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Evaluation de la base de données SITEAU 20.11.2012 Page 1 Cartographie des ressources en eau de la République du Tchad – Projet RésEAU I Evaluation de la base de données SITEAU et stratégie de mise à niveau 1 INTRODUCTION L’évaluation de la base de données des ouvrages hydrauliques SITEAU, hébergée à la Direction de la Connaissance du Domaine Hydraulique (DCDH) du Ministère de l'Hydraulique Urbaine et Rurale (MHUR) de la République du Tchad, s'inscrit dans le cadre du programme “Cartographie des ressource en eau de la République du Tchad – projet RésEau I”, et, plus particulièrement, se rattache à la composante “Système d'Information sur la Ressource en Eau (SIRE)”. Un des objectifs du programme RésEau, d'une durée de 9 ans, est la publication de cartes hydrogéologiques à une échelle 1:200'000 et 1:500'000 couvrant le Tchad. Dans sa première phase de 3 ans, baptisée “RésEau I”, le programme vise la réalisation d'une cartographie hydrogéologique aux mêmes échelles mais couvrant les régions du Nord (Borkou, Ennedi, Tibesti) et Est (Wadi Fira, Ouaddaï, Sila). Pour la réalisation de ces cartes hydrogéologiques, il est essentiel de disposer d’une base de données des puits et forages fonctionnelle, complète et mise à jour. 2 HISTORIQUE Evolution des Bases de Données au MHUR La Base de Données SITEAU est le produit d'une série de consolidations logicielles qui se sont succédées depuis 1980 (fig. 1). Il est à noter que chaque nouvelle base de données ayant vu le jour a, d'une part, amélioré la gestion de l'information, en essayant de combler les lacunes identifiées à des moments spécifiques, mais a, d’autre part, aussi engendré une perte d'information, car les passages d'une base à la suivante n'ont pas été complets. Le premier logiciel d'acquisition de données, intitulé ACTIF, fut introduit au Tchad dans les années 1980 (concepteur: BRGM). Conçu en environnement DOS, il n'avait pas pour objectif la gestion de base de données (un fichier est créé par dossier d'ouvrages), mais permettait de saisir, interpréter et imprimer les données de coupes lithologiques et de tests de pompage. ACTIF a été, et est toujours, très apprécié par les utilisateurs: signalons que, non seulement, ce logiciel a coexisté avec toutes les bases de données décrites à posteriori (PROGRES et SITEAU), mais il fut également le logiciel d’acquisition du 9 e FED, programme s'étant terminé en 2012. N'ayant pas d'équivalent en environnement Windows, la disparition de ce logiciel est de fait inéluctable. Au milieu des années 1980, l'Agence Française de Développement (AFD) finançait la création d'une première base de données appelée PROSPER. Cette dernière fut remplacée par une base de données nommée PROGRES, conçue sous environnement Windows au début des années 1990 par le BRGM/BURGEAP, dans la perspective d'aider à la planification des programmes d'hydraulique villageoises, (en associant une table “ouvrage” à une table “villages”). Les données des villages et du recensement de population (1993), associées aux données des ouvrages hydrauliques, devaient permettre de calculer le taux de desserte en eau et ainsi estimer les besoins des populations en nombre de points d'eau à réaliser. Dans

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Cartographie des ressources en eau de la République du Tchad – Projet RésEAU I

Evaluation de la base de données SITEAU et stratégie de mise à niveau

1 INTRODUCTION

L’évaluation de la base de données des ouvrages hydrauliques SITEAU, hébergée à la Direction de la Connaissance du Domaine Hydraulique (DCDH) du Ministère de l'Hydraulique Urbaine et Rurale (MHUR) de la République du Tchad, s'inscrit dans le cadre du programme “Cartographie des ressource en eau de la République du Tchad – projet RésEau I”, et, plus particulièrement, se rattache à la composante “Système d'Information sur la Ressource en Eau (SIRE)”.

Un des objectifs du programme RésEau, d'une durée de 9 ans, est la publication de cartes hydrogéologiques à une échelle 1:200'000 et 1:500'000 couvrant le Tchad. Dans sa première phase de 3 ans, baptisée “RésEau I”, le programme vise la réalisation d'une cartographie hydrogéologique aux mêmes échelles mais couvrant les régions du Nord (Borkou, Ennedi, Tibesti) et Est (Wadi Fira, Ouaddaï, Sila). Pour la réalisation de ces cartes hydrogéologiques, il est essentiel de disposer d’une base de données des puits et forages fonctionnelle, complète et mise à jour.

2 HISTORIQUE

Evolution des Bases de Données au MHUR

La Base de Données SITEAU est le produit d'une série de consolidations logicielles qui se sont succédées depuis 1980 (fig. 1). Il est à noter que chaque nouvelle base de données ayant vu le jour a, d'une part, amélioré la gestion de l'information, en essayant de combler les lacunes identifiées à des moments spécifiques, mais a, d’autre part, aussi engendré une perte d'information, car les passages d'une base à la suivante n'ont pas été complets.

