9-26 octobre 2014 Abbaye de Neumünster

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exposition de photographie

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Si loin... si près

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Conception générale de l'exposition

Cela fait un quart de siècle que la chute du mur deBerlin a mis fin a la douloureuse partition de l’Europe par le rideau de fer qui a duré plus de quarante ans.

Un quart de siècle au cours duquel les Européens del’Est, mais aussi de l’Ouest ont tenté d’effacer lesfrontières physiques et économiques, mais aussi etsurtout les frontières culturelles et humaines quinous séparaient.

Un quart de siècle semble un bon moment pouressayer de dresser un bilan de ce processus derapprochement, et un tel projet soulève d’emblée denombreuses questions:

Y-a-t-il toujours deux Europe ou bien n’y en a t-il plusqu’une seule? Cela a-t-il encore sens de parler d’uneEurope de l’Est et si oui quelle en est l’identité spécifique ou les traits distinctifs?

A l’heure où les frontières sont ouvertes, les moyensde communication et les échanges plus nombreuxque jamais, sommes-nous vraiment si proches? Uneunification complète de l’Europe est-elle en marche? Et si c’est le cas, est-elle souhaitable?

La rencontre de l’Ouest avec l’Est après 1989 estsurtout allée dans le sens d’une ‘occidentalisation’de l’Europe de l’Est (et sans que surgisse souvent laquestion de ce que l’Ouest pourrait prendre etapprendre de l’Est). Dès lors se trouve posée laquestion d’une perte de traditions et de l’identitéprofonde des ex- pays communistes.

Tous ces aspects méritent sans doute un débatapprofondi, mais dans le cadre de cette expositionnous avons choisis de restreindre la perspective àquelques axes privilégiés et de nous intéresser à ceque les photographes (de l’Est comme de l’Ouest)ont à nous dire et à nous montrer sur ces sujets:

S’intéresser aux modes de vie, qui en apparence(notamment dans les grandes villes) semblent trèsproches – même s'il faut certainement introduire des nuances selon les pays.

Faire dialoguer les photographes de l’Est et del’Ouest, en juxtaposant leurs œuvres, mais aussipar un projet collaboratif.

S’intéresser a des carrefours, des points de contactprivilégiés entre l’Est et l’Ouest: Berlin, Prague,Vienne, Varsovie, mais aussi Londres ou vivent denombreux ressortissants des pays d’Europe centrale et orientale.

S’intéresser à ce qui dans les cultures et les modesde vie des pays ex-communistes semble se soustra-ire au processus d’occidentalisation et donc sedemander si cela a un sens de parler d’identité oud’identités distinctives des pays de l’Est.

Pour refléter au mieux la complexité de ces différents aspects l'approche choisie est à la fois monographique et thématique – composée de projets individuels, mais qui résonnent égale-ment entre eux et fournissent des touches com-plémentaires à la fois de la situation très diverse des pays de cette région et de ce qu'on pourrait appeler très génériquement une "identité de l'Est".

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:: Les thèmes et les projets présentés

Bazar Olimpia

Certaines parties de l'espace urbain semblent également figéesdans le temps depuis 25 ans. C’est le cas de la tradition, toujours forte dans de nombreux pays de l’Est, des marchés, ou tout sevend (ou se troque) et tout se discute… Le photographe italien Federico Caponi nous fournit une perspective intéressante sur cette tradition avec son projet "Bazar Olimpia" réalisé à Varsovie. Seconcentrant surtout sur les marginaux, il montre une touteautre réalité subsistant juste à côté des boutiques et des centrescommerciaux.

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I. IDENTITÉ(S) DE l'ESTQuels éléments définissent le mieux l'Europe de l'Est et ses habitants?

Les survivances de l'époque communiste (dans l'architecture, dans les modes de vie et les mentalités – projets de Andrej Balco, Evzen Sobek, Tamas Dezso)? Un certain collectivisme? les marchés qui sont un lieu central de socialité? (Federico Caponi) ou encore la religiosité qui reste très forte, notamment dans le monde rural (projets de Syl Geyer, Dana Popa)

Exemples de projets:

Notes for an epilogue

Depuis 2011 Tamas Dezso a travaillé sur ce projet, qui documente la désintégration simultanée des traditions spirituelles et du patrimoine physique en Roumanie. Les évolutions des 20 dernières années commencent à saper les traditions séculaires conservées dans de petits villages, mais également dans les anciens bastions de l'industrialisation forcée de l'ère communiste Pressés par cette modernisation, les habitants de ces endroits semblent déchirés entre deux âges, tout en conservant une philosophie et une humilité héritées de générations passées.

