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Faits et chiffres de l’économie avicole CH 2.1 Juin 2019 Page1 (de 18) L'AVICULTURE COMME BRANCHE D’EXPLOITATION 1. L’aviculture en Suisse S’agissant des animaux de rente, l’aviculture est le troisième secteur le plus important en Suisse. En fonction de l’importance de l’aviculture dans les exploitations agricoles suisses, il faut distinguer trois types de garde: l’aviculture professionnelle à titre de branche économique importante, pratiquée en général dans le cadre d’une production sous contrat avec des effectifs comptant entre 2000 et 18 000 animaux; la garde d’effectifs petits à moyens allant de 10 à plusieurs centaines d’animaux, principalement pour la vente directe des œufs; la garde de volaille de hobby ou de volaille de race dans de petits effectifs. Dans l’aviculture professionnelle, la plupart des exploitations sont spécialisées dans la production d’œufs, l’élevage de poulettes ou l’engraissement de volailles. La plupart des producteurs d’œufs n’élèvent pas eux-mêmes les poulettes, mais les achètent dans des exploitations d’élevage spécialisées. Les volailles détenues en Suisse sont principalement des poules, quelques exploitations détiennent également des dindes. D’autres espèces telles que les cailles, les oies, les pintades, les canards etc. jouent un rôle secondaire dans l’aviculture de rente suisse. Effectifs d’animaux à taille humaine et standard élevé en matière de bien-être des animaux En Suisse, les exploitations avicoles sont des exploitations agricoles familiales avec des effectifs d’animaux à taille humaine. Contrairement aux exploitations à l’étranger qui détiennent parfois plusieurs centaines de milliers de poules, le nombre de poules par exploitation est limité par la loi en Suisse (voir chap. 4.1). Les exigences posées par la législation sur l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement limitent aussi la taille des effectifs d’animaux, car il doit y avoir suffisamment de surface agricole utile disponible pour la garde des animaux. L’aviculture suisse se distingue par le standard le plus élevé au monde en matière de protection des animaux et de bien-être des animaux. La Suisse a été le premier pays au monde à avoir introduit l’interdiction de la garde en cage des poules en 1981 et à avoir entièrement mis en œuvre cette interdiction à fin 1991. De nos jours, plus de 90% des pondeuses et des poulets suisses sont détenues selon les exigences du programme «Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux» (SST). De plus, près de 78% des poules pondeuses ont accès à un pâturage, comme l’exige le programme «Sorties régulières en plein air» (SRPA). Les structures de production relativement petites ainsi que le standard élevé en matière de bien-être des animaux entraînent des coûts de production plus élevés, mais sont en même temps le principal argument de vente de la production suisse. C’est la raison pour laquelle les consommateurs suisses sont prêts à payer plus pour les œufs et la volaille suisses que pour les produits importés. 2. Le marché des œufs et de la volaille en Suisse En moyenne, près de 65% des œufs et de la viande de volaille consommés en Suisse sont produits dans des exploitations agricoles suisses. La part relativement élevée de produits importés est d’une part due à des motifs historiques: jadis, les œufs et la viande de volaille étaient des produits d’importation traditionnels. Cela est d’autre part dû à la grande différence de prix entre la marchandise importée et la marchandise suisse – un facteur qui est particulièrement important dans la restauration et l’industrie alimentaire. Dans les magasins, où le consommateur décide directement lors de l’achat, la part indigène pour les œufs et la viande de volaille se situe à environ 80%, alors que dans la restauration et l’industrie alimentaire, la part indigène est bien inférieure à 50%. Part indigène et production suisse en hausse La part indigène a pu être augmentée de manière constante ces dernières années. La popularité croissante de la viande de volaille et l’augmentation constante de la population ont dopé la production: ces 10 dernières années, la production suisse de viande de volaille a ainsi augmenté de plus de 50% et celle d’œufs de près de 40%. Cela a permis à de nombreuses exploitations agricoles de se lancer dans la garde de volaille. Le secteur de la volaille bio affiche une croissance particulièrement importante.

1. L’aviculture en Suisse

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Faits et chiffres de l’économie avicole CH 2.1

Juin 2019 Page1 (de 18)

L'AVICULTURE COMME BRANCHE D’EXPLOITATION

1. L’aviculture en Suisse

S’agissant des animaux de rente, l’aviculture est le troisième secteur le plus important en Suisse. En fonction de l’importance de l’aviculture dans les exploitations agricoles suisses, il faut distinguer trois types de garde:

l’aviculture professionnelle à titre de branche économique importante, pratiquée en général dans le cadre d’une production sous contrat avec des effectifs comptant entre 2000 et 18 000 animaux;

la garde d’effectifs petits à moyens allant de 10 à plusieurs centaines d’animaux, principalement pour la vente directe des œufs;

la garde de volaille de hobby ou de volaille de race dans de petits effectifs.

Dans l’aviculture professionnelle, la plupart des exploitations sont spécialisées dans la production d’œufs, l’élevage de poulettes ou l’engraissement de volailles. La plupart des producteurs d’œufs n’élèvent pas eux-mêmes les poulettes, mais les achètent dans des exploitations d’élevage spécialisées. Les volailles détenues en Suisse sont principalement des poules, quelques exploitations détiennent également des dindes. D’autres espèces telles que les cailles, les oies, les pintades, les canards etc. jouent un rôle secondaire dans l’aviculture de rente suisse.

Effectifs d’animaux à taille humaine et standard élevé en matière de bien-être des animaux En Suisse, les exploitations avicoles sont des exploitations agricoles familiales avec des effectifs d’animaux à taille humaine. Contrairement aux exploitations à l’étranger qui détiennent parfois plusieurs centaines de milliers de poules, le nombre de poules par exploitation est limité par la loi en Suisse (voir chap. 4.1). Les exigences posées par la législation sur l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement limitent aussi la taille des effectifs d’animaux, car il doit y avoir suffisamment de surface agricole utile disponible pour la garde des animaux. L’aviculture suisse se distingue par le standard le plus élevé au monde en matière de protection des animaux et de bien-être des animaux. La Suisse a été le premier pays au monde à avoir introduit l’interdiction de la garde en cage des poules en 1981 et à avoir entièrement mis en œuvre cette interdiction à fin 1991. De nos jours, plus de 90% des pondeuses et des poulets suisses sont détenues selon les exigences du programme «Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux» (SST). De plus, près de 78% des poules pondeuses ont accès à un pâturage, comme l’exige le programme «Sorties régulières en plein air» (SRPA). Les structures de production relativement petites ainsi que le standard élevé en matière de bien-être des animaux entraînent des coûts de production plus élevés, mais sont en même temps le principal argument de vente de la production suisse. C’est la raison pour laquelle les consommateurs suisses sont prêts à payer plus pour les œufs et la volaille suisses que pour les produits importés.

2. Le marché des œufs et de la volaille en Suisse

En moyenne, près de 65% des œufs et de la viande de volaille consommés en Suisse sont produits dans des exploitations agricoles suisses. La part relativement élevée de produits importés est d’une part due à des motifs historiques: jadis, les œufs et la viande de volaille étaient des produits d’importation traditionnels. Cela est d’autre part dû à la grande différence de prix entre la marchandise importée et la marchandise suisse – un facteur qui est particulièrement important dans la restauration et l’industrie alimentaire. Dans les magasins, où le consommateur décide directement lors de l’achat, la part indigène pour les œufs et la viande de volaille se situe à environ 80%, alors que dans la restauration et l’industrie alimentaire, la part indigène est bien inférieure à 50%.

Part indigène et production suisse en hausse La part indigène a pu être augmentée de manière constante ces dernières années. La popularité croissante de la viande de volaille et l’augmentation constante de la population ont dopé la production: ces 10 dernières années, la production suisse de viande de volaille a ainsi augmenté de plus de 50% et celle d’œufs de près de 40%. Cela a permis à de nombreuses exploitations agricoles de se lancer dans la garde de volaille. Le secteur de la volaille bio affiche une croissance particulièrement importante.

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Dans un proche avenir, la croissance du marché des œufs et de la volaille suisses pourrait se stabiliser à un niveau légèrement plus bas. Mais on peut également s’attendre à ce que le marché et les prix restent stables à l’avenir. Cela est dû notamment à l’étroite collaboration entre les producteurs et les partenaires commerciaux dans le cadre de la planification de la production (voir chap. 3.1-3.4).

Pour les statistiques concernant la production, l’importation et la consommation ainsi que les effectifs d’animaux, voir la fiche 1.1 «Aviculture en chiffres» ainsi qu’«Aviculture en graphiques» sur le site Internet www.aviforum.ch > Faits, chiffres, informations > Statistiques.

