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VILLE DE GIVORS (69) REHABILITATION INDUSTRIELLE DE LA DECHARGE DE L'ILE DE BANS Etude de faisabilité géotechnique R.30200 RHA 4S 89 LYON, novembre 1989 par F. SABATIER et D. DARMANDRAIL BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Service géologique régional Rhône-Alpes 29. boulevard du 11-Novembre 1918 - B.P. 6083 - 69604 VILLEURBANNE CEDEX Tél.: 78.89.72.02

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VILLE DE GIVORS (69)

REHABILITATION INDUSTRIELLE DE LA DECHARGE

DE L'ILE DE BANS

Etude de faisabilité géotechnique

R.30200 RHA 4S 89 LYON, novembre 1989

par F. SABATIER

et D. DARMANDRAIL

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Service géologique régional Rhône-Alpes 29. boulevard du 11-Novembre 1918 - B.P. 6083 - 69604 VILLEURBANNE CEDEX

Tél.: 78.89.72.02

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VILLE DE GIVORS (69)

REHABILITATION INDUSTRIELLE DE LA DECHARGE DE L'ILE DE BANS

Etude de faisabilité géotechnique

R.30200 RHA 4S 89

R E S U M E

A la demande de la Mairie de Givors, le Service géologique régional Rhône-Alpes du BRGM a procédé à l'examen des différentes mesures constructives susceptibles d'être mises en oeuvre dans le cadre de la réhabilitation industrielle de la décharge d'ordures ménagères de l'île de Bans.

Les investigations in situ (fouilles à la pelle mécanique et prélèvements gazeux) ont permis de constater la forte hétérogénéité des matériaux de remblai et de déterminer l'extension des zones de fermentation active.

Sur la base de ces renseignements, les principes essentiels d'aménagement ont pu être définis. Ils consistent en :

- une réduction d'épaisseur des remblais les plus épais, par épandage des matériaux et/ou constitution de buttes paysagères ;

- un compactage dynamique au droit de l'ensemble des zones d'implantation prévisionnelles des futurs équipements, de façon à homogénéiser et stabiliser le terrain d'assise et afin de faciliter la réalisation ultérieure de colonnes ballastées pour la reprise des descentes de charges ponctuelles ;

- la réalisation d'une couche de recouvrement en matériaux nobles, de 0,50 m d'épaisseur minimum ;

- la mise en place d'un réseau de tranchées drainantes et de torchères, destiné à assurer la récupération et l'élimination des bio-gaz.

INGENIEUR RESPONSABLE DE L'ETUDE F. SABATIER INGENIEUR AYANT PARTICIPE A L'ETUDE D. DARMENDRAIL DESSIN J.F. RIEUX SECRETARIAT S. BELLON

Ce rapport contient : 13 pages de texte, 2 figures et 3 annexes.

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T A B L E D E S M A T I E R E S

1 - GENERALITES 1

2 - DESCRIPTIF SOMMAIRE DE LA DECHARGE 1

2.1 - Géologie du site 1

2.2 - Composition et extension des remblais 2

3 - ETUDE DES DEGAGEMENTS GAZEUX 2

3.1 - Prélèvements et méthode d'analyse 3

3.2 - Résultats expérimentaux obtenus 3

3.3 - Commentaires 5

4 - SOLUTIONS POUR LA REHABILITATION DU SITE 6

4.1 - Epandage des déchets 6

4.2 - Aménagements paysagers 8

4.3 - Compactage dynamique des secteurs A et B 9

4.4 - Elimination du bio-gaz 10

5 - ELEMENTS FINANCIERS 10

6 - PROGRAMME D'INTERVENTION 11

7 - CONCLUSIONS 12

Figures

Fig. 1 - Schéma théorique de la vie d'une décharge Fig. 2 - Coupe type d'un remblai paysager

Annexes

Annexe I - Plan de situation générale du site Annexe II - Vue en plan du périmètre d'étude Annexe III - Teneur en C02 de l'atmosphère de la décharge

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1 - GENERALITES

Afin de favoriser l'implantation de nouvelles entreprises sur son territoire, la Ville de Givors envisage la création d'une zone industrielle à proximité de l'île de Bans, sur un terrain faisant actuellement office de décharge publique.