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II. UNE IDENTITÉ PERDUE?Est-ce que les transformations des 25 dernières années ont contribué à une perte d'identité?

Le consumérisme, l'imitation parfois forcée voire caricaturale des modes de vie et des valeurs occidentales pose sans doute la question de l'évolution de l'identité et du danger de la perte des valeurs et de l'identité profonde des sociétés des pays de l'Est. Ce questionnement a inspiré de nombreux photographes (Paweł Piotrowski, Andrej Balco, Evzen Sobek)

Exemples de projets:

Ce projet de Evzen Sobek reflète l'ampleur des changements politiques et économiques qui ont ont traversé la République Tchèque dans les années 90. D'un côté apportant la croissance économique et un meilleur niveau de vie, mais de l'autre une grande pression vers une société de consommation: achat effréné de biens et de divertissements passifs dans de vastes «usines d'attractions" est apparu et englouti une partie importante de la population. Le projet "Home sweet home" met à nu les contradictions et aussi parfois le ridicule d'un tel modèle de consommation devenu largement répandu après des décennies de privations.

III. FRONTIERES DE l'EUROPEOù s'arrête l'Europe, où s'arrête l'Europe de l'Ouest? Qu'en est-il de l'Ukraine, de la Moldavie, du Belarus?

Sans doute la question de frontière n'a pas une seule réponse et la plupart de ces réponses n'ont pas les contours tranchants des frontières entre les Etats. C'est ce qu'illustrent, chacun à leur facon, les projets de Nicole Segers, Dana Popa et Syl Geyer Exemples de projets:

Deformations

Il y a des endroits privilégiés pour observer l’estompement des frontières entre l'Est et l'Ouest et Varsovie est sans doute l’un d’eux. Une ville qui pour l’Est est l’Ouest et pour l’Ouest est l’Est, une ville qui est un carrefour et un point de rencontre, mais aussi une ville qui – selon certains, comme Paweł Piotrowski – est sur le point de perdre son identité. Aspirant à devenir la carte de visite de l'Europe de l'Est, elle risque de devenir selon lui une ville "sans qualités et sans âme".

Home sweet home

Nicole Segers est une photographe néerlandaise fascinée par les pays de l'Est et l'idée des frontières de l'Europe. Elle a fait plusieurs longs voyages en Pologne, pays Baltes, Belarus, Bulgarie, Roumanie, Moldavie etc. qu'elle a documenté avec une compréhension profonde et beaucoup d'ironie.

Borders of Europe

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Evzen Sobek, courtesy of Clampart, New York

Le trajet vers l’Est, Syl Geyer l’a fait en voiture, en train, en bus, en avion et même à pied depuis bientôt 20 ans. Il retourne en Ukraine en aout 2014 pour documenter le changement.Si l’Ukraine de premier abord ne fait pas vraiment rêver, Syl s'attache à en rendre toute la diversité et tenter de faire le portrait de ce qui ne se montre que par reflets: l'âme ukrainienne. Portant à la fois le difficile héritage du communisme et des 20 dernières années, depuis 6 mois les Ukrainiens sont en train d'écrire un tout nouveau chapitre de leur histoire. Syl Geyer y est revenu et les accompagne d'un regard complice.

Ma belle Ukraine

IV. IDENTITÉS CROISÉES-Qu'est-ce qui nous éloigne, qu'est-ce qui nous rapproche entre l'Est et l'Ouest?

Sommes-nous finalement si différents? Est-ce qui ce qui nous rend "Européens" n'est beaucoup plus fort que ce qui nous fait Européens de l'Ouest, de l'Est ou du Sud? Est-ce que 25 ans après la chute du mur et 10 ans après l'entrée dans l'UE de nombreux pays de l'Est on peut encore parler de "deux Europe"? Est-ce que par endroits les différences ne se sont pas atténuées jusqu'à devenir invisibles?