Importation d’œufs et de volaille réglementée, mais pas de marché indigène «protégé» L’importation d’œufs et de viande de volaille est réglementée de la même manière que pour les autres produits agricoles: dans le cadre de contingents tarifaires limités, les produits peuvent être importés avec des droits de douane réduits; hors contingent, les importations peuvent être grevées de droits de douanes élevés. Les bases légales sont l’ordonnance sur les importations agricoles, l’ordonnance sur le marché des œufs ainsi que, pour la viande de volaille, l’ordonnance sur le bétail de boucherie. Les œufs en coquille – ce sont les contingents tarifaires partiels «œufs de consommation» et «œufs destinés à la transformation» – peuvent être importés au droit de douane réduit (env. 3 cts par œuf) jusqu’à ce que le contingent tarifaire soit épuisé («principe du lévrier»). Les ovoproduits (liquides, séchés) peuvent en revanche être importés au droit de douane réduit même hors contingent. Les contingents d’importation pour la viande de volaille sont mis en adjudication dans le cadre de quantités fixées par trimestre. Ces dernières années, le prix d’adjudication était légèrement supérieur à 2 Fr. par kg de viande de volaille importé – en plus des droits de douane d’environ 30 cts par kg. Les contingents tarifaires pour les œufs et la viande de volaille sont fixés de manière à ce que les quantités importées nécessaires pour compléter la production indigène soient toujours disponibles sur le marché. Au vu des droits de douane peu élevés, on ne peut donc pas parler d’un marché indigène «protégé». Dans ce marché largement libéralisé, le produit suisse doit s’imposer dans les rayons des magasins face au produit importé nettement meilleur marché. Cette différence de prix à l’achat constitue un défi particulier pour la restauration et l’industrie alimentaire. La part de produits importés reste élevée en particulier pour les ovoproduits (liquides, séchés).

3. Vente et planification de la production

Près de deux tiers des œufs produits en Suisse sont commercialisés sous contrat avec une organisation de commerce d’œufs active en Suisse. Plus de 95% des poulets et poulettes sont produits sous contrat avec une organisation d’engraissement ou d’élevage. La vente directe permet certes de réaliser des prix plus élevés, mais il ne faut pas sous-estimer le travail pour la préparation et la vente des produits. Il doit également y avoir une clientèle suffisamment importante pour la vente directe. De ce fait, la vente directe n’entre en général en ligne de compte que pour les effectifs petits à moyens, ou alors uniquement pour une partie de la production.

Conditions à remplir pour la production sous contrat Avant de se lancer dans une production sous contrat, il faut d’abord se renseigner auprès des acheteurs potentiels (voir tableau 1, p. 4) pour savoir s’ils peuvent prendre de nouveaux producteurs. Les acheteurs décident en fonction de leur volume de vente et de la situation générale du marché. Cette pratique, ainsi que la planification consciencieuse de la production et des troupeaux, contribue de manière importante à la stabilité des conditions dans le marché des œufs et de la volaille. Mais d’un autre côté, cela limite le nombre de nouveaux producteurs dans la branche avicole. En règle générale, les acheteurs / partenaires contractuels potentiels n’envisagent une collaboration ( liste d’attente) qu’après qu’un projet de construction s’avère réalisable. Pour cela, il faut que l’exploitation étudie la situation au préalable, les exigences en matière d’aménagement du territoire, les possibilités de financement et les autorisations nécessaires. Dans la production sous contrat, les acheteurs exigent une taille minimale de l’effectif animal resp. des surfaces standard du poulailler (voir chap. 5.1). Avec des poulaillers de grande taille, les coûts de production sont plus bas, ce qui permet d’obtenir des prix de vente concurrentiels. Cela signifie également que l’aviculteur doit consentir à des investissements importants pour la construction du poulailler (voir chap. 5.2).

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3.1 Production sous contrat dans la production d’œufs et de volaille

La production sous contrat est un engagement ferme de collaboration entre le producteur et l’acheteur, basée sur un contrat de production ou une convention de livraison. Cette relation contractuelle est en général conclue pour les 5 premières années suivant le début de la production puis est prolongée chaque année. Malgré la limitation partielle de liberté d’entreprise, la production sous contrat présente de nombreux avantages pour l’aviculteur – en particulier la garantie d’écoulement des produits ainsi qu’une situation comparativement stable au niveau du marché et des prix. Cela permet à son tour au producteur d’avoir un revenu stable ainsi que d’amortir à long terme les investissements élevés consentis pour la construction du poulailler.

Les principales caractéristiques d’une production sous contrat sont les suivantes:

livraison et achat des œufs, poulettes ou volailles de chair garantis par contrat;

planification de la production et des troupeaux effectuée par l‘acheteur (date de mise au poulailler et date de sortie des animaux);

le producteur s’engage à respecter les conditions de production et les exigences de qualité (parfois des labels) régies par le droit privé, par exemple en matière de détention et d’alimentation des animaux;

choix des fournisseurs d’animaux et d’aliments entièrement ou partiellement imposé;

adaptation annuelle ou périodique des prix au producteur, basée sur les changements des coûts de production ( pas de prix variables du marché);

revenu du travail relativement constant;

encadrement des producteurs et conseils par le service-conseil de l’acheteur (organisation d’engraissement ou d’élevage) ou des fournisseurs d’aliment ou d’animaux (production d’œufs).

Revenu du travail planifiable Un revenu de travail relativement constant est une caractéristique de la production d’œufs et de volaille. Les prix ne sont pas soumis aux fluctuations du marché, comme c’est par exemple le cas pour le prix du porc, mais sont en général négociés une fois par année (si nécessaire plusieurs fois) entre les acheteurs et les organisations de producteurs. Les prix sont adaptés sur la base de l’évolution des coûts de production. Par exemple, l’augmentation du prix des aliments entraîne ainsi en général aussi une augmentation du prix des œufs ou de la volaille – et inversement. Les situations dans lesquelles l’écoulement est difficile, situations plutôt rares jusqu’ici, ne provoquent en général pas un effondrement des prix, mais une réduction de la production effectuée lors de la planification centralisée – dans l’engraissement, par des périodes de vide plus longues entre les séries et dans la production d’œufs, par un abattage anticipé des poules pondeuses.

Achat d’aliment et d’animaux dans la production sous contrat Les éleveurs de poulettes et les engraisseurs de volaille reçoivent les poussins par l’intermédiaire de leurs acheteurs qui disposent de leurs propres exploitations de parentales et couvoirs ou travaillent en étroite collaboration avec ces partenaires (intégration). L’hybride (race) est par conséquent imposé par l’acheteur. Cette collaboration est très importante également du point de vue de la planification de la production de poussins. S’agissant de l’achat des poulettes, suivant l’acheteur d’œufs, soit le producteur d’œufs peut choisir librement le fournisseur de poulettes, soit il est lié au partenaire d’intégration. Dans un cas comme dans l’autre, l’interaction entre l’acheteur (planification du nombre d‘œufs) et l’organisation d’élevage (planification de l’élevage) est d’une importance capitale. Le choix des fournisseurs d’aliment est imposé, en particulier dans l’engraissement, mais parfois également dans la production d’œufs. Malgré la liberté de choix limitée, les producteurs profitent le plus souvent du système de l’intégration, car il existe des conventions de prix et de qualité entre les acheteurs (intégration) et les fournisseurs d’animaux et d’aliment. Les prix des animaux et des aliments sont par conséquent plus bas au sein d’une intégration que dans le «marché libre».

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Partenaires commerciaux dans la production sous contrat Le tableau suivant donne une vue d’ensemble des partenaires contractuels actifs en Suisse. À cela s’ajoutent les partenaires actifs au niveau régional, qui ne sont pas listés ici.

Tableau 1: Partenaires contractuels actifs dans toute la Suisse dans la branche avicole (Les numéros de téléphone, resp. les adresses e-mail marqués d’un astérisque * sont des contacts directs auxquels les intéressés qui souhaitent se lancer dans la production peuvent s’adresser)

Production d’œufs (entreprises de commerce d’œufs)

EiCO frigemo AG, Berne (tél. 058 433 88 12; [email protected])*

Ei AG, Sursee LU (tél. 041 925 88 00; [email protected])*

Lüchinger + Schmid AG, Kloten ZH (tél. 044 800 88 54; [email protected])*

f&f SA, Schötz LU (tél. 0848 00 00 10; [email protected])

Hosberg AG, Rüti ZH (commerce d’œufs bio) (tél. 055 251 00 20; [email protected])

Production de volaille de chair (organisations d’engraissement)

Micarna AG, division Volaille, Courtepin FR (tél. 058 571 88 72; [email protected])*

Bell Suisse SA, Volaille, Zell LU (tél. 058 326 85 55; [email protected])*

frifag märwil AG, Märwil TG (tél. 071 654 65 03; [email protected])*

Ernst Kneuss Geflügel AG, Mägenwil AG (tél. 062 887 27 87)

AEVI (Association des engraisseurs de volaille indépendants); (Organisation d’engraissement avec contrat de production commun avec les Ets. Fournier à Perly GE) (tél. 079 318 61 83; [email protected])*

Élevage et commercialisation de poulettes ( 1) multiplicateurs, 2) couvoirs)

Animalco AG 2), Staufen AG (avec couvoir bio Lindenberg) (tél. 062 891 88 33; [email protected])

