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Les personnes en situation de handicap dans les quartiers suburbains de Maputo et de Matola Représentation sociale du Handicap Situation socio-économique Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux Système d’acteurs locaux Avril 2010 DIAGNOSTIC LOCAL

Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

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Page 1: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

Les personnes en situation de handicap

dans les quartiers suburbains

de Maputo et de Matola

Représentation sociale du HandicapSituation socio-économiqueConditions d’accès aux services sanitaires et sociauxSystème d’acteurs locaux

Avril 2010

DIAGNOSTIC LOCAL

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Page 3: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

Les personnes en situation de handicap

dans les quartiers suburbains

de Maputo et de Matola

Représentation sociale du Handicap

Situation socio-économique

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Système d’acteurs locaux

Avril 2010

DIAGNOSTIC LOCAL

Page 4: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers
Page 5: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

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Editeurs

RAVIM & Handicap International Mozambique

Equipe technique

Les personnes en situation de handicap dans les quartiers suburbains de Maputo et Matola

Crédits photographiques

© Équipes RAVIM-HI© Eliane Beeson / Handicap International© Emilie Frapsauce© Benoît Mounier / RAVIM et Handicap International© Guy Oliver / IRIN

Maputo, avril 2010

RemerciementsL’équipe qui a réalisé ce rapport tient à remercier l’ensemble des professionnels des services sanitaires et sociaux, des responsables associatifs, des fonctionnaires des autorités locales ainsi que des responsables politiques du territoire pour le temps qu’il nous ont consacré lors de nos enquêtes sur le terrain.

Mozambique.

Recueil de données Eunice Bahule, Elisa Bila, Victor Bila, Elvino Bõa, Marta Bõa, Domingos Cambalane, Lurdes Como, Angelina Cossa, António Cossa, Nelson Machava, João Magaia, Tervolência Magaia, Natividade Mahanjane, Zaida Maposse, Celeste Munguambe, Paulino Sambo, Alfredo Simbine, Augusto Sitoe, Catarina Ubisse et Chadrec Vilanculos.

Supervision des enquêtes Manuel Amisse, Emmanuel Mounier et Luís Wamusse.

Saisie des données Mateus Bernardo, Milton Caetano, Maria do Ceú, Leia Cuinica, Argen-tina Cuna et Elias Duvane.

Appui technique Patrick Jullien (HI), Catherine Dixon (HI), Damien Hazard (Vida Brasil) et Olímpio Zavale (INE).

Traduction Domingos Duarte et Teresa Gomes.

Graphisme, impression Layout, Maputo.

Accompagnementtechnique, rédaction

Emmanuel Mounier.

Coordination du projet Ezequiel Mingane, Audrey Relandeau et Luís Wamusse.

Fiche Technique

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Page 6: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

6

Les villes de Maputo et de Matola connaissent une expansion démographique et spatiale sans précédent depuis une trentaine d’années. Cette croissance urbaine rapide, combinée au creusement des inégalités sociales dans la société libéralisée, entraîne un phénomène de marginalisation des quartiers situés à la périphérie de l’agglomération. Excentrés des pôles d’activité et sous-équipés en services sanitaires et sociaux, ces quartiers sont le théâtre d’une paupérisation inquiétante des couches les plus vulnérables de la population. Parmi elles, à trouver des réponses satisfaisantes à leurs besoins sanitaires et sociaux les plus élémentaires.

Ce rapport présente les analyses et recommandations issues du diagnostic local de la situation des personnes handicapées vivant dans 9 quartiers suburbains de la capitale, réalisé par les associations RAVIM et Handicap International entre avril 2009 et avril 2010, dans le cadre du projet Ville et Handicap. Ce diagnostic avait pour objectif de mettre en évidence la représentation sociale du Handicap sur le territoire, la situation socio-économique des personnes handicapées, les conditions d’accès aux services sanitaires et

de personnes handicapées vivant dans la zone, ce qui représente environ 10 000 personnes dans les 9

de Maputo-Matola.

Page 7: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

7

La première partie du rapport livre une analyse socio-anthropologique de la représentation sociale du Handicap sur le territoire. Nous y voyons que le Handicap est perçu par les communautés comme un

victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins, dans

enquête font état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la part de leurs concitoyens.

Le second chapitre met en évidence la situation socio-économique particulièrement préoccupante des personnes handicapéesla population handicapée vivant sur le territoire accumule de nombreux facteurs pouvant conduire

d’éducation, situation professionnelle précaire, faible niveau de participation au sein des associations de personnes handicapées…

Les conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux sont analysées dans une troisième partie

professionnelle et de l’emploi, des programmes sociaux ou bien encore du sport et de la culture. De

manque d’accessibilité physique des bâtiments, au manque d’information, au manque de formation des professionnels des services...

Le fonctionnement du système d’acteurs locaux est exposé dans la quatrième partie de ce rapport, qui

de personnes handicapées-fournisseurs de services-pouvoirs publics. Bien qu’elles disposent d’atouts certains, les associations de personnes handicapées ont des capacités trop limitées pour pouvoir remédier

dans les quartiers périphériques. Le manque de formation de professionnels, le manque d’accessibilité des bâtiments et de l’information rendent ces services peu inclusifs pour les personnes handicapées. Les pouvoirs publics locaux, que ce soit les services déconcentrés de l’Etat ou bien les collectivités territoriales,

confus de la décentralisation.

participation sociale des personnes handicapées sur le territoire, et ce faisant leur conditions d’existence. En plus d’alerter l’opinion publique sur la situation préoccupante des personnes handicapées dans les quartiers périphériques de Maputo et de Matola, nous appelons l’émergence d’une dynamique de développement local plus concertée et plus inclusive.

Résumé Exécutif

Page 8: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

8

Résumé exécutif 6

Préface du FAMOD 10

Acronymes 11

Glossaire 12

Introduction 14

Le Handicap au Mozambique Présentation du diagnostic local Méthodologie Caractéristiques de la zone étudiée

II/ Situation socio-économique 33

I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités II/ Genre et âge III/ Situation familiale IV/ Niveau d’éducation V/ Situation professionnelle et activités exercées VI/ Participation associative

Chapitre

I/ Représentation sociale du handicap 27

I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale

Chapitre1

2

Page 9: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

9

Sommaire

I/ Accès aux services de santé II/ Accès aux services d’éducation

IV/ Accès aux services et programmes sociaux

Chapitre3

I/ Les associations de personnes handicapées II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux

territoriales

I/ Par axes d’intervention II/ Par secteurs d’intervention

Bibliographie 84

Annexes 86

Chapitre4

Discussion

Page 10: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

10

Préface

“L’accès des personnes handicapées aux services sanitaires

facteurs divers : barrières physiques et environnementales, faiblesse du cadre législatif existant, absence de services spécialisés dans le pays en général et dans les villes de Maputo et Matola en particulier, etc. Ces différents obstacles accentuent considérablement la vulnérabilité et la dépendance des personnes en situation de handicap vis-à-vis de leur entourage.

Malgré l’émergence du mouvement des associations de personnes handicapées voilà près de 20 ans au Mozambique, les personnes en situation de handicap demeurent confrontées à de

soit dans le champ de la santé, de l’éducation, du transport, de l’emploi, ou encore de la protection sociale.

Plus que les politiques et les législations, c’est d’abord et avant tout l’évolution des attitudes et des pratiques des fournisseurs de services qui doit permettre une amélioration tangible des conditions d’accès aux services.

Le projet Ville et Handicap, mis en œuvre par l’association RAVIM, en partenariat avec Handicap International, vise à améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sanitaires et sociaux et à promouvoir leur pleine participation aux initiatives de développement local. Le FAMOD adresse ses plus sincères remerciements à tous ceux et celles qui ont rendu possible cette initiative, qui constitue sans nul doute une étape notoire dans la progression des droits des personnes handicapées dans le pays”.

Ricardo Moresse

____________________________________________________________

Président du FAMOD(Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées)

Page 11: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

11

ADEMO / Association des Personnes

Handicapées du Mozambique

AL Autárquia Local / Collectivité territoriale

APH Association de Personnes Handicapées

ARS Analyse des Réseaux Sociaux

FAMOD / Fórum des

associations mozambicaines de personnes handicapées

FDLP Portuguesa / Fédération des Associations Lusophones de Personnes Handicapées

HI Handicap International

IEC Information, Education & Communication

IFPInstituto de Formação dos Professores / Institut de Formation des Professeurs

INAS / Institut National d’Assistance

Sociale

INE Instituto Nacional de Estadisticas / Institut National de Statistiques

INEFP / Institut

National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

MMAS/ Ministère de la Femme et de

l’Action Sociale

ONG Organisation Non-Gouvernementale

OLE Orgão Local do Estado / Service déconcentré de l’Etat

PSH Personne en Situation de Handicap

FDS Fournisseur De Services

PEN / Plan Stratégique

National de Lutte contre le HIV/SIDA

PNAD / Plan National d’Action

pour le Handicap

RAVIM / Réseau d’Assistance aux

Victimes de Mines

SINTEF

SIOAS Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social

SIPS Santé, Incapacités et Participation Sociale

TPMTransportes Públicos de Moçambique / Transports Publics du Mozambique

WG

Acronymes

Page 12: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

12

Accessibilité

bâtiments, équipements et services de la manière la plus indépendante et la plus digne possible.

Communauté locale – désigne l’environnement proche d’une personne, y compris la population et l’ensemble des différents intervenants (publics ou privés), dans une zone géographique/un territoire délimité(e), partageant un sentiment d’appartenance commune, confronté aux mêmes contraintes et

Dessin universel – le dessin universel, ou inclusif, peut être appelé “architecture pour tous”. La conception

mais elle prend en compte les multiples différences entre les individus. C’est ainsi que l’accessibilité est pensée de façon plus large et pour tous.

Développement local inclusif marginalisés/exclus soient inclus dans le processus de développement local. S’appuyer sur l’approche du

société. Ces services ou activités sont donc adaptés aux besoins et non plus spécialisés. Ils sont conçus non

handicapées qu’aux enfants non handicapées.

- il s’agit d’une altération physique du corps, que ce soit au niveau des membres inférieurs ou supérieurs.

- il s'agit d'une altération des yeux pouvant avoir divers niveaux d'impact sur les

tout.

avoir un impact sur les comportements sociaux, ou bien sur la stabilité mentale de la personne, sans avoir

celles-ci pouvant également se cumuler.

Page 13: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

13

Glossaire

Gouvernance locale – est le fruit d’un ensemble d’institutions, de mécanismes et de processus au travers desquels les citoyens et les groupes peuvent formuler leurs intérêts et leurs besoins (y compris les groupes victimes de discriminations, comme les personnes handicapées, les femmes, les minorités et les personnes atteintes du VIH/SIDA), communiquer sur leurs différences et exercer leurs droits et obligations au niveau

mécanismes comptables fonctionnels.

Handicap - on parle de situation de handicap lorsqu'une personne rencontre une ou plusieurs limitations dans la réalisation de ses habitudes de vie (activités quotidiennes), en raison de barrières personnelles et/

(diminution des incapacités) ainsi que par l'adaptation du contexte et de l'environnement (obstacles se transformant en facilitateurs pour garantir la réalisation effective des habitudes de vie de la personne).

de vie.

Plan d’action local relatif au Handicap

des personnes handicapées sur le territoire.

Services ordinaires – sont liés aux besoins fondamentaux de tout individu (éducation, santé, emploi,

participation sociale, la dignité et l’égalité des chances des citoyens. Les personnes handicapées ont les

Services spécialisés

peuvent être considérés comme le prolongement des services ordinaires mais doivent rester « ouverts » sur l’extérieur par la mise en place d’un maximum de passerelles avec les autres types de services.

Services de support chaque personne, suivant ses besoins et ses choix, d’avoir accès aux services ordinaires au niveau de la

signes, transports adaptés…

Signalétique – comprend les panneaux de direction, l’indication et la numérotation des rues, les panneaux d’information, les plans… La signalétique, dans la ville comme dans un bâtiment, doit être claire, simple,

meilleure orientation dans l’espace.

Page 14: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

1414

Le Handicap au Mozambique

I/ Données-clés

Mozambique. L’Institut National des Statistiques (INE) estimait en 1999 le taux national de

En 2009, la première enquête d’envergure nationale, réalisée par SINTEF, en partenariat avec le FAMOD

Les conditions de vie des personnes handicapées sont globalement plus précaires que celles du reste

Elles sont perçues négativement et souffrent de nombreuses formes de discriminations au sein de leurs communautés, mais aussi de la société dans son ensemble.

La vulnérabilité socio-économique et les discriminations de toute sorte sont encore plus fortes pour les femmes handicapées, par effet cumulatif.

Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables face au HIV/SIDA en raison de facteurs de

II/ Cadre législatif en vigueur et dates clés

1989 Création de l’ADEMO, première association de personnes handicapées au Mozambique.

1990 Introduction dans la Constitution de la République d’un article garantissant l’égalité des droits pour les personnes handicapées.

1999 Lancement de la Décennie Africaine pour les Personnes Handicapées (1999-2009); le

Adoption de la Politique Nationale en faveur des Personnes Handicapées (Résolution 20/99).

2000 Création du FAMOD – Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées,regroupant 18 associations.

2006 Adoption du premier PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap (2006-2010).

2007

2008 Adoption du Publics pour les Personnes Handicapées ou à Mobilité Réduite

2009 Adoption de la (2009-2013) (Résolution n°68/2009).

Création du Conseil National du Handicap (Décret n°78/2009)

2010

- PEN III (2010-2014).