Portrait d'un Europeen

Que peuvent nous dire sur les frontières physiques etnon-physiques les portraits d’Européens? Est-ce qu’il y aurait unportrait type des européens de l’Est ou de l’Ouest voire mêmeun portrait de l’Européen en général? Voici le point de départ duprojet de Przemek Woźny qui s’intéresse avant tout auxhistoires que racontent et pourraient raconter les personnesqu’il photographie. P

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Dans ce projet Henryk Kuś a juxtaposé les portraits de jeunes adultes des Pays-Bas, de Pologne et de Lituanie, pris dans leur environnement naturel. Cette série nous permet de voir comment vivent les jeunes gens dans ces trois pays européens différents? Est-ce que pour ceux qui ont moins de 25 ans la distinction en une „Europe de l'Est” et une „Europe de l'Ouest” a encore un sens?

Visage croisés

Est-ce qu'on n'assiste pas à l'émergence de nouveaux pôles, comme celui d' „Europe Centrale", Europe Balte, etc. Est-ce que la frontière la plus importante n'est pas actuellement celle de l'Union Européenne?Voilà quelques unes des questions que soulèvent dans leurs travaux entre autres Przemek Woźny, Henryk Kuś et Paweł Piotrowski. Exemples de projets:

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Aija Bley

Artistes participant à l’exposition:: ::

Tamas Dezso (1978, Hungary) is a fine art documentary photographer working on long-term projects focusing on the margins of society in Hungary, Romania and in other parts of Eastern Europe. His photographs have been exhibited in several exhibitions in Hungary and abroad, and also published in magazines including Time, National Geographic, New York Times, GEO, Le Monde Magazine, The British Journal of Photography and many others.

Federico Caponi (1968 Italy) He started taking pictures when he was 10 and was trained in black and white and darkroom process by his father, a serigrapher. He has been working as stage photographer for Italian and foreigner theatres, still photographer for TV and film production. Today he mostly does commercial photography for advertising, editorial and magazines, but in parallel continues street photography projects all done with analogue cameras . He lives between Florence and Warsaw.

Paweł Piotrowski (1986, Poland) a freelance photographer and graphic designer. In 2011 graduated from the Faculty of Graphics and Media Art at the Academy of Fine Arts in Wrocław. Member of the Un-Posed collective.

Syl Geyer (1959, Luxembourg / France). Tout a commencé à l’âge de 18 ans avec la prise de photos dans des théâtres pour différents journaux. Le temps d’un Canon A1 et d’une chambre noire chez un copain photographe. Après un trou de quelques années, il a repris au début de l’ère numérique. Son métier de formateur en informatique et ses nombreux voyages en Ukraine lui ont redonné l’envie de photographier. Il n’expose pas et surtout n’aime pas les concours trop photoshopés. Les évènements en Ukraine l’ont convaincu de publier ses photographies, bien différen-tes de celles que nous livrent les mędias. Il se consacre surtout au reportage et publie ensuite ses photographies dans des livres.

City game

Le processus d'unification est sans doute plus rapide et plus visible dans le tissu urbain et particulièrement dans les grandes villes. Les projets de Mieszko Stanisławski, Paweł Repetowski et Paweł Piotrowski montrent différentes facettes des villes est- et ouest- européennes et invitent le spectateur à deviner de quel coté de l’ex rideau de fer ont-elles été prises. En apparence les différences semblent s’estomper, mais peut être en apparence seulement.P

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Andrej Balco (1973, Slovakia) is a renowned Slovak documentarian whose work undoubtedly carries also fine art qualities. He received his Master’s degree in photography from the Institute of Creative Photography in Opava, (Czech Republic) and currently works as a freelance photographer. The main theme are for Balco the people and their interaction with the environment they live in. He is interested in searching for individual stories that may be perceived as archetypes of general phenomena. He won a PhotoDocument.sk grant and is a fellow of the IPRN Changing Faces international programme.

Henryk Kuś - Né. En 1952, membre de l'Association polonaise d'artistes photographes. Etudes de philoso-phie a la Faculté de philosophie de l'Université de Lublin suivies d'un doctorat en philosophie de l'art. Il obtient ensuite une bourse du Ministère de la (2002). En dehors de ses projets photographiques, souvent assez concep-tuels il est aussi historien et théoricien de la photographie et de la communication visuelle et publie de nom-breux texts en tant que critique d'art contemporain.

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Nicole Segers est une photographe néerlandaise fascinée par les pays de l'Est et l'idée des frontières de l'Europe. Elle a fait plusieurs longs voyages en Pologne, pays Baltes, Belarus, Bulgarie, Roumanie, Moldavie etc. qu'elle a documenté avec une compréhension profonde et beaucoup d'ironie.

