L’âgeDort

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que faire de ma vie ? Suis-je

une adulte ? Tous les collègues

d’Alice faire de ma vie ? Suis-je

une adulte ? décision la félici-

ter, même patron ... Dois-je vrai-

ment tra ? A quel âge je vais me

couple, avoir des enfants ? Com-

ment concilier les enfants et la

carrière ? Sa collègue lui a or-

ganisé un pot surprise pour an-

noncer la nouvelle à tout l’open-

space. Tous les lycée d’Alice faire

de ma vie ? Suis-je une adulte ?

viennent la féliciter, même son

patron plutôt austère et hautain.

que faire de ma vie ? Suis-je

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ganisé un pot surprise pour an-

noncer la nouvelle à tout l’open-

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de ma vie ? Suis-je une adulte ?

viennent la féliciter, même son

patron plutôt austère et hautain.

Durée : 25 minutesMatériel disponible sur www.accmmonaco/agedort.com

L’ASSOCIATION POUR LA CRÉATIONCINÉMATOGRAPHIQUE DE MONACO

présente

Un film de PAOLO CEDOLIN PETRINI

ScénarioHÉLOÏSE RIDOUX

PAOLO CEDOLIN PETRINIDialogues

HÉLOÏSE RIDOUX

Produit par ACCM MONACO

L’âgeDort

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5

Alice est une jeune fille de 25 ans, célibataire et tout juste jeune diplômée. Elle ne trouve pas de job, ne dépend plus financièrement de ses parents et elle n’a surtout aucune idée de ce qu’elle veut faire de sa vie. Elle traverse la classique crise post-étude...

Lorsqu’au cours d’une soirée avec des anciens du lycée, elle se rend compte que la plupart de ses anciens camarades ont déjà trouvé un boulot, le petit-copain parfait ou encore une maison douillette, c’est la goutte de trop. Alice annonce alors qu’elle est enceinte ! Son mensonge va l’entraîner dans une spirale infernale et accentuer davantage sa crise de 25 ans.

Le Pitch

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L’ACCM (Association pour la Création Cinématographique de Monaco) est une association créée en avril 2013 dont le but principal est d’encourager la création cinématographique à Monaco. C’est grâce à l’ouverture et la diversité culturelle très marquées de la Principauté que nous avons décidé de développer notre passion, le cinéma. L’objectif est de permettre à des passionnés du septième art de participer à la conception et à la réalisation de différents projets ainsi que de favoriser la rencontre entre des étudiants désireux d’apprendre et des professionnels de tous domaines (cinéma, communication, marketing, commerce). C’est à travers l’ACCM que nous avons trouvé le moyen non seulement de promouvoir des œuvres

audiovisuelles dans la Principauté, mais aussi de créer une véritable synergie entre les différents professionnels présents et futurs des domaines artistiques concernés dans Monaco. L’ACCM a produit son premier long-métrage Incompatibles, en 2013 avec du matériel de haute qualité et un budget global et restreint de 25 000 euros.Le cinéma est en effet l’un des arts les plus chers tant pour la rémunération d’un matériel technique que pour celle d’une équipe nombreuse. C’est pourquoi la contribution de sponsors, d’entreprises ou de généreux donateurs est particulièrement essentielle et surtout nécessaire pour que l’ACCM puisse continuer à créer et produire de nouveaux projets.

Qui sommes-nous ?

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Suite à l’expérience sur le grand écran, l’ACCM a également pour ambition de développer davantage ses interactions avec les jeunes des lycées monégasques et en particulier les élèves en option cinéma. Pour ce faire, nous souhaiterions collaborer avec la Direction de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports pour sensibiliser les élèves de la Principauté au monde du cinéma.

L’ambition de l’ACCM serait de présenter aux élèves désireux les principaux métiers du secteur cinématographique qui ne se résument pas simplement à l’acteur ou réalisateur. Des modules et rencontres en classe avec des professionnels (directeur de production, directeur de la photographie, ingénieur son, scénariste etc.) permettront aux étudiants de découvrir cet univers professionnel. Ces interventions leur permettront de parfaire leur culture générale

mais aussi préciser leurs orientations futures pour leur carrière.Pour mettre en pratique ces modules, sous la conduite de leurs professeurs de Lettres et d’Arts plastiques, les élèves seront amenés à écrire et réaliser leur propre court-métrage de 2 minutes. Ce projet sur le trimestre permettra aux élèves d’illustrer autour d’une thématique précise, leur sensibilité artistique et leur regard cinématographique en moins de 120 secondes.Les meilleurs courts-métrages pourront à long-terme être diffusés lors d’un festival de courts-métrages, que l’ACCM souhaite développer en parallèle. Une grande soirée avec des prix décernés par un jury de professionnels sera le point d’orgue pour les jeunes cinéastes en herbe, désireux de poursuivre par la suite leurs études dans l’audiovisuel.

