38
REPUBLIQUE DU BURUNDI MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE EVALUATION DES RECOLTES, DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES ET DE LA SITUATION NUTRITIONNELLE. SAISON 2006A EN COLLABORATION AVEC : Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi 1 PAM

Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

REPUBLIQUE DU BURUNDI

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE

EVALUATION DES RECOLTES,

DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES ET

DE LA SITUATION NUTRITIONNELLE.

SAISON 2006A

EN COLLABORATION AVEC :

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

1

PAM

Page 2: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

2

TABLE DES MATIERES

Page

Faits saillants 3 Aperçu général 4 I. programme de multiplication de boutures saines de manioc 6 II. Rappel sur les productions vivrières et les disponibilités alimentaires en 2005 8 III. Perspectives de production de la saison 2006A 10 3.1. Caractéristiques de la saison culturale 2006A 10 31.1. Etat sécuritaire dans le pays 10

3.1.2. Evolution des précipitations 10 3.1.3. Approvisionnement en intrants agricoles 12

a) Semences 12 b) Engrais minéraux et fumure organique 13 c) Pesticides 13

3.1.4. Rendement des cultures vivrières 13 3.1.5. Superficies sous cultures 13 3.1.6. Productions estimées pour la saison 2006 A 13 3.2. Projections des productions vivrières pour les saisons 2006 B et 2006 C 14 3.2.1 Perspectives de la saison 2006B 14

3.2.2 Perspectives de la saison 2006C 14 3.3. Productions vivrières pour l’année 2006 14 3.4. Perspectives des productions pour les cultures industrielles 15 3. 5 Elevage et pêche 16 IV. Bilan de l’offre et de la demande alimentaire pour l’année 2006 17 4.1. Prix des produits alimentaires 17 4.2. Bilan de l’offre et de la demande alimentaire 17 V. Analyse de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire 19 5.1. Indicateurs de vulnérabilité 19 5.2. Les zones à risque de précarité alimentaire 20 5.3. Profil des ménages à risque 20 5.4.La réponse du PAM 20

Page 3: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

3

VI. Situation nutritionnelle et sanitaire des populations 21 VII. Zones à risques et Besoins d’assistance 24 ANNEXES 28

Page 4: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

4

FAITS SAILLANTS

La saison sèche prolongée de 1 à 3 mois suivant les régions a provoqué des effets négatifs, notamment les semis tardifs qui ont provoqué la consommation des semences et la diminution des emblavures.

Les maladies des principales cultures de soudure (manioc, colocase) ont entraîné une

diminution drastique des réserves alimentaires dans les ménages.

L’insuffisance/absence de la fumure organique dans plusieurs ménages a limité fortement les rendements des cultures.

Les aléas climatiques survenus au cours de la première saison culturale ont entrainé

un ralentissement de rapatriement et une vente accrue de la main d’œuvre vers les pays voisins.

L’appararition de mécanismes de détresse a de nouveau été observée (vente de

maisons ou de propriétés, migration vers l’extérieur du pays etc.).

Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de rémunération et les prix des principaux produits alimentaires sur les marchés ruraux n’ont pas permis d’avoir de la nourriture en quantité suffisante.

La mesure prise par le gouvernement à la fin de l’année 2005 de réduire les taxes

douanières sur les produits alimentaires en provenance de l’extérieur du pays et la réévaluation du franc burundais vont sans doute entraîner une augmentation des importations commerciales.

Pour assurer un niveau adéquat d’alimentation à toute la population burundaise en

2006, une importation de 548.000 tonnes d’équivalents céréales sera nécessaire. Une quantité évaluée à 60.000 tonnes d’équivalents céréales est constituée par des importations commerciales et 100.000 tonnes d’équivalents céréales sont des aides alimentaires. Il subsistera un déficit de 388 000 tonnes contre 310.000 tonnes en 2005.

Les productions vivrières de 2006A comparées à celles de 2005A (930.863 tonnes

contre 1.044.087 tonnes) sont en baisse de l’ordre de 11%.

Page 5: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

5

APERÇU GENERAL 1. Une mission conjointe du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MINAGRI), de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), du Programme Alimentaire Mondial (PAM), du Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et de l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) s’est déroulée du 04 au 19 Janvier 2006 afin de déterminer le déficit des productions vivrières et de préciser les besoins d’aides alimentaires en semences et autres intrants agricoles pour la prochaine saison 2006B. Des visites de terrain ont eu lieu dans toutes les provinces du pays. La mission a pris contact avec les Organisations intervenant au niveau provincial en matière de sécurité alimentaire pour une meilleure collecte et analyse de l’information. 2. Sur le plan de la sécurité, la situation s’est nettement améliorée durant la saison 2006A dans tout le pays à l’exception de certaines communes des provinces Bubanza (communes Musigati et Bubanza), Cibitoke (dans la commune Bukinanyana sur les collines frontalières avec la Kibira) et Bujumbura Rural (communes Kanyosha et Bugarama) où des affrontements entre l’armée régulière et les FNL sont régulièrement signalés. Des cas de tueries sélectives à fond politique et de règlement de compte sont également mentionnés dans presque toutes les communes de Bujumbura rural excepté Mukike et Mugongo Manga. Malgré cet état d’apaisement, des cas de banditisme et de vols à mains armées sont à signaler dans toutes les provinces. 3. Sur le plan climatique, les premières précipitations survenues en août avaient fait espérer un bon démarrage de la première saison culturale 2006A. Les semis précoces (haricot et mais) effectués au cours de cette période ont été victimes d’une sécheresse prolongée de plus ou moins 3 mois, particulièrement dans les régions du Bugesera, de l’Imbo et du Mosso. Cette sécheresse a entrainé des semis tardifs des cultures. Même si ces semis tardifs arrivaient à donner de bons rendements vu leur aspect végétatif au moment des descentes sur terrain ; les récoltes ne pourront pas fournir de semences pour la saison 2006B car il y aura chevauchement entre la récolte et le début de la saison 2006B. De nombreux cas de grêle, de vents violents et des pluies torrentielles ont été signalés dans plusieurs régions du pays occasionnant des dégâts importants sur les cultures. 4. Une proportion très importante de ménages en situation de vulnérabilité alimentaire n’a pas pu conserver de semences pour leurs besoins de la saison 2006A suite aux faibles productions de la saison 2005B. Heureusement, les Organisations humanitaires ont pu fournir à 150.711 familles vulnérables1 ciblées (soit 10% de la population totale) essentiellement dans les zones très affectées par le conflit et les aléas, 1.507 tonnes de semences de haricot, 3.011 kg de semences maraîchères et 146.286 houes. En outre, 34 % de ces ménages très vulnérables ont bénéficié d’une ration de protection des semences fournies. 5. Les engrais minéraux étaient plus ou moins disponibles mais le faible pouvoir d’achat des populations rurales n’a pas permis d’accéder à ces engrais. Les produits phytosanitaires sont peu utilisés pour les cultures vivrières à cause, d’une part de la méconnaissance de l’importance de la lutte chimique par les agriculteurs et d’autre part des prix élevés de ces intrants. 6. La production totale brute de la saison 2006 A a été estimée à 930.863 tonnes contre 1.044.087 tonnes en 2005A soit une diminution de 11 pour cent. Cette production comprend

1 L’assistance signalée concerne celle fournie par la FAO uniquement.

Page 6: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

6

76.499 tonnes de céréales (-10%), 42.530 tonnes de légumineuses (-18%), 388.890 tonnes de racines et tubercules (-15 %) et 422.944 tonnes de bananes et plantains (-6%). 7. Dans l’hypothèse d’une importation commerciale projetée à environ 60.000 tonnes d’équivalents céréales, les besoins globaux en aide alimentaire pour l’année 2006 sont estimés à 488.000 tonnes d’équivalents céréales. Tenant compte d’une couverture potentielle en aide alimentaire (aide directe et aide aux programmes) évaluée à 100.000 tonnes d’équivalents céréales, le déficit non couvert sera de l’ordre de 388.000 tonnes d’équivalents céréales au minimum avant déduction des contributions des productions marginales (soja, arachide, tournesol, légumes, fruits et productions animales) qui ne sont pas comptabilisés dans le bilan.par manque de références statistiques. 8. Par rapport aux disponibilités alimentaires nationales estimées à 1.078.000 tonnes d’équivalents céréales, le déficit à couvrir de 388.000 tonnes représente 36% (avant déduction des contributions diverses). Par contre, le déficit global de 548.000 tonnes, représenterait 34% (avant les diverses contributions alimentaires et autres contributions marginales), par comparaison aux utilisations alimentaires totales, évaluées à 1.626.000 tonnes d’équivalents céréales. 9. Compte tenu des réserves nationales limitées en devises, l’accroissement de l’assistance alimentaire directe pour 2006 (par rapport à 2005) s’avère nécessaire pour pallier aux importations alimentaires limitées en raison de la faiblesse des revenus (absence du bétail) dans un système de production à finalité d’autosubsistance. La mesure prise par le Gouvernement de diminuer la taxe douanière des produits vivriers va favoriser et inciter les opérateurs économiques à injecter plus d’argent dans les importations. 10. Les besoins en semences de haricot et semences maraîchères pour la totalité des ménages vulnérables sont estimés à 4.370 tonnes de semences de haricot, 2.677 kg de semences maraîchères et 185.427 houes pour environ 436.974 familles vulnérables pour la saison 2006B. Pour la protection de ces semences, une ration alimentaire est indispensable pour environ 178.262 ménages vulnérables (ration de 15 jours). 11. Au niveau nutritionnel, la saison culturale 2006A a été caractérisée par une augmentation de la malnutrition aïgue dans le pays. La comparaison du niveau des admissions dans les services nutritionnels par rapport aux deux années antérieures montre que l’augmentation a été plus marquée pour la malnutrition aïgue modérée (CNS). Cette dégradation a été accentuée par l’insuffisance des récoltes de la saison 2005B, l’effet de la rareté des cultures de soudure dans certaines parties du pays et les aléas climatiques. La précarité de la situation alimentaire et les conditions socio-économiques dans certaines régions risquent d’entraîner des conséquences plus graves sur l’état nutritionnel des populations dans les jours à venir. Il conviendrait de bien déterminer les zones à risque de malnutrition afin de renforcer la surveillance nutritionnelle pour mieux adapter les interventions.

