneux.

* En 866, 909, 941 et 970 ont lieu

des invasions varègues (scandinaves : « vikings » suédois) et russes, toutes repoussées ; l’Empire convertit ces peuples au christianisme.

* Les Arabes s’emparent de la Crète

en 827, conquièrent la Sicile de 831 à 902, et Malte en 870.

Page 17: Atlas  historique  des  Balkans

* Le khânat bulgare est devenu un tzarat

chrétien (de « Tzar » = César). Il perd des territoires au profit de l’Empire, mais surtout de la nouvelle puissance régionale, la Hongrie.

* La Hongrie prend naissance suite à

l’installation dans le bassin du moyen-Danube des Magyars, des Onogoures (qui donnent leur nom au pays) et des Szeklers : confédération à majorité

finnoise, avec des vassaux turcophones. * Les Magyars se livrent d’abord au pillage des pays occidentaux, puis, défaits à Lechfeld en Bavière, se convertissent au christianisme de rite romain, se sédentarisent et assimilent les Slaves et les « Valaques » de leur domaine ; une partie de ceux-ci gardent leurs spécificités mais sont organisés en « voïvodats » (marches militaires) vassaux du royaume.

* Les Iasses sont un peuple iranien, partie

des Alains, également installés en Hongrie, en Bulgarie, et dans la vallée de la Loire.

* Les Grecs libèrent le Crète des Arabes

en 961.

Page 18: Atlas  historique  des  Balkans

* 971–1025: sous la dynastie macédonienne,

l’Empire byzantin reprend ses territoires européens aux Bulgares et aux Serbes. En 1014 à la Bataille de Kleidion, l'empereur Basile II devient le Bulgaroctone (« massacreur de Bulgares »). La frontière est à nouveau fixée sur le Danube. Les Valaques, qui avaient résisté aux côtés des Bulgares et des Serbes, sont dispersés et se réfugient dans le Pinde et au nord du Danube (où ils rejoignent leurs semblables des voïvodats hongrois).

*2 1054: lors du Schisme de l’Église

chrétienne, la majorité des Balkaniques, à l'exception des Slaves les plus occidentaux (Slovènes et une partie des Serbo-croates) choisissent de rester dans l'obédience de Constantinople. Une minorité de Serbo-Croates et de Bulgares ne choisissent ni Constantinople, ni Rome, mais le christianisme du pope Bogomil, connu en occident sous le nom de catharisme (du grec ϰάθαροϛ « pur »). Les Slovènes suivront désormais l'histoire du Saint-Empire romain germanique.

* 1091: invasion des Pétchénègues et des

Iasses, que les armées impériales défont à Levounion sur l'Euros.

Page 19: Atlas  historique  des  Balkans

* 1180 : après la mort de Manuel Ier, l’Empire

byzantin décline. Les Serbo-Croates recouvrent leur indépendance ; à l'ouest les Croates s'unissent à la Hongrie tandis qu'à l'est, les frères valaques Asan et Petru Deleanu soulèvent la Bulgarie.

* 1186 : la Bulgaro-Valachie recouvre son

indépendance (c'est le "Royaume des Bulgares et des Valaques" des chroniques); l'Empire byzantin est réduit à la Grèce et aux côtes de la péninsule des Balkans et de l'Anatolie.

* 1204 : Constantinople est conquise par les

croisés qui y proclament l’Empire latin de Constantinople, tandis que les Grecs conservent les Empires de Nicée et de Trébizonde, et le despotat d'Épire. D'autres états croisés se forment dans le centre de la Grèce et dans les îles égéennes tandis que les vénitiens et les génois s'emparent de la plupart des îles et des ports (les vénitiens en Dalmatie, en Albanie et en Grèce, les génois en Égée orientale et en Mer Noire).