Fédération des Associations Lusophones de Personnes Handicapées.

Mise en place du Conseil National du Handicap.

Elaboration du second PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap

Page 15: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

1515

Introduction

I/ Le projet « Ville et Handicap »

Le projet « Ville et Handicap » a été initié en mars 2009 par les associations RAVIM et Handicap International.

suburbains des municipalités de Maputo et de Matola. Il doit permettre le développement d’un système de services inclusifs sur le territoire au travers d’actions de sensibilisation et de formation des fournisseurs de services, de la mise en place d’un forum de concertation réunissant les principaux acteurs locaux, mais aussi de la création d’un Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social (SIOAS) pour les personnes handicapées.

conjointement par les associations RAVIM et Handicap International, mais a aussi fortement impliqué le mouvement des associations de personnes handicapées, et en tout premier lieu le FAMOD, les pouvoirs publics locaux et les fournisseurs de services.

II/ Objectifs du diagnostic local

Mettre en évidence la représentation sociale du handicap Apprécier la situation socio-économique des personnes handicapées

les barrières environnementales Analyser le système d’acteurs et les processus décisionnaires entre les pouvoirs publics, les fournisseurs

de service et la société civile

III/ Calendrier et principales phases de réalisation

Phase 1: Préparation du diagnostic (avril-mai 2009)- Elaboration du cadre méthodologique du diagnostic- Recherche d’information sur le territoire et les principales parties prenantesPhase 2: Lancement du diagnostic (juin 2009)- Création d’un comité de gestion du projet- Présentation du processus de diagnostic aux acteurs du territoirePhase 3: Enquêtes de terrain (juillet 2009-janvier 2010)- Enquête sur la représentation sociale du handicap (par focus-group qualitatifs)- Enquête sur la santé, les incapacités et la participation sociale (par questionnaires quantitatifs)- Enquête sur les services sanitaires et sociaux (par questionnaires quanti-qualitatifs) - Entretiens avec les parties prenantes du territoire (par entretiens approfondis)Phase 4: Analyse des données (octobre 2009 – mars 2010)- Analyse des compte-rendu d’entretien et des groupes de discussion- Analyse statistique des données quantitatives récoltées (EPI info, NetDraw)- Processus d’écriture participatif Fase 5: restitution des résultats (avril 2010)- Publication d’un rapport complet, d’une synthèse des résultats et d’un annuaire de services - Séminaire de présentation des résultats et des recommandations aux parties prenantes

Présentation du diagnostic local

Page 16: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

16

collectivités territoriales, techniciens des fournisseurs de services sanitaires et sociaux, dirigeants et membres associations de personnes handicapées, membres de la communauté locale.

4 enquêtes se sont succédées dans le temps, permettant de combiner 4 approches méthodologiques

I/ Approche socio-anthropologique : enquête qualitative par focus groups

organisé une enquête qualitative par focus-groups.

Une première série de 12 focus-group a permis de mobiliser un total de 111 participants représentatifs

associations locales, fonctionnaires de l’administration locale, fournisseurs de services.... Un dernier atelier,

barrières limitant leur accès aux services sanitaires et sociaux existants dans la zone.

Chacun de ces groupes de discussion, d’une durée moyenne de deux heures, s’articulait autour de 3 thèmes

l’origine et les causes du Handicap, l’acceptation du Handicap dans la société, l’intégration sociale de la personne handicapée.

favorisait également la diversité des points de vue et la liberté de parole au cours des débats entre les participants.

Les informations collectées au cours de cette enquête qualitative ont ensuite analysées suivant une grille

Méthodologie

Page 17: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

17

Introduction

ultérieures de l’enquête de terrain, notamment pour la préparation des questionnaires de l’enquête SIPS. Ces focus-groups ont également constitué un formidable levier de mobilisation communautaire et

II/ Approche épidémiologique : enquête quantitative par questionnaire

L’approche épidémiologique a également été déployée au cours d’une seconde phase d’enquête de type

d’évaluer leur niveau d’accès aux services sanitaires et sociaux. A cet effet, une enquête quantitative par questionnaire a été mise en œuvre durant 12 semaines sur le territoire.

a) Échantillonnage

Les limites géographiques des quartiers étudiés étant mal tracées sur le terrain et mal connues

homogène sur le quartier en tenant compte de la densité apparente de l'habitat.

les enquêteurs ont parcouru les rues selon la spirale d'un escargot. Les maisons ont alors été comptées

La maison, ou foyer, ainsi sélectionnée a été interrogée par le biais de la personne présente. Tous les membres du foyer ont été enregistrés, qu'ils soient présents ou non au moment de l'enquête, le répondant présent étant chargé de donner les caractéristiques de ces personnes.

Quartiers Population recensée Nombre de grappesNombre estimé de

J.Dimitrov 40 963 10 800 160

Zimpeto 6 100

Malhazine 2 170 34

Magoanine A 4 022 1 80 16

Magoanine B 3 240 48

Magoanine C 3 240 48

T3 16 636 4 320 64

Khongolote 27 649 7 108

Ndlhavela 14 1120 224

Total 205 043 50 4000 800

Page 18: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

18

b) Application du questionnaire

Une 1ère partie comprenant quelques questions d'intérêt démographique (sexe, âge), et des

une base de comparaison avec d’autres études existantes, nous avons eu recours aux 6 questions

incapacités déclarées par les personnes interrogées entraînaient effectivement ou non une limitation

la personne (directement ou par le biais du répondant présent) avec la deuxième partie du questionnaire, contenant des questions sur le niveau d’accès aux services de santé, d’éducation, de

lui faire passer les deux parties du questionnaire et de constituer ainsi un groupe témoin.

Une équipe de 20 enquêteurs a été sélectionnée et formée

le départ sur le respect de l’équilibre de genre et l’inclusion, puisque la moitié des enquêteurs étaient des femmes tandis que chaque binôme était composé d’au moins une personne handicapée. Nous avons également privilégiée l’approche communautaire puisque tous les enquêteurs étaient eux-mêmes habitants des différents quartiers d’enquête, facilitant leur connaissance du terrain et le rapport avec la population locale. Une équipe de supervision composée de membres de la RAVIM complétait le dispositif

Méthodologie

Page 19: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

19

c) Nombre de personnes enquêtées

d’effectifs équivalents numériquement.

un échantillon théoriquement représentatif de la population source.

sex ratio entre la population source et l'échantillon

les classes d'âge de la population source et celles

cette population, pas pour Matola.

Introduction

Catégories d'âge Source Echantillon

10 - 19

20 - 29

30 - 39

40 - 49

60 - 69

70 - 79

Total 100% 100%

9556personnes enquêtées

490personnes avec

incapacités

492personnestémoins

8574personnes sans

incapacités(491 saisis)

Page 20: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

20

En ce qui concerne la répartition des personnes interrogées par ville

répartition des personnes handicapées par bairros

pour permettre les comparaisons de notre étude. Ajoutons que la plupart des comparaisons effectuées

de réduire encore les effets des biais d'échantillonnage.

III/ Analyse des réseaux sociaux: enquête quantitative sur les services

a) Pertinence de l’analyse des réseaux sociaux

en évidence les relations existantes entre les différents acteurs du territoire, et notamment entre les fournisseurs de services. Cette approche innovante, de plus en plus répandue dans le champ de la santé

potentiels (Clark, 2006). De manière bien souvent inconsciente, ils forment alors des groupes d’acteurs, au sein desquels les mieux informés sont souvent les mieux positionnés, et inversement. Les acteurs

leur procure un certain pouvoir, en raison du rôle d’intermédiation qu’ils jouent en faveur des acteurs les moins bien positionnés. Ainsi, l’ARS permet de mieux visualiser l’organisation et la structuration de ces dynamiques d’échange sur le plan local.

Ville Source Echantillon Freq.

Maputo 739

Matola 734

Total 100% 100% 1.473

Ville Source Echantillon Freq.

Zimpeto

Magoanine A

Magoanine B 63

Magoanine C 101

J.Dimitrov 294

Malhazine 79

Ndlavela 377

T3 99

Khongolote

Total 100% 100% 1.473

Méthodologie

{

Page 21: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

21

Introduction

b) Modélisation du réseau local

auprès des différents fournisseurs de services. Nous leur avons demandé de caractériser les liens entretenus

déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales, associations de personnes handicapées, entreprises du secteur privé, agences de coopération, églises, plateformes de coordination.

sa directionnalité (de X vers Y ou bien de Y vers X)

visualiser les interactions existantes entre les différents acteurs du territoire.

social sur le plan local. Ce travail a également permis de fournir de nombreuses données quantitatives

d’accessibilité physique, niveau de formation des personnels…

IV/ Analyse du système d´acteurs local: entretiens individuels avec les acteurs du territoire

42 principaux acteurs impliqués dans le champ du développement sanitaire et social à Maputo et Matola, et contribuant

18 associations de personnes handicapées; 14 services déconcentrés de l’Etat; 6 services des collectivités territoriales; 4 réseaux et plateformes de coordination1.

Ces entretiens semi-ouverts, d’une durée moyenne de 2 heures, nous ont permis de collecter des informations sur les actions entreprises ou envisagées par les différentes entités, mais aussi de recueillir leurs recommandations pour favoriser la participation sociale des personnes handicapées au niveau local. Ils nous ont également permis d’analyser de manière plus approfondie les rapports de force et les dynamiques sous-tendant les logiques d’acteurs sur le plan local.

1

Page 22: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

22

I/ Un milieu urbain en pleine mutation

a) Une croissance démographique extrêmement rapide à Maputo et MatolaL’Afrique subsaharienne connaît l’un des taux d’urbanisation les plus élevés au monde et sera, au cours des

dynamique puisque ses villes, et en tout premier lieu sa capitale, connaissent une croissance démographique et spatiale très rapide depuis une quarantaine d’années. Alors que l’ancienne capitale coloniale Lourenço

Matola, autrefois faubourg industriel de la capitale progressivement « entré en collision » avec sa voisine Maputo, au cours des vingt dernières années. Matola est désormais considérée comme la deuxième ville la plus importante du pays derrière Maputo et le continuum urbanisé constitué par les deux villes regroupe

l’Indépendance nationale conjuguée avec la nationalisation des immeubles de rente en 1976, donnant ville de ciment ville de roseau;

la guerre civile et les déplacements massifs de populations des campagnes vers les centres urbains;

le ralentissement dans les années 90 des migrations économiques vers les pays limitrophes, allant parfois jusqu’au rapatriement de travailleurs mozambicains.

Caractéristiques de la zone étudiée

Zoned’implémentation

du projetVille de MatolaVille de Matola

Ville de MaputoVille de Maputo

Zoned’implémentation

du projet

Page 23: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

23

Introduction

b) L’explosion récente de la pauvreté urbaine

La pauvreté y a véritablement explosé au tournant libéral du milieu de la décennie 1980, notamment sous l’effet des plans d’ajustement structurel qui ont fragilisé des pans entiers de l’économie et entraîné une paupérisation massive des classes populaires. Cette pauvreté urbaine était alors considérée comme

conditions de vie du monde rural, harcelé par les intempéries, la guerre et le faible niveau de productivité du travail (Lachartre, 2000).

Conséquence directe de la montée des inégalités socio-économiques, la ville « libéralisée » s’est consolidée

un centre-ville relativement homogène, quadrillé par de larges avenues, composé d’habitat en ciment protégé par des grilles, des systèmes électroniques de sécurité et des gardiens privés, entourés d’hôtels, de bureaux de change, de restaurants, de cafés, de pâtisseries, de supermarchés, et autres stations-services;

mélange, un monde de métissage permanent.

c) Des groupes sociaux particulièrement vulnérables dans ce contexteSi la libéralisation engagée au cours des années 1980 concerne avant tout la transition vers le marché et provoque des transformations de grande amplitude dans l’économie urbaine (montée de l’économie

bouleversent profondément la nature de son tissu social. L’anthropologie urbaine souligne que, dans leur diversité, ces phénomènes ont en commun de desserrer les liens de l’individu de la tutelle de l’Etat et de l’autorité de ses représentants locaux, mais aussi celle exercée dans le cadre familial (Lachartre, 2000).

multiplication des familles monoparentales, enfants des rues…

d’exclusion et de décomposition sociale qui marginalisent la vaste couche des populations démunies. Parmi ces populations, on trouve des groupes plus vulnérables, ne pouvant plus s’appuyer sur un cadre social

enfants isolés, demandeurs d’emploi. Et puis les personnes handicapées.

Si l’on considère que la situation de handicap naît de l’interaction entre les facteurs personnels et les

pas moins un facteur particulièrement aggravant. En effet, la pauvreté peut directement ou indirectement engendrer le handicap en raison d’un manque d’accès aux soins de santé préventive ou curative, d’une mauvaise alimentation, d’un manque d’activités, d’un système de transport dangereux… En ce sens, on considère qu’il y a davantage de personnes handicapées au sein des couches les plus pauvres de la population que chez les plus riches (Elwan, 1999).

Page 24: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

24

A l’inverse, lorsqu’il apparaît au cours de la vie, le handicap peut en retour générer l’exclusion sociale et entraîner vers la pauvreté des personnes qui n’y étaient pas auparavant. En raison du manque

exercer une activité professionnelle. Sa famille peut subir une baisse de revenus substantielle en raison du

familial (matériel de compensation, médicaments, autres services…). Pauvreté et Handicap peuvent donc former un cercle vicieux et s’alimenter mutuellement.