Le premier logiciel d'acquisition de données, intitulé ACTIF, fut introduit au Tchad dans les années 1980 (concepteur: BRGM). Conçu en environnement DOS, il n'avait pas pour objectif la gestion de base de données (un fichier est créé par dossier d'ouvrages), mais permettait de saisir, interpréter et imprimer les données de coupes lithologiques et de tests de pompage. ACTIF a été, et est toujours, très apprécié par les utilisateurs: signalons que, non seulement, ce logiciel a coexisté avec toutes les bases de données décrites à posteriori (PROGRES et SITEAU), mais il fut également le logiciel d’acquisition du 9e FED, programme s'étant terminé en 2012. N'ayant pas d'équivalent en environnement Windows, la disparition de ce logiciel est de fait inéluctable.

Au milieu des années 1980, l'Agence Française de Développement (AFD) finançait la création d'une première base de données appelée PROSPER. Cette dernière fut remplacée par une base de données nommée PROGRES, conçue sous environnement Windows au début des années 1990 par le BRGM/BURGEAP, dans la perspective d'aider à la planification des programmes d'hydraulique villageoises, (en associant une table “ouvrage” à une table “villages”). Les données des villages et du recensement de population (1993), associées aux données des ouvrages hydrauliques, devaient permettre de calculer le taux de desserte en eau et ainsi estimer les besoins des populations en nombre de points d'eau à réaliser. Dans

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le processus, ACTIF était utilisé comme outil de saisie et PROGRES pour gérer et analyser les données.

Fig. 1: Historique des bases de données ayant vu le jour au MHUR

PROGRES est progressivement amélioré, notamment suite à une évaluation menée par l'Office International de l'Eau (OIE) en 1993 dans le cadre du projet “Pour une action concertée de la Coopération Française en Afrique”. Signalons, par exemple, que la première version de PROGRES ne présentait pas tous les champs disponibles dans ACTIF, causant une perte d’information lors de l'importation des fichiers ACTIF dans PROGRESS. D'autre part, l'absence de coordonnées géographiques associées aux villages, rendait initialement l'outil inutilisable. Cette base comprends notamment les enquêtes de 4'700 villages (nombre d'habitants, points d'eau modernes existants, qualité de l'eau, etc.) réalisées dans le cadre des projets d’hydraulique villageoise Koros et du 7ème FED (au Chari Baguirmi).

Le transfert des données lithologiques de ACTIF à la base de données PROGRES (ou plus tard SITEAU) n'a été que partiel. Environ 300 fichiers tirés du logiciel ACTIF furent transférés dans la base de données PROGRES, lors d’une mission du BRGM. Plus tardivement, un programme créé lors du 9ème FED permit le passage automatique de données enregistrées sous ACTIF à la base de données SITEAU. Actuellement, l'on dénombre 4794 fichiers ACTIF sur le serveur de la Division Base de Données nécessitant d'être intégrés dans SITEAU et 2372 fichiers ACTIF déjà incorporés (9ème FED et PHVSLI).

En 2005, le PNUD finançait la création de EXO7 (concepteur: Paul Val Ravens). EXO7 n'a jamais été utilisé par les opérateurs, probablement car trop complexe (trop de tables, requêtes conflictuelles, fonctions mal conçues). Une autre raison, peut-être la raison centrale, a été le peu de formation dispensée et le peu de temps pour s'y habituer. Néanmoins, EXO7 se devait de pallier à l’un des problèmes rencontrés dans PROGRES, à savoir la gestion des données chronologiques, telles que les fluctuations des nappes et réseaux piézométriques. Seules les données récoltées lors du programme du 8ème FED furent saisies dans EXO7, données par la suite transférées dans SITEAU.

En 2008, grâce au soutien financier de l'AFD à la DCDH du MHUR, la base de données SITEAU est conçue pour le 9ème FED (concepteur: Claire Lelong). Elle est aujourd’hui la base de référence utilisée au MHUR. Reprenant toutes les données présentes dans PROGRES, SITEAU renferme aussi des tables permettant d’intégrer des données d'hydraulique pastorale et des données techniques de construction de petits réseau

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d’alimentation en eau potable.

Systèmes de classification

Au MHUR, le BRGM avait mis en place un système de classification des données hydrauliques à partir des saisies effectuées sous ACTIF. Tout point d'eau était mis dans un dossier, incluant des données de population des villages, un croquis de la situation géographique et géomorphologique, une impression de toutes les données techniques saisies dans ACTIF et éventuellement des données d'interprétation d'images aériennes. Les dossiers étaient ensuite classés par zone géographique, suivant l’assemblage des cartes topographiques IGN au 1 :200'000. Les ouvrages hydrauliques sont inventoriés depuis 1993 avec un numéro IRH unique (clé primaire), avec les quatre premières lettres représentant le code de la carte topographique.

