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Zaza 1 - Appelle-moi Zaza!

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Page 1: Zaza 1 - Appelle-moi Zaza!

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Page 2: Zaza 1 - Appelle-moi Zaza!

Collection dirigée parAnne-Marie Villeneuveet Marie-Josée Lacharité

J E U N E S S EGULLIVER

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Appelle-moi Zaza!

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De la même auteure chez Québec Amérique

Jeunesse

SÉRIE ZAZALa Toile de Zaza, coll. Gulliver, 2005.L’Effet Zaza !, coll. Gulliver, 2003.Appelle-moi Zaza !, coll. Gulliver, 2001.

C’est ça la vie ?, coll. Gulliver, 2003.

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Appelle-moi Zaza!

LOUISE CHAMPAGNE

QUÉBEC AMÉRIQUE Jeunesse

Page 6: Zaza 1 - Appelle-moi Zaza!

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationalesdu Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Champagne, LouiseAppelle-moi Zaza !(Gulliver jeunesse ; 99)ISBN 978-2-7644-0118-7 (version imprimée)ISBN 978-2-7644-1413-2

I. Titre. II. Collection.PS8555.H364A86 2001 jC843’.54 C2001-941127-8PS9555.H364A86 2001PZ23.C42ap 2001

Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) H2Y 2E1Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3e trimestre 2001Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

Révision linguistique : Monique ThouinMontage : PAGEXPRESS

Conception graphique : Isabelle LépineRéimpression : juillet 2008

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2001 Éditions Québec Amérique inc.www.quebec-amerique.com

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canadapar l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industriede l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pourl’édition de livres – Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subventionglobale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également àremercier la SODEC pour son appui financier.

(PDF)ISBN 978-2-7644-1771-3 (EPUB)

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On sait quand ça commencePas quand ça finira

On sait qu’on a la chanceTerrible d’être là

(Stephan Eicher)

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À mes neveux et nièces,tous doués pour

le bonheur et l’amour

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Assises sur la dernière marche de lagalerie, Élizabeth et Véronique obser-vent les déménageurs emplir le groscamion stationné le long du trottoir d’enface. Sans se regarder, elles se rappro-chent l’une de l’autre pour se réconforter.

— C’est pas juste, lance Élizabeth, lecœur gros comme une montagne. Tesparents n’ont pas le droit de nousséparer.

— Je te l’ai dit, répond Véronique,c’est le patron de mon père qui l’envoie àToronto. C’est ce qu’il appelle de l’avan-cement.

Chapitre 1

Le départ de Véronique

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— J’appelle ça de la cruauté, moi !Sac-à-mouches ! Véro, on est ensembledepuis la garderie ; on a fait tout notreprimaire à la même école, dans la mêmeclasse. On devait entrer au secondaire enseptembre toutes les deux. On s’étaitpromis de ne pas se lâcher. Jamais.

— C’est juste pour un an. On vas’écrire tous les jours et ce sera comme sion ne s’était pas quittées.

— Après un an, ton père va t’annon-cer qu’il travaille une année de plus, puisil y en aura une autre, puis une autreencore et tu ne reviendras plus jamais !La première année, on va s’écrire sou-vent. La deuxième, un peu moins. Tu vasvoir, on va finir par s’oublier complète-ment. Ça fait huit ans qu’on se connaît.T’es ma seule amie. Qu’est-ce que j’vaisfaire toute seule au secondaire ?

— Pleure pas, Élizabeth. Moi aussi,ça me fait peur, le secondaire. En plus,j’vais aller dans une école anglaise où jeconnais personne. Je n’aurai jamais uneamie comme toi.

Les deux jeunes filles se jettent dansles bras l’une de l’autre. Elles ont l’im-pression que le monde s’écroule autourd’elles. Le chagrin, comme une lourde

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chape de plomb, les soude l’une àl’autre. Les longs cheveux blonds deVéronique chatouillent les joues et lecou chocolat au lait d’Élizabeth.

De l’autre côté de la rue, les parentsde Véronique les observent.

— Comme c’est triste de devoir lesséparer, soupire Marie. J’ai l’impressiond’être un bourreau.

— Et moi, donc ! J’me sens coupable,tu peux pas savoir à quel point ! Aprèstout, c’est moi la cause de leur chagrin.