Accm Team

Les initiatives futures ?

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Incompatibles fut l’un des premiers projets ambitieux de l’ACCM. En seulement trois semaines de tournage et avec un budget restreint, l’équipe a réussi à tourner un long-métrage d’une heure et vingt minutes.Cette comédie romantique confrontant un jeune homme et une jeune fille qui doivent apprendre à cohabiter ensemble, a su rapidement séduire un casting de jeunes talents (Arnaud Jouan, Joëlle Berckmans, Adrian Mazzola, Léa François) ainsi qu’un grand homme du cinéma international, Sir Roger Moore. L’acteur britannique a salué la détermination et la motivation de cette jeune équipe en participant à une scène inédite où il jouait son propre rôle. Incompatibles restera sa dernière présence sur un plateau de cinéma.

Incompatibles a été présenté en avant-première devant plus de 1000 personnes à l’auditorium Rainier III et devant plus de 400 personnes à Paris. Différentes projections et différents prix à des festivals (notamment le prix du « Meilleur Premier Film » au Monte-Carlo Film Festival de la Comédie) ont permis de toucher un large public rapidement conquis ; la bande-annonce sur YouTube cumule aujourd’hui plus de 1600000 vues.

En novembre 2014, S.A.S le Prince Albert II de Monaco a invité les membres de l’équipe au Palais Princier, pour une audience privée afin de partager un moment avec eux pour visionner le film Incompatibles. Grâce à cette soirée et après la projection du film dans le cinéma privé du Palais, l’ACCM peut désormais compter sur le soutien du Prince Souverain Albert II.

Aujourd’hui, 1500 personnes ont acheté et visionné notre long-métrage sur la plateforme en ligne iTunes France. L’ensemble des recettes permet à l’association de pouvoir continuer à se développer et de pouvoir les réinjecter dans de futurs projets auxquels on souhaite le même succès qu’Incompatibles.

Le Projet Incompatibles

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Note d'IntentionLa thématique de L’Âge Dort est un sujet qui m’est particulièrement personnel. Face aux perpétuels changements et évolutions de notre vie, j’ai pu y déceler une constance : la comparaison aux autres. Quel que soit notre âge, nous nous comparons à notre entourage proche, à des personnages célèbres ou même à de parfaits inconnus. Nous cherchons désespérément à savoir si notre vie vaut mieux que celle des autres. Personnellement, je me compare sans cesse aux personnes avec lesquelles j’ai grandi, en particulier celles du collège-lycée. Cette période adolescente parle à tout le monde - qui n’a jamais cherché sur Facebook un ancien de sa classe pour savoir ce qu’il devenait ? Les trouvailles sont toujours excitantes : changements physiques, évolution personnelle, évolution professionnelle etc. J’en reviens alors sans cesse à me comparer à ces derniers, à me demander si j’ai autant évolué qu’eux ou si au contraire je suis resté quasiment le même. Se mesurer aux autres peut être bénéfique tout comme être dramatique et c’est cette pensée qui m’a donné l’idée de ce court-métrage.

C’est ainsi que j’ai imaginé Alice, une jeune fille de 25 ans qui ne cesse de penser qu’elle n’est pas au niveau des autres et qui ne peut s’empêcher de se comparer à ses anciens camarades du lycée. Malgré ses brillantes études et son image assumée de fille indépendante, elle souffre d’un terrible manque de confiance et de reconnaissance. Elle se pose une multitude de questions sur son avenir : « Que faire de ma vie ? Suis-je une adulte? Dois-je vraiment travailler ? A quel âge vais-je me marier et avoir des enfants ? Comment concilier les enfants et la carrière ? ». Les questions classiques qui traversent l’esprit des gens de son âge et du mien.