* 1242 : la Hongrie, la Serbie et la Bulgarie sont

ravagées par les Tatars. Dans le sillage de ceux-ci, arrivent les Roms (leurs éclaireurs, éleveurs de chevaux, charriers et chaudronniers).

Page 20: Atlas  historique  des  Balkans

* 1261 : Constantinople, ruinée, est

reprise aux croisés par Michel VIII Paléologue, empereur byzantin de Nicée. Mais Vénitiens et Génois gardent la haute main sur les débouchés des routes commerciales (route de la soie, route de l’encens, ports de la Mer Noire et du Danube), privant de ses ressources l’Empire, qui reste affaibli face aux sultanats turcs d’Anatolie.

* 1281 : la Bulgarie se fragmente en

plusieurs états : tzarats de Vidin et de Trnovo, despotats éphémères de Macédoine (Marko Kraljévitch de Prilep et Konstantin Dejanov de Kjustendil).

* Au nord du bas-Danube, se

développent dans l’obédience religieuse de Constantinople des voïvodats « valaques » (roumains) vassaux de la Hongrie, de la Galicie-Volhynie ou des Tatars.

Page 21: Atlas  historique  des  Balkans

* 1325 : indépendance de la

Dobrogée (despotat bulgaro-roumain).

* 1328 : indépendance de la

Valachie (voïvodat roumain).

* 1331-1355 : la Serbie, sous le

règne de Stefan Dušan, devient un empire qui s'étend du Danube à l'Adriatique et à la Mer Égée, couvrant tout le centre de la péninsule des Balkans.

* L’Empire byzantin, endetté auprès

des génois, ne garde plus que la Thrace, l’Épire, une partie du Péloponnèse autour de Mistra, quelques îles et des enclaves en Asie mineure : l’Anatolie est presqu’entièrement aux mains des Turcs.

* 1354 : les Turcs de l’émir Osman

fils d’Ertogrul (dits « ottomans ») débarquent en Europe, à Gallipoli (détroit des Dardanelles).

Page 22: Atlas  historique  des  Balkans

* 1359 : indépendance de la

Moldavie (voïvodat roumain).

* 1354-1394 : les Turcs ottomans

conquièrent les états bulgares et la Serbie, encerclant Constantinople. Ils établissent leur capitale à Andrinople (Edirne). Les Turcs appellent l’Anatolie (« orient » en grec) « Anadolu-Ili », et la péninsule des Balkans « Rûm-Ili » (« pays des Romains »).

* 1388 : Le despotat de Dobrogée

est rattaché à la Valachie.

* 1396 : l’Union de Lublin entre la

Pologne et la Lituanie (qui avait conquis la Galicie-Volhynie et plusieurs autres principautés biélorusses, russes et ukrainiennes) créé un grand royaume qui accueille les Juifs chassés d’Angleterre, de France et d’Allemagne (« ashkénazim » = « allemands » parlant Yiddish).

Page 23: Atlas  historique  des  Balkans

* 1453 : les Turcs ottomans prennent

Constantinople et Constantin XI Paléologue, le dernier empereur de l’Empire romain d’Orient, y laisse la vie. Les derniers états byzantins (Mistra et Trébizonde) sont conquis en 1461.

* L'Empire ottoman conquiert la Bosnie, la

Dobrogée, et vassalise la principauté voisine de Valachie. La Dalmatie reste vénitienne et seule la république de Raguse (Dubrovnik), alliée de Venise, sur l'Adriatique, sauvegarde son indépendance.

* Les Turcs ottomans chassent les génois de

la Mer Noire, qui devient un « lac turc ».

* 1496 : L’Empire ottoman accueille les Juifs

chassés d’Espagne (« séphardim » = « espagnols » parlant Ladino), qui assimilent les Juifs locaux (« romaniotes » = « grecs » parlant Yévanique).

* La Croatie, jusque-là vassale de la

Hongrie, devient une province hongroise.