Selon le rapport de l'OIE, le classement manuel des dossiers par secteur géographique était bien tenu en 1993. Parmi les documents classés, il y a un grand nombre de puits traditionnels, qui n’ont été incorporés dans aucune base de données, et ainsi, certaines informations sur la chimie des eaux ne figurent que sur papier.

Les renseignements que nous avons pu récolter auprès des techniciens du MHUR indiquent que le système de collecte, de saisie et de classification des données des ouvrages hydrauliques était effectif jusqu'en 2005, après quoi seul le système de saisie informatique des données fut poursuivi. Aujourd'hui, les anciens dossiers papier sont toujours présents à la bibliothèque du MHUR.

Inventaire des points d'eau

En 1993, le Bureau de l'Eau (aujourd’hui MHUR) publie l'Annuaire des ouvrages hydrauliques de la République du Tchad. Ce dernier répertoriait les ouvrages hydrauliques modernes exploitant les eaux souterraines au Tchad, données extraites de la base de données PROGRES. L’auteur écrit:

“L'état des ouvrages n'a pas été vérifié systématiquement sur le terrain. Nous comptons donc sur la coopération de tous les organismes et bureaux d'études intervenant dans le domaine de l'Eau pour nous fournir les renseignements relatifs aux ouvrages. Ceci afin de corriger et compléter cet annuaire.”

Un constat similaire est formulé dans l’Inventaire général des forages et des puits du Tchad, document publié en 1998 et produit à partir des données de PROGRES :

“Les différents projets représentent la seule source d'information actualisable du logiciel PROGRES et ce dernier est le meilleur outil de sauvegarde de leurs travaux. Si la base de données présente aujourd'hui de nombreuses lacunes et imperfections, celles-ci ne pourront être corrigées que par un archivage précis et complet des données apportées par l'ensemble des programmes d'hydraulique”. Moussa Tchitchaou, Directeur de l'Hydraulique

La plupart des inventaires exhaustifs ont été réalisés dans le cadre de grands projets financés par l'Union Européenne, la Coopération Française ou des travaux de surveillance de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Le seul exemple de projet d'inventaire, dont le but était d’évaluer la fonctionnalité des points d'eau existants, s'est déroulé en 2010 sous financement de la Banque Africaine de Développement (BAD). A l'occasion, 3 régions ont fait l’objet d'inventaire: le Moyen Chari et les Logone Occidental et Oriental. Au total, 2496 ouvrages hydrauliques et d'assainissement public furent inventoriés, répartis dans 1259 localités. Le taux moyen de fonctionnement de ces ouvrages a été estimé à 58%. Pour ce faire, des fiches d'enquêtes furent élaborées, prenant en considération le format des données et le lexique utilisé dans la base de données SITEAU.

Aujourd'hui, la présence d'ONGs sur le territoire tchadien, travaillant souvent dans des zones géographiques reculés où le suivi des travaux de la part de représentants du gouvernement est difficile, ainsi que la

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multiplication des techniques de forage manuelle à faible coût, rend d’autant plus nécessaire l’établissement d'un inventaire exhaustif actualisé. Tout comme en 1993, le besoin d'effectuer un inventaire des points d'eau est évoqué au MHUR de même qu’auprès des acteurs travaillant dans le domaine de l’eau.

3 LES BASES DE DONNEES AU MHUR

Actuellement le MHUR est le gestionnaire de 4 bases de données (Fig. 2):

• SITEAU, pour les ouvrages hydrauliques (hébergée à la DCDH),

• Une base sans nom, pour le laboratoire d’analyse de l’eau (hébergée à la DCDH),

• Hydromet, pour les données hydrologiques (hébergée à la DREM), et

• Climdata, pour les données climatologiques et agro-météorologiques (hébergée à DREM).

SITEAU est aujourd'hui une base de données qui regroupe toutes les données techniques de construction de forages/puits/mares, de réhabilitation, d'inventaire, ainsi que de surveillance du niveau des eaux souterraines. Lors de la réalisation du programme 9ème FED, une copie de la base de données SITEAU a été installée auprès des directeurs du MHUR. Ceci a eu pour conséquence de faciliter la consultation de la base de données par les différentes directions du MHUR, mais aussi de faire des interprétations et statistiques à partir de données qui n’ont pas été mises à jour. La base de données SITEAU a aussi été installée auprès des techniciens de la CBLT, des 9ème et 10ème FED et d’UNICEF. Chaque mois, la Division Base de Données du MHUR effectue 2 à 3 consultations sur demande d’étudiants, ONGs ou compagnies privées dans le cadre de projets de forages.