Le film commence donc sur une scène assez parlante : la confrontation avec une ancienne camarade de lycée, Victoire, la fille en perpétuel contrôle de l’image qu’elle renvoie. Le genre de fille qui prévoit les vacances avec son petit-copain un an à l’avance, qui sait à quel âge elle va se marier et avoir son premier enfant. Je souhaite proposer au spectateur un personnage qui, contrairement à Alice, renvoie une image de self-control indéniable et qui sait parfaitement

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Note d'Intention

ce qu’elle veut pour son avenir. L’histoire va donc se jouer entre ces deux jeunes filles qui ont toujours été malgré elles en rivalité à force de vouloir être la meilleure. C’est cette rivalité qui va conduire Alice à inventer l’énorme mensonge comme quoi elle est enceinte.

J’ai fait le choix de réaliser une comédie car c’est un genre que je connais bien. J’ai déjà eu l’occasion de réaliser plusieurs courts-métrages et projets comiques. Le plus abouti est sans doute le long-métrage Incompatibles que j’ai réalisé en 2013 et qui m’a permis de me rendre compte que par le rire, nous pouvons faire passer énormément de sentiments. Tourner en dérision certaines situations va me permettre de transmettre mon point de vue. Mon but premier est que le spectateur puisse s’identifier aux personnages. S’il parvient à rire avec les personnages, il rira indirectement de lui-même et nous aurons alors gagné notre pari. J’apprécie également le rythme comique que l’on peut retrouver dans des films tels que la trilogie de Bridget Jones ou encore la série TV Sex and the City, qui m’ont beaucoup inspiré dans l’écriture de ce court-métrage.

Mon intention de mise en scène est de montrer dans un premier temps à quel point la jalousie et la surprise face à une annonce imprévue peuvent perturber le personnage d’Alice. Je souhaite également concevoir avec Héloïse Ridoux, la Co-Scénariste et Dialoguiste du projet, une atmosphère particulière. J’aimerais que le spectateur se retrouve dans une ambiance « rose-bonbon », douce et stimulante et qui lui fasse surtout oublier sa journée. Étant originaire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, je veux partager avec les spectateurs la beauté de ces paysages. Le climat azuréen permettra de créer un cachet propre au court-métrage au niveau de l’image et correspond particulièrement à l’atmosphère que j’imagine. Mon film référence en la matière est L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil dont j’apprécie particulièrement la colorimétrie. Les couleurs seront primordiales pour accentuer le style du film. Les costumes exploiteront aussi différentes couleurs pour accompagner l’évolution de chaque personnage. Au niveau du cadre, je voudrais m’inspirer de la symétrie présente dans les films de Wes Anderson, tout en y ajoutant du mouvement grâce à la caméra à l’épaule.

Pour conclure, comme dans le film Incompatibles qui traitait des différences hommes/femmes lors d’une relation amoureuse entre deux jeunes personnes, je souhaite avec L’Âge Dort m’inscrire dans une continuité en abordant le sujet des problèmes des jeunes mais cette fois-ci via une thématique différente. Je voudrais montrer par ce court-métrage que nous avons tous des incertitudes, que nous nous comparons tous aux autres parfois à outrance mais que le plus important est d’arriver à décider soi-même de son avenir.

Paolo Cedolin Petrini

“Je suis la fille moyenne de base qui fait quelques petites

conneries de temps en temps. Comment je m’étais retrouvée

dans celle-ci cette fois ?”

- Alice

14 • LES INTERVIEWS

Paolo Cedolin PetriniRÉALISATEUR / PRODUCTEUR ET SCÉNARISTE

Comment le projet a-t-il été conçu ?

Le projet de L’Âge Dort est né grâce à l’observation de mon entourage. J’ai eu le déclic lorsqu’une de mes amies de lycée m’a annoncé lors d’un repas qu’elle était enceinte. Soudain, je me suis posé énormément de questions sur mon avenir. Cette révélation fut une réelle claque pour moi: une fille de mon âge déjà prête à donner la vie alors que je ne sais même pas ce que je vais acheter au supermarché ! J’ai partagé cette anecdote avec mon amie de toujours, Héloïse Ridoux, qui venait de terminer son stage et vivait la même situation que moi. Nous étions tous les deux dans le flou. On ne savait pas ce que nous allions devenir. Cette « inquiétude » commune nous a permis de développer l’histoire de ce court-métrage où le personnage principal Alice, va vivre les mêmes questionnements, se mettre comme nous une pression vis-à-vis des autres et de leurs réussites. Notre personnage contrairement à nous va réagir de façon extrême en inventant un mensonge qui va la conduire dans une spirale d’évènements qui lui permettra de comprendre qu’au final chacun doit vivre sa vie à son rythme et ne doit pas se comparer aux autres.