II/ Les 9 quartiers périphériques étudiés

a) Des quartiers excentrés des principaux pôles d’activité de l’agglomérationLimitée sur sa bordure orientale par l’Océan indien et au sud par l’Estuaire de l’Espírito Santo, l’agglomération

l’origine pour décongestionner la ville de ciment, que vient s’établir la majeure partie des nouveaux arrivants, provenant bien souvent des campagnes en quête de conditions de vie meilleures. Situés pour les uns au nord

constituent la zone tampon entre Maputo et Matola, traversée par la Zone Verte, bande fertile d’agriculture périurbaine, et par la Route Nationale n°1 qui relie Maputo au Nord du pays. Ils ont également en commun d’avoir été sinistrés par la violente explosion de l’arsenal militaire de Maputo survenue en mars 2007, faisant

Caractéristiques de la zone étudiée

Khongolote

Ndlavela

Jorge DimitrovMalhazine

Magoanine A

T3

Magoanine C Magoanine B

Zimpeto

Page 25: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

25

Introduction

Ces quartiers périphériques accueillent principalement des populations en provenance des différentes

l’urbain. La ville en expansion génère ainsi un échange permanent entre l’ancien et le moderne, créant

habitants des banlieues peuvent ainsi avoir d’un côté un pied chez le guérisseur traditionnel et de l’autre dans un hôpital ou un centre de santé ou bien encore fréquenter les instances alternatives de justice et

relativement distinct de celui des habitants du centre-ville.

En l’absence de mécanismes de régulation urbaine, la rapidité avec laquelle se produit cette expansion et

d’infrastructures de base (eau, assainissement, électricité). Aguas de Moçambique - régie publique de distribution de l’eau - ne desservant pas ces quartiers périurbains, la distribution d’eau y est ainsi exclusivement effectuée par des petits opérateurs privés aux capacités limitées et aux conditions de salubrité variables. Le ramassage des ordures s’effectue par le biais de collecteurs informels de façon relativement aléatoire.

en moyenne). Par ailleurs, chacune des 33 écoles primaires et secondaires de la zone accueille en moyenne

comme Khongolote ou Ndlavela. Il n’y a aucun service spécialisé dans la zone pour répondre aux besoins

compensation, mais surtout aucun service de réhabilitation physique.

Page 26: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

26

Page 27: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

1Chapitre

Représentation sociale du Handicap

27

I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap 28

II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société 30

III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale 32

Page 28: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

28

I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap

a) Le Handicap est avant tout perçu comme une maladieLa majorité des personnes interrogées au cours des groupes de discussion associent en premier lieu le

aussi que le handicap peut également apparaître au cours de la vie, de manière soudaine et traumatique (accident, blessure de guerre, complications postopératoires) ou bien plus lente et dégénérescente (maladie invalidante, consommation d’alcool ou de drogues).

du HIV. Massivement alertés sur le caractère transmissible, irréversible et invalidant du virus, et sur la

les deux problématiques et, de manière inconsciente, le Handicap est bien souvent appréhendé comme

de préserver les individus « sains » de la communauté.

b) Des croyances populaires qui structurent profondément les représentations collectives

traditionnelle, surtout dans les quartiers périphériques principalement peuplés de néo-urbains. Le discours

causes du Handicap, comme la malédiction, le destin, le mauvais sort, ou tout simplement la malchance. De nombreuses légendes et croyances populaires nourrissent les représentations collectives pour tenter

- “Les familles riches sont punies pour leur avarice et c’est pour ça qu’elles donnent naissance à un enfant handicapé. ”

- “

garantir la prospérité future de la famille. ”.- “ ”.

- “Certains disent que c’est en raison d’un différend de voisinage, le résultat d’une vengeance entre membres de la communauté. ”.

- “ennemi. Il ne lui demande pas de le tuer mais de le rendre handicapé pour lui faire du mal, en lui paralysant un bras par exemple. ”.

- “à un enfant handicapé ”

Représentation sociale du Handicap

Page 29: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

1Chapitre

29

- “Lorsqu’un enfant s’approche trop près de la peneira (lieu où l’on pile le mil), il devient sourd. ”- “Lorsqu’une enfant pré-pubère déambule dans la maison sans capulana (étoffe traditionnelle), on

dit qu’elle aura des enfants handicapés lorsqu’elle se mariera. ”- “On dit souvent que les personnes amputées perdent une partie de leur esprit puisqu’une partie de

leur corps est déjà dans l’au-delà. ”.- “

lorsqu’il retournera sur le champ de bataille. ”.- “

terre. ”.

femmes doivent surveiller leurs enfants, les enfants ne doivent pas se moquer des personnes handicapées,

morale. Même si elles ont généralement plus de crédit parmi les catégories sociales les plus défavorisées, ces croyances populaires sont manifestement très ancrées dans l’imaginaire collectif et transcendent l’appartenance sociale.

c) L’apparition du Handicap vécue comme une fatalitéLors de la naissance d’un enfant handicapé dans une famille, il arrive fréquemment que la femme soit tout simplement abandonnée par son mari. Celle-ci est en effet généralement tenue pour responsable

d’exclusion au sein même de la cellule familiale. Le mari qui subit une amputation est par exemple perçu comme un individu déchu, potentiellement incapable de subvenir aux besoins de sa famille.

consulter un curandeiro, dès les premiers jours

l’atténuer ou de la faire disparaître au moyen

spécialement élaboré (macumba). Lors d’un

remettent au curandeiro avant même la naissance

source de revenu particulièrement lucrative pour les curandeiros (au même titre que le traitement du HIV/SIDA), principalement auprès de familles en détresse n’ayant d’autres solutions que de s’en remettre aux marabouts et guérisseurs traditionnels, en l’absence d’une offre de médecine

salvatrice.

Page 30: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

30

II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société

a) La personne handicapée est parfois tenue à l’écart par sa propre famille

« Je connais des familles qui n’emmènent pas leurs

Il arrive également que certaines d’entre-elles s’opposent ouvertement au mariage de l’un des leurs

Mais la plupart du temps, c est surtout le manque de solution de prise en charge appropriée (garderie,

la réalisation d’un projet tourné vers les autres.

b) Un environnement souvent porteur de discrimination

un emploi stable, étudier, fonder une famille, avoir un logement salubre…), on constate qu’elles sont avant tout victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins,

handicapées interrogées font bien souvent état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la part de leurs concitoyens. Pour les enfants, cela peut se manifester par l’exclusion des jeux dans la cour

deviennent pas fous à leur tour ».

De plus, il semble courant pour les personnes handicapées de se voir attribuer un surnom particulièrement

cocho, chimbunia, chigono, chikhurumba… Les chauffeurs de minibus demandent bien souvent le prix de

une indication sur un panneau...

c) La tentation de l’auto-exclusionFace aux multiples formes de discriminations dont elles sont victimes au-dehors, certaines personnes interrogées se résignent et choisissent la voie de l’auto-exclusion. Par manque d’estime de soi ou bien par

résignation. « communauté. Je connais quelqu’un qui reste toujours enfermé dans sa chambre car il a honte de sortir. »

autres.

Représentation sociale du Handicap

Page 31: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

1Chapitre

31

d) Certains facteurs personnels semblent renforcer ou bien atténuer la discrimination sociale

mentale, ou encore l’albinisme sont considérés comme les plus stigmatisantes sur le territoire observé. De la même façon, plus les incapacités sont sévères, plus la personne est exclue par son environnement.

L’âgeL’âge est également considéré comme un facteur discriminant. Ainsi les familles semblent plus spontanément aider et stimuler un enfant handicapé pour se laver, aller aux toilettes, déambuler dans la maison… Lorsque la personne devient adulte, elle est parfois progressivement mise de côté et n’est plus assistée au quotidien par sa famille. Les incapacités s’aggravant avec l’âge, plus les personnes handicapées vieillissent, plus la dépendance s’accentue et devient davantage excluante.

Le GenreLes femmes handicapées sont la plupart du temps doublement discriminées par leur entourage et la société

sont particulièrement exposées au risque d’abus sexuel. « Je connais des hommes qui abusent de femmes Les situations de viol parfois rapportées lors de notre

enquête montrent leur extrême vulnérabilité face au risque de grossesse non-désirée ou bien d’infection par des maladies sexuellement transmissibles.

La situation socio-économique de la personne et de la familleLa personne handicapée est d’autant mieux acceptée au sein de la communauté que la famille a les moyens

s’occuper de son enfant handicapé pendant que ses parents se rendent au travail, elle pourra acquérir du

exerce elle-même une activité professionnelle ou bien qu’elle étudie, il lui sera d’autant plus facile de se considérer et d’être perçue comme quelqu’un de « normal ».

Page 32: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3232

III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale

a) Des mécanismes d’entraide et de charité au sein de la communautéLa vision principalement médicale du Handicap et la perception largement répandue selon laquelle la personne handicapée est un individu passif, frappé par la fatalité et dénué de capacités propres pour

approche charitable, souvent alimentée par le discours compassionnel des mouvements religieux présents en nombre dans ces quartiers populaires, conduit au renforcement des mécanismes de dépendance de la personne handicapée envers son milieu familial ou communautaire. Plusieurs associations et églises rencontrées apportent ainsi une assistance matérielle directe (vêtements, médicaments, nourriture) aux personnes handicapées, en dehors de toute stratégie d’accompagnement social.

Aussi dommageable soient ils pour la promotion du développement personnel de la personne basé sur la valorisation de ses propres potentialités, ces mécanismes d’entraide n’en demeurent pas moins essentiels pour garantir une solidarité de proximité et la cohésion du lien social. Pour certains, il serait ainsi moins

que dans la ville de ciment, où ils sont bridés par l’anonymat et l’individualisme.

b) La famille perçue comme principal vecteur d’intégration pour les personnes handicapéesLa famille est présentée de manière unanime, quelque soient les groupes interrogés, comme le principal

elle que revient la responsabilité première d’assumer la charge de la personne, de prendre soin d’elle

s’élaborer d’abord au sein de la cellule familiale.

Cependant, au vu de la fragilité socio-économique de certaines unités familiales, l’Etat, les collectivités territoriales, les associations ou

créer les conditions nécessaires pour leur permettre de subvenir aux besoins de leur membre en situation de handicap (services, mécanismes de protection sociale, matériel de compensation…). « c’est d’abord la famille qui doit prendre en charge les personnes handicapées. Mais notre capacité est limitée et nous avons besoin de services de soutien autour de nous. Nous devons pouvoir nous appuyer sur des acteurs complémentaires comme l’Etat ou la société civile».

Représentation sociale du Handicap

Page 33: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

33

2Chapitre

33

Situation socio-économique

I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités 34

II/ Genre et âge 37

III/ Situation familiale 38

IV/ Niveau d’éducation 38

V/ Situation professionnelle et activités exercées 42

VI/ Participation associative 44

Page 34: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

34

population. Nous restituons ici les principales données collectées au cours de nos enquêtes quantitatives, agrémentées de quelques analyses.

I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités

a) Combien de personnes handicapées vivent sur le territoire?

utilisées pour déterminer la prévalence du handicap dans une population donnée. Á partir des données obtenues, plusieurs indicateurs montrant l'état du handicap dans les quartiers périurbains de Maputo et

2

la population présente au moins une incapacité, ce qui représente entre 9200 et 11 300 personnes dans les 9 quartiers étudiés (cf. cercle bleu du graphe).

entre 79 500 et 97 200 personnes handicapées vivent à Maputo et Matola.

de la population présente une limitation d’activité d’au moins 6 mois (cf. groupes 2 et 2’ du graphe).

de la population présente au moins 1 incapacité de niveau intermédiaire ("beaucoup") ou bien 2 incapacités de niveau faible ("un peu")3.

amputation d'un membre supérieurles 9 quartiers étudiés.

amputation d'un membre inférieur, soit environ 600 personnes dans les 9 quartiers enquêtés.

2

la personne comme une personne handicapée. 3 Standard SINTEF.

Situation socio-économique

Page 35: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

35

2Chapitre

35

Conformément au graphique ci-dessous, nous considérerons dorénavant 2 sous-ensembles de personnes

Le groupe 1

Le groupe 2limitation d'activité d'au moins 6 mois, auxquelles nous avons ajouté les personnes du groupe 2’ ayant

handicapées le plus vulnérable.

Incapacités (WG)

Groupe 1

Groupe 2

Incapacités+limitation d´activités Groupe 2'

Limitation d´activitésans incapacité

Amputation d´un membre

inférieur

Limitation d'activitédepuis plus de 6 mois

Page 36: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

36

b) Quelles incapacités les personnes handicapées rencontrent-elles?

Les

inférieur, sans oublier les conséquences de maladies invalidantes.

Les généralement

et sont plus fréquemment observées dans les catégories les plus âgés.

Les

doivent donc compter sur l’aide d’une tierce personne pour leur toilette et leur hygiène quotidienne, ce qui donne une idée des problématiques rencontrées au niveau de la dépendance.