Page 24: Atlas  historique  des  Balkans

* 1526 : les Turcs ottomans conquièrent la

Hongrie (sauf la partie nord-ouest dont s’emparent les Habsbourg) et vassalisent les principautés voisines de Transylvanie et

Moldavie.

* XVII-ème au XVIII-ème siècles  : apogée

de l’Empire des "Osmanlı" (Ottomans) qui s’étend alors sur trois continents, enserrant les deux tiers de la Méditerranée et la Mer Rouge : d’Oran à Bakou, de Budapest à Khartoum, de l’actuelle Ukraine au Yémen et au Golfe Persique, l’Empire Ottoman menace Vienne (capitale des Habsbourg), la Pologne et l’Italie. Sa flotte domine la Méditerranée ; seuls les Vénitiens lui tiennent tête.

* La puissance ottomane n’empêche pas la

principauté de Cetinjé (Monténégro), au-dessus des bouches de Kotor (Cattaro) sur l'Adriatique, d’acquérir son indépendance, grâce à la proximité de Dubrovnik (la république de Raguse, alliée des Vénitiens) qui permet un ravitaillement en armes.

Page 25: Atlas  historique  des  Balkans

* 1699 : l'Autriche prend le dessus et

enlève aux Ottomans la Hongrie, la Slavonie et la Croatie ; elle conquiert aussi la Transylvanie.

* XVII-ème au XVIII-ème siècles : une

partie des Slaves (Bosniaques de langue serbo-croate, Pomaques de langue bulgare) et la majorité des Albanais se convertissent à l'islam pour ne plus payer le Haraç (impôt sur les non-musulmans) et ne plus avoir à donner leurs fils au corps des Janissaires : ils quittent ainsi le Milliyet des "Roumis" (Romains, fidèles au Patriarche de Constantinople) pour celui des "Osmanlı" (Turcs, mais pas dans le sens linguistique : en fait, fidèles du sultan ottoman). En Anatolie aussi, la majorité des « Turcs » sont en fait des Grecs ou des Arméniens pauvres, convertis pour échapper au Haraç.

* Les Ottomans enlèvent aux Vénitiens

Chypre et la Crète, mais leur cèdent pour deux décennies le Péloponnèse (Morée).

Page 26: Atlas  historique  des  Balkans

* XVIII-ème siècle : l'Empire ottoman

commence à décliner : l'Autriche et la Russie développent des visées stratégiques sur les Balkans et vont y pénétrer (1718, 1735, 1774, 1787). De 1718 à 1739 l'Autriche annexe la Serbie et l’ouest de la Valachie.

* Les Pachalıks de l’Empire Ottoman

sont gouvernés par des Pachas de plus un plus indépendants (le plus puissants sont les Khédives d’Égypte).

* Les Principautés roumaines vassales

de l’Empire Ottoman (Moldavie et Valachie) sont désormais gouvernées par des aristocrates byzantins de Constantinople (les « Phanariotes »).

* Les vénitiens perdent le Péloponnèse.

Page 27: Atlas  historique  des  Balkans

* XVIII-ème siècle : les idées du « Siècle des

Lumières » arrivent dans les Balkans par l’intermédiaire de précepteurs ou de professeurs français et italiens, agissant auprès des familles aristocratiques locales, tant chrétiennes que musulmanes.

* De cette influence (qui se traduit par la

fondation d’académies, d’écoles, d’hôpitaux, de sociétés philanthropiques) va naître chez les chrétiens de l’Empire Ottoman la « Grande Idée » : avec l’aide de la Russie, remplacer la théocratie de droit divin du Sultan par une République multiethnique et multi-religieuse, fondée sur les idéaux de l’Antiquité hellénistique.

* La Russie monte en puissance et se pose en

protectrice du Milliyet des Rûm (ou Roumis : chrétiens orthodoxes).

