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Le magazine des diplômés de l’EPFL PORTRAIT Swissquote, une success story made in EPFL Hiver 2018-2019 N o 9 Apprendre aux machines à apprendre || p. 26 L’EPFL fête ses 50 ans || p. 11

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Le magazine des diplômés de l’EPFL

PORTRAIT

Swissquote, une success storymade in EPFL

Hiver 2018-2019No 9

Apprendre aux machines à apprendre || p. 26

L’EPFL fête ses 50 ans || p. 11

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Cher(e)s alumni,C’est pour moi un plaisir de vous pré-senter ce nouveau numéro d’Alumnist que nous avons concocté avec enthou-siasme pour vous faire vivre au plus près les nouvelles de votre École et de votre réseau.

Pour commencer, pleins feux sur l’excellence, avec en primeur l’interview de deux de nos alumni « stars » : Marc Bürki (EL’87) et Paolo Buzzi (MT’89), les cofondateurs de Swissquote, une véritable success story issue directement de l’École. Mais aussi avec le retour sur la Magistrale, qui a vu 1043 nouveaux diplômés rejoindre notre communauté. Une cérémonie qui n’a jamais mieux porté son nom : les Alumni Awards y ont été remis à deux diplômées talentueuses, Pauline Baumgartner-Harris (CH’97) et Déborah Heintze (SV’12), et Daniel Borel (PH’73) a partagé avec passion l’histoire trépidante de la création de Logitech.

La technologie et l’innovation sont égale-ment au rendez-vous, avec un dossier spécial consacré au « machine learning ». Un axe clé de la révolution digitale dans lequel l’EPFL forme de nombreux talents et où certains d’entre vous jouent des rôles importants au sein de leurs entre-prises. Ce sera également l’occasion de tout savoir sur Hyperloop, ce nouveau mode de transport qui attise les passions et qui a vu l’équipe EPFL signer une magnifique troisième place lors de la dernière Hyperloop Pod Competition en Californie. Enfin, les startups fondées par les diplômés font plus que jamais bouger leurs écosystèmes. Entre techno-logies révolutionnaires et levées de fonds remarquables, Alumnist revient sur certains succès de ces derniers mois.

2018 a été une année riche et intense pour notre réseau avec plus de 180 événements qui vous ont réunis en Suisse et dans le monde. Les temps forts de la Startup Champions Seed Night, la Garden Party et la Journée internationale des femmes ont été complétés par le lancement des nouveaux ateliers carrières et de nombreuses conférences. Comme celle consacrée à la Blockchain qui a réuni plus de 200 personnes au Campus Biotech à Genève, le 30 octobre dernier.

Clôturer 2018 est l’occasion de remercier les nombreux diplômés qui s’engagent au sein de la communauté, la font vivre et contribuent à créer ce lien d’entraide si précieux. Je pense ici à nos présidents d’antennes EPFL Alumni et leurs comités, qui permettent au réseau d’être actif sur tous les continents et de vous réunir entre diplômés même loin de votre campus. Je pense également aux nom-breux mentors de startups ou carrières. Notamment les 138 diplômés qui ont activement participé au programme de mentorat en partenariat avec le Forum. De mai à octobre dernier, de magnifiques rencontres ont été organisées avec, à la clé, de vrais succès pour les étudiants, que ce soit dans l’obtention d’un stage, d’un emploi, ou dans leurs choix d’orien-tation. A tous ces diplômés si investis, un immense merci.

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de recharger les batteries. Cette énergie sera essentielle pour aborder une année 2019 qui s’annonce explosive. L’École célèbrera son 50e anniversaire, avec en point d’orgue une date incontournable : le samedi 9 novembre, jour du « 50e des alumni ». Une journée qui vous sera entièrement dédiée, pour vous faire renouer avec votre campus, vos sections et vos amis, le tout en présence d’invités de prestige dont vous découvrirez très bientôt les noms. Marquez d’ores et déjà la date dans vos agendas !

En attendant l’immense plaisir de vous retrouver, toute l’équipe EPFL Alumni se joint à moi pour vous présenter tous nos vœux de succès, bonheur et santé pour 2019.

Édito

Leïla Ojjeh (CH’94), Directrice de l’EPFL Alumni

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Alumnist Préambule

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Sommaire

ACTUALITÉS DU RÉSEAU

06 Les alumni dans les médias

07 Les nouvelles des antennes

DU NOUVEAU SUR LE CAMPUS

08 Magistrale 2018

10 Actualités du campus

11 L’EPFL fête ses 50 ans

BOOSTER SA CARRIÈRE

14 Forum EPFL : place au mentorat

16 Test MTBI, un outil pour votre carrière

PORTRAITS D'ALUMNI

17 Swissquote, une success story made in EPFL

22 Alumni Awards 2018

24 Dr Gab’s, le succès à la pression

TECHNOLOGIES D'IMPACT

26 Apprendre aux machines à apprendre

32 Hyperloop, transport du futur ?

STARTUPS D'AVENIR

36 Aspivix améliore l’expérience médicale des femmes

37 Actualités des startups

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Asset ManagementWealth Management Asset Services

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L E S A L U M N I D A N S L E S M É D I A S

CHRISTOPH AESCHLIMANN (IN’01), NOUVEAU RESPON-SABLE IT DE SWISSCOM

Actuellement CEO de la société d’ingénierie logicielle ERNI, Christoph Aeschlimann prendra, en février 2019, la tête de la division IT, Network & Infrastructure de Swisscom. Par la même occasion, il devient membre de la direction de l’entreprise. Dans le communiqué de presse annonçant son recrutement, le géant des télécom-munications a salué « son savoir-faire en matière de numérisation et sa capacité à anticiper les évolutions du marché ».

D E S D I P L Ô M É S E P F L P A R M I L E S « 3 0 U N D E R 3 0 » D E F O R B E S

Le magazine Forbes a dévoilé sa liste des « 30 under 30 » pour la Chine. Par cette sélection, Forbes repère les talents chinois âgés de moins de 30 ans et destinés à devenir les leaders de demain. Trois diplômés EPFL figurent parmi eux : Dr Zhuang Hao (PhD SC’17), CEO de HuaRui, qui offre des solutions d’intelligence artificielle pour améliorer les produits et services des entreprises ; Dr Feng Jiandong (PhD SV’16), dont les publications ont reçu les honneurs de la revue Nature ; et M. Zhai Yujia (MT’13), fondateur de Swissmic, dont l’ambition est d’aider les entreprises à moderniser leurs moyens de production. En Suisse, Déborah Heintze (SV'12), co-fondatrice et directrice de l’exploitation de Lunaphore, a également été distinguée (voir portrait p.23).

GHISLAIN BARDOUT (GM’09) À LA DÉCOUVERTE DES FONDS SOUS-MARINS

Ghislain Bardout (GM’09) explore depuis 2015 les fonds sous-marins les plus inaccessibles du globe, en com-pagnie de son épouse et de leurs deux enfants. Leurs missions, baptisées Under The Pole, contribuent à faire avancer la recherche scientifique par l’étude de la faune et de la flore sous-marines. Ghislain Bardout est même le premier plongeur à s’être aventuré au-delà de 100 m sous la banquise. Pour 2019, il prépare une nouvelle expédition à la découverte des récifs coralliens situés à plus de 50 m de profondeur, un milieu encore mal connu par la communauté scientifique. Les médias, notamment français, se passionnent pour ce projet. La chaîne de télévision Arte a même diffusé un docu-mentaire sur Under The Pole. Le magazine Alumnist consacrait déjà un portrait à Ghislain Bardout en juin 2016 (voir Alumnist numéro 4).

H O M M A G E À R E N É L E C O U L T R E ( G M ’ 4 1 )

Alors que l’EPFL s’appelait encore l’École d’ingénieurs de l’Université de Lausanne, René Le Coultre décrochait son diplôme en 1941. L’inventeur de la montre à quartz émit pour la première fois l’idée d’introduire ce minéral dans la conception des montres- bracelets en 1957. Il fut nommé directeur de la recherche et du dévelop-pement de Rolex en 1971, avant de participer à la fondation du Centre suisse d’électronique et de microtechnique en 1981. Décédé en août 2018 à l’âge de 100 ans, l’ingénieur a reçu l’hommage de nombreux médias suisses, de la RTS au Temps en passant par swissinfo. Tous ont salué celui qui est aujourd’hui considéré comme un visionnaire.

D E N O M B R E U X A L U M N I P A R M I L E S « D I G I T A L S H A P E R S » D U T E M P S

En septembre dernier, le quotidien Le Temps dévoilait sa liste des « Digital Shapers » helvétiques, ces 100 acteurs qui font la Suisse numérique. De nombreux alumni EPFL figuraient dans cette sélec-tion, parmi lesquels André Kudelski (PH’84), président du groupe du même nom spécialisé dans la sécurité électronique et Raphaël Gindrat (GC’14), cofondateur de Bestmile qui propose un système de gestion des flottes de véhicules autonomes. Mais aussi Grace Torrellas (EMBA’12), spécialiste blockchain et cofondatrice du pro-gramme Blockchain4Humanity, ou encore Grégoire Ribordy (PH’95), directeur d’ID Quantique, société spécialisée dans le cryptage de données. La liste complète est à retrouver sur le site du Temps.

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M E T I N A R D I T I ( P H ’ 6 8 ) F A I T C O M M A N D E U R D E S A R T S E T D E S L E T T R E S

Diplômé de l’EPFL en Physique en 1968, Metin Arditi se consacre à l’écriture depuis de nombreuses années. Récompensé à plusieurs reprises pour ses livres, notam-ment en 2017 pour L’Enfant qui mesurait le monde (Prix Méditerranée, Prix littéraire Richelieu de la Francophonie, …), il a été promu commandeur des Arts et des Lettres par le ministre français de la Culture, Franck Riester, en octobre 2018. Le dernier roman de Metin Arditi, Carnaval noir, emmène le lecteur de Venise à Genève en passant par le Vatican, et le fait plonger aux origines du fanatisme politique et religieux. Il a été publié en août 2018.

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Alumnist Réseau

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L ’ A N T E N N E S U I S S E O R I E N T A L E F Ê T E S E S 9 0 A N S2 6 A O Û T

L’antenne EPFL Alumni Suisse orientale célébrait ses 90 ans en 2018. Neuf décennies de rencontres amicales, culturelles et bien sûr scientifiques… Autant dire un anniversaire parfait à célébrer ! À cette occasion, plus de 60 alumni se sont retrouvés au château de Schartenfels à Wettingen (AG), l’endroit même où fut créée l’antenne EPFL Alumni Suisse orientale en 1928. Les diplômés ont participé à des ateliers célébrant les moments importants de l’histoire de l’antenne avant de découvrir plusieurs vidéos réalisées pour l’occa-sion. Des discussions à propos des futures activités de l’antenne étaient également à l’ordre du jour de ce moment de partage et de convivialité avec d’autres alumni. Bon anniversaire !

S O I R É E S O U S L E S I G N E D E L ’ I N N O V A T I O N À P A R I S6 S E P T E M B R E

Le 6 septembre 2018, l’EPFL Alumni organisait à Paris une soirée exceptionnelle en présence du Prof. Marc Gruber, vice-président de l’EPFL pour l’innovation, de Jean-Philippe Lallement, directeur de l’EPFL Innovation Park, et de Lan Zuo Gillet, directrice programme Innosuisse. Cette rencontre a permis de réunir différents acteurs de l’innovation et d’assister aux pitchs de quatre startups, dont trois issues de l’EPFL. La soirée fut également une occasion pour les alumni de renouer le contact et de relancer l’antenne parisienne, avec à sa tête un nouveau comité. Plus d’événements à Paris et dans sa région très bientôt !

L E S P R É S I D E N T S D ’ A N T E N N E S A L U M N I D E P A S S A G E S U R L E C A M P U S5 N O V E M B R E

Les présidentes et présidents des antennes internationales de l’EPFL Alumni étaient de passage sur le campus début novembre 2018. L’objectif : échanger sur le développement et l’animation du réseau à l’international. Le temps qu’ils consacrent bénévolement à la communauté lui permet d’être active dans 27 antennes réparties dans près de 20 pays. Les présidents d’antenne contribuent ainsi grandement aux 180 événements et plus organisés chaque année par l’EPFL Alumni à travers le monde.

V I S I T E D U N E I G H B O R H U B À F R I B O U R G 1 9 S E P T E M B R E

Après son succès à la compétition inter-nationale Solar Decathlon 2017 à Denver aux États-Unis, le NeighborHub a repris vie à Fribourg. La maison solaire suisse conçue par les étudiants et les professeurs de quatre hautes écoles (EPFL, HEIA-FR, HEAD et UNIFR) a ainsi été reconstruite sur le site du smart living lab. Le NeighborHub propose des alternatives à nos modes de vie quotidiens et invite les habitants d’un quartier à adopter des gestes du rables. Pour appliquer ces bonnes prati-ques, l’antenne BE-FR-NE-JU de l’EPFL Alumni organisait une visite de la maison solaire le 19 septembre 2018.

L E S É T U D I A N T S E P F L R E N C O N T R E N T L E S A L U M N I D E L A S I L I C O N V A L L E YA O Û T 2 0 1 8

Le programme XGrant encourage la fibre entrepreneuriale d’étudiants EPFL ayant un projet d’entreprise établi. Ils bénéficient ainsi d’un soutien pouvant aller jusqu’à CHF 10 000, et ont l’opportunité de partir à la rencontre d’alumni à travers le monde. Au cours de l’été 2018, ils se sont rendus à San Francisco pour y visiter LinkedIn grâce à Igor Perisic (MA’91), Chief Data Officer de l’entreprise, et Checkr où ils ont pu rencontrer le CEO Daniel Yanisse (MT’12). Ils ont également bénéficié d'un camp d'accélération et des bureaux de swissnex pour développer leurs projets.

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L’EPFL célèbre ses 1043 nouveaux alumniLa Magistrale 2018 a mis à l’honneur les alumni de l’École. Outre la célébration des 1043 jeunes diplômés, deux Alumni Awards ont été remis à Pauline Baumgartner-Harris (CH’97) et à Déborah Heintze (SV’12).

Daniel Borel (PH’73), cofondateur de Logitech, a pour sa part partagé son expérience et sa vision avec l’assistance.

Texte :EPFL

Ils l’attendaient depuis cinq ans ! Le 6 octobre 2018 est enfin arrivé et avec lui la remise des diplômes

de master pour 1043 étudiants. L’événement, qui a réuni quelque 3000 personnes au SwissTech Convention Center, a été l’occasion pour le président de l’EPFL, Martin Vetterli, d’insister sur la capacité des nouveaux diplômés à influencer le monde d’au-jourd’hui. « Nous sommes des innova-teurs et des preneurs de risques, des entrepreneurs du savoir, a-t-il déclaré. Avec votre diplôme en poche, le monde est à vos pieds, mais n’oubliez jamais : la planète est entre vos mains. »

La cérémonie fut l’occasion de ré-compenser les étudiants aux résultats académiques exceptionnels, ainsi que leurs enseignants. Deux doctorats honoris causa ont été remis. L’un à Martine Clozel, vice-présidente d’Idorsia, entreprise spécialisée dans le développement de molécules permettant des traitements théra-peutiques innovants. L’autre à Yann LeCun, responsable de l’intelligence artificielle chez Facebook et auteur d’avancées importantes dans le domaine du machine learning (voir dossier sur le sujet p.26).