On trouvera en annexe I le plan de situation générale du site.

La réhabilitation de cette zone pose un certain nombre de problèmes, liés notamment à :

- la grande compressibilité des matériaux mis en dépôt ; - leur hétérogénéité importante ; - leur potentiel de dégradation plus ou moins élevé.

En effet, la combustion des matières organiques contenues s'accompagne d'un dégagement gazeux, composé pour l'essentiel de C02 et de CHA (méthane) et donc hautement inflammable. Cette réaction génère de plus un tassement lent de la décharge.

Afin de s'assurer de la viabilité économique du projet, les Services Techniques de la Ville de Givors ont demandé au BRGM d'examiner les différentes contrain­tes d'aménagement, ainsi que leur incidence financière.

Le présent rapport rend compte des résultats de cette analyse.

2 - DESCRIPTIF SOMMAIRE DE LA DECHARGE

La décharge de l'île de Bans, dont une représentation en plan figure en annexe II, couvre une superficie d'environ 17 ha.

2.1 - Géologie du site

Après consultation de la banque des données du sous-sol du BRGM, il apparaît que le sous-sol du site est constitué par des alluvions sablo-graveleuses d'une puissance moyenne de l'ordre de 25/30 mètres, reposant sur des formations marneuses du Pliocène.

Dans leur ensemble, ces alluvions présentent de bonnes caractéristiques mécaniques, mais il est possible de rencontrer des niveaux à polarité sableuse très affirmée, de faible compacité.

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Il convient par ailleurs de signaler l'existence au droit de l'ancienne lône de Bans, de formations alluvionnaires superficielles fines, très compressibles (limon et vase).

Lors d'une précédente campagne d'investigation réalisée sur le site en 1984 (cf rapport du cabinet d'études Marc Merlin, pièce B25, du 15/11/84), le niveau de nappe relevé en fin de sondage se situait à la base des remblais, soit aux environs de la cote 151 m.

2.2 - Composition et extension des remblais

De façon très schématique, les différentes phases d'exploitation de la décharge peuvent être modélisées comme suit :

•De ? à ?, exploitation de graves.

• De 1960 à 1975, remblaiement généralisé sur 4 mètres d'épaisseur en moyenne, excepté au droit de l'ancienne lône, où des surépaisseurs de l'ordre de 2/3 mètres peuvent être rencontrées.

La mise en place des déchets s'effectue sans précautions particulières, si ce n'est la réalisation, en fin d'exploitation, d'une couche de recouvrement avec des matériaux "sains", de l'ordre de 1 m d'épaisseur.

• De 1975 à 1984 : Le dépôt de matériaux se limite à deux secteurs précis, (repérés par les lettres A et B sur le plan de l'annexe II) où une surépaisseur de remblais de l'ordre de 3/4 mètres est mise en place.

• Depuis 1984, l'activité de la décharge, considérablement ralentie, se résume à quelques dépôts en zone A (apport de particuliers, résidus du marché, . . . ) .

Une campagne de reconnaissance par fouilles à la pelle mécanique a permis de visualiser la composition des remblais et de constater leur forte hétérogénéi­té : matériaux de démolition et ordures ménagères ont été rencontrés en proportion variée selon les différents points d'investigation.

3 - ETUDE DES DEGAGEMENTS GAZEUX

Afin d'apprécier l'activité organique de la décharge et par-là même son poten­tiel d'évolution, une analyse des dégagements gazeux a été effectuée au droit de l'ensemble du site.

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3.1 - Prélèvements et méthode d'analyse

Les prélèvements ont été réalisés au moyen de cannes d'échantillonnage qui ont été implantées dans le sol sur une profondeur de l'ordre de 60 cm.

Sur l'ensemble des points de prélèvement, un dosage "in situ" de la teneur en C02 de l'atmosphère du sol a été effectué par colorimétrie (appréciation semi-quantitative). La sensibilité du colorimètre Dràger utilisé est de l'ordre de 1 %.

