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N° 41 Printemps / Frühling 2012 Photo / Foto : Keystone - Olivier Maire

Journal Police No 41 Printemps 2012

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Journal de la Police cantonale valaisanne édition printemps 2012

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

Photo / Foto : Keystone - Olivier Maire

EsthErWaEbEr-KalbErmattEn

présidente du Gouvernementpräsidentin des staatsrates

Sehr geehrter Herr Komman-dant Varone

Geschätzte Mitglieder des Korps der Kantonspolizei Wallis

Beim schweren Busunglück am 13. März 2012 haben die Kantonspolizei und alle invol-vierten Rettungskräfte nicht nur gute, sondern hervorra-gende und ausgezeichnete Ar-beit geleistet. Ein Einsatz, wel-cher allen übermenschliche Kräfte abverlangt hat. Dafür möchte ich mich beim gesam-ten Korps und bei sämtlichen Rettungskräften von ganzem Herzen bedanken.

Das Ereignis hat aber auch ge-zeigt, wie wichtig es ist, dass die Politik auch in Zukunft mit klaren Konzepten die Sicher-heit fördert und genügend Ein-satzkräfte und Mittel zur Verfü-gung stellt.

Zudem wünsche ich mir wei-terhin ein starkes Polizeikorps

und bestens ausgebildete Ret-tungskräfte, welche bei beson-deren Ereignissen und Gefah-ren zur Unterstützung und zum Schutz der Bevölkerung im Einsatz stehen und dafür nati-onal und international Lob und Anerkennung erhalten.

Für die kommende Zeit wün-sche ich Ihnen allen, dass Sie die Erinnerungen an dieses schwere Ereignis mental ver-arbeiten können. Dabei soll Ih-nen der Gedanke an jene Kin-der, die dank Ihrer guten Arbeit gerettet werden konnten, Trost und Hilfe sein.

Monsieur le Commandant Varone,

Chers membres de la Police cantonale valaisanne,

A la suite de l’accident de car survenu le 13 mars 2012, la Police cantonale et tous les intervenants ont non seule-ment rempli leur mission mais ils ont accompli un travail ex-traordinaire. Cet engage-ment a nécessité des forces «surhumaines».

De tout cœur, je tiens à remer-cier la Police cantonale ainsi que toutes les autres forces d’intervention.

Ce drame a démontré à quel point il est important que le po-litique reconnaisse clairement les compétences en matière de sécurité et qu’il attribue les moyens d’intervention et de secours nécessaires.

J’appelle de mes vœux au maintien d’un Corps de po-lice cantonal «fort» ainsi qu’à

des unités de sauvetage très bien formées. Nos ressources ont démontré qu’elles sont à même de protéger et soutenir la population. Les nombreux témoignages et messages de reconnaissance n’ont pas manqué pour saluer la qua-lité de l’intervention, tant sur le plan national qu’international.

Cette tragédie a été un choc psychologique, en particulier pour les intervenants. J’espère qu’ils pourront se ressourcer et se réconforter en pensant à chaque enfant sauvé grâce à leur engagement !

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

Le décès tragique de 28 per-sonnes, dont 22 enfants d’une douzaine d’années, constitue l’une des pires tragédies qu’ait connue le canton du Valais.

Perdre un être cher est tou-jours difficile.

Perdre un enfant dans de telles circonstances est insou-tenable.

Notre chagrin fut immense, il l'est et le sera toujours.

L’accompagnement des bles-sés et des parents des vic-times en Valais, les nombreux messages de soutien, les cé-rémonies officielles et spon-tanées organisées, et enfin la présence d’une délégation va-laisanne officielle en Belgique pour les cérémonies funèbres, furent l’expression de notre compassion et de notre sym-pathie à l’égard des proches des victimes et des popula-tions belges et néerlandaises si durement touchées.

Notre canton tout entier s’est associé à la douleur des mères, des pères, des frères, des sœurs et des proches qui ont perdu un être cher dans ce terrible accident.

Nous n’oublierons jamais les victimes de cette tragédie, ni les familles endeuillées.

Dans ce drame, nous pouvons être fiers de nos services de secours – policiers, pompiers, sanitaires – qui ont fait un tra-vail remarquable dans des conditions extrêmement diffi-ciles. Ils ont accompli leur mis-sion avec professionnalisme, respect et dignité. Je tiens à les remercier de tout cœur.

Ce drame nous rappelle que la Vie est précieuse, fragile - et que nos vies n’ont de sens que si elles sont au service des autres.

Der tragische Tod von 28 Men-schen, darunter 22 Kinder im Alter von 12 Jahren, ist eine der schlimmsten Tragödien, welche das Wallis bis jetzt ge-troffen hat.

Das Liebste zu verlieren ist im-mer schwer.

Ein Kind unter solchen Um-ständen zu verlieren ist unerträglich.

Unsere Trauer war gross und ist es noch immer.

Die Begleitung der Verletzten und der Opferfamilien im Wal-lis, die vielen Unterstützungs-botschaften, die offiziellen und spontan organisierten Zere-monien und schlussendlich die Walliser Delegation, welche in Belgien an den Trauerfeier-lichkeiten teilnahm, waren ein Ausdruck unserer tiefen Trauer und des Mitgefühls gegenüber den Verwandten der Opfer und der belgischen und niederlän-dischen Bevölkerung, die so

hart getroffen wurden.

Unser Kanton hat den Schmerz mit den Müttern, Vätern, Brü-dern, Schwestern und den Freunden geteilt, welche bei diesem tragischen Unfall ihre Lieben verloren haben.

Wir werden die Opfer und die betroffenen Familien dieser Tragödie nie vergessen.

Bei diesem Unglück können wir auf unsere Einsatzkräfte stolz sein - Polizei, Feuerwehr, Sanitätsdienst - alle haben ihre Aufgabe unter so schweren Bedingungen hervorragend erledigt. Sie erfüllten ihren Auf-trag mit grossem Professiona-lismus, Respekt und Würde. Ich möchte mich bei allen dafür recht herzlich bedanken.

Diese Tragödie erinnert uns daran, wie kostbar und zer-brechlich unser Leben ist und dass es nur Sinn macht, wenn wir anderen dienen.

JacquEs mElly

Conseiller d’etat président du Gouvernement lors de la traGédie de sierre

staatsratpräsident des staatsrates während der traGödie von siders

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

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Printemps / Frühling 2012

Risque sismique Erdbeben

EditorialVorwort 7

Le mot du Commandant Das Wort des Kommandanten 5

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Editeur / HerausgeberPolice cantonale valaisanneBureau Info & préventionAvenue de France 691950 Sion

Rédaction / RedaktionRédacteur en chef / ChefredaktorJean-Marie BornetMembres de la rédactionMitglier der RedaktionVincent Favre, Renato Kalbermatten, Stève Léger, Patrick Rey, Gaëtan Lathion.

4 parutions par an4 Ausgaben pro Jahr

Tirage 1300 exemplairesAuflage 1300 Exemplare

Mise en page et graphismeLayout und GrafikPolice cantonale Michel Meier

[email protected]

N°41

www.police.vs.ch - www.polizei.vs.ch - www.respect-please.ch

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20InterviewXavier Mittaz

Ingénieur civil spécialisé en génie parasismique Ingenieur für Erdbebensicherheit

InterviewJean-Daniel RouiLLER

Géologue cantonalKantonsgeologe

Hommages Nachruf 8

Drame de Sierre Drama von Siders 10

Le 24 avril 2012, un bra-quage était perpétré dans une banque de Savièse.

Le déploiement rapide d'un important dispositif a per-mis l'arrestation des auteurs présumés.

200 policiers mobilisés rapide-ment et disposés de manière adéquate dans le terrain !

C'est le plan "Cobra" ! Il a dé-montré à cette occasion toute son efficacité !

malfrats sous les verrous grâce au dispositif «Cobra»

räuber dank Fahndungsdispositif«CoBra» hinter Gittern

Am 24. April 2012 überfie-len Räuber die UBS-Filiale in Savièse.

Durch den effizienten Einsatz konnten die mutmasslichen Täter festgenommen werden.

200 Polizisten wurden mobi-lisiert um die Räuber fest zu nehmen!

So sieht es das Dis-positif "COBRA" vor! Das zeigt auch seine Effizienz!

Infractions au Code pénal pour 1’000 habitantsStraftaten StGB auf 1’000

Conférence de presse / medienkonferenz statistique 2011 / statistik 2011

N° 41 Printemps / Frühling 2012sommairE / VErzEichnis

www.police.vs.ch - www.polizei.vs.ch - www.respect-please.ch

FairE FacE

sich dEr situation stEllEn

Le mot du CommandantDas Wort des Kommandanten

Chères collaboratrices, Chers collaborateurs,

Ces dernières semaines, la Police cantonale a dû faire face à l'une des périodes les plus sombres de son histoire.

Profondément meurtrie par le tragique accident de car sur-venu dans le tunnel de l'A9 à Sierre, elle a également perdu deux de ses membres et amis les plus chers, soit le Sergent I Jacques BARRAS et l'Inspec-teur I Fabian SQUARATTI.

Tout a commencé le 13 mars dernier, lorsque nous étions alarmés qu'un important acci-dent de la circulation était sur-venu dans le tunnel de l'A9 à Sierre.

Si très vite nous avions saisi la gravité de ce dernier, nous ne nous attendions pas à une telle tragédie. Vingt-huit personnes dont vingt-deux enfants y ont en effet perdu la vie.

Comme tous les intervenants, je n'oublierai jamais l'horreur de cette situation, ce sentiment d'impuissance en particulier

face à la mort de si nombreux enfants.

Confronté à un drame d'une telle ampleur, il a fallu cepen-dant réagir en professionnels et se rappeler que lorsque tout semble perdu, la population at-tend des policiers et des forces de secours qu'ils réagissent avec rapidité et efficacité.

Ce qui fut le cas. Dès le déclen-chement du plan d'engage-ment en cas de catastrophes, tout le monde s'est mobilisé en un temps record. Selon les procédures mises sur pied à cet effet, chacun a immédiate-ment rempli ses missions dans son secteur d'activité propre.

Durant les septante-deux heures qu'a duré notre enga-gement, personne n'a faibli et j'aimerais encore une fois vous féliciter toutes et tous pour l'abnégation totale dont vous avez fait preuve durant ces heures difficiles. Constam-ment soutenu par le Président du Conseil d'Etat, notre Cheffe de Département et le Prési-dent de la ville de Sierre, vous avez démontré que la popu-

Werte Mitarbeiterinnen Werte Mitarbeiter

In den letzten Wochen, er-lebte die Kantonspolizei eine der schwersten Zeiten ihrer Geschichte.

Zutiefst geschockt vom tra-gischen Busunfall von Si-ders, hat sie ebenfalls zwei ihrer Mitglieder und Freunde, Wachtmeister I Jacques BAR-RAS und Inspektor I Fabian SQUARATTI, verloren.

Alles hat am 13. März 2012 mit einem schweren Verkehrsun-fall auf der Autobahn A9 in Si-ders begonnen.

Auch wenn wir den Ernst der Lage sehr schnell begriffen hatten, rechneten wir nicht mit einer Tragödie in diesem Aus-mass. 28 Personen, davon 22 Kinder haben bei diesem Un-fall ihr Leben verloren.

Wie alle Einsatzkräfte, werde ich diese schreckliche Situ-ation und dieses Gefühl der Machtlosigkeit nie vergessen.

Wir mussten jedoch professi-

onell reagieren und uns daran erinnern, dass die Bevölkerung eine schnelle und effiziente Reaktion von uns erwartet.