* Tout au long du siècle, l’Autriche enrégimente

les Serbes fuyant la domination turque dans les garde-frontière de la « Militär-Grenze », zone établie aux portes de l'Empire ottoman en 1702, où elle leur distribue des terres, en Croatie centrale, en Slavonie et dans le Banat. C'est l'origine des régions à majorité locale serbe (Krajina ou Vojvodina) dans ces régions.

Page 28: Atlas  historique  des  Balkans

* 1792 : l’Empire Russe arrive aux portes des

Balkans en annexant les rives nord de la Mer Noire. Là, les « cercles éclairés » de St-Petersbourg fondent une « Nouvelle Russie » sans serfs, où ils tentent d’appliquer les principes de la « Grande Idée » et où ils fondent des villes aux noms grecs antiques (comme Odessa).

* 1797 suite à l'effondrement de Venise

devant Napoléon, l'Autriche annexe l'Istrie, la Dalmatie et la république de Raguse. La Pologne disparaît, partagée entre la Prusse, l’Autriche et la Russie.

* 1805-1809 : la France annexe l'Istrie, la

Croatie, la Dalmatie et Raguse pour en faire ses Provinces illyriennes. Les idées de la Révolution française se répandent dans les Balkans.

* 1809 : les îles Ioniennes ou Heptanèse,

vénitiennes depuis le Moyen Âge, et disputées pendant les guerres napoléoniennes, deviennent une possession britannique sous le nom de République des îles Ioniennes (ou septinsulaire). C’est un « état-laboratoire » de la « Grande Idée » mais aussi un foyer du nationalisme grec naissant.

Page 29: Atlas  historique  des  Balkans

* 1812 : la Russie s’empare de la moitié

orientale de la principauté de Moldavie (moitié alors appelée Bessarabie) et atteint ainsi les Bouches du Danube.

* 1815 : le Congrès de Vienne donne à

l’Autriche, la Prusse et la Russie une position prépondérante en Europe.

* 1816-1831 : des révoltes secouent les

"Roumis" de l'Empire ottoman, animées et coordonnées par des sociétés secrètes telles la "Filiki Eteria" : elles aboutissent à l'autonomie de la Serbie, qui en 1817 devient une principauté vassale, comme l'étaient déjà la Moldavie et la Valachie voisines, et à l'indépendance de la Grèce, reconnue en 1831 sur le Péloponnèse, la Grèce centrale et les Cyclades.

* 1852 : la principauté de Cetinjé

s'agrandit et prend le nom de principauté du Monténégro.

Page 30: Atlas  historique  des  Balkans

* 1859 : formation de la principauté de Roumanie, issue de l'union

de la Moldavie avec la Valachie : elle reste nominalement vassale du Sultan ottoman.

* 1863 : la Grèce s'agrandit des îles Ioniennes.

* 1867 : division de l’Empire d’Autriche en Autriche-Hongrie :

rattachement de la Croatie et de la Transylvanie à la Hongrie.

* 1876 : massacre des Bulgares révoltés par l'armée ottomane.

* 1878-1885 : suite à la guerre russo-turque de 1877, l'Empire

ottoman perd du terrain :

--les indépendances de la Serbie (agrandie de la région de Niš), du Monténégro (agrandi une nouvelle fois) et de la Roumanie (agrandie des deux-tiers de la Dobrogée) sont reconnues ;

--la Bosnie-Herzégovine et le sandjak (arrondissement) de Novibazar (entre la Serbie et le Monténégro) sont occupées, et désormais administrées par l'Autriche-Hongrie ;

--la Bulgarie, dont les Russes, au Traité de San Stefano, auraient voulu faire un grand royaume allant de l'Adriatique à la Mer Noire et du Danube à l'Égée, est reconnue, au traité de Berlin en 1878, comme simple principauté vassale (comme l'étaient avant 1878 la Serbie, la Valachie et la Moldavie), mais seulement entre le Danube et le Grand Balkan, avec la capitale Sofia : la moitié sud-est du pays, nommée Roumélie orientale, reste province ottomane, avec une dose d'autonomie interne ;

--l'Empire ottoman conserve le sud de la péninsule, de l'Adriatique (Albanie, Kosovo, Épire) à Constantinople.