Aucune Un peu Incapacitétotale

Total

concentration

ou s'habiller

se faire comprendre

Situation socio-économique

Page 37: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

37

2Chapitre

37

II/ Genre et âge

a) La population handicapée est globalement plus âgée…

importante entre ces deux groupes et cela semble logique dans la mesure où un grand nombre d’incapacités se développe au cours de la vie, concomitamment avec le vieillissement de la personne. Plus on est âgé, plus on a de chance de se trouver en situation de handicap.

b) …et plus féminine que le reste de la populationSi elle est en moyenne plus âgée, la population de personnes handicapées de la zone est également globalement plus féminine que le reste de la population. Le ratio de masculinité est ainsi de 0,87 pour l’ensemble de la population étudiée contre seulement

faveur des femmes dans toutes les tranches d’âge. Pour 100 femmes handicapées, il

femmes sont plus souvent concernées que les hommes par le handicap, et le handicap les fragilise davantage lorsque l’on sait les

Categoriesd´âgesen années

Hommes Femmes

Page 38: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

38

III/ Situation familiale

a) Etat civilLe célibat diminue avec l'âge et est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. On trouve 2 fois plus de personnes célibataires chez les personnes handicapées que dans le groupe témoin

Comme le mariage, l'union maritale augmente avec l'âge et n'est pas liée au genre. En revanche, elle est

Le veuvagechez les personnes des groupes de handicap que chez les autres personnes.

Les divorces ou séparations

les séparations.

b) Structure des foyersLe nombre d'enfants dans le foyerélevé dans les foyers des personnes appartenant aux groupes de handicap les plus sérieux (groupe 2 >

enfants dans le groupe témoin).

chef de famille augmente avec l'âge et est 2 fois plus fréquent chez les hommes. Nous n'observons pas de différence importante en fonction du handicap.

IV/ Niveau d’éducation

a) Niveau d’éducation atteintLa scolarité selon les niveaux maximum atteints se répartit ainsi si l’on compare les personnes handicapées

Environ 22% des personnes handicapées n’a jamais eu accès à l’école

personne handicapée sur 4.

Niveau scolaire atteint

Non-PSH PSH Total

Aucun

Primaire

Secondaire

Supérieur

Technique

Ecole spécalisée

Autre

Total 100.0% 100.0% 100.0%

Situation socio-économique

Page 39: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

39

2Chapitre

39

Mais il y a ensuite un véritable décrochage dans le parcours scolaire entre le primaire et le secondaire chez les personnes handicapées.

Nous observons en outre qu’il est particulièrement rare d’étudier au-delà de l’enseignement secondaire dans ces quartiers périphériqueset du reste de la population ont fréquenté l’enseignement supérieur (Baccalauréat, Licence, Maîtrise, Doctorat).

On note par ailleurs que le niveau scolaire est progressivement meilleur pour les plus jeunes générations,

b) Savoir lire et écrire

soit chez les hommes ou chez les femmes, et dans le même temps un écart de 20 points entre hommes et femmes.

Savoir lire et écrire (15 ans et plus)

Hommes Femmes Ensemble p

Non-PSH <0,001

PSH <0,001

Page 40: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

40

Les représentations graphiques suivantes montrent que ce sont surtout le genre et l'âge qui interagissent

Chez les personnes non handicapées, on observe une diminution progressive dans le temps de la

ce titre intéressant de constater l’élévation rapide du niveau d’éducation chez les jeunes générations, sous le coup des politiques d’éducation volontaristes mises en œuvre depuis 20 ans au Mozambique.

Dans les groupes de handicap, l'alphabétisation demeure sensiblement moins élevée que dans le reste de la population, chez les hommes comme chez les femmes. On n’observe très peu d’écarts entre hommes et femmes au-dessous de 40 ans, mais également peu de progrès d’une génération sur

Si l’on rapproche ces données avec les chiffres précédents sur la scolarisation au primaire, très proches entre les personnes handicapées et le reste de la population, on en conclue que les personnes handicapées et notamment les femmes ressortent en moyenne moins alphabétisées du système scolaire primaire que

Taux d´alphabetisation

Taux d´alphabetisation chez les personnes "sans handicap"En fonction de l'âge et du genre

Catégoriesd´âges en années

Hommes Femmes

Taux d´alphabetisation

Taux d´alphabetisation chez les personnes "avec handicap"En fonction de l'âge et du genre

Catégoriesd´âges en annéesHommes Femmes

Situation socio-économique

Page 41: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

2Chapitre

41

qu’ils ressortent du premier cycle en cours de route sans en maîtriser les savoirs fondamentaux.

A âge et genre identiques, parler portugais est moins fréquent pour les personnes handicapées par rapport aux autres. Cet écart est vraisemblablement dû au fait que le principal vecteur d’apprentissage du portugais au Mozambique demeure l’école (puisqu’il existe en réalité peu de locuteurs maternels, surtout dans ces quartiers d’expansion) et on observe donc une corrélation très étroite entre le niveau d’éducation et la maîtrise de la langue portugaise. Les personnes handicapées ayant dans l’ensemble un niveau scolaire plus faible que le reste de la population, il n’est pas étonnant de constater qu’elles s’expriment moins que les autres dans cette langue, ce qui constitue par ailleurs une

echangana demeure la principale langue parlée à la maisonau sein de leur famille . Cette prééminence du changana sur le portugais et les autres langues régionales dans les quartiers périurbains s’explique par la sociologie de la population, principalement constituée de nouveaux arrivants issus des zones rurales, où le portugais est moins présent que dans la capitale et le niveau d’éducation globalement moins élevé.

Le changana semble néanmoins progressivement remplacé par le portugais dans les groupes les plus jeunes, probablement sous l’effet de l’élévation générale du taux de scolarisation et d’alphabétisation depuis une vingtaine d’années (environ 10 points de plus d’une génération sur l’autre). Les personnes handicapées étant en moyenne plus âgées et moins éduquées que le reste de la population, elles restent

que le reste de la population.

Parlent portugais Oui Non Total

Non-PSH

PSH

Total 81.7% 18.3% 100.0%

Age Portugais Changana Bitonga Chope Autre Total

20-39

60-79

80-99

Total 35% 55% 3% 4% 4% 100%

4

Page 42: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

42

V/ Situation professionnelle et activités exercées

a) Les activités principales exercéesLe tableau suivant présente les activités principales exercées par les personnes interrogées. Il permet

son compte (d’ailleurs bien souvent de manière informel) ou bien d’exercer un travail bénévole, il permet d’approcher indirectement la situation économique des personnes handicapées.

Nous constatons que l'emploi salarié est 2 fois moins fréquent pour les personnes handicapées

Le statut de travailleur indépendant

Emploi salarié (15 ans et plus)

Hommes Femmes

Non-PSH

PSH

Activité principale (15 ans et plus) Non-PSH PSH

Emploi salarié

Travail non-rémunéré, bénévolat

Etudiant

Au foyer

Retraité

Sans-emploi (pour raison de santé)

Sans-emploi (autre raison)

Autre

Total 100% 100%

Travail indépendant (15 ans et plus)

Non-PSH

Groupe 1

Groupe 2

Situation socio-économique

Page 43: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

2Chapitre

43

Le statut de personne au foyer

De manière générale, le statut de retraité

déguisé). De plus, parmi les rares personnes touchant une pension de retraite, on retrouve principalement des personnes ayant exercé un emploi rémunéré formel (donc plutôt des hommes comme nous l’avons vu précédemment) mais également des anciens combattants de la lutte de libération et de la guerre civile

groupes de handicap.

Retraite à l'âge légal

Hommes>60 ans

Non-retraités

Retraités

Page 44: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

44

b) Un taux de chômage beaucoup plus élevé que dans le reste de la populationNous approchons mieux le taux de chômage réel en ne comptant que les actifs supposés (salariés,

Comme nous pouvons le voir, le taux de chômage brut calculé est très en défaveur des personnes handicapées (39% contre 9%) et la probabilité d’être au chômage augmente avec l'âge. Cette forte

A genre et âge égal, les personnes handicapées sont 3 fois plus souvent sans-emploi pour raison de

du travail ;

Les discriminations dont elles sont victimes auprès des employeurs formels et informels les fait souvent passer en second rang lorsqu’une opportunité se présente, dans un contexte où les offres d’emploi demeurent rares.

VI/ Participation associative

De manière assez étonnante, seulement 6% des personnes handicapées disent connaître une association de personne handicapée

que le reste de la population. La connaissance d’une APH est fortement liée au genre puisque les hommes

Lorsqu’il s’agit d’apprécier l’implication associative des personnes handicapées, on se rend compte que , ce qui questionne fortement

la capacité de mobilisation de ces associations auprès de leur public-cible… Etre membre d'une APH ne semble dépendre ni de l'âge ni du genre des personnes, puisqu’on retrouve des chiffres équivalents entre les hommes et les femmes et dans toutes les classes d’âge.

être membre d'une association "autre que APHassociation communautaire…) est plus fréquent chez les personnes handicapées du groupe 1 que dans

fois plus fréquemment concernés par une association.

que les autres dans une démarche associative, bien que cela reste modéré. Cela montre toutefois le réservoir de mobilisation existant auprès de ce groupe de population, notamment pour les associations de personnes handicapées, qui restent relativement méconnues auprès des communautés.

Actifs avec emploi et chômeurs (15 ans et plus)

Non-PSH PSH Total

Emploi salarié

Travail non-rémunéré, bénévolat

Étudiant

Sans emploi (toutes raisons)

Total 100% 100% 100%

Situation socio-économique

Page 45: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

45

Conditions d’accès auxservices sanitaires et sociaux

I/ Accès aux services de santé 46

II/ Accès aux services d’éducation 49

III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi 51

IV/ Accès aux services et programmes sociaux 54

/ 57

Page 46: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

46

des personnes handicapées aux services sanitaires et

éducation, formation professionnelle et emploi, services

des services: la différence entre le niveau de connaissance et le niveau de besoin nous indique les

disponibles; la différence entre le niveau d’utilisation et le niveau de besoin nous renseigne sur le taux de couverture effectif des besoins exprimés.

les obstacles qu’ils disent rencontrer pour accéder à ces services

physique des bâtiments, ils nous permettent de mieux comprendre les écart constatés entre le niveau de besoin et le niveau d’utilisation d’un type de service.

Les résultats sont analysés ici de manière différenciée entre personnes handicapées / personnes non-

d’éventuels écarts liés au genre.

I/ Accès aux services de santé

En fonction du Handicap

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH

Services de santé de base

Médecin traditionnel

Service de dépistage et de traitement du VIH

Service d’appui psychologique ou psychiatrique

Service de réhabilitation physique

Fournisseur d'aides techniques

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 47: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

47

les soins de santé de base, sans distinction liée au Handicap. Les postes de santé, centres de santé, cliniques, hôpitaux sont bien souvent les premiers recours lorsque se présente un problème de santé dans le foyer.

personnes interrogées déclarent avoir recours aux médecins traditionnels, alors qu’ils sont le double

126 curandeirosconventionnels en moyenne par unité de santé publique.

services de dépistage et de traitement du VIH/SIDA

la zone. Les personnes souffrant d'une limitation d'activité depuis plus de 6 mois utilisent plus ces services

maladie.

Très peu de personnes utilisent les services d’appui psychologique, mais nous notons une différence

d’une structure que les hommes.

Sans surprise, les centres de réhabilitation physique et les fournisseurs d'aides techniques sont plus

services de réhabilitation physique, un quart des personnes avec limitations d'activités en expriment le

pas. Le besoin d’accès aux fournisseurs de matériel est donc fortement insatisfait pour les personnes handicapées.

En fonction du Genre

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

Services de santé de base

Médecin traditionnel

Service de dépistage et de traitement du VIH

Service d’appui psychologique ou psychiatrique

Service de réhabilitation physique

Fournisseur d'aides techniques

Page 48: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

48

b) Les obstacles à l'accès aux services de santé

plus fortement (p < 0,001) pour les personnes des groupes de handicap que pour les autres personnes . Les

Bien que les soins et les médicaments soient en théorie gratuits pour les personnes handicapées les plus vulnérables6

de santé, ce qui entraîne une forte élasticité de la demande vis-à-vis des prix. En d’autres termes, des prix trop élevés découragent les usagers très facilement et de manière exponentielle, ce qui ne favorise pas le déploiement d’une approche préventive de la santé, qui pourrait limiter l’apparition ou le développement

l’hôpital qu’en dernier recours, lorsqu’ils sont véritablement malades ou que la médecine traditionnelle a atteint ses limites. L’incohérence temporelle est en effet plus forte chez les individus lorsque les coûts sont

Se déplacer vers une structure de santé demeure délicat pour de nombreuses personnes handicapées

en découle), du manque d’accessibilité du système de transport public et privé, et du mauvais état des routes (la plupart du temps non-goudronnées et ensablées). L’accessibilité physique des bâtiments est

réduite…

L’accès à l’information est visiblement plus problématique pour les personnes handicapées que pour les

visuelle ou auditive). Selon la Direction de la Santé de Maputo, il n’y a ainsi pas un seul agent de santé

Obstacles pour: Non-PSH PSH p

Payer du matériel de compensation <0,001

Payer les médicaments <0,001

Payer une consultation médicale <0,001

<0,001

Accéder et se déplacer dans un centre de santé <0,001

<0,001

Être bien accueilli par les agents de santé <0,001

6

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 49: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

49

face au VIH/SIDA, alors que celles-ci sont globalement plus exposées que les autres au risque d’infection (abus sexuels, transfusions et injections médicamenteuses, promiscuité de la vie en institution…). Elles

traitement du VIH en raison du manque de formation des agents de santé, du manque d’adaptation des matériel d’IEC ou bien encore de la croyance erronée selon laquelle les personnes handicapées ne seraient pas sexuellement actives.