Dies war der Fall. Direkt nach der Auslösung des Katastro-pheneinsatzplanes, hatten sich alle in Rekordzeit mobi-lisiert. Gemäss den vorberei-teten Prozeduren, führten alle ihre Missionen unverzüglich durch.

Während des 72-stündigen Einsatzes gab niemand auf und deshalb möchte ich euch nochmals gratulieren. Andau-ernd unterstützt durch den Staatsratspräsidenten, unse-rer Departementsvorsteherin, und den Präsidenten der Stadt Siders, haben wir gezeigt, dass die Walliser Bevölkerung in al-len Situationen auf ihre Polizis-ten, Feuerwehrmänner, Retter, Krankenschwestern und Ärzte zählen kann.

Als wir uns langsam von die-sem Drama erholt hatten, hat uns das Leben nochmals da-ran erinnert, dass ein Unglück jederzeit und grundlos herein-brechen kann.

sommairE / VErzEichnis

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lation valaisanne peut, quelle que soit la crise, compter sur ses policiers, pompiers, se-couristes, personnel soignant et médecins.

Alors que nous commencions à nous remettre petit à pe-tit de ce drame, la vie nous a rappelé encore une fois que le malheur pouvait s'acharner sans raison.

Les décès tragiques et sou-dains de nos camarades et amis, le Sergent I Jacques BARRAS et l'Inspecteur I SQUARATTI, nous ont tous bouleversés.

Ceux-ci rappellent encore une fois que ce sont effectivement toujours les meilleurs qui par-tent. Tant le Sergent BARRAS que l'Inspecteur SQUARATTI étaient des collaborateurs et des amis que l'on souhaite à tout le monde de connaître une fois dans sa vie. Modestes, compétents, toujours prêts à s'engager pour la sécurité de leurs concitoyennes et conci-toyens, ils incarnaient mieux que quiconque la devise de notre Corps qui est de servir avec honneur et fidélité.

Depuis le début de mon com-mandement, j'ai eu le plaisir de les côtoyer à de nombreuses reprises. A chaque fois, ils me

parlaient de leur fierté d'appar-tenir à la Police cantonale va-laisanne. Ils vantaient leur mé-tier de policier avec passion. Leur exemple doit à l'avenir continuer à nous inspirer.

Aujourd'hui, ils laissent der-rière eux des épouses et des enfants qui nous ont tous im-pressionnés par la dignité et le courage avec lesquels ils tra-versent ces cruelles épreuves. Je vous demande à toutes et à tous de les entourer dans ces heures difficiles.

En souvenir de tout ce que le Sergent I Jacques BARRAS et l'Inspecteur I Fabian SQUARATTI ont apporté au Corps de la Police cantonale, nous leur faisons le serment de poursuivre nos missions et de continuer à assurer sans re-lâche la sécurité de nos conci-toyens et de nos hôtes et cela quels que soient les défis à relever.

Faire face, en n'importe quelles circonstances, voilà le devoir de tout policier et de tout membre du Corps de la Police cantonale.

Christian VaRoNELe Commandant

Die tragischen und extrem na-hegelegenen Todesfälle unse-rer Kameraden und Freunde, Wachtmeister I Jacques BARRAS und Inspektor I Fa-bian SQUARATTI, haben uns zutiefst erschüttert.

Sie erinnern uns nochmals da-ran, dass uns die Besten im-mer zuerst verlassen. Sowohl Wachtmeister BARRAS als auch Inspektor SQUARATTI waren Mitarbeiter und Freunde, die man allen wünscht. Be-scheiden, kompetent und im-mer bereit sich für die Sicher-heit unserer Mitbürgerinnen und Mitbürger einzusetzen. Sie verkörperten besser als je-der andere die Devise unseres Korps: Ehre und Treue.

Ich hatte als Kommandant re-gelmässig das Vergnügen die verstorbenen Mitarbeiter zu treffen. Jedes Mal erzählten sie mir, wie stolz sie sind bei der Kantonspolizei zu arbeiten. Sie lobten ihre Arbeit als Poli-zist mit einer seltenen Leiden-schaft. In Zukunft, müssen wir weiterhin ein Beispiel an ihnen nehmen.

Heute hinterlassen beide Frauen und Kinder, die uns mit ihrer Würde und Tapferkeit, mit welcher sie dieses Schick-sal verarbeiten, beeindrucken. Ich möchte, dass ihr alle diese Familien in diesen schweren Stunden unterstützt.

Zur Erinnerung für alles was Wachtmeister I Jacques BARRAS und Inspektor I Fa-bian SQUARATTI für das Korps der Kantonspolizei ge-tan haben, schwören wir ih-nen, dass wir unsere Aufga-ben weiterhin durchführen werden, um die Sicherheit der Walliserinnen und Walliser zu garantieren.

Sich der Situation stellen. Das ist die Aufgabe und das Ideal aller Polizisten und Mitglieder des Korps der Kantonspolizei.

Christian VaRoNEDer Kommandant

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Le 13 mars 2012, à 21h15, un effroyable accident d'autobus s'est produit à Sierre, figeant dans la douleur la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, en particulier les Valaisannes et Valaisans. 28 personnes dont 22 enfants ont perdu la vie sur l’autoroute du Rhône. 24 ont été blessées. Le plus ter-rible accident d’autocar qu’ait connu l’Europe.

Pour les enfants survivants et leurs familles, les proches des victimes mais aussi tous les intervenants, cette tragé-die est une profonde blessure qui ne se cicatrisera jamais. L’action de secours a été me-née avec un grand courage et professionnalisme. Je pense à tous les intervenants et au personnel hospitalier. En par-ticulier aux collègues de la centrale de Noës, premiers témoins de l’accident par ca-méra interposée, aux agents de l’Unité mobile qui sont arri-vés les premiers sur les lieux et qui ont dispensé les premiers secours. Un groupe touché au plus profond de lui-même puisque leur Chef, le Sergent I Jacques Barras, a été terrassé par une leucémie foudroyante peu après l'accident. Puis c’est l’inspecteur I Fabian Squaratti qui s’est tué lors d’un acci-dent de luge. Ces deux époux et jeunes papas laissent leurs proches dans la souffrance.

La grande famille de la Police cantonale saura se souvenir de collègues très compétents et des plus sympathiques.

Trop, c’est trop... qui n’aura pas versé une larme dans son coin après cette tragédie et ces décès. Pas moi. On se li-bère à l’abri des regards. Non par lâcheté mais par discré-tion pour préserver ses collè-gues, ses proches. Rédiger ce message avec les tripes fait aussi partie de mon débrie-fing. Tout comme d'avoir ac-cepté, avec bien d’autres, de témoigner face aux médias du monde entier. Ce n’était pas évident, proche de la rup-ture. Les Belges et Hollandais avaient besoin de ressentir ces émotions, cette empathie. Des liens d’amitié se sont forgés dans la douleur, à jamais...

Un dossier traitant de catas-trophes était planifié pour ce journal. On y parle de risques sismiques, de gestion de crise comme celle, insoutenable, qui a été assurée sous la colline de Géronde.

la magnitude attendue détruira ou endommagera les ¾ du parc immobilier valaisan…

Ce dramatique accident est un séisme émotionnel. La gestion de crise qui en a résulté est un nouveau signal d’alarme qui

unE doulEur Et dEs dangErs dE grandE magnitudE…

EditorialVorwort

Am 13. März 2012, um 21:15, hat sich in Siders ein fürchter-licher Busunfall ereignet, der Belgien, die Niederlanden, die Schweiz, Walliserinnen und Walliser im Schmerz erstarren liess. 28 Personen, davon 22 Kinder, verloren auf der Auto-bahn A9 ihr Leben. 24 Kinder wurden verletzt. Der schreck-lichste Reisebusunfall der sich in Europa mit so vielen Kindern als Opfer und Verletzte jemals ereignete.

Bei den überlebenden Kindern, ihren Familien, den Angehöri-gen der Opfer, aber auch bei allen Beteiligten, hinterlässt dieses tragische Ereignis eine tiefe Wunde, die niemals hei-len wird. Der Einsatz der Ret-tungskräfte wurde mit grossem Einsatz und Professionalismus durchgeführt. Ich denke dabei an alle Beteiligten, das Pfle-gepersonal, die Kollegen der Einsatzzentrale von Noës, die Zeugen des Unfalles und die Agenten der mobilen Einheit, welche als erste am Unfallort eintrafen und Erste Hilfe leis-teten. Diese Gruppe, die ih-ren Chef, Wm Jacques Barras, durch eine kurz nach dem Un-fall festgestellte akute Leukä-mie verloren hat. Einige Tage später verlor Inspektor Fabian Squaratti bei einem Schlit-tenunfall sein Leben. Diese zwei jungen Ehemänner und Familienväter lassen ihre An-

gehörigen im Schmerz zurück. Die große Familie der Kan-tonspolizei wird sie als sehr kompetente und sympathi-sche Kollegen in Erinnerung behalten.

Zu viel, ist zu viel... wer wird wohl keine Träne in einer stil-len Ecke nach dieser Tragödie und diesen Todesfällen ver-gossen haben. Nicht ich. Man schützt sich vor Blicken. Nicht aus Feigheit, aber aus Dis-kretion, um die Kollegen und die Angehörigen zu schützen. Diese Nachricht aus meinem Innersten zu schreiben gehört zu meinem Debriefing, so wie ich akzeptiert habe, wie an-dere auch, die Tragödie ge-genüber den Massenmedien auf der ganzen Welt, zu be-zeugen. Das war nicht einfach, fast unmöglich. Die belgische und holländische Bevölkerung benötigten diese Empathie. Im Schmerz bildeten sich Freund-schaften für immer.

Ein Bericht über Katastrophen war für diese Ausgabe geplant. Vorgesehen war über seismi-sche Risiken und Krisenbe-wältigung zu sprechen, Tragö-dien wie unter dem Hügel von Géronde.

die zu erwartende Erdbe-benstärke zerstört oder beschädigt ¾ der gebäude im Wallis…

Ein schmErz und gEFahrEn in ErdbEbEnstärKE…

Photo / Foto : Sacha Bittel

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

Le 9 janvier 1995, l'orientation de nos vies changeait radica-lement; altiers, nous rentrions à l'école d'aspirant-gendarmes de la Police cantonale valai-sanne. A cette même date et jusqu'à notre souvenir de Jacques qui nous accompa-gnera durant toute notre vie, nous avons côtoyé la discré-tion, le calme, la compétence, la sportivité et la gentillesse en un seul homme.

Les valeurs de la foi, de la fa-

mille, du travail soigné, du res-pect, de l'empathie, le service rendu avec honneur et fidé-lité, l'amour des autres demeu-raient continuellement en son esprit et guidaient toutes ses actions. Sa carrière de haut niveau dans le monde du hoc-key démontrait aussi sa per-sonnalité et sa volonté de vivre sainement.

En l'église St-Guérin où Jacques a été baptisé, a reçu sa première communion et

Jacques barras

devrait nous inciter à prendre à bras le corps la gestion des risques sismiques dans le can-ton le plus exposé de Suisse.

Quand on sait qu’un tremble-ment de terre de magnitude 6 à 6,5 sur l’échelle de Richter nous pend au bout du nez dans les années à venir et que les ¾ du parc immobilier ne résistera pas, il y a de quoi s’inquiéter. Gouverner c’est prévoir et il est urgent de gouverner. Obte-nir une assurance pour réparer c’est bien. Prévenir les risques en renforçant les bâtiments c’est mieux. Ce d'autant plus qu'une majorité de bâtiments scolaires seront fortement en-dommagés ou détruits. Au mo-ment fatidique, nos enfants s’y trouveront peut-être. Il est grand temps de sonner le ré-veil à tous les niveaux, et que la Confédération l'entende.

