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Dans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : א/ יתִ אשֵ רְ ב, יםִ להֱ א אָ רָ ב, םִ יַ מָ ׁ שַ ת הֵ א, ץֶ רָ ת הֵ אְ ו1/ Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. ב/ ץֶ רָ הְ ו, הוֹ בָ ו הוֹ ה תָ תְ יָ ה, ךֶ שֹ חְ ו, לַ ע- הוםְ י תֵ נְ פ; ַ רוחְ ו יםִ להֱ א, לַ ת עֶ פֶ חַ רְ מ- םִ יָ מַ י הֵ נְ פ2/ Or la terre n'était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l'abîme, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. La paracha Béréchit, comme son nom l'indique, retrace les débuts du monde. Ainsi, la Torah narre la création de l'univers, depuis l'apparition de la lumière jusqu'à la création d'Adam Harichone, le premier homme. Ce dernier étant seul, Hachem l'endort afin de lui prélever une côte, à partir de laquelle Il crée 'Hava, sa femme. Hakadoch Baroukh Hou les place tous deux dans le gan éden, et leur en confie la garde. La seule règle était de ne pas manger de l'arbre de la vie, ni de celui de la connaissance du bien et du mal. Cependant, le serpent réussit à convaincre 'Hava d'en manger. En plus d'en manger, elle Résumé de la Paracha בס״דPour la Réfoua Chéléma de Yitshak Ben Chimone, David ben Messaouda, Rav Moché Ben Raziel, Chimone Ben Messaouda, Aaron Ben 'Hanna, Martal Ben Aureda Alice, Audrey Bat Étile Étile bat Méssaouda V e r s e t s D e l a P a r a c h a V e r s e t s D e l a P a r a c h a Pour l'élévaton de l'âme de Yéhouda Ben David, Chimone Ben Yitshak , 'Haïm Ben David, David Ben Yaakov, Yéhia ben Yaakov, 'Hanna Bat Ester et Messaouda Bat Guemra 1 Parachat Béréchit 5781 פרשת בראשית תשפ"אy יPour le zivoug de Sarah bat Avraham , Chimone Ben Yitshak, Yitshak Ben Mordékhaï, Azriel ben Sarah et David ben Julie fit également fauter son mari. À cause du non-respect de l'unique commandement qui leur avait été confié, ils sont bannis du gan éden, et se voient maudits. La première malédiction concerne 'Hava, qui dorénavant devra, elle, ainsi que toutes les femmes, accoucher dans la souffrance et sera assujettie à son mari. La malédiction d'Adam est de devoir fournir un effort pour obtenir sa subsistance et de travailler à la sueur de son front, alors que jusqu'à maintenant, tout était à sa disposition. De plus, sans doute la plus grosse malédiction qui leur a été attribuée : ils passent de l'immortalité à la mortalité. La Torah nous parle ensuite de la descendance du premier couple, qui engendra Caïn et Ével. Tous deux décident d'apporter une offrande à Hachem. Toutefois, Hachem ne se tourne que vers celle d'Ével, rendant son frère jaloux. La suite de l'histoire est triste, Caïn commet le premier meurtre de l'histoire en tuant son propre frère ! Il se voit puni de l'errance à travers la terre, sans trouver de repos. La paracha se termine en retraçant les différentes générations qui séparent Adam de Noa'h, seul homme qui trouvera grâce aux yeux d'Hachem, dans une génération gravement pervertie.

Parachat Béréchit 5781 אפשת תישארב תשרפDans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : ץ ר ה ת א ו, ם י מ ש ה ת א, םי הל א א ר ב, תי שא

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Page 1: Parachat Béréchit 5781 אפשת תישארב תשרפDans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : ץ ר ה ת א ו, ם י מ ש ה ת א, םי הל א א ר ב, תי שא

Dans le premier chapitre de Béréchit, la torahdit :

מים ,ברא אלהים ,בראשית /א ואת הרץ ,את הש1/ Au commencement, Dieu créa le ciel et laterre.

ורוח ;פני תהום-על ,וחשך ,היתה תהו ובהו ,והרץ /בפני המים-מרחפת על ,אלהים

2/ Or la terre n'était que solitude et chaos;des ténèbres couvraient la face de l'abîme, etle souffle de Dieu planait à la surface deseaux.

La paracha Béréchit, comme son noml'indique, retrace les débuts du monde. Ainsi,la Torah narre la création de l'univers, depuisl'apparition de la lumière jusqu'à la créationd'Adam Harichone, le premier homme. Cedernier étant seul, Hachem l'endort afin delui prélever une côte, à partir de laquelle Ilcrée 'Hava, sa femme. Hakadoch BaroukhHou les place tous deux dans le gan éden, etleur en confie la garde. La seule règle était dene pas manger de l'arbre de la vie, ni de celuide la connaissance du bien et du mal.Cependant, le serpent réussit à convaincre'Hava d'en manger. En plus d'en manger, elle

Résumé de la Paracha

בס״ד

Pour la Réfoua Chéléma deYitshak Ben Chimone, Davidben Messaouda, Rav MochéBen Raziel, Chimone BenMessaouda, Aaron Ben

'Hanna, Martal Ben AuredaAlice, Audrey Bat Étile

Étile bat Méssaouda

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Pour l'élévaton de l'âme deYéhouda Ben David,

Chimone Ben Yitshak ,'Haïm Ben David, DavidBen Yaakov, Yéhia benYaakov, 'Hanna Bat