II/ Accès aux services d’éducation

En fonction du Handicap

En fonction du Genre

Dans l’ensemble, l’utilisation des est peu discriminante pour les personnes handicapées, qui les utilisent dans des proportions comparables aux autres personnes. Or, nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il y avait un fort décrochage de la scolarisation des

deux dernières catégories une forte différence entre le niveau de besoin et le niveau d’utilisation effectif,

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH

Enseignement primaire

Enseignement secondaire

Enseignement supérieur

Enseignement technique

Ecole spécialisée

Bourse d'études

Alphabétisation pour adultes

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

Enseignement primaire

Enseignement secondaire

Enseignement supérieur

Enseignement technique

Ecole spécialisée

Bourse d'études

Alphabétisation pour adultes

Page 50: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

50

sans distinction de handicap.

Seule l’alphabétisation pour adultes est moins utilisée par les personnes handicapées que par les autres, alors que la logique voudrait que ce soit l’inverse (puisque les personnes handicapées sont globalement moins alphabétisées, comme nous l’avons vu précédemment). L’école spécialisée n’est logiquement fréquentée que par des personnes handicapées.

b) Les obstacles à l'accès aux services d’éducationEn analyse univariée, tous les obstacles sont ressentis plus fortement par les personnes des groupes de

ce sont d’abord les barrières économiques qui pénalisent le plus durement les personnes handicapées

Ainsi, la capacité à faire face aux coûts de l’enseignement conditionne en premier lieu l’entame ou la

publiques sont réputées gratuites, il n’en demeure pas moins un certain nombre de coûts indirects qui peuvent décourager les familles: pourboires des gardes, transport, uniformes, matériel didactique…

Le manque d’appui familial est également directement évoqué par les personnes handicapées comme

découragement face au manque de solutions éducatives adaptées dans la zone et au poids des coûts induits par la scolarité. Par exemple,

depuis les quartiers périurbains jusqu’au quartier de Malhangalene et les attendre dans la cour de l’école pendant toute la matinée, se privant ainsi de la possibilité d’exercer une activité professionnelle pendant

pour les familles.

Obstacles pour : Non-PSH PSH p

Faire face aux coûts de l'enseignement 0,001

<0,001

Avoir un appui familial 0,03

<0,001

Avoir de l'info sur les cursus scolaires existants 0,01

Avoir des infos sur les écoles que la personne peut fréquenter 0,09

0,001

Accéder et se déplacer dans l'école <0,001

Etre accepté par les professeurs et les élèves 0,007

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 51: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

51

L’éducation inclusive reste très délicate à mettre en œuvre

professeurs de proposer un accompagnement adapté aux nécessités éducatives de leurs élèves dans ces conditions, leur manque de formation sur la question du Handicap rend

handicapées au cours de leur cursus de formation, celle-ci reste

il n’y aurait que 5 professeurs véritablement formés en langue des signes (au sein de l’école Josina Machel), aucun

situation, près d’1 personne handicapée sur 2 en âge d’étudier

l’accessibilité physique sont une fois de plus pointées du doigt par les personnes handicapées

III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi

En fonction du Handicap

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH

Centre de formation professionnelle

Programme de formation professionnelle

Service de micro-crédit

Page 52: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

52

En fonction du Genre

centres de formation professionnelle de l’INEFP,

Les programmes de formation professionnelle

n’est lié au handicap.

service d’accompagnement à l’emploi, sans doute parce qu’il n’en existe pas véritablement sur la zone, en dehors de quelques initiatives isolées du secteur associatif.

Nous ne montrons pas de différence d’accès au micro-crédithandicapées et les autres personnes, entre les hommes et les femmes. Parmi les personnes qui

de microcrédit. Les hommes expriment plus souvent leur connaissance et leur besoin de microcrédit que les femmes.

Nous voyons donc que dans tous les cas laconnaissance des services de formation professionnelle et d’aide à l’emploi est plus élevée chez les hommes que chez les femmes,et les besoins sont plus souvent exprimés par les hommes que par les femmes. En revanche, le

vis de ces services, qui semblent demandés par une part importante de la population locale. Il semble que l’accès au marché du travail soit une préoccupation majeure pour tous, face au manque de débouchés professionnels en dehors du secteur informel.

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

Centre de formationprofessionnelle

Programme de formation professionnelle

l'emploi

Service de micro-crédit

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 53: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

53

b) Les obstacles à l'accès aux services de formation professionnelle et à l’emploiEn analyse univariée, nous montrons peu de différences entre les personnes handicapées et les autres dans

Dans le champ de la formation professionnelle, ce sont les coûts qui dissuadent en premier lieu les

des centres de formation professionnelle de l’INEPF. Cela s’explique tout d’abord par le fait qu’il n’existe

(Matola) ou bien dans le Bairro Central et FPLM (Maputo), le transport constitue une barrière non-négligeable pour entreprendre une formation. De plus, les formations proposées par l’INEPF s’avèrent relativement onéreuses

programmes de formation professionnelle proposées par les associations locales ou les églises, mais ils semblent peu adaptés aux besoins réels du marché du travail et peinent à offrir des débouchés concrets vers l’emploi. De nombreuses personnes interrogées déclarent multiplier les formations courtes

manuels (couture, crochet, menuiserie…) offrant des débouchés limités ou alors peu rémunérateurs.

Obstacles pour:Non.PSH

PSH p

0,6

Obtenir un microcrédit pour développer sa propre activité 0,3

0,03

Payer une formation professionnelle

0,2

0,2

0,2

Avoir des conditions de travail acceptables 0,3

Avoir de l’information sur les formation existantes

Être accueilli convenablement par les formateurs 0,6

Trouver une solution de garde pour les enfants pendant le travail 0,2

Circuler sans entrave sur son lieu de travail 0,2

Se rendre sur son lieu de travail 0,2

Être accepté par ses collègues de travail 0,2

Page 54: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

54

fortes discriminations à l’embauche de la part des employeurs par rapport aux autres candidats. Parfois, c’est tout bonnement l’entreprise ou l’administration qui n’est pas accessible ou bien le poste de travail qui n’est pas adapté à

sont 6 fois moins salariées que les hommes – et se dirigent donc majoritairement vers le secteur informel

solutions de garde pour leurs enfants pendant les horaires de travail. Cela est encore plus problématique

l’absence de solution adaptée au sein des crèches de la zone.

se tourner vers l’auto-entreprenariat, bien souvent dans la sphère informelle (petit commerce de rue, artisanat…).à la création d’entreprise limite fortement la mise en œuvre de projets générateurs de revenus. Généralement dotées d’un niveau de formation plus faible, les personnes handicapées semblent plus

IV/ Accès aux services et programmes sociaux

En fonction du Handicap

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH

Crèche et école communautaire

Centre d'accueil des enfants

Centre de transit

Centre communautaire ouvert

Programme d’aide alimentaire (PSA)

Programme d'appui social direct (PASD)

travail (PBST)

Programme de gestion des revenus (PGR)

Programme de développement communautaire (PDC)

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 55: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

55

En fonction du Genre

crèches, sensiblement plus souvent parmi les personnes non

Centres d'appui à la vieillesse,les Centres de transit et les Centres communautaires ouverts pour la simple et bonne raison qu’il en existe très peu sur le territoire concerné. Ils sont cependant fortement demandés pour les publics les plus

Les différents programmes de l’Institut National d’Action Sociale (INAS)

problématiques de subsistance auxquelles sont confrontées la grande majorité d’entre-elles.

est frappant de constater ici le manque de connaissance des habitants de la zone sur les services de l’INAS existantsquatre autres programmes sociaux de l’INAS ne le sont que par 1 personne sur 10, ce qui est relativement faible pour des programmes d’envergure nationale, qui pour certains ont plus de dix ans d’existence. De plus, on remarque un écart de connaissance très important entre les hommes et les femmes pour chacun de ces programmes.

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

Crèche et école communautaire

Centre d'accueil des enfants

Centre de transit

Centre communautaire ouvert

Programme d’aide alimentaire (PSA)

Programme d'appui social direct (PASD)

travail (PBST)

Programme de gestion des revenus (PGR)

Programme de développement communautaire (PDC)

Page 56: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

56

b) Les obstacles à l'accès aux services et programmes sociauxEn analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles modérément plus importants par

Bien qu’elles soient considérées comme l’un des 6 groupes prioritaires des programmes sociaux de l’INAS (au même titre que les femmes, les personnes âgées, les personnes malades, les enfants en situation de vulnérabilité…), les personnes handicapées déclarent éprouver de nombreuses

elles, soit

cette même année dans le programme PSA et le PASD aurait permis la distribution de 11 chaises roulantes

ville.

L’INAS a fait le choix pertinent d’une approche intégrée dans ses différents programmes d’assistance sociale, mais dans la réalité ceux-ci ne parviennent pas à atteindre les personnes handicapées de manière transversale. En

d’un cadre méthodologique et organisationnel adapté, elles

de protection sociale enregistrés au niveau nationale 7.

Lesexistants sont très importantes, que ce soit pour les personnes handicapées ou bien le reste de la population (64

constatés entre le niveau de besoin des programmes et le niveau de connaissance de la part des habitants interrogés. L’INAS semble avoir pris la mesure de ce problème puisqu’elle

le renforcement des mécanismes de divulgation des

locales. Une attention toute particulière doit être portée

puissent également être informées de leurs droits en matière de protection sociale.

Obstacles pour:Non.PSH

PSH p

0,06

Avoir des infos sur les programmes d'action sociale existants 0,03

Etre bien accueilli par les professionnels 0,01

Se déplacer de la maison au programme 0,02

7 .

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 57: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

3Chapitre

57

En fonction du Handicap

En fonction du Genre

La pratique d’activités sportives et culturelles

liée au genre dans l’accès aux activités culturelles et sportives, puisque les femmes sont 2 fois moins

loisirs, sans différence entre les personnes handicapées et les autres personnes. Les femmes semblent

service de transports, sans différence entre les personnes handicapées

connaissent pas.

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH

Activités culturellesou sportives

Activités de loisirs

Service de transport

Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION

Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

Activités culturelles ou sportives

Activités de loisirs

Service de transport

Page 58: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

5858

b) Les obstacles à l'accès aux autres types de servicesEn analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles bien plus importants par les

Les pratiques culturelles et sportives ne sont pas véritablement démocratisées en raison du manque d’infrastructures disponibles dans ces nouveaux quartiers d’habitation (terrains de football, gymnase, cinéma…) et du coût jugé élevé des manifestations proposées. Le sport peut être un formidable moyen ludique de rééducation et d’épanouissement individuel, facilitant la rencontre et la mise en relation avec l’environnement extérieur. Mais malheureusement, de nombreuses personnes handicapées limitent leur

soi. Le manque d’accessibilité des infrastructures, le coût élevé du matériel sportif adapté (ballons avec

La question du transport est particulièrement critique pour l’ensemble des habitants de la zone

personne handicapée délivrée par l’ADEMO permet en théorie d’emprunter les transports publics (TPM) gratuitement. Mais les quartiers périphériques sont en grande majorité desservis par des transporteurs privés individuels - chapas et machibomboset d’accueil, faisant d’ailleurs souvent payer le double du prix pour les personnes handicapées accompagnées ou bien en chaise roulante.

Obstacles pour:Non.PSH

PSH p

Payer les activités culturelles et sportives 0,001

Trouver les installations permettant une pratique culturelle et sportive

0,004

Payer les transports publics <0,001

Avoir des infos sur les événements culturels et sportifs 0,02

Accéder aux transports en commun <0,001

Accéder et se déplacer dans les bâtiments du service public <0,001

Circuler dans les espaces public (rues, chemins...) <0,001

<0,001

Se déplacer dans sa maison <0,001

Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux

Page 59: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

Le système d’acteurs locaux

59

I/ Les associations de personnes handicapées 61

II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux 65

III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territoriales 69

Page 60: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

60

par les APH), les fournisseurs de services et les pouvoirs publics. Suivant la logique du schéma triangulaire

Dans un schéma équilibré, les usagers sont clients et idéalement co-élaborateurs du service car ils peuvent/doivent jouer un rôle actifCeci passe par des mécanismes consultatifs, mais aussi par des actions de plaidoyer et de monitoring des politiques publiques et de leur application, actions généralement menées par la voie des APH. Toute amélioration de la qualité de la chaîne de services passe par une stimulation de la demande des usagers, de

un système de contrôle imposé par le haut sans aucune demande de la base ne peut pas se maintenir dans

Les fournisseurs de services répondent de manière directe aux besoins des usagers et doivent . Qu’il s’agisse de structures

politiques publiques et des mécanismes liés aux réglementations des services sanitaires et sociaux.

nécessaires pour garantir la disponibilité des services. Cette élaboration des politiques et des systèmes doit se baser sur une évaluation régulière des besoins des personnes en situation de handicap, et sur les droits fondamentaux reconnus par les textes nationaux et internationaux. Les politiques et les systèmes doivent notamment garantir l’accessibilité et la qualité des services.

Le système d’acteurs locaux

POUVOIRS PUBLICSNiveau central

Niveau local: Applique les politiques, met en place les systèmes, relaie les besoins

USAGERS(personnes en situation

de handicap, dont les

par les APH)Choix, utilisation,

évaluation de la qualité

FOURNISSEURSDE SERVICE

(publics et privés)

Prestation du service

Evalue les besoins, Garanti l’accès

Régule,provisionne,

évalue

Offre de serviceDemande, plaidoyer

Page 61: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

61

I/ Les associations de personnes handicapées (APH)

(cf. liste Annexe 1). Souvent d’envergure nationale, elles ont émergé au cours des vingt dernières années

engagée au Mozambique au tournant des années 1990 (progression des libertés publiques avec notamment la reconnaissance de la liberté d’association).

etc).

a) Des capacités opérationnelles limitées

et instables. Ce phénomène est aggravé par la présence de plusieurs associations sur des « créneaux » et des activités similaires, ce qui génère bien souvent une forte concurrence dans l’accès aux fonds disponibles, que ce soit localement, ou bien via les agences de coopération internationale.

ou bien encore la gestion du cycle de projet. Le faible niveau de formation des membres des associations, notamment des cadres intermédiaires, limite fortement les capacités de lobbying du mouvement sur la scène nationale, que ce soit auprès de l’opinion publique, des autorités locales ou bien des fournisseurs de service.