Après la gifle des résidences secondaires, pourquoi ne pas inciter à renforcer les bâti-

ments, ce qui serait un formi-dable chantier pour le domaine de la construction.

Quoi qu’il en soit, les Valai-sannes et Valaisans, nos hôtes, pourront à nouveau compter sur tous les parte-naires de la sécurité lors de la prochaine catastrophe. La CECA (cellule catastrophe de la Police cantonale) jouera à nouveau son rôle incontour-nable de conduite et de coor-dination, jusqu’à ce que les structures de milice soient opérationnelles. La CECA a fait ses preuves à chaque en-gagement. Elle est indiscu-tablement la pierre angulaire pour gérer les premiers ins-tants d'une crise afin d'assurer une montée en puissance des dispositifs d'intervention.

Jean-Marie BoRNEtChef info & prévention

Am 9. Janaur 1995 änderte sich unser Leben radikal. Stolz begannen wir die Aspiranten-schule bei der Kantonspolizei Wallis. An diesem Tag begeg-neten wir der Diskretion, der Ruhe, der Kompetenz, der Sportlichkeit und der Freund-lichkeit vereint in einer einzi-gen Person.

Die Werte des Glaubens, der Familie, des Respekts, der Empathie, des Dienstes mit Ehre und Treue sowie der

Nächstenliebe begleiteten Jac-ques während allen Handlun-gen. Seine grosse Karriere im Hockey zeigt seine starke Per-sönlichkeit und seine gesunde Lebenseinstellung.

In der Kirche St-Guérin, wo Jacques seine Erstkommunion empfing und vereidigt wurde, fand Pfarrer Jean-François Luisier, während der Beer-digungsfeier die passenden zwei Worte: Handeln-Diskre-tion. Ein konstantes Handeln

hommage à notre ami nachruf an unseren Freund

Dieser tragische Unfall ist ein Gefühlserdbeben. Die Krisen-bewältigung, die sich daraus ergeben hat, ist ein neues Alarmsignal, das uns ermun-tern sollte, die Bewältigung der Risiken an die Hand zu neh-men, wie zum Beispiel dieje-nigen der seismischen Gefah-ren denen unser Kanton in der Schweiz am meisten ausge-setzt ist.

Wenn man weiß, dass uns ein Erdbeben der Stärke 6 bis 6,5 auf der Richter-Skala in den nächsten Jahren erwar-tet, und dass ¾ der Gebäude dem nicht standhalten werden, sollte uns das zu denken ge-ben. Reagieren ist vorgese-hen und es ist dringend zu re-agieren. Eine Versicherung zu haben, um zu reparieren, das ist gut. Den Risiken vorzubeu-gen, die Gebäude zu verstär-ken, ist besser. Es ist sicher, dass bei einem Erdbeben eine Mehrheit der Schulgebäude beschädigt oder zerstört sein werden. Im schicksalhaften Moment werden sich unsere Kinder vielleicht dort befinden. Es ist höchste Zeit, dass der

Wecker auf allen Ebenen läu-tet, und dass ihn die Eidgenos-senschaft hört.

Nach der Ohrfeige «der Zweit-wohnungsinitiative», warum nicht die Bevölkerung ermuti-gen die Gebäude zu verstär-ken. Das wäre eine ausge-zeichnete Möglichkeit für die Baubranche.

Wie dem auch sei, werden die Walliserinnen und Walliser sowie unsere Gäste, bei der nächsten Katastrophe erneut auf alle Partner der Sicherheit zählen können. Die KAZE (Ka-tastrophenzelle der Kantons-polizei) wird erneut ihre unver-meidliche Koordinations- und Führungsrolle übernehmen, bis die Milizstrukturen einsatz-fähig sind. Die KAZE hat sich bei jedem Einsatz bewährt. Sie ist unbestritten der Eckstein, um im ersten Moment eines Ereignisses zu koordinieren und den Einsatz von weiteren Mitteln zu gewährleisten.

Jean-Marie BoRNEtChef Info & Prävention

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prêté serment, l'abbé Jean-François Luisier attribuait à Jacques durant ses obsèques ces deux mots le représentant parfaitement : action-discré-tion. Une action constante au travail comme en famille mais toujours frappée du sceau de la discrétion. Jacques favo-risait naturellement le "nous avons" au "moi j'ai" !

Lors de sa cérémonie d'en-terrement, « d'enciellement » devrions-nous dire, la grande foule et l'immense émotion qui s'en dégageait, démontraient la puissante estime que nous lui portions. Notre grande es-time va aussi à son épouse Johanna qui atteste d'un cou-rage qui force le respect, une démonstration d'une foi vécue concrètement.

Quel tendre mari tu as connu Johanna ! Quel merveilleux papa vous n'avez que trop peu

connu Marisol et Esther ! Mais certaines de sa fidélité, vous le savez dans votre cœur 24 heures sur 24 ! Travailler de jour comme de nuit, vous le savez aussi, Jacques n'en a pas peur et il en a l'habitude ! Il sera à l'action toujours, dis-crètement, ne vous en étonnez guère.

Les vingt-deux enfants décé-dés dans l'accident de car à Sierre traversent une grande route jusqu'en paradis. Ils ont besoin d'être sécurisés, rassu-rés. Ils ont besoin d'un homme qui connaisse les enfants, d'un policier qui soit fort mais gen-til, ils ont besoin du meilleur, ne rougit pas Jacques, c'est de toi dont il s'agit.

On t'aime.

Stève LEGER

Fabian squarattiinspektor i - inspeCteur i1974 - 2012

Geboren am 8. November 1974 in Visp, war Inspektor I Fabian Squaratti, Burger von Zwischbergen. Am 5. Juli 2002 ging er mit Claudia Schmid den Bund der Ehe ein. Er wurde Vater von vier Kindern; Simon (30. November 2003), Natha-lie (3. Juni 2005), Valentin (20. Oktober 2006) und Mélanie (11. Februar 2008). Die Fami-lie nahm Wohnsitz in Brig-Glis.

Nach dem erfolgreichen Ab-schluss der Handelsmittel-schule, trat Fabian Squaratti am 9. Januar 1995 in die Aspi-rantenschule der Walliser Kan-tonspolizei ein. Vier Jahre lang arbeitete er bei der Gendarme-rie, zunächst auf der TBB Sus-ten, in der Verkehrsabteilung, auf dem Polizeiposten Visp,

bei der Gruppe RC I und RC / RN II, bei der mobilen Einheit I und schliesslich auf dem TBB Zermatt.

Am 15. Dezember 1999 er-folgte der Übertritt in die Krimi-nalpolizei, Abt. Wirtschaftsde-likte, wo er per 1. Januar 2009 zum Inspektor I ernannt wurde.

Inspektor I Fabian Squaratti trat sehr jung in die Kriminalpo-lizei ein. Er machte sich schnell vertraut mit den anspruchsvol-len Aufgaben der Abteilung Wirtschaftsdelikte. Seine per-sönlichen, sozialen und beruf-lichen Kompetenzen began-nen schnell Früchte zu tragen. Die sprachlichen Kenntnisse, die Anpassungsfähigkeit und seine Kontakte waren für die

Né le 8 novembre 1974 à Viège, l’inspecteur I Fabian Squa-ratti était originaire de Zwis-chbergen. Le 5 juillet 2002, il avait uni sa destinée à celle de Claudia Schmid. Il était père de Simon (30 novembre 2003), Nathalie (3 juin 2005), Valentin (20 octobre 2006) et Mélanie (11 février 2008). La famille est domiciliée à Brigue/Glis.

Après avoir réussi le diplôme de la Handelsmittelschule, il est entré le 9 janvier 1995 à l’école d’aspirants de la Po-lice cantonale valaisanne. Il a travaillé pendant 4 ans à la gendarmerie, successivement au poste de la Souste, auprès de la section technique circu-lation, au poste de Viège, au groupe RC I et RC/RN II, au

groupe permanent U mob I et, enfin, au poste de Zermatt.

Le 15 décembre 1999, il était incorporé à la police judiciaire, section financière. Le 1er jan-vier 2009 il était nommé au grade d’inspecteur I.

L’inspecteur I Fabian Squaratti a rejoint les rangs de la police judiciaire très jeune. Il s’est vite familiarisé avec le travail exigeant et passionnant de la section financière. Ses com-pétences professionnelles, sociales et personnelles ont très vite porté leurs fruits. Ses connaissances linguistiques, sa facilité d’adaptation et de contact furent très appréciées et fort utiles à l’accomplisse-ment de ses missions. L’ins-

bei der Arbeit und in der Fami-lie, aber eben auch immer mit Diskretion. Jacques wählte im-mer die Worte "wir haben" und nicht "ich habe"!

Die vielen Leute, welche am Beerdigungsgottesdienst teil-nahmen und ihre Emotionen zeigten, bewiesen wie ge-schätzt Jacques wurde. Gro-ssen Respekt verdient auch der Mut seiner Frau Johanna wie sie mit dem schweren Schicksalsschlag umgeht.

Was für einen liebevollen Ehe-mann du hattest, Johanna! Was für einen wunderbaren Vater habt ihr leider viel zuwe-nig gekannt, Marisol und Es-ther! Aber seine Treue werdet ihr 24 Stunden lang in euren Herzen spüren! Arbeiten bei Tag und Nacht, das wisst ihr, macht Jacques keine Angst, er ist es gewohnt! Er handelt im-mer, diskret und zuverlässig.

Die 22 Kinder, welche beim tragischen Unfall in Siders ums Leben kamen, überque-ren eine grosse Strasse in das Paradis. Sie brauchen Sicher-heit auf ihrem Weg. Sie brau-chen einen Menschen an ihrer Seite, der Kinder kennt, einen starken aber freundlichen Poli-zisten. Dazu benötigen sie den Besten. Werde nicht rot Jac-ques, dieser Polizist bist du.

Wir lieben dich.

Stève LEGER

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dramE dE siErrE

Erfüllung seiner Aufgaben von hohem Nutzen. Inspektor I Fa-bian Squaratti identifizierte sich mit seiner Arbeit und zö-gerte nicht, zusätzliche Verant-wortung zu übernehmen. Die rasche Verantwortungsüber-nahme der deutschsprechen-den Gruppe gewährleistete deren vollständige Entwick-lung. Sein Elan erlaubte es ihm, sich den komplexen Auf-gaben eines Instruktors für die StPO an der Polizeiakademie Savatan zu stellen, als Mitglied des COPIL die Einführung der StPO zu begleiten, als Dozent am SPIN für Wirtschaftskrimi-nalität zu wirken, als Spezialist die Anwendung "Mind Map-ping" umzusetzen und erfolg-reich den Erwerb des Eidge-nössischen Diplomes Polizist II zum Thema "Advokat der ersten Stunde" entgegen zu nehmen. Diese vielen Aufga-ben, welche ihn weit über die Grenzen des Kantons Wallis bekannt machten, hinderten ihn nicht, sich dem Schach und der Musik, vor allem der Gitarre, zu widmen.

Am 31. März dieses Jahres mussten wir von der traurigen Nachricht seines tragischen Unfalles erfahren. Er folgt da-mit seinem Vorgesetzten CI Jean-Michel Haefliger, welcher

im September 2009 verstarb, sowie seinem Klassenkame-raden Wm Gruppenchef Jac-ques Barras, welcher uns erst vor kurzem verliess.

