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D a v y C O s s o m
ilMPfeKMM»IJLT IJK ëEN ViUEp a u ib i^ f
If à u s t im é G M o n s
AS C M M A i R Ë
oQwnt-pAOflM......................................................................................................................... 7
La permaculture de 1978 à aujourd’hui ................. 8
^ ’hitàùAbdblap&maciittuAA........................................................................................... 9Les pionniers ................................................................ 9Origine du mot ................................................................ 9Origine du concept ............................................................... îo
Qw’età-cetp&lu/ieMicuMltiiAe'?...................................................................................... nL’éthigue ............................................................... nLes principes fondamentaux 12La productivité ............................................................... 14
L’observation du vivant 16
flatâ,ruriM>meUleu>opM)£eMm>o ............................................................................... 17Une observation respectueuse 17Pour conmprendre ['environnement 17Le soi, ia mère de La Terre 19
uUJL ,miMleMMineafilahé ...................................................................................... 20Un peu d’histoire .............................................................. 20La ville, notre écosystème 21
Le design de mon jardin de ville 27
Qw’età-cequ/mdwgM?................................................................................................... 28Définition .............................................................. 28Les principes de conception en permaculture 29La méthode OBREDIM 34La méthode de zonage 40
i€mcxu<ù/omjMdineri3lD gAûx&mjMdiri-flMêt.................................................. 44L’agroforesterie .............................................................. 44La polyculture .............................................................. 45La culture étagée .............................................................. 46L’intégration d’animaux 51
Implantation de mon jardin de ville ............... 52
î lMafiUiehbd’uuécaitfitèrwfjMdùiJ équilütié................................................. 53Le sol 53Le végétal 53L’eau 53
egénéWvnMmli,............................................................................................................. 54Qu’est-ce qu’un sol ? 54
.................................................................................................................... 57Les sols à tendance sableuse 57Les sols à tendance limoneuse 58Les sols à tendance argileuse 60Comment déterminer la texture de mon sol ? 61
y&nwlLèteahjganùitUA...................................................................................................... 64Qu’est-ce que la matière organique ? 64La matière organisque azotée (verte) 65La matière organique carbonée (brune) 67
y&uiAdiiMl....................................................................................................................... 69Préserver notre sol 69L’introduction de l’agriculture chimique... 69
»... et ses conséquences 71
y&cxumiïtuAebdAMl...................................................................................................... 73L’importance du paillage 73BRF (Boir raméal fragmenté) 74Les feuilles mortes 75La paille 75Le foin 75Les engrais verts 76Les couvre-sols comestibles 76Les plantes sauvages 77
'ÿékehl’emi .......................................................................................................................... 80L’eau et la plante 80Qualité de l’eau en ville 81Économiser l’eau 82Capter et stocker l’eau 83Assainir par phytoépuration autonome 84
PlaM deA>uégétiajm........................................................................................................ 86Les fonctions sociales et physiques des végétaux en ville 86Les plantations sur dalles 87Les plantations en bac 89
Cultiver en plates-bandes surélevées ....................................... 90Cultiver sur bottes de paille ................................................... 91Spirale d’aromatiques ...................................................... 92Végétation comestible pour milieu urbain ................................... 94
CHAPITRE 5 : Entretien de mon jardin de ville ..................... 100
<î1(uiMi/ommjMdiri.......................................................................................................... 1011 La vie du sol 1011 Le compostage en tas 1011 Le compostage en surface 104
PAMègehmmjMdùi......................................................................................................... 1061 Les auxiliaires de culture 1061 Favoriser les espèces urbaines de nos jardins 1081 Favoriser les plantes à moelle 1091 Installer des abris pour les différents animaux 110< Protéger les plantes par les plantes 1111 Les préparations à base de plantes 111
A V A N T - F R C F C S
C e guide a pour vocation de permettre a quiconque de pouvoir
démarrer son jardin en utilisant les principes de permacul-
ture. Sans connaissances particulières, sans outils professionnels
et sans avoir la main verte, il est tout à fait possible de réaliser un
jardin simple, productif et facile d’entretien.
Au fil du livre, des outils vous seront proposés, certains vous par
leront, d’autres moins, mais vous ressortirez à coup sûr de cette
lecture avec une boîte à outils fonctionnelle. La permaculture est
une boîte à outils merveilleuse; j’ai essayé de vous transmettre,
à la fois, les bases théoriques du mode de fonctionnement du
vivant et les techniques pratiques, pour pouvoir mettre les mains
dans la terre de façon organisée et sans gaspiller d’énergie.
Les pages qui vont suivre sont le résultat de plusieurs années de
lecture, de visites, de rencontres et sont un condensé de ce que
j’ai jugé le plus utile à connaître au jardin.
Pour terminer, n’oubliez pas que si le fruit de vos observations
dans votre jardin est différent de ce qu’il y a dans ce livre alors ne
suivez pas ce qu’ily a écrit ! Rappelez-vous du conseil de William
Albrecht : « Étudie les livres et observe la Nature, lorsque les deux
ne sont pas en accord, jette le livre ».
Je dédie ce livre à Doris qui a semé les graines de la permacul
ture en moi, à Anne et Jean-Philippe du Bouchot, qui ont permis
une bonne croissance de ces graines grâce à leur ensoleillement,
à Mathieu qui les a fait fleurir et toutes les autres rencontres
(Eisa, Fabien, Lisa, Florian...) qui les ont fait fructifier pour donner
comme fruit, ce livre.
■ A f É K M A C I l lT lR ÉDE 1878£ A U J C t J R C ’H I J i
L’MiSTOiREDE IA FERNIACU1TURE
(S/iAoyonA de cuunpAend/iefuwAquM iieAtnéceMuùie depmA&ide L’açAicvMuA&p&unarienteà la cuMuJie delafi&unanence.
ÿ^ p U m n ie h A ,
La permaculture a été initiée
parBillMollison et David Holm-
gren en Australie dans les
années 1970.
Scientifique engagé dans la
cause environnementale, Bill
Mollison a reçu un prix nobel
alternatif pour ses recherches
sur la permaculture. David
Holmgren, quant à lui, est un
concepteur et essayiste écolo
giste très engagé.
< P o ca ù u la ià &i i| Un paradigme est une re- j I présentation du monde, une I ; manière de voir les choses qui ; ! repose sur une base définie I ! (modèle théorique ou courant ! \ de pensée). ;
Ces deux personnalités austra
liennes se sont rencontrées en
1974 alors que Bill était maître
de conférences à l’université
où David étudiait le design
environnemental.
O kigM & d u m jo t
Permaculture est un terme qui désignait initialement « l’agri
culture permanente ». Mais très rapidement les principes de cette
agriculture ont trouvé une place importante dans la vie quoti
dienne et ont eu des échos dans une vision plus globale. En effet,
cette permaculture intègre à la fois l’aspect social, économique,
énergétique, éducatif et culturel du paradigme qu’elle tente
d’atteindre.
Bac surélevé cultivé.
1C|
êtyjwecüi conceptBill Mollison et David Holmgren
ont donc recherché les outils et
les méthodes pour atteindre ce
qu’ils appellent « une agricul
ture pérenne pour l’autosuf
fisance et les exploitations de
toutes tailles ». Ils l’ont rendu
public sous forme d’un livre sorti
en 1978 : Permaculture one.
permaculture (PDC : Permacul
ture Design Course)de 72 heures.
L’objectif est qu’un maximum
d’individus s’approprie ce con
cept pour en faire bon usage
dans leurs écosystèmes respec
tifs (territoires, champs, jardins,
parcs...) afin de créer un monde
plus autonome, résilient, inter
connecté et durable.
Par la suite, ils ont déve
loppé leurs idées en conce
vant de nombreux designs de
sites et ont créé une formation
qui est devenue depuis uni
verselle : un cours certifié de
Depuis, ce concept, qui a pour
mérite d’être un condensé de
bonnes pratiques agricoles,
de bon sens paysan et d’outils
modernes, n’a cessé d’évoluer
dans le monde entier.
Q u ’e s t - c e
GUE IA PEKNIACU1TURE ?
'TJouApeuA/Uom gképendhe en un mot, enunephhme, enujilùAe... oaenuneuie /
Je laisse le soin à quiconque
d’y répondre en une vie, pour
ma part j’essaie dans ce livre
de concevoir une « boîte à
outils » permettant aux « per-
maculteurs en herbe » de s’im
merger avec facilité dans ce
merveilleux monde.
^ é th iq u e
La permaculture est un mode
de pensée qui autorise sans
limites toutes les actions qui
sont le fruit d’observation
du milieu si celles-ci sont en
accord avec les valeurs fonda
mentales suivantes.
especter la Terre (faire attention à)
Il est important de comprendre
que la Terre est source de vie
et que l’homme en est donc
dépendant : respecter les
sols (le sol est la matrice de la
vie terrestre) ; respecter la pla
nète (la question qui se pose
n’est pas comment prendre
soin de la planète, mais com
ment prendre soin des multi
ples environnements naturels
et humains qu’elle abrite) ;
« $ i nom deuiom ïéu i- mek le concept tiepehma- ciUtuAeendew&mott, cela pouMxüt êthe éthique etPhoductiuité. »
respecter la biodiversité (nous
devons prendre soin de toutes
les formes de vie sur la pla
nète, et non uniquement celles
qui nous semblent utiles, car
tous sont des éléments faisant
partie intégrante de notre terre
vivante).
especter l’Hom m e
(prendre soin de)
Il est essentiel de com
prendre la nature profonde de
l’Homme, dans son compor
tement individuel et collectif ;
replacer l’humain au centre de
toutes les préoccupations et se
poser sans cesse la question
des conséquences humaines
de chaque décision ; agir pour
le bien de chaque être humain
à commencer par soi-même.
artager équitablem ent et créer l’abondance
Il est primordial de s’assurer
que les ressources de la pla
nète augmentent au lieu de
diminuer et qu’elles soient par
tagées équitablement et con
sommées raisonnablement ;
redistribuer les surplus aux
deux premières éthiques.
ÿ ^ p M n jd fm ,
fom d jcu nen îam
Ces trois éthiques sont le sque
lette de la façon de penser que
propose la permaculture. Elles
s’apparentent vraiment à une
philosophie. Cette façon de pen
ser est une véritable manière
de voir, de comprendre, d’in
terpréter le monde, les choses
de la vie, qui guide les com
portements. Il s’agit bien d’un
La vie émerge du sol.
système d’idées qui se propose
de dégager les principes fonda
mentaux d’une discipline.
De ces éthiques découlent des
principes, qui subissent des
variations dues à l’individu qui
organise sa vie en fonction de
la nature... Pour répondre à
ces principes, des techniques
seront utilisées, propres à cha
cun des permaculteurs en fonc
tion de la géographie, de leurs
besoins, de leurs ressources et
de leurs objectifs.
observation attentive. Cette
observation apporte des prin
cipes directeurs universels
pouvant nous aider dans nos
actions.
Ils varient en fonction des per
maculteurs et évoluent avec
la compréhension des méca
nismes en oeuvre dans la
nature. Ils constituent aussi
une base qui forme un mode
de pensée, une vision et une
compréhension du monde à
un moment donné.
l i s
Une des innovations de la per- Plus ces principes sont inté-
maculture est d’apprécier l’ef- grés, plus ils deviennent auto-
fïcacité et la productivité des matiques et s’intégrent à notre
À la grelinette !
Cette science est en perpétuel
mouvement : cela peut donc
conduire à l’introduction de
nouveaux éléments, stratégies
et méthodes permettant d’être
plus efficace.
^ p r o d u c t iv it é
Cette notion de productivité,
nécessaire si nous souhaitons
nous nourrir de notre propre
récolte ou nourrir le monde,
est souvent mise à mal par
l’image gue l’on a de l’agricul
ture productiviste.
Pour remettre rapidement
dans leurs contextes ces deux
termes, « productif » et « pro
ductiviste », il est nécessaire
d’intégrer une notion capitale :
l’agriculture moderne (chimigue
et pétrolière) n’a rien d’une
agriculture productive.
Nous définirons ici la produc
tivité par « un système offrant
plus d’énergie (calories) gu’il
n’en dépense ».Avant même les prémices de . . . .
Une agriculture basee sur l uti-la permaculture, le bon sens . ,, . . . ,
lisation d engrais, de pesticides paysan régnait sur la planète. ,
et de petrole, gui demandeIl suffit de regarder la defrni-
, „ , de grosses guantités de calo-tion de lagriculture datant du
ries pour produire une guantitéxixe siecle (voir page 8) pour seinfimp Hp nniirritnrp pçt tout
La permaculture propose sim
plement une stratégie pour
inverser cette tendance et pro
duire davantage de calories
gu’elle n’en consomme d’une
manière éthigue et dans le res
pect des êtres vivants.
Nous avons le pouvoir et l’intel
ligence nécessaire pour influer
sur notre propre situation. Mais
pour pouvoir répondre à nos
exigences de manière durable
nous devons tenir compte
de l’environnement gui nous
entoure car c’est lui gui nous
nourrit, nous chauffe, nous
abrite et nous fait respirer.
« tfouravonr développé un modèle de production alimentairequiconromme à peu prèr 10 colorier d’énergie pour chaque calorie déparée danrl’arûette», déplorePafidch cUfhit$ieid danr le livre Graine de permaculture.
| La permaculture est la! conception,lacréationetl’en- ; tretien d’écosystèmes hu- I mains durables gui s’ins- | pirent de la nature.
I Décryptons cette définition ; mot à mot :
; - conception : design, ob- | servation de l’environne- I ment, apprentissage...! -écosystème pour répondre | à ses propres besoins ;| -durables : gui s’inscrit dans I le temps, résilience, capacité ; à résister aux chocs ;| - gui s’inspirent de la nature. | - création : mise en oeuvre, ! expérimentation, passage à | l’acte...| -entretien : remise en gues- I tion, observation, cycle...! -écosystèmeshumains: un ; humain conçoit son propre I écosystème pour répondre à | ses propres besoins.
I La permaculture est une | philosophie environnemen- ! taie centrée sur l’Homme ; plaçant nos besoins et aspi- | rations au centre de notre I préoccupation.
M C H M F iV J Ht ’ t ÿ s a t y A T i c MDU VIVANT
I a f o r e t ,NOTRE NI E M E U R PROFESSEUR« <4toà& que le&pAoMème& di/j monde mnt de plu a enpluA compliqué a,, leuAA miuiionA mnt honieuAemenl ùmpLeA. »
SSU l o llm n
(tùwofaekuaîiofihje& pedum Ae
Entre la forêt et le jardin, il n’y a
qu’un être... le jardinier. À par
tir du moment où celui-ci fait le
choix d’élaborer son jardin en
respectant une éthique liée à la
Terre, il doit apprendre à accep
ter la place qui lui est réservée
dans le jardin : celle de l’élève
face à la nature.
Le milieu naturel qui se rap
proche le plus du jardin étant
la forêt, nous l’observerons
avec humilité et agirons avec
elle et non contre elle.
PoWvcompkenxViAüm M hjm rw nw nl
Lorsque nous nous promenons
dans la forêt, qu’observons-
nous ?
- Des feuilles, des brindilles
et des branches qui craquent
sous nos pieds car le sol est
toujours recouvert d’une cou
che appelée la litière.
- Des vers, des insectes et des
petits mammifères traversent
régulièrement cette litière. Il y
a une vie à la surface du sol.
- Essayons alors de creuser un
peu le sol de cette forêt. Il est
humide, frais, léger, noir, nous
pouvons rentrer la main dans
20 cm alors qu’il gèle depuis
3 jours. Il y a de la terre végé
tale et de l’humus.
- Désormais, levons la tête.
Vous pouvez observer plu
sieurs strates de végétation de
bas en haut : des plantes ram
pantes, des sous-arbrisseaux,
des arbustes, des arbres... et
des lianes qui grimpent sur
ces arbres.
- I l fait plutôt sombre, mi-
ombragé dans la forêt, il existe
des petites variations de tem
pératures entre le jouret la nuit.
Et que voyons-nous derrière
cet arbre ? Des champignons,
des mousses, des lichens,
une crotte de chevreuil...