Par ailleurs, et après confrontation des premiers résultats de terrain, deux échantillons de gaz pour analyses plus complètes en laboratoire ont été prélevés sur deux des points de mesure, montrant des valeurs importantes en C02 : les n° 3 et 4 (cf annexe III).

3.2 - Résultats expérimentaux obtenus

Au vu des résultats des analyses in situ de C02 (annexe III et tableau 1), deux secteurs géographiques peuvent être distingués : la partie ouest de la zone d'étude où tous les dosages sont de l'ordre de 1 à 2 % (hormis le point 31 à 7 %) et la partie est où des teneurs de C02 de 20 % et plus sont mises en évidence.

En fait, dans cette dernière zone, il convient de distinguer trois secteurs :

- la zone à plus forte concentration (caractérisée par des teneurs de C02

allant de 4 % à plus de 20 %) est située dans l'alvéole la plus à l'ouest. Elle est comprise au droit des points de mesure n° 1, 2, 3, 4 et 27 ;

- l'alvéole la plus à l'est présente deux points d'échantillonnage avec des teneurs plus importantes que la moyenne : points n° 8 (9 %) et n° 9 (16 %) ;

- la zone centrale ne présente que des teneurs faibles en gaz carbonique (moyenne : 4 % ) .

Les analyses complètes réalisées sur deux des échantillons prélevés sur le site de l'île de Bans permettent de mieux cerner la composition de l'atmosphère de la décharge (tableau 2).

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_ 4 -

Tableau 1

Date : 17 octobre 1989 - Conditions climatiques : beau temps

N° station

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Heure prélèv*

10 H 30 10 H 40 10 H 46 10 H 50 10 H 57 11 H 05 11 H 16 11 H 21 11 H 30 11 H 38 11 H 46 11 H 53 12 H 00 12 H 05 13 H 10 13 H 14 13 H 19 13 H 25 13 H 40 13 H 43 13 H 47 13 H 56 14 H 02

% C02

15 18 19 >20 1 7 1 9 16 5 1 2,5 7 0,4 1 1 4 2,5 2 2 1 2 9

N" station

24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45

Heure prélèv*

14 H 08 14 H 11 14 H 1 14 H24 14 H28 14 H 32 14 H 41 14 H 46 14 H 51 14 H 54 14 H 58 15 H 03 15 H 10 15 H 15 15 H 23 15 H 29 15 H 35 15 H 40 16 H 16 16 H 20 16 H 24 16 H 30

% C02

1 0,5 0,5

>20 0,4 2

1,5

0,4

1,5

0,6

Tableau 2

Teneurs en gaz (%)

C02 Argon

o2 He3 H2 H2S CHA C2Hfc C3Ha isoC^Hio N-CAH10

CAHI 2

CÔHIS

N2

Bilan

Point n° 3

12 0,72 9,4 <0,006 <0,003 <0,0007 18 0,035 0,0005 0,001 0,001 <0,0001 <0,0001 56

96

Point n° 4

20 0,63 2,9 <0,006 <0,003 <0,0007 27 0,011 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 46

96

Les quelques % manquants sont dus à la vapeur d'eau présente (mais non dosée) et à quelques autres gaz difficiles à doser (CO; S02, interférences fréquentes).

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3.3 - Commentaires

Sous réserve d'exhaustivité des déterminations analytiques et de représentati­vité des échantillons prélevés par nos soins, il convient de préciser que :

• Compte tenu de la présence d'une couche de recouvrement, les valeurs mesurées en partie ouest de la décharge caractérisent en fait le flux gazeux transitant vers la surface. L'intensité de ce flux est donc fonction d'une part de l'activité organique régnant en profondeur, d'autre part de la perméabilité plus ou moins élevée des formations superficielles.

Les déblais de construction mis en place étant relativement grossiers (c'est-à-dire perméables), les faibles concentrations relevées tendraient à indiquer que le pourcentage de matières organiques en fermentation dans ce secteur est peu important.

En l'état actuel, l'évolution naturelle des matériaux ne devrait donc avoir aucune répercussion significative en surface (faible teneur en méthane des dégagements gazeux, faible amplitude des tassements lents).