Comment avez-vous élaboré les personnages ?

Je pense qu’inconsciemment nous puisons les traits des personnages que nous voulons façonner directement dans notre entourage. Je peux vous dire que plusieurs personnages de L’Âge Dort sont fortement inspirés de nos proches. Néanmoins, on doit toujours essayer de représenter dans une comédie des personnages avec des personnalités opposées ou complémentaires. Par exemple, Alice est aux antipodes de Victoire ou de Charlotte mais son caractère au fond est complémentaire avec celui de François.

15LES INTERVIEWS •

Pourquoi réaliser une comédie après un drame ?

Mon dernier projet en date est effectivement un drame, un court-métrage, Are You Happy, que j’ai réalisé en 2016. J’avais eu la chance de tourner avec les comédiens Gabrielle Lazure et Arnaud Jouan qui ont su interpréter cette histoire qui n’est effectivement pas des plus heureuses. J’ai beaucoup aimé traiter ce genre, mais ce qui me passionne avant tout au cinéma ce sont les comédies ! Je suis un grand fan de comédie et je trouve que les français en font de très bonnes ! Avant ce court-métrage dramatique, j’ai réalisé en 2013 mon premier grand projet Incompatibles qui n’est rien d’autre qu’une comédie romantique. On peut dire qu’avec ce projet, je fais un retour aux sources et j’ai pu réaliser quelque chose qui me correspond. Je souhaite que nos spectateurs puissent se retrouver dans nos personnages et qu’ils passent surtout un bon moment !

Chantal Ladesou fait partie du casting, comment a-t-elle rejoint le projet ?

J’ai vraiment beaucoup de chance concernant les « guests » qui acceptent de collaborer avec moi. J’ai par exemple eu la chance de diriger lors de mon premier long-métrage Incompatibles l’acteur britannique qui a longtemps interprété le rôle du célèbre espion James Bond, Sir Roger Moore. Puis lors de mon premier court-métrage j’ai pu compter sur l’actrice Gabrielle Lazure et pour mon troisième projet professionnel l’humoriste et comédienne Chantal Ladesou. J’ai utilisé la même technique pour ces trois personnalités : j’y suis allé au culot comme on dit ! Pour contacter Chantal, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur mon ami Arnaud Jouan qui venait de tourner avec elle sur le long-métrage Bonne Pomme. Lors de ce tournage, il s’est lié d’amitié avec elle et lui a proposé de rejoindre notre projet. Elle a très vite accepté, et a adoré le personnage déjanté de Yolanda. Le tournage fut un plaisir - comme pour Roger Moore, j’ai rencontré une personne admirable, modeste malgré sa longue carrière et qui m’a soutenu à fond. Ce fut un réel plaisir pour moi de travailler avec elle. J’espère avoir la possibilité de travailler avec elle, pourquoi pas sur un long-métrage !

Quel message souhaitez-vous transmettre?

Je pense que le message principal de L’Âge Dort est l’auto-acceptation. Toutes nos situations ont pour but de montrer à quel point le regard des autres est important pour nous ! Alice comprend à la fin qu’il est inutile de continuellement se comparer aux autres, elle s’accepte comme elle est. Je pense que c’est la conclusion que nous en avons tiré de ce projet avec Héloïse. Nous avons tous une Victoire dans notre entourage, nous nous auto-persuadons que l’autre est meilleur que nous mais on compare mal, chacun a son rythme si particulier qui fait de nous des êtres différents et uniques.

Quels sont vos futurs projets ?

J’ai beaucoup de projets en ce moment. Je souhaiterais dans un premier temps présenter L’Âge Dort dans plusieurs festivals. Je suis conscient que c’est très difficile mais je voudrais tenter de le proposer à plusieurs chaînes TV afin de maximiser sa distribution. Tout comme Incompatibles ou Are You Happy, je veux vraiment donner une vie à mes projets et non pas simplement les abandonner après le tournage. Je souhaiterais aussi me pencher sérieusement sur l’écriture de mon deuxième long-métrage et pourquoi pas adapter ce court-métrage en long. Ce serai vraiment génial de pouvoir développer cette histoire avec Héloïse.