Prodavi AG 1), 2), Schötz LU (tél. 041 925 85 60; [email protected])

Burgmer Geflügelzucht AG 1), Weinfelden TG (tél. 071 622 15 22; [email protected])

GZH AG 1), Staufen AG (tél. 062 891 75 70; [email protected])

Jean Soller AG 1), Neukirch-Egnach TG, (tél. 071 477 13 23; [email protected]

Wüthrich Geflügel AG 1), Belp BE (tél. 031 818 19 20; [email protected])

Gepro AG 1), Flawil SG (tél. 071 371 12 12; [email protected])

Bibro AG 2), Oberkirch LU (Bio-Brüterei) (tél. 041 922 08 04; [email protected])

Rüegg Gallipor AG 1), Märstetten TG (v.a. Bio) (tél. 071 659 05 05; [email protected])

Fischer Junghennen 1), Schachen LU, (tél. 041 497 26 75; [email protected])

Geisser Geflügelfarm / Trupro AG 1), 2), Mörschwil SG, (tél. 071 866 17 52; [email protected])

Geflügelhof Wigger 1), Althäusern AG, (tél. 056 664 32 47; [email protected])

3.2 Planification de la production d’œufs

Le marché des œufs enregistre des variations saisonnières marquées: la demande en œufs connaît un pic avant Pâques et Noël, tandis qu’en été, la consommation baisse et la demande est faible. La planification des quantités en fonction de la saison est par conséquent un élément essentiel dans la production d’œufs. C’est particulièrement le cas en Suisse, car les œufs suisses sont produits essentiellement pour le commerce de détail des œufs de consommation qui dépend fortement de la

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saison. Le marché des ovoproduits (restauration collective et industrie alimentaire) est plus équilibré du point de vue saisonnier, mais la part de produits importés est très élevée dans ce secteur. Le principal instrument de la planification des quantités est le moment auquel on remplace les troupeaux. Dans les grandes exploitations, on sort toujours le troupeau tout entier en même temps pour le remplacer par un jeune troupeau. Pendant la période d’environ deux semaines de vide où le poulailler est nettoyé et désinfecté, ainsi que pendant les quatre semaines qui s’écoulent jusqu’à ce que les nouvelles poulettes atteignent leur pleine production, la production d’œufs est nulle ou très faible. Près de deux tiers des changements de troupeaux se font durant le semestre d’été, entre Pâques et mi-septembre, ce qui permet d’avoir une production d’œufs plus faible en été. La planification saisonnière de la production et des troupeaux est bien plus simple lorsque les changements de troupeaux se font à un rythme annuel régulier. C’est la raison pour laquelle la plupart des poules pondeuses en Suisse sont détenues en suivant un plan de «rotation annuelle» (11 mois de ponte plus 1 mois de période vide / préponte). Malgré la bonne planification de la production, il peut arriver qu’il y ait un excédent saisonnier d’œufs de consommation suisses en été. Conformément à l’ordonnance sur le marché des œufs, la Confédération participe aux mesures d’allègement du marché (MAM) limitées dans le temps. Lors des «campagnes de casse», les œufs de consommation suisses sont cassés et commercialisés sous forme d’ovoproduits. La Confédération verse une indemnisation de 9 centimes par œuf pour amortir la différence de prix par rapport aux produits importés bon marché. Dans le cadre des «actions de vente à prix réduit», la Confédération co-finance les actions en magasin à hauteur de 5 cts par œuf.

3.3 Planification de la production dans l’élevage de poulettes

L’élevage de poulettes correspond à l’étape qui précède la production d’œufs: il dépend donc directement de la planification des troupeaux de ponte, très dépendante de la saison (voir ci-dessus). Étant donné qu’il y a besoin de moins de poulettes durant le semestre d’hiver, un poulailler d’élevage de poulettes ne produit en général que deux séries par année, bien qu’il soit possible d’en produire 2.5 séries par année. Dans l’élevage de poulettes, le mode de garde et la taille des troupeaux sont dans une large mesure dictés par les exigences applicables à la garde des poules pondeuses. Pour que les grands troupeaux de ponte de 12’000 à 18’000 animaux puissent également recevoir des animaux du même élevage (idéal pour des raisons d’hygiène), il faudrait aussi avoir des troupeaux d’élevage de taille correspondante.

3.4 Planification de la production dans l’engraissement de volaille

La production de volailles de chair est bien plus régulière que la production d’œufs, car elle dépend moins de la saison. Les poulaillers d’engraissement sont en général occupés durant toute l’année – avec une période de vide de une à deux semaines entre les séries. Le nombre de séries par année dépend de la durée d’engraissement. Les hybrides de chair à croissance rapide sont engraissés durant 30 à 37 jours, selon le poids mort resp. de vente souhaité. Cela permet env. 7,8 rotations par année. Dans la production en plein air et la production bio, on utilise des hybrides à croissance plus lente qui sont engraissés durant au minimum 56 (SRPA), resp. 63 (bio) jours. Cela permet env. 5½ rotations par année. Le nombre maximal d’animaux par poulailler dépend de la durée d’engraissement, resp. du poids final des animaux. La densité d’occupation des halles d’engraissement de poulets est limitée à 30 kg de poids vif par m2 de surface en vertu de l’ordonnance sur la protection des animaux. Le besoin en place des animaux varie au cours de la croissance. Pour une courte durée d’engraissement, on peut ainsi mettre en place plus de poussins que pour une longue durée d’engraissement. Les engraissements supplémentaires ou chargements partiels permettent si nécessaire d’augmenter le nombre d’animaux et la production dans les halles d’engraissement. Dans ce but, on met en place au début un nombre plus élevé de poussins dans le poulailler. La plus petite partie du troupeau est ensuite chargée et abattue en général le 30e jour, tandis que les animaux restants sont engraissés encore pendant 6 à 8 jours de plus. Malgré l’effectif plus élevé mis en place, la limite de densité d’occupation de 30 kg par m2 n’ait ainsi pas dépassée.

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4. Cadre légal au niveau de l’exploitation avicole

Dans la garde de volaille, il faut tenir compte des divers cadres légaux, en particulier lorsqu’on projette de construire un poulailler. Les exigences principales sont mentionnées ci-après. La production d’œufs et de volaille est considérée comme production indépendante du sol qui peut en principe être pratiquée avec des aliments fourragers achetés. C’est pourquoi il est, selon la région, très difficile de bâtir des poulaillers de grande taille – que ce soit en raison des conditions imposées en matière d’aménagement du territoire (voir ci-dessous) ou des réticences dont font preuve les autorités et la population. Malgré la taille modeste des poulaillers suisses par rapport à l’étranger, ils restent victimes d’un préjugé totalement injustifié d’«élevage industriel».

4.1 Effectifs maximaux

Selon l’ordonnance sur les effectifs maximums, les exploitations détenant des volailles, des porcs et des veaux d’engraissement doivent respecter les effectifs maximaux suivants par exploitation: Volaille:

18'000 pondeuses de plus de 18 semaines (l’ordonnance ne fixe pas de nombre pour les poulettes) 18'000 poulets de chair à partir de 43 jours d’engraissement 21'000 poulets de chair entre 36 et 42 jours d’engraissement 24'000 poulets de chair entre 29 et 35 jours d’engraissement 27'000 poulets de chair jusqu’à 28 jours d’engraissement 9'000 dindes à l’engrais jusqu’à 42 jours d’engraissement 4'500 dindes à l’engrais de plus de 43 jours d’engraissement

Porcs: 250 truies d’élevage, 1'500 porcs de renouvellement, 1'500 porcs à l’engrais (Pour les détails: voir Ordonnance sur les effectifs maximums)

Engraissement de veaux: 300 veaux à l’engrais

Lorsqu’une exploitation détient plusieurs catégories d’animaux, la somme des pourcentages par rapport aux effectifs maximaux ne doit pas dépasser 100%. Pour les communautés d’exploitation et les communautés partielles d’exploitation, le plafonnement des effectifs s’applique à chaque exploitation membre de la communauté.

4.2 Législation sur l’aménagement du territoire La loi sur l’aménagement du territoire (art. 16a) régit les conditions dans lesquelles les constructions sont autorisées en zone agricole. La garde de volaille est considérée comme production «indépendante du sol». La construction de poulaillers est donc possible soit dans les «zones d’agriculture intensive» désignées spécialement à cet effet, soit comme «développement interne» dans la zone agricole. D’après l’art. 36 de l’ordonnance sur l’aménagement du territoire, il faut qu’il y ait suffisamment de surface agricole pour être admis comme «développement interne»: mathématiquement, il faut qu’au moins 70% de l’aliment nécessaire pour l’ensemble du cheptel

de l'exploitation (poids basé sur la matière sèche = MS) soient produits sur la surface agricole utile de l’exploitation;

…ou au moins 50% de la MS de l’aliment pour animaux, pour autant que la marge brute (MB) de la production indépendante du sol ne représente pas plus de la moitié la marge brute globale de l’exploitation.