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L’Abbaye de Neumunster est le plus grand centre culturel au Luxembourg. Ouvert en 2005, il a depuis accueilli des centaines d'expositions, de concerts, de projections et conférences. Il a été l'un des principaux sites dans le cadre des manifestations de “Luxembourg, capitale européenne de la Culture 2007“ Y ont joue des artistes de renommée mondiale telsque Air, Nigel Kennedy, Angela Gheorghiu, Sigur Ros, Amy MacDonald, Joss Stone, Katie Melua, Barbara Hendricks, Madredeus ou Youssou N'Dour. Dans ses murs ont exposé des artistes tels que Lucien Wercollier, Jurgen Schadeberg, Maxim Kantor, Eduardo Gageiro, James Nachtwey, Samuel Bollendorf, Gerald Bloncourt, Bruce Clarke et Zorikto Dorzhiev.

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L’Abbaye de Neumunster est le plus grand centre culturel au Luxembourg. Ouvert en 2005, il a depuis accueilli des centaines d'expositions, de concerts, de projections et conférences. Il a été l'un des principaux sites dans le cadre des manifestations de “Luxembourg, capitale européenne de la Culture 2007“ Y ont joue des artistes de renommée mondiale telsque Air, Nigel Kennedy, Angela Gheorghiu, Sigur Ros, Amy MacDonald, Joss Stone, Katie Melua, Barbara Hendricks, Madredeus ou Youssou N'Dour. Dans ses murs ont exposé des artistes tels que Lucien Wercollier, Jurgen Schadeberg, Maxim Kantor, Eduardo Gageiro, James Nachtwey, Samuel Bollendorf, Gerald Bloncourt et Zorikto Dorzhiev.

Centre Culturel de Rencontre «Abbaye de Neumünster» (partenaire)

Jagna Olejnikowska (commissaire de l’exposition)

Photographe, membre de l’Association polonaise des Artistes Photographes (ZPAF), responsable d’expositions dans deux galeries de Varsovie: Galeria Jabłkowskich et Stara Galeria ZPAF, vice-présidente de la section de Varsovie de ZPAF en charge des expositions.Parmi ses principaux projets en tant que commissaire, on peut citer: «Poétique de l'endroit, Varsovie – Londres», «Zbigniew Tomaszczuk – couches de mémoire», «Georgia Krawiec, Exodus», «American Metaphores - Contemporary American Pinhole Photography», «Katarzyna Majak – nibyniewielka», «Magda Huckel – Autoportraits emotionnels», «En marge de la société» (Abbaye de Neumünster, 2011), «Back to the roots» (Abbaye de Neumünster, 2012) et «Photo-Object» (Warsaw Photo Days, 2013)www.olejnikowska.com

Paweł Repetowski - Photographer based in Cracow, Poland. Enthusiast of analogue photography and broadly-defined documentary photography for years. Founder of KGF Collective and co-founder of the FotoIn-dex Magazine (www.fotoindex.org).

Evzen Sobek - (1967, Czech Republic) Graduated from the Institute of Creative Photography of the Silesian University in Opava. He works as a freelance photographer and as a photography teacher (Institute of Creative Photography, Opava; Fotoškola Brno; Philosophical Faculty, Masaryk University, Brno; South Moravia Photo-workshops). The focal point of his work is documentary photography. He received many awards in Czech Republic and abroad: LensCulture Award, France; Talentinum, Czech republic; M.I.L.K. competition, MiO Photo Award, U.S.A; Grand Prix Winner, Japan

Dana Popa - Born in Romania, she is currently based in the UK. She completed the MA Documentary Photography and Photojournalism at London College of Communication. Her interests lie within contemporary social issues, with a particular emphasis on human rights. She has been working mostly in Eastern Europe and the UK.

Nicole Segers (Netherlands, 1960) is documentary photographer. Her work consists mainly of long-term projects, published and exhibited in the Netherlands and abroad. She focuses on contemporary subjects, of which she investigates the deeper meaning. Since 2001 Nicole Segers is fascinated by the Eastern countries and the idea of borders of Europe. She made several longer journeys in Poland, Belorussia, Bulgaria, Romania, Moldova which she documents with understanding and irony.