Ester et Messaouda BatGuemra

1

Parachat Béréchit 5781 ⎮ פרשת בראשית תשפ"א

Pour le zivoug de Sarahbat Avraham , Chimone

Ben Yitshak, Yitshak BenMordékhaï, Azriel ben

Sarah et David ben Julie

fit également fauter son mari. À cause du non-respect de l'unique commandement qui leur avaitété confié, ils sont bannis du gan éden, et se voient maudits. La première malédiction concerne'Hava, qui dorénavant devra, elle, ainsi que toutes les femmes, accoucher dans la souffrance etsera assujettie à son mari. La malédiction d'Adam est de devoir fournir un effort pour obtenir sasubsistance et de travailler à la sueur de son front, alors que jusqu'à maintenant, tout était à sadisposition. De plus, sans doute la plus grosse malédiction qui leur a été attribuée : ils passentde l'immortalité à la mortalité. La Torah nous parle ensuite de la descendance du premiercouple, qui engendra Caïn et Ével. Tous deux décident d'apporter une offrande à Hachem.Toutefois, Hachem ne se tourne que vers celle d'Ével, rendant son frère jaloux. La suite del'histoire est triste, Caïn commet le premier meurtre de l'histoire en tuant son propre frère ! Ilse voit puni de l'errance à travers la terre, sans trouver de repos. La paracha se termine enretraçant les différentes générations qui séparent Adam de Noa'h, seul homme qui trouveragrâce aux yeux d'Hachem, dans une génération gravement pervertie.

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Le premier mot de la torah est compté par nosmaîtres comme l'un des plus riches enenseignement tant il renferme des secretsprofonds de la création du monde, voir de cequi la précède. Beaucoup de sages soulignentd'ailleurs que ce mot peut être envisagé sousd'autres combinaisons. Le 'Hida (dans Na'halKédoumim) rapporte le commentaire deRabbénou Éphraïm : le mot « בראשית –béréchit - au commencement » peut ser e fo rmu l e r « בשארית - a v e c u nreste/survivant ». Ainsi, au lieu de son sensstandard, le verset signifierait « Avec un reste,Dieu créa le ciel et la terre... ». Plus encore,comme l'indique Rachi, la lettre « ב - beth »en début du mot peut signifier « pour »donnant encore une lecture différente du texte« Pour un reste, Dieu créa le ciel et laterre... ». Il faut avoir à l'esprit que les deuxlectures sont correctes car la torah cumulesouvent plusieurs informations dans un mêmemot. Nous comprenons donc qu'un certain« reste » constitue le moyen par lequel, etl'objectif pour lequel le monde a été construit.Rabbénou Éphraïm précise que ce reste estune allusion au peuple d'Israël qui porte lui-

même ce nom dans la torah (Tséfania, chapitre 3,verset 13) : « Les survivants d'Israël necommettront plus d'injustice ».

Ce commentaire de Rabbénou Éphraïm susciteune question plus qu'importante. D'une part, ils'avère qu'il reprend quasiment à l'identique lecommentaire de Rachi sur le même verset : « Cetexte demande, en fait, à être explicité. C’estcomme nos maîtres l’ont expliqué : Le monde aété créé pour la Torah qui est appelée « le''commencement'' de Sa voie » (Michlei, chapitre8, verset 22), et pour Israël qui est appelé « le''commencement'' de Sa moisson » (Yirmiya,chapitre 2, verset 3) » Il apparaît que dans lesdeux versions, celle de Rachi ou encore celle deRabbénou Éphraïm, le mot « בראשית – béréchit -au commencement » est une référence à Israël. Dèslors pourquoi avoir besoin dans la version deRabbénou Éphraïm, de reformuler les lettres afind ' abou t i r au m o t « בשארית - avec unreste/survivant » pour faire allusion à Israël ? Letexte simple suffisait clairement au vu des proposde Rachi.

Par ailleurs, cette allusion mentionnée par

Rabbénou Éphraïm utilise la notion d'un« reste ». Cela signifie une chose très troublante :au moment de la création, Israël aurait été un« reste » ? Qu'est-ce que cela signifie ?

Avant d'entrer profondément dans notre propos, ilconvient de réfléchir quant à légitimité d'éluciderde tels sujets. En effet, nous allons maintenantaborder des notions attenantes à la création dumonde et à des événements antérieurs, qui fontpartis des secrets de la torah dont l'accès est trèsrestreint. Au point où nos maîtres enseignent(traité 'Haguiga, page 11b) : « Il est interditd'enseigner les lois de l'intimité à plus que trois(l'enseignant et les deux élèves). De même nousn'enseignons pas l'oeuvre de Béréchit (de lacréation du monde) à plus de deux (le rav etl'élève) et de ''Merkava'' seul, si ce n'est que lapersonne en question est un sage capable decomprendre de lui-même. »

D'après beaucoup, lorsque la guémara parle del'oeuvre de Béréchit ainsi que de ''Merkava'', ellerenvoie aux notions kabalistiques afférentes à lacréation du monde et au trône céleste. Larestriction de l'enseignent des trois sujetsénumérés dans la guémara provient d'un risqueévident. Il s'agit de sujets très importants quinécessitent d'être bien compris. Lese n s e i g n e r à p l u s i e u r s p e r s o n n e ssimultanément s'avère donc risqué dans lamesure où il devient difficile de s'assurer dela compréhension de tous. Dès lors, il estpréférable de taire ces sujets en public et delimiter leur enseignement à des petitsgroupes.