Les quantités de matière sèche (MS) pour la production d’aliment et les besoins en aliment ainsi que la marge (MB) brute sont calculées d’après les valeurs standards. Un fichier Excel pour le calcul du bilan MS/MB peut être téléchargé (lien ainsi que des exemples de calcul, voir tableau 2, p. 7). Là où la surface agricole d’une seule exploitation est trop petite d’après le critère de la matière sèche, la détention de volaille peut également se faire à titre de communauté partielle d’exploitation entre deux exploitations (on peut alors comptabiliser la surface des deux exploitations). Se basant sur une décision du Tribunal fédéral, certains cantons exigent toutefois que la marge brute de la production indépendante du sol ne représente pas plus de la moitié de la marge brute de l’exploitation tout entière – en plus du bilan de MS.

Pour l’engraissement de poulets et de dindes, le jour de la mise au poulailler et le jour de la sortie du poulailler comptent aussi comme jour d’engraissement.

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Tableau 2: Exemples pour le bilan MS/MB selon le fichier de calcul Excel de la COSAC (version 2019; à télécharger sous www.ldk-cdca.ch > KOLAS / COSAC, sur le site en allemand).

12’000 pondeuses 12’000 poulettes 12’000 poulets

Besoins standards en MS par place d’animaux et par année 37 kg 11 kg 24 kg

Total des besoins standards en MS du cheptel par année 444 t 132 t 288 t

Marge brute standard par place d’animaux (Fr.) 21 4 9

Marge brute standard, total par an (Fr.) 252'000 48'000 108’000

Besoin en surface avec 70% des besoins en MS* 28,3 ha 8,4 ha 18,3 ha

Besoin en surface avec 50% des besoins en MS* 20,2 ha 6,0 ha 13,1 ha

* En admettant une production en MS de 110 dt / ha (moyenne de terres ouvertes et de prairies naturelles intensives. Attention: pour les prairies naturelles/artificielles, la production des fourrages grossiers en dt de MS est prise en compte)

4.3 Protection de l’air

Pour les bâtiments agricoles, l’ordonnance sur la protection de l’air est importante à deux égards. D’une part, les émissions d’odeurs des exploitations d’élevage requièrent que ces dernières doivent respecter des distances minimales par rapport aux zones d’habitation. Ces distances sont calculées par les cantons d’après le Rapport FAT 476 resp. les «Bases relatives aux odeurs et à leur propagation, nécessaires pour déterminer les distances à observer par les installations d’élevage» (Agroscope Science, 59, 2018) – individuellement d’après la catégorie d’animaux, la surface de l’étable, et les conditions locales. Ces distances minimales requièrent souvent que le poulailler soit situé à l’extérieur de l’exploitation proprement dite, ce qui peut à son tour se heurter aux exigences de la législation sur la protection du paysage ou à d’autres prescriptions. D’autre part, certains cantons se basent sur l’ordonnance sur la protection de l’air pour définir des exigences applicables aux émissions d’ammoniac des exploitations d’élevage, ce qui requiert parfois des mesures structurelles et techniques supplémentaires et, dans le cas extrême, la mise en place d’installations coûteuses de purification de l’air sortant.

4.4 Protection des eaux et valorisation des engrais de ferme

La législation sur la protection des eaux et les exigences des prestations écologiques requises (PER), exigent un bilan de fumure équilibré dans les exploitations détenant des animaux de rente. Lorsqu’une exploitation ne dispose pas d’une surface agricole utile suffisante pour la valorisation des engrais de ferme, elle doit céder des engrais de ferme à d’autres exploitations. Le fumier de volaille a un statut particulier dans la mesure où il peut être exporté à 100% dans d’autres exploitations situées hors du rayon d’exploitation usuel dans la localité – et pas seulement à hauteur de la moitié comme pour les autres engrais de ferme. Les grandes exploitations avicoles produisent également de grandes quantités d’engrais de ferme. En admettant une valorisation des engrais d’au maximum 2.5 unités gros bétail par hectare, cela donne les valeurs de référence approximatives suivantes pour les surfaces nécessaires pour la valorisation des engrais de ferme: Exemple 12’000 poules pondeuses (= 120 unités gros bétail): 48 hectares Exemple 12’000 poulettes (= 48 unités gros bétail): 19 hectares Exemple 12’000 poulets (= 48 unités gros bétail): 19 hectares

C’est naturellement le bilan de fumure détaillé («Suisse-Bilanz») pour l’azote, le phosphore, la potasse et le magnésium qui est déterminant dans le cas concret. Le fumier de volaille se distingue en particulier par une teneur élevée en phosphore comparée à celui d’autres espèces. L’effectif pouvant varier fortement dans l’engraissement de poulets (âge différent, chargement partiel), le volume d’éléments fertilisants dans l’engraissement de poulets doit être calculé à l’aide d’un tableau Excel (fichier «Impex», téléchargement sur www.blw.admin.ch; pour le lien, voir la note de pied-de-page 4 à la p. 8).

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Faits et chiffres de l’économie avicole CH 2.1 L'aviculture comme branche d‘exploitation

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4.5 Étude de l’impact sur l’environnement

Selon l’ordonnance relative à l’étude de l’impact sur l’environnement, les nouvelles constructions ou transformations de poulaillers doivent faire l’objet d’une étude d’impact si le cheptel total de l'exploitation dépasse 125 UGB (toutes catégories d'animaux confondues; les animaux qui consomment du fourrage grossier ne sont comptés qu’avec un demi-facteur UGB). Sont en particulier pris en compte les aspects de la protection de la nature, du paysage et des eaux, de la protection de l’air et de la protection contre le bruit. Même s’il n’est pas encore nécessaire d’établir un rapport sur l’étude d’impact sur l’environnement d’après les UGB, ce rapport peut s’avérer utile dans le cadre de la procédure d’autorisation car il contient tous les documents pertinents.

4.6 Ordonnance sur les paiements directs

Le tableau suivant résume quelques facteurs de conversion importants pour la volaille, en particulier s’agissant des paiements directs (SST = «systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux», SRPA = «sortie régulière en plein air».

Tableau 3: Unités Gros Bétail (UGB)1), Unités de Main d’Œuvre Standard (UMOS)1), 2) et contri-butions SST et SRPA pour les diverses catégories de volailles (état 2019)

Catégorie d’animaux: 1 animal = ... UGB

1 UGB = ... animaux

1 UMOS 2) = ...animaux

Contributions SST/UGB 3)

Contributions SRPA/UGB 3)

Poules pondeuses 0,01 100 3'704 Fr. 280.- Fr. 290.-

Poules parentales (poules et coqs) 0,01 100 3'704 Fr. 280.- Fr. 290.-

Poussins (ponte), poulettes et jeunes coqs 0,004 250 9'259 Fr. 280.- Fr. 290.-

Poulets de chair 4) 0,004 250 9'259 Fr. 280.- Fr. 290.-

Dindes de tous âges 4) 0,015 66,7 2'470 Fr. 280.- Fr. 290.-

1) Selon l’ordonnance sur la terminologie agricole 2) Pour bénéficier des paiements directs, un minimum de 0,2 unités de main d’œuvre standard (UMOS) est exigé; pour

pouvoir profiter des crédits d'investissement (voir p. 10), le minimum est de 1 UMOS. 3) Selon l’ordonnance sur les paiements directs. Les contributions SST et SRPA peuvent être cumulées. Sur une

exploitation, tous les animaux d’une catégorie doivent répondre aux exigences pour bénéficier des contributions. 4) L’effectif peut varier fortement dans l’engraissement de poulets et de dindes (âge différent, chargement partiel). Pour

calculer l’effectif moyen qui est déterminant pour les contributions SST/SRPA, il faut utiliser un fichier Excel qui peut être téléchargé sous www.blw.admin.ch > Paiements directs > Prestations écologiques requises > Bilan de fumure équilibré et analyses du sol Bases légales Impex (fichier Excel).

5. Poulailler et équipements, investissements

5.1 Exigences applicables au poulailler Les poulaillers modernes sont constitués d’un système de halles qui permettent une production respectueuse des animaux, économique et hygiénique. Les différents éléments d’un poulailler moderne – l’enveloppe du bâtiment, la gestion du climat du poulailler et les équipements du poulailler – doivent s’accorder pour garantir une fonction optimale. L’alimentation et l’abreuvement ainsi que la gestion de l’éclairage et du climat du poulailler sont largement automatisés. De nos jours, la majeure partie des exploitations avicoles répondent aux exigences SST. L’aire à climat extérieur («jardin d’hiver») fait donc partie intégrante d’un nouveau poulailler. La plupart des nouveaux poulaillers pour poules pondeuses pratiquent l’élevage en plein air (SRPA); l’accès à un pâturage suffisamment grand doit donc être pris en compte lors du choix de l’emplacement du poulailler. Le calcul se fait sur la base d’une surface de pâturage de 2,5 m2 par poule (bio: 5 m2). Pour répondre aux exigences spécifiques, il est en général nécessaire de construire à neuf. La reconversion d’une ancienne étable de bovins ou d’une ancienne porcherie par exemple n’entre en ligne de compte que dans des cas exceptionnels ou pour de petits effectifs de volailles.