Wir müssen Abschied neh-men von einem feinfühligen, kompetenten Mitarbeiter, wel-cher über eine positive Aus-strahlung, unerschütterliches Pflichtbewusstsein, vorbildli-ches Verhalten auf allen Ebe-nen und in allen Lebenslagen vorwies. Er hinterlässt tiefe und nachhaltige Erinnerun-gen, zuerst als Mensch, dann als Kamerad und schlussend-lich als Inspektor der Kriminal-polizei, arbeitend mit Demut, ausserhalb des Rampenlichts, auf der Suche nach der Wahr-heit, mit Ehre und Treue im Dienste der Bürger unseres Kantons.

Danke geschätzter Inspektor I, wir werden Dich in bleibender Erinnerung behalten.

Com Robert StEiNERChef der Kriminalpolizei

Kommandant Stv.

pecteur I Fabien Squaratti s’identifiait avec sa mission et n’hésitait pas à prendre des responsabilités supplémen-taires. La gestion du groupe de langue allemande lui a rapide-ment incombé et lui a permis un plein épanouissement. Son élan lui permettait d’assumer des tâches complexes supplé-mentaires comme instructeur pour le CPP à l’école de police de Savatan, de fonctionner comme membre du Copil de la mise en route du CPP, d’assu-mer des rôles comme confé-rencier à l’ISP pour les cours de criminalité économique, de devenir un spécialiste de l’utilisation du système «Mind Mapping» et de décrocher, tout récemment, le diplôme fédéral de policier II, avec le thème «Avocat de la première heure». Ces nombreuses tâ-ches, qui l’ont fait connaître bien au-delà des frontières va-laisannes, ne l’empêchaient pas de s’adonner aux échecs et à la musique, en particulier la guitare.

Le 31 mars de cette année, nous avons dû apprendre la cruelle nouvelle de l’accident tragique dont il a été victime. Il suivait ainsi son chef l’IC Jean-Michel Haefliger, décédé en septembre 2009 et de son col-

lègue de classe le sergent chef de groupe Jacques Barras, qui nous quittait quelques jours auparavant.

Nous devons nous séparer d’un collaborateur sensible, compétent, faisant preuve d’un rayonnement positif per-manent, d’un sens du devoir sans faille et d’un comporte-ment exemplaire à tous les niveaux et en toutes circons-tances. Il laissera des traces profondes et durables, tout d’abord comme être humain, puis comme camarade et en-fin comme inspecteur de police judiciaire. Travaillant avec hu-milité, hors de la lumière des projecteurs, à la quête de la vérité, avec honneur et fidélité au service des citoyens de ce canton.

MERCI cher inspecteur I, nous garderons de toi un sou-venir impérissable.

Com Robert StEiNERchef Police judiciaire

remplaçant Cdt

drama Von sidErsCe journal se veut être un témoignage à l’égard des victimes et des familles endeuillées. Un appui aux survivants et leurs proches. Bien plus que des mots, de forts sentiments par le biais de quelques messages et images poignants.

Nous tenons à remercier les autorités pour leur soutien, en par-ticulier M. le Conseiller d’Etat Jacques Melly, Président du Gou-vernement lors de la tragédie, de notre Cheffe de Département et actuelle Présidente du gouvernement, Mme Esther Waeber-Kal-bermatten, le Président de la ville de Sierre, M. François Genoud et les autorités belges et hollandaises :

M. le Premier Ministre de Belgique, Elio di Rupo M. l’Ambassadeur de Belgique, Jan Luykx M. l’Ambassadeur des Pays-bas, Bart Twaalfhoven M. le Consul Général de Belgique, Hugo Brauwers

Diese Ausgabe der Polizeizeitung soll an die Opfer und die trau-ernden Familien erinnern. Sie soll die Überlebenden und ihre An-gehörigen unterstützen. Nicht nur mit Worten und Gefühlen, son-dern auch mit ergreifenden Bildern und Botschaften.

Wir danken den Behörden für die Unterstützung, vor allem dem Staatsratspräsidenten während dem Busunglück, Jacques Melly, unserer Departementsvorsteherin und aktullen Staatsrats-präsidentin, Esther Waeber-Kalbermatten, dem Präsidenten der Stadt Siders, François Genoud und der belgischen sowie Nieder-ländischen Regierung :

Herr Premierminister von Belgien, Elio di Rupo Herr Botschafter von Belgien, Jan Luykx Herr Botschafter der Niederlande, Bart Twaalfhoven Generalkonsul von Belgien, Hugo Brauwers

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Photo / Foto : Sacha Bittel

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

Photo / Foto : Keystone - Olivier Maire

25 janvier 2012, 9h06, séance au 7ème étage de l'hôtel de police à Sion. L'écran de pro-jection oscille, tremblement de terre… Une secousse du-rant quelques secondes. Que faire ? On se regarde, on s'interroge mais on reste en place... Réflexes ?

Renseignements pris, il s'agis-sait d'un séisme de magnitude 5 dont l'épicentre a secoué la région milanaise. J'interpelle quelques connaissances se trouvant à Sion. Elles n'ont rien ressenti. Faut-il croire que l'hô-tel de police est plus exposé que d'autres bâtiments ? Cette élasticité est-elle une preuve de résistance compte tenu du fait que ce centre névralgique a été récemment renforcé ? Autant de questions posées à Jean-Daniel Rouiller, géo-logue cantonal et Xavier Mit-taz, ingénieur en génie civil spécialisé dans les mesures parasismiques.

Mais avant de les lire, voici le témoignage de Marcel Burri, géologue, à la suite du séisme du 19 janvier 1946 : "ça a été la frousse de ma vie. Nous avons été secoués comme des sa-lades. Tout le monde criait. L'électricité a été coupée et des incendies se sont décla-rés un peu partout. Nous cour-rions parmi les gravats pour

retrouver nos parents. La terre a tremblé toute la nuit. Nous étions terrorisés : nous ne sa-vions pas quand ça allait s'ar-rêter et avec quelle violence la prochaine réplique allait frapper."

La catastrophe est attendue. Avons-nous tout entrepris en "temps de paix" afin d'éviter le chaos ? Quoi qu'il en soit, la Police cantonale et son in-contournable cellule catas-trophe (CECA), qui réunit tous les partenaires et spécialistes directement mobilisables, se-ront les premiers à assurer la gestion d'une tragédie annon-cée avant la mise en place des moyens de milice.

risquE sismiquE,la principalE mEnacE ?

ErdbEbEn,diE grösstE bEdrohung?

25. Januar 2012 um 9:06, Ar-beitssitzung im 7. Stock des Polizeihauptgebäudes in Sit-ten. Das eingeblendete Bild auf der Leinwand beginnt zu schwingen, ein Erebeben...Die Erdstösse dauern einige

Sekunden. Was machen? Wir schauen uns fragend an, blei-ben jedoch sitzen...Reflexe?

Es handelte sich um ein Erdbe-ben mit Epizentrum in der Re-gion Mailand. Ich telefonierte mit Bekannten in Sitten. Sie spürten gar nichts. Ist das Po-lizeigebäude etwa exponierter als andere Bauten in Sitten? Ist diese Elastizität ein Zeichen der stabilen Bauart des erdbe-bengesicherten Gebäudes? Mit diesen Fragen konfrontier-ten wir den Kantonsgeologen, Jean-Daniel Rouiller und den Spezialisten für Erdbebensi-

cherheit Xavier Mittaz.

Hier noch die Aussage des Geologen Marcel Burri, zum Erdbeben vom 19. Januar 1946: "Ich erlebte den Schock meines Lebens. Wir wurden extrem durchgeschüttelt und alle schrien laut. Der Strom viel aus und überall entfach-ten sich Brände. Wir liefen über Trümmer um unsere El-tern zu finden. Die Erde bebte die ganze Nacht. Wir wussten nicht wann es wieder aufhö-ren und mit welcher Gewalt es beim nächsten Mal zu schla-gen würde".

Die nächste Katastrophe wird erwartet. Haben wir alles Nö-tige unternommen um uns auf diese vorzubereiten? Die Kantonspolizei, welche mit der Katastrophenzelle (KAZE) alle Sicherheitspartner und Spezialisten aufbietet wird die erste sein, welche sich mit dem Krisenmanagment zu be-fassen hat.

Risque sismique / ErdbebenPar / Von Jean-Marie BoRNEt

Source : Service Sismologique Suisse Quelle : Schweizerischer Erdbebendienst

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JEan-daniEl rouillEr GéoloGue CantonalkantonsGeoloGe

Le Valais, la plaque tour-nante des séismes ?

Selon le Service sismologique suisse (SSS), qui a réactualisé l’aléa sismique de la Suisse en 2003, c’est effectivement la ré-gion la plus exposée du pays. Le dimensionnement parasis-mique du bâti est calqué sur les conséquences du futur BigOne1 valaisan dont la pé-riode de retour est de 500 ans. L’événement de 6.2 Richter qui a touché L’Aquila en 2009 (280 victimes et 50’000 sans abri) représente assez bien ce à quoi on doit s’attendre dans un rayon de quelque 15 Km autour de l’épicentre. L’impor-tance des dégâts sera aussi fonction de la profondeur de l’hypocentre, de l’effet de site (qualité de la roche sur la-quelle est fondé le bâti) et du nombre d’immeubles parasis-miques réalisés depuis l’obli-gation de construire parasis-mique en 2004.

Ceci dit, il ne faut pas négliger le fait qu’une activité sismique régulière tend à retarder la sur-venance du BigOne1 : le terri-

toire cantonal est en effet tou-ché chaque cent ans par un séisme de l’ordre de 5.5 à 6 Richter, au minimum chaque dix ans par une secousse de 5 Richter et annuellement par toute une série de petites se-cousses inférieures à 3 Rich-ter. Cette activité libère pro-gressivement l’énergie de frottement accumulée en pro-fondeur dans les failles qui su-bissent encore aujourd’hui les mouvements de surrection des Alpes commencé il y plusieurs dizaines de millions d’années.

En gros, le Valais a connu un fort séisme chaque 100 ans dont les trois derniers en 1755, 1855 et 1946. A quand le prochain ? 34 ans de sursis ?

Selon le SSS, statistiquement le Valais doit s’attendre à un séisme centennal avant 2050. Je rejoins ce pronostic avec cependant une marge d’erreur de ± 20 ans.

A partir de quelle magni-tude les conséquences se-raient catastrophiques ?

Ist das Wallis die Dreh-scheibe für Erdbeben?

Auf der 2003 überarbeiteten Gefahrenkarte des schweizeri-schen Erdbebendienst (SED), liegt das Wallis in einer ge-fährdeten Zone. Diese Be-rechnungen beruhen auf den Konsequenzen des nächsten Walliser BigOne1.

Das Erdbeben wäre in einem Umkreis von 15 Kilometern um das Epizentrum etwa mit dem Beben von Aquila in Italien mit der Stärke von 6.2 auf der Richterskala (280 Opfer und 50'000 Obdachlose) im Jahre 2009 zu vergleichen. Die zu erwartenden Schäden hängen von der Tiefe des Hypozent-rums, des Standorts (Abhän-gig von der Bodenbeschaffen-heit auf welchem das Gebäude steht) und der Wohndichte ab.