À ce sujet, la guémara précise : « Nouspourrions penser qu'un homme puissequestionner sur ce qui précède la créationdu monde, c'est pourquoi, la torah enseigne(Dévarim, chapitre 4, verset 32) : ''depuis lejour où Dieu créa l'homme sur la terre''(prouvant que notre raisonnement doit selimiter au début de la création et non à cequi la précède). Nous pourrions encorepenser qu'il soit interdit d'élucider les sixjours de la création du monde, c'estpourquoi la torah souligne ''les premiersâges, qui ont précédé le tien'' (démontrantqu'il soit permis d'agir ainsi)... ».

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Ces textes sont donc claires sur le sujet etsemblent fermer tout accès à ces notions.Seulement, les faits démontrent le contraire etnos sages ont même écrit sur le sujet donnantlibre accès à des lecteurs bien plus nombreuxque la restriction imposée par la guémara. C'estpourquoi, Rabbi Israël Lipschitz (auteur duTiféret Israël) élucide les propos du talmud.Ainsi ce que nos maîtres visent en limitant cetenseignement concerne le risque d'aller troploin au risque de spéculer sur des faits sanspouvoir les prouver. Nous parlons ici d'unedescription et non d'un raisonnement c'estpourquoi nous devons limiter nos propos à ceque nos sages nous ont transmis sans sepermettre d'extrapoler et d'imaginer desscénarios. Nous pouvons dès lors bien parler deces sujets en étant soucieux du détail, sansfabuler sur des propos qui nous dépassent.

Ceci étant affirmé, nous pouvons maintenanten revenir à notre sujet et tenter de comprendrepourquoi Israël est appelé « un reste » dès ledébut de la création du monde.

Le midrach Rabba enseigne (Béréchit, chapitre 3,alinéa 7) : « Rabbi Yéhouda Bar Simone a dit : iln'est pas écrit (dans la torah) ''que la nuit soit''mais plutôt ''et ce fut nuit '. De là, nous apprenonsque l'ordre des temps (jour et nuit) précède cela(le premier jour). Rabbi Abbahou a dit : de lànous apprenons qu'Hachem a créé des mondes etles a détruits jusqu'à avoir créé celui-ci et a dit :''celui-ci me plaît, les précédents ne me plaisentpas''. Rabbi Pin'has explique les propos de RabbiAbbahou (en s'appuyant sur le verset suivant deBéréchit, chapitre 1, verset 31) : ''Dieu examinatout ce qu'il avait fait c'était éminemment bien.'',pour insinuer que ce monde lui plaît mais pas lesprécédents. »

Cette assertion du midrach est surprenante. Du peude connaissances que nous avons sur Dieu, il enest une qui est certaine : Il est parfait. Toute sonœuvre l'est et rien ne peut échapper à ce détail.Comment alors concevoir qu'Il puisse créer unmonde qui ne lui plaît pas ? Il faut bien avoir àl'esprit qu'au sens le plus authentique, même notremonde et les fautes qui le gouvernent font partiede la conception d'Hachem : c'est sa volonté quel'homme soit doté du libre-arbitre et donc que lafaute fasse partie de l'équation. La preuve la plus

fabuleuse à apporter à cela est celle de la téchouva.Comment la téchouva, le repentir pour une faute,peut-il faire partie intégrante de la torah si Dieu neconcevait pas un monde dans lequel la fauteexiste ? Que nous puissions voir le monde commeimparfait vient du fait que nous soyons nous-même inférieurs à Dieu et donc incapables decomprendre le sens de l'action divine. Toutefois,au niveau divin, tout suit un schéma précis etdéfini par le Créateur lui-même. D'où notrequestionnement : comment Dieu lui -mêmepourrait créer une chose et la juger mauvaise ?Cela semblerait témoigner d'une erreur de sa part àl'image d'expériences ratées 'has véchalom. Qu'est-ce que cela signifie ?

Ce même midrach est répété plus loin (Kohélét,chapitre 3, alinéa 13) avec un léger ajout préalable :« (il est écrit dans Kohélet, chapitre 3, verset 11) :'' Il a fait toute chose excellente à son heure ''.Rabbi Tan'houma a dit : à son heure le monde aété créé, il n'est pas apte à être créé plutôt, c'estprécisément à son heure qu'il a été créé'' » surq u o i l e 'Ets Yossef écrit : « Il est beauprécisément parce qu'il a été créé en ce temps.Car s'il avait été créé plus tôt ou plus tard, iln'aurait pas été si beau. »

Là encore nous restons perplexes sur lacompréhension de ce texte. Comment lemonde aurait-il pu être créé avant dans lamesure où la notion temporelle ne sembleapparaître qu'à la création du monde ? Toutesces questions importantes mettent en exergueun sujet passionnant que nous allonsmaintenant tenter d'aborder.