LES ALUMNI SUR LE DEVANT DE LA SCÈNELes diplômés de l’École n’étaient pas en reste et les Alumni Awards sont venus récompenser deux diplômées aux parcours admirables : Pauline Baumgartner-Harris (CH’97), respon-sable de la propriété intellectuelle de Firmenich, et Déborah Heintze (SV’12), cofondatrice et COO de Lunaphore Technologies (leurs portraits p.22). Autre alumnus prestigieux, Daniel Borel (PH’73) a régalé l’assistance avec le récit de la création de Logitech, quelques années après son diplôme. Il a encouragé les nouveaux diplômés à ne pas craindre de suivre leur passion et à voir les échecs comme autant d’op-portunités de poursuivre leur voie en ayant acquis une expérience précieuse.

Le conseiller fédéral Guy Parmelin a, pour sa part, conclu la cérémonie par une allocution. Il y a souligné l’importance d’actualiser sans cesse ses connaissances, de garder en tête que le plaisir est un levier déterminant dans une carrière, tout en ayant conscience que « la science est une forme d’engagement personnel au service de la communauté ». ||

Les 1043 nouveaux alumni, debout, sont applaudis par le public du SwissTech Convention Center.

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Alumnist Campus

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CONCOURS INSTAGRAM Le jour de la Magistrale, les nouveaux diplômés étaient invités à participer à un concours Instagram avec le hashtag #MagistraleEPFL. L’objectif : prendre la photo représentant au mieux leur journée de remise de diplôme. Les trois gagnantes, d’humeur joyeuse et bondissante, ont eu le plaisir de repartir avec un hoodie (un pull à capuche) aux couleurs de l’École. Bravo à elles !

Mathilde de Perrot (MX’18)

Heiva Le Blay (PH’18)

Diana De Vogel (AR’18) et ses camarades.

Pauline Baumgartner-Harris (CH’97) et Déborah Heintze (SV’12) reçoivent les Alumni Awards 2018.

Daniel Borel (PH’73), cofondateur de Logitech, revient sur son parcours.

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Alumnist Campus

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N E W S C A M P U S

L ’ E P F L I N N O V A T I O N P A R K F Ê T E S E S 2 5 A N S

Inauguré en 1993, l’Innovation Park de l’EPFL fêtait en 2018 ses 25 ans. En 1991, lorsque le président de l’EPFL, Bernard Vittoz, lance la Fondation du Parc Scientifique, il fait office de pionnier. Son ambition est de créer un lieu dont la vocation sera de sti muler l’innovation et le transfert de technologies en accueillant des startups et des entreprises à proximité du campus universitaire. Un succès total puisque celui-ci héberge aujourd’hui 26 grandes entreprises, 116 startups et plus de 75 projets entrepreneuriaux en phase d’incubation. Soit plus de 2250 employés, le tout à la lisière du campus de l’EPFL riche de ses quelque 350 laboratoires.

L’EPFL INAUGURE UN CENTRE DÉDIÉ AUX SCIENCES DE L’ÉDUCATION

Inauguré en octobre 2018, le centre LEARN vise à promouvoir l’inno-vation au niveau pédagogique et à répondre aux défis engendrés par la transformation numérique. Dirigé par Francesco Mondada (MT’91 et PhD IN’97), professeur au Laboratoire de systèmes robotiques de l’EPFL et concepteur du robot Thymio, ce centre veut stimuler la recherche et créer de nouvelles synergies. « Avec les avancées spectaculaires des technologies numériques, ce que nous ensei-gnons et la façon dont nous l’enseignons doit évoluer, relève Pierre Vandergheynst, vice-président pour l’éducation. Le Centre LEARN vise à expérimenter de nouvelles techniques pédagogiques, démon-trer leur impact et les transformer en pratiques éducatives nova-trices. » Les acteurs du Centre LEARN agissent à tous les niveaux du système de formation, de l’école obligatoire à l’éducation supérieure.

DES PATIENTS PARAPLÉGIQUES RETROUVENT LE CONTRÔLE DE LEURS MUSCLES

Trois patients ayant subi des blessures de la moelle épinière il y a plusieurs années ont pu remarcher grâce à un implant sans fil diffusant des stimulations électriques précises. Ce système intel-ligent permet de soutenir le poids corporel. Au cours des séances de réhabilitation, les trois participants ont été capables de marcher sans s’aider de leurs mains sur plus d’un kilomètre. Dans une double étude publiée dans Nature et Nature Neuroscience, les scientifiques suisses Grégoire Courtine (EPFL et CHUV/UNIL) et Jocelyne Bloch (CHUV/UNIL) montrent qu’après quelques mois d’entraînement, les patients ont pu contrôler les muscles de leurs jambes même en l’absence de stimulation électrique. Cette avancée de premier plan a été relayée par les plus grands médias internationaux.

S C I E N T A S T I C É T A N C H E L A S O I F D E S C I E N C E D U P U B L I C

Comment rendre palpable le numérique ? Les 10 et 11 novembre 2018, le public a pu appréhender au travers de démons-trations, d’expositions, de conférences et d’ateliers, les rouages d’un monde connecté et mieux comprendre les tech-nologies qui nous entourent. Pour sa 5e édition, le festival Scientastic s’est donné pour mission de les rendre intelligibles au plus grand nombre. Les conférences proposées allaient de l’utilisation des technologies numériques pour la fabrica-tion d’un ski à la cryptographie, en passant par la modélisation des molécules. L’événe-ment a rencontré un immense succès et quelque 17 000 personnes se sont pressées sur le campus à cette occasion.

L A J O U R N É E D U D I G I T A L À L ’ E P F L

Le 25 octobre 2018, nombre de lieux suisses, des gares aux universités, en passant par des places transformées en lieux de ren-contre, se sont mis à l’heure du numérique pour la deuxième édition du Digital Day, une initiative de digitalswitzerland. Partenaire de l’opération, l’EPFL proposait des ani-mations gratuites ouvertes au public. Sur le campus de Lausanne, des stands, des ateliers, des démonstrations scientifiques et une exposition sur le sujet du « Data Detox » animaient le Rolex Learning Center. Deux tables rondes consacrées à la digita-lisation dans l’enseignement avaient lieu en fin de journée, en présence notamment du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, de la conseillère d’État vaudoise Cesla Amarelle, du conseiller d’État valaisan Christophe Darbellay et de son homologue tessinois Manuele Bertoli.

R E T O U R S U R L E C A M P U S D E S V O L É E S 1 9 7 3

La volée des diplômés en Physique de 1973 (photo) était de retour sur le campus le 27 octobre dernier. Accueillis au Parc de l’Innovation dans les locaux de Logitech grâce à Daniel Borel, lui-même alumnus PH’73, la journée a débuté par des inter-ventions proposées par différents membres de la volée. Les sujets allaient de la physique des particules à l’utilisation des statis-tiques dans les sciences. Cette rencontre fut également l’occasion de visiter un campus résolument différent de celui qu’ils avaient connu durant leurs études. Les participants ont ainsi pu visiter le Rolex Learning Center ainsi que le Swiss Plasma Center. Quelques semaines auparavant, les diplômés de la même année en Génie Civil profitaient également d’une journée sur le campus pour renouer avec leur École et leurs amis de volée.

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« Célébrer les 50 ans de notre École et mettre les alumni au cœur de son futur »Le président Martin Vetterli s’adresse aux alumni à la veille des 50 ans de l’EPFL. Il met en avant le chemin parcouru et le rôle clé des diplômés pour l’avenir de l’École.

N otre École fête ses 50 ans. En l’espace d’un demi-siècle, elle est passée d’une école d’ingénieurs

classique à un institute of technology reconnu mondialement. Les différents classements annuels le montrent : ses pairs sont désormais les plus grandes universités au monde dont l’histoire est bien souvent riche de plus d’un siècle. Quel parcours, donc, pour notre École qui, en comparaison, est encore une ado lescente ! Sa jeunesse est sa grande force et lui permet d’appréhender l’ave-nir avec agilité et de progresser à grands pas dans chacune de ses trois missions.

La première, l’éducation, avec pour ambition de former des scientifiques et des ingénieurs à la pointe mais égale-ment des leaders responsables. Comme vous, ils occuperont des rôles clés et il est essentiel que ces talents contribuent à faire des révolutions technologiques autant de révolutions positives dans une société en pleine transformation digitale. En parlant de transformation digitale, il est de notre devoir de faire évoluer les méthodes d’enseignement, de continuer d’innover et de jouer un rôle de précur-seur. Je pense ici au développement des MOOCs – un domaine dans lequel l’EPFL compte désormais plus de 2 millions de participants – à l’Extension School ou encore à l’ouverture récente du centre LEARN dédié à l’innovation à tous les niveaux d’éducation. Je pense également à l’intégration de l’enseignement par projets, à l’image du Solar Décathlon ou de l’Hyperloop Pod Competition, qui sont incroyablement formateurs pour nos étudiants et permettent de faire briller l’École à l’international.

Dans la recherche, ensuite. Elle s’appuie et doit continuer à s’appuyer sur des talents venus du monde entier ainsi que sur deux piliers : des sciences fonda men-tales fortes, et une interdisciplinarité aussi fréquente que possible qui constituera à l’avenir la grande force de notre École. Celle-ci trouve désormais sa place à travers notre École – telle la bio-ingénierie, au croisement des sciences de l’ingénieur

et des sciences de la vie. Ce travail de recherche s’effectue au sein de nos 350 laboratoires, mais aussi dans nos différentes antennes – à Genève avec le Campus Biotech, Neuchâtel avec Microcity, Sion avec EPFL Valais Wallis ou encore Fribourg avec le Smart Living Lab. Il s’effectue également grâce à la multiplication des collaborations avec les autres institutions de notre région, comme le CHUV, et à l’international.

Dans l’innovation, enfin, qui permet de valoriser et de transférer à l’économie réelle et à la société les technologies développées dans nos laboratoires. Grâce à une succession de présidents vision-naires et à la création de l’Innovation Park il y a maintenant 25 ans, l’EPFL est deve-nue un hub d’innovation unique en son genre qui permet aux jeunes pousses d’éclore et de grandir et de resserrer les liens entre l’École et les entreprises qui y sont établies. Le dynamisme de cet éco-système se manifeste dans les chiffres, puisque l’Arc lémanique ne cesse de séduire les investisseurs : les startups y lèvent à elles seules près de 50 % de l’ensemble du capital-risque national.

Ce cinquantenaire célèbre l’anniver-saire de la fédéralisation de l’EPFL. Le rappeler n’est pas anecdotique puisque notre budget provient à 90 % de finan-cements issus de la Confédération. En tant qu’institution publique, nous avons une responsabilité envers chaque contribuable – et notre excellence est la meilleure manière d’y répondre. De nouveaux défis nous attendent à l’avenir et l’École se doit de renforcer son rôle positif dans les changements sociétaux générés par la technologie.

Célébrer les 50 ans de notre École, c’est aussi célébrer ses alumni, car vous portez en vous les gênes de l’EPFL et ce lien est immuable. Vous êtes ses meil-leurs ambassadeurs et porte-paroles. La qualité de vos carrières et la diversité de vos parcours constituent l’image même de l’EPFL à travers le monde. Au cœur des célébrations, une journée entière

sera dédiée aux alumni. Il est essentiel de célébrer ensemble nos succès passés et construire ensemble l’avenir. Car pour réaliser son plein potentiel, l’EPFL aura besoin de vous, ses diplômés, qui constituez ses forces vives, et votre par-ticipation aux projets clés de l’École, par vos compétences, votre temps ou votre investissement sera déterminante.

Je me réjouis de vous accueillir très bientôt sur votre campus et j’en profite pour vous souhaiter mes meilleurs vœux de bonheur et santé pour 2019. ||

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MARTIN VETTERLI | PRÉSIDENT DE L'EPFL

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Alumnist Campus

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1969-2019, la trajectoire à succès de l’EPFLNée en 1853 d’une initiative privée, l’École polytechnique

de l’Université de Lausanne (EPUL) a acquis son statut fédéral il y a un demi-siècle.

Texte :Anne-Muriel Brouet

Q uand Maurice Cosandey prend la direction de l’École polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL),

le 1er avril 1963, il annonce un objectif : « Faire de cette école cantonale une école polytechnique fédérale ». Six ans plus tard, l’EPUL devient l’École poly-technique fédérale de Lausanne (EPFL), la deuxième du pays après celle de Zurich. Bien que son histoire remonte au milieu du XIXe siècle, l’EPFL fête ses 50 ans de fédéralisme en 2019. C’est l’occasion de regarder dans le rétroviseur et de constater que tout a changé et… rien n’a changé.

Dès sa création en 1853, les cinq fonda-teurs de « l’École spéciale de Lausanne » ont pour ambition l’excellence et le rayonnement au-delà de la capitale vaudoise. Ils souhaitent « former en Suisse de bons ingénieurs » – les enfants de la deuxième révolution industrielle, qui a vu naître l’électricité et la chimie, sont jusque-là obligés de fréquenter les

grandes écoles françaises ou allemandes. Les premiers diplômes sont décernés en 1855.

UNE VIEILLE IDÉE« On voyait que tout le monde avait besoin de laboratoires nouveaux, d’équipements techniques », a raconté Maurice Cosandey. « Je me disais que si on ne devenait pas une école fédérale, on n’aurait jamais les moyens d’être compétitif. » L’École avait déjà, en 1934, tenté d’obtenir des crédits de la Confé-dération. Refusés. Avec le conseiller d’Etat Jean-Pierre Pradervand, Maurice Cosanday retente le coup à Berne. Au Schweizerhof, ils exposent leur projet au conseiller fédéral Hans Peter Tschudi. « Je vais vous appuyer dans cette de-mande en raison de l’excellence de votre École », conclut le chef du Département fédéral de l’intérieur.

UN INSTANT HISTORIQUEEn 1968, les deux chambres du Parlement acceptent à l’unanimité la création d’une seconde EPF. La même année, les députés vaudois avalisent la décision à l’unanimité. « C’est plutôt un sentiment de fierté qui nous habite en cet instant historique (…) Car même si elle n’est plus strictement vaudoise, l’EPFL – c’est son nouveau sigle – reste à Lausanne. Le ‘Poly’ a été l’un des éléments détermi-nants dans le développement de l’agglo-mération zurichoise ; il serait étonnant qu’il n’en aille pas de même pour la région lausannoise », commentait La Gazette de Lausanne du 8 mai 1968. L’EPFL naît officiellement le 1er janvier 1969.

Le statut fédéral entraîne l’agrandisse-ment, la construction de bâtiments et le déménagement progressif de l’enseignement à Ecublens. Chaque président ajoute sa pierre à l’édifice. Devenue polytechnique en 1946 avec l’arrivée de l’architecture, l’École ne se cantonne déjà plus à la formation des ingénieurs. S’ajouteront l’informa-tique, la microtechnique, les systèmes de communications, les sciences de la vie et deux collèges. Parallèlement, l’EPFL ancre son assise en Suisse ro-mande avec la création de sites à Genève, Fribourg, Neuchâtel et en Valais.