Interrogeons-nous : où sont
les limaces, l’oïdium, les puce
rons, le feu bactérien, les terres
dures et grisâtres, les pierres
qui remontent, la terre gelée ?
Il est difficile de s’imaginer que
cela soit possible, aucun jardi
nier n’assure l’entretien chaque
jour et pourtant on note les
conditions idéales pour faire
un jardin. Et si le problème
venait du jardinier lui-même?
La solution ne peut venir que
de lui.
y& A o i,U hm jèh& d& U iïJèhh&
Le sol est un écosystème sur
lequel nous marchons chaque
jour et que nous connaissons
pourtant si peu. C’est lui qui
nous nourrit de notre naissance
à notre mort, celui qui a permis
à la vie sur Terre d’être ce qu’elle
est aujourd’hui, c’est-à-dire foi
sonnante, douce et belle.
La connaissance du sol est le
lexique de base que devrait
posséder tout bon jardinier.
Il s’agit de son allié principal
pour cultiver. Nous l’étudierons
plus en détail aux pages 54
à 79.
« étudie le\ UuheJi et ob- i&iue la rtaù/Ae, iÇpMqiie le& dewx, ne unit pai en accord, Jette le Uuhe, »
(ÜÂlliaûic4'. <£lbhecht
|1S
Récolte de pommes de terre.
IA V iUË,UN POIENTiEL iN EX H C R É
àÇafaïêl, leAol, lanatuAe en qénéhaL/umt le& exempte*, dontnouA deuom diaqu^jxu/A rtouAimpiAeA pouA (MmceuoiAnoAéco4ÿrtème&. ^aiA iln ’en/tertepaA moim quepouA cuÆu&i en rrùiieuj uAèainLepAemieA écmqAtëme à oiAeïiueAAeiie la uilLe,
Nous allons donc observer les
fonctionnements et les facteurs
limitants de ce type de milieu
pour répondre aux contraintes
et profiter au mieux des res
sources que peut nous appor
ter la ville.
^ p m c & ’h M o ike ,
Au xixe siècle, alors que l’urba
nisation était en plein essor, les
jardiniers-maraîchers parisiens
étaient à l’apogée de leur art
et de leur technicité. Ils réus
sissaient à produire des récol-
« n’ert paA la technique de euMuAe qui importe maiA l’état d’e\prtt dnjartünieA. »
^TJaianM ii Jakw akn
tes exceptionnelles en s’adap
tant à leur écosystème et en
se remettant constamment
en question.
Au cours de la seconde moi
tié du xixe siècle, il semble
même que Paris était auto-
suffisant en légumes frais et
en toute saison. La capitale se
payait même le luxe d’expor
ter le surplus à Londres, ce qui
a suscité une admiration cer
taine du monde anglo-saxon.
Pour rester compétitifs, les jar
diniers-maraîchers de Paris ont
dû s’adapter aux contraintes
urbaines, améliorer leurs tech
niques et leur productivité,
c’est-à-dire produire plus par
unité de surface.
Nous avons à apprendre d’eux
sur la culture en ville et à nous
en inspirer. Regardons un peu
en arrière, car la permacul-
ture n’est-elle pas simplement
l’usage du bon sens paysan
au guotidien ?
jjfe- u ille ,nG Îk& écm yM èm &
La ville est un écosystème à
part entière. En écologie, un
écosystème est l’ensemble
formé par une association
écologigue ou communauté
d’êtres vivants et son envi
ronnement (biologigue, géo-
logigue, climatigue...). Les
éléments constituant un éco
système développent un
réseau d’échange d’énergie
et de matière permettant le
maintien et le développement
de la vie.
Nous allons essayer de défi
nir nos écosystèmes urbains
pour mieux les comprendre
et intervenir de la manière la
plus efficace en allant dans
le sens de la nature.
'environnem ent urbain
Comme tout écosystème, la
ville se subdivise en plusieurs
sous-systèmes en fonction des
êtres vivants gui le constituent.
Revenons à notre élément
de référence, la forêt. Une forêt
reste une forêt mais elle peut
être tropicale, montagnarde,
de climat tempéré...
« Pkoduihe beaucoup aua un petit espace, flavAniA L’cdimentaîion en légumes de 1 000 intiiuiduA pah lu cuMuAe d ’un tehAain dont lu wpehflicie n’en nm/AAlAoit paA 50 aï L’on, appliquait le& pAocédéA ondinaineA, et Ai l ’aAt ne venait paA en aide àlunatuAe, tel eàtiephu- blème poAé chaque fium à lu cuituAe maAatchèle deA enuiAonA de PaAii> et le pnoMème a, chaque jeun lamiaMon. »
é. Ponce
Voici, dans le tableau suivant,
la typologie des jardins que
nous pouvons trouver en milieu
urbain ainsi que les avantages
et les inconvénients de chacun
d’eux.
Typologie des jardins urbains
Toituresd’infrastructures
Jardins entourés de murs assez hauts
Jardins de taillemoyenne(50 à 2 000 m2)
Balcond’appartement et d’espace de travail
Patio couvert, serre...
Appartements,open-space,locauxprofessionnels
Avantages Inconvénients
• E n s o le i l l e m e n t o p t im a l
• L o in d e s p o l lu a n t s
(c h im ie , bruit...)
• B e l le v u e
• B o n p o t e n t ie l d e s u r f a c e
• P e u d e p r o f o n d e u r d e s o l
• E x p o s i t io n a u v e n t
• R i s q u e d e s é c h e r e s s e
e t d e g e l
• A c c e s s ib i l i t é
• P r o t e c t io n c o n t r e le v e n t
• A c c e s s ib i l i t é
• M ic r o c l im a t s s p é c i f i q u e s
• S e m i - o m b r a g é
• T e r re d e r e m b la i s
• P e t it e s s u r f a c e s
• M o y e n n e s à g r a n d e s
s u r f a c e s
• A c c e s s ib i l i t é
• B o n p o t e n t ie l
d e p r o d u c t io n
• P r ix
• D i s p o n ib i l i t é
• E n t re t ie n
• M ic r o c l im a t s s p é c i f i q u e s
• C h a r g e d e t r a v a i l f a ib le
• E r g o n o m ie / a c c e s s ib i l i t é
• T r è s p e t it e s s u r f a c e s
• H o r s s o l
• M ic r o c l im a t c o n t r ô lé
• B o n p o t e n t ie l
d e p r o d u c t io n
• P r o d u c t io n t o u t e l’a n n é e
• E n t re t ie n a s s e z
im p o r t a n t
• P e t it e s s u r f a c e s
• C o û t
• C h a le u r im p o r t a n t e
t o u t e l’a n n é e
• H o r s - s o l
• M ic r o c l im a t a r t if ic ie l
• E n t re t ie n a s s e z
im p o r t a n t
• T r è s p e t it e s s u r f a c e s
• E n s o le i l l e m e n t l im it é
Ces types d’environnements
constituent la majeure partie
des jardins que nous trouvons
en ville. Nous pouvons aussi y
ajouter les murs végétaux, les
talus, les friches, les rues et les
parcs, mais nous allons rester
centrés sur les jardins de par
ticuliers car ils constituent en
général la majorité des espaces
verts cultivables en ville.
Il ne faut pas oublier de
prendre en compte des spé
cificités du milieu urbain
telles que les températures
plus élevées, l’ombrage plus
important, le taux de C02, les
particules fines ou la lumière
artificielle qui sont des fac
teurs qui modifient (positive
ment ou négativement) les
croissances des végétaux et
la vie des autres êtres vivants
de ces milieux.
La ville, de fait, est un écosys
tème créé par les humains, il
est donc primordial de nous
intégrer au design et à la
réflexion de notre projet qu’il
soit à échelle familiale ou col
lective (quartier, ville, pays...).
a com m unauté d’êtres vivants urbains
Comme nous avons vu précé
demment, la permaculture n’est
pas seulement une manière de
cultiver ses légumes, c’est aussi
(et surtout...) la conception
d’un écosystème, de notre
écosystème.
Après les environnements ur
bains (biotopes), il est impor
tant de tenir compte des
habitants de cet environne
ment (biocénose) qui sont en
majorité les humains. Ceux-
ci forment très souvent le
facteur le plus limitant des
projets initiés en permacul
ture... Vous pourrez égale
ment observer deux autres
êtres vivants principaux dans
|23
les villes : les plantes sauvages
et les animaux domestiques
et sauvages.
es hum ains
Ce qui différencie la ville des
autres écosystèmes est la
grande proportion d’humains.
C’est pour cela que nous pou
vons admettre que la perma-
culture urbaine = permaculture
humaine.
Pierre Rabhi, philosophe, agri
culteur, écrivain... parle alors
de PFH, le « Putain de Fac
teur Flumain », celui capable
de faire échouer les plus beaux
projets, mais qui heureuse
ment peut se transformer en
« Précieux Facteurs Humains »
s’il est bien conçu.
es plantes sauvages
Elles sont partout, au bord des
fleuves, dans nos parcs et nos
jardins, nos bois et nos forêts
et pourtant la majorité d’entre
nous ne les voit pas.
Les plantes sauvages consti
tuaient une part importante
de notre alimentation et de
nos médicaments il y a de
cela encore moins de 100 ans.
La ville contenait une part
impressionnante de plantes
comestibles et médicinales qui
ont été totalement délaissées
par méconnaissance.
Nous parlions de résilience
dans la définition « en une
phrase » de la permaculture
qui est la capacité à répondre
à nos besoins dans tous les
contextes et malgré tous
les obstacles possibles. Les
plantes sauvages permettent
de se nourrir gratuitement,
sainement et en abondance.
On compte plus de 1 600 plan
tes sauvages comestibles en
Une cueillette de plantes sauvages.
Europe et à peine une cen
taine de plantes toxiques selon
François Couplan, ethnobo
taniste et écrivain qui a par
couru le monde à la recherche
des utilisations des plantes au
cours des siècles.
Il ne faut, bien entendu, pas
oublier que les plantes font
également partie de notre
environnement et participent
grandement à la qualité de
nos paysages et de notre cadre
de vie.
|25
Les plantes sauvages ne per
mettraient bien sûr plus de
nourrir la population si l’hu
manité redevenait une huma
nité de chasseurs-cueilleurs,
mais elles forment une mer
veilleuse possibilité d’agré
menter ses repas, de se nourrir
à bas prix et avec des produits
de bonne qualité nutritive.
es anim aux dom estiques et sauvages
Les animaux nous accom
pagnent dans nos vies quoti
diennes, qu’ils soient sauvages
ou domestiques. Ils sont là
où il y a de la nourriture et il
faut donc les prendre en
considération.
Il est important de créer des
écosystèmes où cohabitent
plusieurs animaux (dont les
humains), ce sont la diversité
et la mixité qui créent la rési
lience du système. Un prin
cipe de conception important
de la permaculture est qu’une
fonction est assurée par plu
sieurs éléments.
Une espèce d’animal ne peut
pas prendre le dessus sur
toutes les autres, car cela crée
des colosses aux pieds d’argile
qui n’ont plus la capacité de
compter sur les autres espèces
pour subvenir à leurs besoins.
La véritable autosuffïsance ne
se trouverait-elle pas dans l’in
terdépendance plus que dans
l’indépendance ? Cette interro
gation servira de fil d’or à notre
réflexion tout au long de cet
ouvrage.
Jardinage en bacs surélevés.
A CHAPITRE 3 : •IË DËSiC MDE NIOM JAREiHDE VillË
Q u ’EST-CE q u ’u n UESiGN ?ofy/ilèi auoi/i défini ce qvs’était la fi&wnacuMuJie et obàehjué comnxmt fonctionnent lu^écoAptènie^, voici l’utüiiation de LctpehmacuMuAe dan&AapiuApAopAe expAeuion : le deügit.
S )é (m iË m i
Le design est la boîte à outils
du permaculteur : plus elle sera
remplie d’informations, plus
le design sera complet et
cohérent. Elle se compose :
- d’une connaissance des outils
d’antan et des techniques
modernes ;
- d ’une observation de la
nature ;
- d ’une méthodologie de
conception efficace.
Un bon design ce n’est pas l’en
semble des systèmes pour pro
duire la nourriture, l’énergie...
mais l’art de concevoir des inte
ractions harmonieuses entre
les systèmes (efficaces, soute
nables, éthiques), c’est là tout
l’art du design pertinent.
Nous sommes à la fois les
architectes et les habitants de
nos (éco)systèmes, nous allons
donc faire en sorte, par des
méthodes simples, de conce
voir objectivement et har
monieusement tout cela en
prenant en compte les besoins
de chacun des acteurs qui en
font partie.
Il n’y a pas de « jardin en per-
maculture », ce serait comme
annoncer faire un « bâtiment
en architecture », cela n’a pas
beaucoup de sens. Il existe
cependant une méthode qui
permet de concevoir des éco
systèmes (dans notre cas, des
jardins) en utilisant des prin
cipes de permaculture : voici
ce que l’on appelle le design.
y ^ p tà rw iim ,3&conjce0 m ie n ,p e h m au iltw &
Les principes de la permacul-
ture sont propres à chaque
permaculteur, nous allons
tout de même en définir une
trame avec des exemples
concrets. Cette trame est, bien
entendu, évolutive en fonc
tion des ressentis de chacun.
À vous de faire le point sur
les sujets qui vous concernent
et de lister leurs fonctions, etc.
Voici quelques principes qui
nous viennent de la réflexion
des deux co-fondateurs de la
permaculture, Bill Mollison
et David Holmgren.
n élém ent remplit plusieurs fonctions
Avec de l’imagination et un
placement adéquat, chaque
élément d’un système peut |2 g
avoir une multitude d’utili
sations. C’est ce qui permet
tra d’optimiser la productivité
d’un jardin. Prenons l’exemple
d’une mare et des poules.
Phinjcip&d&Uip £ k n w m M h &
Les principes découlent d’une éthique, c’est-à-dire qu’ils prennent en considération les soins apportés aux Hommes, à la Terre et au partage des ressources, j
Les poules, un élément indispensable,
V o ca ù u la ù i&
L’aquaponie est une méthode de production à cycle fermé qui permet d’élever des poissons et produire des légumes en quantité sur une surface très restreinte et hors-sol.
Une mare est utile pour :
- récupérer et stocker de l’eau ;
- produire des poissons et des
plantes (aquaponie) ;
- stocker de la chaleur ;
- réfléchir la lumière du soleil ;
- fournir une protection aux
canards.
Une poule est utile pour :
- produire des œufs ;
- se s déchets (fumier) sont un
très bon engrais ;
- manger les limaces ;
- s i un poulailler est accolé
à une serre, il la chauffera la
nuit grâce au métabolisme des
poules ;
- produire de la viande ;
- produire des plumes.
haque fonction est assurée par plusieurs éléments
La redondance est un gage
de stabilité et de résilience du
système. Nous allons donc,
dans notre design, prendre
en considération ce point
important dès le début de la
réflexion. Pour le cas du chauf
fage et des légumes, voici ce
que l’on peut prévoir :
Le chauffage est produit grâce à :
- des panneaux solaires ;
- u n rocket stove (poêle de
masse) ;
- une baie vitrée placée au sud ;
- un puits canadien ;
- de l’argent (pour se payer
l’électricité).
Les légumes sont produits
grâce à :
- une serre ;
-d e s buttes de culture (pota
ger) ;
- l’aguaponie ;
- un jardin-forêt ;
- de l’argent ou troc (pour ache
ter ou échanger des légumes).
cV a ca M icü A &
Préparation de purin de consoude.
tiliser des ressources naturelles et locales
Les ressources d’origine indus
trielle consomment de l’éner
gie pour leur élaboration ou
transport, et peuvent poser des
problèmes de pollution.
Les ressources naturelles et
locales augmentent l’indépen
dance tout en diminuant la
facture écologigue et énergé-
tigue.
Dans un principe de permacul-
ture, il vaut mieux donc :
-utiliser des animaux à la
place des machines (chevaux,
chèvres, poules) ;
-produire soi-même ses ali
ments (moins d’emballage et
de transport) ;
Le rocket stove est un procédé de poêle de masse très simple à réaliser et à bas coût et d’une efficacité redoutable. Il permet de se chauffer, de cuisiner ou de chauffer de l’eau.