16 • LES INTERVIEWS

Héloïse RidouxSCÉNARISTE ET PRODUCTRICE

Comment avez-vous eu l’idée de l’histoire avec Paolo ?

Avec Paolo, nous avions envie d’écrire un court-métrage comique depuis un certain moment. Quand nous avons commencé à brainstormer sur des idées et thématiques, je venais de terminer mon stage de fin d’étude et d’être officiellement diplômée. J’allais commencer une nouvelle phase de ma vie et j’étais en plein doute et réflexion. Paolo a très rapidement compris mon ressenti car il partageait lui aussi ces mêmes doutes alors que nous avons deux parcours et personnalités assez différents. Nous nous sommes rendus

compte que nous tenions un sujet : la crise de 25 ans, la période durant laquelle nous entrons dans la vie active et dans une vie plus « adulte » sans vraiment le réaliser et le souhaiter.Paolo et moi ayant été au lycée à Monaco ensembles, nous y avons ajouté le clin d’oeil d’une soirée avec des anciens du lycée. Les situations et les traits de caractère des personnages sont alors apparus très rapidement. C’est certainement le synopsis que nous avons écrit le plus rapidement ensemble.

Est-ce que le personnage d’Alice est autobiographique ?

Il y a évidemment énormément de points communs entre Alice et moi. C’est toujours plus simple et plus rapide d’écrire un personnage qui nous est familier. La ressemblance entre nous deux se joue surtout sur des détails de personnification (l’âge, le diplôme, un sens particulier du rangement chez soi…). Néanmoins, il ne s’agit pas non plus d’une autobiographie ou d’une autofiction, Paolo et moi voulions dès le départ écrire un personnage assez « normal » auquel tout le monde puisse

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rapidement s’identifier. Les situations et les émotions qu’elle traverse sont connues de tous et pas uniquement à 25 ans. Toute personne connaît des changements de vie que ce soit au lycée lorsqu’il faut choisir son orientation, à la vingtaine lorsque nous quittons le nid douillet de la famille et même plus tard lors de l’arrivée d’enfants, de changements de travail ou autres événements impactants. Si le personnage d’Alice a 25 ans, beaucoup de personnes pourront s’y identifier, fille ou garçon, et quel que soit son âge.

Quelles sont les particularités de l’écriture d’une comédie ?

La comédie est un genre extrêmement carré. Lors de l’écriture du déroulé chronologique, nous avons fait attention à ce que la structure narrative soit « bétonnée » : une situation en entraîne une autre, les turning point arrivent à des moments précis, une situation initiale et une résolution rapides etc. Un court-métrage doit aller droit au but, nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir des éléments narratifs et personnages non essentiels à l’histoire.

Quelle(s) scène(s) avez-vous préféré écrire ?

Le scénario de L’Âge Dort peut tout à fait s’apparenter au sous-genre du vaudeville, le mensonge d’Alice entraîne quiproquos sur quiproquos. Le moment que tout spectateur attend est l’éclatement de la vérité. La séquence au bar où les personnages de François et Victoire se rencontrent à l’insu d’Alice m’a été particulièrement intéressante à travailler. Elle est très dialoguée et chaque personnage a son rythme propre  : François est une bombe à retardement qui peut à tout moment révéler la vérité, Victoire est complètement enthousiaste

et surjoue son bonheur et Alice est passive et est à deux doigts de craquer. C’est un moment où le spectateur est complice des personnages et vit leurs états de nerfs avec eux.La séquence entre Alice et François qui partagent un moment complice en fumant un pétard est certainement ma préférée. Le rythme est posé, les dialogues s’enchaînent bien et abordent différentes thématiques. C’est toujours agréable pour un scénariste de pouvoir écrire une scène un peu plus longue et qui véhicule différentes émotions.

Est-ce un avantage de coupler les fonctions scénariste et productrice ?

Durant la phase d’écriture, il faut essayer de ne penser qu’à l’histoire et son originalité. Lorsque j’écris la séquence en y introduisant un chat, dans un coin de ma tête je sais pertinemment que ça apporte des complications sur un plateau de tournage mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous brider et d’être moins créatifs, même si la productrice qui est en moi n’approuve pas toujours. Être scénariste et productrice est un avantage certain une fois que le scénario est définitif. Avec Paolo nous avons pu avoir une vision et une maîtrise artistique plus importantes et plus poussées. Nous avons pu ainsi élaborer une communication sur les réseaux sociaux qui nous est propre en choisissant précisément les photos et les détails des personnages que nous souhaitions diffuser. Ça renforce toujours plus notre implication et notre passion pour le projet.