En plongeant dans les archives, on se rend compte que la plupart des pré-occupations d’aujourd’hui ont toujours été présentes : place des femmes, responsabilité sociale de l’ingénieur, éthique, positionnement par rapport à l’ETHZ, relations avec l’industrie, finan-cements public et privé, coopération, recherche fondamentale, intégration dans le tissu local, …

Tout change, rien ne change. Au fil de ses cinq appellations et ses 16 présidents, l’École poursuit de façon exponentielle ses ambitions originelles d’excellence et de rayonnement. ||

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE (EPFL)

Maurice CosandeyIngénierie

Bernard VittozPhysique

Jean-ClaudeBadouxIngénierie

PatrickAebischerNeurosciences

MartinVetterliInformatique

1978

1986

1991

1992

1993 2002

2009

2010

2015

2017

2019

2000

2001

Inauguration des premiers bâtiments à Ecublens

Fondation du Parc scientifi que à Ecublens

Création de la Section dessciences de la communication

Inauguration du bâtiment A au Parc scientifi que

Les départements deviennent des facultés

Naissance de la Faculté des sciences de la vie

Inauguration du Rolex Learning Center

1000 étudiants 3000 étudiants 5000 étudiants 7000 étudiants 10 000 étudiants

1969

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Programme : le 50e des alumniet autres événementsLe 9 novembre prochain se déroulera le « 50e des alumni » : une journée immanquable qui vous sera entièrement dédiée. D’autres événements marquants jalonneront cette année de célébration, à commencer par les portes ouvertes de l’École en septembre.

Une journée complète pour revoir vos amis, revisiter vos chers amphis, découvrir les nouveautés du campus, assis-ter à des conférences exci-tantes en présence d’invités de renom, et profiter d’une soirée de gala. Vous en rêviez ? L’EPFL Alumni vous l’offre pour célébrer votre École et ceux qui font sa renommée : vous, ses alumni. Toutes les informations et le programme détaillé seront disponibles très prochainement.

17.05 | JOURNÉE DE L’ÉDUCATIONLes grandes évolutions de l’enseignement au sein de l’EPFL, nouvelles pistes d’éducation et nouveaux procédés d’apprentissage (MOOCs, etc.). Un événement organisé à destination des enseignants de Suisse.

10-14.09 | LES JOURNÉES DE LA RECHERCHEL’événement rassemble les partenaires politiques, universitaires et industriels clés de chaque site EPFL autour d’un sujet de recherche spécifique. L’objectif est d’illustrer comment la recherche, portée par une volon-té politique en collaboration avec le secteur industriel, profite à la communauté locale.

18.10 | OPEN SCIENCE DAYCette journée réunit des chercheurs et décideurs politiques de premier plan pour partager leur opinion sur la meilleure façon d’opérer la transition vers un accès libre au savoir et l’avenir de la recherche scientifique.

19.11 | INDUSTRY DAYDes dirigeants d’entreprise présentent comment l’innovation se passe dans leur entreprise, leur industrie, leur marché. Ils témoignent des collaborations et relations qu’ils entretiennent avec l’EPFL et comment cette dernière les aide à innover.

20.11 | INVESTOR DAYL’événement permettra à une sélection d’investisseurs de découvrir les startups de l’EPFL, qui « pitcheront » pour eux. Cent à 120 startups issues de tous les secteurs (med-tech, énergie, drones, …) seront présentes.

Plus d’informations sur celebration.epfl.ch

Découvrez les secrets des laboratoires EPFL, visitez ses infrastructures et mon-trez votre campus à vos proches au cours d’un week-end unique. Au programme également, les éditions 2019 de deux évé-nements majeurs du campus, les Drone Days et Scientastic. Mais aussi des invités exceptionnels comme Frédéric Courant – « Fred » de l’émission C’est pas Sorcier – ainsi qu’Aleksi Briclot, illustrateur de cer-tains comics Marvel, invité en partenariat avec la Maison d’Ailleurs.

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’EPFL Alumni fête ses 50 ans de femmes diplômées de l’École. Un panel d’alumnae représentant toutes les décennies de l’histoire de l’École et occupant des rôles clés en entreprise, dans l’entrepreneuriat et la recherche, discutera des enjeux et problématiques liés à leurs carrières.

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EPFL

ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE (EPFL)

Maurice CosandeyIngénierie

Bernard VittozPhysique

Jean-ClaudeBadouxIngénierie

PatrickAebischerNeurosciences

MartinVetterliInformatique

1978

1986

1991

1992

1993 2002

2009

2010

2015

2017

2019

2000

2001

Inauguration des premiers bâtiments à Ecublens

Fondation du Parc scientifi que à Ecublens

Création de la Section dessciences de la communication

Inauguration du bâtiment A au Parc scientifi que

Les départements deviennent des facultés

Naissance de la Faculté des sciences de la vie

Inauguration du Rolex Learning Center

1000 étudiants 3000 étudiants 5000 étudiants 7000 étudiants 10 000 étudiants

1969

9 NOVEMBRE 50E DES ALUMNI

14-15 SEPTEMBRE WEEK-END PORTES OUVERTES DE L'ÉCOLE

8 MARS50 ANS DE FEMMES ALUMNAE

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Les alumni conseillent les étudiants en vue du Forum EPFLAvec plus de 170 entreprises et 70 startups, le Forum EPFL est l’un des plus grands salons de recrutement en Europe. Afin d’aider les étudiants à aborder au mieux ce rendez-vous décisif

pour leur entrée dans la vie professionnelle, les diplômés s’engagent comme mentors.

Texte :EPFL Alumni

Quelle carrière et industrie choisir ? Dois-je faire un doctorat ? Que m’apporterait une expérience

à l’étranger ? Ces questions, et bien d’autres, sont celles que se posent bon nombre d’étudiants de l’École.

Pour répondre à leurs interrogations, l’expérience d’alumni en cours de carrière est d’une immense valeur. Le partage de connaissances permet aux étudiants de mieux connaître le secteur d’activité visé et d’appréhender plus précisément les attentes des entreprises vis-à-vis de leurs candidatures. Afin d’exploiter ce potentiel, l’EPFL Alumni et le Forum EPFL proposaient pour la première fois en 2018 un programme de mentorat se déroulant à partir de mai et jusqu’au début du salon en octobre. L’objectif : renforcer la culture d’entraide au sein de l’École et donner aux alumni l’occasion de contribuer directement au succès des étudiants.

TREMPLIN POUR UN EMPLOIAu-delà du mentorat, le programme était également l’occasion de faire vivre la communauté EPFL. Comme lors de la soirée de lancement, en mai, au cours de laquelle les étudiants rencontraient leur mentor pour la première fois. Ou encore la soirée de clôture, début novembre au Montreux Jazz Café, qui fut l’occasion de célébrer et de partager les expériences

peu de temps après la fin du Forum. 177 relations alumni-étudiants ont ainsi été mises en place, débouchant sur de précieux conseils et, dans de nombreux cas, sur l’obtention d’un stage ou d’un premier emploi.

Si près de 75 % des mentors vivaient en Suisse, le programme ne s’arrêtait pas aux frontière du pays. Plusieurs d’entre eux étaient ainsi basés dans d’autres pays d’Europe, mais aussi en Asie et jusqu’en Océanie. Leurs secteurs d’activité, allant de la recherche à la finance, en passant par l’informatique, l’architecture, ou encore le génie civil, permettaient de répondre à des attentes variées d’étudiants issus de toutes les sections de l’École. De nombreuses entreprises prestigieuses étaient repré-sentées, que ce soient Nestlé, Facebook, Swisscom, McKinsey et bien d’autres.

ALUMNI

R&D 21 %

Management 17 %

Chaîne logistique 12 %

Conseil 10 %

Entrepreneuriat 9 %

Vente, Marketing, Prospection 9 %

Gestion de projet 9 %

Finance 7 %

Génie civil 4 %

Autre 2 %

ÉTUDIANTS

Sciences et Techniques de l'Ingénieur

35 %

Informatique et Communications

21 %

Sciences de Base 18 %

Environnement Naturel, Architectural et Construit

13 %

Sciences de la Vie 7 %

Collège du Management de la Technologie

5 %

EPFL Middle East 1 %

Les étudiants étaient à 85 % issus de cur-sus master. Le programme a rencontré un grand succès auprès des étudiantes, puisque 36 % des participants étaient des femmes – un taux supérieur à celui au sein des effectifs estudiantins de l’École.

Basé sur le volontariat, il permettait aux participants de gérer eux-mêmes la fréquence de leurs échanges. En cumulé, pas moins de 584 heures de mentorat ont été données, soit l’équivalent de 24 jours ! L’enquête effectuée suite au Forum EPFL a montré que celles et ceux ayant pris part au programme, alumni comme étudiants, étaient satisfaits : ils le recommanderaient à près de 90 %. Une première édition qui en appelle d’autres. Rendez-vous en 2019 ! ||

Secteurs et sections

EPFL

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Alumnist Carrière

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MA’03 Christophe-Pierre LobisommerChef d’équipe en gestion de portefeuilles Swisscanto Invest by Zürcher Kantonalbank

« Trouver un poste dans la finance est un défi, notam-ment lorsqu’on est issu d’une formation sans relation avec le secteur, comme c’est le cas de Philippe. Or, c’était le but de notre programme de mentorat. Pour l’atteindre, nous avons défini une stratégie en trois axes : appréhender le monde de la finance par ses modèles et principes de base, comprendre les différents métiers et connaître les acteurs principaux, et enfin savoir se valoriser en tant que candidat. Grâce à cette stratégie, Philippe est devenu un candidat crédible pour le secteur qu’il visait. En outre, l’objectif final a été atteint puisqu’il a trouvé un emploi en finance des marchés.

Ce type de mentorat présente une grande valeur ajoutée ; il m’aurait été très utile du temps de mes études pour aborder mon entrée dans le monde du travail. Au-delà du mentorat, le programme constitue une opportunité de rencontres. C’est ainsi que Philippe et moi avons développé une relation amicale au fil des mois. »

PH’18Philippe WamplerAnalyste quantitatif MBS Capital Advice

« Pour mener à bien mon projet professionnel, j’avais besoin de mieux connaître le monde de la finance. Avant de rencontrer Christophe-Pierre, j’avais déjà entrepris des premières recherches mais les employeurs du secteur restaient prudents face à mon profil de physicien. J’avais donc besoin d’acquérir les connaissances générales ainsi que le vocabulaire spécifique me permettant d’être à l’aise dans mes échanges avec les entreprises visées. J’ai finalement pu obtenir mon premier poste d’analyste quantitatif chez MBS Capital Advice, où j’ai commencé ma car-rière le 1er novembre 2018.

Je suis très reconnaissant à Christophe-Pierre pour son temps et ses conseils. Le programme fut une expérience enrichissante, en termes de connaissance mais aussi humainement. Je le recommande forte-ment à tous les étudiants EPFL, en particulier celles et ceux dont le projet professionnel diffère légèrement des débouchés habituels de leurs sections. »

L’œil du mentor L’œil du mentee

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Alumnist Carrière

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Le test MBTI : un outil pour votre carrière L’EPFL Alumni propose régulièrement aux diplômés de bénéficier du test MBTI (Myers-Briggs Type Indicator). Celui-ci permet de mieux appréhender son mode de fonctionnement personnel et ses relations avec les autres, notamment dans le monde professionnel. Présentation et découverte de l’outil avec

Yvan Galeuchet, diplômé EPFL (PH’87, PhD PH’91) et praticien certifié MBTI.

Texte :Arnaud Aubelle

Qu’est-ce que le test MBTI ?Yvan Galeuchet - Nous avons tous des préférences naturelles dans la manière dont nous recueillons les informations, prenons les décisions, organisons notre vie et orientons notre énergie. Le test MBTI permet d’identifier ces préférences et de découvrir notre profil de person-nalité parmi les 16 types existants.

Cet outil psychométrique a été développé dès les années 1940 par deux chercheuses en psychologie, Katharine Cook Briggs et sa fille Isabel Briggs Myers, en se basant sur la théorie des types psychologiques de Carl Gustav Jung, père de la psycho-logie analytique. Avec 3 millions de personnes le passant par an, le MBTI est aujourd’hui le test psychométrique le plus utilisé au monde.

Quelle est votre approche lors des ateliers proposés aux diplômés EPFL ?YG - En amont de l’atelier, les participants complètent en ligne le questionnaire MBTI sur le site officiel de la Myers-Briggs Company. Ensuite, je leur fais parvenir par e-mail les résultats faisant apparaitre le type de profil auquel ils semblent ap-partenir, en leur apportant des éléments de clarification si nécessaire.

Durant l’atelier, l’objectif principal est que chaque participant reparte en ayant clairement identifié et validé son propre profil. Suite au test en ligne, certaines préférences peuvent en effet rester ambi-guës et d’autres outils utilisés durant l’atelier peuvent aider à y voir plus clair, comme la description détaillée des diffé-rentes préférences ou la méthode Action Types, qui se base sur la motricité de chaque individu et dans laquelle le corps nous donne des indices sur nos préfé-rences MBTI. Le second objectif est de découvrir en profondeur les 16 types de personnalités du MBTI, afin d’apprendre à les identifier et à mieux s’adapter à son interlocuteur.

En quoi le test MBTI peut-il être utile pour sa carrière ?YG - Mieux connaître son mode de fonctionnement et prendre conscience du fonctionnement des autres peut per-mettre d’harmoniser les relations au sein d’une entreprise. Par ailleurs, notre pro-fil de personnalité donne des indications sur le type de profession ou d’activité nous correspondant le mieux, en début de parcours ou dans le cadre d’une réo-rientation professionnelle. Néanmoins, il est essentiel de comprendre que nos préférences et nos compétences sont deux choses distinctes. Ce n’est pas parce qu’un métier semble éloigné de notre profil de personnalité que nous ne pouvons pas y exceller. Cela demandera simplement un plus gros effort pour nous y adapter. ||

DR

Yvan Galeuchet diplômé EPFL (PH’87, PhD PH’91) et praticien certifié MBTI.

Yvan Galeuchet a obtenu son Master EPFL en Physique en 1987 et son Doctorat en 1991. Après un début de carrière dans la recherche, il se réoriente vers le conseil en management chez McKinsey & Co avant de rejoindre la banque Pictet. Il y a entre autres occupé le poste de Chief Financial Officer de la division Wealth Management, puis celui de Senior Vice President Learning & Development. Il est par ailleurs praticien certifié MBTI depuis 2003. Yvan Galeuchet est actuellement indépendant et a fondé sa propre société de conseil en développement profession-nel et personnel.

Biographie

24 janvier LinkedIn et les réseaux sociaux, boostez votre carrière, par Philippe Pache.

5 février (Zurich) et 6 février (Lausanne) Découvrez votre profil de personnalité avec l'outil MBTI, par Yvan Galeuchet

9 marsGestion de carrière et techniques de recherche d’emploi, avec Daniel Porot

4 avrilComment gérer et booster sa carrière après 40 ans, avec Daniel Porot

16 maiDécouvrez votre profil de personnalité avec l'outil MBTI, par Yvan Galeuchet

Vos prochains ateliers carrière

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Alumnist Carrière

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Swissquote, une success story made in EPFLSwissquote se différencie des autres banques. Cette société de services financiers en ligne enregistre des résultats remarquables

depuis 1997. Sous l’impulsion de Paolo Buzzi et Marc Bürki, tous deux alumni, elle a su s’adapter en innovant.

Texte :Peggy Frey

Photos :Fred Merz

En 2017, Swissquote enregistre 309 286 comptes clients (+2,2 % par rapport à 2016). En cette année record, le chiffre d’affaires de la société augmente de 25 % pour s’établir à CHF 187,5 millions, contre CHF 150 millions en 2016. Pour 2018, la banque table sur une croissance de son chiffre d’affaires et des bénéfices nets de 10 %.

L e jeudi après-midi, Swissquote offre le goûter ! Pâtisserie à la main, les employés traversent les locaux

design de la première banque en ligne de Suisse. Ils arborent un style décon-tracté, en jeans slim et baskets griffées. L’ambiance diffère de l’univers habi-tuellement lisse de la finance helvétique. L’emplacement de la société s’avère lui aussi peu classique pour une banque : une zone industrielle de Gland (VD), proche de la voie ferrée.