Fig. 2: Schéma et usage des Bases de Données au MHUR

La base de données du laboratoire d'analyse des eaux est conçue pour intégrer une grande quantité d'informations sur la qualité des eaux et pour permettre un suivi administratif sur les analyses effectuées. Il n’y a pas de passerelle entre cette base et SITEAU. Le retard récurrent dans l'attribution du numéro IRH et l'absence quasi systématique des coordonnées GPS du point de prélèvement de l'échantillon, ne permettent pas de déterminer à quel point d'eau de SITEAU correspondant à l'analyse chimique. Les seuls

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utilisateurs de cette base de données sont donc les techniciens du laboratoire d'analyse des eaux.

Les bases de données Hydromet et Climdata ont été conçues afin de pouvoir intégrer une grande quantité d'informations météorologiques et hydrauliques sur les eaux de surface (débits et niveaux des rivières ou lacs) puis de permettre leur exploitation, entre autres, pour la publication d'un bulletin annuel. La base de données Hydromet fait suite à celle intitulée Hydrom, conçue en environnement DOS, et intègre uniquement les données en relation avec la surveillance des niveaux d'eau1 dans le bassin du fleuve Niger.

Une cinquième base de donnée au MHUR est en projet et aura comme but l'intégration des données de suivi des points d'eau (artisans, réhabilitations, inventaires et fonctionnalités) et l'exploitation des données à des fins de planification et de calcul du taux de la desserte en eau au Tchad. Les aspects de suivi, de réhabilitation et d'inventaire (construction et fonctionnalité) des points d'eau pourraient donc à terme sortir de SITEAU et être intégrés dans la nouvelle base.

La complémentarité entre bases de données fait que des processus de coordination et d’échange doivent être établis notamment entre SITEAU et la base du laboratoire :

• Tout échantillon entrant au laboratoire doit être identifié par un numéro IRH.

• L’'information sur la qualité des eaux doit être consultable à partir de SITEAU.

Fig. 3 –Interface graphique de SITEAU avec les menus villages, ouvrages, etc.

1 La DREM, par son expérience au niveau de la surveillance des niveaux d'eau de surface est, entre autres, particulièrement sollicitée lors de périodes de fortes pluies pendant lesquelles des crues, et éventuellement des inondations, ont lieu.

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4 ANALYSE DES FONCTIONNALITES

Structure de la base

La création de SITEAU en 2008 répond aux besoins suivants:

• l’hébergement des données relatives à l'hydraulique pastorale

• l’hébergement des données relatives à la construction de mini-AEP

• la cartographie des points d'eau dans le logiciel SIG simple.

SITEAU est une base de données relationnelle en format Access qui a comme tables principales, une table village, une table ouvrages (puits et forages), une table AEP et une table mares pastorales (Figs 3 et 4). La plupart des champs sont contraints par des librairies, qui s’affichent sous forme de listes déroulantes. Elle contient aussi des tables informatives sur les projets et les artisans. Le code IRH de chaque ouvrage est la clé unique de la base de données. A la création d'un ouvrage, un nombre minimum de champs doit être rempli, avant d’accéder aux sous-tables, comme par exemple le code village. Peuvent être saisies des informations techniques ponctuelles mais aussi des informations variables dans le temps (par ex., suivi du niveau de la nappe).

Fig. 3– Modèle de données SITEAU

La dernière version (v. 1.0.2) de SITEAU a été installée le 13 avril 2012 sur les ordinateurs du MHUR. Des manuels d'utilisateur et d'administrateur écrits en 2011 documentent son utilisation. SITEAU a une interface graphique conviviale et est aisément consultable. Lors de la saisie, les opérations sont facilitées par des listes déroulantes mais aussi contraintes par des limitations ou vérifications internes (par ex., contrôle des coordonnées, de la carte correspondante et cohérence avec le numéro IRH). Ces listes déroulantes permettent de limiter les erreurs de saisie, d’homogénéiser la dénomination, et par conséquence aident au traitement statistique des données et à leur cartographie. Les champs non-contraints se devraient d’être limités lors de la prochaine évolution de la base. Il apparaît aussi qu’un certain nombre de champs avec paramètres techniques sont peu remplis, d’où un questionnement sur leur pertinence.

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Villages et taux de desserte

La table village permet de répertorier les localités ayant fait objet d'un inventaire lors d’un projet. Le code village utilisé est lié à la codification administrative des localités du Tchad, réalisé par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED) en 2009. Cette table est construite pour contenir outre le nombre d’habitants (données terrain ou estimation extrapolée du recensement de 1993) des données sur le milieu et l’accessibilité du village, les infrastructures (écoles, centres de santé, etc.), la transhumance, les ressources traditionnelles en eau (puits traditionnels, mares et cours d'eau) et les latrines (lieu et état). Ces informations détaillées ne sont ajoutées à la base que dans le cadre d'enquêtes de terrain de grands projets de l'Union Européenne ou de la Coopération Française.

La clé code village permet de lier la table village aux tables ouvrages, AEP et mares pastorales et ainsi de dériver des statistiques tels que le taux de desserte en eau pour un village donné, les équipements et le taux d'accès à l'eau potable par région, par département, le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable par département. Ces calculs effectués par des requêtes SQL ont pour but de connaître la situation actuelle par rapport aux objectifs du millénaire pour le développement

Cette table présente toutefois une très grande fragilité:

• le découpage administratif de la République du Tchad au niveau sous-préfectures et cantons est très évolutif, et la codification des villages change rapidement et n’est plus à jour.