Le puits canadien est unsystème de chauffage passif ne demandant aucune énergie pour fonctionner.
-faire du compost et des
purins plutôt que d’utiliser des
engrais chimiques ;
- utiliser des matériaux bio
logiques pour la construction
(terre, paille, chaux, lin) ;
- utiliser le soleil ou le bois
présent dans les environs de
l’habitation à la place des
énergies fossiles.
C ptimiser la circulation (flux) d’énergieLa permaculture privilégie le
« recyclage » de l’énergie, de
l’eau et des nutriments sur le
site, pour préserver sa ferti
lité. Durant chaque cycle, la
récupération, le stockage et
l’utilisation maximale sont
encouragés.
En ce qui concerne l’eau :
-elle peut être récupérée
en altitude pour pouvoir la
conduire par gravitation et
l’utiliser dans des endroits en
aval (bassin, baissière, drai
nage) ;
-elle peut être récupérée sur
les toitures et conduite dans des
cuves de récupération d’eau ou
des bassins de rétention pour
l’arrosage du potager ;
- nous pouvons économiser
de l’eau au jardin par des tech-
nigues tel gue le paillage des
sols et l’utilisation de plantes
adaptés à nos climats.
Le cas d’une maison passive
est intéressant puisgue :
- la conception est prévue de
telle sorte gue chague unité
d’énergie gui entre (soleil) ou
gui est produite (poêle) pour
chauffer la maison soit optimi
sée et gu’il n’y ait pas de perte ;
- l’exposition et l’emplacement
ont également un rôle majeur
dans l’économie d’énergie
possible pour chauffer une
maison.
es déchets doivent être une ressource
Dans la nature, il n’y a pas de
déchets à proprement parler,
c’est une conception humaine
gue de créer des ressources non
recyclables. Chague « déchet »
produit par un être vivant
doit être directement réutilisé
comme ressource par un autre,
naturellement.
Nous gualifïerons de déchet
« toute ressource non réutili
sable et gui par sa constitution
ne se dégrade pas naturelle
ment ».
Prenons l’exemple des « dé
chets de jardin » (taille, tonte,
désherbage). Ils sont :
-utilisables en paillage sur le
sol (méthode expliguée dans
les prochains chapitres) ;
- constituants des composts ;
-utilisables en purin pour
certains ;
-constituants des buttes de
culture ou culture en lasagne ;
-d e bons bio-carburants.
axim iser les liens entre les éléments
La tentation peut être grande
de vouloir utiliser 100 %
de son jardin comme pota
ger. Mais attention, il ne faut
pas voir trop grand, au risgue
d’être débordé, même sur une
petite surface. Ce n’est pas for
cément la solution d’introduire
une multitude d’éléments si
ceux-ci ne sont pas en relation
entre eux.
C’est le meilleur moyen de ne
pas être productif et de dépen
ser plus d’énergie pour la réa
lisation en comparaison de la
production.
Mieux vaut commencer petit,
observer, expérimenter, con
naître sa capacité à entre
tenir son jardin avant de
se lancer dans un chantier
gui rapidement deviendra
démoralisant.
^ m é ê fw d & Q & œ d m
s"! La méthode OBREDIM ; pour réaliser des designs ! en permaculture :
! - ObservationI; - Bordures ; - Ressources
| - ÉvaluationI! - DesignII - Implantation
! - Maintenance
Il est courant de se retrouver
désorienté, de ne pas savoir où
commencer son design ou de
vouloir tout faire à la fois. Sou
vent ce n’est pas la meilleure
solution pour avancer correc
tement dans la réflexion d’un
projet.
Pour répondre à cette problé-
matigue, il existe une méthode
gui nous vient tout droit du
génie civil et est couram
ment utilisée pour réaliser des
designs en permaculture.
Cet outil de design s’appelle
la méthode OBREDIM. Cet
acronyme liste les étapes de
réflexion à suivre pour réaliser
au mieux et de manière le plus
rationnel possible son design.
Il signifie : observation, bor
dures, ressources, évaluation,
design, implantation et main
tenance.
Nous allons détailler cette
méthode et en donner quel-
gues exemples concrets pour
concevoir nos jardins urbains.
Un écran de verdure.
( bservation
Nous en avons parlé au début
de ce livre (et d’ailleurs le livre
lui-même suit cette méthode),
l’observation, trop souvent
délaissée, est pourtant l’élé
ment primordial, c’est elle gui
permet de connaître tous les
éléments avant d’en ajouter ou
d’en enlever.
À vous de faire le point sur
votre espace en listant les élé
ments suivants :
- état des lieux : accès au ter
rain, topographie, pente, che
min existant, bâtiments et
matériels existants ;
-quel est le climat : tempé
rature, vent (force et directions
dominantes), pluies (fréquence,
intensité), les zones d’ombre
(dues aux arbres, aux bâtiments)
et les zones très exposées ;
- le s différentes zones : prai
rie, zone humide, rocailleuse,
sèche, terre de remblais...
-faunes et flores présentes
sur le site ;
- le type de sol (plantes bio
indicatrices, analyse de terre),
acidité, granulométrie, roche-
ordures (limites)Nous définirons comme bor
dures tous les facteurs limi
tants la réalisation de notre
projet, ceux qui peuvent nous
empêcher de mener à bien le
projet et qui pourraient deve
nir un problème si l’on ne les
prend pas en compte.
36|Culture sous tunnel.
mère, présence et lacune
d’éléments ;
- le passé, l’histoire du lieu ;
-socia l : lois, voisin, culture,
commerce, finance, compta
bilité...
Continuez votre liste précé
dente avec les points suivants :
-environnement du lieu
haie, voisin, route, pollution...
- les limites matérielles : mur,
rivière, pente...
- les limites immatérielles :
temps, finances, lois, voisi
nage...
- les limites de compétences :
formation, savoir-faire...
essourcesÀ l’inverse des bordures, il est
aussi important de se poser des
questions sur les ressources
du projet que vous souhaitez
lancer. Celles-ci permettent de
répondre à la problématique
des facteurs limitants.
En usant du principe du « pro
blème est la solution », nous
pouvons réfléchir aux ressources
pour trouver les solutions.
Ainsi, faites le point sur :
- le matériel : eau, vent, terre,
espace, soleil, bois...
- la disponibilité : temps ou
finance ?
- la technologie, savoir-faire,
informations.
- la ressource des personnes
impliquées.
- la ressource locale.
valuationCe stade permet de faire la
synthèse des trois premiers
points et de les confron
ter aux besoins et aux envies
du projet. La boîte à outils doit
être suffisamment remplie
pour dessiner, en utilisant des
calques et différentes couleurs,
le plan de votre projet.
Ainsi, vous pouvez y faire ap
paraître les éléments suivants :
- besoin en énergie : essence,
électricité (panneau solaire,
éolienne), bois, hydraulique,
humaine, animale...
- nourriture, eau...
- intrants et sortants : que va-
t-il sortir (déchets) ou entrer
(engrais, produits, amende
ment) sur le terrain ?
- dessiner la forme du ter
rain avec ses limites physiques
et établir les calques des diffé
rents secteurs, des ressources
et des limites ; zoomer sur dif
férentes parties et réaliser des
plans clairs et explicatifs ;
- repérer les forces et les fai
blesses de certains endroits ;
- définir les microclimats ;
-insérer les chemins et les
bâtiments, ainsi que les struc
tures déjà existantes.
C esignVoici venu le moment fati
dique, le moment que l’on
attend tous, le moment de
créativité, d’inventivité et de
rêve ! C’est l’heure de sortir les
crayons et les calques pour les
3f|
artistes et de s’allonger dans
un hamac pour les plus intui
tifs d’entre vous.
Il faut cependant respecter
quelques règles :
-garder en tête les éthiques
qui vous animent ;
-définir les principes et ceux
que l’on souhaite suivre tout
au long du projet ;
-prendre le temps d’effec
tuer le design (ce qui est un
gain de temps sur l’étape sui
vante) ;
-e t surtout, s’inspirer de la
nature !
mplantation
Il s’agit ici de l’étape du pas
sage à l’acte... Celle de mettre
les mains dans la terre après
une longue réflexion, qui
pour certains peut avoir duré
plusieurs années dans le cas
d’une reconversion profes
sionnelle ou d’un changement
radical de vie.
N’oubliez pas de définir
d’abord ces points :
- prendre en compte les prio
rités (gagner de l’argent,
prendre du temps pour soi,
semer des radis...) ;
- quelles techniques utiliser ?
quels outils ? (nous verrons cela
dans le prochain chapitre) ;
-facteur temporel : quand ?
combien de temps dure
chaque étape ? quel aboutis
sement ?
-définir un plan d’action
viable et vivable.
aintenanceVous pouvez concevoir le
meilleur projet, si celui-ci
n’est pas entretenu, mis à jour,
remis en questions à chaque
instant, il ne durera pas !
Nous concevons en fonction
d’un élément central, nous-
même, et si cet élément fait
défaut tout le projet risque de
tomber à l’eau.
De temps en temps, des obs
tacles viendront remettre en
cause votre parfait projet. Il
est indispensable de penser à
une remise en question conti
nuelle pour que celui-ci soit
permanent.
C’est là toute la question de
la résilience :
- leçons,apprentissage:qu’est-
ce qui fonctionne ? ou pas ?
-disponibilité matériaux,
graines, bois, pièces de re
change, outil, fournisseur...
Ces disponibilités sont-elles
durables ? appropriables ?
compréhensibles (technolo
gie, technique) ? Comment
ces disponibilités évoluent
dans le temps ?
Nous avons fait le tour de
cette méthode OBREDIM qui
peut s’avérer être un outil très
pratique à placer dans notre
« boîte à outils » de perma-
culteur pour mener à bien
« eAlpAùnoAxüal depAendAe LeîempAde conceuoifi a*u i deüçnapn quM c&i/ieAfiande bienàuoiemtiebetbeuùM. »
ces projets. Encore une fois,
ce n’est qu’un outil, le véri
table moteur reste le porteur
du projet, le jardinier, l’entre
preneur, l’humain...
^n é îfïx id e de zonageLa méthode de zonage consiste
à définir le lieu dans lequel
placer les différents éléments
de son design.
éfléchir pour moins dépenser d’énergieCette autre méthode de
conception vise à diminuer
la quantité d’énergie utili
sée pour chaque action. Dans
le but, toujours, d’augmenter
la productivité et de diminuer
l’entretien et le travail néces
saire dans notre jardin.
d’aborder la question du travail
d’entretien nécessaire à l’auto
nomie. L’objectif n’étant pas,
bien entendu, de devoir tra
vailler 15 heures par jour pour
être autonome en légumes.
C’est en cela que cette méthode
de zonage est intéressante à
utiliser car elle permet d’ap
préhender en amont la quan
tité d’énergie qui sera utile
dans chaque espace du jardin.
n pratiqueIl n’existe aucun schéma type
de conception, nous allons res
ter très généraux sur ce sujet.
La méthode de zonage est :
- la classification par zone d’in
tensité de travail à réaliser ;
- la disposition harmonieuse
de ces zones dans le jardin.
Si nous partons du prin
cipe que la permaculture est
une méthode de conception
consciente de l’habitat humain
durable et tendant vers l’au-
Nous allons classer les zones
de 0 à 5 en fonction du degré
d’intensité de travail à fournir :
- la zone O est la maison, le
lieu de vie ou le centre des
- la zone 1 est la partie où l’ac
cès est intensif et le besoin
d’observer important, avec le
potager, culture vivrière, les
aromates, les médicinales, la
serre ou les châssis, la mare,
le compost, le puits ou récu
pérateur d’eau, les lapins et
cochons d’Inde (aucun animal
n’étant en liberté, à part le chat,
les oiseaux, et les insectes !) ;
- la zone 2 abrite les petits
animaux en liberté comme
les pintades, poules, canards,
lapins sous surveillance ou
en petit enclos, sous les
fruitiers, les ruches, le poulail
ler, l’étang à poissons, récu
pérateur d’eau, les cultures
nécessitant un entretien, mul-
ching, irrigation... Si le terrain
disponible est petit, le zonage
peut se limiter à ces 2 pre
mières zones ;
- la zone 3 accueille des cultures
fourragères avec un accès très
limité à l’eau, des prairies fleu
ries, des arbres et arbustes
non taillés, noyers, amandiers,
noisetiers, plantes, mulching
occasionnel, les haies coupe-
vent et buissons perpétuels
pouvant servir de fourrage aux
petits animaux en liberté et
broutant, comme oie, poule,
lapin, mouton, dindon...
Ces trois premières zones sont
assez faciles à délimiter dans
un jardin urbain et a priori tous
les jardiniers les réalisent avec
du bon sens. Cependant, il
reste deux zones trop souvent
délaissées et pourtant indis
pensables pour accueillir la
biodiversité et créer un équi
libre dans le jardin.
Un peu d’apiculture ?
- la zone 4 est à moitié sau
vage, très peu entretenue, avec
des arbres utiles en bois de
chauffage, arbres trognes ou
têtards, possibilité de cueil
lette de fruits ou de plantes
sauvages, tinctoriales par ex
emple, mare, et accueillant
âne, cheval, vache, cochon,
mouton, chèvre, dindon, oie...
Les animaux doivent pouvoir
se nourrir de façon totalement
autonome.
- la zone 5 est la zone sauvage,
zone de reforestation, forêt
dense où les chèvres peuvent
servir à éclaircir les ronces,
passage d’animaux sauvages,
lac, ruisseau... Des éoliennes
peuvent aussi y être installées.
Le zonage doit permettre l’in
troduction de nouvelles zones
par la suite, liée à des amé
liorations ou corrections voire
extensions. Par exemple, ajout
de nouveaux systèmes de pro
duction d’énergie, filtration
de l’eau par phytoépuration,
salles de formation...
Quelques exemples :
- s i je dois récupérer les œufs
de mes poules 300 jours par
an, je ne vais pas mettre le
poulailler à 100 m de la mai
son car cela représente 60 km
de parcours par an pour obte
nir des œufs ;
- si je mets mes plantes aro
matiques à 15 m de la cuisine
et qu’il pleut, je n’aurais jamais
le courage d’aller les récolter ;
Nous voilà avec un outil de
plus à notre disposition pour
concevoir le jardin de nos
rêves, qui peut s’avérer très
utile pour les personnes ayant
besoin d’un cadre de départ.
|43
Les outils de design sont des
moteurs de réflexion qui per
mettent de faire avancer dans
CONCEVGiR UM JARLSN EN 3 L
GRÂCE AU JARDW*FORÊTjahdin- ahêt ©jt un bon, uÿet pauA, efflectueh la,
tAanùüonentAeledeùçnetlebtechmquebdejaàdùiaçe natuAeüeA. S)am le cm d’un jahdui de 20 m? cultivé, ilenheumîVia,20 m? de cultuAe, nom&ommeA, d’acc&ul. miaiA, nepouA/Uom-nompm îhauveh, uneAoluîionpom cultiver pim Am une AuAface équivalente uoihe pimpetite?
Cette solution, c’est la forêt
qui nous l’apporte : cultiver en
volume et non plus en surface.
^ a g M fQ k e d e h ie ,
La culture sur une seule strate
et en monoculture provient
des anciennes colonisations
romaines. Les Romains ont
toujours détruit les forêts sur
leur passage pour cultiver.
Mais si nous observons des
pays tels que l’Éthiopie, l’Ama
zonie, le Cameroun, la Tanza
nie ou le Pérou, des pays qui
n’ont pas cette culture latine en
héritage, nous observons qu’ils
ne coupent pas les arbres pour
cultiver : ils cultivent la forêt !
C’est là que sont nées les agro
forêts et l’agroforesterie.
Ce concept a été introduit dans
le monde occidental par l’an
glais Robert Hart, qui a observé
pendant de longues années les
jardins-forêts tropicaux pour
ensuite transposer le système
en climat tempéré, en Angle
terre au début des années
1960. Son livre Forest Garde-
ning fut le premier à parler de
« forêt nourricière » pour les
climats tempérés.