Toutefois, la réalisation d'une plate-forme remblayée risque d'accroître l'étanchéité superficielle et d'entraîner ainsi l'apparition de poches de concentration du bio-gaz. Afin d'éviter la formation de telles poches, susceptibles de se libérer brutalement, la mise en place d'un dispositif simple de récupération et d'élimination est souhaitable (cf § 4.4).

• En zone est, de par les teneurs en méthane (CHA), dosées sur les points n° 3 et 4 supérieures à 15 %, les risques d'inflammabilité dans l'air (ou limites d'explosion) existent toujours. Néanmoins, il faudrait une température de 573°C ou des conditions particulières pour obtenir une inflammation spontanée.

Toutefois, la composition des gaz analysés semble indiquer que la décharge, ou plutôt les casiers montrant les plus fortes teneurs en C02, sont dans une phase d'installation de fermentation (phase 1 aérobie, ou phase 2 anaérobie) si on se réfère au schéma théorique de vie d'une décharge (fig. 1).

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Vo/%

Figure 1

-S

I O Ci

I

100

80

60 •

kO -

20 - ^

Phase Phase phase aérobie onaérobie onaérobie

fermentation méthanisation acide \ instoble

Phase anoérobie

méthanisation stable

2 semaines 2 mois 2 ans

CH*t

10 ans Temps

L'évolution naturelle de ces secteurs devrait donc suivre ce schéma théorique, c'est-à-dire tendance à l'augmentation des teneurs en méthane et gaz carbonique et disparition des autres gaz. Une évaluation du taux de matières organiques (M.O.) permettrait de déterminer la durée de vie de la décharge (de l'ordre de 24 ans pour produire 80 % du méthane potentiel décharge d'ordures ménagères classique).

d'une

En résumé, les déchets se trouvent en phase d'évolution active et il s'agit donc de maîtriser, outre les problèmes de portance (liés à l'hétérogénéité mais aussi au potentiel de dégradation naturelle des matériaux), les dégage­ments gazeux. En tout état de cause, et dans l'éventualité d'une réhabilita­tion du site, il convient de stopper tout apport de déchets dans cette zone.

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A - SOLUTIONS POUR LA REHABILITATION DU SITE

Le traitement mis en oeuvre doit permettre de répondre à deux objectifs essentiels, à savoir :

- assurer une assise homogène et stable pour les différentes structures et équipements destinés à être implantés sur le site ;

- gérer les transferts de gaz, c'est-à-dire faciliter leur évacuation et élimination, et ce tant en phase travaux qu'en phase finale.

Pour ce faire, diverses actions peuvent être envisagées.

4.1 - Epandage des déchets

Si l'on considère la configuration d'ensemble du site ainsi que le niveau de plate-forme finale souhaitée (» 157 m), on s'aperçoit que les deux "casiers" est constituent des zones de remblai excédentaire.

Le prélèvement d'une partie des déchets stockés en ces endroits pour combler les zones les plus basses de la décharge, pourrait donc s'avérer judicieux. Cela permettrait en effet de :

- réduire la hauteur de matériaux en fermentation au droit de ces secteurs, et donc de faciliter leur traitement ultérieur ;

- limiter le volume de matériaux "nobles" d'apport.

Cette opération serait d'autant plus bénéfique que la reprise, le transfert et 1'epandage des matériaux, conduiraient à réduire leur teneur actuelle en méthane. Toutefois, afin de ne pas provoquer une extension artificielle des sites sensibles, la mise en place des déchets devrait alors être effectuée avec certaines précautions.

Deux modes opératoires sont proposés à cet effet :

- soit un remblaiement par couches de faible épaisseur (= 0,30 m) compactées au rouleau à pieds dameurs, avec réalisation de couches intermédiaires d'égales épaisseurs en matériaux sains peu compressibles (alluvions sablo-graveleuses du Rhône) ;

- soit une mise en dépôt sans attention particulière, suivie d'un compactage dynamique.

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- 8 -

Dans chacun des cas, il s'agit de limiter autant que faire se peut, l'amplitude des tassements susceptibles de se produire après mise en service de la plate­forme.