La guémara rapporte (traité Sanhédrin, page97a) : « Rav Kétina dit : 6000 ans constituentle monde et s'en suivent 1000 de destructioncomme il est dit (Yécha'yahou, chapitre 2,verset 11) : ''Dieu seul sera grand en cejour''. Abbayé estime que cela durera 2000ans comme il est dit : (Hochéya', chapitre 6,verset 2) : '' au bout de deux jours il nousaura rendu la vie; le troisième jour il nousaura relevés, pour que nous subsistionsdevant lui. '' Il est enseigné en accord avecles propos de Rav Kétina : de même que laseptième année (celle de la chémita) annule(impose la jachère) un an tous les sept ans,de même le monde est en jachère 1000 ans un

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fois tous les 7000 ans comme il est dit(Téhilim, chapitre 92, verset 1) : ''Psaume.Cantique pour le jour du chabbat.'' à savoirpour le jour qui est complètement Chabbat'' etil est précisé plus haut (Téhilim, chapitre 90,verset 4) : '' Aussi bien, mille ans sont à tesyeux comme la journée d’hier quand elle estpassée, '' (pour nous apprendre qu'un jourpour Dieu équivaut à 1000ans). Il estégalement ense igné dans la maisond'Éliyahou : 6000 ans constituent le monde :2000 ans de néant, 2000 ans de Torah, et2000 ans de l'époque messianique et à causede nos nombreuses fautes sont sorties cellesqui sont sorties (en ce sens où nous avonsperdu du temps sur les 2000 ans messianiquesque nous pouvions espérer). »

Sur cette base, les sages versés dans l'étude dela kabbala nous dévoilent que notre monden'est pas le premier à avoir existé. Le mondefonctionne en effet par cycle de chémita, àl'image du chabbat. Ainsi, de même qu'auniveau de la semaine, il existe une périodechômée, de même cette idée s'exporte auniveau des années et des millénaires. Ainsi

tous les sept ans la torah impose le repos de laterre qui est mise en jachère. Ce même cycle existeau niveau de la création elle-même, qui existe pourune période active de 6000 avant d'entrer dans unephase de repos de 1000 ans qui est le « grandchabbat ».

Nous arrivons ici à un sujet épineux issu d'unecontroverse entre les premiers kabbalistes et leArizal. (Les propos que nous allons brièvementrésumer sont issus du livre Keter David, chapitre1, de Rav David Daniel Hacohen qui développe defaçon magistrale ce sujet). En apparence, le Arizaléminemment connu pour le dévoilement sansprécédent de la kabbala dont il a été l'auteur,semble contredire la notion de cycle des mondes.Beaucoup de maîtres, même parmi les plus éruditsont alors distingué l'opinion des kabbalistes quenous avons cité comme étant en accord avec l'idéed'apparition et de disparition du monde, del'opinion du Arizal pour qui seul notre mondeexiste. Seulement, trop de textes corroborentl'existence des différents mondes pour que leArizal se soit permis de les ignorer, sans compterque le Zohar lui-même les évoque.

Pour mieux comprendre les propos du Arizal, ilnous faut introduire une notion qu'il explique lui-même (likoutei torah véta'amé hamitsvot, parachatVayikra, où il évoque la notion du sacrifice). Nossages enseignent que les noms d'Hachem sont lesvecteurs de la création du monde. Le fameuxtétragramme, ה-ו-ה-י , est à la base de cette créationen ce sens qu'il manifeste tous les états de l'oeuvre.Chaque détail de ce nom correspond à unedimension spirituelle qui se reflète sur terre. Sansévoquer la notion d'origine, bornons nous à samanifestation terrestre. En partant de la fin, ladernière lettre du nom divin correspond à l'état leplus éloigné de l'origine, c'est pourquoi, le « ה -hé » caractérise le monde minéral. En remontantune sphère plus haut, nous atteignons unecomplexité supérieure, c'est pourquoi le « ו - vav »est à l'origine du monde végétal. S'en suit lepremier « ה - hé » du nom d'Hachem qui renvoieau règne animal. Enfin la première lettre, le « י -youd » fait référence à l'être doté de la parole,l'homme. Seulement, il existe une dernièrecatégorie, très restreinte symbolisant une notionencore plus sainte, celle de l'épine supérieure du- י » youd ». En effet, en observant bien cettelettre, nous apercevons une petite pointe à sonsommet, orientée vers le haut. Cette pointe appeléele « kots » correspond à la transition entre lemonde matériel symbolisé par les quatredimensions de la création que nous venonsd'évoquer, et le monde spirituel. Il s'agit dela capacité de se lier au divin, d'où sondétachement vers les cieux. Cette cinquièmecatégorie se reflète également sur terre, parle peuple d'Israël doté de la néchama,l'élément divin adjoint à la vie.

Une question particulièrement importante sepose à ce niveau. Nous venons d'évoquer lescinq états de l'existence terrestre : le minéral,le végétal, l'animal, l'homme doté de laparole, et Israël. Cela sous tend uneinformation délicate : depuis la création dumonde déjà, existait la différence entrel'homme non lié au divin et celui lié audivin. Il s'agit clairement de deux créationsdistinctes, sans rapport conséquent avec lafaute d'Adam. La compréhension standardde la création de l'humain nous pousse àcomprendre qu'initialement seul Adamexiste et il est bien en relation avec Dieu. Cen'est qu'après sa faute qu'apparaît la

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possibilité de s'éloigner du divin distinguantceux qui veulent rester proches de ceux quis'éloignent. Seulement cette vision deschoses est frontalement opposée à ce quenous évoquons des propos du Arizal dansla mesure où le monde émane du nomd'Hachem qui distingue déjà les deux êtres :l'homme standard et Adam. Dès lors, noussommes contraints de comprendre que dèsla création, deux types d'humains existent.Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'ilexiste deux mots pour parler de l'hommedans la torah : « איש -Ich » et « אדם -Adam ». Dans le récit de la création, seul- אדם » Adam » est mentionné, sans parlerde « איש -Ich » alors qu'il s'agit à priori desynonymes.