Nous allons donc nous en ins
pirer et créer dans nos jardins
des forêts. Bien que le principe
soit simple, il demande tout de
même quelques précisions :
- la polyculture (culture de
nombreuses espèces et variétés
différentes de plantes) ;
- la culture étagée (c’est-à-
dire en plusieurs strates) ;
- l’intégration d’animaux (si
possible) tels que des poules,
oies, vaches...
Le concept est très bien
résumé par Roberto Pérez qui,
à La Havane, s’occupe de l’en
seignement de la permacul-
ture urbaine : « Personne ne
fertilise ou n’irrigue une forêt.
La forêt est autonome. Si vous
êtes capable de recréer une
forêt nourricière alors votre
principal effort sera d’en récol
ter les fruits. Grâce à cette
méthode, l’effort est moindre.
Vous travaillez beaucoup au
départ, mais une fois le sys
tème établi, vous travaillez
beaucoup moins... C’est ce que
nous appelons l’agriculture
de fainéant. La raison est que
vous travaillez avec la nature
et non contre elle. »
^Ç Lflü lyjC ü M h A
La polyculture est le fait de
cultiver plusieurs espèces de
plantes dans un écosystème.
Elle est souvent associée à de
l’élevage.
Quelles en sont les avantages ?
ésilience du systèmeSi nous possédons plusieurs
dizaines d’espèces de plantes
sur une parcelle, une attaque
de ravageur n’aura d’effets que
sur une plante. Chaque plante
ayant son propre ravageur, il
est très rare qu’il s’attaque à
plusieurs plantes.
fi ssociations de plantesNous pouvons dès la concep
tion choisir des plantes qui
serviront d’abris pour les auxi
liaires ou des plantes répul-
Les plantes vivent en communauté.
«6|sives pour les ravageurs des
autres plantes. Plus il y aura de
diversité de plantes et plus on
notera une diversité de faune
trouvant refuge dans celle-ci ;
es mycorhizes
Ce sont des symbioses entre
des champignons et des
plantes gui forment une sorte
de réseau étendu dans le sol,
« une grande toile », capable
de transporter des matières
(eau, azote, sucres, etc.) d’une
plante à l’autre si, par exemple,
l’une d’elle mangue d’ensoleil
lement ou d’arrosage.
ÿ&cultuh& étagée,Cultiver en strate peut faire
peur. Pourtant, il ne faut pas
oublier gue les plantes ne sont
pas faites pour être en plein
soleil toute la journée et pour
être seules sur une parcelle. De
plus, cultiver sur une strate est
moins productif gue cultiver
sur 2, 3 ou 7 strates.
Il me paraît important de reve
nir sur ce point de producti
vité pour être lisible de tous.
Nous parlons de productivité
par unité de surface et de pro
ductivité par énergie fossile
consommée.
À la différence de l’agriculture
chimigue gui a simplement
une productivité par travailleur
importante, dans ce domaine
rien ne rivalise avec l’agricul
ture chimigue et mécanisée.
Un agriculteur peut culti
ver jusgu’à 500 hectares avec
ses produits et ses tracteurs
mais n’est pas plus productif
gu’un fermier gui possède une
ferme d’un hectare. En d’autres
termes, il nourrira autant de
personne.
Maintenant gue ce point est
éclairci, revenons à nos forêts.
Voici les avantages de la culture
en strate.
e captage du soleilLa seule énergie véritable
ment utilisée par un jardin est
'H’héiiîez pm, à aue- cieh, le chou et le céleài au, potager. phemieh, pAotège le iecond de la heuUlegAâceàAQiiAgAtème ’uœùuuAe.
l’énergie solaire gue la photo
synthèse transforme en ma
tière vivante (feuilles, fruits,
fleurs...).Quand nous plantons
sur une seule et unigue strate,
un facteur limitant appelé
saturation lumineuse appa
raît. C’est le moment à partir
duguel le processus de photo
synthèse de la plante s’arrête
car la plante est submergée
par une trop longue exposition
à la lumière du soleil. Dans
la pratigue, cela veut simple
ment dire gue la plupart des
plantes exposées constam
ment au soleil arrêtent leur
croissance vers 10 heures et
ne recommencent pas avant
16 heures. Dans ce cas, rare
ment plus de 30 % du temps
d’exposition solaire est effecti
vement utilisé par les plantes.
Dans un jardin-forêt, les végé
taux se relaient pour faire
leur photosynthèse permet
tant une production de matière
plus continue puisqu’ils bé
néficient d’ombre à diffé
rents moments de la journée.
Le système des 3 soeurs
(voir plus l’encadré ci-des-
sous) permet une efficacité en
termes d’utilisation lumineuse
de plus de 90 %. Par exemple,
les plants de maïs servent de
treille aux haricots grimpants,
et les haricots fixent l’azote
bénéfique à la croissance du
maïs. De plus, le maïs et le
haricot forment une paire ali
mentaire de base qui fournit
tous les apports nécessaires en
acides aminés. La courge sert,
quant à elle, de couvre-sol et
maintient l’humidité à la sur
face du sol.
Pacaùulcu/ie| Le système des 3 sœurs : technique agricole mixte de cultures j I complémentaires qui représente les trois principales cultures I ; pratiquées traditionnellement par diverses ethnies amérin- ; I diennes d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale : la courge, I ; le maïs et le haricot grimpant. La culture conjointe de ces trois ; | plantes-compagnes présente plusieurs avantages qui profitent j I à la culture de chacune. !! L’espalier est le résultat d’un conditionnement de l’arbre depuis ! | son plus jeune âge par une taille réfléchit, le plus souvent par ; | un horticulteur, qui lui permet d’obtenir un haut rendement j I avec une hauteur très restreinte. I\ t
Cultiver en volume peut faire gagner de la place sur un balcon.
a quantité produite par mètre carréC’est indéniable, si l’on plante
des végétaux en plusieurs
strates sur un mètre carré,
nous obtiendrons plus de
nourriture au mètre carré. Tout
ceci est possible à toutes les
échelles. Bien entendu, nous
ne planterons pas 7 strates sur
un balcon au milieu d’une ville
en France, il faudra donc adap
ter le système à son environ
nement. Un bel exemple de
jardin-forêt urbain est pré
sent à Muscron en Belgique.
Il s’agit du jardin des fraternités
ouvrières, que nous pourrions |^g
même appeler une jungle tant
l’abondance est de mise. En
quelques chiffres, ce n’est pas
moins de 2 000 arbres dans
un jardin de 1 800 m2qui pro
duisent de la nourriture toute
l’année. Pour exemple, leur
pied de kiwi produit 250 kg
de fruits.
Voyons en pratique comment
arriver à une telle abondance :
-1 re strate : les arbres de haut
port (ex : châtaignier, cerisier,
pommier) ;
- 2 e strate : les arbres bas et
les grands arbustes (ex : poi
rier, sureau, mûrier) ;
- 3e strate : les sous-arbrisseaux
(ex : framboisier, ronce, cassis) ;
- 4e strate : les herbacées,
qui sont sans bois (ex : blette,
salade, épinard) ;
- 5 e strate : les légumes-
racines (ex : carotte, pomme
de terre, oignon) ;
- 6 e strate : les couvres-sol
(ex : fraisier, capucine, égo-
pode) ;
- 7e strate : les lianes (ex : petit
pois, houblon, tomate).
Dans les endroits au climat
tempéré comme la France, il
est très difficile d’aboutir à un
jardin-forêt de sept strates à
cause du taux d’ensoleillement
et d’humidité plus faible qu’en
région tropicale. Cependant,
il est tout à fait possible d’ar
river à quatre ou cinq strates.
Notons l’exemple de l’éco-
centre du Bouchot en Sologne
dans lequel le jardin-forêt de
plus de 2 500 m2 possède au
bout de sa cinquième année
cinq strates de végétation. Un
jardin explosif de production
en plein été !
De même, la ville se prête plu
tôt bien à ce type de culture
étagé. C’est là d’ailleurs la
grande force de la permacul-
ture urbaine : permettre de pro
duire beaucoup de verdure sur
peu d’espace. Il n’y aura bien
entendu pas 7 strates de végé
tation mais l’inventivité de cer
tains « urbain-culteur » nous
prouve que la culture dans des
gouttières, des bouteilles d’eau
perforés, de la paille ou même
dans des pneus posés les uns
sur les autres peut produire
une multitude de nourriture
sur moins de 50 m2.
Plus le lieu de culture sera res
treint, plus il faudra choisir des
espèces végétales adaptées
(naine, croissance lente, espa
lier...) et plus la taille les arbres
devra être régulière.
Il me semble également utile
de préciser que les végétaux
plantés très proches les uns des
autres n’ont aucune raison de
se faire de concurrence dans le
sol car chacune des strates cap
tera les éléments nutritifs à sa
propre profondeur.
^üiîégjudm rù c&’am rm mIl est très important pour
recréer le cycle complet de la
chaîne alimentaire que des
animaux viennent vivre dans
le jardin. Il n’est pas toujours
évident d’en intégrer dans
un petit jardin urbain, il faut
donc au minimum favoriser la
venue des animaux sauvages
(oiseaux, hérisson, poissons,
lézard...). Ces animaux ont
pour rôle de créer du fumier,
de creuser des galeries, de se
nourrir des ravageurs, de man
ger les déchets pour les rendre
disponibles à la plante.
J k C H A P I T R É : é
i M F l A N T A T i C K
DE NICK JARÇiWDÉ V illËùAuMAemniifiluMttie^fiïùicipei, deilaiJiquigénèrent
le tum fonctionnement deiécoiÿitèmei, icile^JnhdimuAbcim.
ceiou îih « cléienmcdn » , coa, ce qui fonctionne
Le s TROiS K U E R SD’UN ÉCOSYSTÈME (jARLiN)ÈCU U ER È
£)am ujiJaÂdin, /M i aw cxmmmcjüb ? 'êom aw tt faille ?<4uecquoi?
Voici les trois grands axes
pour comprendre un jardin :
y & A o i
Sans un bon sol, pas de bonnes
cultures, c’est de sa fertilité
que dépendent la qualité et la
quantité de notre production.
Il est le réservoir, « le garde-
manger » de notre jardin ;
^ v é g é t a l
Rappelez-vous que sans les
arbres, il n’y aurait pas de
matière organique et pas de
vie animale et humaine sur
Terre. Le végétal est le produc
teur de toute matière vivante
organique de notre jardin.
y ^ e a ib
La qualité et la quantité d’eau
définissent la qualité de vie
et la quantité d’êtres vivants
dans un écosystème. Elle est
le transporteur des éléments
générés par les végétaux et le
sol de notre jardin.
R e g e n e r e r n o s sots^m leAtUvrnnîhicedetxu/teuietehheAthe. éfletôphim &ulicdâtyaflfW JUektom tiw&Aoùu,, de lahmpect&i et Uvphotégeh.
Q w ’e& L-c& q ju Ju iiM l ?
Voilà une question qui exige
de prendre quelques lignes
pour y répondre tant la vitalité
et la fertilité du sol sont impor
tantes pour la culture de nos
jardins.
Un sol est un écosystème à part
entière, il est composé d’un
environnement (texture, poro
sités...) et d’habitants (micro
organismes, vers, insectes...)
qui vivent en harmonie et qui
permettent d’accueillir de la
végétation. Nous reviendrons
dans les pages suivantes sur
ces éléments.
Deux principes impératifs sont
à connaître pour comprendre le
fonctionnement d’un sol (voir
références aux travaux de Gilles
Domenech) :
- c ’est la plante qui « fait »
le sol et non pas l’inverse. Elle
apporte de l’énergie (matière
organique) au sol par les élé
ments qu’elle va perdre au
cours de l’année (feuilles
mortes, branches cassées,
racines mortes) et qui vont se
transformer en humus. Cette
énergie sera également créée
par ce que l’on appelle la rhi-
zodéposition, c’est-à-dire que
la plante va « intentionnel
lement » donner une partie
du sucre qu’elle aura fabriqué
par photosynthèse aux micro
organismes du sol pour les
faire vivre. Il faut bien com
prendre que les plantes sont
les seuls organismes capables
de créer du sucre organique à
partir du carbone présent dans
l’atmosphère et que tous les
autres organismes sont dépen
dants d’elle ;
- la vie du sol gère la fertilité
du sol. Sans vie dans le sol, pas
de fertilité. En effet, les plantes
sont peu ou pas capables de se
nourrir dans un substrat sté
rile ou très temporairement...
Ceci se fait grâce notamment
aux symbioses avec les micro
organismes présents dans la
rhizosphère comme les cham
pignons et certaines bactéries.
Ce sont ces organismes qui vont
capter et rendre assimilable par
les plantes les éléments dont
celles-ci ont besoin.
Nous pouvons observer sim
plement dans l’agriculture chi
mique que l’action des produits
chimiques tels que les pestici
des et les engrais chimiques
La vie grouille sous nos pieds.
rendent les plantes totale
ment dépendantes de l’action
humaine car elles n’ont pas la
capacité de se nourrir dans un
environnement stérile (sans
vie), ce qui demande de plus en
plus de travail « contre nature »
pourfaire vivre les plantes culti
vées par les agriculteurs.
Pacaùulcu/ie| Une symbiose est l’associa- I tion bénéfique de plusieurs ; organismes dont l’objectif, I pour ceux-ci, est de vivre ! plus facilement.
| La rhizosphère est l’écosys- ! tème qui entoure les racines | des plantes (rhizo signifie [ racines en grec).
Claude et Lydia Bourguignon,
tous deux pédologues micro-
biologistes, gualifïent cette
agriculture de « gestion de
pathologies végétales ». En
d’autres termes, nous atten
dons gu’une maladie ou gu’une
carence se déclare et nous
choisissons le produit chimigue
adéguat pour l’éradiguer.
Le sol est un être vivant, il faut
donc le traiter comme tel car
chague action humaine non
réfléchie à son encontre dimi
nue de plus en plus sa ferti
lité et donc la productivité des
cultures.
TYPES DE SO IS
<Une phemièhe question à, laquelle il fixant képondhe auanl même de meîthe un coup, de bêche e tt : « S)e quoi e it compote mon uni ? » . iffet, conùiamtm et auantaqeb ne a, ont paA le i m êm ei &elon que le&oi e ii aAgileux, limoneux,outaM eux,pat,exemple. d lex itledebletfoAimplet, de détermination.
Il existe 3 types de textures
de sol qui détermineront les
qualités physiques, chimiques
et biologiques principales.
La texture est propre au ter
roir, nous n’avons pas ou peu
le pouvoir de la modifier. Elle
provient de la décomposi
tion de la roche mère en élé
ments plus fin classés par
granulométrie : les argiles, les
limons et les sables.
yP& lA G k,
ôbîm daræ e^iMem eCe sont les sols à granulo
métrie la plus élevée (les
éléments les plus gros).
Les sols à tendance sableuse
sont assez appréciés des jar
diniers qui vivent dans des
régions à forte pluviomé
trie car ils sont bien adap-
tés à la culture. En effet, ils ne
demandent pas trop d’éner
gie à travailler, les plantes
poussent bien, vite et tôt dans
la saison. Par contre, le risque
de sécheresse et de lessivage
est très présent.
V o c a ù u la ù i&
I Le lessivage est la perte ! d’éléments nutritifs dans les | nappes phréatiques avant I que les plantes ou les mi- ; cro-organismes du sol n’ait !( eu le temps de les capter.
Il existe pour ce type de sol
un risque de manque d’eau et
d’éléments minéraux. Ces der
niers ne peuvent pas être rete
nus par des grains de sable,
trop gros pour les fixer.
Il faudra donc penser à appor
ter des éléments capables de
faire ce travail de rétention telle
que de la matière organique
peu décomposée qui pourra
se gorger d’eau et la réinjec
ter au sol au fur et à mesure.
On pense ici à une couver
ture de sol type paille, écorce,
bois broyé...
œtmdmcelimmeu&eCe sont les éléments à granu
lométrie intermédiaire.