Trotz regelmässigen Erdbeben im Wallis bedeutet das aber nicht, dass sich der BigOne1 hinauszögert. Unser Kanton wird alle 100 Jahre von einem Erdbeben der Stärke 5.5 bis

6, mindestens alle zehn Jahre von einem Beben der Stärke 5 und jährlich von kleinen Be-

ben der Stärke 3 heimgesucht. Durch diese Aktivität wird je-des Mal wieder Energie frei-gesetzt, welche unsere Alpen auch noch nach einigen zehn-

1 La Magnitude reconstituée par le SSS des événements historiques de 1755, 1855 (voir photo) et 1946 est de l’ordre de six sur l’échelle Richter. Rappelons que l’échelle de l’énergie dégagée par une secousse est exponentielle : une secousse de cinq Richter dégage 30 fois plus d’énergie qu’une de quatre, une de six 900 fois plus et une de sept 2700 (30x30x30) fois plus que celle de quatre.

Risque sismique / Erdbebeninterview par / von Jean-Marie BoRNEt

1 Die Berechnung der Magnitude durch den SED beruht auf die histori-schen Ereignisse aus den Jahren 1755, 1855 (siehe Foto) und 1946 und liegen bei sechs auf der Richterskala. Die freigesetzten Kräfte eines Be-bens sind aussergewöhnlich: ein Erdbeben der Stärke 5 entlädt 30 Mal mehr Energie als eines der Stärke 4, eines von sechs 900 Mal mehr und eines von sieben 2700 (30x30x30) mehr als das jenige von vier.

1524 Ardon1584 Aigle (VD)

1755 Brig

1855 Visp

1946 Sierre-Ayent

1500

1600

1700

1800

1900

2000

Durant les derniers siècles, le Valais a subi des séismes importants. In den letzten Jahrhunder-ten hat das Wallis starke Erdbeben erlebt.

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Un séisme ≥ 6 Richter avec un hypocentre situé à moins de 10 km de profondeur causerait d’importants dégâts.

Qu’est-ce qui va condition-ner le degré de l’impact sur le bâti ?

Parmi les trois conditions men-tionnées plus haut, l’effet de site est celui qui représente la plus grande inconnue étant donné que son lieu de prédi-lection, la plaine du Rhône, n’était pas encore colonisé par l’habitat lors du tremblement de terre de janvier 1946. Il faut en effet y compter avec l’effet géométrique défavorable de la forme de la vallée (« U » ou « V ») qui contient les dépôts al-luvionnaires et la composition superficielle de ceux-ci : sédi-ments fins et nappe phréatique vont fortement amplifier les ef-fets de la secousse par rapport à la construction sur le rocher. Or la plaine du Rhône a hé-bergé progressivement depuis les années 1950 le gros de l’activité économique du can-ton. Une fois qu’elle passe du rocher encaissant dans le rem-plissage alluvionnaire, l’onde se comporte un peu comme un poisson qui se débat dans une nasse. Il n’y a pas si longtemps à Viège, un séisme de 3 Rich-ter a été fortement ressenti au buffet de la gare (fondé sur les alluvions) et pratiquement pas à l’hôpital (fondé sur le rocher).

En matière sismique, tous les bâtiments scolaires n’ont pas été évalués, cer-taines communes l’ont fait, d’autres pas. Assiste-t-on à une «inégalité de protec-tion» face à cette véritable menace ?

A ce jour un peu plus de 65 % des écoles ont été évaluées. 30 % de celles qui ne répon-dent pas aux normes ont déjà été renforcées.

30 % d’écoles, c’est très peu ! Ne devrait-il pas y avoir des exigences cantonales ?

Les communes attendent sou-vent des travaux de trans-formation qui touchent les structures pour procéder à un renforcement parasismique. Le service cantonal des bâti-

ments, qui subventionne les écoles communales et CO, incite les propriétaires à agir dans ce sens, ce qui est prag-matique. De notre côté, nous poussons à sécuriser notam-ment les salles de gym dans lesquelles pourrons être relo-gés dans l’urgence les sans abri. A L’Aquila, certains ont vécu sous tente durant 18 mois. La fermeture des écoles a produit une émigration sans retour des familles. Une telle catastrophe a des conséquen-ces socio-économiques non négligeables.

Vu son faible coût (1-2 % de coût final), la construction pa-rasismique des immeubles neufs est rentrée sans pro-blème dans les mœurs. La où ça coince, c’est pour renfor-cer le bâti existant dont le coût peut aller jusqu’à 20 % de la valeur de l’immeuble. Il en dé-coule que l’amélioration para-sismique d’une grande partie du parc immobilier valaisan d’avant 2004 ne va pas évo-luer très rapidement. Pour-quoi ? Parce que ce danger ne touche sérieusement que le Valais et Bâle et que ce der-nier a d’importants moyens fi-nanciers. Il en résulte que le reste de la Suisse ne voit pas l’intérêt d’appliquer la solida-rité confédérale pour un seul canton qui n’a pas les moyens de subventionner à lui seul le renforcement parasismique du bâti existant. En effet, les autres dangers naturels tou-chent tous les cantons alpins, ce qui a actionné cette solida-rité tant au niveau des subven-

tausend Jahren verändern.

Das Wallis wird ungefähr alle 100 Jahre von einem Erdbeben heimgesucht. Zuletzt in den Jahren 1755, 1855 und 1946? Wann kommt das Nächste? In 34 Jahren?

Gemäss Statistik der SED müsste das nächste Jahrhun-dert-Ereignis vor 2050 eintref-fen. Ich schliesse mich dieser Prognose mit einer Fehler-marge von plus/minus 20 Jah-ren an.

Ab welcher Stärke wären die Auswirkungen für uns katastrophal?

Ab einer Stärke von 6 auf der Richterskala und wenn das Beben in weniger als 10 Kilo-meter Tiefe stattfindet.

Sind die Auswirkungen des Erdbebens je nach Bodenbeschaffenheit unterschiedlich?

Neben den drei oben erwähn-ten Bedingungen, stellt der Standorteffekt der Rhone-ebene die grösste Unbekannte dar. Denn diese war beim letz-ten grossen Erdbeben im Jahr 1946 noch nicht so stark be-baut. Wir müssen auch die Tal-form («U» oder «V») wegen der Gesteinsablagerungen und ihrer Zusammensetzung, feine Gesteinssedimente und Grundwasser Ablagerungen, berücksichtigen. Ausserdem wurde die Rhoneebene seit 1950 vor allem als Wirtschafts-standort rege genutzt. Breitet

sich die Erdbebenwelle in der Talebene einmal aus verhält sich der Boden wie ein Fisch den man in der Pfanne be-wegt. Vor nicht so langer Zeit kam es in Visp zu einem Erd-beben. Im Bahnhof Buffet (wei-cher Boden) spürte man die-ses heftig, im Spital (Felsen) bemerkte man es kaum.

Es wurden noch nicht alle Schulhäuser von den Ge-meinden auf die Erdbe-bensicherheit überprüft. Ist das nicht fahrlässig in Anbetracht der drohenden Gefahr?

Bis zum heutigen Tag wur-den 65 % der Schulen einem Gutachten unterzogen. 30% der Schulen, welche den Nor-men nicht entsprachen wurden verstärkt.

30 %, das ist sehr wenig! Sollte es nicht eine kanto-nale Verordnung geben?

Die Gemeinden warten oft ab bis die bestehenden Ge-bäude saniert werden um dann gleichzeitig auch die Erdbe-bensicherheit zu gewährleis-ten. Die kantonale Dienststelle für Gebäude, welche die Sub-ventionen auszahlt, weist die Gemeinden daraufhin, in die-ser Angelegenheit vorwärts zu machen. Von unserer Seite achten wir vor allem darauf, dass die Turnhallen erdbe-bensicher gebaut werden um diese bei Grossereignissen als Unterkünfte nutzen zu können. In Aquila mussten einige Leute 18 Monate in Zelten wohnen. Da viele Schulen betroffen wa-ren, kehrten einige Familien gar nicht mehr nach Hause zu-rück. Eine solche Katastrophe hat schreckliche Konsequen-zen für die Sozialwirtschaft.

Ohne öffentliche Gelder kos-ten die Baumassnahmen für Erdbebensicherheit mehr als 20% des Gebäudewertes. Das bedeutet, dass viele Gebäude die vor 2004 gebaut wurden, keiner Expertise unterzogen werden. Wo liegt also das Pro-blem? Es ist Tatsache, dass nur das Wallis und Basel von dieser Gefahr betroffen sind. Basel hat allerdings finan-zielle Mittel, welche wir nicht zur Verfügung haben. Wir sind

Séisme à L’Aquila en 2009Erdbeben in L’Aquila 2009

Source / Quelle: Wikimedia Commons

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tions qu’au niveau des primes d’assurance de choses. Une toute récente intervention aux Chambres fédérales de-vrait permettre d’aller un jour tout au moins vers une prime d’assurance séisme nantie de cette solidarité confédérale.

Les barrages sont-ils construits pour résister à un fort séisme ?

La gestion du risque sismique de ceux-ci relève de l’Office fédéral de l’énergie. Les «bar-rages poids» comme celui de la Grande-Dixence ne me font pas trop de souci, au titre de barrage renforcé contre le séisme celui des Toules (St-Bernard) est un bon exemple. Par contre, c’est un peu plus délicat pour les «barrages voûtes» du type de Zeuzier. Du fait qu’ils s’appuient sur le rocher en des points très res-treints, une roche friable à ces endroits n’améliore pas la ré-sistance au séisme.

Le bâtiment de la Police can-tonale, «Pentagone» valai-san avec sa centrale d’enga-gement, a été renforcé. Est-il sûr ? Et les hôpitaux ?

(Rires) J’espère qu’il résis-tera ! Ce type de construction a nécessité un renforcement peu conventionnel mais qui a été calculé en conséquence. Reste à savoir si les six câbles de soutien qui parcou-rent les plafonds de chaque étage rempliront leur rôle (voir photo). Il faut relever que les frais de renforcement sont tels que la grande majorité des ou-vrages renforcés ne peuvent être amenés au niveau de sé-curité d’un neuf. Ce qui est le cas notamment de l’hôpital de Sion pour lequel les quelques millions disponibles n’ont pas suffit pour lui assurer la résis-tance d’un ouvrage neuf. Ici une 3ème tour aurait été la meilleure solution structurelle pour bloquer sa propension à la torsion en cas de séisme. Avec l’avantage de faire en même temps une opération immobilière dont la nécessité permettra peut-être dans un futur pas si lointain d’apporter cette garantie.

Des enfants se demandent pourquoi on ne leur en-seigne pas les réflexes à adopter en cas de séisme ?

Le Service de l’enseignement secondaire avec lequel j’ai beaucoup collaboré dans ce domaine ne m’a jamais rap-porté ce genre de remarque. Nous avons été présents à la Foire du Valais 2006 avec un simulateur sismique. En de-

also auf uns alleine gestellt. Da andere Naturgefahren auch andere Kantone betreffen, werden dafür vom Bund Sub-ventionen ausbezahlt. Weil wir weniger gut dastehen als Ba-sel, muss unser Kanton hoffen, dass es zur gleichen Schwei-zerischen Solidarität kommt wie bei der Einführung der Stempelabgabe auf Sach- und Vermögensversicherungen.

Sind unsere Staudämme für solche Erdbeben überhaupt sicher gebaut?

Das Bundesamt für Energie ist für das Krisenmanagement in diesem Bereich verantwortlich. Gewichtsstaumauern wie die Grande-Dixence machen mir keine Sorgen. Die Staumauer von Toules (Grosser Sankt-Bernhard) wurde verstärkt. Bogenstaumauern wie die von Zeuzier sind diesbezüg-lich heikler. Sie sind im Felsen verankert und genau an diesen Stellen muss das Gestein sehr fest sein um einem Erdbeben standhalten zu können.

Das Gebäude der Kantons-polizei wurde erdbebensi-cher saniert. Ist es sicher? Und wie sieht es für unsere Spitäler aus?