Page 7: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

7

I. Programme de multiplication de boutures saines de manioc

1.1 Importance du manioc pour la sécurité alimentaire Au Burundi ,le manioc est la 3ème culture vivrière importante de subsistance après les céréales et les légumineuses, en particulier pour les ménages les plus vulnérables pour lesquels elles représentent plus de 70% de la ration alimentaire. Cette culture occupe 10% de la superficie des cultures vivrières et 50% des superficies des cultures de tubercules et racines. Les superficies sous manioc en évolution jusqu’à l’attaque de la mosaique sévère sont passées de 58.000 ha en 1993 à 84.000 ha e 2002 soit une augmentation de 45% en 10 ans. Le manioc est le pillier de la sécurité alimentaire des populations rurales et source de revenus pour les populations rurales et urbaines. Au niveau de la consommaton, il occupe environ 60 à 70% de l’alimentation burundaise et constitue 27% des besoins caloriques. En 1992, la production était estimée à 74.9000 tonnes avec un rendement de 9 tonnes à l’hectare. Cette culture est pratiquée sur l’ensemble du pays et les provinces les plus productrices sont les suivantes : Gitega, Cibitoke, Bujumbura Rural, Makamba, Muyinga et Kirundo. Malheureusement , cette culture est menacée par la mosaique du manioc variante ougandaise. 1.2 Mosaique du Manioc

• En 2002 : la forme pandémique de la mosaïque du manioc associée au virus de la

mosaïque de l’Afrique de l’Est, variante ougandaise a été signalée dans les provinces de Kirundo et Muyinga.

• En Mai 2003 : une enquête ISABU/IITA révèle la présence de la maladie dans 9

provinces des 16 provinces du pays : Kirundo, Muyinga, Ngozi, Kayanza, Muramvya, Gitega, Ruyigi, Rutana et Bujumbura Rural. Aujourd’hui, toutes les provinces signalent la présence à des degrés différents de la maladie.

• En Novembre 2003 : Evaluation menée par la FAO/CAU sur l’incidence de la mosaïque

sévère du manioc dans les provinces de Kirundo, Muyinga et une partie de Ngozi. • En Mai 2004 : Par suite de cette évaluation, une mission interagence FAO, PAM,

UNICEF, OCHA, MINAGRI a évalué l’impact de la maladie sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages affectés en provinces de Kirundo et Muyinga. La mission a permis aux intervenants humanitaires d’apporter une assistance appropriée aux ménages affectés.

Page 8: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Carte n°1 :

Bururi

RuyigiGitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

KaruziCankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

MuramvyaBuja Mairie

Rwanda

Tanz

anie

R D C

Lac Tanganyika

N

Carte d'évolution de la forme virulente de la mosaïque du manioc causée par le virus EACMV-Ug) (2005)

20 0 20 Km

Limite provincialeLacs

Incidence moyenne Incidence sévèreIncidence très sévère

Niveaux d'incidence de la mosaïque sévère

Légende

Source : Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU)Cartographie : FAO, SAP/SSADate : 06 octobre 2005

202. 117

292. 313

367. 250

494. 450

475. 384

422. 375

482. 060

254. 545

590. 291

351. 309

275. 732

599. 062

700. 423501. 880

523. 306

715. 813

475.384 : Population affectée

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

8

Page 9: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

9

II. Rappel sur les productions vivrières et les disponibilités alimentaires en 2005

En dépit de l’amélioration des conditions sécuritaires dans la majeure partie du pays, les disponibilités alimentaires du pays ont été affectées par l’arrêt précoce des pluies (depuis avril 2005) et surtout par l’accroissement de la diminution drastique du groupe des tubercules et racines (colocase, manioc et patate douce dans une moindre mesure) dans les exploitations des ménages. De plus, la saison sèche prolongée a poussé un bon nombre d’agriculteurs de consommer leurs réserves de semences. La production vivrière totale de l’année 2005 a été estimée à 3.737.000 tonnes contre 3.771.000 tonnes de l’année précédente, soit une diminution de 1%. Par rapport à la production moyenne des années d’avant la crise (1988 à1993) établie à 3.663.000 tonnes, celles de 2005 a augmenté de 2%, mais l’augmentation simultanée de la population de 5,7 millions à 7,8 millions d’habitants entraîne une réduction de la disponibilité alimentaire par d’habitant de 18%. Pour la campagne 2004/2005 la production du café a connu une diminution brutale par rapport à celle de la campagne précédente d’environ 78% (7.800tonnes contre 36.000 tonnes). Les principales causes de cette chute ont été liées à la petite saison sèche prolongée (arrêt des pluies depuis le mois d’avril 2005), au manque d’entretien des plantations, au vieillissement des caféiers, à des exportations importantes vers le Rwanda et au phénomène de cyclicité. Cette chute de production a sensiblement affecté les ménages pour lesquels cette culture constitue une source importante de revenus. Saison 2005A Plusieurs facteurs ont été à l’origine des faibles productions enregistrées en 2005A si on les compare à celles de 2004A. Il s’agit principalement de la mauvaise répartition des précipitations avec des séquences sans pluies de plusieurs semaines surtout dans les régions du Bugesera, de l’ Imbo et du Mosso avec des dégâts importants sur les cultures du haricot et du mais. De nombreux cas de grêle avec des vents violents ont été mentionnés dans plusieurs régions du pays occasionnant des dégâts importants sur les cultures. L’arrêt précoce des pluies a également affecté la disponibilité du matériel végétal, surtout les semences de haricot et les cordes de patate douce pour couvrir les besoins de la saison, ainsi que l’extension de la pandémie de la mosaïque du manioc dans plusieurs provinces. Par comparaison à 2004A, la saison 2005A accuse une diminution de 6 pour cent, soit 1.044.087 tonnes contre 1.105.833 tonnes.Cette production comprend 84.849 tonnes de céréales, 51.718 tonnes de légumineuses, 458.615 tonnes de racines et tubercules et 448.905 tonnes de bananes et plantains. Saison 2005B La mauvaise répartition des précipitations avec des épisodes sans pluies ont été très prononcées dans les régions de l’ Imbo, du Mosso et du Buragane avec des dégâts importants sur la culture du haricot, de l’arachide et du mais. Des cas de grêle et d’inondations au mois de mai ont affecté les cultures dans certaines provinces. La diminution progressive des cultures de soudure (manioc et colocase) a influencé les faibles performances de la saison 2005B. Les productions vivrières pour la saison 2005B sont évaluées à 1.977.432 tonnes, soit une augmentation de 1 pour cent par rapport à celles réalisées en 2004B (1.965.210 tonnes). Cette production comprend 187.820 tonnes de céréales, 168158 tonnes de légumineuses, 874.941 de racines et tubercules et 746.513 tonnes de bananes et plantains.

Page 10: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

10

Saison 2005C Les cultures installées en marais ont bénéficié d’une pluviométrie relativement bonne et d’une amélioration des conditions sécuritaires dans la majeure partie du pays entraînant ainsi l’extension des emblavures. Par rapport à la saison 2004C, celle de 2005C a connu une augmentation d’environ 4%.

Page 11: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

11

III. Perspectives de production de la saison 2006A 3.1. Caractéristiques de la saison culturale 2006A 3.1.1. Etat sécuritaire dans le pays.

La situation sécuritaire s’est nettement améliorée durant la saison 2006A à travers tout le pays sauf dans certaines communes Kanyosha et Bugarama dans la province Bujumbura rural, Musigati et Bubanza dans la province Bubanza et Bukinanyana dans la province Cibitoke. Des cas de banditisme et des vols à mains armées sont signalées dans la majorité des provinces. 3.1.2. Evolution des précipitations Les régions de haute altitude ont pu bénéficier d’ une pluviométrie relativement favorable au bon développement des cultures de la saison 2006A. Par contre, les régions du Bugesera, de l’Imbo, du Buragane et du Mosso ont enregistré des périodes de déficit pluviométrique important, causant des stress hydriques sur les cultures de la saison (notamment le haricot et le maïs). A partir des mois de novembre Décembre, plusieurs cas de grêle et de vents violents ont été signalés dans une bonne partie des provinces avec des dégâts importants sur les cultures du bananier, mais et haricot.