Avantages Inconvénients
• Fertiles • Fragiles.
• Assez faciles à travailler.
• Risque de battance.
Les sols à tendance limoneuse
sont les premiers à avoir été
cultivé, notamment en Méso
potamie au bord du Nil du
fait de leur grande fertilité. Ils
sont l’intermédiaire entre les
sables et les argiles, ce qui leur
confère de grande capacité
à capter les éléments nutri
tifs mais sans pour autant être
asphyxiants. Comme tout dans
la nature, rien n’est parfait, ces
sols sont très fragiles et faciles
Un beau sol pour un beau jardin.
|5Sà dégrader. Il suffit d’observer
ce que les hommes ont créé
au bord du Nil ily a 8 000 ans
(naissance de l’agriculture) et
ce qu’il en reste maintenant
(désert).
La fragilité de ces sols vient
de leur capacité à s’éroder
très facilement et à se laisser
emporter par le vent, l’eau, le
gel... car ils sont assez légers
pour s’envoler (désertifica
tion) ou remonter à la surface
du sol (battance) mais insuf
fisants pour rester agglutiné
entre eux dans les sols comme
les argiles.
r-------------------------------------------------------------------- %
fyacaJbuMhje,La battance est le fait que les limons remontent à la surface du sol et créent une couche imperméable appelée la croûte de battance. Ce phénomène apparaît suite aux intempéries qui érodent le sol.
Le risque lié à l’érosion de ce
type de sol est très important,
il faut donc impérativement les
protéger contre les attaques
extérieures (naturelles ou
humaines) telles que le vent, la
pluie, la motobineuse et le dés
herbage. Il est indispensable de
protéger ces sols avec des cou
vertures de sol, ils ne doivent
jamais rester sans protection
au risque de devenir inerte très
rapidement.
yP& lAXïk,
àyte rid m c^a çile u & e
Ce sont les éléments à granu
lométrie les plus fines.
Les sols à tendance argileuse
ne sont, en général, pas les
plus appréciés des jardiniers. Et
pour cause, ils sont durs quand
il fait sec et sont difficiles à tra
vailler car on les dit « lourds ».
Avantages Inconvénients
• Retiennent bien les éléments minéraux.
• Difficiles à travailler (lourds par temps de pluie).
• Retiennent bien l’humidité.
• Compacts par temps sec.
• Se réchauffent lentement au printemps.
• Asphyxiants (car trop d’eau et pas assez d’air).
Effectivement, ce ne sont pas
les sols idéaux pour cultiver,
mais en apprenant à mieux les
connaître vous vous aperce
vrez qu’ils ont certains avan
tages que les autres n’ont pas
et qu’il serait sûrement judi
cieux de les mettre à profit,
rappelons-nous un principe de
permaculture... Le problème
est la solution !
Un sol avec une propor
tion d’argile importante est
comme une éponge, c’est-à-
dire qu’elle va s’imbiber d’eau
quand il pleut et se dessécher
intensivement quand il fait sec,
le tout étant de réussir à faire
en sorte que cette « éponge »
reste humidifiée constamment.
<£m \eiLd&tkcw uju)c
Les argiles sont, ce que l’on
appelle des colloïdes... De la
colle négative physiquement !
Et cette colle ne demande
qu’une chose, celle de se fixer
à un élément positif. Qu’est-ce
que cela veut dire ? Que s’il l’on
ajoute un autre colloïde, les
argiles vont agréger avec eux
et vont les stabiliser.
Cet autre colloïde que l’on va
pouvoir apporter est l’humus !
Les apports de matière orga
nique vont venir s’agglutiner
à nos argiles pour les stabili
ser, c’est ce que l’on appelle :
le complexe argilo-humique,
qui, par ailleurs, joue un rôle
capital dans la vie de notre sol
et la nutrition des plantes.
^xm m eritdjètehm iræ Jb
lateaduh&d&ïïw/iM l ?La texture d’un sol est com
posée des différents éléments
|61
62| que nous avons vu juste avant,
dans des proportions variables.
Plus le taux d’un élément sera
important et plus la tendance
ira vers ce type de sol.
Maintenant, voyons comment
déterminer dans le jardin, sans
matériel spécifique, ce que
nous avons sous nos pieds.
e test du boudin
Un premier test rapide per
met de connaître la proportion
d’argile dans le sol : le test du
boudin. Il suffit simplement de
prendre une poignée de terre
à 10 cm de la surface et de la
rouler dans les mains :
- s i nous pouvons faire un
anneau qui ne se désagrège
pas, c’est que le sol est com
posé de plus de 15 à 20 % d’ar
gile (= sol argileux) ;
- s i nous pouvons faire juste
un tube, le sol contient à peu
près 10 % d’argile ;
- si la terre ne se tient pas dans
les mains et se délite rapide
ment, le sol possède moins de
10 % d’argile.
e test du bocal (ou test de sédim entation)
De la même façon que pour le
premier test, il faut extraire une
bonne poignée de terre à 10 cm
de la surface du sol. Ensuite, il
faut mettre cette terre dans un
bocal et remplir le bocal d’eau.
Après 48 heures, les sables
se seront déposés tout à fait
au fond car ce sont les plus
lourds, puis les limons, et enfin
les argiles. Il suffit ensuite de
mesurer la proportion de cha
cun des éléments et d’utili
ser un outil scientifique appelé
le triangle des textures pour
déterminer les types de sol.
Pour utiliser cet outil, il suf
fit de dessiner un trait allant
du taux d’un élément jusqu’à
son opposé dans le sens des
aiguilles d’une montre et ce, sur
chaque élément. Nous arrivons
à un point d’intersection qui
détermine le type de sol. Dans
l’exemple ci-dessus : 30 % d’ar
gile, 45 % de limons et 25 % de
sable donnent un sol limoneux. |63
Les triangles des textures permettent de classer les sols d’après leur composition granulométrique
LA MATiËRË ORGANiGUË
ÿ*a, matière ohgxmique &\t une matière uiuante qulA/eit oàgxumée cui ([il de&Aièciei,
Nous avons vu comment
déterminer la proportion de
matières dite « minérales »
(= inertes) de notre sol, celle
dont on ne peut modifier
les caractéristiques. Notre
sol, s’il est sableux, restera
sableux puisque cette carac
téristique provient du carac
tère de la roche mère présente.
Il y a cependant un élément
sur lequel le jardinier-perma-
culteur peut avoir un impact
pour rendre son sol plus fertile
et plus apte à être cultivable,
c’est la matière dite « orga
nique » (= vivante).
Qa/eil-ce que lanurfièhe okgmiqae?C’est la part de matière for
mée par des êtres vivants
qu’ils soient végétaux, ani
maux ou autres micro-orga
nismes. Cette matière est
capable de se décomposer et
de former de l’humus.
tyacaJbuMÂje! Humus: matière organique ; au stade terminal de décom-
position.
Nous verrons que cette matière
organique joue plusieurs rôles
dans le sol mais, pour l’ins
tant, nous pouvons en diffé
rencier deux types : la matière
organique azotée et la matière
organique carbonée. Selon que
la matière soit l’une ou l’autre,
elle n’aura pas du tout les
mêmes caractéristiques et les
mêmes effets sur la fertilité du
sol et sur la nutrition des végé
taux cultivés. Nous allons donc
essayer de comprendre com
ment choisir le type de matière
à apporter en fonction de l’im
pact que vous cherchez à avoir
sur le sol.
azotée (uehfe4Les matières organiques azo
tées sont des matières de cou
leurs vertes (exemples : fanes
de légumes, gazon, feuilles,
lisiers...). Elles ont pour carac
téristique de se dégrader rapi
dement après incorporation
dans ou sur le sol du fait de
leur composition simple.
Elles sont composées en par
tie d’azote et de fibres tendres
et seront dégradées par les
bactéries du sol qui, par leurs
capacités de multiplication
rapide, vont venir littérale
ment « dévorer » ces matières
et les minéralisée En d’autres
termes, les rendre assimilables
par les plantes sous forme
minérale.
n pratique
En incorporant des matières
azotées tel que du gazon ou
des lisiers par exemple, qui
se transformeront en nitrate,
nous favorisons la venue des
bactéries « nitratophiles » (qui
aiment le nitrate) qui vont rapi
dement venir les manger et les
minéraliser. Ainsi, la plante
pourra rapidement bénéficier
de nitrates et autres matières
minérales pour subsister. En
revanche, s’il y en a trop, le
surplus sera lessivé dans les
nappes phréatiques du sol car
le sol n’a pas la capacité de les
retenir.
Nous pouvons d’ailleurs obser
ver les conséquences que cela
peut avoir notamment en Bre
tagne où la production de lisier
de porc est bien supérieure
à la capacité que le sol et les
plantes sont capables de cap
ter. Des quantités importantes
de nitrate descendent tout
droit dans les nappes phréa
tiques et les polluent ; elles se
déversent jusqu’à l’océan, ce
qui amènent les algues vertes
nitratophiles.
Conséquences de l’apport de matières organiques azotées
dans nos jardins
Avantages Inconvénients
• Rapidement disponible pour les plantes.
• Lessivage important en cas de grandes doses.
• Engrais « coup de fouet » utile à la plantation.
• Ne favorise pas l’autonomie alimentaire des plantes.
^ m x r f iè h & o k g x u w ^
(M iïw flé e fb à u n e J
Les matières organiques car
bonées sont les matières de
couleurs brunes (exemples :
brindilles, branches, pailles).
Ce sont toutes celles qui sont
composées de lignine, la mo
lécule qui forme le bois.
Elles sont bien plus difficiles
à dégrader car les chaînes
de ces molécules sont bien
plus grandes que celles des
matières azotées. Les seuls
êtres vivants sur Terre capable
de les dégrader sont les cham
pignons.
Leur évolution dans le sol n’est
donc pas la même que celle
des matières azotées.
Ces matières ne vont pas être
directement minéralisées et
assimilables par la plante, elles
doivent passer par une étape
appelée la phase d’humifica
tion, c’est-à-dire qu’elles vont
se transformer en humus.
n pratiqueIl est possible d’incorpo
rer des matières carbonées
(du bois) sous différentes
formes (brute comme la paille
ou les branches, broyé comme
Il faut toujours penser à nourrir le sol.
les copeaux ou le BRF, ou com
posté). Cela va immédiatement
attirer les champignons et leur
permettre de se développer en
quantités importantes pour
former de l’humus. L’humus
est le frigo du sol, c’est-à-dire
qu’il lui permet de capter les
différents éléments minéraux
et de les conserver jusqu’à ce
que les plantes en aient besoin.
Conséquences de l’apport de matières organiques
carbonées dans nos jardins
Avantages
• Augmentation des réserves nutritives du sol.
• Multiplication du nombre de champignons importants.
Inconvénients
• S’il y en a trop, le sol sera lent à nourrir les plantes.
• Cela favorise l’acidification des sols.
La V E EU SCA
êütm, uiuanti dw/iol VwuaiLLenl fiuw et nuit, n& nom emJbêtompm à uautaibfcihÆ leuAA tâche*,.
Phé&ehyj& injQth&AQl
Il est important, pour respecter
son sol, de garder à l’esprit les
principes suivants :
- s i l’on souhaite stimuler
notre sol et la croissance de
nos plantes, nous nous tour
nerons plutôt vers un apport
de matières organiques azo
tées, en faisant bien attention
à ne pas abuser sur la dose au
risque d’induire un lessivage
important. Ce qui serait un
gâchis et favoriserait la pollu
tion des nappes phréatiques ;
- s i l’on souhaite miser sur le
long terme et « recréer » un sol
fertile durable, nous nous tour
nerons plutôt vers un apport
de matière organiques carbo
nées, qui attirera les champi
gnons qui, rappelons-le, sont
les seuls êtres vivants capables
de dégrader ces matières grâce
à des enzymes spécifiques.
Ceux-ci favoriseront la création
d’humus dans le sol qui ont
la capacité de stocker les élé
ments nutritifs. Mais attention
également à ne pas engorger
le sol de matières carbonées
au risque de ralentir son acti
vité bactérienne.
^ùîàGtùidiGTù ti& L’agAL-
Pour imager tout cela, j’ai
merais prendre un exemple
très concret qui facilitera la
compréhension de ce sys
tème complexe. Encore une
fois un exemple historique
NAPPES
datant de la fin de la Seconde
guerre mondiale au moment
même où est née l’agriculture
chimigue.
À la fin de celle-ci, un stock
important de produits de
guerre (poudre à canon,
soufre...) subsistaient. Les
besoins n’étant plus à com
bler, il fallut les recycler afin
d’amortir les investissements
et éviter gu’ils ne deviennent
des déchets. Ils devinrent des
engrais chimigues azotés et
des pesticides...
Nous ne nous attarderons
pas sur l’aspect politico-éco-
nomigue du recyclage de ces
déchets... mais nous pou
vons néanmoins constater gue
ces engrais chimigues azo
tés, au moment où ils ont été
incorporés dans les sols, dans
les années 1970, ont donné
des rendements extraordi
naires sur les productions
agricoles ! Ce gui nous a valu
une expansion de l’agricul
ture chimigue très importante.
Mais pourguoi donc cela n’a-t-
il pas perduré dans le temps ?
... etM & am & équm ce&
L’introduction des engrais
chimiques a favorisé le ren
dement des cultures, car les
plantes n’avaient plus qu’à
se servir en éléments miné
raux assimilables (= aliments)
qu’elles avaient à disposition.
En effet, l’agriculteur lui en
donnait régulièrement ; le sol
possédait aussi de l’humus
pour le stocker.
Tout ceci s’est fait au détri
ment des champignons qui,
n’étant plus utiles aux plantes,
ont arrêté leurs symbioses
avec eux. Les stocks d’humus
ont donc fortement dimi
nué, une dizaine d’années
après le début de l’introduc
tion d’engrais chimiques, obli
geant ainsi les agriculteurs
à utiliser toujours plus d’en
grais car ceux-ci ne pouvaient
plus être stockés dans le sol.
Aujourd’hui, les stocks d’hu
mus dans les sols agricoles
français sont proches de zéro. Il
n’existe donc plus ces fameux
« frigos » . Les cultures sont
totalement dépendantes des
apports d’engrais de l’agricul
teur et ne sont plus capables
Un sol bien nourri, donne des fleurs bien jolies.
de répondre à leurs besoins de
nourritures seules.
Cet exemple a uniquement
pour objectif la compréhen
sion du système « sol », il n’est
bien entendu pas question de
juger ou d’affirmer qu’il y a
eu la moindre arnaque ou le
moindre mensonge aux agri
culteurs de l’époque...
Voyons maintenant quelques
techniques que nous pouvons
utiliser dans nos jardins pour
améliorer nos sols et ne pas
reproduire les erreurs qui ont
été commises par le passé.
Le s c c u v e r t u r e s d e s e t« '&ovMhi?i tut m l, uoilù une idée muqAenue... » ruu/A diMv le uieujx. cuMiucîeuA dus village. qui apemé icv vie à bêck&v à deu&feM, de bêche enhimk... bineh. devM^m^pxiAmoi ... üé\hehtieh.leâ,mewMMAeâ, àeïbei... ghi &v... hatm&v... ccm&ileAmottes...(et/non. doJipm, la même, oecmùutjfiou/v que \onteA/uxin./noü.leplwi « phophe » pxmiMe.
^ im p iM c u imdufiaUlageIl est avéré depuis quelques
années qu’un sol ne doit pas
rester découvert au risque
d’être sensible à l’érosion dû
aux aléas météorologiques,
humains et mécaniques.
Masanobu Fukuoka, qui fut
l’un des pionniers de l’agricul
ture naturelle et qui prône le
« non agir » dans ses rizières
du Japon, dénonçait le retrait
et l’exportation des pailles
des céréales après la récolte
de leurs grains. Cette expor
tation diminue en effet le
capital minéral et organique
des sols, qui ensuite doit être
comblé par l’apport d’engrais
de synthèse de toutes sortes, ce
qui demande de fournir inutile
ment une énergie considérable.