— Je suis très inquiète pourÉlizabeth. Depuis que sa mère est partie,elle n’a pas la vie facile. Nous étions unefamille pour elle. Si au moins son père sepréoccupait un peu plus d’elle, il verraità quel point elle souffre. J’ai l’affreuxsentiment de la laisser tomber.

— C’est la même chose pour moi.J’aurais peut-être dû refuser...

— Voyons, Stephan, on en a parlé etreparlé pendant des heures, des jours,des soirées entières. Quand on y pense,une année, c’est vite passé quand on aleur âge. Et puis, pouvais-tu tepermettre de refuser cet avancement ?

— Malheureusement, non. T’as rai-son, Marie. Comme toujours...

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— Regarde-les, Stephan.Marie s’approche de lui et passe son

bras autour de sa taille.— Ce qui m’a toujours fascinée chez

ces deux enfants, c’est leur ressemblanceplus que leur différence. Physiquement,elles sont à l’opposé l’une de l’autre.Mais, quand on les entend parler, qu’onles regarde bouger, rire ou même pleurercomme maintenant, on dirait qu’ellessont une seule et même personne. Devéritables jumelles.

— Plus vite on va s’installer, plusvite Élizabeth pourra venir passer desvacances à Toronto. Les filles irontexplorer la ville à leur guise. Elles vontbien s’amuser, tu vas voir.

— Et quand les vacances seront ter-minées, tu n’as pas peur que la séparationsoit encore plus pénible qu’aujourd’hui ?

— Je ne sais pas, Marie... Je ne saisplus...

Stephan Erickson secoue tristementla tête et jette un regard aux deux amiesimmobiles, serrées l’une contre l’autre.Le chagrin des enfants lui chamboule lecœur ; l’air qu’il respire par cette chaudejournée de juin se transforme en glacedans ses poumons. Pourquoi a-t-il fallu

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qu’il accepte d’être muté à Toronto ? sereproche-t-il.

— Maudit orgueil ! marmonne-t-ilentre ses dents.

Sur le point d’éclater en sanglots, iltourne les talons et fonce à l’intérieur dela maison.

— Stephan !Marie, inquiète, se précipite derrière

lui.Élizabeth se redresse et place ses

mains sur les épaules de Véronique,l’obligeant ainsi à la regarder en face. Sesyeux pétillent de malice. Contre touteattente, elle éclate de rire.

— Quoi ? Quoi ? bredouille Véro-nique. Qu’est-ce qui te fait rire ?

— Tu te rappelles, la garderie ?— Quoi, la garderie ?— La première fois qu’on s’est vues,

tu t’en souviens ?— Oui, et après ?— Je me rappelle comme si c’était

hier. Tu es entrée dans la salle en tenantta mère par la main. Je n’avais jamais vuquelqu’un avec une peau aussi blancheque la tienne. Tu ressemblais à un verrede lait sur deux pattes.

— T’exagères, Élizabeth !

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— Même tes cheveux blonds parais-saient blancs sous l’éclairage des néons.On aurait dit un ange tout droit sortid’un conte de fées. Il y avait comme uneaura autour de toi. J’ai décidé sur-le-champ que tu serais mon angegardien, ma fée-marraine.

— T’as réellement pensé ça ? Pour-quoi tu l’as pas dit avant ? demandeVéronique, dont les joues commencent àse colorer de plaisir et de gêne.

— Je me suis levée de ma chaise, jeme suis approchée de toi et je t’aiembrassée. Et là, tu es devenue touterouge. Comme maintenant. Oui, oui, leverre de lait s’est transformé en verre dejus de tomate, conclut en riant Élizabeth.

— Arrête, Élizabeth Babin. Tu le saisque j’haïs ça quand tu me fais rougir. C’estpas de ma faute, je suis faite comme ça !

— Je vais te dire une chose, Véro. Tuas été la première personne-de-couleur quej’ai rencontrée. MA personne-de-couleur àmoi toute seule.

— T’es folle, Élizabeth. Complète-ment débile ! Tu t’es pas regardée !

Véronique voit défiler le film de leuramitié dans sa tête. Son amie ne res-semble à personne d’autre. Son imagina-

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tion débridée a transformé leurs jeux enaventures toutes plus farfelues les unesque les autres. Quand Élizabeth raconteune histoire, elle a le pouvoir de changerle monde, de transporter son auditoiredans un univers magique, féerique.Véronique a toujours été séduite par sonenthousiasme et son dynamisme.