Page 12: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Carte n°2 :

Bururi

RuyigiGitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

Karuzi Cankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

MuramvyaBuja Mairie

Rwanda

Tanz

anie

R.D

.C

Lac Tanganyika

N

Carte qualitative de l'état pluviométrique et agricole, fin novembre2005

20 0 20Km

Limite provincialeLacs

Source : FAO, SAP/SSACartographie : FAO, SAP/SSADate : 26 novembre 2005

Zone régulièrement arrosée depuis septembre 2005Zone moyennement arrosée avec des irrégularités pluviométriquesZone n'ayant pas connu de pluie avant fin octobre 2005Zone la plus sinistrée par la prolongation de la saison sèche

Bururi

RuyigiGitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

Karuzi Cankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

MuramvyaBuja Mairie

Rwanda

Tanz

anie

R.D

.C

Lac Tanganyika

N

Carte qualitative de l'état pluviométrique et agricole, fin novembre2005

20 0 20Km

Limite provincialeLacs

Source : FAO, SAP/SSACartographie : FAO, SAP/SSADate : 26 novembre 2005

Zone régulièrement arrosée depuis septembre 2005Zone moyennement arrosée avec des irrégularités pluviométriquesZone n'ayant pas connu de pluie avant fin octobre 2005Zone la plus sinistrée par la prolongation de la saison sèche

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

12

Page 13: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

13

3.1.3 Approvisionnement en intrants agricoles

a) Semences Les faibles productions enregistrées au cours de la saison 2005B n’ont pas permis d’avoir des semences en quantité suffisante pour la première saison culturale 2006A. En outre, le matériel de plantation pour les principales cultures de soudure comme le manioc, la colocase et la patate douce fait cruellement défaut. Pour pallier à ces pénuries en semences et matériel de plantation, les organisations humanitaires ont fourni à 150.711 ménages très vulnérables ciblés dans toutes les provinces, 1.507 tonnes de semences de haricot, 3.011 kg de semences maraîchères et 146.286 houes. En outre, 34% de ces ménages vulnérables ont bénéficié d’une ration en vivres (RPS) en vue de protéger ces semences fournies. Au niveau des opérations agricoles d’urgence de la FAO, un programme de multiplication des boutures tolérantes à la mosaïque du manioc a été mis en place sur 48 ha. Les autres intervenants ont installé 106ha. Il s’agit de l’ISABU (43.5ha), des ONG (31.5ha), des DPAE (13ha) et des associations (4ha). Comme culture alternative au manioc, des boutures de patate douce (25.000.000 boutures), riches en béta carotène, ont été distribuées par la par la FAO/CAU dans les provinces affectées par la mosaïque ainsi que 8 500 vitro-plants de colocases. Dans le cadre de la multiplication des semences de qualité qui a démarré depuis la saison 2001B (à travers le projet OSRO/BDI/006/BEL), la FAO/CAU a distribué au cours de la saison 2006A aux associations et groupements des intrants divers (voir tableau ci-dessous) ; Considérant le nombre de ménages assistés en semences de qualité dans le cadre des projets antérieurement mis en place par la FAO/CAU, le chiffre total s’élève à 212.750 ménages, soit 1.063.750 personnes ayant bénéficié de semences de qualité à travers toutes les provinces, en s’appuyant sur les différents partenaires de terrain de la FAO/CAU. Tableau n°1: Intrants de qualité fournis au cours de la saison 2006A par la FAO/CAU

Types de semences et quantité octroyée Province Pomme de terre en kg

Boutures de patate douce

Haricot en kg

Arachide en kg

Sorgho en kg

Soja en kg

Mais en KG

Riz en kg

Bubanza 640000 1400 600 500 500 720 14230 Buja M 240000 1600 1400 760 700 6700 Buja R 19000 1120000 2800 500 300 1000 8820 Bururi 22000 5000000 400 100 2270 1500 Cankuzo 5000 560000 3250 2000 120 4500 13500 Cibitoke 2000 800000 4650 850 1400 1250 3830 160 Gitega 11000 640000 2000 1800 250 5950 2510 10000 Karuzi 4000 300000 400 100 400 6000 Kayanza 8000 600000 4890 200 550 2000 2000 Kirundo 12000 2300 1000 7300 Makamba 9000 1445300 1600 300 600 1120 6300 Muramvya 10000 480000 80 Muyinga 4000 2500 1100 500 1800 4300 Mwaro 16000 760000 400 320 Ngozi 10000 780000 1460 1000 3240 3620 9060 Rutana 4000 1200000 560 600 1000 1400 10000 Ruyigi 4000 400000 2800 1500 800 1000 2000 12000 TOTAL 140000 14965300 30310 11050 7370 16450 27870 111870

Page 14: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

14

b) Engrais minéraux et fumure organique Par suite à la libéralisation des engrais, seul le circuit privé a été approvisionné et les quantités étaient plus ou moins suffisantes. Cependant, la capacité financière des agriculteurs n’a pas permis un accès suffisant aux engrais, condition indispensable de la mise en culture du haricot et du maïs, dans les régions de Kirimiro (Gitega, Karuzi et Muramvya) et Buyenzi (Ngozi et Kayanza). Des initiatives de repeuplement du cheptel commencent à s’observer de façon progressive et plusieures familles parviennent à avoir peu de la fumure organique pour leurs exploitations.

c) Les pesticides Les produits phytosanitaires sont peu utilisés pour les cultures vivrières à cause d’une part, de la méconnaissance de l’importance de la lutte chimique, et d’autre part, de leur coût élevé. Ils sont cependant utilisés pour les cultures d’exportation et les cultures maraîchères. 3.1.4 Rendement des cultures vivrières L’irrégularité et le retard des pluies enregistrée dans une majeure partie du pays durant la saison 2006A sont à l’origine des baisses importantes de rendements des cultures. Les régions du Bugesera, de l’Imbo et celle du Moso ont connu un déficit pluviométrique très important et le volume des pluies reçu à partir de novembre n’a pas permis normalement la mise en place d’une saison normale. De plus la persistance de certaines maladies par manque de produits pour la lutte chimique ou par manque de technologies alternatives (variétés résistantes ou tolérantes, meilleures techniques culturales) contribue également à la diminution des rendements. 3.1.5 Superficies sous cultures Plusieurs facteurs militent en faveur d’une extension des surfaces sous cultures en 2006A. Il s’agit notamment de l’amélioration de la sécurité (retour des déplacés et des rapatriés dans leurs exploitations), la mise à disposition des semences par les organisations humanitaires pour les familles vulnérables (environ 14% de la population nationale ciblée dans toutes les provinces) et aussi la mise à disposition de la RPS pour les familles ciblées dans les zones à grand risque de précarité alimentaire. Toutefois, la saison sèche prolongée d’environ 1 à 3 mois n’a pas permis aux agriculteurs de semer toutes les superficies labourées. 3.1.6 Productions estimées pour la saison 2006A Les productions vivrières pour la saison 2006A sont évaluées à 930.863 tonnes, soit une diminution de 11% par rapport à celles réalisées en 2005A (1.044.087 tonnes). Cette production comprend 76.499 tonnes de céréales (-10%), 42.530 tonnes de légumineuses (-18%), 388.890 tonnes de racines et tubercules (-15 %) et 422.944 tonnes de bananes et plantains (-6 %).

Tableau n°2: Productions vivrières de 2006A par rapport à celles de 2005A (tonnes).

Groupe de culture Productions 2005A

Productions 2006A

Variation en % 2006A/2005A

Céréales 84.849 76.499 -10 Légumineuses 51.718 42.530 -18 Racines et Tubercules 458.615 388.890 -15 Bananes et Plantains 448.905 422.944 -6 Total 1.044.087 930.863 -11

Page 15: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

15

Les faibles performances de la saison 2006A résultent des effets combinés des maladies des cultures de soudure (manioc et colocase), de l’insuffisance de boutures de patate douce et des aléas climatiques (sécheresse prolongée, grêle, pluies torrentielles et vents violents) qui ont particulièrement affecté les cultures de la saison( légumineuses et céréales). 3.2 Projections des productions vivrières en saison 2006 B et 2006 C

3.2.1 Perspectives de la saison 2006B Les semis tardifs enregistrés au cours de la saison 2006A vont entraîner un chevauchement des saisons A et B (fin février, début mars) et une diminution des emblavures suite à la non disponibilité des semences. La production de 2006B devrait connaître une diminution d’environ 4% en la comparant à celle de 2005B suite à cette pénurie de semences.

3.2.2 Perspectives de la saison 2006C Pour réagir contre les faibles performances des saisons 2006A et 2006B, les ménages risquent d’agrandir leurs exploitations en marais. La réhabilitation des marais en cours par la FAO/Urgences d’environ 510 ha permettra d’augmenter les emblavures dans les provinces de Cankuzo, Makamba, Muyinga,Ngozi, Rutana et Ruyigi. Si les conditions climatiques redeviennent favorables, la mission estime que les productions de la saison 2006C connaîtront une légère augmentation de 1% par rapport à celle de 2005C qui a été établie à 700.000 tonnes. 3.3 Productions vivrières pour l’année 2006

La production vivrière totale de l’année 2006, qui inclut des prévisions préliminaires pour les saisons B et C de 2006 (voir tableau n°2) est estimée à 3.558.000 tonnes contre 3.751.000 tonnes pour l’année précédente, soit une diminution de 5%. Par rapport à la production moyenne des années d’avant la crise (1988 à 1993) établie à 3.663.000 tonnes, celle de cette année accuse une baisse de 3%. Tableau n° 3. Productions vivrières de l’année 2006 comparées à celles de 2005 et à celles d’avant la crise

Productions vivrières de 2006 (en 000 t) Groupe

de culture

ProductionMoyenne 88 à 93

(en 000 t)

Production de 2005

(en 000 t) A (Estimations)

B (Projections)

C (Projections) Total

Variation2006/2005

En %

Variation2006/88-

93 en %

Céréales 298 290 76 188 18 282 -3 -5

Légumineuses 369 250 42 152 31 225 -10 -39

Racines et Tubercules 1.433 1.575 389 831 236 1.456 -8 +2

Bananes et Plantains 1.563 1.636 423 732 440 1.595 -3 +2

Total 3.663 3.751 930 1.903 725 3.558 -5 -3 La sécurité alimentaire des populations rurales au Burundi est sérieusement perturbée par la quasi disparition des tubercules suite à un complexe fongique sur la colocase et l’alarmante attaque du manioc par une forme virulente de la mosaïque. Actuellement, les agriculteurs se rabattent sur la patate douce et sur le maraîchage qui constituent une source d’aliments et de