Cette atmosphère détendue n’empêche pas la productivité. Avec un chiffre d’affaires de CHF 187,5 millions en 2017, soit une progression de 25 % par rapport à 2016, les résultats financiers sont même impressionnants. À la tête de cette réussite, les actionnaires et fonda-teurs de Swissquote, Marc Bürki et Paolo Buzzi, travaillent en duo depuis près de trente ans. Amis à la ville, compères en affaires, le tandem garde intacte sa flamme entrepreneuriale, alimentée par un esprit perpétuellement en alerte. Et si, interview oblige, le discours semble rodé, le propos dévoile une fantaisie peu attendue pour qui les imaginait juste banquiers.

Rencontre avec ces diplômés de l’EPFL restés ingénieurs dans l’âme, ces techni-ciens pour qui démocratiser la banque est devenu le leitmotiv d’une carrière dédiée à l’innovation.

Alumnist Portrait

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Swissquote est la première banque online de Suisse. Comment définir votre philosophie d’entreprise ?

Marc Bürki La curiosité, la créativité, l’intuition et l’inventivité technologique. Depuis le lancement de Swissquote en 1997, l’innovation s’inscrit dans notre ADN. Par nos solutions bancaires digi-tales et le développement de logiciels, nous rendons le monde de la finance plus compréhensible et accessible à tous nos clients.

Paolo Buzzi Nous le rendons aussi plus transparent et plus flexible. À l’image de ce que souhaite un investisseur res-ponsable d’aujourd’hui. Le Graal serait de devenir la banque en ligne la plus intuitive et pionnière au monde. Nous y travaillons d’arrache-pied !

Flashback. Comment est né le concept Swissquote ?

MB Avec la digitalisation des bourses en 1994, les banquiers ont pu accéder en direct à des informations restées indis-ponibles pour le grand public. Notre idée a été de démocratiser l’accès à ces données, de les rendre visibles à tout le monde, gratuitement.

PB Ouvrir la porte bien verrouillée de la Bourse, l’idée n’a pas plu à tout le monde. Ce qui nous a sauvés, c’est le succès immédiat de notre site. La plate-forme a explosé tellement la demande était forte. Cette réussite éclair a attiré l’attention des médias : c’est cette noto-riété qui nous a protégés. Grâce à notre site, nos clients pouvaient suivre les cours de la Bourse en instantané et leur banquier devenait un simple exécutant passeur d’ordres.

Dans la continuité, Swissquote devient une banque et entre en bourse en 2000.

PB Pour la mise à disposition de leurs in-formations, les bourses nous facturaient très cher. Nous ne pouvions pas espérer un équilibre financier en tablant uni-quement sur les recettes publicitaires. Il nous fallait trouver d’autres outils inno-vants pour répondre à l’attente de notre clientèle, tout en visant la rentabilité. Nous sentions le potentiel d’Internet et de nos idées pour faire évoluer la Bourse en ligne. L’enthousiasme de nos clients, de ce petit actionnariat privé si présent en Suisse, était palpable. Les titulaires de portefeuilles modestes voulaient eux aussi comprendre cet univers et y avoir accès librement. Avec nos services, nous leur avons donné cette possibilité.

MB Pour viser l’équilibre et espérer la ren-tabilité, notre service d’informations en temps réel est devenu payant. Nous avons aussi complété notre offre en per-mettant à nos clients de passer eux-mêmes un ordre boursier via notre plateforme « Swissquote Trade », lancée en 1998. Comme seules les banques sont habilitées à réaliser ce genre d’opérations boursières, nous nous sommes associés à la banque

Chronologie

1986Dans une fête à l’EPFL, Paolo Buzzi tente, sans succès, de séduire la petite amie de Marc Bürki. Début d’une amitié et d’une complicité professionnelle qui durent depuis trente ans.

1996Création de sites internet. Refonte du portail web du Comité international olympique.

1997Lancement de la plateforme financière Swissquote.ch

1998Création de Swissquote Trade SA, la branche dédiée au courtage.

2000Swissquote Group Holding SA est cotée à la Bourse suisse. L’entreprise obtient une licence bancaire.

2001Première banque exclusivement online en Suisse. Accès aux bourses américaines NYSE, NASDAQ et AMEX.

privée zurichoise Rüd Blass. Grâce au trading, nous pouvions nous rémunérer en prenant, sur chaque ordre, une faible commission qui restait toujours bien moins élevée que celle des banques.

PB Même si ce partenariat fonctionnait bien, pour pouvoir nous développer selon nos visions, Swissquote devait devenir une banque. Nous sommes allés à la Commission fédérale des banques (CFB) faire une demande de licence. Je me souviens des classeurs d’explications à étudier et de cette précision : il nous fallait 20 millions de francs de fonds propres pour obtenir une licence. Pour trouver cet argent, Swissquote a fait son entrée en bourse. En ouvrant son capital, la société a dû justifier ses décisions stratégiques auprès de ses investisseurs. Pas simple pour des fonceurs comme nous ! Toutefois, nous avons rencontré beaucoup de nouveaux partenaires grâce à cette introduction en bourse.

L’aventure Swissquote doit beaucoup à Marvel Communications, votre première société spécialisée dans les logiciels d’information financière. Pourquoi avoir choisi ce créneau en 1990 ?

MB Les banques consomment beaucoup de softwares. Pour être connectées aux cours de la bourse et à des fils d’informa-tions en temps réel, elles avaient besoin de logiciels. Nous avons créé cet outil spécifique pour le présenter à différents investisseurs susceptibles de soutenir notre projet. C’est à ce moment-là que nous avons rencontré Jean Pfau, l’ancien patron de Charmilles Technologies.

PB En plus d’entrer au capital de notre société, ce physicien passionné est devenu notre business angel. Grâce à ses conseils et son soutien, nous avons appris les ficelles de l’entrepreneuriat. Je me souviens d’une discussion lors d’un trajet en voiture entre Zurich et Lausanne. Jean nous avait demandé de lui résumer notre stratégie en une phrase. Surpris par la question, nous en avions été incapables et nous nous sommes pris un bon savon. Depuis, cet épisode nous a servi de leçon : les entreprises qui réussissent sont celles capables de résumer leur stratégie en quelques mots.

Vous avez aussi été parmi les pionniers de la création de sites internet ?

PB Au début des années 1990, après avoir vendu notre logiciel de téléchar-gement d’informations financières dans toute l’Europe, ce segment s’est fait happer par les fournisseurs d’accès. Ils pouvaient très bien se passer de notre service lorsque la bourse s’est digitalisée en 1994. À ce moment-là, nos réserves financières ont fondu. Il nous a fallu nous réinventer, nous orienter vers une autre activité.

MB Même si la Toile balbutiait, nous sen-tions quelle place cruciale Internet allait jouer dans tous les domaines. Une visite

1990Lancement de Marvel com-munications, spécialisée dans les logiciels d’information financière.

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Alumnist Portrait

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à l’InternetWorld de Boston en 1996 a été l’électrochoc de notre reconversion. Les plus grands, Amazon, Yahoo ! et d’autres, y présentaient les possibilités du Net. Cet univers infini nous fascinait et nous nous sommes lancés dans la création de sites web.

Avec le succès que l’on vous connaît. Parmi vos clients apparaissaient certains grands de l’économie suisse.

MB Effectivement, Peugeot Suisse, Nespresso et d’autres nous ont fait confiance. Le monde de l’entreprise sentait qu’Internet allait devenir incontournable. Toutefois, c’est notre rencontre avec Franklin Servan-Schreiber, responsable média du Comité inter-national olympique (CIO), qui a été décisive dans ce tournant. Il nous a contactés par e-mail un soir, à 22 heures. À l’époque, on travaillait jour et nuit et on lui a répondu dans la foulée en lui proposant une rencontre le lendemain. L’entente a été immédiate avec cet ingé-nieur qui nous a fait confiance en nous demandant la refonte des sites du CIO.

PB Au milieu des années 1990, suite à plusieurs scandales, l’organisation devait consolider son image. Avec son aura planétaire, Internet apparaissait comme le réseau idéal pour booster la commu-nication du Comité. Pour nous, le défi était énorme et palpitant. Décrocher ce contrat à 3,5 millions de dollars nous a permis de rebondir. En parallèle, l’aventure Swissquote continuait : l’idée de lancer un service de courtage en ligne restait notre objectif.

La croissance de Swissquote est quasi constante. Comment expliquer cette réussite ?

MB Tous nos exercices enregistrent une croissance depuis 2003. Avec une pro-gression de 25 % par rapport à 2016, le chiffre d’affaires 2017 approche CHF 118 millions pour un bénéfice de CHF 39,2 millions. Pour 2018, nous tablons sur une croissance de 10 %.

Au-delà de ces chiffres, nous devons notre réussite à une succession de rencontres fortuites qui ont, toutes, eu de l’importance dans notre dévelop-pement. Souvent, il nous est arrivé de rencontrer une personne, de discuter d’un projet et de dire : « Go, on y va ! » S’appuyer sur les banques existantes, établir les bons partenariats et travailler avec une équipe compétente sont aussi quelques-unes des clefs du succès de notre entreprise.

PB Depuis sa création, notre plateforme a sans cesse été améliorée. Nous évoluons avec et dans un créneau qui se révo lu-tionne et se démocratise en permanence. En tant qu’ingénieurs, nous automati-sons et digitalisons tout ce qui peut l’être afin de minimiser les coûts. De bonnes intuitions, une créativité et une inno-vation constantes pour proposer des services à un prix très compétitif sont

le secret de notre réussite. Elle passe aussi par l’écoute de notre clientèle et des besoins de cette nouvelle génération de consommateurs hyperconnectée. La banque via internet , c’est devenu un réflexe pour eux.

Cette réussite vous a conduits à vous développer à l’international et à acquérir d’autres sociétés.

MB Comme la Suisse est un petit pays, se développer à l’étranger est indispensable. Aujourd’hui, nous avons des bureaux à

Malte, Londres, Dubaï et Hong Kong. Ces entités nous ouvrent l’accès aux principaux marchés mondiaux, tout en diversifiant et en élargissant la base de notre clientèle. En faisant l’acquisition d’autres sociétés, comme Advanced Currency Market (ACM) en 2010 ou MIG Bank en 2013, nous avons étoffé notre offre de services, notamment sur le marché des devises. Plus récemment, des partenariats avec des banques suisses nous ont donné accès à des produits ban-caires dérivés et aux hypothèques.

Paolo BuzziFondateur et CTO de Swissquote

« Les entreprises qui réussissent sont celles capables de résumer leur stratégie en quelques mots. »

Paolo Buzzi

• Né en Tunisie en 1961. Établi dans le canton de Vaud.

• Suisse alémanique d’origine, Markus de son vrai prénom, passe son enfance et son adolescence en Tunisie et au Maroc avant de rentrer en Suisse pour ses études.

• Ingénieur en Génie Électrique diplômé de l’EPFL en 1987.

• Membre du Conseil des EPF depuis 2017.

• Passionné d’aviation, il est titulaire d’une licence de pilotage.

Marc BürkiFondateur et CEO de Swissquote

• Tessinois né à Bâle en 1961. Établi dans le canton de Vaud.

• Paolo passe son enfance en Suisse romande.

• Ingénieur Microtechnique diplômé de l’EPFL en 1988.

• Membre du Conseil stratégique de l’EPFL.

• Passionné d’aviation, il est titulaire d’une licence de pilotage décrochée avec Marc dans le Missouri.

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Alumnist Portrait

Page 20: PORTRAIT Swissquote, une success story made in EPFL...Le magazine des diplômés de l’EPFL PORTRAIT Swissquote, une success story made in EPFL Hiver 2018-2019 No 9 Apprendre aux

Portrait

PB En parallèle à ce développement géographique, nous testons aussi conti-nuellement de nouveaux outils plus per-formants ou de nouveaux services. Cette avancée technologique est notre marque de fabrique : elle nous distingue de notre concurrence et nous permet d’avoir toujours une longueur d’avance.

Justement, quelles sont vos dernières innovations et comment imaginez-vous la fintech de demain ?

MB Nous sommes déjà dans la fintech de demain. Depuis juillet 2017, nos clients peuvent investir dans les cryptomonnaies et les négocier contre de l’euro ou du dollar en utilisant leur compte de trading. En plus du bitcoin, ils ont accès au bitcoin cash, à l’ether, au litecoin et au ripple, soit les cinq monnaies virtuelles les plus courtisées du marché. Pour les globe-trotteurs, nous venons aussi de lancer une carte de crédit multidevise qui donne accès à 12 monnaies, sans frais. Depuis fin octobre, nous proposons des jetons numériques émis par la startup LakeDiamond. En achetant ces « tokens » les investisseurs acquièrent du temps de travail des machines de cette société productrice de diamants high tech.

Dans votre success story, avez-vous connu des moments difficiles ?

PB Bien sûr. Mais nous en avons tiré de précieuses leçons. Outre le clash financier de 2008, notre société a eu une crise de croissance au tout début des années 2000. Boostés par le succès, nous avions grandi trop vite et notre chiffre d’affaires n’avait pas suivi. En 2001, une restructuration a fait passer le nombre d’employés de 180 à 80 personnes. Aujourd’hui, nous sommes plus de 600 collaborateurs.

Vous êtes tous deux ingénieurs EPFL. Quelles qualités et valeurs vous ont apportées vos études ?

MB L’envie d’entreprendre ! À la fin de notre formation d’ingénieur, dans le milieu des années 1980, nous n’avions aucun doute sur le fait de vouloir créer notre entreprise. En plus d’un enseignement technique et généraliste, l’EPFL donne cette motivation, cette envie d’innover et de se lancer dans l’entrepreneuriat.

PB À l’époque, nous étions de grands rêveurs ! Avant d’avoir notre société, nous voulions voyager et travailler dans de grandes entreprises. Marc Bürki est parti en Hollande comme ingénieur au

Centre européen de technologie spatiale. Moi, je me suis lancé dans le dévelop-pement de logiciels dans une entreprise de la Silicon Valley. Malgré la distance, le projet de monter notre société a mûri. Si bien que lorsque je suis rentré des États-Unis en 1990, j’ai directement posé mes valises dans les bureaux - enfin le hangar repeint par nos soins- de Marvel Communications.

Quels liens entretenez-vous avec l’EPFL ?

MB Nous sommes toujours restés très proches de l’École. Certains domaines de recherche dans lesquels les laboratoires de l’EPFL s’engagent sont très importants pour notre développement. En outre, notre expérience et le comportement de nos clients sont des sujets d’étude intéressants pour les étudiants de l’École.

PB En plus des doctorants ou des projets de stages, nous embauchons de nom-breux ingénieurs sortis de l’EPFL. Sur les 200 ingénieurs employés par Swissquote en ce moment, une quarantaine est issue de l’École. Se tromper de candidat lors d’un recrutement est coûteux dans la mesure où il nous faut deux ans pour rentabiliser la formation d’un ingénieur. L’enseignement dispensé par l’EPFL nous donne certaines garanties : quelqu’un qui sort de l’École dispose d’un savoir solide, sait apprendre et où trouver l’information pour innover.

Qui sont Marc Bürki et Paolo Buzzi aujourd’hui ? Des ingénieurs ou des banquiers ?

PB Un peu les deux ! Dans les réunions, les banques cantonales se trouvent souvent d’un côté de la table et les banques privées de l’autre. Comme personne ne sait trop où nous mettre, on nous place au milieu.