Des informations relatives aux exigences auxquelles doivent satisfaire les poulaillers et leur équipement peuvent être consultées dans les supports d’enseignement d’Aviforum (www.aviforum.ch > Connaissances > Supports d’enseignement)

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Lorsque l’on projette de construire un poulailler, il est recommandé de faire appel aux services d’une entreprise de construction de poulaillers expérimentée (voir tableau 4 ). Ces entreprises s’occupent en général de toute la planification, de l’enveloppe du bâtiment aux équipements.

Tableau 4: entreprises de construction de poulaillers actives en Suisse:

R. Inauen AG, Appenzell AI (www.inauen.ch; tel. 071 788 39 39)

Globogal AG, Lenzburg AG (www.globogal.ch; tél. 062 769 69 69)

Krieger AG, Ruswil LU (www.krieger-ruswil.ch ; tél. 041 496 95 95)

Farmtec SA, Schötz LU (www.farmtec.ch; tél. 041 925 85 90)

Tailles de poulaillers conformes à la loi et aux besoins des acheteurs S’agissant de la taille d’un poulailler, les exigences légales peuvent être limitantes dans le cas concret (aménagement du territoire, protection de l’air, effectifs maximums etc., voir plus haut). D’autre part, dans le cadre d’une production sous contrat, les acheteurs exigent certaines tailles minimales de l’effectif d’animaux ou de la surface du poulailler. Voici quelques indications à ce sujet:

Poulaillers pour poules pondeuses: conventionnels: au moins 6'000 à 12'000 poules pondeuses bio: maximum 2'000 poules pondeuses par poulailler; max. 2 poulaillers par exploitation

(d’après Bio Suisse)

Poulaillers pour l’élevage de poulettes conventionnels: au moins 12'000 poulettes bio: maximum 4'000 poulettes par poulailler (d’après Bio Suisse)

Poulaillers pour l’engraissement conventionnel de poulets; surface utile du poulailler, en fonction de l’acheteur: Micarna: 600 m2 (env. 8'500 places d’engraissement) Bell; 1100 m2 (env. 15'500 places d’engraissement) Kneuss, Frifag: 600 – 1'300 m2 (8'500 – 18’000 places d’engraissement)

Engraissement de poulets bio: poulaillers mobiles avec au maximum 500 poulets par poulailler; en général, 4 à 10 poulaillers mobiles par exploitation avec en plus un poulailler fixe pour l’avancement des poussins jusqu’au 21e jour de vie.

5.2 Besoins d’investissement

Les coûts d’investissement pour un nouveau poulailler sont relativement élevés: il faut clarifier avec d’autant plus de soin les possibilités de financement d’un projet de construction (y c. les crédits d’investissement potentiels). Quelques approximations des coûts d’investissement et des surfaces des bâtiments se trouvent dans le tableau 5 à la page suivante. Pour un projet concret, il faut toutefois demander une offre ferme d’une entreprise de construction de stabulations, y compris l’estimation des coûts pour le raccordement, le terrassement et les travaux d’aménagement extérieurs. Les coûts d’investissement dépendent principalement des facteurs suivants:

l’effectif d’animaux: plus le nombre d’animaux par poulailler est élevé, plus les coûts d’investissements par place d’animaux sont bas (les coûts de certains éléments de l’équipement et les commandes sont plus ou moins indépendants de la longueur du poulailler);

les besoins en surface et équipements par animal (sont par ex. plus élevés dans la détention de poules pondeuses bio que dans la production conventionnelle);

l’emplacement du poulailler: coûts différents pour le terrassement et les adaptations en fonction du terrain (mauvais terrain, terrain en pente) ainsi que pour le raccordement du bâtiment (accès, eau, électricité), altitude (charge de neige sur le toit), coûts du permis de construire etc.

place/bâtiment et installations pour le stockage du fumier; les équipements et le degré d’automatisation (par ex. Farmpacker pour le ramassage des œufs); les exigences SST/SRPA ou labels (par ex. investissements supplémentaires pour la clôture

du pâturage).

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Tableau 5: Approximations des coûts d’investissement et des surfaces de bâtiments pour les poulaillers rencontrés habituellement en pratique, jardin d’hiver y compris.

Remarques:

Bâtiment: y c. estimation pour le terrassement et le gros œuvre ainsi que la fumière; sans accès ni raccordement à l’électricité/à l’eau; terrain plat, sans permis de construire

Équipements: équipements du poulailler, y c. le montage et les travaux pour les installations électriques et sanitaires; avec 12'000 et 18'000 poules pondeuses: y c. l’emballeuse d’œufs automatique et l’installation de datage des œufs; poulets: y c. les surfaces surélevées.

Poulaillers mobiles (pondeuses, poulets bio): pas de distinction entre bâtiment/installations (en vue de la durée d’amortissement), car la durée d’utilisation des poulaillers mobiles est plus courte que celle des poulaillers fixes.

Places de poulets: en comptant 30 kg de poids vif par m2 de surface utile du poulailler ainsi qu’un poids de finition de 2 kg, correspondant à 15 animaux par m2 (normes pour le calcul du bilan de MS).

Poulets bio, poulaillers mobiles: 8 cabanes mobiles à 500 poulets au max. (selon Bio Suisse), avec alimentation automatisée, y c. construction d’un poulailler d’élevage fixe pour 2000 poussins (jusqu’à 21 jours, changement de poulailler à deux reprises).

Surface du bâtiment: y c. jardin d’hiver et local de service.

D’après l’ordonnance sur les aides à l’investissement et les mesures d’accompagnement social dans l’agriculture, il est possible de demander des crédits d’investissement pour les poulaillers (les demandes doivent être adressées au canton). Ces prêts sans intérêts sont accordés pour une durée de 8 à 15 ans et le montant est fixé selon un taux forfaitaire. Pour les poulaillers, ce sont (état 2018, y c. avec aire à climat extérieur): poules pondeuses: au maximum Fr. 4'800.- par 100 places d’animaux, poulettes et poulets: au maximum Fr. 5'700.- par 250 places d’élevage ou d’engraissement. Cependant, ces crédits ne sont accordés que pour la partie de l'effectif d'animaux dont les engrais de ferme peuvent être valorisés sur la surface agricole utile garantie à long terme.

6. Charge de travail

Les travaux quotidiens et périodiques ainsi que les travaux lors du changement de série sont présentés dans le tableau 6 à la page suivante. Le tableau 7 présente des indications approximatives sur le temps de travail nécessaire. La charge de travail peut varier fortement et dépend avant tout des facteurs suivants:

plus l’effectif est grand, plus la charge de travail par place d’animaux est faible, car certaines tâches requièrent le même nombre d’heures de travail, que les effectifs soient de grande taille ou de taille moyenne;

Total Bâtiment Installations Totalpar place d'animaux

Pondeuses, SST 6'000 1'010'000 168.3 111.7 56.7 843 0.14

Pondeuses, SST 12'000 1'585'000 132.1 83.3 48.8 1'470 0.12

Pondeuses, SST 18'000 1'870'000 103.9 65.8 38.1 2'100 0.12

Pondeuses, Bio 2'000 620'000 310.0 222.5 87.5 440 0.22

Pond., poulailler mobile 300 45'000 150.0 -- -- -- --

Poulettes, SST 12'000 945'000 78.8 52.1 26.7 1'060 0.09

Poulettes, Bio 4'000 640'000 160.0 112.5 47.5 500 0.13

Poulets de chair, SST 600 m2 750'000 83.3 63.3 20.0 830 0.09

Poulets de chair, SST 1100 m2 1'120'000 67.9 51.5 16.4 1'450 0.09

Poulets bio, poul. mobiles 8 x 500 + 2'000 409'000 102.3 -- -- -- --

Places d'animaux

resp. m2

Coûts d’inves-tissement

du poulailler, CHF

Par place d'animaux, CHF Surface du bâtiment, m2

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du mode de production (par ex. davantage de travail avec l’élevage en plein air / bio);

de la mécanisation (par ex. emballeuse d’œufs automatique);

du temps nécessaire aux tâches quotidiennes (nombre de tournées de contrôle au poulailler et temps consacré à cela, travail supplémentaire pour les «troupeaux à problèmes», par ex. pour le ramassage des œufs pondus au sol etc.)