* 1881-1885 : la Grèce s'agrandit de la Thessalie ; la Bulgarie : de

la Roumélie orientale. Les principauté de Serbie et de Roumanie deviennent, comme la Grèce, des royaumes.

* 1885-1886 : Guerre entre la Serbie et la Bulgarie : la Serbie

attaque la Bulgarie mais est repoussée.

* 1888 : L'union de la principauté de Bulgarie et de la Roumélie

orientale forme le Royaume de Bulgarie qui reste nominalement vassal du Sultan ottoman.

* 1897 : Guerre des trente jours entre la Grèce et l'Empire

ottoman: l'attaque grecque échoue, et la Grèce doit céder à la Turquie les cols de la Thessalie du nord.

Page 31: Atlas  historique  des  Balkans

* 1908 : l'Autriche-Hongrie évacue le

sandjak de Novibazar, mais annexe la Bosnie-Herzégovine. L'indépendance du Royaume de Bulgarie est définitivement reconnue.

* 1911 : l'Italie s'empare du

Dodécanèse.

* 1912-1913 : Guerres balkaniques :

• dans la première, le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie et la Grèce se partagent les territoires encore ottomans dans la péninsule, à l'exception d'une partie de l'Albanie qui devient indépendante, et de la Thrace orientale, restée turque jusqu'à nos jours ; la Bulgarie a porté l’essentiel de l’effort militaire contre les turcs, pendant que la Serbie a occupé la Macédoine bulgarophone  ;• dans la seconde, la Bulgarie tente d’enlever aux Serbes la Macédoine, mais est alors attaquée et vaincue par ses anciens alliés, auxquels se joignent la Turquie (qui reprend une partie de la Thrace avec Edirne) et la Roumanie (qui annexe la Dobroudja du Sud).

Page 32: Atlas  historique  des  Balkans

1914-1918 : Première Guerre mondiale :

* en Bosnie-Herzégovine (l’une des trois

composantes de l’Empire des Habsbourg, avec l’Autriche et la Hongrie), les Serbes (orthodoxes) sont des citoyens de seconde zone (l’Empire favorise les Croates catholiques et les Bosniaques musulmans) ; par ailleurs, même chez une partie des Croates, le mouvement « Yougoslave » (des Slaves du Sud) conteste la légitimité de l’Empire et souhaite s’unir à la Serbie ;

* l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc héritier des

Habsbourg sert de prétexte aux complexes militaires et industriels pour déclancher la Première guerre mondiale ;

* la Serbie, alliée de l'Entente (Grande-Bretagne,

France et Russie), est rejointe par le Monténégro (16 janvier 1916), la Roumanie (27 août 1916) et la Grèce (30 juin 1917) ;

* les Empires centraux (Allemagne et Autriche-

Hongrie) sont rejoints par l'Empire ottoman (29 octobre 1914) et la Bulgarie (6 octobre 1915) ;

* les Empires centraux gagnent la partie dans les

Balkans et à l’est ; la Bulgarie s'agrandit des territoires qu'elle revendiquait en Macédoine et en Dobrogée, au détriment de la Serbie, de la Grèce et de la Roumanie ; l’Empire russe se désagrège et sa révolution démocratique de Février 1917 est confisquée par les communistes radicaux (financés et armés par les les Empires centraux) en octobre de la même année : une guerre civile commence.