(Lacht) Ich hoffe es wird ei-nem Erdbeben standhalten! Es wurde gegen Erdbeben verstärkt. Aber alles hängt vom Verhalten der eingezogenen Kabel auf jedem Stockwerk ab. Eine solche Konstruktions-art benötigt unkonventionelle Massnahmen. Es muss er-wähnt werden, dass aufgrund der Kosten der baulichen Massnahmen das sanierte Gebäude nie auf den Standart eines komplett neu gebauten Werkes kommen wird. Die Mil-lionen, welche in das Akutspi-tal Sitten investiert wurden rei-chen zum Beispiel nicht aus, um es wie ein neues Gebäude zu sichern. Ein dritter Turm wäre zum Beispiel die beste Lösung gewesen um die Ver-änderung bei einem Erdbeben abzusichern.

Kinder fragen sich warum wir Ihnen das Verhalten bei Erdbeben nicht vermehrt beibringen?

Das Schuldepartement mit welchem ich oft zusammenar-beite hat mir gegenüber noch nie eine solche Bemerkung gemacht. Am Foire du Valais 2006 nahmen wir mit einem Erdbebensimulator teil. Sol-che Stände sind sehr effizi-ent. Insgesamt 5'000 Schüler zwischen 12 - 14 Jahren be-suchten unseren Stand und informierten sich über die Erd-

Bâtiment de la Police cantonale Sion : sortie des têtes de câbles côté est.Gebäude der Kantonspolizei Sitten : Ausgang der Kabelen-den Ostseite.

Les six câbles de soutien qui parcourent les plafonds de chaque étage.Die sechs Tragseile, die durch die Decken von jeder Etage laufen.

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hors des heures réservées au public, plus de 5000 écoliers ont visité l’exposition en une semaine. Les conférences de préparation à cette visite qui ont été dispensées à cet ef-fet ont clairement mis en évi-dence que c’était la classe d’âge 12-14 ans qui était la plus réceptive à cette sensi-bilisation. Depuis 4 ans, un cours sismique annuel est dis-pensé aux classes du CO par les enseignants de géographie eux-mêmes. Et les échos sont plus que favorables. Nous ne sommes pas au Japon où la répétition régulière dans l’an-née de séismes de magni-tude supérieurs à 5 Richter fait comprendre naturellement autant aux enfants qu’aux adultes pourquoi on les exerce régulièrement à se mettre sous les tables, voire à sortir des immeubles. Aussi, d’entente avec le Service cantonal de l’enseignement, nous avons préféré mettre tout le poids du message sur la classe d’âge la plus réceptive. Pour une pé-riode de retour centennale (= 3 générations d’individus) d’un séisme majeur, il n’y a aucune raison d’exercer régulièrement la population à se protéger alors que seule une généra-tion sur 3-4 sera confrontée à un tel séisme. Oui, pour exer-cer des habitants exposés à une crue majeure du Rhône. En effet, contrairement au séisme, la crue permet un dé-lai de plusieurs heures pour évacuer la population; de plus, le changement climatique ai-dant, la période de retour de ce type d’évènement apparaît aujourd’hui plus près de trente ans que de cent. Par contre, NON à des exercices de pré-paration à un séisme mais un grand OUI à la répétition chaque 10 ans de l’exposition sismique de la Foire du Valais.

Avons-nous pris toutes les mesures préventives qui s’imposent. Est-ce véritable-ment une priorité politique ?

Le canton du Valais en a fait une priorité. Depuis 2004, il impose les normes parasis-miques les plus sévères de Suisse. Du fait que le coût du renforcement parasismique de l’existant retient encore beau-

coup de propriétaires, nous es-timons qu’il faudra malheureu-sement plus de quatre-vingts ans pour que le 80 % du parc immobilier valaisan soit aux normes. Le boom économique qui perdure depuis 2-3 ans est très favorable à la destruction d’anciens bâtiments au pro-fit de nouveaux qui répondent aux exigences. Nous sommes donc dans un bon trend. Mon collègue et moi-même préa-visons actuellement plus de 1’200 autorisations de con-struire par année.

Par contre, nous ne sommes pas du tout prêts à gérer une situation post-sismique. En participant à un projet trans-frontalier Interreg axé sur les risques naturels, nous sommes en train d’acquérir un excellent savoir faire italien dans ce do-maine en collaboration avec le Service valaisan de la sécu-rité civile et militaire. En deux mots, il s’agit de former des in-génieurs aptes à évaluer l’ha-bitabilité des immeubles en-dommagés par un séisme afin de pouvoir autoriser ou non les gens à rentrer chez eux mal-gré les répliques qui ne man-queront pas de se produire. D’autre part, il s’agit en guise de préparation à un séisme de croiser la vulnérabilité des im-meubles avec la carte de l’effet de site afin de cibler les sec-teurs les plus exposés et, le cas échéant, de sécuriser de manière anticipative les voies d’accès à ces secteurs. Et ainsi de suite. A L’Aquila, nombre de rues avaient été obstruées en raison des gravats des mai-sons effondrées.

Un séisme de 6,9 comme à Bâle en 1356, ferait au-jourd’hui environ 1’500 victimes et de 50 à 100 milliards de dommages en Suisse. En 2005, les inon-dations ont atteint 3 mil-liards… Faut-il accélérer les mesures préventives face à ce danger majeur qui nous pend au bout du nez ?

Il est souhaitable de renforcer au plus vite les bâtiments pu-blics et favoriser au mieux le renforcement du parc immobi-lier privé. Le nerf de la guerre c’est l’argent. Il faut continuer à

bebensituation im Wallis. Seit 4 Jahren wird in den Unterwal-liser Orientierungsschulen ein Erdbebenkurs angeboten. Das Echo ist hier sehr gut. Wir le-ben jedoch nicht in Japan, wo jedem Kind mehrmals jährlich die Verhaltensweise bei Erd-beben beigebracht wird. Dort ereignen sich nämlich mehr-mals pro Jahr Erdbeben der Stärke 5. Für Erwachsene macht es keinen Sinn jährliche Übungen durchzuführen, da nur jede 3. bis 4. Generation mit einer solchen Katastrophe konfrontiert ist. Es ist aber si-cher notwendig, dass man das Bewusstsein der Bevölkerung für einer Flutkatastrophe stärkt oder aber alle zehn Jahre mit einem Stand am Foire du Va-lais präsent ist.

Haben wir alle nötigen Vor-kehrungen getroffen welche sich zur Zeit aufdrängen. Handelt es sich dabei um eine politische Priorität?

Der Kanton Wallis hat es zu ei-ner Prioriät erklärt. Die Erdbe-bennormen des Kantons Wal-lis sind seit 2004 die strengsten in der ganzen Schweiz. Da die Kosten für die Erdbebensi-cherheit viele Eigentümer von baulichen Massnahmen abhal-ten, schätzen wir, dass es noch etwa 80 Jahre dauern wird bis 80% der Wallisergebäude den Normen entsprechen. Der wirtschaftliche Aufschwung, der seit 2-3 Jahren andauert, trägt dazu bei, dass viele alte Gebäude renoviert und somit auch erdbebensicher gemacht werden. Mein Kollege und ich bewilligen zur Zeit etwa 1'200 Baugesuche pro Jahr.

Wir sind aber noch nicht ge-nügend vorbereitet für die Zeit nach einem Erdbeben. Dank des Projektes Interreg Alcotra unserer italienischen Nach-barn können wir uns wichtiges Wissen aneignen. Dieses wer-den wir in Zusammenarbeit mit dem Zivilschutz in den näch-sten zwei Jahren nutzen. Wir werden Ingenieure ausbilden, welche beschädigte Gebäude nach einem Erdbeben beurtei-len. Erst nach der Prüfung der Gebäude werden die Bewoh-ner in die Häuser zurückkeh-ren dürfen. Zum anderen geht

es darum die Anfälligkeit der Gebäude im Zusammenhang mit dem Standorteffekt auf Karten zu erfassen und diese nach der Gefahr zu beurteilen. Anschliessend werden die Zu-gangsachsen zu diesen Regi-onen gesichert usw. In Aquila waren viele Strassen unpas-sierbar weil der Schutt der ein-gestürzten Häuser die Wege versperrte.

Ein Erdbeben der Stärke 6.9 wie in Basel im Jahr 1356 würde heute 1'500 Opfer fordern und hätte Kosten zwischen 50 bis 100 Milliar-den zur Folge. 2005 koste-ten die Überschwemmungen 3 Milliarden… Müssen die Massnahmen schneller ge-troffen werden um sich auf die Gefahr vorzubereiten?

Es ist wünschenswert die öf-fentlichen Gebäude und die privaten Häuser möglichst schnell zu verstärken. Das Pro-blem ist jedoch das Geld. Wir haben vorgeschlagen, dass man einen Teil des Geldes aus den Goldreserven der Schwei-zerischen Nationalbank, das dem Kanton Wallis zusteht, in die Gebäudesicherheit der nächsten Generationen inves-tiert. Unsere Botschaft wurde nicht erhört.

Welchen Auftrag hat die Po-lizei bei einem solchen Erd-beben zu erledigen?

Das Korps der Kantonspoli-zei steht permanent im Ein-satz. Ihr kommt die Rolle zu, die Sicherheit der Bevölkerung in allen Lagen zu garantie-ren. Beim Busunglück im Au-tobahntunnel in Siders hat sie gezeigt, dass sie in der Lage ist, Ereignisse mit vielen To-ten in einem konzentrierten Sektor effizient zu bewältigen. Die Stärke der Polizei liegt in der Fähigkeit innert kurzer Zeit mit genügend Personalres-sourcen auf einem Schaden-platz zu intervenieren und die Milizkorps zu koordinieren. In Aquila hat man gesehen, dass die permanente Polizeiprä-senz extrem wichtig ist, um die öffentliche Sicherheit, den Ver-kehrsfluss, die Interventions-achsen, das Kommunikations-netz und die Identifikation der

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convaincre sur ce point. Nous avions proposé en son temps qu’une partie du produit de l’or vendu par la BNS et revenant au Valais soit investi dans des mesures parasismiques pour la sécurité des générations suivantes. Le message n’a pas passé.

Quel engagement pour la Police cantonale suite à un fort séisme ?

La Police cantonale est un corps activé en permanence dont le rôle principal est d’as-surer la sécurité ordinaire de la population dans n’importe quelle circonstance. Son inter-vention lors du dernier accident de car dans le tunnel autorou-tier de Sierre a démontré qu’il était à la hauteur de la situa-tion même lorsqu’il y a beau-coup de victimes concentrées sur un seul site. Sa force ré-side dans sa capacité de réagir en nombre suffisant dans les premières heures qui suivent un événement pour maîtriser le périmètre concerné et gérer la mise en place des premiers secours en aidant notamment les corps de milice spéciali-sés à prendre leurs marques. De part l’imprévisibilité propre au séisme, leur interven-tion au cours des premières heures sera primordiale. Me basant sur ce qui s’est passé à L’Aquila, la présence perma-nente de la police sur le site va permettre de maintenir l’ordre public, réguler le trafic d’accès aux périmètres sinistrés, main-tenir le réseau de communica-tion, aider à l’identification des personnes, etc.