Tableau 6: Vue d’ensemble des travaux en aviculture

Périodicité Travail PP = pondeuses PL = poulettes EN = engraissement PP PL EN

Chaque jour

Tournées de contrôle dans le poulailler 2 à 3 fois par jour, au début jusqu’à 6 fois: contrôle des animaux, de l’alimentation /abreuvement ainsi que du climat dans le poulailler et de la litière

x x x

Alimentation manuelle durant la phase des poussins sur le papier à poussins x x

Ramassage, tri/nettoyage et empilement des œufs (largement automatisé); ramassage manuel des œufs pondus au sol x

Ouverture du jardin d’hiver (et évent. du pâturage), faire rentrer les animaux x x x

Périodique- ment

Adaptation des équipements et des dispositifs de commande (éclairage, alimentation, climat) x x x

Traitements du troupeau, vaccinations (en général par le biais de l’eau) x x (x)

Entretien du sas d’hygiène, nettoyages périodiques et réparations x x x

Entretien de la litière, ajout de litière, ajout de matériau d’occupation x x (x)

Évacuation hebdomadaire du fumier (tapis à fientes) x x

Prélèvements d’échantillons (dépistage des salmonelles, sérologie) x x

Entretien du pâturage (x) (x) (x)

Travaux administratifs (par ex. commandes d’aliment) x x x

Lors du changement de série

Chargement du troupeau x x x

Évacuation du fumier, nettoyage / désinfection et équipement du poulailler x x x

Mise en place du nouveau troupeau x x x

Tableau 7: Temps de travail approximatif dans la garde de volailles (MOh = heures de main d'œuvre)

Type de production, taille de l'effectif

Total MOh par série

Total MOh par année 1)

Dont rotations, MOh/année

Pondeuses, 2000 Bio 1'450 1'450 145

Pondeuses, 6'000 SRPA 2'600 2'600 260

Pondeuses, 12'000 SRPA 4'150 4'150 400

Pondeuses, 18'000 SRPA 4'650 4'650 465

Poulettes, 12'000 SST 425 850 220

Poulettes, 4'000 Bio 300 600 130

Poulets de chair, 275 m2 98 755 385

Poulets de chair, 825 m2 202 1'555 790

Poulets de chair, 1'100 m2 245 1’887 960

1) Poules pondeuses: 1 série par année; poulettes: 2 séries par année; poulets: 7.7 séries par année

Charge de travail dans la production d’œufs Comparé aux autres types de production, c’est dans la production d’œufs que la charge de travail est la plus élevée, le ramassage quotidien des œufs représentant la majeure partie du travail. À cet

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égard, le nombre d’œufs pondus au sol (qui doivent être ramassés manuellement) ainsi que la mécanisation de la collecte des œufs jouent un rôle important. Charge de travail dans l’élevage de poulettes Dans un élevage de 12'000 poulettes, il faut compter avec en moyenne 2½ heures par jour, la charge de travail étant nettement plus élevée au début, car les poussins doivent encore être alimentés manuellement et être contrôlés plus fréquemment. Charge de travail dans l’engraissement de volailles Suivant l’âge et le nombre d’animaux, le temps de travail quotidien nécessaire pour les tournées de contrôle est de 1 à 2½ heures. La charge de travail est plus élevée au début car l’aliment doit être distribué à la main sur le papier à poussins et parce que les poussins doivent être contrôlés plus souvent. Les grandes pointes de travail, et près de 50% de la charge de travail totale, se produisent lors du changement de série: chargement des animaux, nettoyage et désinfection du poulailler et préparation du poulailler pour le nouveau troupeau. En fonction de la taille du troupeau, il faut avoir jusqu’à 15 personnes à disposition pour charger rapidement les animaux en près de 2 heures. Les exploitations d’engraissement de volailles doivent par conséquent pouvoir disposer de suffisamment de personnel auxiliaire jusqu’à 8 fois par année.

7. Annexes (adresses importantes, calculs de rentabilité)

7.1 Adresses des associations, des organisations, des offices fédéraux et bureaux d’information

Aviforum: Centre de compétence de l'aviculture suisse (école professionnelle pour les aviculteurs, formation continue, recherche/réalisation d'essais, informations/conseils), Burgerweg 22, 3052 Zollikofen; www.aviforum.ch; [email protected], tél. 031 915 35 35

GalloSuisse: Association des producteurs d'œufs suisses, Case postale 256, 8049 Zürich; www.gallosuisse.ch; tél. 043 300 40 50

ComPa: Commission paritaire des producteurs d'œufs et du commerce d'œufs Secrétariat: Aviforum, Burgerweg 22, 3052 Zollikofen; tél. 031 915 35 35

GalloCircle: Coopérative des producteurs d'œufs pour la mise en valeur des poules de réforme Schulstrasse 16, 9553 Bettwiesen; tél. 071 999 00 70

VEV: Association des commercialisateurs d'œufs; Sentmatte 1, 6247 Schötz; tél. 0848 00 00 10

ASPV: Association suisse des producteurs de volailles (engraisseurs de volailles), 3452 Grünenmatt; www.schweizer-gefluegel.ch; tél. 034 461 60 75

OFAG: Office fédéral de l'agriculture (politique agricole, organisation du marché des œufs et de la viande, paiements directs, programmes SST et SRPA), Schwarzenburgstrasse 165, 3003 Berne; www.blw.admin.ch; tél. 058 462 25 11

OSAV: Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (législation sur la sécurité alimentaire, la commercialisation des denrées alimentaires, la protection des animaux, les épizooties et les zoonoses), Schwarzenburgstrasse 155, 3003 Berne; www.blv.admin.ch; tél. 058 463 30 33

OFEV: Office fédéral de l'environnement (législation sur la protection de l’environnement et des eaux), 3003 Berne; www.bafu.admin.ch; tél. 058 462 93 11

ARE: Office fédéral du développement territorial (législation sur l’aménagement du territoire), 3003 Berne, www.are.admin.ch, tél. 058 462 40 60

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7.2 Rentabilité – modèles de calcul (explications) Les modèles de calcul en annexe doivent être interprétés en tenant compte des explications suivantes. Les prix, les revenus et les coûts effectifs peuvent varier fortement en fonction du label, de l’acheteur ou du projet de construction. Pour des projets concrets, il est recommandé d’effectuer des calculs spécifiques à l’exploitation. Dans ce but, Aviforum met à disposition des modèles de calcul sous forme de fichiers Excel (Tél. 031 / 915 35 35; [email protected]).

Hypothèses générales et explications Tous les modèles sont établis sur la base d’une production sous contrat avec un acheteur

important et représentatif – avec les prix correspondants (produits, achat d’aliment et d’animaux etc.). Cela garantit la cohérence dans le modèle de calcul concerné.

Les résultats du troupeau sont des valeurs standards obtenues avec des hybrides performants (poulets: lignées à croissance rapide); les résultats réels peuvent différer de ces valeurs.

Pour la valeur du poulailler ainsi que pour la charge de travail, voir les chapitres 5.2 et 6.

Les paiements directs rétribuent les charges supplémentaires pour les systèmes de production SST et SRPA (voir chapitre 4.6)

Les coûts directs divers comprennent les coûts pour l’énergie de chauffage (engraissement et élevage), l’électricité, l’eau, la litière, le nettoyage et la désinfection, les vaccinations/traitements, l’assurance pour les animaux, les cotisations aux associations, l’administration.

Le travail de la main d’œuvre auxiliaire pour le chargement des animaux est compté dans les coûts directs, car il est rétribué en espèces. Pour le calcul du revenu du travail par heure, ces heures de travail sont déduites du «total des heures de travail par rotation»).

Tous les prix indiqués comprennent la taxe sur la valeur ajoutée.

Les coûts de structure annuels pour les bâtiments et les équipements comprennent: l’amortissement*: valeur à neuf divisée par la durée d’amortissement; les intérêts*: le taux d’intérêts présumé multiplié par environ 60% de la valeur à neuf; l’entretien et les réparations (1% de la valeur à neuf du bâtiment, resp. 2% de la valeur à

neuf des équipements; l’assurance du bâtiment et du mobilier (0,1% de la valeur à neuf pour le bâtiment et 0,2% de

la valeur à neuf pour le mobilier). * Dans le modèle de calcul, l’amortissement et les intérêts sont indiqués sous forme de pourcentage commun de la valeur à neuf d’après une annuité fixe qui est calculée dans Excel avec la fonction mathématique financière VPM (intérêt; durée d’amortissement; valeur d’investissement).

La marge brute (= recettes moins coûts directs) correspond à la somme disponible pour la rétribution du capital investi et du travail effectué. C’est une valeur qui convient bien à la comparaison car elle ne dépend pas des coûts liés aux différentes structures d’exploitation (valeur des bâtiments, frais de personnel). Remarque: il existe différents niveaux de marge brute (MB comparable, marge brute de la planification de l’exploitation). Dans le cadre de l’aménagement du territoire, le critère de la marge brute est évalué sur la base des valeurs de référence du catalogue des marges brutes d’AGRIDEA.

Le revenu du travail correspond au solde disponible pour la rétribution du travail fourni après avoir soustrait de la marge brute les coûts de structure pour le poulailler. Le revenu du travail par heure correspond au «salaire horaire» moyen pour le travail fourni. Le revenu du travail est fortement influencé par les coûts d’investissement ainsi que par la durée d’amortissement et les intérêts présumés. Plus la durée d’amortissement est longue, resp. plus les taux d’intérêts sont bas, plus le revenu du travail est élevé et inversement. La durée d’amortissement doit tenir compte à la fois de la durée d’utilisation possible des bâtiments et des équipements et de l’obsolescence technique, de l’évolution des prescriptions et du risque commercial. Le taux d’intérêts doit se baser sur une moyenne des taux hypothécaires sur plusieurs années pour assurer à long terme les intérêts des capitaux empruntés. La «rentabilité» doit être évaluée individuellement pour chaque exploitation, en tenant compte des coûts d’investissement effectifs, du financement externe et de la main d’œuvre propre à l’exploitation ou des coûts salariaux éventuels. De plus, avec l’amortissement conventionnel du

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capital étranger, la charge financière est plus élevée au début et plus faible à la fin que la moyenne calculée sur plusieurs années qui ressort du modèle de calcul.