MB Nous avons mis beaucoup de temps à nous faire accepter par le monde de la banque. Aujourd’hui, c’est l’inverse ! Avec la digitalisation et la place privilé-giée des ingénieurs dans la finance, les banquiers nous demandent fréquem-ment des conseils.

Malgré les années, votre amitié semble intacte. Travailler en duo n’a pas altéré vos liens ?

PB Non, au contraire. Marc est devenu comme un frère pour moi. Nous adorons partager nos réflexions, établir de nou-veaux projets ou challenges. Bref, nous continuons à rêver de changer le monde.

2002Rachat de Consors SA (Suisse).

2003Premier exercice bénéficiaire. Swissquote compte près de 35 000 clients online.Adhésion à l’Association suisse des banquiers.

2008Malgré la crise financière, Swissquote attire des investisseurs.

2009Création d’une chaire de finance quantitative à l’EPFL.

2010Acquisition de Advanced Currency Markets (ACM), traders de devises.Lancement de Robo-Advisory.

2011Lancement d’un service d’hypothèque en ligne.

2012Création de Swiss DOTS, une plateforme de produits bancaires dérivés.

2013Acquisition de MIG Bank et accès au marché international des devises.

2015Lancement de Themes Trading pour optimiser les investissements dans les fintech.Partenariat avec l’équipe de football Manchester United.

2017Première banque en Europe à fournir du trading dans les cryptomonnaies.

2018Rachat de la banque luxembourgeoise Internaxx. Les clients de Swissquote ont accès aux ICO’s.

« Depuis le lancement de Swissquote en 1997, l’innovation s’inscrit dans notre ADN. »

Marc Bürki

2014Partenariat stratégique avec PostFinance.

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Cécile Grometto (IN’12)Software Architect

« Je suis d’origine japonaise et Internet me permet de garder le contact avec ma famille. Ce lien est si important pour moi que j’ai cherché à comprendre comment ce réseau, et plus généralement l’informatique, fonc-tionne. Je me suis donc inscrite en section Informatique à l’EPFL en 2006.

L’École nous a surtout appris à apprendre, à comprendre ce que l’on fait et pourquoi on le fait. Ces capacités peuvent ensuite être appliquées dans tous les domaines, même ceux qui n’ont pas de liens directs avec la formation initiale. Comme la finance, dont je n’avais aucune connaissance avant de travailler chez Swissquote.

Cette notion de compréhension et d’analyse, je la trouve dans mon travail au sein de l’équipe Financial Data du département Pro duct Development. Nous analysons les aspects techniques des projets et fournissons des librairies de logiciels nécessaires aux autres équipes. Au quotidien, nous avons la liberté de réfléchir sur chacune de nos actions et d’intervenir sur les projets en cours.

L’esprit famille de Swissquote s’observe tous les jours, que ce soit dans l’entraide ou lors d’événements organisés par l’entre-prise. Comme chaque mois de septembre lorsque le management présente la situation de la société, puis invite tous les employés à un repas. »

Raphaël Marthe (MT’02)Head Securities Trading Platform

« C’est chez Swissquote que j’ai grandi ! J’avais peu d’expérience du monde profes-sionnel avant d’arriver dans l’entreprise : elle me donne la possibilité de me former et de me perfectionner. J’évolue dans une banque différente des autres sur bien des aspects. Ici, il n’y a pas de code vestimentaire, tout le monde est décontracté et les bureaux sont ouverts. Ce fonctionnement permet aux col-laborateurs de se rencontrer et rend l’équipe de direction très accessible.

L’ouverture se retrouve aussi dans notre manière de travailler au quotidien. En gérant la maintenance évolutive des plateformes de trading, nous sommes amenés à trouver des solutions logicielles élégantes pour opti-miser nos services auprès de la clientèle. Si un collaborateur a une idée ou une volonté de développer des solutions, Swissquote lui laisse un champ d’action.

Cette liberté de faire nous pousse à nous dé-passer. Un peu comme pendant mon cursus en microtechnique à l’EPFL : les professeurs nous y ont transmis la soif d’apprendre en nous challengeant en permanence. »

Marius Konwicki (IN’03)Trading Platforms Manager

« Je me suis toujours demandé comment une longue suite de 1 et de 0 pouvait générer toutes les applications complexes que l’on connaît. Pour comprendre, je suis entré en section informatique à l’EPFL en 1998. L’École m’a appris à aborder des problèmes complexes pour les résoudre.

Arrivé chez Swissquote en 2008, j’ai décou-vert la liberté de créer. J’apprécie cet univers professionnel un peu startup : chaque jour, il faut résoudre des problèmes complexes en appliquant ses connaissances du business, son savoir technique et sa logique. Loin des codes d’une banque traditionnelle, Swissquote cultive la convivialité et l’esprit familial. D’emblée, le tutoiement s’impose entre les collaborateurs. Ces valeurs nous permettent de travailler dans une ambiance détendue, typique des sociétés actives dans la fintech. Les employés peuvent profiter de nombreux espaces d’échanges tels que le pub de notre cafétéria ouvert quotidiennement, même en soirée, la terrasse équipée d’un barbecue, ou encore une salle de fitness à quelques centaines de mètres. »

Des alumni chez SwissquotePar Tiago Pires

MB Nous avons conservé cette grande amitié qui nous liait déjà quand nous étions étudiants. Depuis vingt-huit ans, nous partageons toujours le même bureau, ce qui est essentiel pour garder le lien fort qui nous a permis de créer cette belle entreprise.

Quels sont vos conseils aux alumni qui sortent de l’EPFL aujourd’hui ?

MB L’intuition et l’innovation sont primo rdiales dans le domaine de la finance. Pour être innovant, il faut rester modeste. Il faut savoir écouter les jeunes qui arrivent, se servir de leurs idées pour capter les tendances de demain et avoir toujours un coup d’avance.

PB Il faut oser entreprendre. Quand on est jeune, le risque pris en se lançant en vaut la peine. À travers l’innovation et un regard nouveau nous réussissons à créer de la valeur et à nous différencier des autres. L’EPFL nous inculque les bonnes bases pour y arriver. ||

Marc Bürki (à gauche) et Paolo Buzzi se sont rencontrés lors de leurs études à l’EPFL. Ces deux ingénieurs travaillent ensemble depuis 1990 et ont fondé Swissquote en 1997.

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Alumni Awards 2018 : Pauline Baumgartner-Harris et Déborah Heintze récompenséesChaque année, la Magistrale est l’occasion de distinguer des diplômés aux parcours inspirants. Les Alumni Awards 2018 ont récompensé Pauline Baumgartner-Harris

(CH’97) et Déborah Heintze (SV’12), deux alumnae aux carrières exemplaires dans l’industrie et l’entrepreneuriat, avec pour trait d’union leur passion et leur exigence.

Texte :Arnaud Aubelle

Photos :Thierry Parel

Portrait

PAULINE BAUMGARTNER-HARRISCH’97

En recevant l’Alumni Award qui lui était décerné lors de la Magistrale 2018, le 6 octobre dernier, Pauline Baumgartner-Harris déclarait sa fierté d’être distinguée par une École qui a su se réinventer au fil des années. Cette capacité d’adaptation est préci-sément l’un des marqueurs forts de sa propre carrière, elle qui obtient son diplôme de European Patent Attorney dès 2002, cinq ans seulement après celui d’ingénieure EPFL. Lorsqu’elle décroche ce second titre, son profil à la jonction de la chimie et du droit s’inscrit parfaitement dans l’activité de Firmenich, où elle travaille depuis 1998.

Sa curiosité naturelle l’amène à étendre son champ d’action. Elle rejoint l’équipe business development de la division arômes, un poste au croisement du marketing, de la vente et de l’innovation qui lui per-met de mieux appréhender les enjeux commerciaux. En 2008, son souhait de revenir à la propriété intel-lectuelle la pousse à rejoindre Nestlé au siège à Vevey, dans l’environnement très concurrentiel des glaces.

C’est en 2013 que Firmenich, dont la section légale a intégré le groupe chargé des brevets, pense à elle pour supporter la division parfumerie. Son savoir-faire et sa connaissance des enjeux commerciaux lui permettent de mener au mieux sa mission dans un contexte grandissant d’ « open innovation », qui se base sur des partenariats avec des institutions acadé-miques – dont l’EPFL – ainsi qu’avec des entreprises clientes. Cette expérience réussie amène Firmenich à lui offrir le poste clé de vice-présidente pour la propriété intellectuelle en 2016. Dans cette fonction, elle met désormais en place sa vision stratégique avec une ambition : valoriser au mieux l’innovation à travers la propriété intellectuelle.

Lors de la Magistrale 2018, devant les 1043 nouveaux diplômés de l’École (voir p.8), elle a tenu à souligner l’importance des études que ces alumni venaient d’achever. « Avec ce diplôme, vous avez entre les mains un objet d’une immense valeur. Il peut vous ouvrir les portes d’un nombre incroyable de carrières professionnelles », soulignait-elle. Fière de ses études, au même titre que son père lui aussi diplômé de l’École, elle concluait dans un sourire : « J’espère que mes enfants auront un jour la chance d’être à votre place. »

DATES CLÉS

1997 Diplôme EPFL en Chimie

1998 Arrivée chez Firmenich

2002 Diplôme de European Patent Attorney

2008 Rejoint Nestlé

2013 Retour chez Firmenich

2016 Nommée vice-présidente pour la propriété intellectuelle

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DÉBORAH HEINTZE SV’12

« L’entrepreneuriat représente une source constante de défis », expliquait Déborah Heintze lors de la Magistrale 2018. Une affirmation forte venant de celle qui est la cofondatrice et directrice de l’ex-ploitation (COO) de Lunaphore et dont le poste recoupe précisément un grand nombre de respon-sabilités : réglementation, opérations, marketing, développement commercial ainsi que la gestion d’une équipe de 25 personnes.

En 2012, au terme de ses études à l’EPFL et après une année au Harvard-MIT Health Sciences and Technology Institute, Déborah Heintze a deux opportunités pour lancer sa carrière profession-nelle. La première pour un poste confortable et bien rémunéré au sein d’une grande entreprise internationale active dans le biomédical, et la seconde pour cofonder une startup qui n’offre alors aucune garantie de pérennité. Elle choisit la voie qui peut sembler la moins sûre, mais surtout celle qui correspond le plus à ses envies : c’est ainsi que débute l’aventure de Lunaphore.

L’ambition de l’entreprise ? Proposer ni plus ni moins qu’une révolution médicale en diminuant le temps de diagnostic des tissus cancéreux de plusieurs heures à quelques minutes, grâce à une nouvelle technologie microfluidique. Une tech-nique destinée à impacter aussi bien les contrôles de routine que ceux effectués durant les procédures chirurgicales, permettant ainsi de ne plus les interrompre dans l’attente d’un diagnostic et de fait d’en diminuer le nombre.

Cette technologie a mis Lunaphore sur le devant de la scène, notamment à l’occasion de sa récente levée de fonds de CHF 5,3 millions. Les récompenses se sont accumulées en 2018, aussi bien pour l’entreprise, qui est montée sur le podium du très observé Top 100 des startups suisses, que pour Déborah Heintze qui a eu l’honneur de figurer dans la liste des « 30 under 30 » suisses du magazine Forbes. Si elle est aujourd’hui sous les feux de la rampe, Déborah Heintze souligne l’importance du travail d’équipe dans le développement de Lunaphore, et met en avant les rôles cruciaux des deux autres cofondateurs de l’entreprise, Ata Tuna Ciftlik (PhD MT’13) et Diego Gabriel Dupouy (PhD MT’16), ainsi que celui des 25 collaborateurs de l’entreprise – une équipe en croissance constante.

Si de nombreuses étapes se profilent encore, en premier lieu desquelles la commercialisation des premiers dispositifs Lunaphore en 2019, le chemin parcouru par Déborah Heintze, six années seule-ment après l’obtention de son diplôme d’ingénieure EPFL, est d’ores et déjà une source d’inspiration pour tous les alumni. Et la preuve que si les décisions se prennent avec la tête, elles se prennent aussi avec le cœur. ||

DATES CLÉS

2011 Développement d’une plateforme microfluidique au sein du Harvard-MIT Health-Sciences and Technology Institute

2012 Diplôme EPFL en Sciences de la Vie

2014 Cofonde Lunaphore et prend la direction de l’exploitation (COO)

2018 Nommée parmi les « 30 under 30 » de Forbes. Lunaphore prend la 3e place du classement des startups suisses.

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Docteur Gab’s : le succès à la pressionPrécurseurs de l’engouement actuel pour les microbrasseries, Reto Engler (SIE’09) et ses cofondateurs donnaient naissance à Docteur Gab’s en 2001. Aujourd’hui, l’enseigne est devenue l’étendard des bières artisanales vaudoises. De la cuisine

des parents aux tables de toute la Suisse romande, retour sur une aventure placée sous le signe de la réussite.

Texte :Arnaud Aubelle

Photo :Thierry Parel

U n médecin sous forme de verre à pied équipé d’un réflecteur médical : les Romands sont

désormais familiers de ce logo décalé. De Satellite aux bars les plus populaires de Lausanne, Genève ou Neuchâtel, les bières Docteur Gab’s avec leur style authentique et amusant sont devenues des incontournables. Derrière ce succès inégalé dans le domaine des mousses romandes se trouve une histoire d’amitié : celle de Reto Engler, diplômé de l’EPFL en Science et Ingénierie de l’Environ-nement (SIE) en 2009, et de ses deux cofondateurs, David Paraskevopoulos et Gabriel Hasler.

DÉBUTS DANS UN GARAGEEn 2001, les trois amis encore gymna-siens n’ont pas seulement le goût de la bière : ils ont aussi une forte appétence pour l’entrepreneuriat et l’expérimen-tation. « Élaboration de la gamme, production, travail sur le marketing, embouteillage, livraison, … Nous fai-sions absolument tout nous-mêmes », se souvient Reto Engler.

Les premières bières se brassent dans la cuisine de parents perplexes mais bienveillants. Dès 2002, à l’image des startups à succès de la Silicon Valley, l’aventure se poursuit dans un garage : celui des parents de Reto qui accueillent les premières cuves et où le travail se fait soir et week-end.

Les premiers clients affluent. Pour répondre à la demande, la production augmente et les locaux devenus trop petits s’agrandissent. Les brasseurs déménagent de nouveau en 2004, cette fois dans un local à Épalinges. « Avec ce déménagement venaient de nouvelles obligations. Nous avions désormais un loyer, des dettes liées à l’acquisition du matériel de brassage, et donc de vraies obligations en termes de résultats com-merciaux. » Des impératifs peu habituels pour ceux qui viennent alors tout juste de commencer leurs études.

NICHE PORTEUSEReto Engler profite de ses années à l’EPFL pour faire découvrir ses productions à ses collègues de volée. Docteur Gab’s devient ainsi un incontournable des soupers de section et prend ses quartiers à Satellite. « Ce fut l’un des premiers bars à proposer nos bières. Aujourd’hui encore, il y a une tireuse sur place et nous y organisons régulièrement des dégustations. »

En 2010, au sortir de leurs études, Reto Engler et les cofondateurs de Docteur Gab’s se donnent une année pour valider la viabilité de leur activité. Ils poursuivent le développement d’une gamme de bières authentiques et de caractère. Un choix stratégique qui s’avérera pertinent sur un marché aujourd’hui dominé par des géants, mais sur lequel ce sont bien les microbrasseries qui présentent la plus forte croissance.

Les trois cofondateurs suivent un programme de coaching et obtiennent leurs premiers financements privés, permettant ainsi de structurer l’entreprise et de planifier son développement à moyen terme. Preuve de la qualité du projet entrepreneurial, Docteur Gab’s remporte en 2012 le Prix Coup de Cœur PERL, habituellement réservé à des startups technologiques.