L’organisation actuelle en cas de catastrophe veut que la po-lice occupe les avant-postes dans les meilleurs délais et ré-duise ensuite progressivement ses effectifs au fur et à mesure que les spécialistes cantonaux et communaux deviennent opérationnels. L’enchaîne-ment CEN (24/24h) à CECA à EMCC reflète bien le proces-sus de montée en puissance et le mode de mobilisation des di-vers intervenants. J’ai eu l’oc-casion de vérifier moi-même ce fonctionnement lors des catastrophes successives de Münster, Randa, Brigue et des

intempéries d’octobre 2000. Je goûte aussi à ce régime pa-ramilitaire chaque fois que la CEN m’alerte, de jour comme de nuit, pour un problème de chute de pierres ou tout autre danger en relation avec ma fonction cantonale.

Les sites chimiques sont-ils sécurisés ?

Les grosses entreprises chi-miques du Canton ont déjà assaini sismiquement tout ou partie de leurs installations sensibles. Nous voyons pas-ser régulièrement des dossiers d’autorisation de construire qui démontrent qu’elles continuent à poursuivre dans ce sens.

Quels conseils et appuis l’Etat donne-t-il aux ci-toyens voulant évaluer et renforcer leurs bâtiments ?

Nous encourageons vivement les propriétaires à faire exper-tiser leur bien sans qu’il y ait nécessairement une autori-sation de construire à la clé. Connaître suffisamment tôt la qualité parasismique de son bien permet de prendre la bonne décision au moment le plus opportun. Nous encoura-geons aussi vivement le pro-priétaire qui veut contracter une assurance tremblement de terre de ne pas le faire sans expertise sismique préalable. Dans ce sens, les assureurs privés proposent actuellement un produit qui n’est pas accep-table car ils ne s’appuient pas sur une expertise. Rappelons que pour mille francs on peut déjà se faire une idée de la ré-sistance parasismique de l’ob-jet à assurer.

Opfer zu gewährleisten.

Die aktuelle Katastrophenpla-nung im Wallis sieht es vor, dass die Polizei so rasch als möglich die Führungsrolle übernimmt. Dadurch können sich die Spezialisten des Kan-tons mit den Gemeinden or-ganisieren um dann ihren Auf-trag zu erfüllen. Das System Einsatzzentrale 24/24 KAZE EMCC spiegelt diesen Ablauf. Diese Mechanismen konnte ich bereits bei den Katastro-phen von Münster, Randa, Brig und den Überschwemmungen im Jahr 2000 beobachten. Ich bin auch in diesem Sys-tem integriert und werde von der Einsatzzentrale bei Tag oder Nacht, für Steinschläge oder anderen Naturgefahren aufgeboten.

Sind die Chemiestandorte sicher?

Die grossen Chemieunterneh-

men im Wallis haben bereits eine teilweise, oder komplette erdbebensichere Infrastruk-tur. Wir erhalten immer wie-der neue Dossiers, welche uns zeigen, dass man diese Arbei-ten weiterführt.

Was für Ratschläge erteilt der Kanton der Bevölkerung um die Gebäudestruktur zu verstärken?

Wir empfehlen Hauseigentü-mern dringend ein Gutach-ten erstellen zu lassen. Es ist wichtig die Kosten für eine ver-stärkte Bauweise zu kennen, um auch die nötigen Massnah-men ergreifen zu können. Auf jeden Fall sollte keine Versi-cherung abgeschlossen wer-den, bevor man ein Gutachten von einem Ingenieurbüro er-halten hat. Es ist absolut un-verständlich, dass die Versi-cherungen nicht automatisch ein Gutachten anfordern.

Tremblement de terre de 1946. Effondrement du pla-fond de l’église de Chippis

(magnitude 6.2).

Erdbeben von 1946. Ein-sturz der Decke der Kirche

von Chippis (Stärke 6.2).

Photo / Foto : Philippe Schmid, Médiathèque Valais - Martigny

Photo / Foto : Philippe Schmid, Médiathèque Valais - Martigny

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N° 41 Printemps / Frühling 2012

Risque sismique / Erdbebeninterview par / von Jean-Marie BoRNEt

Quelle est votre regard de spécialiste concernant la gestion des risques sis-miques en Valais ?

Le Valais, précurseur en la ma-tière, a pris le taureau par les cornes en 2004 avec l’intro-duction de la nouvelle loi sur les constructions. Elle impose un dossier sismique pour les nouvelles constructions ou les transformations des bâtiments dès 2 étages lors de la mise à l’enquête. Le train est donc bien en marche. Nous avons une bonne longueur d'avance sur les autres cantons. L'intro-duction de cette loi s'est avé-rée difficile, mais aujourd’hui construire parasismique en Valais est devenu naturel pour tous les acteurs de la construc-tion, autant pour les promo-teurs, les architectes que les ingénieurs.

Le renforcement des bâti-ments est-il coordonné et prioritaire ?

Concernant le parc immobilier propriété du canton, l'inven-taire du risque sismique a été effectué et les interventions vont bon train, en fonction des

priorités ou des travaux de ré-novation prévus. Aucune me-sure n'est cependant imposée aux communes ou aux parti-culiers en dehors du cadre de la loi. Aucune autre impulsion pour aller plus loin dans la pré-vention du risque sismique des bâtiments existants publics ou privés n’a pu être introduite à ce jour (subventions, …).

Une solution consisterait en la création d’une assurance obli-gatoire nationale qui permet-trait, par exemple, de déga-ger des montants substantiels utilisables dans la prévention. Cependant, toutes les ten-tatives allant dans ce sens ont échouées jusqu’ici aux Chambres fédérales.

Quelle est la norme parasis-mique en Valais ?

De par sa position proche de la limite entre les plaques tecto-niques africaine et eurasienne, le Valais est répertorié comme étant la zone à plus haut risque sismique de Suisse (plus que Bâle). Selon la norme SIA 261 de 2003, le calcul d'un séisme majeur se base chez nous sur une accélération potentielle du

Wie beurteilen sie das Erd-beben-Risikomanagment im Kanton Wallis?

Das Wallis führte 2004 ein neues Baugesetz ein und ist Pionier auf diesem Gebiet. Die Bauherren werden verpflichtet Gebäude nach den Erdbeben-bestimmungen der SIA-Norm zu bauen. Wir haben damit einen grossen Vorsprung auf die restlichen Kantone. Die Einführung des Gesetzes war recht schwierig. Heute ist das Bauen nach den Erdbeben-bestimmungen für Bauherren, Architekten, Promotoren und Ingenieuren jedoch absolut normal.

Wird die Verstärkung bes-tehender Gebäude koor-diniert und wie wichtig ist diese Massnahme?

Die Gebäude des Kantons Wallis wurden beurteilt und auf ihr Erdbebenrisiko geprüft. Sie werden nun je nach Priori-tät verstärkt. Gemeinden oder Einzelpersonen sind jedoch nur im Rahmen des Gesetzes an die neuen Auflagen gebun-den und müssen für beste-hende Gebäude keine zusätz-

lichen Massnahmen treffen. Es konnten bis heute keine weite-ren Anreize für die Erdbeben-sicherheit von bestehenden privaten Gebäuden eingeführt werden (Subventionen,...).

Eine Lösung wäre zum Bei-spiel eine nationale obligato-rische Erdbebenversicherung. Das Geld könnte man für die Erdbebenprävention verwen-den. Alle Versuche eine sol-che Versicherung einzuführen wurde von den eidgenössi-schen Räten abgelehnt.

Wie hoch ist das Erdbebenri-siko im Wallis?

Das Wallis liegt nahe an den Grenzen der afrikanischen und eurasischen tektonischen Plat-ten. Daher befinden wir uns in einem der Gebiete mit dem höchsten Erdbebenrisiko der Schweiz (noch höher als Ba-sel). Gemäss der SIA Norm 261 aus dem Jahr 2003 beschleu-nigt sich der Boden bei uns bei einem mittleren Erdbeben bis zu 1,6m/s2. Zum Vergleich, Italien, Griechenland oder Ka-liforniern sind einer Beschleu-nigung von bis zu 4m/s2 aus-gesetzt. Das Wallis liegt somit

inGénieur CivilspéCialisé en Génie parasismique

XaViEr mittaz

inGenieur Für erdBeBensiCherheit

Xavier Mittaz, ingénieur civil spécialisé en génie pa-rasismique, expert auprès du Canton du Valais et de la Confédération, Directeur adjoint chez SD ingénérie Déné-riaz & Pralong Sion Sa

Xavier Mittaz ingenieur für Erdbebensicherheit, Experte des Kantons Wallis und des Bundes, adjunkt bei der SD ingénérie Dénériaz & Pralong Sion Sa

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sol de 1,6m/s2. En comparai-son, l'Italie, la Grèce ou la Cali-fornie sont exposées à des ac-célérations du sol pouvant aller jusqu’à 4m/s2. Nous sommes donc dans un secteur d’aléa sismique qualifié de « moyen ». Il en résulte des séismes pou-vant aller jusqu'à des magni-tudes de 6 à 6,5 sur l'échelle de Richter. A cela s’ajoutent ce qu’on appelle « les effets de site », à savoir l’amplification des ondes sismiques dans les terrains meubles, comme c’est le cas dans la plaine du Rhône. Sur cette base, les ingénieurs effectuent leurs calculs et prennent les mesures pour éviter l’effondrement ou des dommages trop importants sur les ouvrages lors d’un tremble-ment de terre.

Combien de constructions en Valais ne répondent pas aux normes parasismiques ?

Toutes les nouvelles construc-tions depuis 2004 sont para-sismiques. C'est très peu par rapport à l’ensemble du parc immobilier valaisan qui date en majeur partie des années 50 à 80. Or, aucune véritable prescription n’était en vigueur durant ces années dans les normes de construction. On peut estimer que plus de la moitié des bâtiments construits à cette époque ne répond pas aux normes parasismiques ac-tuelles. Parmi les habitats les plus exposés, il y a ceux da-tant des années 1950 - 1970, avec le début de l’utilisation systématique du béton armé pour les dalles et la volonté d’avoir de grands espaces vides aux rez-de-chaussée, des surfaces commerciales par exemple. De graves dé-gâts, voire des effondrements sont à prévoir pour ces ou-vrages. Parmi les construc-tions menacées, on peut aussi citer les immeubles anciens en maçonnerie de pierre qui ont bien résisté au dernier trem-blement de terre de 1946 dans la région de Sierre-Sion (ma-gnitude 6.2), mais qui, depuis, ont été affaiblis à l’occasion de travaux de transformation (par exemple par l’élimination de murs pour agrandir les es-paces intérieurs).

Qu'en est-il de la résistance des barrages ?

Cette gestion incombe exclu-sivement à la Confédération qui exerce une surveillance permanente. Les barrages ont été conçus pour résister à un séisme d’une période de retour

de 1'000 ans alors que la norme pour les bâtiments se base elle sur un temps de retour de 475 ans (valeur communément ad-mise au niveau international ; ce qui veut dire que la proba-bilité d’observer au moins une fois un tel séisme sur une telle durée est de 63%). Notons que le barrage des Toules au Grand-St-Bernard a fait ré-cemment l'objet d'un conforte-ment parasismique.

La section prévention des accidents majeurs et mi-tigation des séismes de la Confédération espérait avec optimisme l'introduction d'une assurance obligatoire couvrant les dommages des secousses sismiques en 2009. En 2012, toujours rien !

Depuis quelques semaines, on peut arborer un sourire pru-dent puisque les Chambres ont décidé de la création d’une assurance obligatoire. Tous les spécialistes espèrent cette in-troduction, ce d’autant que le canton du Valais s’organise aujourd’hui pour la gestion dite «post-sismique», à savoir la mise en place de programmes pour optimiser l’intervention et

in einer Erdbebenzone, die als "durchschnittlich" bezeichnet wird. Erdbeben können in un-serer Gegend eine Stärke von 6.0 bis 6.5 auf der Richterskala erreichen. Hinzu kommt der so genannte Standorteffekt. Er verstärkt die seismischen Wel-len in weichem Boden, wie es

zum Beispiel im Wallis der Fall ist. Auf dieser Basis errechnen die Ingenieure die zu treffen-den Massnahmen, damit es bei einem Erdbeben nicht zu schlimmen Schäden an Ge-bäuden kommt.