Page 16: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

16

revenus non négligeables. Cependant, le déficit hydrique observé au cours de cette saison a entraîné l’insuffisance des cordes de patate douce. La forte baisse de production des légumineuses affecte énormément la situation alimentaire des populations étant donné que cette denrée occupe une place importante dans tout le pays pour la fourniture de protéines d’origine végétale. Tableau n°4. Productions vivrières de l’année 2006 en équivalents céréales2, en comparaison à celles de 2005 et à celles d’avant la crise

Productions vivrières De 2006 (en 000 t)

Variation 2006/2005

en %

Variation 2006 / 88-93

en % Groupe de culture

Production Moyenne 88 à 93

(en 000 t)

Production de 2005

(en 000 t) A (Estimations)

B (Projections)

C (Projections) Total

Céréales 298 290 76 188 18 282 -3 -5

Légumineuses 369 250 42 152 31 225 -10 -39

Racines et Tubercules

450 495 122 261 74 457 -8 +2

Bananes et Plantains

112 117 30 52 31 114 -3 +2

Total 1.229 1.152 270 653 154 1.078 -6 -12 3.4 Perspectives des productions pour les cultures industrielles

3.4.1. Café

Les premières pluies de septembre avaient contribué à de bonnes floraisons ; néanmoins l’arrêt des pluies depuis le mois de novembre n’a pas permis l’application régulière d’engrais (à cause du déficit hydrique) et par conséquent le développement et la maturation des cerises ne seront pas optimals. Actuellement, si les conditions climatiques restent défavorables, cette campagne pourra enregistrer une diminution d’ordre de 10% sur les prévisions qui étaient estimées à 35.000 tonnes. Néanmoins, par rapport à 2005, les productions augmenteraient de +304 pourcent (31 500 tonnes contre 7 800 tonnes la campagne précédente). 3.4.2. Thé

Les zones théicoles de Buhoro, de Rwegura et de Teza (régions de Mugamba) ont profité de l’amélioration de la sécurité et du volume des pluies reçues. Ces stations ont pu optimiser les cueillettes grâce à une main d’œuvre abondante. Les productions de 2005 ont été bonnes et supérieures aux prévisions de 7.500 tonnes d’environ 4 %, soit 7.854 tonnes de thé sec. En comparaison avec la production de 2004, celle de 2005 a connu une légère augmentation d’ordre de 2 % (7.712 T contre 7.854 T de thé sec). Mais la vetusté de l’outil de production et la non application des engrais ont freiné la productivité de cette spéculation. 3.4.3. Coton

L’accalmie observée dans les régions cotonnières (Imbo et Moso) aurait permis une relance des activités de la culture mais les aléas climatiques (sécheresse prolongée) ont fortement limité 2 Un équivalent céréale correspond à 1 pour les céréales et les légumineuses, à 0,314 pour les tubercules et racines à 0,0714 pour les bananes.

Page 17: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

17

l’extension des emblavures. Sur 5.000 ha prévus pour la campagne 2005/2006, les superficies réalisées sont de l’ordre de 3.800 ha soit une diminution de 24%. Par rapport à la campagne précédente, celle de cette année va connaître une diminution de 23% (soit 3800 ha contre 4.969 ha). 3.5 Elevage et pêche La crise qui secoue le pays depuis 1993 a fortement affecté le secteur de l’élevage. La contribution des productions animales à la sécurité alimentaire reste toujours faible suite à la forte diminution du cheptel, causée par les vols et les pillages enregistrés dans les différentes provinces. De ce fait, l’insuffisance de la fumure organique se fait sentir dans la quasi totalité des exploitations agricoles, affectant directement les rendements des cultures. Dans les zones stables, on enregistre une légère augmentation des effectifs du cheptel due à des actions de repeuplement initiées par des individus ou par des organisations diverses. Sur le plan sanitaire, 102 cas de fièvre aphteuse viennent d’être signalés et les provinces les plus menacées sont Karuzi, Cankuzo et Ruyigi à cause des voies empruntées par les animaux en provenance de la Tanzanie (marchés de bétail de Kirehe et Shinge). Au niveau de la pêche, les captures de l’année 2005 ont connu une légère augmentation d’environ 2% par rapport aux réalisations de 2004 (13.855 tonnes contre 13.650 tonnes en 2004). Cette augmentation est due principalement à l’amélioration de la sécurité, ce qui a permis un redémarrage et un fonctionnement des plages de Kajaga, Nyamugari et Magara dans Bujumbura Rural et celle de Kagongo en province Bururi. Cette production ne tient pas compte des captures de poissons des lacs du Nord estimées à environ 1.000 tonnes.

Page 18: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

18

IV. Bilan de l’offre et de la demande alimentaire pour l’année 2006

4.1. Prix des produits alimentaires

La chute de production durant ces deux dernières années dans les régions habituellement excédentaires (Moso, Buragane, Imbo et Bugeser) ont entraîné une hausse des prix sur l’ensemble du pays pour toutes les denrées alimentaires. Considérant le prix moyen de différents produits alimentaires qui figurent dans le tableau N°4, l’écart au niveau national entre les prix de Janvier 2005 et ceux de janvier 2006 n’est pas important, mais de fortes variations existent au niveau province. Ce sont notamment les provinces de Cibitoke, Cankuzo et Kirundo ou les prix du haricot varient respectivement de +40%, +25 et +12%. Pour la farine du manioc, les prix varient de +50% pour Bubanza, Cibitoke + 48%, Ruyigi + 40%, Karuzi + 20%. Tableau n° 5 : Evolution des prix pour les denrées alimentaires de base Province Marches

Haricot en Fbu/kg Riz en Fbu/kg Patate douce en Fbu/kg Manioc farine en Fbu/kg

Banane Légume en Fbu/kg

Janvier 05

Janvier 06

Var. en %

Janvier 05

Janvier 06

Var. en %

Janvier 05

Janvier 06

Var. en %

Janvier 05

Janvier 06

Var. en %

Janvier 05

Janvier 06

Var. en %

Bja-M 550 538 -2 800 700 -12 300 400 +33 450 650 +44 4000 6000 +50

Bja-R 500 520 +4 600 700 +16 250 250 0 300 320 +7 2100 3000 +43

Bubanza 450 500 +11 700 700 0 200 200 0 250 375 +50 2000 3500 +75

Bururi 600 600 0 700 680 -3 200 200 0 320 320 0 2100 3000 +43

Cankuzo 400 500 +25 600 600 0 250 200 -20 350 400 +14 2800 3500 +25

Cibitoke 500 700 +40 700 700 0 250 500 +100 250 350 +40 3000 3500 +17

Gitega 450 450 0 750 600 -20 120 80 -33 300 350 +17 3000 3000 0

Karuzi 450 335 -26 500 490 -2 120 95 -21 250 300 +20 2000 2300 +15

Kayanza 525 396 -25 700 625 -11 85 125 +47 350 295 -16 2700 3500 +30

Kirundo 400 450 +12 500 575 +15 250 210 -16 450 450 0 3000 3500 +17

Makamba 500 420 -16 800 725 -10 250 175 -30 250 260 +4 1500 2700 +80

Muramvya 450 500 +11 750 700 -7 120 120 0 350 400 +14 2400 2500 +4

Mwaro 450 500 +11 750 700 -7 150 180 +20 300 385 +28 2500 2500 0

Muyinga 400 355 _12 500 460 -8 200 108 -46 400 268 -33 3000 3500 +17

Ngozi 560 600 +7 700 700 0 200 200 0 350 400 +14 2000 2000 0

Rutana 475 500 +5 800 575 -28 100 150 -50 250 275 +10 1500 3000 +100

Ruyigi 550 600 +9 700 750 +7 200 200 0 250 350 +40 2500 4000 +60

Prix moy 483 498 +3 679 646 -5 191 200 +4 319 338 +6 2476 4000 +31

4.2. Bilan de l’offre et de la demande alimentaire

La population du Burundi était estimée à 7.636.884 habitants au 30 juin 2005 à partir des projections démographiques3, mises à jour en 1996. Avec un taux d’accroissement d’environ 3%, la population au 30 juin 2006 se situe à 7.849.648 habitants. La production vivrière totale de l’année 2006, incluant les prévisions préliminaires pour les saisons B et C de 2006 est estimée à 3.558.000tonnes contre 3.751.000 tonnes pour l’année précédente, soit une diminution de 5 %. Dans le but d’intégrer les productions marginales (les légumes, les fruits, l’arachide, le soja, le tournesol et les productions animales, etc.) qui ne disposent pas de références statistiques au niveau national, la mission préconise d’affecter un pourcentage de 5% comme contribution de ces produits dans les disponibilités intérieures.

3 Source : Unité de Planification de la Population (UPP) ; Ministère de la Planification, du Développement et de la Reconstruction – FNUAP/BIT/BDI/95/P 01.