La mise en oeuvre de la première solution risque de s'avérer fort délicate dans la pratique ; en effet, la réalisation de couches de faible épaisseur implique un tri préalable des matériaux et l'élimination des déchets les plus volumineux.

Par ailleurs, compte tenu de la succession couche de déchets/couche de matériaux sains, pour un même niveau de plate-forme, le volume de déchets sera largement inférieur à celui mis en place dans le cas d'un traitement par compactage dynamique.

Pour la même raison, la quantité de matériaux d'apport nécessaire est par contre relativement élevée, ce qui diminue quelque peu l'intérêt économique de l'opération.

Enfin, et ce n'est pas le moins important, ce type de compactage n'a pratiquement aucune incidence sur les matériaux sous-jacents. Ainsi, dans tout le secteur ouest de la décharge, où le sol en place est d'ores et déjà recouvert par environ 3/4 mètres de remblais hétérogènes, cette opération, qui se résumerait alors à la mise en place d'une couche traitée de l'ordre de 1 m d'épaisseur, ne résoudrait en aucune façon le problème de portance des structures assises plus en profondeur (réseaux, fondations semi-superficielles.

Le compactage dynamique, quant à lui, permet une densification en profondeur du remblai. Il entraîne une réduction significative de l'indice des vides (tassement de l'ordre de 10 à 20 % de la hauteur du remblai) et limite de ce fait considérablement la vitesse et l'amplitude des tassements naturels.

Cette technique consiste à pilonner la zone à aménager au moyen de masses en acier lâchées en chute libre sur la surface du sol.

Un premier compactage est effectué selon un maillage orthogonal, afin de densi-fier le terrain en profondeur, par refoulement latéral et vertical ; ensuite la 2one est traitée en continu, afin d'obtenir un serrage général. Une fois ces opérations réalisées, une couche de répartition en matériaux sains est mise en place, de façon classique.

A titre indicatif, pour une épaisseur de remblais de l'ordre de 4/5 mètres, une masse de 15 tonnes tombant d'une hauteur de 20 mètres peut être utilisée, avec un maillage préliminaire de 5 m x 5 m. Les efforts admissibles sur dallage sont alors de l'ordre de 1 à 2 t/m2.

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Pour la reprise de descentes de charges ponctuelles élevées, le serrage général des terrains en profondeur permet d'envisager la réalisation de colonnes ballastées (colonne sablo-graveleuse fortement compactée et frettée latéralement par la réaction rémanente du terrain après application d'une force centrifuge).

Ce dernier procédé est relativement intéressant puisque sensiblement équivalent, d'un point de vue coût, à la réalisation de fondations profondes classiques par pieux, et puisque permettant également d'éviter tout problème de corrosion du béton (les fondations reposant alors sur ces points d'appui dans une tranche de terrain sain).

Remarque. Le chemin de halage, en bordure du Rhône, se situe à une cote moyenne d'environ 154,5 m. La réalisation de la plate-forme finale à 157/157,50 m va donc entraîner l'apparition d'un talus de 3 mètres de hauteur au nord de la décharge. Afin d'assurer la pérennité de ce talus, notamment en période de crue du Rhône, la mise en place d'un masque en enrochements est préconisée.

4.2 - Aménagements paysagers

Toujours dans le but de diminuer les excédents de matériaux au droit des zones A et B, la réalisation de remblais paysagers, constitués de déchets riches en matières organiques pourrait être entreprise. En effet, certains végétaux sont capables de s'adapter à cet environnement et d'y puiser les éléments nutritifs nécessaires à leur survie. Seul un recouvrement par terre végétale est alors nécessaire (cf fig. ci-dessous).

De par l'hétérogénéité des déchets, le comportement mécanique et la stabilité de tels remblais sont difficilement appréciables. Toutefois, pour de faibles hauteurs (< 2 m ) , la réalisation d'un compactage soigné, avec mise en place de couches nobles intermédiaires, ne s'avère pas indispensable, dans la mesure où les dispositions constructives ci-dessous sont respectées.