Il faut donc penser, dans un
jardin, à laisser un maximum
de matière sur place, en cou
verture de sol et éviter les
exportations. Et ceci notam
ment pour plusieurs raisons :
- diminuer la perte de matière
organique et donc la création
d’humus ;
-dim inuer la perte d’élé
ments nutritifs du sol qui sont
présents dans ces « déchets »
exportés ;
- diminuer les pertes d’eau
par évaporation du sol au
contact du soleil ;
-diminuer la croissance des
plantes sauvages indésirables
par l’ombrage de la couverture.
Ce n’est pas le choix qui man
que en matière de couverture
de sol. Dans la mesure du pos
sible, choisissez le matériau
adapté au besoin de votre sol.
BRFo w ^ a m é a lUhagmenlé]
C’est un simple broyât de
branche dit raméal (adjectif
dérivé de rameau, c’est-à-dire
« bois d’un an ») ne dépassant
pas un diamètre de 5 cm.
Sa particularité est d’être consti
tué d’environ 30 % de lignine,
cette grosse molécule qui donne
sa rigidité au bois et qui forme
en partie l’humus des sols.
Plus le diamètre du bois broyé
est petit et plus il est riche
en éléments minéraux, dont
l’azote, et en substance orga
nique facilement assimilable
par les organismes du sol.
Il est possible de faire du BRF
chez soi. Cela nécessite tout
de même l’achat d’un petit
broyeur (aux alentours de
100 € ou en location). C’est
à mon sens, un achat indis
pensable, qui peut se faire
groupé... et qui permet de
recycler la majeure partie des
déchets de nos jardins. Il faut
entre 5 et 10 m3 de branches
pour produire 1 m3 de BRF.
Pour ceux qui n’ont ni la pos
sibilité de dénicher un broyeur,
ni assez de branches dans
leurs jardins pour créer du BRF,
n’hésitez pas à demander aux
paysagistes, collectivités et
élagueurs autour de vous, ils
se feront une joie de se débar
rasser de leurs déchets.
S ^ le u iU e b n w tie &
En termes de facilité d’utili
sation et de disponibilité, les
feuilles mortes sont certaine
ment les plus accessibles pour
la plupart des jardiniers-per-
maculteurs que nous sommes.
Il suffit de les ramasser dans
votre jardin ou celui de vos voi
sins à l’automne, de deman
der aux collectivités ou de les
ramasser en forêt. La paille protège les plants.
Digérées bien plus rapide
ment par le sol que le BRF,
elles apportent au sol une pro
tection hivernale intéressante.
Il faut savoir que certaines
feuilles se dégradent plus len
tement (chêne, platane) que
d’autres (acacia, noisetier).
Ceci est lié à la quantité de tanin
présent dans les feuilles, cette
substance toxique qui protège
les feuilles des ravageurs.
ÿ& p a iU e ,
C’est également un matériau
intéressant mais plus acces
sible à la campagne qu’à la ville.
Même s’il est très facile d’en
trouver des quantités intéres
santes toute l’année, il est plus
difficile de la trouver bio.
y & io ù i
C’est un matériau très facile à
trouver. Sachez que la diffé
rence entre le foin et la paille
est toute simple : les foins sont
simplement des herbes hautes
fauchées et les pailles sont les
résidus restant des cultures de
céréales.
Le foin est une nourriture de
choix pour les vers de terre
qui seront très appréciés pour
améliorer les sols argileux.
Il est très facile à produire au
jardin, il suffit de laisser une
petite surface de pelouse à la
production de ce « foin » qu’il
faudra faucher 2 à 3 fois par an.
y ^ m g ju iw u -e h ÎA ,
Un engrais vert est un semis
de graines qui a pour objec
tif d’améliorer les sols. Ces
graines s’achètent générale
ment chez les producteurs de
graines paysannes ou dans les
jardineries en mélange pré
établis en fonction du besoin
du sol. Il est donc nécessaire
de bien comprendre le fonc
tionnement de son sol avant
de se lancer avec des produits
« clés en main ».
Les engrais verts ont plusieurs
avantages et sont très inté
ressants, notamment pour les
intercultures, c’est-à-dire entre
la récolte d’une production et la
plantation d’une autre.
ïÇ e& C M W kb-ioU ,
cmmtiMeA,
Un autre moyen de couvrir nos
sols de jardin est simplement
de planter des végétaux qui
ont un port étalé, c’est-à-dire
qui ont la capacité de recouvrir
rapidement une surface et qui
donne de la nourriture par la
même occasion.
Voici quelques exemples :
- fraisier (mi-ombre) ;
- menthe (sol humide) ;
- cornouiller du Canada (fruits
comestibles) ;
-origan doré (plante aroma
tique) ;
- capucine (fleurs comestibles).
^ ^p la rrfe & A xm m gM ,
Nous avons presque fait le
tour des couvertures de sol
que nous pouvons effectuer,
il me faut pourtant terminer
par celle qui a certainement le
plus d’intérêt pour nos sols et
pour nos écosystèmes jardi-
nés, surtout en milieu urbain
ou ceux-ci sont généralement
dégradés et très pauvres : les
plantes sauvages, « mauvaises
herbes » pour les jardiniers du
dimanche, « adventices » pour
les professionnels des jardins.
Les plantes sauvages repré
sentent une manne impor
tante et pourtant tellement
délaissée par les jardiniers et
généralement les hommes
aujourd’hui.
Ces plantes sauvages sont
dites « bio-indicatrices », c’est-
à-dire qu’elles indiquent com
ment fonctionne la vie du sol
par leurs simples présences.
De plus, elles soignent les dys
fonctionnements et déséqui
libres qui peuvent avoir lieu.
Par exemple, le pissenlit est
une plante bio-indicatrice de
sol carencé en potassium, sa
racine descend profondément
dans le sol pour aller chercher
le potassium dans les pro
fondeurs et le remonter dans
ses feuilles qui, en flétrissant,
apporteront ce potassium
à la surface du sol.
Ces exemples ne sont que des
indications nous permettant de
déterminer quel type de sol se
trouve sous nos pieds. Il existe
bien entendu plusieurs facteurs
qui permettent de cadrer l’exer
cice tels que la densité au mètre
carré de la plante, le cumul des
plantes identiques et la recon
naissance exacte de chaque
espèce.
Le sol est tout à fait en capa
cité de s’améliorer seul, il suffit
de le laisser se réguler sans le
perturber ou le moins possible
pendant quelque temps. Il
n’est cependant pas nécessaire
de laisser le tout en jachère
en attendant d’obtenir un sol
parfait, mais le simple fait de
redéposer les plantes sau
vages au sol après désherbage
dans les cultures permet d’évi
ter l’exportation des éléments
minéraux du sol.
Les plantes sauvages qui
poussent spontanément
sont une source de nourri
ture et d’habitat de la tota
lité de la faune sauvage. C’est
cette faune qui permet une
régulation des prédateurs de
nos jardins et la pollinisation
des fleurs de nos cultures. Il
est donc impensable d’espé
rer cultiver 100 % d’une par
celle sans laisser cette fameuse
zone sauvage, la zone 5.
tie l’GAîieI L’ortie peut accueillir jus- | qu’à plus d’une trentaine I d’insectes sur un seul pied ; à qui il servira de gîte et de ! couvert.\ i
Les plantes sauvages sont
également une ressource de
première classe pour les êtres
humains, tant dans le domaine
de la nutrition (sirop, soupe...),
gue du goût, de la médecine,
de la teinture, de la cosmétigue
et d’autres utilisations diverses
et variées telles gue la vanne
rie (confection de paniers), les
instruments de musigues, les
encres ou les vêtements.
-ortie (Urtica dioïca) : pesto,
guiche, vêtements, re-minéra-
lisante, purin ;
-pissenlit (Taraxacum offi- cinalis) : diurétigue, salade,
gelée (crémaillotte) ;
- mourron blanc ou stellaire
(Stellaria media) : salade ;
- consoude (Symphytum ofd- cinalis) : beignets, rouleau de
printemps, purin.
Voici guelgues plantes sau
vages des jardins bien utiles :
Sols acides (PH < 7)
Sols alcalin (PH > 7)
Sols humides
Sols secs
Lumière
Ombre
Sols sableux
Sols argileux
Exemples de plantes bio-indicatrices
|7S
Fougèreaigle Petite oseille Bouleau Berce
Sureau Lavande Buis Tussilage
Jonc Bouton d’or Consoude Prêle
Campanule Hélianthème Bouillon blanc Cytise
Millepertuis Safran Gaillet jaune Rue
Reine des près Myosotis Fraise
des bois Géranium
Liseron des champs
Plantainlancéolé Robinier Serpolet
Aubépine Lamier jaune Peuplier Chardon
Pruniersauvage
Cornouillermâle Coguelicot Origan
GÉRER l ’EAtliga çrmtion de l’eau e&t un élément comirtéAnMe à p/vend/ve en compte. $anx ean, pa& de uie pouiMe, tfl e&t indi&pemaMe d’o^hVt à notàejaàdin une quantité et une qualité d’eau m^imnte. 'êetteeauteAmineAn \onpahceuM'danxnoJ& coàpA, tout de même !
<Sf'eau, et la planteToute plante privée d’eau cesse
sa croissance et meurt rapide
ment. Seules certaines plantes
adaptées à des conditions
de vie désertiques ou semi-
désertiques peuvent résister
à une sécheresse prolongée
(quelques plantes à feuilles
réduites en épines, cactées,
plante crassulescentes).
Dans tous les cas, l’eau qui
entre dans la plante (par ses
racines ou directement par
l’ensemble de son appareil
végétatif) est utilisée d’une
part comme liquide conduc
teur de sève (que ce soit la sève
brute, riche en sels minéraux,
ou la sève élaborée, riche en
sucre produites par les feuilles)
et d’autre part pour la vie elle-
même de chaque cellule de la
plante.
Toutes les réactions biochi
miques du vivant se pro
duisent en milieu aquatique.
Il ne peut y avoir de division
cellulaire, donc de croissance
et de développement de nou
veaux organes, sans eau.
Ainsi, sur une plante privée
d’eau, les bourgeons termi
naux ne se développent plus,
et les feuilles qui tombent sont
de plus en plus nombreuses.
En ajoutant de l’eau, on pourra
observer la reprise de crois
sance des extrémités de tige
à partir du bourgeon terminal,
et sur la reprise de leur forme
initiale des feuilles encore
vivantes...
Qualité ti&l’emLm utileL’eau étant le transporteur
des éléments minéraux dont
a besoin la plante, il est très
important que celle-ci soit
de bonne qualité. De plus, la
plante est composée entre
90 et 98 % d’eau. Si celle-ci
est de mauvaise qualité, elle
sera directement assimilée par
notre organisme en mangeant
ces plantes.
Il existe deux types de pollu
tion de l’eau :
- la pollution organique
elle est la conséquence de
la dégradation d’organismes
vivants (végétaux, animaux).
Cette pollution est source de
phosphore et d’azote (nitrate)
et est en partie dûe à l’activité
agricole et des eaux usées des
humains. Ces éléments sont
des polluants importants des
sols et rendent l’eau impropre
à la consommation (et donc a
fortiori [es plantes avec) ;
- la pollution chimique : elle
est assez importante en ville
et a des sources très variées,
il faut donc rester alerte sur les
environs de notre jardin.
- hydrocarbures et dérivés :
provenant du raffinage du
pétrole, solvants, peintures,
encres et colles.
Pour économiser de l’eau, pensez aux système de récupération écologiques.
Voici une partie des polluants
qui se trouvent le plus réguliè
rement dans les eaux de mau-
g 2 | vaise qualité :
- les métaux lourds : automo
bile, industriel, volcans...
- les pesticides : ce sont des
biocides (tuent la vie) et s’ils
tuent les végétaux, il n’y a pas
à douter qu’ils tuent égale
ment d’autres formes de vie,
dont nous faisons partie ;
-médicaments : les antibio
tiques dérèglent la croissance
des plantes et les stérilisent ;
- PCB : présents dans les iso-
latants, les produits inflam
mables et lubrifiants ;
Nous sommes malheureuse
ment, dans un jardin de ville,
peu capables de dépolluer
cette eau et n’avons en géné
ral que peu d’espace. Les sys
tèmes d’épurations de l’eau
sont en général très gour
mands en place.
Le meilleur moyen d’utili
ser de l’eau « propre » est de
connaître sa provenance et
pourquoi pas, encore une fois,
d’imiter la forêt ? D’où vient
l’eau ? De la pluie !
La récupération de l’eau de
pluie est possible dans la
grande majeure partie des jar
dins, peu importe leurs tailles
et leurs situations.
éeommi&eh, l ’eau,Le premier élément à prendre
en compte dans la gestion de
l’eau est l’économie de celle-ci.
Nous pouvons sans problème
réduire notre consommation
d’eau dans le jardin de 50 %
en faisant en sorte que l’eau
présente reste sur place et soit
assimilable pour les plantes.
sait que l’on consomme en
moyenne 250 l d’eau par jour
en Europe pour nos besoins
quotidiens, il y a des questions
à se poser sur nos manières de
consommer.
Plusieurs techniques s’offrent
à nous pour cela :
- la couverture de sol qui évi
tera à l’eau de s’évaporer ;
- la plantation de plusieurs
strates de plantes qui évitera
aux plantes de trop transpirer ;
- le choix de plantes adaptées
à la région et peu gourmandes
en eau ;
- un bon sol retient jusqu’à
10 fois plus d’eau qu’un sol de
mauvaise qualité ;
-arrosage le matin tôt ou le
soir à la tombée de la nuit ;
- la mise en place d’un arro
sage automatique enterré
bien réglé ;
- l’économie de l’eau domes
tique : toilettes sèches, récu
pération des eaux de lavages
pour l’arrosage... Quand on
HfafïteJb e tâ îo d ie Jb i ’e m i
Si l’eau est encore manquante,
il faut penser à capter et sto
cker les eaux environnantes
par des outils et des méthodes
de conception intelligentes :
- puits : un puits collecte les |83
eaux de surface, les pluviales,
les humidités résiduelles et
éventuellement, par effet de
capillarité, les eaux d’une
nappe phréatique, pour au
tant que l’on soit dessus.
-forage : il va puiser l’eau
directement dans une veine
d’eau souterraine, ou dans
une nappe aquifère, et le débit
est très largement supérieur à
celui d’un puits. La profon
deur du forage dépend de la
profondeur de la veine d’eau,
qui peut se situer entre 25 et
80 mètres de profondeur, et
bien plus encore. Le forage
nécessite l’utilisation de tubes
en PVC spéciaux, de prétu
bage en acier, de têtes de
forage étanches. Pour béné
ficier de cette eau profonde,
il est nécessaire d’utiliser des
pompes spéciales pour ali
menter ensuite votre instal
lation. Un forage n’est pas un
simple trou, et il ne faut pas
l’aborder de la même manière
qu’un puits. Les coûts sont
assez élevés, mais le débit est
constant, et ne fluctue pas au
fil des saisons.
-toiture : une toiture bien
conçue avec une pente suffi
sante et des gouttières permet
de récupérer une très grande
quantité d’eau pendant un
orage et de l’utiliser pendant
quelques semaines en fonction
du récupérateur d’eau installé.
o^AiÜÙlÙb
pahpJujtoépWwlioficuÉo/wfmUne solution possible est éga
lement d’assainir les eaux
usées grâce à des plantes pour
pouvoir les réutiliser à l’arro
sage ou même pour le lavage
s’il a été bien conçu, cela s’ap
pelle la phytoépuration.
Cette technique utilise les bac
téries naturellement présentes
dans le système racinaire des
plantes pour épurer l’eau. Les
bactéries aérobies (c’est-à-dire
qui ont besoin d’oxygène et
qui ne dégagent pas de mau
vaises odeurs) « mangent » les
matières organiques. Elles les
transforment alors en matière
minérale assimilable par les
plantes. En retour, les plantes
aquatiques fournissent de
l’oxygène aux bactéries par
leurs racines.
Ces systèmes de phytoépu
ration dirigent les eaux usées
vers des filtres plantés d’es
pèces végétales soigneusement
sélectionnées et capables d’ab
sorber les polluants tels que les
nitrates ou les phosphates.