Activités économiques

Éducation

Formation

Sport

Culture

Promotion et protection des Droits

Santé

Autre

18%

33%

8%

11%

15%

11%3%2%

Page 62: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

62

pour

Le nombre total d’adhérents de ces 18 associations se situerait aux alentours de 30 000 dans tout le pays, dont une grande partie dans la région de Maputo, leur base historique. Ce chiffre reste relativement approximatif puisque la plupart des APH ne tiennent pas de registres actualisés de leurs adhérents et que

limités (véhicules, matériel de communication), personnes handicapées vivant dans les zones les plus reculées de l’agglomération.

Il y a un véritable puisque notre enquête a montré qu’une minorité de personnes

également largement sous-représentées au sein des associations - pour rappel, les hommes sont entre 2,1 et 2,4 fois plus fréquemment membres d’une APH que les femmes - tout comme dans les conseils de

lorsque l’on sait qu’il y a davantage de femmes que d’hommes handicapés.

c) Un manque de renouvellement des cadres et de gouvernance interne

Maputo-Matola, on constate que ce sont toujours les mêmes individus qui incarnent le mouvement des

présentes dans les différents séminaires, réunions et formations organisées localement. Le renouvellement des cadres est particulièrement problématique et il n’est pas rare de constater que les fondateurs d’une

naissance de l’association, en l’absence de pratiques de gouvernance permettant l’alternance.

Visuel Auditif Moteur Intellectuel Autres

Le système d’acteurs locaux

Page 63: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

63

d) Une dynamique de coordination assoupie17 de ces associations sont réunies au sein du FAMOD, plateforme nationale de coordination du mouvement

le FAMOD

mouvement sur la scène nationale et locale.

la dynamique de coordination inter-associations demeure relativement faible, comme le montre la carte du réseau des APH que nous avons modélisé.

liens existants entre les APH sont particulièrement distendus et souvent unidirectionnels, ce qui témoigne d’un réseau peu dense et peu dynamique. Les APH y apparaissent à des niveaux d’intégration fort

mouvement en dehors de la médiation du FAMOD

des personnes handicapées), les espaces de coordination, mais surtout de coproduction entre associations demeurent relativement rares.

CODEFAM

AMMD

ADEMIMO

ADPDM

ADPPDCM

ACRIDEME

Com. Paralímpico

FAMOD

ADEMO

NLHUVUKU

ASUMO

ACAMOAMOFAS

CERCI

AMDV

CINFORTECNICA

AJODEMORAVIM ADESU

Page 64: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

64

Les interactions du réseau des APH avec l’extérieur sont également relativement disparates, que ce soit avec les fournisseurs de services mais surtout avec les collectivités territoriales (autárquias locais) qui ne sont presque jamais sollicités dans les différentes activités mises en œuvre. Les APH se cantonnent

chercher la construction de voies nouvelles avec des acteurs tierces sur le plan local.

e) Des potentialités et des forces existantesLes associations de personnes handicapées présentent néanmoins de nombreuses potentialités pour venir appuyer les dynamiques de développement local. Historiquement implantées dans l’agglomération de Maputo, elles jouissent tout d’abord une très bonne connaissance du territoire. Militant depuis de nombreuses années au sein de la société civile, les représentants des APH connaissent également bien le fonctionnement des institutions locales, surtout des services de l’Etat.

aussi par la création récente du Conseil National du Handicap, associant étroitement pouvoirs publics et

des politiques publiques national en faveur des personnes handicapées. Les membres des associations pourront apporter dans ce cadre une expertise concrète aux autres acteurs du territoire. Étant bien souvent eux-mêmes en situation de handicap, ils possèdent une bonne connaissance de problématiques les touchant eux-mêmes individuellement, et peuvent donc proposer des solutions adaptées.

Le système d’acteurs locaux

Page 65: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

65

II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux

Un total de 2.564 personnes travaillent au sein de ces différents services, qu’ils soient salariés ou

a) Une offre de service saturée et centralisée à Maputo

dans la ville de Maputodisparités d’équipement en infrastructures de base entre les deux municipalités voisines. Ces différences impactent fortement les conditions d’utilisation des services puisqu’ils sont globalement beaucoup plus saturés dans les quartiers de Matola que dans ceux de Maputo (notamment les écoles et les centres de santé). Cet engorgement est renforcé par le manque de professionnels disponibles, et notamment de

la multiplicité des tâches, une faible productivité du travail et un accueil défaillant des usagers.

De plus, les services disponibles dans les 9 quartiers d’implémentation du projet sont exclusivement des services ordinaires. L’ensemble des services spécialisés se trouve en dehors de la zone, principalement

ont besoin de consulter un ophtalmologue, de suivre une session de réhabilitation physique, de scolariser leurs enfants dans une école spéciale ou dans une classe inclusive…etc. Cela n’est pas sans poser problème lorsque l’on connait les transport d’au moins 1h30.

Sportet

Culture 9% Santé

23%

Education32%

Programmes de services

sociaux19%

Formation et Emploi

17%

Activités sportivesActivités culturelles et artistiques

Crèches et garderiesCentres d’accueil pour enfants

vulnérablesCentres de transit

Programmes d’appui aux

Formations professionnellesProgrammes d’apprentissage

Micro créditActivités génératrices de revenus

Accompagnement à l’emploi

Médecine traditionnellePharmacies

Dépistage et traitement du

Médecine physique et réadaptationFournisseurs d’aides techniques

Enseignement primaireEnseignement secondaire

Education spécialiséeAlphabétisation pour adultes

Page 66: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

66

Il y a cependant une réelle volonté de rattrapage et d’expansion des infrastructures ordinaires dans ces quartiers puisque l’on constate que 2/3 des services existants y ont été créés sur la seule période 2000-2010. Ces créations concernent avant tout les centres de santé, les écoles primaires et secondaires,

autres services devraient voir le jour dans les années qui viennent pour faire face à la forte croissance de

Zimpeto.

une tendance progressive à la privatisation des nouveaux services sanitaires et sociaux créésservices étaient privés en 2000, la situation s’est exactement inversée au cours de la dernière décennie

une augmentation des

vulnérables comme les personnes handicapées. Elle doit nécessairement s’accompagner de la mise en place, en parallèle, de mécanisme de soutien garantissant l’accès des groupes les plus fragiles aux services.

c) Un système de services peu inclusif

comme très peu inclusifs par les personnes handicapées interrogées au cours de notre enquête.

Comme nous l’avons vu précédemment, l’accessibilité physique des services est perçue comme un problème prioritaire pour de nombreuses personnes handicapées. Alors qu’environ un tiers des fournisseurs

Le système d’acteurs locaux

ServicesEffectif

total

Accèsextérieuraccessible

Circulationintérieure

sansentrave

Toilettes accessibles

Information accessible

Personnel formé à la

prise en charge de

PSH

Santé 33

Education 46

Formation professionnelle et Emploi

24

Services et Programmes sociaux

27

Sport et Culture 13

TOTAL 143 23% 39% 11% 5% 25%

Page 67: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

67

handicapéessensibilisé et compétent pour accueillir convenablement les personnes handicapées dans leurs services. Il n’y a par exemple aucun agent de santé et seulement une poignée de professeurs formés en langue des

charge des personnes handicapées et de rendre ainsi leurs services plus inclusifs.

de l’argent pour l’achat d’uniformes ou de matériel dans les écoles, pour les pourboires des gardes…etc. conditions d’utilisation préférentielles

aux usagers les plus vulnérables (personnes âgées, femmes seules, enfants vulnérables, personnes

d) Des relations principalement sectorielles et verticalesA la lecture de la carte du réseau des fournisseurs de services, nous distinguons visuellement 3 sous-

Le premier ensemble agrège des structures de santé dans un nuage particulièrement dense et homogène (a),

Le second sous-ensemble réunit presque exclusivement des structures d’éducation, principalement des écoles primaires et secondaires (b),

c).

Santé

Éducation

Formation et Emploi

Services sociaux

Sport et Culture

(c)

(a)(b)

Page 68: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

68

Les 2 autres secteurs étudiés lors de l’enquête (formation professionnelle et emploi, sport et culture)

Nous pouvons en conclure que les relations entre les fournisseurs de service de la zone s’organisent structurellement selon des logiques sectorielles et verticalesprincipalement entre-elles et dans un mouvement top-down (hôpital central vers hôpital général, puis vers

en considérant la globalité de leurs besoins et en leur adressant des réponses sur-mesure en complémentarité avec d’autres acteurs de la zone. On constate généralement que les situations de précarité et d’exclusion naissent de la dégradation conjointe des conditions sanitaires et des conditions d’existence des individus, sans qu’il soit toujours possible de déterminer si la santé et le social se dégradent ou se renforcent mutuellement.

e) Des mécanismes de coordination et de référencement effectifsCependant, en dépit de la forte segmentation du réseau des fournisseurs de service, on observe une

. Ce constat est particulièrement vrai dans le champ de la santé, où les mécanismes de référencement entre les différents échelons du dispositif sanitaire jouent un rôle primordial dans le fonctionnement de la chaîne de soin. Il y a donc vraisemblablement ici les prémices d’une culture de sans doute appelé a être stimulé plus largement.

les services locaux s’appuient également fortement

la communauté

réseau des professionnels de l'action sanitaire et sociale par exemple. Cela témoigne de la prééminence du secrétariat de quartier comme interface de communication à l’échelle locale et en trompe-l’œil de

.

Type de lien entre les fournisseurs de services de la zone

Effectif total PourcentageIntensité

moyenne des liens (1 à 3)

Appui technique/ formation 2,29

19

Référencement de patients / clients 136 2,21

Echange d'information/ coordination d'activités 190

Total 390

Le système d’acteurs locaux

Page 69: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

69

III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territorialess

Orgãos locais do Estado - OLE) et les collectivités territoriales (Autárquias locais - AL).

Les services déconcentrés de l’Etat déconcentration administrative,

central aux fonctionnaires locaux. Cette catégorie regroupe les différentes directions provinciales et distritales de la femme et de l’action sociale, de la santé, de l’éducation, de la culture… chargées d’administrer le territoire de Maputo et Matola au plus proche des citoyens.

Les collectivités territoriales ont été créées dans une optique de décentralisation territoriale, qui

décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité. Cette catégorie regroupe

sociale, service municipal de la santé, service municipal de l’éducation et de la culture…etc.

Page 70: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

70

MATOLAServices déconcentrés Collectivité territoriale

Etat Ministério da Mulher e da Acção Social Direcção Nacional do INAS

Conselho Municipal da MatolaNiveaucentral

Province

Direcção da Mulher e da Acção Social da Provincia de MaputoDelegação do INAS da Provincia deMaputo

Direcção de Saúde da Provincia de Maputo

Direcção de Educação e Cultura da Provincia de Maputo

Direcção da Juventude e Desportos da Provincia de Maputo

Gabinete do Gênero e Empoderamento da Mulher e Acção Social do Municipio de Matola

Vereação da Cultura, Juventude e Desportos do Municipio da Matola

Servicemunicipal

District Serviço de Saúde, Mulher e Acção

Social da Cidade de Matola

Posteadministratif

Posto Administrativo de Infulene

Quartier Khongolote, T3, Ndlavela

MAPUTOServices déconcentrés Collectivité territoriale

Etat Ministério da Mulher e da Acção Social Direcção Nacional do INAS

Conselho Municipal de MaputoNiveaucentral

Province

Direcção da Mulher e da Acção Social da Cidade de Maputo

Delegação do INAS da Cidade de Maputo

Direcção de Saúde da Cidade de Maputo

Direcção da Educação e Cultura da Cidade de Maputo

Direcção da Juventude e Desportos da Cidade de Maputo

Vereação de Saúde e Acção Social do Municipio de Maputo

Vereação de Educação, Cultura e Desporto do Municipio de Maputo

Service municipal

District Direcção Distrital da Mulher e Acção Social

Quartier Jorge Dimitrov, Malhazine, Zimpeto, Magoanine A, B, C Quartier

Le système d’acteurs locaux

Page 71: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

71

a) Un processus de décentralisation encore poussif mais cependant effectif

8. Elle a ensuite été suivie d’une phase de

échelons de l’administration (province, district, poste administratif, quartier)9

processus distincts, mais développés concomitamment, sont donc relativement récents et inachevés sur le territoire. Cette situation transitoire génère une certaine confusion dans la répartition des compé-tences et des prérogatives entre les différents échelons administratifs et territoriaux.

10 selon une logique principalement bottom-upeux plutôt un cheminement top-down de l’administration centrale vers les échelons locaux, ce qui créé

. Sans affectation de

être effectivement mis en œuvre.