Des envies d’écriture d’un long-métrage ?

Absolument  ! J’en ai déjà eu l’expérience avec le premier projet de l’ACCM Incompatibles, j’adorerais me replonger dans l’écriture d’un long et L’Âge Dort peut totalement en faire l’objet d’un. Le pitch resterait le même mais nous pourrions aller encore plus loin et écrire d’autres situations. Les premières versions du court-métrage étaient d’ailleurs assez denses, nous nous sommes toujours dits que certains éléments retirés pourraient être utilisés pour une version longue. Il y a de nombreux personnages secondaires qui mériteraient d’être plus développés. De plus, pouvoir retrouver et creuser le personnage d’Alice, ce serait un bonheur ! Nous attendons avec impatience le retour du public et des professionnels.

“Rassure-moi, je suis pas son faux-père quand même ?” - François

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DANS LE RÔLE DE ALICE

Quel est votre parcours ?

Là je reviens tout juste de la cuisine où je me suis fait un thé avant de répondre à cette interview. Et si on remonte un peu plus loin, j’ai pris quelques chemins de traverse avant de trouver ma route. J’ai d’abord suivi une formation en arts appliqués, puis en LLCE espagnol avant de m’inscrire enfin en école de théâtre, en 2007, aux Enfants terribles. L’envie (et l’audace) de devenir comédienne m’est venue assez tard mais pour ne plus me quitter.Depuis, je joue au théâtre comme au cinéma, en fonction des projets qui se présentent.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à ce projet ?

Ce projet est arrivé à un moment de ma carrière où je venais de terminer un long-métrage dans lequel je jouais une jeune maman en deuil suite à la mort accidentelle de sa fille. Donc clairement pas une comédie. J’avais vraiment envie d’un rôle plus léger dans le ton, mais avec tout de même de vrais enjeux. Et L’Âge Dort est arrivé ! Comment décririez-vous votre personnage Alice ? En quoi vous correspond-il ?

Alice est une jeune femme complètement perdue entre ce que d’après elle, elle devrait désirer (au vu de son âge, de son parcours professionnel, etc.), ce qu’elle pense que les autres désirent pour elle, et ce qu’elle désire vraiment. Ce n’est pas très clair ? Bah dans la tête d’Alice non plus. Et ça a pu complètement me ressembler à des moments charnières de ma vie. Ça me ressemble toujours d’ailleurs. On se met souvent sur les épaules des responsabilités qui ne sont pas les nôtres.

Jennifer Rihouey

21LES INTERVIEWS •

Jennifer Rihouey

Comment avez-vous préparé le rôle ?

Comme on avait un temps de tournage assez restreint, on a répété chaque scène avec les auteurs et les comédiens en amont. Ça nous a permis d’arriver sur le plateau mieux préparés (on a quand même remis en question certaines lignes de dialogue sur place pour embêter le réalisateur et la scénariste). Et de mon côté, j’ai relu le scénario plusieurs fois, pour choper toutes les infos qui s’y trouvaient. Je l’ai stabiloté, étape très importante ! Et puis j’ai créé des souvenirs à Alice. Super méthode de travail pour donner de l’épaisseur à un personnage, qui m’a été enseignée par Robert Castle.

Comment avez-vous su tenir un rythme aussi intense  sachant que vous êtes dans toutes les scènes ?

A vrai dire je trouve que c’est plus facile d’être dans toutes les scènes plutôt que d’avoir des jours de tournage éparpillés. Si mon corps m’entendait il me rappellerait que je suis tombée malade le lendemain du dernier jour de tournage mais bref. Vraiment je trouve que c’est génial d’être tout le temps présente sur le plateau et d’être complètement immergée dans l’histoire. Même si ça veut dire faire des horaires de fous. Le seul danger c’est peut-être de manquer d’un peu de recul.

Qu’est-ce qui vous séduit de manière générale dans une comédie romantique ?

Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris la question. Si c’est, quels sont les ingrédients d’une bonne comédie romantique alors  je dirais, les

personnages et la vraisemblance de l’histoire. Les personnages doivent être touchants sans être mièvres. Et l’histoire même si elle nous propose un conte de fée doit être précise et faire preuve de logique. Pour que ça marche, on doit se dire que ça pourrait nous arriver demain. Et si la question était plutôt  : pourquoi aimez-vous regarder des comédies romantiques  ? Et bien parce que ça pourrait m’arriver demain. Quelle(s) scène(s) à tourner vous ont particulièrement marqué ?