On utilise souvent des plantes
persistantes émergentes telles
que les bambous, roseaux,
massettes, laîches...
Ces filtres plantés reproduisent
donc un écosystème épura
toire naturel. Les filtres traitent
les eaux usées en plusieurs
étapes :
-u n pré-traitement via les
graviers et les racines des
roseaux qui retiennent les
grosses particules à sa sur
face ; les éléments se transfor
meront en compost ;
- un traitement des composés
chimiques au travers de plu
sieurs bassins remplis de subs
trat et de plantes ; les plantes
absorbent les nitrates et les
phosphates contenus dans les
urines et les matières fécales ;
le traitement chimique naturel
permet aussi la décomposition
de polluants ménagers ;
- un traitement biologique,
puisque les bactéries décom
posent les dépôts accumulés
au niveau des racines pour les
transformer en éléments nutri
tifs pour les plantes.
Plantée les végétaux^ oua y voici / 3e pilieh, d ’un écoAyAtème dynamique et tiuAaMe ti’eit cwMe que le végétal lui-même. iÇeAeui êîhe vivant capable de fæalù&i la &ynîhèm dus caAbone aîme\phéhkp/e inorganique ('€&J en, cahione organique OAumUablepaA le vivant pouA m cAoiuance et Aon, développement (uwicaJ.
Le végétal intervient dans
l’amélioration des conditions
générales de la communauté
urbaine. Son rôle est multiple :
social, psychologigue, paysa
ger, politigue...
Z ^/ fa d ù m A sA xxm le A ,
d b p hyA ù yieb
d ^ ité g k a jm e tiu iU e
Le végétal est reconnu pour
ses bienfaits relaxants, ses
actions sur le psychisme et la
santé en général. Peut-être
est-ce à relier aux incitations à
la promenade gu’il procure ou
au seul fait gue la couleur verte
possède des vertus apaisantes
sur les êtres humains. Des
études précises faites en milieu
hospitalier démontrent même
gue les patients voyant des
arbres depuis leurs chambres,
guérissent plus rapidement
gue ceux gui en sont privés.
L’arbre fait totalement partie
du patrimoine urbain. En tra
versant les siècles, sinon les
épogues, il symbolise l’histoire
des lieux et incarne la mémoire
d’une ville.
Les arbres ont plusieurs rôles
en milieu urbain :
- incidence climatique : ils
contribuent à rafraîchir l’air
en augmentant le taux d’hu
midité par leur transpiration ;
ils influencent la circulation
de l’air et donc la ventilation
d’un jardin de ville ;
- anti-pollution : les végé
taux améliorent la qualité phy
sico-chimique de l’air des villes
en contribuant à diminuer
le taux de gaz carbonique,
à neutraliser les autres pol
luants atmosphériques (ozo
ne, dioxyde, soufre...) et à filtrer
les poussières, cendres, pollen
et aérosols.
- anti-érosion : la ramure et les
feuilles diminuent l’impact de
la pluie sur le sol ; les racines
retiennent l’eau et évitent les
glissements de terrain.
uûv dallerEn ville, il est plus aisé de réa
liser des jardins sur dalles à
cause du manque d’espace. On
en distingue deux types :
- le s jardins établis sur des
ouvrages souterrains (parcs
de stationnement, voies ex
press, etc.) ;
- le s jardins installés sur un
sol artificiel à un niveau supé
rieur à celui du sol, avec des
contraintes limitant l’épaisseur
de la terre ou du substrat.
Dans ce dernier cas, il est pos
sible d’établir un classement de
ces jardins en tenant compte de
leur utilisation, de leur rôle et
de la végétation installée. Ces
aménagements peuvent être
regroupés selon trois types de
végétalisation caractérisés prin
cipalement par leurs exigences
en entretien et leur poids au
mètre carré.
Ces deux paramètres condi
tionnent à leur tour le choix
des végétaux, l’épaisseur et la
nature du substrat.
On note ainsi trois sortes de
végétalisations :
-végétalisation intensive : jar
dins composés d’arbres, d’ar
bustes et de fleurs, et certaines
infrastructures minérales (jardi
nières, pergolas, bassins...) ;
-végétalisation semi-inten
sive : jardins composés d’her
bes, de plantes vivaces et des
petits arbustes ;
- végétalisation extensive :
jardins composés de mousses,
de plantations basses an
nuelles ; on parle de toiture-
terrasse ou végétalisation de toits.
Intensif Semi-intensif Extensif
Entretien Important Limité Très faible
Irrigation Importante Régulière Nulle
Poids 500 à 2 500 kg/rrr 150-300 kg/rrr 60-120 kg/rrr
Épaisseur de substrat 30 cm minimum 12 à 30 cm 4 à 10 cm
Formede végétation
Prairie, arbres,arbustes,herbacées
Vivaces, petits arbustes, annuelles
Mousses, Sedum, graminées
Pentemaximale
5 % (écoulement de l’eau) 20 % jusgu’à 40 %
Support admis Béton Béton, bois, acier Béton, bois, acier
Les toitures vertes sont de plus en plus courantes dans nos villes.
L i
*1 A _'* * Vi .
^ ^ p la riM L G m m b cœ A ,
Beaucoup de surfaces en ville
sont minérales, c’est-à-dire
composées de béton ou de
bois. Il faut donc trouver des
systèmes de culture permet
tant de cultiver ces surfaces
hors-sol. La solution la plus
simple techniquement est la
culture en bac. Il est possible
de planter tout type d’arbres et
d’arbustes, il suffit d’adapter le
contenant au végétal.
faut prendre en considéra
tion quelques éléments qui
diffèrent de la culture en pleine
terre :
- le milieu écologique est
confiné : ceci limite la biodi
versité du sol, ily a par exemple
de nombreuses espèces de
lombrics qui n’ont pas la capa
cité de vivre dans de si petits
volumes ; de même, les racines
ont peu d’espace pour se déve
lopper, il faut donc que le
substrat soit de meilleure qua
lité pour que les plantes aient
accès à la nourriture dont elles
ont besoin ;
- la terre s’assèche beaucoup
plus rapidement et est donc
beaucoup plus fragile, contrai
rement à un sol de jardin où
seule la couche superficielle
peut s’assécher en général ;
|es
sc|
- la menace de gel est plus
élevée du fait du faible volume.
H àdîiu& b
m / ilcd M -b a n d e r
whéleuéeA,La culture en plates-bandes
surélevées d’une vingtaine de
centimètres a plusieurs avan
tages dans un jardin, notam
ment pour la culture de
légumes :
- meilleur drainage : l’eau
de pluie s’évacuera bien plus
aisément et le sol ne sera pas
détrempé, ceci peut être très
utile en sols argileux ;
-p a s de tassement : puisgue
l’espace est délimité, il n’y a
pas de piétinement ; le sol reste
léger et les végétaux s’enra
cinent bien plus facilement ;
-ergonomie : les plates-
bandes sont plus faciles à
travailler car il est moins néces
saire de se baisser en compa
raison d’un sol de jardin ;
- possibilité d’avancer la sai
son de cultures car elles se
réchauffent plus vite au prin
temps.
Les bordures de ces types
de plates-bandes suréle
vées peuvent être réalisées en
bois, en pierre ou en brigue.
Elles sont idéales pour plan
ter les légumes et plantes
vivaces « type potager » :
salades, tomates, pommes de
terre, radis, carottes, aroma-
tigue, etc.
{€uttiu&bAWb hottei d&fiaiMDe plus en plus à la mode,
cette technigue a l’avantage
d’élaborer un jardin rapide
ment avec une mise en oeuvre
simple et très économigue.
Les brins de paille agissent
comme des éponges, mais
ils ne nourrissent les plantes
gu’après un stade avancé de
compostage. Les tubes formés
retiennent l’eau et les nutri
ments par capillarité.
On y ajoute des nutriments
sous forme de compost ou
matière azoté dans lesguels
les racines des plantes vont se
développer.
Les avantages de ce type de
cultures sont :
- le coût (3 à 5 € par bottes) ;
- le taux d’herbes sauvages
assez faibles car il n’y a pas ou
peu de graines présentes dans
les bottes ;
- ergonomie (ce type de
culture est idéale pour les per
sonnes handicapées ou avec
des difficultés physigue car il
n’y a ni à se baisser, ni à tra
vailler le sol) ;
- idéal pour terrains pollués
en métaux lourds ou hydrocar
bures car il n’y a aucun contact
avec le sol environnant, c’est
une culture hors-sol ;
- simplicité de mise en œuvre
(légèreté du matériaux, simpli
cité technigue).
On note cependant un incon
vénient : les bottes de paille
vont malheureusement se
dégrader deux ans après leur
mise en place, il faudra donc
les remplacer pour une nou
velle culture.
Tout comme les plates-bandes
surélevées, les bottes permet-
faces. Il faut donc optimiser cet
espace au maximum.
Cultiver en volume peut s’ef
fectuer, comme nous l’avons vu
précédemment par l’installation
d’un jardin-forêt (en strates). Il
est aussi possible de créer du
volume grâce au terrassement
de départ en implantant des
matériaux d’origine minérale
à l’aménagement tels gue des
pierres, du bois ou des maté
riaux de récupération.
S2| Une spirale d’aromatiques...
tent surtout d’accueillir les
légumes annuels gui se récolte
dans l’année ou l’année sui
vante : haricots, pois, courges,
salades, etc.
^pilm ljeycU ühxm jcdk^m ^
Les jardins de pleine terre en
ville sont assez rares et s’ils
sont existants se trouvent en
général sur de petites sur-
Un outil intéressant est la mise
en place d’un enrochement
en spirale gui permettra d’ac
cueillir notamment des plantes
aromatigues.
Il s’agit d’un concept venu
d’Angleterre, dont le climat est
humide et ne favorise donc pas
forcément la culture de plantes
aromatigues. Le principe est
assez simple :
- la structure accumule de la
chaleur et tempère les varia
tions de température ;
- la pente crée un micro
climat plus chaud qu’aux
alentours ;
- la butte surélevée est bien
drainée, même en terrain
humide.
La spirale peut avoir entre
2 à 4 m de diamètre et 0,80 à
1,20 m de hauteur au centre en
fonction de la place disponible.
our la faune
La spirale peut être, en plus,
un milieu très favorable aux
insectes. Évitez alors d’utiliser
du béton pour caler les pierres
afin de leur laisser un abri de
bonne qualité.
Au pied de la spirale, il est pos
sible d’installer un bac ou une
petite mare creusée dans le sol
pour recueillir les eaux de pluie.
Ce point d’eau sera apprécié de
nombreuses petites bêtes.
À la construction, il faut pré
voir des cavités pour les
oiseaux qui nichent dans les
tas de pierre, ou y intégrer des
nichoirs et abris. Des bûches
de bois percées fourniront
des endroits favorables pour
à la nidification des guêpes
et abeilles solitaires qui
viendront sur la spirale butiner
les fleurs.
Le lézard des murailles appré
ciera l’abri des pierres, la terre
pour pondre, les insectes à
manger et l’abreuvoir pour se
rafraîchir. D’autres vertébrés
comme le crapaud, la musa
raigne ou la couleuvre pour
ront fréquenter régulièrement
ou épisodiquement le muret
de la spirale.
our les plantes arom atiques
Privilégiez les plantes aimant
les sols secs pour le haut de
la butte, comme le thym, le
romarin, la lavande, l’hysope
et la sauge.
Au milieu de celles-ci se plai
ront la petite pimprenelle, l’ar-
moise, la ciboulette et l’origan,
par exemple.
Vers le bas de la pente, séche
resse et pauvreté du remblais
feront beaucoup moins sen
tir leurs effets. C’est l’endroit
idéal pour semer des ombel-
lifères aromatiques comme
l’aneth, le cumin, le cerfeuil, le
persil mais aussi la mélisse ou
la menthe.
Cette spirale aromatique
peut également se conce
voir comme un parterre de
fleurs décoratif en y implan
tant la giroflée des murailles,
la valériane rouge, les orpins,
la joubarbe et autres fleurs se
contentant d’un sol sec.
Véçétniïmcomeâifâle/müvmMewiMaùiIl est souvent difficile de de
mander conseil à son pépi
niériste au sujet des plantes
comestibles parmi son cata
logue, à part les petits fruits
rouges. Retrouvez ci-contre une
liste de végétaux comestibles
et ornementaux possibles pour
aménager vos jardins.
Nomscientifique
FeuillagePartie
utiliséeMellifère Hauteur
Abricotier Prunusarmeniaca caduc fruits oui 3 à 5 m
Amandier Prunus duclis caduc fruits oui 4 à 6 m
Amandier de Chine Prunus triloba caduc fruits oui 3 m
Amandier de Sibérie Prunus tenella caduc fruits oui 2 à 3 m
Arbre de Judée
Cercissilliquastrum caduc fleurs,fruits oui 6 à 9 m
Aulne vert Alnus viridis caduc feuilles oui 3 à7 m
Cornouiller du Japon Cornus kousa caduc fruits X 12 m
Cornouillermâle Cornus mas caduc fruits X 12 m
Fauxcognassier
Pseudocydoniaoblonga caduc fruits oui 8 à 15 m
Févierd’Amérique
Gleditsiatriacanthos caduc fruits oui 7 à 8 m
Figuier Ficus carica caduc fruits X 5 à 10 m
Gainier du Canada
Cerciscanadensis caduc fleurs oui 5 m
Jujubier Ziziphus jujuba caduc fruits X 6 à 10 m
Kaki Diospyros kaki caduc fruits X jusqu’à 12 m
Laurier sauce Laurus nobitis persistant feuilles X 5 m
Maclu ra Maduratricuspidata caduc fruits X 6 m
Mûrier blanc Morus alba caduc fruits X 5 à 8 m
Mûrier de Chine
Broussonetiapapyfera caduc fruits X 8 à 12 m
Mûrierplatane
Moruskagayamae caduc fruits X 6 à7 m
Nashi Pyruspyrifolia caduc fruits X 5 à 12 m
Olivier Oteaeuropaea caduc fruits X jusqu’à 10 m
Olivier de bohème
Elaeagnusangustifolia caduc fruits oui 6 m
Pêcher Prunus persica caduc fruits oui 4 à 5 m
Plaqueminier Diospyros lotus caduc fruits X 15 à 30 m
S6|
Poirier
Pommier
Prune lier/ épine noir
Pruniermyrobolan
Sorbier des oiseleurs
Sorbiertorminal
Viorne à feuille d’érable
Viorne à manchette
Viorne obier
Nomscientifique Feuillage Partie
utilisée Mellifère Hauteur
Pyruscommuais caduc fruits oui 3 à 15 m
Malus pumila caduc fruits oui 3 à 12 m
Prunus spinosa caduc fruits oui 4 m
Prunuscerasifera caduc fruits oui 6 m
Sorbusaucuparia caduc fruits oui 10 à 15 m
Sorbustorminalis caduc fruits oui 10 à 12 m
Viburnumtrilobum caduc fruits oui 5 m
Viburnumlantago caduc fruits oui 9 m
Viburnumopulus caduc fruits oui B à 4 m
es petits arbres de nos villes
Nous pensons trop souvent
qu’il est impossible d’intégrer
des arbres en ville ou que ceux-
ci n’ont pas d’intérêt autre que
de faire de l’ombre. Or, voici ci-
dessus un petit panel d’arbres
ornementaux et utilitaires.
es arbustes adaptés aux petits jardins
Il existe une multitude d’ar
bustes utiles au jardin, melli-
fères, et pouvant s’intégrer dans
nos écosystèmes comestibles.
Cessons d’utiliser les lauriers et
thuya pour effectuer nos haies
et soyons créatifs. Voici une
liste non exhaustive d’arbustes
pour vos jardins de ville.