Page 33: Atlas  historique  des  Balkans

1918-1922 : Suites de la guerre :

* le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

est constitué en 1918-1919 de la Serbie, du Monténégro et des territoires peuplés de Slovènes, de Croates, de Serbes et de Bosniaques pris à l'Autriche-Hongrie. Il revendique l'Istrie, Trieste, Fiume et Zara, attribués à l'Italie (qui de son côté revendique toutes les îles dalmates et Raguse) ;

* en avril 1918, la république de Moldavie issue de la

désagrégation de l’Empire russe, vote son union avec la Roumanie ; elle sera suivie dans cette voie par la Bucovine, la Transylvanie et le Banat lors de la désagrégation de l'Autriche-Hongrie : des réformes agraire et sociales suivent (vote des femmes, démocratie parlementaire, naturalisation des juifs) ;

* l’union des Tchèques, des Slovaques et des

Ruthènes forme en novembre 1918 la Tchécoslovaquie, autre démocratie parlementaire multi-ethnique issue de la désagrégation de l'Autriche-Hongrie  ;

* le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, la

Roumanie et la Tchécoslovaquie forment la « Petite Entente » alliée à la France et à la Grande-Bretagne ;

* la Bulgarie doit rendre ses conquêtes et perd

même, au profit du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes des districts frontaliers qu'elle possédait auparavant, et au profit de la Grèce, la Thrace occidentale et son littoral sur la Mer Égée ;

* l’Empire turc perd Smyrne et ne garde en Europe,

que Constantinople (revendiquée par la Grèce) ;

* l’Autriche et la Hongrie, très réduites, perdent leur

suprématie régionale ; les révolutions communistes d’Allemagne et de Hongrie échouent.

Page 34: Atlas  historique  des  Balkans

1922-1938 : L’Entre-deux-guerres :

* 1922 : dans l’ex-Empire russe, les

communistes gagnent la guerre civile et soumettent la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et les pays turcs d’Asie-centrale ; ils proclament l’URSS et inaugurent un régime totalitaire.

* 1922-23 : l‘Empire ottoman est renversé

par la République turque qui reprend aux grecs Smyrne, la Thrace orientale et l’île d’Imbros, et expulse plus d’un million de grecs d’Asie mineure  ;

* 1929 : le Royaume des Serbes, Croates

et Slovènes prend le nom de Yougoslavie (pays slave du sud) ;

* 1930-38 : la crise économique de 1929

et  les injustices de l’ordre établi par les traités de 1918-1922 attisent les tensions sociales et nationales, la xénophobie et l’antisémitisme : des attentats et des assassinats ont lieu en Yougoslavie, Bulgarie et Grèce, des coups d’état se succèdent en Albanie et Grèce, les démocraties vacillent et des régimes autoritaires se mettent en place ; seules résistent le Tchécoslovaquie et, jusqu’en février 1938, la Roumanie.

Page 35: Atlas  historique  des  Balkans

1938-1941 : L’ordre nouveau :

L’ordre nouveau est la remise en question de la géopolitique issue de la première guerre mondiale, par les régimes totalitaires (nazisme en Allemagne, communisme en URSS, alliées en août 1939) et par leurs alliés (Italie et les perdants de 1918).

* 1938 : La Tchécoslovaquie est

démembrée : l’Allemagne (qui a annexé l’Autriche) occupe les pays tchèques, la Hongrie occupe la Slovaquie méridionale et la Ruthénie, le reste de la Slovaquie devient un état satellite du Reich.

* 1939 : le 7 avril, l'Italie occupe l'Albanie.

* 1939 : Seconde guerre mondiale :

• alliées, l’Allemagne et l’URSS attaquent et occupent la Pologne ;• l’URSS attaque aussi la Finlande et annexe les pays baltes ;• en 1940 l’Allemagne attaque et occupe la Norvège, le Danemark, la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France ; fin 1940, seule l’Angleterre résiste encore  ;• l’été 1940 la Roumanie est diminuée au profit de l’URSS, de la Hongrie et de la Bulgarie, puis soumise à un régime fasciste et occupée par la Wehrmacht  ;• l'Italie attaque la Grèce en octobre 1940 mais est repoussée en Albanie.