• H maxi : 2,00 m • Pente de parement : 2V/3H • Largeur en crête mini : 1,00 m.

Dans le cas de remblais plus élevés (de l'ordre de 3-4 m), le compactage des déchets ainsi que la mise en place d'éperons bloquants constitués de matériaux frottants (alluvions sablo-graveleuses), sont par contre préconisés, conformé­ment au schéma descriptif ci-après :

- hauteur des massifs bloquants : 0,5 x H remblai ; - profondeur des massifs bloquants : H remblai ; - largeur des massifs bloquants : * 1 m ; - espacement longitudinal de bord à bord : 2 m.

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- 10 - figure z

Terre véqétole (ép.mini o.ZOm)

Corps de rembloi (matériaux issus de la décharge)

Eperons bloquants

Ces dispositions permettront d'assurer la stabilité d'ensemble des remblais. La végétalisation rapide de ces derniers contribuera quant à elle à limiter les risques d'apparition de glissements de peau superficiels.

4.3 - Compactage dynamique des secteurs A et B

Compte tenu de l'épaisseur prévisionnelle des déchets au droit des secteurs A et B, il est probable que l'ensemble de ces opérations ne suffira pas à réduire ces remblais à une hauteur telle qu'un compactage superficiel, associé à la mise en place d'une couche de recouvrement, rende possible leur réhabilitation.

Afin, d'une part, d'obtenir un terrain d'assise homogène, d'autre part de limiter l'incidence, en terme de tassement, de la dégradation naturelle des matériaux, un traitement par compactage dynamique apparaît indispensable.

Après compactage dynamique, la mise en place de la couche de recouvrement permettra de limiter les transferts de gaz sur toute la surface et de favoriser ces derniers vers le dispositif de récupération et de traitement.

4.4 - Elimination du bio-gaz

Les travaux de terrassement et de compactage projetés entraîneront inéluctable­ment une modification des conditions d'oxygénation des déchets, et par là même de l'activité organique de la décharge.

Afin d'apprécier le nouvel "équilibre" ainsi engendré, la réalisation d'une campagne d'analyse des dégagements gazeux en phase indispensable (débit, nature et concentration).

ultime de travaux s'avère

Si les résultats obtenus faisaient apparaître une production de bio-gaz importante, la réalisation d'un système de traitement devrait être entreprise.

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- 11 -

Afin d'éviter la mise en place d'un dispositif lourd (géomembrane d'étanchéité, surpresseur de soutirage, ... ) dont le coût d'installation, de fonctionnement (énergie) et d'entretien risquerait d'être prohibitif, le principe d'une élimination par torchère pourrait être retenu.

Il s'agit de réaliser, selon les débits de gaz enregistrés en différents points de la décharge, un réseau de "tranchées drainantes" constituant des zones de concentration et de circulation privilégiées.

En un ou plusieurs points de ce réseau, un puits de récupération équipé d'une torchère en tête, permet ensuite de brûler les gaz.

Les tranchées drainantes sont constituées d'un tube crépine (diamètre usuel 90-110 mm) placé au sein d'une couche de matériaux très perméables (graviers), eux-mêmes protégés par un géotextile anticontaminant, de façon à éviter tout colmatage.

Par ailleurs, afin de favoriser l'écoulement des eaux d'infiltration (la tranchée étant située au-dessus du niveau moyen de nappe) une pente régulière est aménagée. Les eaux sont ainsi conduites vers un point bas, puis évacuées.

Comme indiqué au chapitre 5, ce dispositif est relativement peu coûteux. Toutefois, la combustion des gaz entraînant des odeurs nauséabondes, l'implantation de la ou des torchères devra être effectuée en des lieux choisis, compatibles avec l'aménagement d'ensemble du site.

5 - ELEMENTS FINANCIERS

Les tarifs indiqués ci-après ne constituent qu'une première estimation sommaire, établie après consultation d'entreprises spécialisées. Ils peuvent néanmoins servir de base de réflexion pour optimiser la rentabilité du projet.