PRODUCTION LOCALE ET RESPONSABLELa répartition des rôles au sein de l’équipe se fait naturellement et Reto Engler met sa formation d’ingénieur à profit en prenant la direction de la pro-duction. De manière moins attendue, c’est aussi lui qui dirige le marketing et la communication de l’entreprise. « Dès le départ, j’ai beaucoup travaillé sur le logo, les slogans, l’image de la marque et les valeurs positives que nous souhaitions véhiculer. Cet aspect me plaît : montrer qu’au-delà de nos pro-duits, il y a aussi une identité forte. »

Le souci d’authenticité qui fait l’identité de la marque se retrouve dans les

méthodes de production. En utilisant aussi souvent que possible des produits locaux, par exemple des bouteilles provenant de la verrerie de Saint-Prex, Docteur Gab’s affiche son attachement à ses origines. « Par ailleurs, nous intégrons au maximum une dimension responsable à nos processus de pro-duction. Nous confions les résidus de production à un agriculteur local pour sa méthanisa tion. Il produit ainsi de l’électricité que nous utilisons en retour à l’usine. » Les étudiants en SIE de l’EPFL viennent d’ailleurs chaque année visiter l’usine dans le cadre de leurs cours d’écologie industrielle.

La société enregistre aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de près de 10 millions de francs et sa stratégie s’oriente vers une certaine diversification. D’abord en développant une bière blonde, la Swaf, plus légère que les productions historiques de la marque et à même de concurrencer les mastodontes du marché tels que Heineken ou Carlsberg. Ensuite en s’ouvrant à de nouveaux produits, comme le cidre, conçu lui aussi dans un esprit local avec des pommes vaudoises et valaisannes. L’entreprise s’est également ouverte à la distribution en grande surface et s’attaque au marché suisse alémanique en s’appuyant sur sa solide implantation en Suisse romande.

Mais Docteur Gab’s reste avant tout fidèle à son identité et à son credo de départ : entretenir une relation de proximité avec les amateurs de la marque. « Le premier bar Docteur Gab’s vient d’ailleurs d’ouvrir rue de Bourg à Lausanne », sourit Reto Engler. L’occasion pour les amateurs de passer un bon moment et de rendre visite à cette remarquable réussite romande. ||

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Page 25: PORTRAIT Swissquote, une success story made in EPFL...Le magazine des diplômés de l’EPFL PORTRAIT Swissquote, une success story made in EPFL Hiver 2018-2019 No 9 Apprendre aux

« En utilisant des produits locaux, Docteur Gab’s affiche son attachement à ses origines et se veut responsable. »

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APPRENDRE AUX MACHINES

À APPRENDREEncore largement empirique, le « machine

learning » change en profondeur les règles du jeu social. Un développement

vertigineux, qui touche toutes les activités humaines.

O ù est Charlie ? Les enfants connaissent bien ce personnage au pull rouge et blanc. Ils s’échinent

à le retrouver le plus rapidement possible dans des illustrations surchargées met-tant en scène des foules bigarrées. Quel que soit le score humain, il y a de sérieuses chances pour que There’s Waldo, le robot conçu par l’agence américaine Redpepper, fasse mieux qu’eux. En 4,45 secondes, l’ordinateur doté d’une webcam, d’un bras articulé et d’un solide entraînement à la reconnaissance d’images trouve Charlie.

Loin d’être anecdotique, cet exemple rappelle que les applications les plus célèbres du machine learning concernent

d’abord le jeu. Toutefois, depuis que l’ordinateur Deep Blue a battu Garry Kasparov aux échecs en 1997, les utilisa-tions possibles de cette technologie ont largement évolué. Sur le Web, Facebook entraîne ses algorithmes à identifier les fausses informations pour réduire le nombre de personnes exposées aux fake news. En Californie, des océano-graphes de la Scripps Institution of Oceanography exploitent le machine learning pour analyser quelque 52 millions de bruits de dents émis par des cétacés et mieux suivre l’évolution de leurs popu-lations dans les océans. Partout, des systèmes informatiques réalisent des mis-sions et tâches encore improbables hier.

SE RAPPROCHER DE L’INTELLIGENCE HUMAINEMachine learning, intelligence artificielle, ces deux dénominations restent souvent floues et utilisées indistinctement. « L’un est le moyen, l’autre la conséquence, schématise Marcel Salathé, professeur au laboratoire d’épidémiologie numérique et créateur de l’EPFL Extension School. Le machine learning est le processus qui développe l’intelligence artificielle. » Concrètement, il désigne la conception de programmes qui permettent à un système d’apprendre à réaliser des tâches d’identification, de classification, de prédiction de mouvements et autres, sans intervention humaine.

Texte :Jean-Christophe Piot

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Alumnist Techno

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Techno

« Le plus révolutionnaire, c’est que nous ne savons pas encore vraiment comment ça marche ! »Marcel Salathé

Trois grandes techniques se distinguent. Avec la première, l’apprentissage par renforcement, la machine apprend au fil du temps à reconnaître les bonnes décisions et à les reproduire. La deuxième technique, l’apprentissage supervisé, implique une intervention humaine : pour apprendre à un logiciel à différencier un chat d’un chien ou d’une fourchette, on lui montre des millions d’images de chats, étiquetées comme telles. Enfin, l’apprentissage non supervisé – le plus complexe – va plus loin : cette fois, per-sonne n’indique au système la nature des données qui lui sont fournies. C’est celui qui se rapproche le plus d’une intelligence vivante, confrontée à un monde dont elle découvre progressive-ment les grandes règles. Reste que du machine learning à l’intelligence artifi-cielle des univers de science-fiction, il y a un monde. « Se comporter intelli-gemment dans la réalité, c’est un peu plus complexe que de distinguer des images de chats et de chiens », estime Martin Jaggi, enseignant-chercheur au sein du Laboratoire d’apprentissage automatique et d’optimisation de l’EPFL.

Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle révolution technologique ? Oui et non, tempère Martin Jaggi. « Nous assistons indéniablement à des avancées impres-sionnantes dans le domaine du machine learning. Mais inutile de céder à la tenta-tion sensationnaliste : nous sommes loin de comprendre pourquoi et comment fonctionne cette technologie. » Une mé connaissance qui intrigue Marcel Salathé : « Le plus révolutionnaire, c’est justement que nous ne savons pas encore vraiment comment ça marche ! »

AIDER LA PRISE DE DÉCISION DES COLLECTIVITÉSGrâce au savoir-faire accumulé par l’EPFL, les anciens élèves de l’École participent à une amélioration globale des per-formances de multinationales comme Amazon, Cisco, Google ou Uber. Chez Swisscom, ils aident les collectivités locales à se saisir plus efficacement des enjeux de mobilité grâce aux données

de ses abonnés. Rien de plus simple dans le principe selon Mohamed Kafsi (PhD SC’15), data scientist dans l’équipe Mobility Insights de l’opérateur. « En repérant les interactions entre les télé-phones et les antennes-relais, on tire des informations sur le flux des personnes en déplacement à un moment et dans un espace donnés. On comprend ainsi d’où ils viennent, où ils vont et par quel moyen. » Concrètement, l’algorithme actuellement testé dans plusieurs villes, dont Genève et Montreux, apprend à distinguer les passagers d’un train de ceux qui roulent en voiture.

Pour les élus, les enjeux sont importants. « Jusqu’ici, les flux se mesurent à partir de questionnaires adressés aux voya-geurs. Mais l’échantillon est réduit et ces études coûteuses. La solution Swisscom permet d’élargir le champ de l’enquête. À moindre coût, on arrive à des résultats plus fidèles et plus dynamiques. » Dans les transports, la méthode est idéale pour aider les autorités à prendre les bonnes décisions. Comme celle de fermer une rue, d’en changer le sens, de cons-truire un tunnel ou bien d’augmenter le cadencement sur une ligne ferroviaire.

RECONNAÎTRE UN GRAIN DE RIZAu-delà des géants du digital, l’EPFL porte depuis des années un message important : le machine learning ne concerne pas uniquement les GAFA. « L’associer au seul big data est une

L’EPFL ET GOOGLE, DES PARTENAIRES PRIVILÉGIÉS

En avril 2018, l’EPFL et Google ont signé le Master Sponsored Research Agreement (MSRA), un accord-cadre de recherche devant faciliter le lancement de projets communs. « En dehors des États-Unis, notre plus grand centre d’ingénierie est en Suisse, avance Olivier Bousquet, res-ponsable du Département de machine learning au sein de Google Research à Zurich. L’EPFL emploie quelques-uns des meilleurs

scientifiques mondiaux dans des domaines qui nous intéressent également. »

Le géant de Mountain View et l’École n’en sont pas à leur première collaboration. Depuis 2010, plus de 30 initiatives croisées ont vu le jour, notamment dans le domaine du machine learning. Le MSRA offre sim-plement un cadre mieux adapté à certains projets. « Dans le cas des recherches sponsorisées, une entente de propriété intellectuelle particulière est nécessaire », explique Olivier Bousquet.

Concrètement, ces initiatives communes s’appuient sur les points forts de l’École : optimisation des algorithmes d’apprentissage,

architectures informatiques innovantes, vi-sion artificielle, … L’EPFL et Google défi nissent ensemble les contours et les objectifs de chaque projet. Recherches et expérimenta-tions peuvent ensuite être menées à l’EPFL, chez Google, ou les deux. « Travailler avec Google permet de mettre en valeur nos travaux publiés lors de conférences ou dans des revues scientifiques. Ensuite, nous pouvons en tirer des solutions concrètes, capables de répondre aux enjeux actuels », fait savoir James Larus, doyen de la faculté Informatique et communications (IC) de l’EPFL. Ces projets peuvent également déboucher sur la mise au point de logiciels libres ou la mise en ligne de bases de données ouvertes.

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Neural ConceptDeep learning et mécanique des fluides

Voitures, avions, éoliennes, … La forme d’une aile, d’un fuselage ou d’une carros-serie résulte de savants calculs destinés à faciliter l’écoulement de l’air. Pour y parvenir, les industriels procèdent à une série de tests longs et coûteux, surtout lorsque chaque modification nécessite de nouveaux essais.

D’où le projet de Pierre Baqué (PhD IN’18). Au lendemain de son doctorat, il fonde la startup Neural Concept avec deux amis. Son idée : « Utiliser le deep learning pour définir la forme la plus aérodynamique d’un objet. Pour ça, nous entraînons notre algorithme en partant de plusieurs milliers de formes existantes et de simulations déjà étudiées ». Non seulement la solution permet de réaliser en quelques fractions de seconde, un test qui prendrait une journée en soufflerie, mais elle est plus performante avec des formes 5 % à 20 % plus aérodynamiques. Après avoir testé son algorithme sur le carénage d’un vélo aéro-dynamique, Neural Concept travaille avec les secteurs automobile et aéronautique pour valider les applications industrielles de son concept. Tout en continuant de faire avancer la recherche fondamentale avec les laboratoires de l’EPFL.

L2FFaire sortir le machine learning de l’empirisme

Spin-off du département de mathématiques de l’EPFL, L2F affiche de solides ambitions en matière de machine learning et plus précisément d’analyse prédictive. « Nous voulons donner de la solidité et de la robustesse à ce domaine qui reste encore largement empirique. En mettant la topo-logie algébrique au service de l’analyse prédictive, nous pouvons améliorer les pro-cessus d’apprentissage et créer des outils plus performants, capables de déboucher sur de meilleurs processus décisionnels », expliquent Martin Nicoletti (Ba PH’15) et Maxime Gabella (PH’07), respectivement CTO et directeur de la recherche mathé-matique de la startup.

Le nombre de secteurs concernés est vaste : finance, banque, assurance, logistique, consommation d’énergie, … Lancée en octobre 2017, L2F emploie déjà une vingtaine de salariés dont un tiers se consacre à la recherche fondamentale, en lien avec le département de mathématiques de l’EPFL. Le reste de l’équipe travaille de ma-nière très personnalisée avec plusieurs so-ciétés basées en Suisse et à l’international. « Nous ne proposons pas invariablement le même software généraliste, renseigne Martin Nicoletti. Nous développons des produits spécialisés puissants, adaptés aux données, aux besoins et aux objectifs de chaque partenaire. » Un consulting haute couture déjà reconnu : en septembre 2017, les fondateurs de L2F ont remporté haut la main une compétition d’analyse prédictive et de modélisation organisée par la plateforme Kaggle, parmi 1200 participants venus des plus grandes firmes mondiales. Autofinancée, la startup s’apprête à lever 5 millions de francs auprès de partenaires locaux pour poursuivre son développement.

3 STARTUPS QUI CONCRÉTISENT LE MACHINE LEARNING

Picterra

L’intelligence artificielle dans l’imagerie aérienne et satellite

Le succès des Drone Days organisés en août 2018 à l'EPFL l’a confirmé : la Suisse fait figure d’eldorado des drones, avec quelque 3000 emplois créés en quelques années, dans 80 entreprises, dont Picterra. Cofondée en 2016 par un ancien de l’EPFL, Frank de Morsier (PhD EL’14) qui en est aujourd’hui le CTO, la jeune pousse basée à l’Innovation Park compte déjà six salariés.

Son but : utiliser l’intelligence artificielle pour analyser et interpréter des images aériennes. Destinée aux particuliers comme aux professionnels, Picterra peut soit exploiter des images de satellites comme celles du réseau européen public Sentinelle, soit analyser des prises de vue fournies par ses utilisateurs, typiquement par drones. Cette solution repose sur Smart Focus, un panel d’outils dédiés qu’a conçu Frank de Morsier. Après avoir appris à reconnaître les objets qu’on lui demande de repérer (bâtiment, végétation…), Smart Focus suit leur évolution dans le temps et dans l’espace. « D’autres plateformes équivalentes existent, mais Picterra est la seule permettant à chaque utilisateur de construire sa propre solution et de l’enrichir, explique Frank de Morsier. Chaque usager construit ses propres détecteurs de formes et les applique à ses clichés. Cette expertise nourrit petit à petit Smart Focus et le rend de plus en plus performant. » Les applications sont infinies : agriculture, défense, trafic routier, logistique, aména-gement du territoire, … Après avoir réuni les premiers investisseurs, Picterra prévoit un deuxième tour de table courant 2019 pour poursuivre son développement.

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erreur », insiste Olivier Verscheure (PhD SC’99), directeur du Swiss Data Science Center (SDSC) basé à Lausanne et Zurich. Lui préfère parler de smart data : « On peut parfaitement faire du machine learning sur des bases de données restreintes, du moment qu’elles sont qualifiées correctement. »

En parallèle du travail que mène l’École avec des géants comme Google, le SDSC s’intéresse précisément aux entreprises dont l’activité n’est pas directement liée au digital. Le centre se tourne expres-sément vers ces sociétés qui voient le numérique bouleverser leur activité et craignent de rater ce tournant majeur. « 90 % des entreprises avec lesquelles nous travaillons relèvent de l’économie traditionnelle. Elles sentent bien qu’elles doivent apprendre à gérer et à exploiter les données qu’elles ont accumulées, mais ne savent pas comment procéder », explique Olivier Verscheure.