On observe également des depuis l’Etat central vers les services

déconcentrés ou bien vers les collectivités territoriales (des responsabilités sont parfois attribués sans que ne soient allouées les responsabilités correspondantes, voire l’inverse…). Cependant, malgré ces

le transfert de gestion de certains unités sanitaires et sociales de base commence à se mettre en œuvre11, tout du moins du côté de Maputo. Ainsi, le 1er janvier 2010, l’ensemble du système

Service de l’Education, de la Culture et des Sports de la Municipalité de Maputo. 21 centres de santé sur les

une montée en puissance progressive du rôle des Municipalités dans les affaires sanitaires et sociales, bien qu’elle ne s’accompagne pas d’objectif clairs en terme d’amélioration de la qualité des services publics.

b) Une gouvernance urbaine complexeComme nous avons pu le voir sur le schéma précédent, la structuration organique des municipalités diffère fortement d’une collectivité territoriale à l’autre. Par exemple, la santé et l’action sociale sont

interlocuteurs des deux municipalités dans le champ de l’action sanitaire et sociale.

La répartition des compétences entre les OLE et les AL n’apparaît pas non plus toujours clairement aux yeux des acteurs de terrain et des populations . Sans parler du fait que certaines entités soient placées sous la double tutelle d’un service déconcentré de l’Etat et de la Municipalité, ce qui ne favorise absolument pas la

stratégiesindividuelles d’opportunité à des logiques de concertation collective, en l’absence de relations clairement organisées et structurées entre les différentes entités déconcentrées et décentralisées.

8 Loi de municipalisation 2/97. 9

10 Plan économique et social de District (PESOD).11 En application du Décret 33/2006.

Page 72: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

72

territoire (Cidade/Provincia et Municipio de Maputo/Matola) rendent la gouvernance urbaine locale particulièrement complexe, notamment dans le champ sanitaire et social. Tandis que l’agglomération de Maputo et Matola se transforme en un ensemble urbain de plus en plus homogène, dont les dynamiques sociales et urbaines s’interpénètrent de façon croissante, il apparaît urgent d’adopter une approche globale

c) Des capacités opérationnelles grevées par le manque de ressources

manque patent de . Les services municipaux d’action

sociale ne comptent par exemple qu’une dizaine de personnes pour mettre en œuvre des programmes

de ressources sans aucune dimension d’accompagnement social personnalisé en raison du manque de temps et de moyens.

l’accessibilité physique des bâtiments, le techniquement pénalise également grandement les pouvoirs publics.

d) Des programmes sociaux appelés à monter en puissanceDe manière plus favorable, on constate une dynamique de développement et de renforcement des dispositifs d’action sociale existants, que ce soit sur le plan national - avec notamment la nouvelle Loi

sociale au niveau des Municipalités de Maputo et Matola. Bien que les collectivités territoriales privilégient pour le moment une approche plutôt caritative de l’action sociale (panier alimentaire, don de matériel, don de vêtements…), et que leurs initiatives soient en grande partie déconnectées des actions menées par les services de l’INAS, ces initiatives semblent aller dans le sens d’une meilleure prise en compte des populations vulnérables.

personnes handicapées sont considérées comme groupe prioritaires par la plupart des dispositifs d’assistance sociale développés par les différentes entités, que ce soit du côté des services déconcentrés de l’Etat ou bien des collectivités décentralisées. Cependant, en raison

matérielles limitées, ces programmes peinent pour

de manière satisfaisante.

Le système d’acteurs locaux

Page 73: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

4Chapitre

73

e) Les secrétaires de quartier en position d’intermédiation entre usagers et servicesLes secrétaires de quartier constituent généralement le tout premier recours pour la population locale

prestations sociales…) et ce sont donc souvent eux qui demande sociale de leurs administrés vers les services existant localement. En ce sens, l’administration

des personnes handicapées.

Les secrétaires de quartier remplissent également la fonction de pivot, de nœud d’intermédiation entre les différentes services sanitaires et sociaux. Sur la carte ci-dessous, nous avons fait apparaître les nœuds correspondant aux secrétariat de quartiers au milieu du réseau des fournisseurs de services sanitaires et sociaux. On voit combien leur présence est fortement structurante pour le réseau local, incontournables courroies de transmission permettant l’articulation de la chaîne de service et les échanges intersectoriels, notamment dans le champ de l’éducation et des services sociaux.

et fournisseurs de services par l’intermédiaire des secrétaires de quartier présente toutefois certaines

Les personnels des secrétariats de quartier ne sont pas toujours bien formés aux techniques du travail social et peuvent éprouver ,

Il n’ont bien souvent qu’une vision parcellaire de l’éventail de services existants dans leur quartier ou dans les quartiers avoisinants en raison d’un manque d’accès à l’information, ce qui limite leur

La situation de gatekeeper qu’ils occupent à l’intersection de la demande sociale et de l’offre de service peut amener le développement de logiques clientélistes avec leurs administrés. En effet,

le détenteur du pouvoir au niveau local pour faciliter la satisfaction immédiate de leurs besoins de base (Badie, 1992).

Santé

Éducation

Formation et Emploi

Services sociaux

Sport et Culture

Secrétaires de quartier

Page 74: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

74

Page 75: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

75

Recommandations pour les acteurs du territoire

Discussion

I/ Par axes d’intervention 77

II/ Par secteurs d’intervention 81

Page 76: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

76

Entreprisesdu secteur privé

Servicesde l’Etat

(Centraux et déconcentrés)

Collectivitésterritoriales

(Municipalités)

Milieuacadémique

et universitaire

Bailleurs de fonds

nationaux et internationaux

Internationalesd’appui

Autresassociations

et groupes de la société civile

APH

Médias

PERSONNESHANDICAPÉES

Fournisseurs de services

publics et privés

le développement de stratégies volontaristes en faveur des personnes handicapées dans l’agglomération

Recommandations pour les acteurs du territoire

ONG

Page 77: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

77

A partir des suggestions recueillies auprès différents acteurs rencontrés au cours de ce diagnostic, nous

convergence des initiatives entreprises sur le territoire.

I/ Par axes d’intervention

Axe 1 Sensibiliser et informer sur les droits des personnes handicapées

Informer les personnes handicapées sur leurs droits fondamentaux, notamment dans le champ de l’accès aux services, en prenant appui sur la Convention des Nations Unies relative aux Droits des personnes handicapées.

évoluer le regard porté sur les personnes handicapées, en s’appuyant notamment sur les médias et les APH.

Informer les personnes handicapées sur les programmes de l'INAS existants, ainsi que sur la nouvelle loi de protection sociale basique, au travers des APH.

Informer les professionnels de l’action sanitaire et sociale sur les services disponibles sur le territoire, par exemple par la diffusion d’annuaires de services.

ordinaire inclusif.

de la conception de bâtiments neufs, suivant les principes du dessin universel.

l’ergonomie des postes de travail.

en milieu urbain, par la production d’études et de rapport associant étroitement les APH, le milieu universitaire et l’INE.

Axe 2 Mettre en œuvre et améliorer le cadre législatif existant

- la gratuité des médicaments et des soins de santé pour les personnes handicapées les plus vulnérables dans les unités de santé et dans les pharmacies publiques

- l’exemption de frais de scolarité pour les enfants handicapés issus de familles modestes- l’embauche de personnes handicapées dans le secteur public

Discussion

Page 78: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

78

Accélérer la mise en place du Conseil National du Handicap ainsi que l’élaboration du PNAD II (2011-

l'embauche de personnes handicapées dans les secteurs publics et privés.

- les bâtiments publics (administrations, hôpitaux, infrastructures sportives…), - les bâtiments accueillant du public (banques, magasins, musées…), - les transports publics (chapas, machibombos…), - l’espace public (rues, trottoirs, parcs…).

des transports publics, des médicaments, des évènements culturels…).

notamment dans les secteurs en lien avec le développement sanitaire et social.

aux Droits des personnes handicapées.

Axe 3 Rendre le système de services sanitaires et sociaux plus inclusif

handicapées (professeurs, agents de santé, éducateurs sportifs, formateurs…).

Améliorer l'accessibilité physique des services sanitaires et sociaux selon les principes du dessin universel (construction de rampes d’accès, aménagement de la mobilité intérieure, adaptation des toilettes…) pour leur permettre d'accueillir des usagers handicapés dans une approche inclusive.

Renforcer l’accessibilité de l’information pour les personnes handicapées au sein des services (Braille,

caractéristiques linguistiques des usagers.

Favoriser le développement de services de support permettant d’assurer un lien entre les services ordinaires et les services spécialisés (services de transport adapté, services de traduction en langue

- la création sur le territoire d’un service support d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social (SIOAS) composé d’équipes mixtes société civile, communauté, travailleurs sociaux de l’administration locale

exclues du système des services sanitaire et sociaux (cours d’alphabétisation, garderies pour les enfants, groupes de parole et d’entre- aide….)

situation de handicap.

Prendre appui sur les secrétariats de quartier pour déployer une stratégie de communication sociale

Renforcer les échanges de pratique entre professionnels des services ordinaires et spécialisés.

le système commun.

une revendication politique des citoyens.

Recommandations pour les acteurs du territoire

Page 79: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

79

Axe 4 Placer le Handicap au cœur de stratégies concertées de développement local

Favoriser une approche transversale pour intégrer systématiquement les personnes handicapées parmi les groupes prioritaires des projets et programmes économiques et sociaux mis en œuvre par les différentes institutions du territoire.

Renforcer les capacités des services d’action sociale des Municipalités de Maputo et Matola, pour une meilleure prise en compte des personnes handicapées.

sociaux des OLE, des AL et de la société civile au niveau opérationnel.

échange de pratique, échange d’information…

Adopter une approche trans-territoriale dans la

découpage administratif entre Maputo et Matola et aborder l’agglomération dans sa globalité.

associant la société civile organisée, les pouvoirs publics locaux et les fournisseurs de services, pour instaurer un

Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action Handicap inclusif au niveau local, sous l’impulsion du Forum de concertation, avec des objectifs annuels précis par thématiques, des acteurs responsables et des budgets

Développer et expérimenter un système de labellisation

l’agglomération (système unique de pictogrammes dans les services publics, les hôtels, les restaurants, les parcs, les bâtiments accueillant du public, les gares…).

Discussion

Page 80: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

80

Axe 5 Suivre et évaluer

existants et alerter l’opinion publique sur les conditions des personnes handicapées.

Contrôler l’application des normes d’accessibilité pour toutes les nouvelles constructions publiques ou bien accueillant du public.

Contrôler la mise en œuvre effective de la Stratégie pour les Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (2009-2013) adoptée en septembre 2009.

Prendre appui sur le Conseil National du Handicap pour réaliser le monitoring et l'évaluation des politiques publiques nationales et locales en faveur des personnes handicapées.

PEN III (2010-2014).

Capitaliser les bonnes pratiques et les rendre visibles auprès des acteurs de la zone.

Recommandations pour les acteurs du territoire

Page 81: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

81

II/ Par secteurs d’intervention

Santé

Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de

sur les textes existants au niveau national.

Améliorer l’accessibilité physique des unités de santé.

Améliorer l'accessibilité de l'information dans les unités de santé, notamment les messages de sensibilisation et de prévention.

des personnes handicapées.

Améliorer l'accès aux médicaments et aux soins de santé pour les personnes handicapées dans les unités de santé et dans les

Faciliter l'accès aux aides tecniques compensation et aux pièces de rechange (création d'un atelier de fabrication et de maintenance de matériel de compensation par exemple).

en matière de lutte contre le VIH/SIDA.

Améliorer les dispositifs de détection et de prévention du Handicap dans les unités de santé.

quartiers d’expansion.

Éducation

Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes d’éducation, en s’appuyant notamment sur l’article 24 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.

ordinaire.

Former les professeurs pour qu'ils soient en capacité de recevoir des enfants handicapés dans leurs classes.

Améliorer l'accessibilité physique des écoles et universités pour leur permettre d'accueillir des élèves handicapées

Exempter de frais de scolarité les enfants handicapés issus de familles modestes.

Accélérer le déploiement de l'éducation inclusive, notamment dans le secondaire et le supérieur.

Développer un service de traducteurs en langue des signe au sein du Ministère de l’Éducation

Discussion

Page 82: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

82

Formation professionnelle

Améliorer l'accessibilité physique des centres de formation professionnelle.

Adapter les cursus et les méthodologies de formation aux nécessités des personnes handicapées.

orientations possibles.

Renforcer le lien entre le système de formation et le secteur privé pour favoriser les débouchés post-formations, notamment par le développement de dispositifs de stages en entreprise.

Emploi

Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de travail et d’emploi, en s’appuyant notamment sur l’article 27 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.

entreprises et la force de travail disponible chez les personnes handicapées.

d’emploi pour les personnes handicapées, en lien avec le Ministère du Travail et l’INEFP.

Favoriser l'embauche de personnes handicapées dans les entreprises et administrations des secteurs

(quotas minimum).

Services et Programmes sociaux

Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de protection sociale, en s’appuyant notamment sur l’article 29 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.

programmes sociaux.

Informer les personnes handicapées sur les dispositifs de protection sociale existants, et notamment sur le nouvelle loi de protection sociale basique en s'appuyant sur les APH.

Renforcer les capacités des techniciens de l’INAS au niveau local, du district et des provinces pour une meilleure prise en compte

personnes handicapées dans les programmes sociaux.

Renforcer les capacités des services d’action sociale des Municipalités de Maputo et Matola, pour une meilleure prise en compte des personnes handicapées.

Améliorer l’accessibilité physique des unités

Recommandations pour les acteurs du territoire

Page 83: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

83

Sport et Culture

récréative, aux loisirs et aux sports, en s’appuyant notamment sur l’article 30 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.

Promouvoir la pratique d'activités physiques auprès des personnes handicapées et de leurs familles.

Faciliter le prêt ou l'achat de matériel permettant la pratique d'activités sportives adaptées.