• Les chiffres de population extrapolés en 2012 à partir du recensement de 1993 sont obsolètes.

Ceci a pour conséquence que certaines statistiques réalisées à partir de la base de données sont biaisées. Ainsi, au Kanem on obtient un taux de desserte de 50% ou de 100% selon les chiffres de population utilisés.

Utilisateurs et droits d’accès

Il y a deux niveaux d’utilisation de la base Access (vers. 2007) SITEAU: un mode utilisateur (consultation et saisie) et un mode administrateur. Tout utilisateur ayant installé SITEAU et le tableau associé contenant la liste des ouvrages peut saisir des nouvelles données sans qu’aucun mot de passe ne soit requis2. La date de création ou de modification des données pour un IRH s’inscrira automatiquement dans la base (ndr: des erreurs dues à l’environnement logiciel se sont produites). Il n’y a pas de profil pour de la consultation uniquement.

Le mode administrateur, accessible par un mot de passe, ouvre les commandes Configuration (versioning de la base de données) et Administration (gestion/mise à jour de la table villages, gestion des IRH, suppression/changement de catégories des ouvrages, gestion des AEP). L’administrateur gère également les fichiers de sauvegarde, dont l’intitulé automatique contient la date et l'heure.

La base est stockée sur un serveur tournant sous Windows XP, mais qui fait office de PC, car il n’y a pas de réseau Intranet. L’administration, la saisie et la mise à jour sont donc centralisées sur ce seul poste en mode utilisateur unique. Les collaborateurs ou clients qui désirent consulter la base travaillent généralement sur des fichiers Excel, qui sont des exports de la base de données principale, d’où un risque d’avoir une multitude de versions périmées. Toutefois, SITEAU est conçu pour être distribué sous forme de base vide et être utilisé directement par les grands acteurs de l’eau. Cela a fonctionné lors du 9e FED, bien que certaines difficultés techniques soient apparues suite à l’emploi d’Access en mode multi-utilisateur.

Fonctions spécifiques

Diverses requêtes SQL ont été écrites par l’ingénieur informaticien qui a bâti SITEAU, afin d’effectuer des 2 Tous les écrans sont verrouillés par défaut, mais l'utilisateur peut aisément déverrouiller l'écran et modifier les données.

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statistiques/synthèses sur les ouvrages, d’éditer des listings et de créer des données pour les cartes. Cela comprend entre autres une synthèse des équipements, de la population par région, la liste des artisans réparateurs, les divers taux de desserte en eau Il existe aussi un lien entre SITEAU et MapInfo pour la représentation cartographique des ouvrages. Des sélections sont opérées par type d’ouvrage, rattachement administratif, année de construction, projet, état et usage, et les objets sont affichés directement sous MapInfo v. 7.8, la symbologie devant toutefois être réglée par l’utilisateur. Cette solution cartographique est sous-utilisée.

De nouveaux états peuvent être construits à partir des données de SITEAU en fonction de la demande des utilisateurs. Toutefois, le développement de requêtes additionnelles n’a pas été réalisé à ce jour, faute d’expertise suffisante dans le langage SQL au MHUR.

5 LES FICHES DE COLLECTE

En l’absence d’une saisie informatique à la source, une solution papier sous forme de fiches a été mise en place au MHUR pour collecter les informations du terrain (Fig. 5). Les fiches actuelles sont en cours de révision et, après approbation des directions du ministère, seront distribuées auprès des divers acteurs du domaine de l’eau.

Ces fiches de terrain se doivent d’être standardisées et mises en conformité avec les champs de la base de données SITEAU, en prévision de la saisie d’information par un opérateur. Elles doivent aussi être faciles d’utilisation sur le terrain, avec un nombre d’information raisonnable à collecter. Une feuille explicative, contenant l’information sur les champs, la dénomination des codes par champ sera jointe aux fiches de collecte. De la formation sera dispensée le cas échéant sur la manière de remplir les fiches ainsi que sur les règles d’attribution des numéros IRH et de réception des ouvrages, et la procédure opérationnelle de restitution et contrôle qualité des fiches.

Fig. 5 -Fiches de collecte d'information par base de données (proposition)

6 ANALYSE DE L'INFORMATION HYDRAULIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE

La Division Banque de Données du MHUR a entrepris dès le mois de juin 2012 une analyse détaillée du contenu thématique de SITEAU. La base contient 93 projets et le plus vieil enregistrement date de 1960. En termes de chiffres, la base contient :

• 18'960 ouvrages (puits, forages, piézomètres),

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• 13'063 ouvrages avec un code forage, des coordonnées lat/long et des informations de niveau statique et de profondeur totale, soit le 69%,

• 6'223 ouvrages avec, en plus des données précédemment listées, des informations sur la lithologie et le débit, soit le 33%,

• 1'734 ouvrages avec l’ensemble des données précitées et des mesures de conductivité.