Au vu de ces deux problèmes nous sommesobligés de revoir nos classiques et d'allerplus loin, même si cela peut susciter ungrand étonnement tant les découvertesremettent nos connaissances en cause.Ainsi le Zohar (sur Vayikra, page 10a)nous révèle une réalité tout autre : « Et si tuveux dire que tous les hommes sont issus

d'Adam (ce n'est pas possible !) Est-ce qu'AdamHarichone est descendu dans toutes les terrespour engendrer des fils ? Et combien de femmesavait-il ? Seulement, Adam ne se trouvait quedans le monde le plus élevé de tous nommé tévelcomme il est écrit (Michlé, chapitre 8, verset 31) :''m'égayant sur le tével de sa terre''. Ce ''tével''saisit le ciel supérieur et se lie au nom suprême,comme il est écrit (Téhilim, chapitre 9, verset 9) :'' Il juge ''tével'' avec justice''. Pour cette raison,les enfants d'Adam se trouvent dans la terre hauteappelée ''tével'' et sont au-dessus de tout, commeen haut. Pour quelle raison ? De même qu'enhaut, pour tous les cieux, il y a un ciel supérieuraux autres, au-dessus duquel se trouve le trôned'Hakadoch Baroukh Hou comme il est écrit(Yé'hezkiel, chapitre 1, verset 26) : '' Et par dessusle firmament qui dominait leur tête, il y avaitcomme une apparence de pierre de saphir, uneforme de trône, et sur cette forme de trône uneforme ayant apparence humaine par-dessus.'' Demême sur ce fameux ''tével'' se trouve un roi detout. Qui est-il ? Il s'agit d'Adam que nous netrouvons nul part dans les terres plus basses. Etceux vivants dans ces terres (moins saintes) d'oùviennent-ils ? Leur origine provient de la fumée

avec l'aide du ciel supérieur, qui a fait sortir desêtres différents les uns des autres, certains avecleur habit (sans doute signifiant l'aspect extérieur)certains avec une écorce à l'image des vers deterre se trouvant sur terre dont l'écorce est parfoisrouge, parfois noire, parfois blanche ou de toutesles couleurs. Il en va de même pour tous les êtreset ils n'existent que pour 10 ans (ou plus). Et dansles livres de Rav Hamnouna Saba, ces choses ontété expliquées clairement : la terre tourne surelle-même et en rond comme une balle ; certainssont en bas et d'autres en haut, ils ont différentsaspects selon le climat dans lequel ils vivent et ilsexistent comme le reste des êtres humains ; c'estpourquoi il y a des endroits habités sur terre oùlorsque c'est la lumière pour les uns c'estl'obscurité pour les autres, pour les uns c'est lejour et pour les autres c'est la nuit ; il y a unendroit où il fait toujours jour à part un courtinstant où il fait nuit... »

Mis à part la preuve explicite des connaissances dela torah de l'état de la terre bien avant la scienceactuelle, nous apprenons que tous les êtreshumains ne sont pas nécessairement lesdescendants d'Adam. Lorsque la torah traite de lacréation de l'homme, elle ne parle en fait que de lareprésentation du « kots » de la lettre « י - youd »,à savoir l'homme attrait au spirituel. D'oùl'existence de deux appellations pour parler del'humain, la plus courante « איש -Ich » quienglobe tous les êtres humains et la deuxième.Adam » qui se limite à Israël - אדם »

Ayant cela à l'esprit, nous pouvons comprendrele débat entre les premiers kabbalistes et leArizal. Au sens des premiers, le monde existepour 7000 ans avant de repartir à son point dedépart. La différence entre un monde et lesuivant se ''résume'' à la dimension céleste quile gouverne. En effet, la kabbalah dévoile quele monde est encadré par 10 séphirot. En cesens, de leur point de vue, nous serions ladeuxième création, une première nous ayantprécédés sous l'égide de la séphira ''héssed''.Nous serions alors dans le second cycle celui dela séf irah « guévourah ». Ils expliquentd'ailleurs qu'il s'agit de la raison pour laquellela torah commence par la lettre « ב - beth »,deuxième de l'alphabet, pour insinuer ledeuxième cycle de la création. C'est sur cepoint que le Arizal (tel qu'expliqué par le

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rachach ainsi que les commentateurs rapportéspar le rav David Daniel Hacohen dans le livresus-mentionné) est en opposition. De son pointde vue, il n'y a pas de renouvellement decycle. Hachem ne détruit pas le monde pourqu'il reparte de rien, bien au contraire.L'objectif d'Hachem est de procurer le bien àses créatures. C'est pourquoi, Il ne cesse de lesélever vers des dimensions de plus en plusgrandes. En ce sens, la création ne repartjamais à son point d'origine, elle ne faitqu'évoluer et se raffiner. L'objectif estfabuleux : permettre à l'ensemble des créaturesde s'élever de sphère en sphère, sans jamaislimiter cette progression à un objectif limité :nous pourrons toujours aller plus haut. C'est àce titre que nous trouvons qu'il existe lapossibilité pour l'homme d'évoluer d'une strateà l'autre : un non-juif peut devenir juif, et unjuif peut se perdre et se réincarner dans lemonde non-juif. C'est justement sur cela,qu'intervient le cycle des chémitot dont nousparlons. Au terme de ce dernier, ceux dont lesefforts ont permis l'accès à une dimensionsupérieure, montent de niveau et transcendentleur état. Les autres ne sont pas abandonnés

pour autant. Hachem crée pour eux un nouveaumonde, meilleur que le premier, afin de faciliterleur nouvelle tentative d'ascension. Parallèlement,ceux ayant réussi lors du premier essai, entrentégalement dans une nouvelle chémita, de 7000anspour à nouveau viser un sommet supérieur, plusexalté dans l'expression du divin !