Former des éducateurs sportifs dans le champ du sport adapté.

Améliorer l'accessibilité physique des infrastructures sportives dans les deux villes (stades, gymnases...).

Appuyer la formation de clubs et d'associations sportives adaptées.

sur les capacités des personnes handicapées

Faciliter la production et la programmation d'œuvres impliquant des artistes handicapées.

culturels…

Discussion

Page 84: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

84

ALEJANDRO (V.A.), NORMAN (A.G.),

BADIE (B.), L’État Importé, Collection l’Espace du politique, Paris, Fayard, 1992.

BAKER (J.), Rural-urban Dynamics in Francophone Africa, Uppsala, Nordiska Afrikainstitute, 1997.

BANFIELD (E.),

CLARK (L.), Network Mapping as a Diagnostic Tool Manual, La Paz, Centro Internacional de Agricultura Tropical, 2006.

DUFLO (E.), , Paris, Collège de France/Fayard, 2009.

EIDE (A), KAMALERI (Y), Living Conditions among People with Disabilities in Mozambique, Oslo, SINTEF, 2009.

Fundação para o Desenvolvimento da Comunidade, 2007, Maputo, 2008.

Governo de Moçambique, , Maputo, 2006.

The Design and

Handicap International, Document d’Orientation pour une Politique de Développement Local Inclusif, Lyon, 2008.

Handicap International-Christian Blind Mission, Disability in Development: Experiences in Inclusive Practices,Lyon/Bensheim, 2006.

LACHARTRE (B.), , Paris, Karthala, 2000.

MAGODE (J.),

Ministério da Administração Estatal, Folha Informativa dos Municipios II, Maputo, 2002.

Ministério da Mulher e Coordenação da Acção Social, Responsabilidades do Estado Moçambicano em , Maputo, 2000.

Ministério da Mulher e Coordenação da Acção Social, ,Maputo, 2000.

Ministério do Plano e Finanças, Maputo, Maputo, 2000.

MERCKLÉ (P.), , Collection Repères, Paris, La Découverte/ Syros, 2006.

Moçambique, Cidade do Cabo, 2008.

SERRA (C.), , Dakar,

Bibliographie

Page 85: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

TABELAS E ILUSTRAÇÕES

Page 86: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

86

ANNEXE 1 - Liste des Associations de personnes handicapées rencontrées

Associations de personnes handicapées Représentant

ACAMO Associação de Cegos e Amblíopes de Moçambique José Diquissone

ACRIDEME Berta Biose

ADEMIMOMoçambique

ADEMO Ricardo Moresse

ADESU Elias José David

ADPPDCMAssociação de Desporto da Pessoa Portadora de

Raimundo Manuel Patrocinio

ADPPDPMProvincia de Maputo

Alberto Chave Ngoma

AJODEMO Cantol Alexandre Pondja

AMDV José Alvaro Macou

AMMDAssociação Moçambicana de Mulheres portadoras de

Eufemia Amela

AMOFASAssociação Moçambicana dos Familiares e Amigos dos Surdos

Marilia Filomena Amade

ASUMO Associação dos Surdos Moçambicanos Agostinho Foliche

CERCICooperativa para a Educação e a Reabilitação de Cidadões Inadaptados

Nelson Beete

CINFORTECNICAde Moçambique

Sergio Manuel Simone

CODDEFAMMoçambique

Tomas Chigamane

CPM Comité Paralimpico de Moçambique Jorge Miguel Bai Bai

NLHUVUKU Grupo teatral João Magaia

RAVIM Rede para Assistência as Vitimas de Minas

FAMOD Ricardo Moresse

Page 87: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

87

Annexes

Année de création

Visuelle

1994 Intellectuelle

1992 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

1989 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

Intellectuelle

2007 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

2003 Visuelle / Auditive / Moteur

Moteur

2003 Visuelle / Moteur

2007 Moteur

Auditive

1999 Auditive

2002 Auditive / Moteur / Intellectuelle

Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

2002 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

2008 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle

1997 Moteur

Moteur

1998 Réseau national des APH

Page 88: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

88

ANNEXE 2 - Listes des Services de l’Etat et des Collectivités territoriales rencontrés

Service de l'Etat Representant

NATIONALMinistério da Mulher e da Acção Social S.Excia Ministra Iolanda Maria Cintura

Direcção Nacional do Instituto Nacional de

Acção SocialDirectora nacional

Lúcia Bernardete Pedro

Maivosse

MAPUTO

Direcção da Mulher e da Acção Social da

Cidade de MaputoDirectora provincial Angelina Paulo Lubrino

Delegação do INAS da Cidade de Maputo Delegada provincial Cilda Antonio Cossa

Direcção de Saúde da Cidade de Maputo Director provincial António Paulino Rodrigues

Direcção da Educação e Cultura da Cidade

de MaputoDirector provincial Gedião João Jamo

Direcção da Juventude e Desportos da

Cidade de MaputoDirector provincial Antonio Alberto Munguambe

Direcção Distrital da Mulher e Acção Social Directora distrital Ana Eduardo C. Invõa

PROVINCE DE MAPUTO

Direcção da Mulher e da Acção Social da

Provincia de MaputoDirector provincial Luciano José

Delegação do INAS da Provincia de Maputo Delegado provincial Geraldo Abilio Bazo

Direcção de Saúde da Provincia de Maputo Directora provincial Cremilda Alice da Silva

Direcção de Educação e Cultura da Provincia

de MaputoDirector provincial Lucas Paulo Fernando

Direcção da Juventude e Desportos da

Provincia de MaputoDirectora provincial

Serviço de Saúde, Mulher e Acção Social da

Cidade de MatolaDirectora Celeste Moreira

Collectivite's territoriales Representant

MUNICIPALITÉ DE MAPUTO

Vereação de Saúde e Acção Social do

Municipio de MaputoVereador Alexandre Munguambe

Vereação de Educação, Cultura e Desporto

do Municipio de MaputoVereador Simião Mucavele

Vereação / Administração do Distrito Vereador Lourenzo Duarte Mabanga

MUNICIPALITÉ DA MATOLA

Gabinete do Genero, Empoderamento da

Mulher e Acção Social do MunicipioDirectora Florencia Muianga

Vereação da Cultura, Juventude e Desportos

do Municipio da MatolaVereador José Bento Coffe

Posto Administrativo de Infulene Chefe do posto Manuel Ouana

Page 89: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

89

AnnexesANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés

Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier

SANTÉ

Associação dos alvanários de Moçambique Privé

Public

Centro ortopédico - A.F. Abegão Lda Privé Alto-Maé

Centro de saúde de Bagamoyo Public Bagamoyo

Centro de saúde de Bagamoyo Public Bagamoyo

Cooperativa para a educação e a reabilitação de cidadões inadaptados Privé Baixa

Public Central

Centro ortopédico do Hospital Central Public Central

Serviços de oftamológia do hospital central Public Central

Centro de saúde Licuacuanine Privé Khongolote

Centro de saúde de Khongolote Public Khongolote

Centro de saúde de Denise Irmãos Privé Khongolote

Farmácia Khongolote Privé Khongolote

Farmacia Licuacuanine Privé Khongolote

Centro de saúde de Magoanine A Public Magoanine A

Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique Privé Magoanine A

Centro de saúde Kungaya Privé Magoanine B

Posto de saúde Magoanine Tendas Public Magoanine C

Posto de saúde Magoanine Tendas Public Magoanine C

Privé Malhangalene

Centro de reabilitação infantil de Malhangalene Public Malhangalene

Centro de saúde Tinashe Privé Malhazine

Farmacia de Malhazine Privé Malhazine

Farmacia Aloe Vera Privé Malhazine

Centro de saúde de Ndlavela Public Ndlavela

Farmâcia Stefane Privé Ndlavela

Posto de saúde de T3 Public T3

CINFORTECNICA Privé Urbanização

Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto

Centro de Saúde de Zimpeto Public Zimpeto

Centro de saúde Moyo Privé Zimpeto

Farmacia Zabdiel Privé Zimpeto

Hospital psiquiatrico de Infulene Public Zimpeto

Page 90: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

9090

Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier

EDUCATION

Escola comunitária 1° de Maio Privé 1° de Maio

Associação de cegos e ambliopes de Moçambique Privé Alto Maé

Public Bagamoyo

Escola de educação especial nº 1 Public Bairro Central

Escola primária completa Especial n°2 Public Bairro Central

CERCI Privé Baixa

Privé Hulene B

Escola primaria completa 1 de Junho Public Jorge Dimitrov

Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov

Escola comunitária Jorge Dimitrov Public Jorge Dimitrov

Escola primaria Unidade 29 Public Jorge Dimitrov

Escola Primária do 2° grau de Mubukwane Public Jorge Dimitrov

Escola primaria Unidade 29 Public Jorge Dimitrov

Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov

Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote

Escola primeira completa de Khongolote Public Khongolote

Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote

Escola comunitária Hitahlula Privé Khongolote

Escola primaria 19 de Outubro Public Magoanine A

Colégio Ilia Privé Magoanine A

Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A

Escola primaria completa de Magoanine A Public Magoanine A

Escola secundaria de Magoanine A Public Magoanine A

Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus Privé Magoanine A

Centro de alfabetização e educação de adultos Public Magoanine A

Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A

Escola primaria de Magoanine B Public Magoanine B

Escola primaria Artur Hussene Canana Public Magoanine C

Escola primária completa 10 de Janeiro Public Magoanine C

Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C

Escola comunitária da ADEMO Privé Malhangalene

Escola primária completa de Malhazine Public Malhazine

Escola secundária de Malhazine Public Malhazine

Escola primária completa Samora Machel Public Ndlavela

Escola primária completa de Ndlavela Public Ndlavela

Escola secundária 3 de Maio Privé Ndlavela

Escola primária completa Unidade T3 Public T3

Escola primária Nossa Senhora do Livramento Public T3

Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento Privé T3

Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento Privé T3

Escola primaria completa de Zimpeto Public Zimpeto

Escola primaria completa Ingrid Chawner Public Zimpeto

Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto

ANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés

Page 91: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

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Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier

EDUCATION

Public Zimpeto

Escola secundaria Quisse Mavota Public Zimpeto

Public Zimpeto

FORMATION PROFESSIONNELLE

ET EMPLOI

ACAMO Privé Alto Maé

Public Bairro Central

Public Bairro Central

Public FPLM

Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov

Privé Jorge Dimitrov

Public Machava

Colégio Ilia Privé Magoanine A

Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique Privé Magoanine A

Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus Privé Magoanine A

Associação das Mulheres Jovens Vítimas das Cheias de 2000 Privé Magoanine C

Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C

Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C

Escola comunitária da ADEMO Privé Malhangalene

Associação de crédito Josina Machel Privé T3

CINFORTECNICA Privé Urbanização

Centro juvenil Ingrid Chawner Privé Zimpeto

Associação Reconstruindo a Esperança Privé Zimpeto

Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto

Escola secundaria Quisse Mavota Public Zimpeto

Associação Reconstruindo a Esperança Privé Zimpeto

Associação Nthananu Privé Zimpeto

Associação Agro-Pecuária de Golhosa Privé Zimpeto

Associação Agro-Pecuária de Golhosa Privé Zimpeto

SERVICESET

PROGRAMMES SOCIAUX

Associação das escolinhas Privé Jorge Dimitrov

Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov

Centro infantil Sol de Khongolote Privé Khongolote

Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote

Colégio Ilia Privé Magoanine A

Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A

Escolinha Anjo Azul Privé Magoanine B

Privé Magoanine B

Escolinha Cantinho da Borboleta Privé Magoanine B

Escolinha Magoanine B Privé Magoanine B

Escolinha Glim-Glim Privé Magoanine B

Centro infantil Casa da Familia Privé Magoanine C

Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C

Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C

Annexe

Page 92: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

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Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier

SERVICESET

PROGRAMMES SOCIAUX

Centro de trânsito de Malhangalene Public Malhangalene

Escolinha Santa Baquita Privé Malhazine

Associação Yinguisseta Privé Malhazine

Associação Yinguisseta Privé Malhazine

Escolinha Alegria Privé Ndlavela

Escolinha Nova Privé Ndlavela

Centro infantil Funda Privé Ndlavela

Escola comunitária Arco-Iris Privé Ndlavela

Centro infantil Villas Privé Ndlavela

Centro infantil Flor da Paz Public T3

Obra Dom Orion Privé Zimpeto

Associação de activistas de educação para a sociedade Privé Zimpeto

Associação de activistas de educação para a sociedade Privé Zimpeto

SPORT ET CULTURE

Futebol Clube de Chindjerere Privé Jorge Dimitrov

Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov

Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov

Futebol clube de Khongolote Privé Khongolote

Comissão desportiva Privé Magoanine C

Grupo cultural Ngalanga Privé Magoanine C

Grupo cultural Muthimba Privé Magoanine C

Centro comunitário aberto de Magoanine C Public Magoanine C

Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C

Selmas Ballet Privé Malhangalene

Selmas Ballet Privé Malhangalene

Selmas Ballet Privé Malhangalene

Raizes Futebol Clube Privé Ndlavela

ANEXO 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés

Annexes

Page 93: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers
Page 94: Les personnes en situation de handicap dans les quartiers

RAVIM - RÉSEAU D'ASSISTANCE AUX VICTIMES DE MINES

Tel: 21 417 859E-mail: [email protected]

HANDICAP INTERNATIONAL MOZAMBIQUE

Tel/Fax: 21 486 298/21 486 302E-mail: [email protected] Website: www.handicap-international.org

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Texte souligné
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Texte souligné
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