Celle que je redoutais le plus  : la scène où Alice annonce qu’elle est enceinte. Tout simplement parce que je devais être éméchée, voire bien bourrée, et qu’étrangement je n’avais jamais eu ça à jouer. Et qu’en plus c’était une longue séquence, où on était très nombreux, je ne pouvais pas me permettre de faire perdre du temps à l’équipe ou de ne pas donner assez aux autres comédiens. J’étais flippée quoi ! La journée s’est finalement très bien passée, mais je ne sais pas du tout ce que ça rend à l’écran. J’espère avoir relevé le défi. Un petit mot sur la séquence avec Chantal Ladesou ?

Elle est incroyable. Elle est arrivée sans vraiment connaître son texte parce qu’elle a des projets dans tous les sens et un temps limité. Et en quelques minutes, non seulement elle avait appris son rôle mais en plus elle se l’était complètement approprié. Elle a proposé un personnage complètement barge. C’était difficile de ne pas rire pendant les prises. Un très bon souvenir. Qu’avez-vous pensé du tournage à Monaco ?

Royal  ! Y’avait un hammam à l’hôtel  ! Rien à ajouter. Vraiment les conditions de tournage étaient très agréables. On a été super bien accueillis, pris en charge, et on a eu l’autorisation de tourner dans de très beaux endroits. Et pour ma part, j’ai découvert un pays qui ne ressemble à aucun autre. Avec ses qualités et ses défauts. On aurait bien fait tout le tournage là-bas finalement.

22 • LES INTERVIEWS

DANS LE RÔLE DE FRANÇOIS

Quel est votre parcours en tant qu’acteur ?

J’ai fait une licence d’arts du spectacle pendant laquelle je suivais en parallèle une formation au Cours Florent. Puis j’ai continué à m’entraîner au Laboratoire de l’acteur. Et à côté de ça, j’ai mis en scène une pièce et réalisé des courts-métrages. Chemin banal je crois.

Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?

J’ai eu un appel d’Héloïse qui m’a gentiment demandé de lire le scénario, en me demandant ce que j’en pensais. Puis elle m’a dit qu’elle pensait à moi pour le rôle. Comme j’avais du temps libre avant mon prochain film avec Woody Allen, je me suis dit pourquoi pas !

Comment décririez-vous votre personnage François et sa relation avec Alice ?

François est un petit rigolo qui voit la vie d’une façon très simple : il faut profiter tant qu’on peut. Ce qui l’amène à ne penser qu’à court-terme et d’avoir les pieds sur terre.

Selon vous, quel est le rôle d’un bon acteur dans le processus créatif d’un film ?

Qu’est-ce que vous définissez par un bon acteur ? Dans un processus créatif le comédien n’intervient normalement qu’au moment de la production. S’il est fort de proposition dans son jeu, tout en respectant la vision du réalisateur alors je pense qu’il fait du bon travail.

Pierre-Emmanuel Parlato

23LES INTERVIEWS •

Pierre-Emmanuel Parlato

Quelle(s) scène(s) avez-vous préféré tourner ?

Je vais répondre à l’envers : j’ai juste moins aimé les séquences où je fumais… Mes poumons me le font payer.

Un petit mot sur la séquence avec Chantal Ladesou ?

Un amour plein de bienveillance. Il y a très peu de personnes avec une renommée comme la sienne qui acceptent de se prêter en toute confiance au projet de jeunes cinéastes. Et du bonheur pour moi de lui donner la réplique.

Que retenez-vous de votre collaboration avec Paolo Cedolin Petrini et l’équipe du film ?

Juste du fun. J’avais déjà pu tourner avec une partie de l’équipe sur un autre film (Krakovski), c’était

un plaisir de les retrouver. Quand vous tournez avec des gens bons humainement et qui aiment ce qu’ils font ça se ressent, ça se communique. D’autant plus qu’ils sont doués. A quand le prochain projet ?

Qu’avez-vous pensé de l’opportunité de tourner à Monaco ?

Ce que j’adore dans les bonus de ce métier c’est de pouvoir voyager et d’avoir l’opportunité de visiter et de tourner dans des lieux où tu n’aurais jamais envisagé d’aller par toi-même. Alors quand j’ai su que j’allais pouvoir partir à Monaco, je me suis dit « je signe où ?! »

Des projets futurs ?