Multidisciplinaire avec ses 25 chercheurs venus des quatre coins du monde, le SDSC les aide à capitaliser leur expertise métier et l’expérience accumulée pour réussir leur transition numérique. « Ce vécu doit gouverner un processus de machine learning appliqué à leur activité et capable d’optimiser leur fonctionnement », considère Olivier Verscheure qui cite l’exemple du travail réalisé avec le groupe agroalimentaire Bühler. L’algorithme développé avec le SDSC a permis aux clients de l’entreprise saint-galloise d’améliorer la détection d’éléments indésirables sur les machines de tri du riz, du café ou des céréales. Lancé début 2017, le processus d’apprentissage a consisté à analyser la masse de données tirées du passage devant les caméras de millions de grains. L’échantillon test a permis d’augmenter de 20 % les performances de la machine tout en divisant le volume

À TORONTO, LA VOITURE AUTONOME DEVIENT UNE RÉALITÉUber a ouvert l’an dernier l’Advanced Technologies Group, un centre qui doit rendre la conduite auto-matisée plus sûre en se servant du machine learning. Il est dirigé par Raquel Urtasun (PhD IN’06), profes-seure à l’Université de Toronto. Interview.

Quelle est l’utilité du machine learning dans le développement de la conduite autonome ?

Raquel Urtasun - Une voiture sans chauffeur doit évaluer en permanence une multitude de paramètres afin d’identifier l’espace libre où elle peut se déplacer, les types de véhicules qui l’entourent, leurs com-portements, … En se cantonnant aux technologies traditionnelles, il est impossible qu’une voiture sans chauffeur réagisse correctement aux évo lutions de son environnement. Or, la sécurité est notre préoccupation première en matière de voitures auto-nomes. Pour apprendre aux véhicules à comprendre et résoudre la série de problèmes afin de se déplacer sans risques, il est plus simple d’avoir recours au deep learning.

Vous avez rejoint Uber en 2017. Quels sont les thèmes de vos recherches ?

Raquel Urtasun - L’équipe compte une quinzaine de chercheurs qui se concentrent sur trois grands sujets. Le premier concerne la perception, autrement dit la manière dont nos voitures « voient » leur environnement direct et identifient la signalisation, les panneaux, les obstacles et, bien sûr, les autres véhicules. Cette perception passe par l’analyse des données collectées par une quantité de capteurs embarqués : caméras, télédétection par radars, GPS, … Le deuxième thème de recherche touche l’analyse prédictive et permet d’anticiper de quelques secondes le comportement des piétons, animaux, camions, voitures ou autres acteurs proches du véhicule. Le troisième domaine, la plani-fication et le contrôle des déplacements, consiste à utiliser ces informations pour planifier, en toute sécurité, ce que la voiture doit faire ensuite. En parallèle, nous travaillons aussi sur des questions de localisation et de cartographie haute définition pour permettre aux véhicules de se situer exacte-ment dans leur environnement.

À quand la généralisation des voitures autonomes ?

Raquel Urtasun - Nous avons réalisé des progrès considérables en un an et demi. Toutefois, il faudra attendre encore quelques années avant qu’Uber dispose d’une véritable flotte de véhicules auto-nomes. Les délais seront encore plus longs pour voir des voitures sans chauffeur partout. Mais à terme, cette technologie aura le potentiel de changer la manière dont nous vivons en ville en réduisant les embouteillages et en facilitant les déplacements.

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MACHINE LEARNING DAYSIl aura fallu deux éditions seulement pour en faire un rendez-vous incontournable. Environ 500 parti cipants en 2017, 1200 en 2018, sans doute le double en janvier prochain : le succès des « Applied Machine Learning Days » lancés en 2017 par Marcel Salathé, Martin Jaggi et Robert West témoigne de l’intérêt toujours plus vif des chercheurs, des entreprises et du grand public pour les thématiques associées au machine learning. Au programme de la prochaine édition, quatre jours de débats, d’ateliers, de conférences et de rencontres. Côté speakers, une première star a déjà confirmé sa présence : Gary Kasparov, champion du monde d’échecs et adversaire malheureux de Deep Blue en 1997.

Du 26 au 29 janvier 2019, SwissTech Convention Center, EPFL Innovation Park.

www.appliedmldays.org

de déchets par trois. Un succès tel que Bühler devrait rapidement décliner le prin-cipe sur ses machines du monde entier.

IDENTIFIER LES PASSANTSSi le machine learning n’en est qu’à ses débuts, ses applications concrètes et créatives sont déjà visibles dans certains secteurs. Dans un concept store de supermarchés à Seattle (US), Amazon se passe de caissiers et confie leur travail à des caméras vidéo couplées à des algorithmes de vision artificielle pour détecter les achats des clients. Soutenu par des techniques de deep learning capables d’identifier humains et produits, ce système se passe des employés scannant les bons vieux codes-barres. Au Nouveau-Mexique, les chercheurs du Laboratoire national de Los Alamos utilisent le machine learning pour anti-ciper les tremblements de terre. D’autres utilisations génèrent des questions en termes de responsabilités sociétales et morales. Ainsi, en Chine d’ici à 2020, 420 millions de caméras couplées à des systèmes de reconnaissance faciale sur-veilleront les rues, gares et aéroports. Les autorités ne cachent pas leur objectif : faire de ce réseau un large système de contrôle social.

Autre domaine où le machine learning pourrait avancer à pas de géant : le jeu. « Beaucoup de questions sociétales peuvent être présentées à un ordinateur comme un jeu : dessiner une ville ou un réseau de transports, concevoir un système de santé, réagir à une catastrophe et la gérer, … Ce sont autant de situ-ations où l’intelligence artificielle pourra probablement nous aider en les ana-lysant de manière ludique », souligne Marcel Salathé. Pour le chercheur, des secteurs comme l’imagerie médicale ou l’interprétation de textes juridiques seront probablement bouleversés en profondeur. De quoi donner le vertige sur ce qu’il sera possible de faire d’ici 5 à 10 ans. ||

ÉTUDIER LE MACHINE LEARNINGÀ l’EPFL, le machine learning prend une part toujours plus importante dans le cursus d’étudiants très tôt sensibilisés à la culture numérique. « La plupart des sections abordent le sujet dès le bachelor. Avec 450 étudiants, les cours sur le Deep Learning, Statistical machine learning, Applied Data Analysis sont les plus suivis du campus. En master, notamment dans la section des data sciences, l’offre ne

cesse de se densifier », constate Martin Jaggi, enseignant-chercheur au sein du Laboratoire d’apprentissage automatique et d’optimisation de l’EPFL. Avec l’Extension School, l’École s’est lancée dans une aven-ture pédagogique plus large encore et ouvre ses cours à tous, sans diplôme pré-requis ou limite d’âge. Une part importante des enseignements dispensés touche au machine learning.

Côté recherche, l’EPFL travaille dans deux directions. Au sein du Département informatique et communication (IC), une vingtaine de laboratoires analysent

directement les processus de machine learning dans l’idée de dessiner de meilleurs algorithmes dans des domaines comme la vision artificielle, la reconnais-sance d’images, l’analyse textuelle et linguistique ou encore les réseaux neuro-naux. En parallèle, une dizaine de laboratoires appliquent ces outils à leurs propres champs de recherche. « Dans mon travail sur les systèmes de santé publique, le machine learning nous aide à répondre plus vite à des questions complexes », explique ainsi Marcel Salathé, créateur de l’EPFL Extension School.

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La Suisse, notre entreprise.

emploi.admin.ch

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De récents tests démontrent la viabilité du train futuriste Hyperloop. Le projet stimule la recherche et ouvre de nouvelles possibilités de mobilité.

Texte :Tiago Pires

E st-il possible de traverser la France du nord au sud en moins d’une heure ? Cet objectif est celui du train

futuriste Hyperloop. En 2013, l’entrepre-neur américain, né en Afrique du Sud, Elon Musk a imaginé ce moyen de trans-port. Dans ses rêves, son train atteint une vitesse de 1200 km/h et réduit les temps de trajet entre les grandes villes. Formé de capsules transportant des passagers ou des marchandises, il circule sur des coussins d’air.

Pris par d’autres projets, Elon Musk diffuse son idée en la résumant dans un white paper de 57 pages. Il laisse ainsi à d’autres le soin de réaliser son train futu-riste. Deux sociétés américaines s’inté-ressent alors au projet : Virgin Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies (HTT). En parallèle, de nombreuses universités participent au

développement des capsules. Toute cette activité peut-elle conduire au succès de ce train futuriste ?

UNE TECHNOLOGIE DE PLUS EN PLUS AVANCÉEFondée en 2013, HyperloopTT regroupe quelque 800 experts issus notamment de la NASA, de Boeing, Tesla et d’instituts de recherche du monde entier. Forte de ce soutien, la société intègre la licence Inductrack, une technologie basée sur la sustentation magnétique passive. Elle fonctionne grâce à des aimants incor porés aux capsules et aux rails, permettant de faire léviter le train. Pour la propulsion, les ingénieurs ont choisi un système électromagnétique et des batteries rechargeables intégrées. Ainsi équipée, la structure pourrait atteindre une vitesse maximale de 1223 km/h, selon la société californienne.

De son côté, Virgin Hyperloop One se concentre actuellement sur des essais de systèmes de propulsion et de lévita-tion. Comme l’explique Mario Paolone, professeur associé au Laboratoire des systèmes électriques distribués de l’EPFL, il faut en priorité combler l’espace entre la capsule transportant les voyageurs et les rails. « Est-ce qu’on va y mettre de l’air comprimé, du magnétisme ou de simples patins ? » Pour le chercheur, toute la question est là. Et elle se pose également dans le choix du système de propulsion. « Faut-il prendre un moteur Aerojet comme sur une fusée ou une propulsion électromagnétique ? »

Pour Gabriele Semino, responsable de l’équipe allemande Hyperloop WARR de l’Université technique de Munich (TUM), les derniers essais penchent plutôt vers un modèle électromagnétique. « Dans

1. LE PROJET PEUT FONCTIONNER

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Le prototype HyperloopTT prévu pour la gare d’Abu Dhabi pourrait devenir une réalité dans les deux prochaines années.

l’idée de base d’Elon Musk, Hyperloop se définit avec une technologie de lévitation par compression d’air », renseigne l’ingé-nieur. Mais sa réalisation est complexe, tout comme le fait d’avoir un environ-nement sans contact. « C’est pourquoi, aujourd’hui, la majorité des prototypes se tournent vers un système de propulsion et de lévitation électromagnétique. » Des innovations qui laissent Mario Paolone espérer la construction d’un prototype à taille réelle avec toute une infrastructure opérationnelle pour 2025.

ESSAIS PROMETTEURSDans le désert du Nevada, Virgin Hyperloop One a construit un long tube pour y tester la viabilité, la résistance et la vitesse de son train futuriste. En ce moment, la première locomotive, d’une longueur de 8,50 m, file à 309 km/h. « Il ne faut pas se focaliser sur la vitesse, explique Mario Paolone. Aller à 1200 km/h est déjà technologiquement possible. Mais pour le moment, il faut se concentrer sur l’accé-lération des capsules avec les passagers. Un être humain ne peut pas être propulsé dans un tube à une vitesse folle. » En marge de ces tests, Virgin Hyperloop One développe d’autres projets pilotes dans le monde. Un tracé devrait relier Dubaï à Abu Dhabi, un autre se déployer entre Bombay et Pune, en Inde.

En parallèle, le train développé par HyperloopTT se compose de capsules longues de 30 mètres pouvant accueillir

28 à 40 passagers. Pour « animer » le voyage, les hublots, réalisés par des en-treprises actives dans la réalité virtuelle délivrent des informations interactives ou des paysages. Selon la société, ce système est capable de faire voyager 164 000 passagers par jour et dans une seule rame. Pour tester son prototype d’ici à la fin de l’année, HyperloopTT construit actuellement une piste de 320 mètres à Toulouse. Une autre installation longue d’un kilomètre sera construite sur pylônes dans la foulée. Pour le développement de ses projets en Chine, la société vient de s’associer avec le groupe local Tongren Transportation & Tourism Investment. L’objectif est de réaliser une ligne commerciale de 10 kilomètres dans la province de Guizhou.

Afin d’accélérer le développement de prototypes fonctionnels et d’encourager l’innovation chez les étudiants, Virgin Hyperloop One s’est associée à SpaceX. Active dans le domaine spatial, cette entreprise dirigée par Elon Musk propose une série de compétitions qui mettent au défi les équipes universitaires (voir encadré p.95). Depuis 2017, ces concours créent l’engouement et contribuent aux améliorations technologiques des pods de l’Hyperloop. Assez pour aboutir à un nouveau mode de transport dans un ave-nir proche ? La question reste ouverte. ||

RETROUVEZ TECHNOLOGIST

Ce dossier Hyperloop est paru en anglais dans le magazine en ligne Technologist, qui publie des articles sur la recherche et l’innovation en Europe.

Après quatre ans en version imprimée, Technologist est passé à une version 100 % numérique et gratuite, accessible à l’adresse www.technologist.eu

L’EPFL est partenaire de Technologist depuis ses débuts en 2014 aux côtés des universités techniques de Munich (TUM), d’Eindhoven (TU/e) et du Danemark (DTU), ainsi que de Paris Polytechnique (L’X) depuis le printemps 2018.

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Q uand l’entrepreneur américain Elon Musk a présenté le concept de son train futuriste Hyperloop

en 2013, les critiques ne se sont pas fait attendre. Depuis, la sécurité et la cherté du service cristallisent les prin-cipaux reproches. Malgré les résultats prometteurs des premiers essais, les doutes quant à la faisabilité du projet Hyperloop persistent, toujours sur le plan de la sécurité mais aussi au niveau de son utilité.

TROP DE SENSATIONS ?Dans sa version finale, Hyperloop devrait atteindre une vitesse maximale de 1200 km/h. Les passagers d’au-jourd’hui sont habitués à des temps d’accélération de quelques secondes en avion. « Dans le train futuriste imaginé par Elon Musk, les forces d’extraction seraient beaucoup plus importantes », comme l’explique Alfred Rufer, profes-seur en Génie électrique et électronique à l’EPFL. Il a été impliqué dans le développement d’un projet semblable à celui de l’Hyperloop dans les années 1980 et 1990 en Suisse : Swissmetro, un train à sustentation magnétique souterrain dont l’idée a été abandonnée en 2009. « Pour monter à une vitesse de 1200 km/h, si on limite l’accélération à 1 m/s2, il faut une distance de 54 km. Le temps d’accélération durant lequel les passagers seraient sollicités durerait alors plus de cinq minutes, ce qui ne serait pas très confortable pour eux. »

LE DÉFI DU SOUS VIDELe principe de l’Hyperloop repose sur un train qui se déplace grâce à la sus-tentation magnétique dans un tube en acier quasiment sous vide. Pour relier Los Angeles à San Francisco – le trajet de référence proposé par Elon Musk lors de la présentation du projet en 2013 – il

faudrait 600 km de tubes montés sur pylônes. Si l’on considère que le tube aurait un diamètre d’au moins 2 m, le vide total représenterait un volume d’environ 2 millions de mètres cubes. En comparaison, la Space Power Facility de la NASA dans l’Ohio, la plus grande chambre sous vide du monde, possède un volume de 30 000 mètres cubes, soit 66 fois moins.

La pression atmosphérique qui pèserait sur les tubes sous vide serait de 10 tonnes par mètre carré, soit le poids d’un camion moyen. Dans ces conditions, la moindre fissure dans les tubes laisserait l’air exté-rieur entrer à la vitesse du son et ferait imploser l’infrastructure. « Hyperloop reste donc très vulnérable. Par exemple vis-à-vis d’attaques terroristes, car il est extrêmement difficile de surveiller 600 km de tubes. La même problématique se pose lors de séismes », explique Alfred Rufer. Elon Musk a compris qu’un sys-tème fonctionnant en souterrain serait plus sûr. The Boring Company, une de ses sociétés spécialisées dans la construction de tunnels, envisage déjà de construire un Hyperloop souterrain entre les villes de New York et Washington D.C.