À brûle-pourpoint, elle demande :— As-tu toujours le jeu de tarot de

ta mère ?— Oui, pourquoi ?— Il me semble que ça fait long-

temps que tu as tiré aux cartes. Tu com-mençais à être bonne.

— J’ai perdu le goût. C’est compli-qué. Il y a trop de cartes dans le jeu.

— Ta mère, elle, était une vraiechampionne.

— Oui, mais elle faisait peur auxgens. Tu te rappelles, la vieille madameGertrude ?

Véronique éclate de rire.— Je me suis toujours demandé ce

que ta mère avait bien pu lui dire.— En tout cas, elle s’est sauvée

comme si le Diable en personne avait étéà ses trousses. Elle allait plus vite que samarchette !

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Le rire des deux amies s’éteint abrup-tement lorsqu’elles entendent le camionde déménagement démarrer. Ellesredressent la tête et le regardent s’ébrouerbruyamment avant de s’arracher autrottoir.

Elles observent les parents de Vérotraverser la rue et les rejoindre aumoment même où le camion tourne lecoin. Mal à l’aise, ils se dandinent devantelles, ne sachant pas trop commentmettre fin à leur tête-à-tête.

— Je crois qu’il faut y aller, Véro, ditdoucement son père après s’être raclé lagorge.

— Déjà ? répond-elle en levant verslui un regard éploré.

Élizabeth et Véronique se redressentd’un même geste. Les deux amiess’étreignent fébrilement, farouchementmême. Il faut presque arracher Véroniquedes bras d’Élizabeth pour mettre fin auxadieux. Les parents, émus, embrassent etserrent dans leurs bras une Élizabeth quisemble rétrécir, se ratatiner sous le cha-grin. Véro se laisse entraîner par sesparents.

Élizabeth, debout sur la dernièremarche de la galerie, fixe intensément

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son amie assise sur le siège arrière de lavoiture. Elle bouge les lèvres et pro-nonce à mi-voix :

— Je t’aime, Véro.Lorsque la voiture disparaît au bout

de la rue, elle se laisse retomber lourde-ment sur le plancher de la galerie. Ellese souvient du jour où sa mère est partie.Elle a cru alors qu’elle en mourrait. Sonpère s’est renfermé sur lui-même, la lais-sant seule avec sa peine. Heureusement,Véro était là et ses parents ont fait deleur mieux pour qu’elle se sente moinsseule.

Ici, maintenant, elle se sent complè-tement abandonnée, livrée à elle-même.«Ce n’est pas mon père qui va me con-soler », songe-t-elle, amère. Encorefaudrait-il qu’il se souvienne qu’elleexiste. Levant les yeux vers la maisond’en face, celle qu’habitait encore tout àl’heure sa meilleure amie, Élizabethrevoit le jour où Véro est entrée dans savie. Ce souvenir est trop douloureux.Elle s’efforce de faire taire sa mémoire.Elle serre ses poings sur ses paupièresfermées jusqu’à ce que ces dernièresbrûlent. Elle rouvre les yeux, tourne latête vers le coin de la rue où s’en est allée

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son amie. Uniquement le vide. Unprécipice effrayant s’est creusé au bout desa rue. Son ange gardien y a été englouti.Le chagrin, comme une vague, reflue enelle.

Élizabeth étouffe un cri. Elle dévaleles marches de la galerie et s’enfuit. Ellevoudrait disparaître pour ne plus avoirmal.

Sa course effrénée la conduit dans uneruelle. Elle doit ralentir, s’arrêter même ;elle est à bout de souffle. Quelqueslarmes piquent encore ses yeux. Véro...Une fois de plus, le souvenir de leurpremière rencontre refait surface.

Adossée au mur d’un garage, Élizabethse surprend à sourire. «Véro, ma personne-de-couleur... Comme j’étais naïve à quatreans ! N’empêche que c’est comme ça queça s’est passé, sac-à-mouches !»

Elle relève la tête, renifle bruyam-ment. Elle essuie ses yeux et son nez surla manche de son chandail. « Je suistoute seule maintenant, se dit-elle, maispeut-être que, si j’imagine Véro toujoursà mes côtés, je pourrai jouer à faire sem-blant qu’on est deux.» Que décideraient-elles de faire en ce moment même, sousce beau soleil de juin ?

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Fiches d’exploitation pédagogique

Vous pouvez vous les procurer sur notre site Internet

à la section jeunesse / matériel pédagogique.

www.quebec-amerique.com

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