Page 19: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

19

Le calcul des besoins annuels moyens de consommation table sur une ration minimale acceptable de 2.100 kcal qui se situe entre 2.400 kcal, considérée comme une ration idéale et 1.800 kcal qui ne peut être qu’une ration conservatoire. Le tableau n° 5 présente le bilan de l’offre et de la demande des produits alimentaires pour l’année 2006. Les besoins bruts d’importation alimentaire sont estimés à 548.000 tonnes d’équivalents céréales pour une population totale établie à 7.849.648 au 30 juin 2006. Dans l’hypothèse d’une importation commerciale estimée à 60.000 tonnes (céréales et légumineuses), les besoins en aides alimentaires totales sont estimés à 488.000 tonnes d’équivalents céréales. Avec une couverture en aide alimentaire pouvant être évaluée à 100.000 tonnes d’équivalents céréales4, dans les conditions les plus optimistes, le déficit non couvert (avant déduction des contributions marginales) est établi à 388.000 tonnes d’équivalents céréales au minimum (soit 36% des disponibilités intérieures). Tableau n°6: Bilan de l’offre et de la demande alimentaire (000 de tonnes)

Population : 30/06/2006 = 7.849.648 habitants Céréales Légumineuses Tubercules et

racines Bananes et plantains

A. Disponibilités intérieures 2006A (estimation) 2006B (prévision) 2006C (prévision)

282

7618818

225

4215231

1.456

389 831 236

1.595

423732440

B. Utilisations totales

- Usage alimentaire5 - Semences et autres usages6

406

36937

449

40841

1.951

1.805 146

2.232

2.072160

C. Besoins d’importations - En équivalents céréales7

- Importations commerciales - Besoins d’aide alimentaire - Besoins couverts

- Déficit non- couvert

124

124339155

36

224

22427

19745

152

495

155 _

155 _

155

637

45_

45_

45Total déficit non couvert En équivalents céréales (EC)

388 (soit 36 % des disponibilités intérieures)

Contributions 8diverses (5%) 50 Total déficit non couvert (EC) après déduction des productions marginales

338 (soit 31% des disponibilités intérieures)

4 Le PAM assurera une couverture d’environ 100.000 tonnes d’équivalents céréales, soit 83 %. 5 L’utilisation alimentaire est évaluée sur une base des besoins individuels annuels moyens de consommation de 47 kg de céréales, 52 kg de légumineuses, 230 kg de tubercules et de racines et 264 kg de bananes et plantains (ration minimale acceptable de 2.100 kcal). 6 Pour les céréales représente 13%, les légumineuses : 18 % ; les tubercules et racines : 10% et les bananes et plantains : 10%. 7 Un équivalent céréales correspond à 1 pour les céréales et légumineuses, à 0,314 pour les tubercules et à 0,0714 pour les bananes et plantains. 8 Les contributions diverses concernent les productions agricoles marginales, non comptabilisées dans les disponibilités intérieures (productions animales, fruits et légumes, soja, arachide et tournesol). La mission a préconisé 5% comme contributions aux disponibilités intérieures totales..

Page 20: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

20

V . Analyse de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire 5.1. Indicateurs de vulnérabilité La situation de sécurité alimentaire reste préoccupante en cette période post récolte 2006A. Les raisons en sont multiples : une succession de mauvaises récoltes depuis 2003, le régime pluviométrique déficitaire et irrégulier et la forte expansion de la maladie de la mosaïque du manioc. Comparée à la saison 2005A, la production globale a chuté de 12% et jusqu'à 40% pour certaines cultures. Aucune récolte n’est cependant attendue dans certaines communes du pays. D’autre part, nous assistons également à un rallongement de plus trois mois de la période de soudure, conséquence de cette situation de pénurie alimentaire prolongée. Cette situation de pénurie alimentaire frappe presque toutes les provinces du pays. Néanmoins ce sont les provinces de Kirundo, Muyinga, Cankuzo, Ruyigi, Cibitoke, Rutana, Bubanza et Makamba qui sont les plus touchées. Tandis que les ménages chroniquement vulnérables ont du mal à gérer cette situation, une bonne proportion des vulnérables transitoires commence à basculer dans une situation de vulnérabilité sévère. Au regard de ce qui précède, une situation de crise alimentaire aiguë se présente à l’horizon. Les mois de mars, avril et mai seront particulièrement difficiles en attendant la prochaine récolte de 2006B. Il est donc impératif que des interventions soient mises en place en vue d’éviter une grande précarité alimentaire dont les conséquences pourraient compromettre le statut nutritionnel des ménages et causer une érosion de leurs moyens d’existence. Cette situation se présente sous plusieurs formes au niveau des ménages. Le niveau des réserves alimentaires est très faible, voire tari pour les ménages plus vulnérables. En conséquence, le marché est devenu une source privilégiée pour l’apprivoisement en nourriture pour la majorité des ménages. Toutefois, les faibles disponibilités alimentaires se sont traduites par une augmentation considérable des prix de denrées de base. Selon la FAO, les prix du haricot et de la farine de manioc ont augmenté de 54% et 42% respectivement par rapport à la même période de 2004. Pour faire face à cette tendance, les ménages se voient obligés d’allouer jusqu'à 70% de leurs ressources à l’achat de la nourriture. Une enquête réalisée par le PAM pendant la récolte 2005B mettait en coréllation cette dégradation graduelle de la situation de sécurité alimentaire avec l’augmentation des dépenses alimentaires même en période de récolte. En réponse à cet état de fait, les ménages adoptent depuis le dernier semestre de 2005 de multiples mécanismes de survie. On observe une augmentation de 25% du mouvement traditionnel des migrations des membres actifs des ménages vers la Tanzanie et le Rwanda. D’autre part, le flux de rapatriement semble avoir baissé considérablement pour cause de pénuries alimentaires dans les zones d’accueil. Davantage de ménages (20% de plus par rapport à 2005A) se rabattent sur le travail journalier temporaire pour augmenter leurs revenus. Une enquête conduite par Caritas International Belgique en novembre 2005 dans quelques communes de la province de Muyinga révèle que l’usure, l’hypothèque et la vente de biens de production sont davantage utilisées par les ménages en vue de faire face à cette situation de pénuries alimentaires. Les scores de l’indice des stratégies d’adaptation à la consommation (CSI) affichent une tendance toujours à la hausse. Le CSI montre un recours plus intensif aux mécanismes de survie tels que la réduction de la qualité et quantité de nourriture consommée, l’absence de nourriture pendant certains jours de la semaine et la mendicité. D’autre part, on observe une augmentation des cas d’abandons scolaires dans certaines écoles primaires à Kirundo, Muyinga, Cankuzo et

Page 21: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

21

Ruyigi. L’UNICEF rapporte une augmentation en décembre 2005 de 30-35% des cas d’admissions dans les centres nutritionnels (CNS et CNT) dans ces mêmes provinces. Le taux de non répondant de décembre en supplémentation nutritionnelle est de 22%. A cela s’ajoute les épidémies de paludisme qui existent dans certaines provinces du Nord du pays. 5.2. Les zones à risque de précarité alimentaire La précarité alimentaire est très prononcée, plus étendue dans les zones du nord et de l’Est. Ces régions sont caractérisées un déficit hydrique récurrent, une forte incidence de la mosaïque du manioc, la pression des rapatriés et demandeurs d’asile, une forte densité de population sur des terres exiguës. Ce sont les mêmes zones qui regroupent le plus grand nombre de ménages chroniquement vulnérables. Cependant, une vulnérabilité localisée s’observe dans la plus part des zones du pays. 5.3. Profil des ménages à risque Les ménages ayant eu peu ou pas de récoltes 2006A ; Les ménages récemment rapatriés n’ayant pas exploité les saisons 2005B et 2006A ; Les ménages des zones fortement affectés par la mosaïque sévère du manioc ; Les ménages ayant un membre dans un centre nutritionnel ; Les ménages tenus par des personnes chroniquement malades et structurellement vulnérables

sans autre appui avec un accès limité à la terre, une dépendance à la main-d’œuvre, peu d’actifs et beaucoup de personnes à charge ;

Les ménages affectés par la grêle, les vents violents et les inondations durant la saison 2006A.

5.4. La réponse du PAM Compte tenu de cette situation, en février le PAM projette d’assister 178.200 ménages (près de 900,000 personnes) en Ration de Protection des Semences pour la campagne agricole 2006A. Par ailleurs, tous les centres nutritionnels (CNS et CNT) ainsi que l’assistance aux réfugiés et rapatriés continuent à leur rythme habituel. Sur base de besoins estimés à 72.000 MT, le PAM pourra délivrer entre janvier et juillet près de 45.000 tonnes aux personnes vulnérables. Près de 40% de ce tonnage seront alloués aux distributions ciblées dans les zones les plus sinistrées.

Page 22: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

VI. Situation nutritionnelle et sanitaire des populations La situation nutritionnelle demeure préoccupante à cause de l’augmentation des admissions des nouveaux cas dans les centres nutritionnels. En effet, le total des admissions est passé de 10.951 en novembre à 12.342 décembre 2005 dans les CNS et de 1.257 à 1.468 dans les CNT pour la même période. L’augmentation des admissions se fait surtout remarquer dans les CNS des provinces de Karuzi, de Ngozi, de Ruyigi, de kayanza, de Cibitoke et de Bujumbura Rural, et dans les CNT de Ruyigi, de Karuzi, de Kirundo et de Ngozi. La situation nutritionnelle pourrait en revanche s’aggraver dans les prochains mois, en raison des effets néfastes de la longue période de soudure sur la disponibilité/accessibilité des denrées alimentaires. Au cours de l’année 2005 nous avons pu enregistrer une admission mensuelle de nouveaux cas de 11.600 malnourris modérés dans les services de nutrition supplémentaires et de 1.300 malnourris sévères dans les services nutritionnels thérapeutiques.