Page 36: Atlas  historique  des  Balkans

1941-1945 : L’occupation :

* Lorsqu’Hitler attaque son complice Staline (août

1941), l’Angleterre se retrouve aux côtés d’un allié certes sanglant, mais doté d’une immense armée ; lorsque les japonais attaquent les Etats-Unis (décembre 1941) c’est toute l’industrie américaine qui se met au service de la guerre. Dès lors, la défaite de l’Allemagne, du Japon et de leurs alliés, enivrés par leur propre propagande, n’est plus qu’une question de temps… le temps, pour les Alliés, de s’organiser.

* En attendant, les Balkans subissent la guerre :

• la Yougoslavie, envahie par l'Allemagne en avril 1941, est démembrée : la Slovénie est partagée entre l'Italie (qui annexe aussi la Dalmatie, le Monténégro et le Kosovo) et l'Allemagne ; la Croatie et la Bosnie-Herzégovine forment un état satellite de l'Allemagne ; la Hongrie annexe la Voïvodine à l'ouest de la Tisza, et la Bulgarie la Macédoine, tandis que la Serbie elle-même est occupée et administrée par la Wehrmacht ; la Voïvodine à l'est de la Tisza devient territoire allemand. Deux résistances antagonistes se mettent en place : celle monarchiste, fidèle au gouvernement exilé à Londres, et celle communiste, dirigée par Tito ;• la Grèce est occupée en mai 1941. Un mouvement de résistance, l'E.A.M., se met aussitôt en place ;• la Bulgarie, à nouveau alliée à l'Allemagne, s'agrandit une dernière fois, des territoires qu'elle revendiquait : Macédoine ex-yougoslave, Thrace grecque, et Dobroudja du Sud (seul territoire qu'elle conservera finalement) ;• à partir de 1943, les mouvements de résistance libèrent de vastes zones en Grèce du nord et Yougoslavie ;• pour récupérer la Moldavie orientale, la Roumanie s’engage dans la guerre aux côtés des allemands.

Page 37: Atlas  historique  des  Balkans

1945-1990 : La partition :

* Le plan de partage entre Alliés, négocié à Téhéran

en 1943 et à Moscou en 1944, est mis en application : malgré la puissance de sa résistance communiste, la Grèce reste dans l'orbite britannique puis américaine au prix d'une sanglante guerre civile ; en Yougoslavie reconstituée et agrandie, Tito peut gagner contre les loyalistes, mais prend bientôt ses distances avec l'URSS ; même chose en Albanie avec Enver Hoxha ; en Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie et Bulgarie (livrées en bloc à l’URSS, qu’elles qu’aient été leurs positions pendant la guerre) les communistes peuvent prendre le pouvoir par la terreur, malgré leur faiblesse numérique initiale.

* 1946 : agrandie des territoires cédés par l'Italie, la

Yougoslavie devient une république fédérale composée de six républiques : Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie et Macédoine, qui acquièrent alors leurs frontières actuelles (au Kosovo près); la Grèce s'agrandit du Dodécanèse, cédé par l'Italie.

* 1949-1989 : la péninsule est divisée en trois zones

étanches : au nord-est, le bloc soviétique (Pacte de Varsovie et Comecon) ; au sud, Grèce et Turquie font partie du glacis occidental (OTAN) ; à l'ouest, Yougoslavie et Albanie sont communistes, mais non-alignés, la Yougoslavie avec des frontières ouvertes, l'Albanie au contraire très fermée, et ultérieurement proche de la Chine de Mao.

* 1967-1974 : Dictature des colonels en Grèce.

L'ensemble de la péninsule subit des régimes autoritaires, qui auront fait 4 millions de victimes en 45 ans (6  % de la population de la péninsule).

* 1981 : la Grèce rejoint l'Union européenne.