UNE UTILITÉ REMISE EN QUESTIONSelon Carlo van de Weijer, responsable du département mobilité et stratégie de l’Université d’Eindhoven (ND), l’avenir de la mobilité passera par des systèmes flexibles. « Le succès de sociétés comme easyJet, Flixbus ou Uber s’explique par le fait qu’elles s’adaptent parfaitement aux systèmes de transport déjà existants. » Pour lui, Hyperloop n’apportera pas plus de flexibilité dans les transports de tous les jours. Au contraire, sa mise en place nécessite la construction d’une nouvelle infrastructure. « Pour aller simplement d’un point A à un point B, nous n’avons

pas besoin d’un tel système de transport sans pouvoir l’intégrer dans des infras-tructures existantes. »

Outre l’utilité, les critiques portent aussi sur les coûts de construction de l’Hyper-loop. Pour le trajet entre San Francisco et Los Angeles, Elon Musk l’estimait à 6 milliards de dollars. Toutefois, une étude de l’Université de Queensland a montré que le projet coûterait dix fois plus cher. « Le SCMaglev japonais, un train à sustentation magnétique, atteint déjà plus de 600 km/h aujourd’hui. Sa mise en place est considérablement moins coûteuse que la construction potentielle de l’Hyperloop », ajoute Alfred Rufer.

Malgré ces bémols, Alfred Rufer et Carlo van de Weijer restent favorables aux recherches qui ont été lancées dans le sillage de l’Hyperloop. « L’engouement créé par ce projet va mener à des décou-vertes importantes dans le domaine de la mobilité. Même si cela veut dire que l’Hyperloop ne verra finalement jamais le jour sous son idée initiale », dit le chercheur néerlandais. ||

Le train futuriste imaginé par Elon Musk soulève de nombreuses questions, qui peuvent remettre en cause son développement.

Texte :Robert Gloy

2. LE DOUTE PERSISTE

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L’équipe EPFLoop lors de l’Hyperloop pod competition, en juillet 2018.

« L’engouement créé par Hyperloop va mener à des découvertes importantes dans le domaine de la mobilité. »

Sans une avarie, la cap-sule EPFLoop remportait la compétition. Un résul-tat qui encourage le team de l’École à tenter sa chance en 2019.

Le projet EPFLoop terminait troisième de la SpaceX Hyperloop pod competition en juillet dernier. Mario Paolone, profes-seur associé au Laboratoire des systèmes électriques distribués, revient sur cet événement.

Comment l’EPFL a-t-elle été impliquée dans le concours Hyperloop ?

Mario Paolone L’EPFL collaborait déjà au développement du train à sustentation magnétique Swissmetro dans les années 1980 (voir p.34). En septembre 2017, l’étu-diant en Génie Électrique Denis Tudor a proposé notre participation à l’édition 2018 de la SpaceX Hyperloop pod competition qui se tenait à Hawthorne en Californie. Immédiatement, l’École s’est investie dans le développement d’un pod, une locomotive pour ce projet de train à grande vitesse. Depuis, une cinquantaine d’étudiants, chercheurs et professeurs de différentes sections de l’EPFL travaillent à l’élaboration d’une capsule. Ce prototype a été sélec-tionné pour la compétition.

Sans rencontrer certains problèmes tech-niques, l’équipe EPFL pouvait finir première du classement.

Paolone Le jour de la compétition, le système de propulsion de notre capsule n’a pas donné toute sa puissance. La présence de poussière sur le rail a fait patiner le pod dès le départ. C’est pour cette raison que nous n’avons pas dépassé la vitesse de 85 km/h. Lors des essais de la veille du concours, notre capsule poussée à demi-puissance avait atteint les 200 km/h en 300 m de distance. Le jour J, nous espérions frôler les 470 km/h sur 1200 m. Dans des conditions optimales, nous aurions dépassé le record de 466 km/h établi par l’équipe WARR de l’Université de Munich. À pleine puissance, le pod de l’EPFL aurait aussi pulvérisé les résultats des Néerlandais, qui se sont hissés à la deuxième place du podium en atteignant la vitesse de 142 km/h. Notre déception était immense.

Hyperloop reste encore au stade du prototype. Qu’apporte un tel projet à la recherche et à l’innovation ?

Paolone La possibilité d’importantes amé-liorations technologiques dans le domaine de la mobilité. Pour l’heure, on ne sait pas encore si faire circuler des capsules dans

des tubes vides d’air sera compétitif et moins énergivore que les modes de trans-port existants. Toutefois, les innovations testées pour Hyperloop pourront servir dans d’autres projets visant à réduire la consommation énergétique par passager au kilomètre.

Le défi technologique d’Hyperloop n’est pas d’atteindre les 1200 km/h en transportant des humains ou de stocker suffisamment d’énergie pour l’autonomie de la capsule. Non, le plus difficile est de réussir à main tenir le vide dans des tubes de plusieurs centaines de kilomètres, à un coût raisonnable.

Allez-vous participer à la prochaine édition de SpaceX Hyperloop pod ?

Paolone Pour le team EPFLoop, faire partie des 18 équipes sélectionnées pour ce concours était déjà une aventure extraor-dinaire. Nous réitèrerons l’expérience en 2019 en apportant quelques modifications à notre capsule. Compétition oblige, je ne peux pas encore dévoiler nos projets.

L’EPFL SUR LE PODIUM DU CONCOURS HYPERLOOPPar Peggy Frey

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Comment améliorer l’expérience médicale de millions de femmes ?

Aspivix, qui a remporté la Startup Champions Seed Night en avril 2018, développe un outil permettant d’augmenter le confort et la sécurité lors des procédures gynécologiques. Julien Finci,

diplômé en Microtechnique en 2008 et cofondateur de l’entreprise, nous en dit plus.

Texte :Arnaud Aubelle

Comment est née l’idée d’Aspivix ?En 2012, mon frère David, qui est gyné-cologue, m’a parlé des défauts de la pince de Pozzi, cet instrument utilisé dans plus de 65 millions de procédures gynécologiques chaque année. Douleurs, lésions, saignements, les conséquences liées aux imperfections de cet outil sont nombreuses et présentent l’opportunité d’une innovation afin d’améliorer l’expérience médicale de millions de femmes à travers le monde.

Cet instrument est utilisé en particulier lors de la pose d’un stérilet. Or celui-ci est reconnu depuis de nombreuses années comme un contraceptif sûr, ainsi qu’une solution peu coûteuse et ne pré-sentant pas de danger pour la santé. Son utilisation ne cesse d’augmenter et est recommandée par les autorités de santé, en France et aux États-Unis par exemple. Pour toutes ces raisons, il y avait donc derrière l’innovation technologique égale-ment une opportunité commerciale.

Quelle est la spécificité d’Aspivix ?Aspivix se différencie par la sécurité et le confort qu’il apporte. Contrairement à la pince de Pozzi, son utilisation est sans douleur et n’implique aucun trau-matisme corporel grâce à son système de ventouse. Conçu en plastique et non en métal, il ne provoque aucune sen-sation de froid, un aspect qui participe grandement à l’inconfort des patientes. Enfin, chaque Aspivix est conditionné dans son propre emballage stérilisé et est destiné à une utilisation unique, garantissant ainsi une protection contre tout type d’infection. Nous avons mené en 2013 une enquête auprès d’une centaine de professionnels de la santé qui ont confirmé leur attente pour une innovation de ce type et la viabilité de notre projet.

Comment s’est structurée l’équipe ?De 2008 à 2016, année à partir de laquelle je me suis dédié entièrement à Aspivix, j’ai travaillé en tant qu’ingénieur chef de projet en recherche et développement au sein de la société Radiometer, active dans la fabrication et la commercia-lisation d’appareils médicaux. J’y ai rencontré Mathieu Horras, qui occupait un poste de management en marketing et développement commercial. Comme nous avions tous les deux des velléités d’entrepreneuriat, l’opportunité que représentait Aspivix nous a poussés à nous lancer dans l’aventure. Ensemble et avec mon frère David, nous formons une équipe de cofondateurs aux compé-tences extrêmement complémentaires et disposant d’une excellente connaissance du secteur médical.

Julien Finci (MT’08)

Quelles sont les prochaines échéances ?Nous avons finalisé un premier tour de financement de près de 2 millions de francs en juillet 2018. Grâce à cet argent, notre premier objectif est de réaliser une étude clinique, une étape absolument indispensable pour valider la fonction-nalité de notre prototype. Celle-ci sera réalisée en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et le Centre de recherche clinique. L’étude devrait débuter au premier trimestre 2019 auprès d’une trentaine de patientes. Un deuxième tour de financement est prévu à l’été 2019 avec pour objectif principal de soutenir la mise sur le mar-ché d’Aspivix, prévue d’ici à la fin 2019, et d’accompagner le développement à l’international de l’entreprise. ||

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STARTUP NEWS

PRIX VENTURE 2018 : DEUX STARTUPS FONDÉES PAR DES ALUMNI RÉCOMPENSÉES

>>venture>> organise chaque année l’une des plus importantes compétitions de startups en Suisse, permettant d’attirer autant les regards du public que des investisseurs sur les jeunes pousses primées. Cette année, deux startups fondées par des alumni ont été récompensées. EBAMed (photo), cofondée et dirigée par Adriano Garonna (PH’07, PhD PH’11), développe un appareil non invasif pour traiter l’arythmie cardiaque grâce à la protonthérapie. Artiria, cofondée par Guillaume Petit-Pierre (PhD MT’17), propose pour sa part un microrobot assistant les chirur-giens lors du traitement d’accidents vasculaires cérébraux. L’outil leur permet de naviguer rapidement et sûrement dans les artères cérébrales du patient. L’ensemble des prix Venture 2018 distribués était doté d’une enveloppe de CHF 170 000.

LA STARTUP CHAMPIONS SEED NIGHT REVIENT LE 11 AVRIL

Pour tous les passionnés d’innovation et d’entrepreneuriat, la Startup Champions Seed Night est un rendez-vous incontournable. L’événement, co-organisé par l’EPFL Alumni, venturelab et Innogrants, réunit chaque année près de 20 startups pour un concours de « pitch » devant un public composé d’investisseurs, de mentors et de l’ensemble de l’écosystème EPFL, des chercheurs aux entrepreneurs en passant par les étudiants. L’édition 2019 se tiendra le 11 avril au Forum du Rolex Learning Center. Save the date !

LES STARTUPS EPFL, STARS DU TOP 100

Le classement annuel Swiss Startups Awards fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine de l’inno-vation. L’édition 2018 n’a pas dérogé à la règle, attirant l’attention de nombreux médias nationaux qui ont propulsé les startups issues de l’EPFL sous le feu des projecteurs. Bestmile et Lunaphore (portrait de Déborah Heintze p.23) ont particulièrement brillé en se classant respectivement aux deuxième et troisième places du podium. De nombreuses autres spin-off de l’École figurent dans le classement. On retrouve ainsi dans le top 10, Flyability et ses drones de nouvelle génération, ainsi que Gamaya, qui développe une plateforme de gestion agronomique intelligente.

L’IMAGERIE MÉDICALE À LA PORTÉE DE TOUS

L’appareil d’imagerie à rayons X GlobalDiagnostiX s’apprête à entrer dans sa phase industrielle. Entrepris en 2012 dans le cadre du programme EssentialTech de l’EPFL (voir dossier dans Alumnist numéro 8) et conçu initialement pour supporter les condi-tions extrêmes des pays du sud, il se révèle aussi une solution de choix pour les pays industrialisés. Les phases de recherche et développement étant ter-minées, c’est désormais Pristem, une startup dirigée par l’alumnus Bertrand Klaiber (EL’94), qui prendra en charge la production et la commercialisation de la machine. Pristem a annoncé une levée de fonds de CHF 14 millions en août 2018 et vient de dévoiler le second prototype de l’appareil fin octobre 2018.

AMAL THERAPEUTICS RÉCOLTE PLUS DE 33 MILLIONS DE FRANCS SUISSES

Fondée par Madiha Derouazi (PhD CH’05), la startup genevoise AMAL Therapeutics a annoncé la fin de sa ronde de financement de série B en novembre 2018. Elle a permis de récolter la somme de CHF 33,2 millions. AMAL Therapeutics travaille au déve-loppement d’un traitement efficace contre le cancer par stimulation du système immunitaire via une plateforme unique de protéines auto-adjuvantes, capable de produire des vaccins thérapeutiques destinés au développement d’immunothérapies, et bien plus encore. Les fonds per-mettront de financer les études cliniques du candidat-vaccin contre le cancer colorectal et de la preuve de concept.

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Alumnist Startup

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ÉDITEUREPFL AlumniRolex Learning CenterStation 201015 LausanneSuisseT. +41 (0)21 693 24 [email protected] www.epflalumni.ch

RÉALISATION GRAPHIQUELargeNetwork6, rue Abraham-Gevray1201 GenèveSuisseT. +41 (0)22 919 19 [email protected]

RESPONSABLE DE LA PUBLICATIONArnaud Aubelle pour l’EPFL Alumni

DIRECTION DE PROJETPeggy Frey pour LargeNetwork

RÉDACTIONArnaud AubelleAnne-Muriel BrouetPeggy FreyRobert GloyJean-Christophe PiotTiago Pires

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Alumnist est envoyé en hiver à 24 000 diplômés EPFL et en été à 6000 diplômés contributeurs auprès de l’EPFL Alumni. Le magazine est édité en français et anglais.

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Contact

Le magazine s’adresse aux diplômés de l’EPFL, un public qualifié dans les domaines de la science et de la technologie, et exerçant dans l’industrie comme dans la recherche.

Lieu de résidence : 75 % vivent en Suisse, 25 % à l’étranger

Sexe : 82 % d’hommes, 18 % de femmes

Âge : 22 % moins de 29 ans ; 30 % de 30-39 ans ; 21 % de 40-49 ans ; 12 % de 50-59 ans ; 15 % de 60 et plus

Tarifs en CHF hors taxe

EPFL AlumniArnaud Aubelle [email protected] T. +41 (0)21 693 20 17

Données techniques

Éditionjuin6000 ex.

Éditiondécembre22 000 ex.

Pack juin + décembre28 000 ex.

1/4 page 88 x 130 mm 1200 2000 3000

1/2 page 180 x 130 mm 2200 3600 5400

1 page 215 × 310 mm (+3 mm de débords)

4000 6600 9900

Page 2 de couverture

215 × 310 mm (+3 mm de débords)

4300 7100 10 700

Page 3 de couverture

215 × 310 mm (+3 mm de débords)

4200 6900 10 400

Page 4 de couverture

215 × 310 mm (+3 mm de débords)

4500 7400 11 100

Encart (incluant les frais d’encartage, de mise sous plastique et le supplément de frais postaux)

4000 6600 9900

GRAPHISMEAurélien BarreletBenjamin Maibach

COUVERTUREFred Merz

TRADUCTIONTechnicis, Paris

IMPRIMEURPajo, Estonie

DISTRIBUTION18 585 en français 5575 en anglais

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Christoph Gebald et Jan Wurzbacher, fondateurs et directeurs de Climeworks AG

«Notre vision pour 2025: filtrer 1 % des émissions de CO2 mondiales.»

Les entrepreneurs ont besoin d’une vision, d’esprit d’innovation et de persévérance. Ainsi que d’un partenaire financier fiable.credit-suisse.com/entrepreneur

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