En ce sens, la création opérée lors de béréchitprend un tout nouveau sens. Il ne s'agit pas departir de rien, mais de réagencer le monde enpermanence pour le rendre plus conforme àl'évolution des créatures. C'est peut-être pourquoi,le Radbaz (dans son livre maguen david, lettre 9)écrit : « le globe terrestre traverse de monde enmonde d'après le secret insinué dans le versetsuivant (Kohélet, chapitre 1, verset 4) : '' la terresubsiste perpétuellement ''. Elle se renouvelle dansun aspect plus adéquat pour les végétaux et lesvivants selon le cycle des séphirot. » (Cela nouspermet d'ailleurs aisément de comprendre l'âgeque les scientifiques donnent à la terre). Ensomme, au terme de chaque cycle, le monde nedisparaît pas, il entre juste dans une dimensionchabbatique durant laquelle la vie s'élève. Une foisle chabbat passé, Hachem repositionne ses

créatures en fonction du niveau qu'ils ont atteint :ceux ayant réussi lors du cycle précédent montentà un niveau supérieur pour une nouvelle périodede 7000 ans afin de viser une nouvelle ascension ;tandis que ceux n'étant pas parvenus à monter lorsde la tentative précédente, se voient replacer dansun monde reconfiguré à leur profil, afin d'essayer ànouveau de progresser.

Avant d'aller plus loin, il convient d'élucider leprocédé d'évolution entre les mondes. Si nousaffirmons que le monde ne disparaît pas au termedes 7000 ans et que le monde qui lui succèdeutilise les éléments constitutionnels du mondeprécédent, comment le monde change-t-il ? Que sepasse-t-il pour qu'il puisse s'adapter à l'état desêtres de la nouvelle chémitah ? Cette adaptationdoit nécessairement engendrer des changements,des améliorations et même de nouvelles créations.Quelle est leur origine dans la chémitahprécédente ? Évidemment, il faut avoir à l'espritque leur origine concrète n'est autre que Dieu,source de toutes choses. Seulement, nous pouvonspeut-être envisager le mécanisme par lequelHachem matérialise son intervention dans lemonde.

Il s'agit là de redéfinir le texte de la création dumonde tel que nous pensons le connaître.

La guémara (traité brakhot, page 32b)enseigne : « Dieu a dit au peuple d'Israël :J'ai créé 12 Mazalot dans les cieux (grouped'étoiles) ; sur chaque Mazal, J'ai créé 30commandants d'armées ; et pour chaquecommandant d'armée, J'ai créé 30 légions ;et pour chaque légion , J'ai créé 30régiments ; et pour chaque régiment, J'aicréé 30 divisions ; et pour chaque division,J'ai créé 30 sections ; et pour chaquesection, J'ai suspendu dans le firmament 365mille myriades (dizaine de milliers) d'étoilesen regard des jours de l'année solaire. Ettout cela, Je ne les ai créés que pour toi...»(Soit 1 064 340 000 000 000 000 étoiles !)

À quoi servent toutes ces étoiles ?

L e Zohar (parachat téroumah) enseigne :« Toutes les étoiles et tous les astres descieux ont été nommés responsables pourservir le monde, chacun de la façon qui lui

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Page 7: Parachat Béréchit 5781 אפשת תישארב תשרפDans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : ץ ר ה ת א ו, ם י מ ש ה ת א, םי הל א א ר ב, תי שא

est adéquate. Tu n'as pas une brindilled'herbe dans le monde qui n'est pascontrôlée par une étoile ou un astre du ciel.Et sur cette même étoile se trouve unpréposé servant devant Hakadoch BaroukhHou, chacun de la façon qui lui estadéquate. »

Les astres sont donc les réflecteurs del'énergie divine qu'Hachem accorde auxanges à son service. La position de l'astre,son mouvement dans la voute céleste sontles conséquences, la manifestation desforces qu'il est chargé de répercuter surl'homme. D'où l'immensité de la création.Devant un tel déploiement de forcesspirituelles nous ne pouvons qu'imaginerl ' immens i té nécessa i re pour fa i refonctionner le monde. Chaque détail, leplus microscopique qui s'exprime sur notreplanète est le résultat d'une force divines'habillant dans les astres.

Sur cette base, nos sages affirment, à titred'exemple (traité Bérakhot, page 59a) :« Au moment où Hakadoch Baroukh Hou a

voulu envoyer le déluge sur le monde, Il a prisdeux étoiles de Kima (il s'agit du nom donné parnos sages à une constellation) et a amené ledéluge dans le monde. Et lorsqu'Il a voulu fermerl'ouverture de Kima, Il a pris deux étoiles deAyich (autre constellation) et l'a fermée. Nossages demandent alors : Mais Dieu n'avait qu'àrendre à Kima ses étoiles ? La guémara répond :un trou ne peut être comblé avec sa propre terre.Autre explication : un accusateur ne peut devenirun défenseur. »

Ce texte est très indicateur de notre propos. Lesimple déplacement d'une étoile provoque deschangements drastiques sur notre environnement.Tout cela est orchestré par le Maître du monde quiagit dans l'ombre de la nature. En ce sens, nouscomprenons une chose extraordinaire : l eremodelage du monde qui a lieu lors d'unenouvelle chémitah est la conséquence durepositionnement des astres dont les coordonnéesdéterminent la structure terrestre. C'est en ce sensq u e Rachi apporte une information crucialeconcernant Béréchit sur le verset suivant (béréchit,chapitre 2, verset 4) :

מים והרץ עשות יהוה ,ביום :בהברם ,אלה תולדות השארץ ושמים--אלהים

Telles sont les origines du ciel et de la terre,lorsqu'ils furent créés; au jour où l'Éternel-Dieufit une terre et un ciel.