Wie viele Gebäude sind nicht nach den Erdbeben-vorschriften gebaut?

Alle neuen nach 2004 gebau-ten Gebäude sind erdbeben-sicher. Das ist jedoch nur ein kleiner Teil aller Gebäude. Die meisten wurden zwischen 1950 und 1980 erbaut. In die-sen Jahren bestanden noch keine Gebäudenormen. Es wird geschätzt, dass mehr als die Hälfte in dieser Zeitspanne erstellten Gebäude den ak-tuellen Erdbebenbestimmun-gen nicht enstprechen. Die am meisten gefährdeten Ge-bäude stammen aus den Jah-ren 1950 - 1970. In diesen Jahren begann man mit dem systematischen Einsatz von armiertem Beton um grosse Räume und in Erdgeschossen Geschäftsräume zu gestalten. An solchen Objekten erwartet man im Falle eines Erdbebens schwere Schäden. Besonders bedroht sind auch alte Steinge-bäude, welche das Erdbeben 1946 in der Region Siders-Sit-ten (Stärke 6.2) überstanden

haben. Diese wurden in der Zwischenzeit umgebaut und vielfach Mauern herausgeris-sen um grössere Räume zu gestalten.

Wie steht es um die Erd-bebensicherheit der Staudämme?

Das Risikomanagement der Staudämme liegt bei der Eid-genossenschaft. Die Stau-mauern sind für Erdbeben der Stärke 7 konstruiert, solche kommen alle 1'000 Jahre ein-mal vor. Wohnhäuser müs-sen zum Vergleich Erdbeben standhalten, die alle 475 Jahre vorkommen (Internationale Norm. Das heisst also, dass die Möglichkeit eines solchen Erdbebens auf den gesamten Zeitraum gerechnet bei 63% liegt). Der Staudamm von Tou-les auf dem Grossen Sankt-Bernhard wurde vor kurzem verstärkt.

Die Sektion Störfall- und Erdbebenvorsorge des Bun-des hoffte, dass man im Jahr 2009 eine obligatori-sche Erdbebenversicherung einführen würde. Wir haben jetzt 2012 und es ist immer noch nichts geschehen!

Vor einigen Wochen haben die nationalen Kammern sich entschlossen eine obligatori-schen Versicherung einzufüh-ren. Wir dürfen also etwas hof-fen. Alle Spezialisten hofften auf die Einführung der Versi-cherung. Dies auch, weil der Kanton Wallis das Krisenma-nagement in diesem Bereich zur Zeit plant, wie zum Beispiel die Intervention der Rettungs-kräfte und die Unterbringung der betroffenen Bevölkerung...aber genau dieser letzte Punkt ist sehr heikel. Wie will man die Bevölkerung ohne finanzielle Mittel anderswo unterbringen? Zur Zeit gibt es nur die Glücks-kette die uns in einem solchen Fall helfen könnte.

Wie hoch sind die Mehrkos-ten für ein erdbebensicheres Gebäude?

Bei neuen Gebäuden beläuft sich der Betrag auf etwa 0 bis 2% der Baukosten. Bei einer Renovation muss man etwa 0 bis 15% der Gesamtkosten

Source : Office fédéral de l’environnement OFEV Quelle : Bundesamt für Umwelt BAFU

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l’engagement des secours, la mise à l’abri et le relogement des personnes... Ce dernier point est délicat. Comment re-loger rapidement la population sans moyens financiers (des assurances par exemple) ? Pour l’instant, il n’y a que la Chaîne du bonheur pour nous venir en aide.

Quelle est le surcoût des me-sures parasismiques dans un bâtiment ?

Pour les nouvelles construc-tions, de 0 à 2 % de la valeur du bâtiment. Elles peuvent être de 0 à 15 % dans le cas de la rénovation ou de transforma-tions de bâtiments existants, cette proportion étant très dé-pendante de l’ouvrage en lui-même et de la nature des tra-vaux entrepris. Par exemple, si la surface habitable n’est pas agrandie, si aucun travail de gros œuvre n’est prévu et si la structure porteuse n’est pas touchée, aucune mesure para-sismique ne sera exigée (c’est le cas par exemple lors de tra-vaux qui ne visent que l’amé-lioration énergétique du bâti-ment ou lors de rénovations intérieures d’appartements). Un ingénieur spécialisé pourra, sur la base des plans d'archi-tectes ou d’ingénieurs, formu-ler un avis sur la sécurité pa-rasismique d’une maison (coût de cette 1ère expertise entre CHF 500.-- et 2000.--). Des in-formations figurent sur le site internet du CREALP - www.crealp.ch.

En 2006, à peine 2 % du parc immobilier en Suisse était évalué. Les spécialistes indiquaient alors "qu'un

des défis à relever par les cantons ces prochaines an-nées" serait d'introduire des processus de contrôle. 6 ans plus tard, sommes-nous au stade de la réflexion ou de la réalisation ?

La Confédération a fait le né-cessaire pour ses immeubles, même à l'étranger (consulats, ambassades). Pour les bâ-timents du canton, les éva-luations ont été faites et les mesures se concrétisent. Concernant les communes, certaines sont plus actives que d'autres. Au niveau des habitations et entreprises pri-vées, seules les grandes enti-tés ont débuté des inventaires ou des études en vue de plani-fier d’éventuelles interventions (la Lonza à Viège, l’Helvetia, la Banque cantonale du Valais, La Foncière,…).

Est-ce que tous les bâti-ments publics, écoles, foyers pour personnes âgées, hôpi-taux ont été évalués et ren-forcés au besoin ?

Beaucoup a été fait, surtout pour les ouvrages dits « life-line » du canton (hôpitaux de soins aigus, centrales d’inter-vention,…), mais il reste en-core à faire pour les bâtiments publics au niveau des com-munes. Les villes de Sierre ou Sion, par exemple, sont bien actives en la matière.

On joue avec le feu ?

Un peu !... Puisque de nom-breuses écoles et d'autres bâtiments publics datant des années 1960-70 sont les plus vulnérables.

rechnen. Hier kommt es natür-lich auf die jeweilige Bauweise an. Wird zum Beispiel die Wohnfläche nicht vergrössert und die tragenen Wände nicht herausgerissen sind keine weiteren Massnahmen nötig (bei Renovationen der Gebäu-dehülle oder der bestehen-den Räume). Ein spezialisier-ter Ingenieur kann aufgrund der Hauspläne ein Erdbeben-gutachten erstellen. Dieses kostet etwa CHF 500.-- bis 2000.--). Diese Informationen sind ebenfalls auf der Internet-seite CREALP - www.crealp.ch publiziert.

Im Jahr 2006 wurden 2% der Schweizer Gebäude über-prüft. Damals sagten die Spezialisten, dass es für die Kantone eine grosse Heraus-forderung sei in den nächs-ten Jahren Kontrollprozesse einzuführen. Sechs Jahre

sind seither vergangen, sind wir nun in der Studien- oder Realisierungsphase?

Die Eidgenossenschaft traf bereits Massnahmen für seine eigene Gebäude unter ande-rem auch im Ausland (Kon-sulate, Botschaften). Für die Gebäude des Kantons wur-den Studien durchgeführt und diese werden jetzt umgesetzt. Was die Privathäuser und Un-ternehmen angeht, haben nur die grossen Firmen wie zum Beispiel die Lonza in Visp, die Helvetia, die Walliser Kanto-nalbank, La Foncière,…Stu-dien in Auftrag gegeben.

Wurden alle öffentlichen Gebäude, Schulen, Alters-heime und Spitäler beurteilt oder notfalls verstärkt?

Es wurde schon sehr vie-les umgesetzt, vorallem die "lifeline" Gebäude des

Source / Quelle : SD Ingénierie

Source / Quelle : google street view Source / Quelle : SD Ingénierie

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L'autonomie communale doit-elle être remise en ques-tion dans ce domaine ?

Bonne question, à poser aux cantons et communes. Il fau-drait trouver le moyen de favo-riser ces évaluations et travaux de renforcement en les rendant prioritaires. On l'a fait pour re-tirer l'amiante. Sans subven-tions, c’est évidemment diffi-cile. Pour les écoles, je pense qu’il s’agirait d'une priorité puisque c’est là que se trouvent nos forces vives de demain...

Dernièrement, le bâtiment principal de la Police à Sion a bien été secoué lors d'un séisme de 5 dans la région de Milan. C'est mauvais signe ?

C'est normal qu'il bouge. Il s'agit d'un des premiers bâti-ments renforcés en Valais vu son importance stratégique avec votre centrale d'engage-ment et la CECA (cellule ca-tastrophe). C'est le principe du roseau qui plie mais ne rompt pas. Le renforcement de cet immeuble vise à maintenir son exploitation en cas de séisme. C'est pour cette raison que tous les appareils sensibles doivent aussi être correctement fixés pour éviter leur chute, tout comme les faux plafonds. Les hôpitaux de soins aigus, Sion et Viège, ont aussi été renforcés et les appareils indispensables sont en cours de sécurisation.

Kantons,(Spitäler, Einsatzzen-tralen…), aber es bleibt noch viel Arbeit für die Objekte der Gemeinden. Die Städte Sitten und Siders sind in diesem Be-reich sehr aktiv.

Spielen wir mit dem Feuer?

Ein wenig! Da viele Schulen oder andere öffentliche Ge-bäude aus den Jahren 1960 - 1970 besonders gefährdet sind.

Muss die Gemeindeauto-nomie in diesem Bereich in Frage gestellt werden?

Das ist eine gute Frage, die man dem Kanton oder den Gemeinden stellen muss. Wir sollten Wege finden um die Begutachtung und die Ver-stärkung der Gebäude attrak-tiver zu machen. Das geschah auch im Zusammenhang mit den Asbestproblemen vor eini-gen Jahren. Ohne Subventio-nen wird es jedoch schwierig, Anreize zu schaffen. Schulen sollten sicherlich prioritär sein, da sich hier unsere künftige Generation aufhält…

Das Polizeigebäude in Sit-ten wurde beim letzten Erdbeben in der Nähe von Mailand (Stärke 5) auch erschüttert. Ist das ein schlechtes Zeichen?

Dass sich das Gebäude bei ei-nem Erdbeben bewegt ist völ-lig normal. Das Polizeigebäude

war eines der ersten Gebäude, welches aufgrund der strate-gischen Wichtigkeit verstärkt wurde. Hier wandte man das Schilfprinzip an. Beim Beben verbiegt sich das Objekt, bricht jedoch nicht auseinander. Die Infrastruktur bleibt intakt und ist nach einem Beben immer noch funktionsfähig. Aus die-sem Grund müssen auch alle

empfindlichen Geräte so fixiert sein, dass sie im Falle eines Ereignisses nicht beschädigt werden. Die Akutkliniken Sit-ten und Visp sind zum Beispiel ebenfalls verstärkt und die Ausrüstung und Geräte spezi-ell gesichert worden.

Confortement du barrage des ToulesVerstärkung der Staumauer von Toules

Photo / Foto : Norbert SA, Géologie technique et hydrogéologie - Martigny

Photos / Foto : Norbert SA, Géologie technique et hydrogéologie - Martigny

Source : STUCKY Ltd

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