Commentaires concernant le modèle de calcul pour les poules pondeuses Le modèle SRPA (= garde en plein air) avec des hybrides brunes se différencie du modèle SST

avec des hybrides blanches – outre les paiements directs – par les éléments suivants:

différences entre les résultats techniques des poules blanches et ceux des poules brunes; prix des œufs avec un «supplément plein air» par œuf normal; supplément pour le jardin d’hiver dans le prix des poulettes; investissements supplémentaires pour la clôture du pâturage et charge de travail plus

élevée pour la sortie au pâturage et l’entretien du pâturage; coûts annuels forfaitaires du pâturage de Fr. 3'000.- / ha pour compenser la perte de marge

brute (fourrage grossier, grandes cultures) et la perte des paiements directs pour les prairies permanentes (si l’effectif minimal d’UGB consommant des fourrages grossiers pas atteint) ainsi que pour les achats de matériel (par ex. structures du pâturage, copeaux de bois, semences).

Un modèle pour 2'000 poules pondeuses bio (calcul officiel des prix de référence) peut être téléchargé sur le site Internet suivant: www.bioactualites.ch > Marché > Œufs > Prix.

Le prix des poulettes ne comprend pas la vaccination par injection contre la BI lors du changement de poulailler (cette vaccination est comprise dans les coûts directs divers).

Les modèles partent de l’idée que la totalité du fumier de poules pondeuses doit être évacué dans le cadre du bilan de fumure.

L’intérêt sur le capital des animaux prend en compte le fait que la dépense élevée pour l’achat des poulettes n’est «amortie» complètement qu’après une année.

Commentaires concernant le modèle de calcul pour les poulettes Un calcul du prix de référence pour les poulettes bio peut être téléchargé sous:

www.bioactualites.ch > Marché > Œufs > Prix.

Le supplément pour le jardin d’hiver est déjà contenu dans le prix de base par poulette.

S’agissant des divers coûts directs, on part de l’idée que l’acheteur prend à sa charge le 100% des frais de vaccination et le 50% des frais d'analyse.

Commentaires concernant le modèle de calcul pour les poulets Dans le modèle de calcul en annexe, le producteur obtient un prix par kg de poids vif: ce prix

doit permettre de couvrir tous les coûts de production. Ce modèle n’est que partiellement représentatif car les organisations d’engraissement ont des systèmes de calcul des prix différents. La comparaison des prix au producteur est par conséquent très limitée. Voici quelques exemples de conditions ou de modèles différents:

Le producteur reçoit de l’acheteur un montant fixe pour l’amortissement et les intérêts du poulailler d’engraissement – en fonction de l’âge du poulailler. Il couvre les autres coûts de production avec le prix obtenu par kg de poids vif.

Le producteur reçoit un revenu par animal engraissé, les coûts des aliments et des poussins étant pris en charge par l’acheteur.

Les revenus par kg de poids vif sont échelonnés en fonction de la taille et de l‘âge de la halle d’engraissement

Les revenus par kg de poids vif sont échelonnés en fonction de l’âge resp. du poids des animaux d’engraissement.

Engraissements supplémentaires (chargements partiels): soit ils constituent le standard et sont par conséquent intégrés dans le calcul du prix et de la rentabilité, soit ils sont payés séparément à un prix spécial en fonction du poids vif. (Le modèle figurant dans l’annexe ne tient pas compte des engraissements supplémentaires).

Juin 2019

Page 15: 1. L’aviculture en Suisse

Faits et chifferes de l'aviculture CH 2.1 (Annexe rentabilité)

Modèle de calcul: 12'000 pondeuses blanches, SST

Effectif de départ 12'000 Période avant ponte (jours) 14Pertes par période de ponte 0.55% Durée de vide (jours) 14Effectif final 11'208 Séries par année 1.0Effectif moyen 11'604 Valeur bâtiment (Fr.) 996'000Durée de ponte (jours) 336 Valeur installations (Fr.) 588'000Taux de ponte (effectif moyen) 92.0% Amortissement bâtiment (ans) 20Oeufs par série 3'587'028 Amortiss. installations (ans) 12Aliment, préponte (g / bête & jour) 86 Taux d'intérêts 2.50%Aliment, ponte (g / bête & jour) 119 Travail par série (h) 3825

[Part] Quantité Prix (Fr.) Fr. par série Fr. par année

Prestations

Gros oeufs (> 72 g) 5.0% 179'351 0.2370 42'506Oeufs normaux (53 - 72 g) 83.0% 2'977'233 0.2370 705'604Petits oeufs (50 - 53 g) 4.0% 143'481 0.125 17'935Oeufs déclassés (< 50 g, fêlés, sales) 8.0% 286'962 0.03 8'609

Paiements directs (SST) 116.0 UGB 280.-/an 32'480 32'480Prestations totales, avec paiements directs (1) 807'134 807'134

Coûts spécifiquesAchat de poulettes (18 sem.) 12'000 15.65 187'800Frais d'élimination poules de réforme 11'208 0.72 8'070Aliment préponte (1 kg par bête) 1.0 kg 12'000 0.606 7'272Aliment pondeuses, 1re phase 66% 308'671 0.574 177'177Aliment pondeuses, 2e phase 34% 157'751 0.559 88'183Frais de mise en valeur du fumier 16 transports 1100 17'600Aides auxiliaires (chargement) 60 h 50.00 Fr./h 3'000Coûts div. spécifiques / poule départ 12000 3.20 38'400

Total des coûts spécifiques (2) 527'502 527'502

Charges de structure(Valeur:) (Annuité:)

Bâtiment 996'000 6.41% 1.1% 74'800Installations 588'000 9.75% 2.2% 70'266Intérêts sur 50 % du capital bêtes 93'900 2.50% Zins 2'348

Total intermédiaire des ch. de struct. (3) 147'414

ct par oeuf Fr. par série Fr. par an

Marge brute (1 - 2) 7.80 279'632 279'632

Revenu du travail (1 - 2 - 3) 3.69 132'218 132'218

Juin 2019 Page 15 (de 18)

(Rep., entretien, assurances)

Fr. par an et ...

23.30/place p.

35.12/heure

Page 16: 1. L’aviculture en Suisse

Faits et chifferes de l'aviculture CH 2.1 (Annexe rentabilité)

Modèle de calcul: 12'000 pondeuses brunes, libre parcours (SRPA)

Effectif de départ 12'000 Période avant ponte (jours) 14Pertes par période de ponte 0.65% Durée de vide (jours) 14Effectif final 11'064 Séries par année 1.0Effectif moyen 11'532 Valeur bâtiment (Fr.) 996'000Durée de ponte (jours) 336 Valeur installations (Fr.) 624'000Taux de ponte (effectif moyen) 89.5% Amortissement bâtiment (ans) 20Oeufs par série 3'467'903 Amortiss. installations (ans) 12Aliment, préponte (g / bête & jour) 87 Taux d'intérêts 2.50%Aliment, ponte (g / bête & jour) 122 Travail par série (h) 4150

[Part] Quantité Prix (Fr.) Fr. par série Fr. par année

Prestations

Gros oeufs (> 72 g) 12.0% 416'148 0.2370 98'627Oeufs normaux (53 - 72 g) 77.0% 2'670'285 0.2460 656'890Petits oeufs (50 - 53 g) 3.0% 104'037 0.125 13'005Oeufs déclassés (< 50 g, fêlés, sales) 8.0% 277'432 0.03 8'323

Paiements directs (SST+SRPA) 115.3 UGB 570.-/an 65'721 65'721Prestations totales, avec paiements directs (1) 842'566 842'566

Coûts spécifiquesAchat de poulettes (18 sem.) 12'000 16.15 193'800Frais d'élimination poules de réforme 11'064 0.72 7'966Aliment préponte (1 kg par bête) 1.0 kg 12'000 0.606 7'272Aliment pondeuses, 1re phase 66% 314'611 0.574 180'587Aliment pondeuses, 2e phase 34% 160'725 0.559 89'845Frais de mise en valeur du fumier 16 transports 1100 17'600Parcours (marge brute, entretien) 2.5 m2/poule 3000.-/ha/an 9'000Aides auxiliaires (chargement) 60 h 50.00 Fr./h 3'000Coûts div. spécifiques / poule départ 12000 3.30 39'600

Total des coûts spécifiques (2) 548'670 548'670

Charges de structure(Valeur:) (Annuité:)

Bâtiment 996'000 6.41% 1.1% 74'800Installations 624'000 9.75% 2.2% 74'568Intérêts sur 50 % du capital bêtes 96'900 2.50% Zins 2'423

Total intermédiaire des ch. de struct. (3) 151'791

ct par oeuf Fr. par série Fr. par an

Marge brute (1 - 2) 8.47 293'896 293'896

Revenu du travail (1 - 2 - 3) 4.10 142'105 142'105

Page 16 (de 18) Juin 2019

(Rep., entretien, assurances)

Fr. par an et ...