En comparant les admissions de 2005 à celles de 2004, nous constatons une nette augmentation dans les centres supplémentaires de nutrition. Cette augmentation s’explique par le renforcement des activitées de dépisatge communautaire comme réponse à la dégradation de la situation alimentaire due à la sécheresse et la mosaique du manioc depuis bientôt trois ans.

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

22

Page 23: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

L’analyse des données antropométriques prises au cours de l’enquête nutritionnelle nationale de Mars 2005, montre que les taux de l’insuffisance pondérale, d’émaciation et du retard de croissance ont connu une amélioration losrqu’on les comparent a ceux obtenus en 2000 par l’enquête MICS (Multple Indicators Cluster Survey) réalisée par l’UNICEF.

Les causes de la malnutrition

En général, les problèmes nutritionnels sont liés à des facteurs directs tels que la fréquence élevée des maladies et/ou une consommation insuffisante et inadéquate d’aliments, à des facteurs intermédiaires causés par l’absence des soins et les pratiques inappropriées dans l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et des causes profondes qui se réfèrent à la pauvreté et au faible développement du pays, etc. La dégradation de la situation nutritionnelle observée durant le dernier trimestre 2005 est une conséquence de plusieurs facteurs dont les plus importants sont :

la survenue précoce de la période de soudure suite à l’insuffisance de la production de la saison 2005 B ;

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

23

Page 24: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

24

des maladies répétitives : paludisme, maladies diarrhéiques, pneumopathies ; des grossesses rapprochées couduisant à un arrêt de l’allaitement maternel ; la pression démograhique due en partie par le retour des rapatriés/refugiés.

Conclusion

La saison culturale 2006A a été caracterisée par une augmentation de la malnutrition aïgue dans le pays. La comparaison du niveau des admissions dans les services nutritionnels par rapport aux deux années antérieures montre que l’augmentation a été plus marquée pour la malnutrition aïgue modérée (CNS). Cette dégradation a été accentuée par l’insuffisance des récoltes de la saison 2005B, l’effet de la rareté des cultures de soudure dans certaines parties du pays et les aléas climatiques. La précarité de la situation alimentaire et les conditions socio-économiques dans certaines régions risque d’entraîner des conséquences plus graves sur l’état nutritionnel des populations dans les jours à venir. Il conviendrait de bien déterminer les zones à risque de malnutrition afin de renforcer la surveillance nutritionnelle pour mieux adapter les interventions.

Page 25: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

VII zones à risques et Besoins d’assistance 7.1. Carte des zones à risque Considérant les résultats issus des visites de terraineffectuées durant la période du 04 au 19 Janvier 2006, la mission conjointe MINAGRI, FAO, PAM, UNICEF et OCHA a pu déterminer les zones à risques sur base des contraintes observées dans chaque province. La carte n°3 représente les besoins d’assistance nécessaires pour l’installation de la saison 2006B. Carte n°3

RwandaTa

nzan

ie

R.D

.C

Lac Tanganyika

Bururi

RuyigiGitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

KaruziCankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

Muramvya

Buja Mairie

N

Carte des besoins exprimés en aide alimentaire directe et retard, saison 2006B

Besoins exprimés (% de ménages)Lac20 0 20 40 Km

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

25

19 - 2425 - 5051 - 75

Source : Données préliminaires, Evaluation conjointe des récoltes, MINAGRI/FAO/PAM/UNICEF/OCHA , saison 2006ACartographie : SAP/SSA, FAO/CAUDate : 31 janvier 2006

Page 26: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

26

7.2 Estimation des besoins d’assistance en intrants agricoles pour la saison 2006B Tableau n°7 : Estimation des ménages à risque de précarité alimentaire pour la saison 2006B : données prévisionnelles

Provinces Population Totale9 Rappel 2005B Rappel 2006A Ménages à assister e

2006B %/pop. tot.

Bubanza 361.075 10.539 17.108 24.225 34

Bujumbura Rural 515.832 28.105 23.300 31.800 31

Bujumbura-Mairie 399.377 5.569 5500 5.500 7

Bururi 580.195 10.000 12.035 14.300 12

Cankuzo 207.736 14.148 20.042 23.602 57

Cibitoke 495.461 14.462 8.900 13.400 14

Gitega 719.895 37.823 28.280 34.400 24

Karuzi 434.117 16.895 10.000 23.400 27

Kayanza 537.855 26.165 13.245 23.500 22

Kirundo 615.716 49.123 34.837 63.464 52

Makamba 488.600 19.015 16.710 23589 24

Muramvya 283.397 11.029 9.217 9.100 16

Muyinga 606.701 44.862 29.309 44458 37

Mwaro 261.621 5.091 6.079 9.700 19

Ngozi 735.713 45.812 32.248 35.000 24

Rutana 300.439 8.769 12.058 35.120 58

Ruyigi 377.460 22.035 22.125 33700 45

Total 7.849.648 369.442 295.493 448263 29

9 UPP: Répartition de la population par province au 30 juin de chaque année.

Page 27: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Carte n° 4 : Réponses en Intrants agricoles pour la saison 2006B

27

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

20 0 20 40 KmPourcentage de ménages assistés

15 - 2021 - 3031 - 52

Lac

Carte des réponses en intrants agricoles, saison 2006B

N

Rwanda

Tanz

anie

R.D.C

Bururi

RuyigiGitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

Karuzi Cankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

MuramvyaBuja Mairie

Lac Tanganyika

-2°30'

-3°00'

-3°30'

-4°00'

30°3

0'

29°3

0' 30°0

0'

Source : Données préliminaires, Evaluation conjointe des récoltes, MINAGRI/FAO/PAM/UNICEF/OCHA , saison 2006ACartographie : SAP/SSA, FAO/CAUDate : 31 janvier 2006

Page 28: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

28

Tableau n°8 : Estimation des besoins d’assistance pour la saison 2006B : données prévisionnelles

Provinces Population totale

Ménages Vulnérables Bénéficiaires servis Par la FAO

Semences de Haricot (en tonne) 10KG/ ménage

Semences maraîchères (en Kg) 10 g / ménage

Outillage Agricole : Houes 1houe / ménage

Ménages Bénéficiaires RPS/PAM

RPS (en tonne 15 jours)

Bubanza 361.075 5.896 59 59 0 15.296

Bujumbura Rural 515.832 31.800 318 318 0 4.800

Bujumbura-Mairie 399.377 5.500 55 55 0 0

Bururi 580.195 11.564 115 115 11.564 0

Cankuzo 207.736 9.260 93 93 9.260 15.000

Cibitoke 495.461 8.400 84 84 0 7.000

Gitega 719.895 19.400 194 194 19.400 17.300

Karuzi 434.117 21.400 214 214 21.400 3.800

Kayanza 537.855 23.500 235 235 23.500 4.000

Kirundo 615.716 21.530 216 216 21.530 37.800

Makamba 488.600 16.799 168 168 0 4.500

Muramvya 283.397 6.389 64 64 0 3.500

Muyinga 606.701 27.959 278 278 27.959 28.500

Mwaro 261.621 9.489 95 95 0 0

Ngozi 735.713 28.514 286 286 28.514 9.500

Rutana 300.439 4.100 41 41 4.100 7.566

Ruyigi 377.460 16.200 162 162 18.200 19.700

Total 7.849.648 267.700 2.677 2.677 185.427 178.262

Pour la saison 2006B, il est prévu un kit mixte composé de 10 kg de semences de haricot

et 10 gr de semences maraîchères et du matériel aratoire.

Des semences de qualité déclarée seront distribuées aux associations/groupements; il s’agit de 20.0000 vitro plants de bananier à 40.000 ménages, 85.000 de rhizomes de colocase à 8.500 ménages et de 60.000 plants fruitiers à 6.000 ménages.

Page 29: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

29

Annexes

1. Evolution des productions vivrières par province et par culture 2. Analyse régionale 3. Critères de vulnérabilité FAO/PAM

Page 30: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

30

ANNEXE 1 : Tableau n°9 : EVOLUTION DES PRODUCTIONS VIVRIERES PAR PROVINCE ET PAR CULTURE EN TONNES POUR LA SAISON 2005A

Culture Bubanza Buj. Rur Bururi Cankuzo Cibtoke Gitega Karusi Kayanza Kirundo Makamba Muramvya Muyinga Mwaro Ngozi Rutana Ruyigi Total