Mouvement des terres :

- prélèvement des déchets, - mise à niveau de la décharge m3 20 F

Amélioration des sols de fondation :

- compactage dynamique m2 5° F

- réalisation de colonnes ballastées u 2.000 F + apport de graves

Couche de recouvrement :

- fourniture des matériaux, mise en oeuvre et compactage m3 65 F

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Dispositif de récupération et d'élimination des bio-gaz :

- torchère (brûleur) u 3.500 F - tranchées drainantes (réalisation de fouilles en tranchées de 2/3 m de profondeur, fourniture et pose d'un drain en matière plastique (0 100 mm) et d'un géotextile anticonta-minant, remblaiement à partir d'emprunts graveleux drainants ... ml 350 F

Analyses qualitatives et quantitatives du bio-gaz :

- forage avant-trou - prélèvement en profondeur en 4 points du site et conditionnement - analyses en laboratoire - interprétation des résultats Forfait .. 20.000 F

6 - PROGRAMME D'INTERVENTION

Sur la base des éléments précédemment exposés, le programme d'intervention ci-dessous est proposé :

- prélèvement des déchets en zones A et B ;

- épandage d'une partie de ces matériaux pour mise à niveau de la décharge ;

- mise en dépôt de la seconde partie, en vue de son utilisation ultérieure (aménagements paysagers) ;

- compactage dynamique : . au droit de A-B, . de toutes les zones ayant fait l'objet d'un remblaiement en phase 2, . des différents secteurs susceptibles d'accueillir les futurs équipements du site industriel (afin notamment de fournir une assise homogène à l'ensemble des structures linéaires : voies de chemin de fer, VRD, . . . ) ,

- mise en place au droit de l'ensemble du site d'une couche de recouvrement minimale de 0,50 m avec un sol graveleux bien gradué passant à 0,08 mm < 10 %, coefficient d'uniformité Cu > 4) et correctement compacté (rouleau vibrant) ;

- au cours des travaux, contrôle de compacité de la plate-forme (essais de plaque) ;

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- 13 -

- contrôle de l'activité organique résiduelle (débit de gaz, teneur en méthane), notamment au droit des points A et B) ;

- selon les résultats obtenus, prise de décision sur la nécessité du dispositif de tranchées drainantes et torchères, et dimensionnement ;

- réalisation des aménagements paysagers.

Une fois l'ensemble de ces opérations effectué, les différentes structures légères pourront être fondées directement au sein du sol remblayé, avec un taux de travail que la réalisation des essais de plaque permettra de préciser.

En revanche, les ouvrages lourds nécessiteront l'exécution de fondations spéciales pouvant consister :

- soit en la réalisation de colonnes ballastées au droit des différentes descentes de charge ponctuelles ;

- soit en un report des efforts plus en profondeur dans les couches compactes du sol en place, au moyen de fondation profondes type pieu foré fût béton, le dimensionnement des pieux impliquant alors : la réalisation préalable d'une campagne de reconnaissance du sous-sol de la décharge et l'appréciation des risques de corrosion du béton.

7 - CONCLUSIONS

Cette étude, effectuée par le Service géologique régional Rhône-Alpes du BRGM à la demande de la Mairie de Givors, a permis de définir les différents principes d'aménagement susceptible d'être appliqués dans le cadre du projet de réhabili­tation de la décharge de l'île de Bans.

A l'issue de cette analyse, un programme de réhabilitation type a été proposé. Toutefois, afin de permettre une éventuelle optimisation économique du projet (phasage des travaux, traitement d'un secteur plus réduit, . . . ) , les différents coûts unitaires d'intervention ont également été précisés.

Nous restons à la disposition du maître d'ouvrage pour fournir toute précision complémentaire au sujet de ce rapport.

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A n n e x e I

PLAN DE SITUATION GENERALE DU SITE

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Annexe 1

CARTE DE SITUATIONECHELLE 1/50 000

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A n n e x e II

VUE EN PLAN DU PERIMETRE D'ETUDE

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A n n e x e III

SYNTHESE CARTOGRAPHIQUE DES RESULTATS DE L'ANALYSE DES DEGAGEMENTS DE C02

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TENEURS EN C02. ILE DE BANS. GIVORS

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