24.49/place p.

34.74/heure

Page 17: 1. L’aviculture en Suisse

Faits et chifferes de l'aviculture CH 2.1 (Annexe rentabilité)

Modèle de calcul pour 12'000 poulettes (élevage sous contrat), SST

Effectif de départ 12'245 Valeur bâtiment (Fr.) 624'000Mortalité / élimination 2% Valeur installations (Fr.) 320'400Poulettes vendues par série 12'000 Amortissement bâtiment (ans) 20Effectif moyen 12'123 Amortiss. installations (ans) 12Durée d'élevage (semaines) 18 Taux d'intérêts 2.50%Aliment poussins (kg/bête) 1.9 Travail par série (h) 425Aliment poulettes (kg/bête) 4.3 Séries par an 2

Quantité Prix (Fr.) Fr. par série Fr. par année

Prestations

Poulettes vendues 12'000 12.45 149'400Paiements directs (SST) 48.5 UGB 280.-/an 6'790 13'580Prestations totales, avec paiements directs (1) 156'190 312'380

Coûts spécifiques

Poussins (2% gratuits) 12'000 4.00 48'000Aliment poussins 23'034 0.623 14'350Aliment poulettes 52'129 0.562 29'296Coûts div. spécifiques par poulette *) 12'000 0.95 11'400Aides auxiliaires (chargement) 50 h 50.00 Fr./h 2'500

Total des coûts spécifiques (2) 105'546 211'092

Charges de structure(Valeur:) (Annuité)

Bâtiment 624'000 6.41% 1.1% 46'862Installations 320'400 9.75% 2.2% 38'288

Total intermédiaire des ch. de struct. (3) 85'150

Fr./place et par an resp. par h

Fr. par poulette vendue Fr. par série Fr. par an

Marge brute (1 - 2) 8.44/place p. 4.22 50'644 101'288

Revenu du travail (1 - 2 - 3) 21.52 je h 0.67 8'069 16'138

*) Composition des coûts divers spécifoques par poulette: Chauffage 30ct. Electricité et eau 18ct. Litière 8ct. Santé et hygiène 20ct. Assurance épizooties (18 ct par place poulette et par année) 9ct. Contributions aux organisations, administration, divers 10ct.

Total par poulette vendue 95ct.

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(Rep., entretien, assurances)

Page 18: 1. L’aviculture en Suisse

Faits et chifferes de l'aviculture CH 2.1 (Annexe rentabilité)

Modèle de calcul: poulets, engraissement standard, halle de 825 m2, SST

Effectif de départ 12'000 Durée de vide (jours) 8.5Pertes 2.70% Séries par année 7.93Effectif final 11'676 Valeur bâtiment (Fr.) 635'000Poids vif moyen (g) 2'100 Valeur installations (Fr.) 195'000Poids vif total (kg) 24'520 Amortissement bâtiment (ans) 20Indice de consommation 1.58 Amortiss. installations (ans) 12Total kg aliment 38'742 Taux d'intérêts 2.50%Durée d'engraissement (jours) 37.5 Travail par série (h) 202

Prix (Fr.) Fr. par série Fr. par année

Prestations Poulets, 1re qualité 90.0% 22'068 2.27 50'094 Poulets, 2e qualité 9.4% 2'305 1.82 4'195 Poulets, 3e qualité 0.6% 147 1.10 162Paiements directs (SST) 46.7 UGB 280.-/an 1649 13'076Prestations totales, avec paiements directs (1) 56'100 444'872

Coûts spécifiques

Poussins (2% gratuits) 11'760 1.025 12'054Aliment 38'742 0.634 24'562

Coûts divers spécifiques/m2 *) 825 m2 5.87 4'840Aides auxiliaires (chargement) 30 h 50.00 Fr./h 1'500Total des coûts spécifiques (2) 42'956 340'641

Charges de structure(Valeur) (Annuité)

Bâtiment 635'000 6.41% 1.1% 47'689Installations 195'000 9.75% 2.2% 23'303

Total intermédiaire des ch. de struct. (3) 70'992

Fr. par kg de poids vif Fr. par série Fr. par an

Marge brute (1 - 2) 0.54 13'144 104'231

Revenu du travail (1 - 2 - 3) 0.17 4'192 33'239

*) Composition des coûts divers spécifiques par série: Chauffage, électricité, eau 2'630Fr. Litière 610Fr. Santé (désinfection) 500Fr. Divers 1'100Fr. Total coûts divers spécifiques par série 4'840Fr. - par m 2 de poulailler (825 m 2 ) 5.87Fr. - par bête au départ 0.40Fr.

Page 18 (de 18) Juin 2019

Quantité

24.37 je h

(Rép., entretien, assurances)

Fr./place et par an resp. par h

8.69/place p.

Page 19: 1. L’aviculture en Suisse

BIO SUISSE : Calcul du prix des œufs 2019Effectif initial 2’000 Période avant la ponte (jours) 14Pertes par période de ponte de 28 jours 0.62% Période à vide (jours) 15Effectif final 1’851 Séries par année 1.0Effectif moyen 1’926 Valeur des bâtiments (Fr.) 356’000Durée de ponte (jours) 336 Valeur des installations (Fr.) 140’000Taux de ponte par poule, effectif moyen 91.0% Amortissement bâtiments (ans) 20Total des œufs par série 588’894 Amortissement installations (ans) 12Mélange de grains par poule et jour (g) 14 Taux d'intérêt (%) 2.50%Aliments poules pondeuses par poule et jour (g) 120 Travail par série (h) 1450

Proportion Quantitépar unité par série par année

ProduitsŒufs normaux (53 g+) 88.0% 518’227 0.468 242’530Œufs petits (50 - 53 g) 3.0% 17’667 0.160 2’827Œufs déclassés (< 5 g, fêlés, sales) 9.0% 53’000 0.10 5’300Paiements directs (SST + SRPA) 20 UGB 570.-/année 11’400 11’400Total recettes y.c. paiements directs (1) 262’057 262’057Coûts spécifiquesAchats des poulettes (18 semaines) 2’000 26.00 * 53’300Elimination des poules de réforme 1’851 0.20 * 398Aliments poulettes/préponte [kg par poule]Mélange de grains 9’437 1.013 * 9’799Aliments poules pondeuses 80’892 1.023 * 84’822Elimination du fumier 0Pâturage (marge brute, entretien) 5.0 m2/Henne 3000.-/ha/année 3’000Div. coûts spécifiques par poule initiale 2000 4.10 8’200Total des coûts spécifiques (2) 159’519 159’519

Charges de structure (Valeur) (Annuité fixe)(Réparations,

entretien, assur.)

Bâtiments: 80 % de 445'000 356’000 6.41% 1.1% 26’736Installations: 80 % de 175'000 140’000 9.75% 2.2% 16’730Machine à tamponner les œufs 9’000 9.75% 2.2% 1’076Intérêts sur 50 % du capital des animaux 26’650 2.50% intérêts 666Subtotal des charges de structures (3) 45’208Coûts du travail (4) 1450 h 34.00 fr./h 49’300 49’300Risque (2 %) et bénéfice (1 %) (5) 7’621 7’621

Ct. par œuf Fr. par série Fr. par année

Marge brute (1 - 2) 17.41 102’538 102’538 par PP & année

Revenu du travail (1 - 2 - 3) 9.74 57’330 57’330 28.67

Coûts de production (2 + 3 + 4 + 5) 44.43 261’648 261’648

Coûts de production par œuf normal *) Aliments Bâtim./install. Travail DiversProp. coûts de production, ct. par œuf **) 18.22 8.37 9.49 2.49

Proportions coûts de production, % **) 37.2% 17.1% 19.4% 5.1%

Total coûts de production, ct. par œuf 2.20 ct.

46.72 ct.

* hors TVA agricole 2.50% Bénéfice/Perte (gestion d'entreprise)

TVA normale 7.70% Fr. 409

Calculation Prix (fr.)

"Prix" sans paiements directs

**) Différence avec le total ou avec 100 % = coûts spécifiques divers

Animaux10.34

21.1%

48.92 ct. par œuf Paiements directs par œuf normal:

130.82 par place poule

Fr. par année + …

51.27 par place poule

39.54 par heure

3.0% des coûts de production

*) Œufs à partir de 53 g avec coquille propre et intacte

Calcul du prix de référence Bio Suisse 21.12.2018

correspond à 80%de la valeur neuve

Gloor
Textfeld
Annexe séparée: calcul officiel du prix de référence des oeufs bio "Bourgeon" Source/téléchargement: www.bioactualites.ch > Marché > Œufs > Prix