2005A 1774 420 1734 1148 1765 5035 3332 7728 305 2194 1132 2358 966 9273 1212 1106 41.482 Haricot % 70 85 70 60 70 85 85 88 60 85 90 65 85 80 70 65 80 2006A 1242 357 1214 689 1236 4280 2832 6955 183 1865 1019 1532 821 7418 848 719 33.056 2005A 288 306 1569 0 801 1139 472 2555 0 340 283 401 133 1932 17 0 10.236 Petit pois % 95 95 95 0 95 90 95 95 0 90 95 75 95 90 95 0 93 2006A 274 291 1491 0 761 1025 448 2427 0 306 269 301 126 1739 16 0 9.474 2005A 2931 2308 18663 947 5547 8093 2746 7803 584 9015 4736 2938 5681 11500 1111 246 84.849 Maïs % 85 90 95 60 75 90 90 95 65 95 96 70 92 92 70 70 90 2006A 2491 2077 17730 568 4160 7284 2471 7413 380 8564 4547 2057 5227 10580 778 172 76.499 2005A 22849 4604 10977 1610 24264 28395 10352 11445 2666 6036 8440 1742 1018 39101 6168 4199 183.866 Manioc % 90 90 70 60 90 70 60 85 55 70 85 60 85 70 70 65 76 2006A 20564 4144 7684 966 21838 19877 6211 9728 1466 4225 7174 1045 865 27371 4318 2729 140.565 2005A 0 127 878 123 0 421 141 1328 45 852 1190 62 2098 986 159 80 8.490 Pm,terre % 0 95 110 50 0 90 90 98 50 95 95 60 85 80 80 70 90 2006A 0 121 966 62 0 379 127 1301 23 809 1131 37 1783 789 127 56 7.623 2005A 3534 2508 744 345 2501 1935 913 685 807 10944 754 1177 749 2181 715 323 30.815 Colocase % 90 95 100 80 90 95 90 95 80 95 95 80 90 95 90 90 93 2006A 3181 2383 744 276 2251 1838 822 651 646 10397 716 942 674 2072 644 291 28.528 2005A 1073 2558 10416 5415 2236 46019 20969 32413 20720 9330 15575 24286 14414 8455 11445 6413 231.737 P,douce % 90 96 110 80 85 95 95 95 70 97 96 75 93 90 85 85 90 2006A 966 2456 11458 4332 1901 43718 19920 30792 14504 9050 14952 18215 13405 7610 9737 5451 208.467 2005A 35602 36138 21987 10723 39733 29082 12947 43115 23399 12629 7746 68686 7027 61249 16102 22740 448.905 Banane % 93 97 98 85 95 98 97 97 85 98 97 92 95 98 90 85 94 2006A 33110 35054 21547 9115 37746 28500 12559 41822 19889 12376 7514 63191 6676 60024 14492 19329 422.944 2005A 0 574 172 0 0 1960 0 0 0 990 0 0 0 0 11 0 3.707 Igname % 0 100 100 0 0 100 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 100 2006A 0 574 172 0 0 1960 0 0 0 990 0 0 0 0 0 0 3.707 2005A 68.051 49.543 67.140 20.311 76.847 122.079 51.872 107.072 48.526 52.330 39.856 101.650 32.086 134.677 36.940 35.107 1.044.087 Total % 91 96 94 79 91 89 88 94 76 93 94 86 92 88 84 82 89 2006A 61.828 47.457 62.918 16.008 69.893 108.861 45.390 100.935 37.091 48.582 37.322 87.320 29.577 117.963 30.971 28.747 930.863 Var en% _9 _ 4 _6 _21 _9 _11 _12 _6 _24 _7 _6 _14 _8 _12 _16 _18 _11

Page 31: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

31

ANNEXE 2 : Analyse régionale

1. Contexte général de la saison 2006A

La saison 2006A a démarré dans de bonnes conditions sécuritaires, ce qui a permis aux populations rurales de vaquer convenablement aux activités agricoles. Les perturbations climatiques enregistrées dans les différentes provinces ont sérieusement handicapées les semis. Les provinces situées dans les régions naturelles du Bugesera, Moso et Imbo ont connu une sécheresse prolongée d’environ trois mois. Dans ces zones de basse altitude (Moso, Imbo et Bugesera), les semis n’ont été possibles qu’avec des précipitations enregistrées au courant de la troisième décade de novembre à début décembre. Ces semis tardifs ont été également affectés par le déficit hydrique très prononcé. Dans la partie du Mumirwa, ou les premières pluies sont tombées à temps, les semis réalisés en septembre ont été victimes des pluies torrentielles et grêle survenues au cours du mois de décembre. Pour les zones situées dans la partie Kirimiro, les cultures de la saison ont été très affectés par un déficit hydrique en novembre et par des pluies torrentielles et grêle suvenues en décembre. La région naturelle du Mugamba, une partie du Buyenzi et une partie du Bututsi, le niveau des précipitations a été relativement suffisant pour le développement des cultures de la saison. De façon globale, la première saison agricole a été caractérisée par un faible niveau de précipitations, de la grêle et des inondations dans certaines localités. En plus de ces perturbations climatiques ,l’agriculture burundaise est limitée par plusieurs facteurs : pression parasitaire surtout sur les cultures de soudure (mosaïque du manioc et le complexe fongique pour la colocase) , la dégénérescence variétale, l’exiguité des terres avec suppression de la jachère, la diminution drastique de la fumure organique suite à la destruction du cheptel, etc.

Page 32: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

32

2 Comparaison des estimations des productions vivrières par groupes de cultures en équivalents céréales Tableau n°10 : Productions vivrières en équivalents céréales (en tonnes)

Groupe

De Culture Bubanza Buj. Rur Bururi Cankuzo Cibitoke Gitega Karusi Kayanza Kirundo Makamba Muramvya Muyinga Mwaro Ngozi Rutana Ruyigi Total

2005A 2931 2308 18663 947 5547 8093 2746 7803 584 9015 4736 2938 5681 11500 1111 246 84849 Céréales % 85 90 95 60 75 90 90 95 65 95 96 70 92 92 70 70 90

2006A 2491 2077 17730 568 4160 7284 2471 7413380

8564 4547 2057 5227 10580 778 172 76499 2005A 2062 726 3303 1148 2566 6174 3804 10283 305 2534 1415 2759 1099 11205 1229 1106 51718

Légumineuses % 74 89 92 60 78 86 86 81 60 86 91 66 86 82 70 65 73

2006A 1516 648 2705 689 1997 530 3280 9382183

2171 1288 1833 947 9157 864 719 37909 2005A 8621 3257 7281 2353 9106 24721 10166 14403 7611 8840 8151 8575 5740 15927 5808 3559 144119

Racines et Tubercules % 90 93 91 75 90 86 84 93 69 90 92 74 92 75 80 75 86

2006A 7759 3039 6602 1770 8160 21280 8503 133365225

7998 7528 6355 5252 11882 4659 2677 124025

2005A 2542 2580 1570 766 2837 2076 924 30781671

902 553 4904 502 4373 1150 1624 32052 Banane et plantains % 93 97 98 85 95 98 97 97 86 61 97 92 95 98 90 85 93

2006A 2364 2502 1538 651 2695 2035 897 29861420

553 537 4512 477 4286 1035 1380 29868 2005A 16156 8871 30817 5214 20056 41064 17640 35567 10171 21291 14855 19176 13022 43005 9298 6535 312738

Total % 87 93 93 71 85 87 86 88 79 91 94 77 91 83 79 76 82 2006A 14130 8266 28575 3678 17012 35904 1151 33117 7201 19286 13900 14757 11903 35905 7336 4948 257069

Var en% _13 _7 _7 _29 _15 _13 _14 _12 _21 _9 _6 _21 _9 _17 _21 _24 _18 Au niveau national, le constat est que les groupes de cultures qui ont connu d’énormes chutes de productions sont surtout les légumineuses (-27%), racines et tubercules (-14%) et les céréales (-10%). Mais à l’intérieur d’un groupe de cultures, les situations se présentent différemment selon les provinces. Pour les céréales, les provinces qui ont enregistré de fortes diminutions de production sont surtout Cankuzo (-40%), Kirundo (-35%) ; Muyinga, Rutana et Ruyigi (-30%) et Cibitoke (-25%). Pour les légumineuses, ce sont les provinces de Kirundo et Cankuzo (-40%), Ruyigi (-35%), Muyinga (-34%), Rutana (-30%), Bubanza (-26%) et Cibitoke (-22%). Pour le groupe des racines et tubercules, ce sont les provinces de Kirundo (-31%), Muyinga(-26%), Cankuzo, Ruyigi et Ngozi (-25%) et Rutana (-20%). Les fortes baisses de productions pour tous les groupes de cultures sont surtout observées dans les régions naturelles du Moso, Bugesera et Imbo. Elles sont essentiellement imputables à la prolongation de la saison sèche, au déficit hydrique et à la présence de la mosaique du manioc.

Page 33: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

33

3. Situation nutritionnelle et sanitaire des populations au niveau des provinces BUBANZA L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 4,7% contre une moyenne nationale de 6,5%. Nous avons noté une stabilisation dans l’évolution des admissions dans les centres nutritionnels. BUJUMBURA RURAL La situation nutritionnelle demeure préoccupante dans cette province avec un taux d’admission moyenne mensuelle de 1.820 et 330 dans les centres nutritionnels de supplémentation et les centres nutritionnels thérapeutiques respectivement. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,3% contre une moyenne nationale de 6,5%. BURURI L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,3% contre une moyenne nationale de 6,5%. CANKUZO La province de Cankuzo fait partie des provinces les plus touchées par la situation d’insuffisance alimentaire qui prévaut sur le terrain. Les zones les plus touchées sont celles de Mishiha, Cendajuru, Camazi en commune Gisagara et Cankuzo. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 8,8 % contre une moyenne nationale de 6,5 %. CIBITOKE Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 273 en septembre à 550 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 36 à 55 pendant les mêmes périodes. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 4,8% contre une moyenne nationale de 6,5%.

GITEGA Malgré une stabilité au niveau des admissions, avec un taux d’admission moyenne mensuelle de 720 et 30 dans les centres nutritionnels de supplémentation et les centres nutritionnels thérapeutiques respectivement la situation nutritionnelle demeure préoccupante dans cette province. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,7% contre une moyenne nationale de 6,5%. KARUZI La situation nutritionnelle s’est dégradée durant le dernier trimestre 2005. Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 552 en septembre à 789 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 74 à 110 pendant les mêmes périodes. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,6% contre une moyenne nationale de 6,5%.

Page 34: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

34

KAYANZA La situation nutritionnelle s’est dégradée durant le dernier trimestre 2005. Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 714 en septembre à 1.631 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 151 à 177 pendant les mêmes périodes. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 7,8% contre une moyenne nationale de 6,5%. Les zones les plus touchées sont celles de Mubuga, Mivo et Mugomera.