Trois niveaux d’informations ont été définis pour décrire les données présentes dans les domaines hydrogéologie et hydraulique:

• Minimal, avec de l’info uniquement sur la profondeur totale, le niveau statique et la conductivité,

• Essentiel, avec l’info précédente plus le débit d’exploitation, le rabattement, un débit d’essai et la lithologie, et

• Additionnel, avec toute l’info ci-dessus auquel s’ajoutent des données techniques de l'équipement de l’ouvrage.

Le tableau 1 résumé la qualité de l’information de SITEAU des 93 projets.

Tab. 1 – Classification du nombre de projet selon la qualité de leur information hydraulique dans SITEAU

Qualité de l'information hydraulique Niveau

d'information Champ nul faible moyen bon

PROFONDEUR TOTALE 8 8 31 46 Minimal

NIVEAU STATIQUE 9 11 49 24 Minimal

CONDUCTIVITE 61 24 6 2 Minimal

LITHOLOGIE 90 1 0 2 Essentiel

DEBIT 17 27 39 10 Essentiel

DEBIT D’ESSAI 27 32 22 12 Essentiel

RABATTEMENT 25 29 29 10 Essentiel

DONNES TECHNIQUES 12 20 30 31 Additionnel

Le constat est que la profondeur totale est documentée pour 52% des projets, les données techniques pour 36% et le niveau statique pour 29%. Moins de 15% des projets contiennent les données hydrauliques essentielles, telles que débit d’essai, rabattement et débit exploitable3 Le taux de saisie des champs contenant des mesures physico-chimiques in-situ est extrêmement faible (3%). Il reflète la réalité de terrain, sachant que les foreurs emmènent rarement un conductimètre pour y effectuer des mesures. L’absence de lien entre la base de données qualité des eaux et base de données SITEAU fait aussi qu’il y a très peu de données de laboratoire par point d’eau dans SITEAU. Enfin, la raison du peu de données lithologiques est à rechercher dans le passage de la base de données ACTIF à PROGRES et ensuite SITEAU, qui, comme déjà mentionné, n'a été fait que partiellement.

3 En l’absence de contrôleur sur le terrain, les compagnies de forage ont pour coutume d’installer la pompe en se basant sur le débit

et les mesures de niveau statique lors du soufflage, sans effectuer de test de pompage. Si les résultats des tests sont disponibles, il

se peut qu’ils n’aient pas été saisi par l’opérateur faute de compréhension. A la différence d'ACTIF, où l'on introduisait les données

brutes et le programme calculait les courbes spécifiques et les débits/rabattements, SITEAU possède des champs où l'on introduit

directement les résultats.

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Tab 2: Liste de projets dans SITEAU et leur évaluation en termes de taux de saisie de l’information.

Fig. 5A (à gauche) - Distribution géographique et classification thématique des points d’eau de SITEAU selon le taux de saisie de l’information. Les couleurs correspondent aux couleurs du tableau 2 (violet = pas d’info; rouge = profondeur totale; orange = profondeur totale + niveau statique + infos techniques; jaune = données essentielles sans essais de pompage, vert foncé = infos essentielles, vert clair = infos additionnelles = complètes). Fig. 5B (à droite) - Distribution géographique et classification thématique des points d'eau de SITEAU selon leur année de construction Le dégradé de couleurs des régions correspond à la densité démographique, de peu peuplé (jaune) à fortement peuplé (brun foncé).

pas de données profondeur totale champs presque complets champs completsCode_Projet Nb ouvrage Code_Projet Nb ouvrage Code_Projet Nb ouvrage Code_Projet Nb ouvrage Code_Projet Nb ouvrage Code_Projet Nb ouvrage

PASILD 16 FERROVIAL 5 BUDGET ETAT 59 FED 326 CARE RFA 85 9eFED 2040FONDS KOWETIEN 22 ECHO/HCR 32 AICF 36 HP BATHA KOW 21 BELACD 870 PHVSLI 332CONOCO 31 ECHO/UNHCR 21 ACF 31 BIRD AID 143 FAO 19FEDOM 88 PROADEL 45 PNEAR 642 OCRS 61 Coop SUISSE 45 TOTAL 2372DARNA 33 COOPI BELGE 13 PHPTC 31 FIDES 59 CARE 437PDIS 68 ESSO 42 BID/SA 109 SECADEV 140 BRGM 29(vide) 2783 WV 90 PAS/AFD 357 HYDROTECH 26 CTNSC 33UNICEF 565 CR_TCHAD 31 CHD/90 119 5eFED 172 KOROS 2 298SIF 179 MISSION CATOLIQUE 16 HV_MK 416 PHVZS 271 6eFED 237