Le mot en gras dérange puisqu'il est au singulier.Le récit de la torah parle d'une création en sixjours, de fait nous aurions dû trouver uneformulation au pluriel : « aux jours où l'Éternel-Dieu fit une terre et un ciel. » Ce singulier amèneRachi à dire : « Cela t’apprend qu’ils ont tous étécréés le premier jour ». Le Or Ha'Haïm (sur lepremier verset de la torah) précise les choses : « ils'avère que nos sages enseignent (traité méguila,page 21b) : le mot ''Béréchit'' est lui-même uneparole créatrice. Car en lui se sont complétées lesdix paroles par lesquelles le monde a été créé. Lapremière parole de toute (Béréchit) a créél'ensemble (de la création) seulement il n'y avaitpas encore d'ordre et toutes les créatures erraientsans structure. C'est alors qu'Hakadoch BaroukhHou a fixé chaque chose en son jour. Le premierjour, il a distingué entre le lumière et l'obscuritéet a placé l'obscurité à sa place et la lumière à saplace et ainsi de suite. »

Au vu de tout notre développement nouscomprenons la création du monde sous unangle complètement différent. Hachem a utilisé« le reste » du monde précédent, pour lerestructurer et faire émerger des nouveautés surterre. Tout cela est orchestré dans le but demettre en place les conditions de la réussitedans le nouveau monde.

Si nous devions récapituler les choses, nouscomprendrions que nous sommes lesredoublants de la classe précédente ! Nousvenons d'une chémitah antérieure dont certainsont réussi l'épreuve et ont pu s'élever, etd'autres (nous) ont échoué se voyant renvoyerjouer le match dans des conditions plusadéquates. D'où les propos sus-mentionnés dumidrach dans lequel Hachem juge les mondesprécédents comme inconvenables face à celui-ci. Nous nous demandions comment Hachemavait-Il pu créer des mondes imparfaits. Laréalité est toute autre. Hachem a créé plusieursunivers tout aussi parfait les uns que les autres,en fonction des gens qui y vivaient. La créationprécédente était optimisée pour le monde

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Page 8: Parachat Béréchit 5781 אפשת תישארב תשרפDans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : ץ ר ה ת א ו, ם י מ ש ה ת א, םי הל א א ר ב, תי שא

précédent, tandis qu'elle paraît imparfaite vis-à-vis de notre état. D'où le besoin de laconditionner à nouveau afin de l'adapter ànous. C'est précisément ce qu'affirmait le 'EtsYos s e f sur notre monde: « Il est beauprécisément parce qu'il a été créé en ce temps.Car s'il avait été créé plus tôt ou plus tard, iln'aurait pas été si beau. »

Nous commençons à mieux appréhender lespropos de Rabbénou Éphraïm parlant de– בראשית » béréchit - au commencement »comme d'un « בשארית - un reste/survivant »,qualifiant Israël. Comme le disait Rachi, Dieua créé le monde pour Israël, qui est un ''reste''de la chémitah précédente justifiant de laphrase « Pour un reste, Dieu créa le ciel et laterre... ». Seulement, comme nous le disionspréalablement, cette phrase peut également selire « Avec un reste, Dieu créa le ciel et laterre... ». Si nous comprenons maintenant enquoi '' le reste '' de la chémitah précédente aété l'objectif de ce nouvelle création dumonde, nous peinons encore à appréhender enquoi il a été l'outil de ce renouveau.

T e n t o n s d ' a p p r o f o n d i r e n c o r e n o t r edéveloppement.

Le midrach enseigne (Béréchit Rabba, chapitre 30,alinéa 8) : « Rabbi Lévi a dit : toute personne pourlaquelle la torah a employé le '' – היה était'', a vuun nouveau monde. » Le midrach se poursuit encitant des exemples. À ce niveau de lecture,comme l'expliquent les commentateurs, il s'agit devoir sa vie évoluer comme se fut le cas pourYossef, jadis vendu en esclave par ses frères pourse retrouver finalement vice-roi d'Égypte.Seulement, le Agra Dékalla (parachat Béréchit,dibour hamatril ''béssotah'', ainsi que paracha 'hayésarah, dibour hamatril '' véyirmoz 'od'') apporte lesecret qui se cache derrière ce midrach. Nousn'apprenons pas seulement un changement dans lavie du personnage en question qui serait apparentéà un nouveau monde. Nous apprenons qu'au senspropre, l'individu voit un nouveau monde, quin'existait pas alors. Il s'agit alors de comprendreque dans le monde précédent, Hachem asélectionné certains tsadikim afin de les utiliserdans le nouveau monde dans le but d'aider ceuxn'ayant pas réussi à franchir le cap. Ainsi, toutesles personnes pour lesquelles la torah emploie le