KIRUNDO La situation s’est fortement dégradée au mois de novembre 2005 surtout dans les zones des trois communes touchées par la sécheresse (Busoni, Bugabira et Kirundo). Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 753 en septembre à 1.333 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 49 à 170 pendant les mêmes périodes. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 5,3% contre une moyenne nationale de 6,5%. MAKAMBA L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 4,8% contre une moyenne nationale de 6,5%. Nous avons noté une stabilisation dans l’évolution des admissions dans les centres nutritionnels. Les zones les plus touchées sont Kazirabageni dans la commune de Nyanza lac, zone Mugeni dans la commune de Kayogoro et la zone de Mabanda dans la commune Mabanda. MURAMVYA L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 8,4% contre une moyenne nationale de 6,5%. Nous avons noté une stabilisation dans l’évolution des admissions dans les centres nutritionnels. MUYINGA L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,7% contre une moyenne nationale de 6,5%. Cette province a été secouée par des facteurs de sécheresse, de la mosaïque de manioc depuis de quatre ans. Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 674 en septembre à 881 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 70 à 91 pendant les mêmes périodes. MWARO L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 9,9% contre une moyenne nationale de 6,5%. Nous avons noté une stabilisation dans l’évolution des admissions dans les centres nutritionnels.

NGOZI

La situation nutritionnelle s’est dégradée durant le dernier trimestre 2005. Le nombre d’admission au niveau des centres nutritionnels de supplémentation (CNS) est passé de 2.171 en septembre à 3.182 en décembre et dans les centres nutritionnels thérapeutiques de 134 à 226 pendant les mêmes

Page 35: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

35

périodes. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,3% contre une moyenne nationale de 6,5%. Les zones les plus touchées sont celles de Mubuga Mivo et Mugomera.

RUTANA L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 5,6% contre une moyenne nationale de 6,5%. Nous avons noté une stabilisation dans l’évolution des admissions dans les centres nutritionnels. Toutefois certaines sont plus touchées par la malnutrition. Il s’agit de la zone Gatakasi en commnune Musongati, la zone Ngara en commune Mpinga-kayove et la zone Muzye en commune Bukemba. RUYIGI La province de Ruyigi fait partie des provinces les plus touchées par la situation d’insuffisance alimentaire qui prévaut sur le terrain. La rareté des pluie dans le Moso présage une mauvaise récolte dans les communes de Kinyinya, Nyabitsinda et Gisuru. L’enquête nutritionnelle nationale de mars 2005, indiquait un taux global de malnutrition aiguë de 6,0% contre une moyenne nationale de 6,5%.

Page 36: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

36

4. Poches d’insécurité alimentaire Tableau n°11 : zones à risque d’insécurité alimentaire Provinces Communes à risque Principales causes

Bubanza Gihanga, Mpanda Musigati

Déficit hydrique insécurité

Buja M _ _ Buja R Kabezi, Muhuta,

Kanyosha, Bugarama, Mugongo manga, Mukike et Nyabiraba

Déficit hydrique, mosaique sévère du manioc insécurité, pluies torrentielles accompagnées de la grêle

Bururi Rumonge, Burambi, Buyengero Déficit hydrique et rapatriement important

Cankuzo Cendajuru, Mishiha, Nyabitsinda, Cankuzo Saison sèche prolongée, irrégularié des pluies et mosaique très sévère du manioc

Cibitoke Rugombo, Buganda Saison sèche prolongée, irrégularité des pluies et grêle

Gitega Mutaho, Bugendana, Giheta Mosaique sévère du manioc, déficit hydrique,pluies torrentielles accompagnées de la grêle

Karusi Toutes les communes, Nyabikere étant la plus touchée

Irrégularité des pluies

Kayanza Kayanza, Gatara, Muhanga, Gahombo, Rango, Butaganzwa et Kabarore

Déficit hydrique et insécurité

Kirundo Bugabira, Busoni, Kirundo Saison sèche prolongée, irrégularité des pluies et mosaique très sévère du manioc

Makamba Kayogoro, Kibago, Nyanza lac Déficit hydrique Muramvya Rutegama, Mbuye et Kiganda Déficit hydrique Muyinga Gasorwe, Giteranyi, Gashoho, Mwakiro, Butihinda Deficit hydrique et la mosaique très

sévère du manioc Mwaro Kayokwe, Nyabihanga, Ndava, Gisozi et Bisoro Grêle et déficit hydrique Ngozi Kiremba, Gashikanwa, Tangara, Ngozi, Marangara Déficit hydrique, grêle, exiguité

des terres et mosaique sévère du manioc

Rutana Giharo, Mpinga Kayove et Musongati Saison sèche prolongée,irrégularié des pluies, grële et mosaique sévère du manioc

Ruyigi Gisuru, Kinyinya, Nyabitsinda et Butaganzwa Saison sèche prolongée, irrégularié des pluies , mosaique sévère du manioc et le nombre des rapatriés récents assez important

Page 37: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

37

5. Assistance en intrants agricoles et RPS aux ménages vulnérables en 2006B par les différents partenaires

Tableau n°13 : Assistance en intrants agricoles et RPS pour la saison 2006B Ménages à assister PROVINCE

FAO CRS PRASAB GTZ TEARFUND Christian Aid

TOTAL RPS PAM

Bubanza 5896 12000 6349 0 0 0 24225 15296 Buja M 5500 0 0 0 0 0 5500 0 Buja R 31800 0 0 0 0 0 31800 4800 Bururi 11564 0 2736 0 0 0 14300 0 Cankuzo 9260 10000 4342 0 0 0 23602 15000 Cibitoke 8400 5000 0 0 0 0 13400 7000 Gitega 19400 15000 0 0 0 0 34400 17300 Karusi 21400 0 0 0 0 2000 23400 3800 Kayanza 23500 0 0 0 0 0 23500 4000 Kirundo 21530 20000 7134 0 10800 4000 63464 37800 Makamba 17588 0 6001 0 0 0 23589 4500 Muramvya 6389 0 2711 0 0 0 9100 3500 Muyinga 27959 10000 4499 0 0 2000 44458 28500 Mwaro 9489 0 211 0 0 0 9700 0 Ngozi 28514 0 6486 0 0 0 35000 9500 Rutana 4100 10000 6025 15000 0 0 35125 7566 Ruyigi 18700 13000 0 0 0 2000 33700 19700 TOTAL 270989 95000 46494 15000 10800 10000 448263 178262 L‘estimation des ménages à assister est basée sur les pourcentages des populations des communes frappées par les différentes contraintes citées ci-dessus dans le tableau des poches d’insécurité. Les provinces qui enregistrent le plus grand nombre de ménages vulnérables à assister pour la saison 2006B sont : Kirundo, Muyinga, Cankuzo, Ruyigi, Rutana, Bubanza, Bujumbura Rural, Ngozi, Gitega et Makamba.

Page 38: Evaluation Recolte 2002B · 2017-07-05 · ¾ Durant la saison 2006A, la vente de la main d’œuvre a constitué la principale source de revenus mais le rapport entre le niveau de

Annexe3 :

FAO-PAM-UNICEF BURUNDI

Janvier 2003, révision 3

Critères communs pour le programme conjoint Semences et Rations de Protections de Semences

Groupe 1 - Personnes bénéficiaires des semences de la FAO et des rations de protections

de semences du PAM. Les personnes de ce groupe sont constituées de ménages structurellement très vulnérables et faisant face à une insécurité alimentaire chronique. Il s’agit surtout de: Critère I : Orphelin entre 5 et 13 ans, chef de famille responsable d’un ménage, sans

assistance externe10 ; Critère II : Personne chroniquement sous-alimenté, faible et malade (maladie grave HIV, malaria

répétitive, etc.) pouvant être handicapé avec enfants de moins de 13 ans, sans assistance externe, ne pouvant travailler ;

Critère III : Personne âgée (plus de 55 ans) et personne handicapée avec enfants de moins de 13 ans, sans assistance externe ne pouvant travailler ;

Critère IV : Orphelin entre 14 et 18 ans responsable d’un ménage, sans assistance externe ; Critère V: Veuve/veuf, responsable d’un ménage avec enfants entre 0 et 13 ans, sans assistance

externe ; Critère VI: Famille d’accueil vulnérable d’orphelin entre 0 et 13 ans, responsable d’un ménage,

sans assistance externe, ne pouvant travailler.

Groupe 2 – Personnes nécessitant une assistance agricole mais pas nécessairement de rations de protections de semences

Ce groupe est constitué des personnes victimes d’une insécurité alimentaire conjoncturelle, par suite de faits de guerre (combats, bombardements, pillages,etc.), d’insécurité liée au banditisme connexe et/ou de catastrophes naturelles ayant entraîné des déplacements plus ou moins long (déplacés, dispersés, regroupés temporaires) et qui souhaitent se réinstaller sur leur parcelle ou seulement en reprendre partiellement l’exploitation agricole. Parmi ces groupes, les ménages répondant UNIQUEMENT aux critères suivants recevront des rations de protection de semences:

déplacés récents vivant dans des camps ou des sites de déplacés et ayant accès quelconque à une terre , même limité et temporaire ;

ménages dispersés ayant un accès temporaire à une terre ; ménages ayant un accès à la terre et menant des activités agricoles et ne disposant pas de

sources de revenus autres que celles tirées de leur lopin de terre ; ménages retournant sur leurs collines d’origine et nécessitant un appui lors de leur réinstallation

sur leurs terres d’origine.

Evaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et de la situation nutritionnelle au Burundi

3810 Pas d'appui de parenté, sans ressource, sans source de revenu