ONHPV 21 PDAOK 29 PISB/U 186 KOROS 1 408TOTAL 3785 BID/LIBYE 22 PHVOB 660 PSANG 25 FOND SAOUDIEN 126

ETAT 27 ALMY BAHAIM 2 45 ZAKOUMA 1 GTZ HV_MK 159PC USAID 207 UNICEF/PISB 22 FAC/AICF/ONDR 11 FAI 306FAC 371 ALMY BAHAIM 3 23 CS TAIWAN 6 7eFED 627USAID 178 EAU_POTABLE 22 8eFED 1706PNUD 82 HPV/BET 1 151 TOTAL 1448 BID/BE 13AMA 11 PDRIM 19 ACRA 16CHD/85 465 HP/BET 2 107 FED ANTEA 128HCR 89 BIRD 16BELACD SARH 13 TOTAL 2878 FAC ANTEA 25GTZ 414 ALMY BAHAIM 1 123BID 115 GTZ F.SAOUD 15

PMDR 21TOTAL 2310 PSMSR 15

ALMY BAHAIM 12PHPK 90ODA 13PDPLR 34

TOTAL 5906

profondeur totale, niveau statique et données techniques

données basiques sans essai de débit

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Le tableau 2 et les cartes associées de la figure 5 présentent une évaluation du taux de saisie de l’information des ouvrages hydrauliques de SITEAU par projet et de manière spatiale à l’échelle du pays. Deux projets présentent des jeux de données complets, à savoir ceux du 9e FED et PHVSLI. Les parties du pays les plus peuplées sont aussi celles où les ouvrages sont les mieux documentés. De même les ouvrages réalisés récemment comptent une meilleure information, ceci étant probablement dû au fait que de nombreuses données d’ouvrages plus anciens étaient écrites uniquement sur papier.

A l'Est du Tchad, les ouvrages sont relativement nombreux, mais pour la plupart anciens et mal documentés dans la base SITEAU. Il est peu probable, vu l'ancienneté des ouvrages, de pouvoir retrouver sur papier l’intégralité de information hydraulique. D’autre part, la présence de nombreuses ONGs dans la zone, en réponse aux réfugiés soudanais, laisse supposer qu'un certain nombre d'ouvrages ont été construits récemment, points d'eau qui ne sont pas encore répertoriés dans SITEAU. Plus au nord, dans les régions du Borkou, Ennedi et Tibesti, il apparaît que les ouvrages des projets BET 1 et 2 sont mal renseignés dans la base SITEAU, alors que la documentation papier existe à la bibliothèque du MHUR, et qu’elle comprend de nombreuses données techniques y compris les débits d’essai et coupes lithologiques.

7 ANALYSE SWOT

Voici le résultat d’un diagnostic SWOT sur la base de données SITEAU et son environnement.

Forces

• L’interface conviviale et une utilisation aisée

• La structure de la base de données et le code IRH

• Le calcul automatique des taux de desserte en eau

• L’utilisation de fiches de terrain

• Le lien avec MapInfo, permettant de produire des cartes simples

• Le système de versionning de la base lors des sauvegardes

• La possibilité de créer des requêtes sur mesure

• La classification rigoureuse des anciens dossiers papier

Faiblesses

• L’absence d’une solution serveur et d’un réseau informatique

• L’installation mono-utilisateur de la base

• Le trop grand nombre de champs, l’information essentielle étant noyée

• La qualité insuffisante de l’information hydraulique et hydrogéologique

• L’absence de contraintes sur certains champs (par. ex lithologie)

• Le manque d’interface graphique pour les coupes lithologiques

• L’ancienneté des données démographiques (1993) et du découpage administratif (2009)

• L’absence d’un niveau de visualisation sans écriture

• La perte de données provenant de base précédentes (par ex. ACTIF)

Opportunités

• La reconnaissance du besoin d’une base fiable par les directeurs et cadres du MHUR

• L’évolution successive des bases de données, qui ont permis de maintenir à ce jour la collecte d’information sur les ouvrages hydrauliques

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• Le besoin des utilisateurs (MHUR, OIs, ONGs) d’accéder à des données hydrauliques pour leurs projets de forages

• L’implication du MHUR dans tous les grands projets hydrauliques (tutelle), qui permet un suivi sur l’échange d’information et de données

• La présence d’un responsable de base de données motivé et désireux de progresser

Menaces

• Le manque de ressources humaines de la division base de données (opérateurs, ingénieur substitut)

• L’externalisation de l’administration de la base de données (dépendance)

• Le retard accumulé dans la saisie de données et l’actualisation de la base

• L’absence de cadre législatif strict imposant aux acteurs de l’eau de fournir leurs données selon des formats et procédures définies

• La création de bases de données alternatives auprès des OIs, ONGs et grands programmes sans coordination

• La difficulté de valider l’information sur le terrain, spécialement dans les zones distantes

• Le peu de connaissance et d’utilisation de la base SITEAU à l’intérieur du MHUR

• La perte à terme de l’information hydraulique sur les documents papier

• L’absence de passerelle avec la base de données du laboratoire, avec 2 systèmes évoluant en autarcie

• La rapidité de l’évolution informatique, à laquelle les utilisateurs ne s’adaptent pas (passage ACTIF/PROGRES à SITEAU).