Page 38: Atlas  historique  des  Balkans

1990-2010 : L’ouverture :

* 1990 : les communistes, là où ils étaient au

pouvoir, abandonnent le communisme en tant que système et doctrine, et adoptent le libéralisme et le nationalisme. Les dirigeants qui s'y sont opposés sont renversés. En Roumanie, Moldavie et Albanie, ces changements coûtent des centaines de morts. Les frontières s’ouvrent. Les ex-communistes conservent le pouvoir pendant un temps (parfois assez long : cas de Slobodan Milošević en Serbie, d’Ion Iliescu en Roumanie, ou du russophone Vladimir Voronine en Moldavie, toujours au pouvoir), mais permettent la démocratie parlementaire.

* 1991-1996 : guerres de dislocation de la

Yougoslavie : indépendances en 1992 de la Slovénie et de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine et de la Macédoine. Ces guerres ont coûté un demi-million de morts.

* 2004-2007 : l’Union Européenne intègre la

plupart des anciens pays communistes.

* 2006 : séparation de la Serbie et du

Monténégro.

* 2008 : indépendance du Kosovo (région

autonome de la Serbie, à majorité albanaise), reconnue par environ un quart de la communauté internationale.

Page 39: Atlas  historique  des  Balkans

* L’albanais et le grec sont des langues indo-

européennes, mais ne font partie ni du groupe latin, ni du groupe slave, ni du groupe gemanique. Ils ont respectivement 7 et 11 millions de locuteurs.

* Les langues romanes orientales sont au

nombre de quatre : l’istrien, presque disparu, le daco-roman (roumain, dit aussi moldave ou moldo-valaque), l’aroman (aroumain, dit aussi valaque) et le mégléniote (récemment disparu ; le dalmate avait déjà disparu au 18-ème siècle). Elles comptent 25 millions de locuteurs environ.

* Les langues slaves méridionales sont au

nombre de quatre : slovène, serbo-croate (dit aujourd’hui diasystème slave du sud), macédoslave et bulgare (ces deux dernières, issues du slavon). Elles comptent 39 millions de locuteurs environ.

* Le magyar, parlé par les Hongrois, est une

langue finnoise. Il compte 13 millions de locuteurs.

* Le turc osmanlı, parlé par les turcs

musulmans, et le gök-oguz, parlé par les gagaouzes chrétiens, sont des langues turques qui comptent 11 millions de locuteurs dans la péninsule.

* Les trois millions de Roms des Balkans

parlaient initialement quatre langues indo-européennes issues de l’Inde du nord.

Page 40: Atlas  historique  des  Balkans

* L’islam  est arrivé avec les Turcs  :

• les sunnites dominent (95 % des turcs, 80 %

des albanais, les bosniaques) ;• certains turcs sont des chiites, alévis (8  %, qui ne voilent pas les femmes et les considèrent à l’égal des hommes), et parfois ismaéliens.

* Le christianisme  :

• la Réforme est présente chez 10 % des Hongrois, surtout dans sa variante calviniste. Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses églises néo-protestantes d’origine américaine s’implantent également (adventistes, baptistes, évangélistes, méthodistes, mormons, scientologues, témoins de Jéhovah) ;• le catholicisme est né du schisme de 1054 et se distingue par des innovations doctrinales et canoniques telles que la primauté et l’infaillibilité du Pape, le Filioque, le Purgatoire, la virginité charnelle de Marie, ou le célibat des prêtres (sauf chez les catholiques de rite oriental, présents

parmi les Ukrainiens et les Roumains) ;• l’orthodoxie est le christianisme des sept premiers conciles : sous la primauté purement spirituelle du Patriarche de Constantinople (dont dépendent encore les diocèses de la Grèce du nord et de l’est), elle est organisée en Patriarcats autocéphales (en gros, un par pays).

* Le judaïsme  : il reste environ 150.000

pratiquants dans la péninsule.

* Le dodécathéisme  : environ 50.000

fidèles en Grèce.