Oui, une tournée pour un spectacle qui s’appelle Cabaret Ta Mère et une autre avec une Cie allemande. Niveau cinéma en attente de confirmations et je me remets doucement à réaliser.

24 • LES INTERVIEWS

Mathilde RipleyDANS LE RÔLE DE VICTOIRE

Quel est votre parcours ?

Ma mère m’imposa la vie le 20 avril… nan je rigole ! Enfin oui je suis bien née un 20 avril ! Je suis tombée dans la soupe du spectacle dès le plus jeune âge. Comment ? Personne ne sait. Un jour j’ai dit que je voulais être comédienne et créer des histoires, je pense clairement que je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de dire. Imaginez la surprise que j’ai créée, j’ai grandi dans une ferme dans le Berry, personne dans mon entourage n’était dans ce milieu-là. On a fini par me dire « passe ton bac d’abord », j’imagine en priant pour que l’idée me passe. Mais nan, c’est resté et ça reste ma ligne directrice. Du coup, j’ai d’abord commencé à travailler jeune dans un théâtre puis pour différentes structures toujours liées à la scène, d’abord dans l’ombre, ce qui m’a permis de prendre confiance pour mieux quitter ma province natale et m’inscrire dans une école de théâtre parisienne (les cours Eva Saint-Paul) pour apprendre à jouer, diriger, mettre en scène et écrire. Rapidement, j’ai commencé à jouer au théâtre,

puis un peu par hasard je me suis retrouvée sur le film Jackie avec Natalie Portman, pour le rôle de Joan Kennedy. Joan est la belle-sœur préférée de Jackie (c’est l’artiste de la famille et une oreille attentive), elle est mariée à Ted Kennedy. Manque de bol, le film a changé d’angle et je suis beaucoup moins visible au montage. Ensuite s’en sont suivies diverses expériences de tournage : pubs, petits rôles, shootings … et énormément de rencontres qui continuent de me pousser à créer des histoires, à les écrire. Chaque chose en son temps.

25LES INTERVIEWS •

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à ce projet ?

En plus du projet, l’enthousiasme et la bienveillance du réalisateur et de son équipe ! Puis j’ai eu une chance incroyable, ils avaient imaginé le personnage de Victoire comme un personnage un peu plus froid et snob que ce qu’on peut voir à l’écran. Et suite à ma proposition lors du casting, ils l’ont revu et m’ont donné carte blanche ! Comment décririez-vous votre personnage Victoire ? Est-ce qu’il vous ressemble ?

Victoire c’est la mondaine qui porte un masque, qui veut répondre bien comme il faut à tous les codes de la société, le tout en oubliant sa sensibilité par moment, ce qui la rattrape et la rend maladroite mais énormément touchante. Je ne sais pas si on se ressemble vraiment, ce qui est sur c’est que comme tout à chacun je me suis déjà cachée derrière une carte postale. Je pense à des événements officiels et même parfois familiaux. On n’a pas toujours envie de se laisser voir sous son vrai jour surtout si le jour est un peu gris à ce moment-là. C’est une parade. Personne n’est dupe, mais on joue le jeu. En tout cas, je me suis éclatée à composer ce personnage-là. Vraiment !

Quelle(s) scène(s) à tourner vous ont particulièrement marqué ?

La scène du chaton ! J’avais déjà tourné avec des vaches, mais un chaton ça bouge énormément! Bon courage au monteur parce que pour les raccords ça va être coton.

Que retenez-vous de votre collaboration avec le réalisateur Paolo Cedolin Petrini ?

L’envie que ce ne soit que le début d’une très longue et riche collaboration. Paolo est très attentionné et attentif, il sait nous accompagner et nous diriger avec l’élégance qui est la sienne.

Qu’avez-vous pensé du tournage à Monaco ?

C’était ma première fois, magnifique Principauté ! L’équipe s’est pliée en 4 (pour ne pas dire Paolo) pour qu’on puisse visiter malgré les longues journées de tournage. Ma phrase de fin à l’aéroport au retour était « Monaco à bientôt ! » , l’avenir le dira... 

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NOTES

conception / rédaction : Paolo Cedolin Petrini - Héloïse Ridouxcrédits photos : Jeremy Jakubowicz

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