mot « היה – était » sont en réalité des tsadikim dela chémitah précédente qui voient littéralement unnouveau monde. Cependant, le Agra dékallaprécise les conditions de leur retour : « lanéchama en question s'adresse à Hachem : n'ai-jepas déjà réparé tout ce qui me concernait ?Pourquoi devrais- je re tourner dans laconfrontation contre le mauvais penchant ? C'estpourquoi Hachem lui jure que le mauvaispenchant n'aura pas d'impact sur elle et qu'elle ledominera. » C'est à ce titre que nos sages précisentqu'une lumière intense jaillissait dans la salled'accouchement de Moshé Rabbénou, car à justetitre, la torah écrit sur ce dernier (Chémot, chapitre3, verset 1) : « צאן יתרו- רעה אתהיה ,ומשה Or,Moshé était en train de faire paître les brebis deYitro ... ». Faisant partie des tsadikim ayant lemérite de franchir l'épreuve du monde précédent,Moshé s'exprime sur terre dans une dimensioncomplètement hors-norme, dont la nature dépassela création matérielle. C'est également la raisonpour laquelle la torah parle d'Avraham en disant(Béréchit, chapitre 24, verset 1) : « בא,וברהם זקן.« Avraham était vieux, avancé dans la vie בימיםSur cela, le Agra Dékalla révèle que lui aussiprovenait du monde précédent et n'a été envoyédans ce monde que pour aider les néchamot qui s'ytrouveraient afin de tenter à nouveau leur chance.D'où la relecture qu'il apporte au verset :Avraham était vieux » car il וברהם זקן »vient d'un temps antérieur, comme l'insinuela suite du texte : « בא בימים venu dans cestemps » ! Nous comprenons comment nossages cachent des secrets extraordinairesdans de simples phrases puisqu'ils précisentconcernant Avraham avinou que le mauvaispenchant ne le contrôlait pas en rapport avecl'accord passé entre sa néchama et HakadochBaroukh Hou.

La deuxième lecture du premier verset de latorah prend maintenant tout son sens :« Avec un reste, Dieu créa le ciel et laterre... ». Peut-être pouvons-nous affirmerque le reste en question n'est autre que cesnéchamot revenues spécifiquement pouraider ce monde et permettre à ceux ayantéchoué à la chémitah précédente de s'éleverà leur tour.

L'ensemble de notre propos est cristallisédans un enseignement de nos maîtres qui

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Page 9: Parachat Béréchit 5781 אפשת תישארב תשרפDans le premier chapitre de Béréchit, la torah dit : ץ ר ה ת א ו, ם י מ ש ה ת א, םי הל א א ר ב, תי שא

traite de la différence entre les générations maisdont le sens profond peut-être apparenté à notredéveloppement (traité Chabbat, page 112b) : « Siles premiers (nos ancêtres) sont des anges, alorsnous sommes des hommes ; et si les premiers sontdes hommes alors nous sommes des ânes, maisincomparables à l'âne de Rabbi 'Hanina benDossa ou à celui de Rabbi Pin'has Ben Yaïr maisplutôt aux autres ânes. »

La phrase en gras est intéressante car elledémontre la possibilité pour le monde animal dedépasser son statut et même de dépasser certainshommes. En apportant une lecture corrélée avecnotre raisonnement, nos sages expriment ici lagrandeur atteinte par l'homme après son ascensionau terme d'une chémitah. La différence est tellequ'il apparaît pour un homme ayant échouécomme un ange, dont la stature est purementcéleste. Plus encore, ils attestent ici du statutanimal qui en présence d'un tsadik peut atteindrela dimension où la faute s'éloigne car en effet, lesanimaux de ces deux grands hommes cités dans laguémara, refusaient de fauter, de voler ou deconsommer une nourriture non-casher.

Pour conclure, il convient de rappeler une notionimportante à la base de tout ce procédé : Hachemest infini, Il n'a aucune limite. De fait, penserpouvoir atteindre un état ultime d'existence danslequel nous aurions « rattrapé » le Créateur seraitun non-sens. Hachem nous exprime sa bonté autravers d'une progression constante. Cela nouspermet de comprendre l'état de manque permanent

de l'être humain. Chaque fois que nous pensionsavoir atteint un palier dans notre existence, nousnous rendons compte que nous voulons encorealler plus loin. L'exemple le plus concret est celuide l'argent : plus nous en avons plus nous envoulons. De même pour toutes formes de confort.Chaque fois que nous pensions avoir atteint leconfort ultime nous découvrons un état supérieuret le convoitons. De façon tout à fait surprenante,l'état antérieur nous lasse et ne nous convient plustant la possibilité de mieux nous obnubile. Cettecaractéristique est identique au cadeau divin. Sinous devions atteindre un échelon suprême nouslimiterions notre évolution à une notion limitée etde fait très éloignée de la grandeur du divin qui seveut sans fin. Une fois un niveau quelconqueatteint, nous serions certes heureux, mais cette joieserait momentanée, tant notre nature chercherait àamplifier les choses. C'est justement dans cettemesure que jamais nous ne serons déçus. Une foisune nouvel échelon atteint, nous n'aurons pas letemps d'être rassasiés que déjà nous envisageronsmieux, bien plus intense. Tel est le cadeau divin àl'image de sa bonté : une bienveillance infinieconséquente d'une récompense sans limite.

Yéhi ratsone que nous puissions prendreconscience de la bonté d'Hachem.

Chabbat Chalom.

Y.M. Charbit

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