8 PROPOSITIONS

Suite aux analyses exposées ci-dessus, différentes propositions vont être formulées pour consolider la base de données SITEAU. Deux axes de travail se dégagent: a) améliorer le contenu thématique (hydraulique et hydrogéologie) par une meilleure saisie de l’information actuelle et d’archive et par un renforcement de la structure de la base de données, et b) favoriser la diffusion et l’usage de l’outil à l’interne et plaidoyer pour obtenir des données hydrauliques conformes auprès des acteurs de l’eau actifs au Tchad. Les actions sont exposées par catégories:

Base de données

• Compléter l’information de SITEAU à partir des archives papier en se focalisant sur les données hydrauliques essentielles et sur les zones/projets pertinents pour RésEAU.

• Etudier la réduction du nombre de champs dans la base, particulièrement ceux peu pertinents ou mal documentés, afin de diminuer l’entropie de la base.

• Homogénéiser/standardiser la dénomination des attributs des champs afin de réduire leur nombre et mieux les contraindre.

• Attribuer à toute analyse d’eau au laboratoire un numéro IRH ou des coordonnées géographiques, pour lier analyse et ouvrage.

• Créer une codification pour la lithologie à l’instar des géotypes, et une interface pour visualiser ces données sous forme de coupes.

• Permettre d’attacher des documents pdf (rapports, etc.) et photos pour illustrer les ouvrages.

• Créer un outil pour calculer automatiquement les paramètres hydrauliques à partir des données des essais de pompage, à l’instar de ce qui existait dans ACTIF.

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• Compléter le passage des fichiers d’ACTIF à SITEAU afin de renforcer l’information lithologique dans la base en trouvant une solution de migration efficace.

• Créer des sous-tables pour les données temporelles qui figurent dans la table des ouvrages.

• Mettre à jour, dès que de nouveaux décrets et recensements seront publiés, les données administratives et démographiques et administratives, afin que les calculs de desserte soient fiables.

MHUR

• Renforcer la Division des Bases de Données de la DCDH, en la dotant de personnel pour l’administration de la base (ingénieur avec connaissances SQL) et la saisie de données (opérateurs).

• Conduire des formations dédiées pour le personnel précité et les utilisateurs du MHUR, à la fois sur SITEAU et les logiciels SIG pour la cartographie des ouvrages.

Terrain

• Renforcer les capacités des délégations régionales pour le contrôle des projets d’hydraulique et les impliquer, avec les opérateurs villageois, dans l’installation des systèmes techniques de suivi des ouvrages (piézomètres, etc.)

• Instaurer peu à peu un système de collecte informatique des données sur le terrain, en équipant le MHUR de tablettes GPS.

• Equiper, dans la mesure du possible, les nouveaux ouvrages de plaque portant leurs numéros IRH.

• Vérifier et valider de manière ponctuelle les données sur le terrain (inventaire).

Acteurs de l’eau

• Faire connaître SITEAU auprès des organisations et bailleurs et leur fournir les fiches techniques standards de description des ouvrages.

• Plaider auprès des organisations et bailleurs afin qu'ils partagent leurs données hydrauliques et les apportent dans un format compatible aux besoins du MHUR avec les données requises.

• Encourager auprès des compagnies de forage et constructeurs de puits la réalisation d’essais techniques et la rédaction de compte-rendu sur le terrain, malgré leurs priorités économiques.

A ce jour, il n’y a pas de calendrier ni de budget spécifique de mise en œuvre et ces propositions devront faire l’objet de discussions aux prochains comités scientifique et de pilotage. Il apparaît que certaines de ces propositions devront se réaliser dans le cadre de la Phase II du programme RésEAU Tchad.

9 RÉFÉRENCES

Bureau de l’Eau, 1998. Inventaire général des forages et des puits du Tchad.

Bureau de l’Eau, 1993. Annuaire des ouvrages hydrauliques de la République du Tchad.

Lelong, C., 2011. SITEAU v1.0.2. Système d'Information Tchadien sur l'Eau, Manuel Administrateur, MHUR/DCDH.

Lelong, C., 2011. SITEAU v1.0.2. Système d'Information Tchadien sur l'Eau, Manuel Utilisateur, MHUR/DCDH.

Office International de l’Eau, 1993. Rapport de mission à N'Djaména du 5 au 12 Juillet 1993 par J.P. Winter, Direction de la Coopération Internationale.

PIOH/DCDH, 2010. Inventaire des ouvrages hydrauliques dans le Moyen Chari, le Logone Oriental et le Logone Occidental 2010, financement Facilité Africaine de l'Eau/BAD.