N omscientifique
FeuillagePartie
utiliséeMellifère Hauteur
Amelanchier Amelanchiercanadensis caduc fruits oui 3 m
Amelanchier à fil d’aulne
Amelanchieralnifolia caduc fruits oui jusqu’à 4 m
Aubépine Crataeguslaevigata caduc fruits oui 3 m
Arbousier Arbutus unedo persistant fruits X 2m
Arbre à saucisse
Decaisneafargesii caduc fruits oui 5 m
Argousier Hippophaerhamnoides caduc fruits oui 3 m
Aronia noir Aroniamelanocarpa caduc fruits oui 2 à 2,5 m
Aronia rouge Aroniaarbutifolia caduc fruits oui 2 à 4 m
Aronia pourpre Aronia x prunifolia caduc fruits oui 2 à 3 m
Bambou Phyllostachysaurea persistant oui X 5 à 7 m
Berberis Berberisdarwinii persistant fruits X 2m
Berberis Thunbergii caduc fruits X 2m
Camerisier Loniceraangustifolia caduc fruits oui 2m
Camerisier Lonicerastenantha caduc fruits oui 2m
Camerisier Lonicera villosa caduc fruits oui 1,5 m
Caraganier Caraganaarborescens caduc fleurs,gousses oui 3 à 6 m
Chalef Elaeagnuspungens persistant fruits oui 2 à 4 m
Cognassier Cydoniaoblonga caduc fruits 5 à 7 m
Framboisierarbuste Rubus idaeus caduc fruits oui 1,5 m
Fuchsia royal Fuchsia regia caduc fruits,fleurs oui 1,5 m
Gaultheri Gaultheriashallon persistant fruits oui 1,20 m
Genevriercommun
Juniperuscommunis persistant fruits X 4 à 8 m
Goji Lyciumbarbarum caduc feuilles et fruits X 1 à 3 m
Mahonia
Néflier
Neflier du Japon
Noisetier
Noisetier
Piment royal
Saule osier
Sumac de Virginie
Sureau noir
une grande partie de la journée.
En voici quelques-uns ci-contre :
Toutes ces techniques d’amé
nagement sont bien entendu
es sous-arbrisseaux. à petits fruits
S8| Sous les arbres et les arbustes,
vous pouvez utiliser de nom
breux végétaux qui ont la capa
cité de vivre en sous-ombrage
Nomscientifique Feuillage Partie
utilisée Mellifère Hauteur
Mahoniaaquifolium persistant fruits oui 2m
Mespilusgermanica caduc fruits X 4 à 6 m
Eryobotriajaponica persistant fruits X 6 m
Corylusavellana caduc fruits X 3 à 6 m
Corylusmaxima caduc fruits X 5 à 8 m
Myrica Gaie caduc fruits oui 1 à 2 m
Salixviminalis caduc feuilles et écorce oui 6 m
Rhus typhina caduc fruits oui 5 m
Sambucusnigra caduc fleurs et fruits oui 3 à 5 m
De bonnes framboises jaunes prêtes à être dégustées.
N omscientifique Feuillage
Partieutilisée Mellifère Hauteur
Airelle rouge Vaccineumvitis-idea caduc fruits oui 0,40 m
Bleutier Vacciniumcorymbosum caduc fruits oui 1 à 2 m
Caraganierpygmée
Caraganapygmaea caduc racines,fruits non 1,20 m max
Casseile Ribes x nidigrotaria caduc fruits oui 2m
Cassissier Ribes nigrum caduc fruits oui 1 m
Églantier Rosa canina caduc fleurs et fruits oui 2m
Framboisier Rubus idaeus caduc fruits oui 1,5 à 2 m
Gaulthericouvre-sol
Gaultheriaprocumbens persistant fruits oui 0,40 cm
Grandmyrtillier Vaccinum asheï caduc fruits X 2m
G rose i lier à maqueraux
Ribesgrossularia caduc fruits oui 1,5 m
Myrtillierd’Europe
Vaccinummyrtillus caduc fruits X 0,40 cm
Quatre-temps Cornuscanadensis caduc fruit oui 0,25 m
Ronce-mûrier Rubusfruticosus caduc fruits oui 1,5 m
Ronseodorante
Rubusodoratus caduc fruits oui 1,5 m
Rosier à gros fruits Rosa rugosa caduc fleurs
et fruits oui 2m
non exhaustive, mais sont,
selon moi, la base à possé
der pour créer des petits jar
dins en milieu urbain. Les
techniques les plus adaptées
seront celles qui conviennent
au jardinier et à son jardin, il
n’y a pas de généralité dans le
monde du vivant, il n’y a que
des expériences. C’est l’état de
nos jardins qui nous dira si nos
techniques sont les bonnes ou
non.
é * CHAPITRÉ 5 : ♦&HTR6 T8 &HDE NON JAKOiNDE ViUE
Nourrir mon jardin'TjomMe deJxi/idmieA^^imuçment que c’eât leu/v deuctih de nm/A/ifoie& filantes dusja/idùv, <UnequeAÎiafi lepm e : eal-ce que lafjxrtêt u beuùn d’un humain,pouh lanouhhVt ? y*a,hépoiue eal bien évidemment non.
ÿ fa u ie d t iâ o l
Inutile de dépenser de l’éner
gie, du temps et de l’argent
pour ajouter de l’engrais au
pied de nos plantes, c’est le
meilleur moyen de les rendre
dépendantes de nous. Ne
serait-il pas plus judicieux de
leur apprendre à se nourrir
d’elles-mêmes ?
Pour cela il faut absolument
favoriser la réintroduction
d’une vie dans le sol des
milieux urbains (champignons,
bactéries...). Ces habitants de
ce sol joueront les rôles des
jardiniers. Faites de cette phra
se votre devise : « nourrir le
sol, plutôt gue nourrir les
plantes... ».
Un bon moyen pour nourrir le
sol est de réaliser un compos
tage. Il consiste à recycler les
matériaux organigues de la vie
guotidienne en vue de les réin
tégrer dans le jardin. Il existe
deux méthodes de compos
tage : le compostage en tas et
le compostage en surface.
^ cm y w A fa jg & e iita A ,
Il permet de fabriguer rapide
ment et sur une surface réduite
une guantité importante de
compost.
Une famille et son jardin de
ville produisent chague jour
des matériaux à composter
mais peu à la fois. Il faut donc
stocker ces matériaux jusgu’à
obtenir un volume suffisant
pour l’édification d’un tas (1 à
2 m3). Le plus simple est d’en
tasser les matières premières
à même le sol dans un coin
du jardin.
À l’aide d’une fourche, il faut
monter un tas, en couche
horizontales successives, en
mélangeant les matériaux
riches en carbone avec les
matériaux riches en azote, les
matériaux naturellement équi
librés n’ont pas besoin d’être
mélangés.
Différents matériaux utilisables ou non au compost et leurs caractéristiques
Matériaux azotés (verts)
Engrais verts jeunes
Déjectionsanimales
Épluchures de légumes
Tonte de gazon
Matériauxcarbonés(bruns)
Paille
Bois de tailles broyés
Sciure de bois
Papier
Matériauxéquilibrés
Herbes sauvages
Marc de café
Fanes de pommes de terre
Seau des toilettes sèches
Matériaux non adaptés
Peaux d’agrumes
Feuilles de lauriers ou de noyers
Rhizomes
Au bout de quelques jours
(plus rapidement en été), le
tas chauffe (50 à 60 °C), puis
la température diminue. C’est
à ce moment-là qu’il faut
remuer le tas à la fourche.
Le tas peut ne pas chauffer
pour deux raisons :
- matériaux trop secs : il faut
arroser le tas ;
- matériaux nauséabonds, pâ
teux : il est nécessaire de réin
corporer des matériaux secs.
Au bout d’un mois, à la belle
saison, le compost sera à moi
tié mûr. Au bout de quelques
mois (6 à 12 mois) le tas pren
dra une consistance plus ter
reuse, il sentira bon et abritera
des vers de terre : il sera mûr.
Selon le stade d’avancement
de votre compost, voici ses
utilisations possibles :
- compost demi-mûr (ou pail-
lis) : vous pouvez l’utiliser entre
les cultures en paillage ou
semi-enterré, les vers de terre
se chargeront de l’enfouir ;
-com post mûr : utilisez-le
pour effectuer les semis ou à la
plantation des plants et végé
taux du jardin.
Avantages Inconvénients
La température élevée détruit les produits toxiques et les graines adventives. Très technique.
Très éducatifs pour comprendre la vie du sol. Difficile.
Fertilisations des plantes fragiles Perte de 50 % du carbone dueou si le sol est en mauvaise état. à la température élevée (60 °C).Recyclage des déchets ménager en ville. Digestion des éléments en hors-sol.
Il consiste simplement à
épandre les matériaux (dé
chets) à composter directe
ment sur la surface du sol. Il ne
demande que très peu de tra
vail, pas de retournement, pas
de mise en tas, pas d’épan
dage. Il est très simple d’utili
sation en ville.
Le compostage en tas.
En résumé, le compostage
en tas demande beaucoup
d’énergie et de technique pour
être produit, mais il donne un
matériau de très bonne qualité
et est très utile pour les semis
ou les sols fragiles.
co m flm ta g^
m M U ifa ce
Ce type de compostage est
une imitation de la nature
lorsque les végétaux, les ani
maux morts et les déjec
tions tombent sur le sol et s’y
décomposent.
De plus, le sol profite beau
coup plus de ce type de com
postage car la digestion se
fait directement par les orga
nismes présents dans celui-ci.
La vie du sol est donc en acti
vité de façon plus intensive et
plus productive.
Si l’on suit la réflexion que
nous avons depuis le début
de ce livre, ce type de com
postage imite directement la
nature et semble plus judi
cieux à utiliser. Il demande
effectivement moins d’énergie
à réaliser et stimule, en plus,
la vie du sol.
Mais dans certains cas il peut
être utile, tout de même, de
posséder un terreau de com
post mûr pour réaliser des
opérations plus délicates et
mettre toutes les chances
de son côté pour la reprise de
certains végétaux.
Avantages Inconvénients
La digestion des matériaux s’effectue Il n’y a pas de matériaux utilisables à la findirectement sur place et favorise la vie du compostage car il a déjà été utilisébiologique du sol. par le sol et les plantes.
Peu d’énergie dépensée. Esthétique (en fonction des matériaux).
Facile à effectuer.
Parcelle travaillée en lasagnes. Du compost est déposé sur du carton.
Protéger mon jardink(*es pAédateuJis, micha-osgcuvsmes pathogènes et autresparasites menacent chaquejxu/A Les cuMuAes, cuttuAe d’ujisolpAm/aque une üuiaMUÎé et ujie^Aaqilité de L’écMÿAtème, il (jxiut clone tAouues des astuces et des tectmiques qui malmènent le mains pm ùble l’équiüMe natuAel dusjnArtùi,
Malgré toute la bonne volonté
du jardinier, il arrive réguliè
rement gu’un déséguilibre
se crée. Le moindre de ces
déséguilibres entraîne irré
médiablement la venue d’un
organisme pathogène, nous
allons voir comment protéger
au mieux et de manière la plus
naturelle notre jardin et nos
cultures.
y^cujuxUmüm,d&cultuh&« Manger et être mangé »
est une des grandes lois de la
nature et nos écosystèmes jar-
dinés n’y échappent pas. Tout
être vivant dit « pathogène »
gui s’attague à nos plantes
cultivées possède des ennemis
naturels. Ce sont ces ennemis
gue l’on appelle des auxiliaires
de cultures. Travailler avec la
nature plutôt gue contre elle...
Un des principes de la perma-
culture.
Nous pouvons classer les auxi
liaires de culture en trois caté
gories :
- les prédateurs : ils chassent
et dévorent leurs proies com
me un lionfaitavecunegazelle.
C’est le cas des coccinelles, des
carabes, des punaises préda
trices... Chez certaines espèces
seules les larves seront préda
trices (syrphes, caryopse...) ;
- les parasites : ce sont des
organismes qui accomplissent
leur cycle de développement
à l’intérieur d’un autre animal
(ex : le trichogramme, minus
cule guêpe qui pond ses œufs
dans un papillon). Les larves
parasites se nourrissent de leur
hôte de l’intérieur ;
- les insectes pollinisateurs :
en transportant le pollen
d’arbre en arbre et de fleur en
fleur, ces insectes permettent
aux végétaux de former des
fruits et des graines assurant
la perpétuation de l’espèce, ce
sont notamment les abeilles et
les bourdons.
Nous n’avons pas la connais
sance nécessaire et cela
demanderait un temps consi
dérable d’importer les auxi
liaires un par un dans le jardin à
l’arrivé d’un pathogène. Notre
objectif va donc être d’aug
menter le nombre d’espèces
animales et végétales pré
sentes pour donner le gîte
et le couvert à tous ces auxi
liaires. Chaque espèce végétale
Une syrphe partant à la recherche de pollen.
peut abriter plusieurs insectes
durant de longs mois.
En multipliant la diversité
végétale, nous augmentons du
même coup la complexité de
la chaîne alimentaire et nous
recréons un équilibre qui ren
dra nos jardins plus résilients à
la moindre attaque extérieure.
La complexité est source de
stabilité.
UcimhiAeible eApècefë loà ico le& u kfa iim k
d & rw & ftkctim
Une grande partie des auxi
liaires sont floricoles, c’est-à-
dire qu’ils se nourrissent du
nectardesfleurs comme source
de protéines. Il faut donc assu
rer une production de fleurs en
continue toute l’année pour
pouvoir les accueillir. Peu d’es
pace suffit pour cela.
Les meilleures plantes à nec
tar font partie de la famille des
Apiacées, des Astéracées, des
Brassicacées et des Lamiacées.
Voici quelques exemples de
plantes cultivées et sauvages
faisant partie de ces familles :
Apiacées
Aneth
Angélique
Berce spondyle
Carotte sauvage
Coriandre
Plantes à nectar
Astéracées Brassicacées Lamiacées
Aster Cardamine Lamier blanc
Camomille Choux Mélisse
Grandemarguerite Giroflée Sarriette
Pâquerette Iberis Sauges
Pissenlit Moutarde Thym
SouciPanais
cfoVJ& M & l(£& planter à moelleCertaines espèces végétales
ligneuses (contenant du bois)
sont creuses ou contiennent
de la moelle. De petites guêpes
chasseresses en profitent pour
y installer leur nid.
Voici guelgues espèces de plan
tes à moelle gu’il est possible
de planter autour du jardin :
- le sureau, gui possède des
fleurs et des fruits comestibles
et médicinaux ;
- l’arbre aux papillons (bud-
dléia), gui est une espèce très
mellifère ;
- le bambou dont les jeunes
pousses sont comestibles ;
- la ronce, gui possède des
fruits comestibles et des
feuilles médicinales ;
- le framboisier dont les fruits
sont comestibles ;
- le roseau, gui est une excel-
En les taillant de temps en
temps et en laissant les brin
dilles sur le sol, les auxiliaires
pourront s’abriter dedans. Il est
également possible de fabri
quer des hôtels à insectes avec
ces types de bois.
é/nAtcdLefbC&e^aMApüW bLe di féh£ÆardmmmLes insectes ne sont pas les
seuls auxiliaires de nos jardins,
les oiseaux, petits mammifères
et batraciens ont des rôles de
soutien très agréables pour le
jardinier.
Pour les accueillir, il suffit de
leur offrir le gîte et le couvert.
S’il est possible de faire de la
place pour l’un d’entre eux
(niche écologique), nous pou
vons être sûrs qu’il viendra.
Voici quelques exemples
d’animaux qu’il est pos
sible d’accueillir et leurs types
d’habitat :
- les mésanges : la mésange
bleue et la mésange char
bonnière sont les piliers de la
protection des arbres fruitiers
contre le carpocapse (vers des
pommes, des poires et des
prunes) et les pucerons. La
pose de nichoirs artificiels per
met de les accueillir toute l’an
née au jardin, ou dans leurs
milieux naturels c’est-à-dire
des arbres creux et/ou morts ;
- le s musaraignes : grandes
prédatrices des insectes, li
maces et vers, elles cherchent
un endroit pour installer leur
nid en boule. Elles se feront
une joie de s’installer dans les
tas de compost ;
- le s batraciens : grenouilles,
crapauds, tritons, orvets sont
des mangeurs de limaces et de
larves d’insectes. Leur vie ter
restre sera facilitée par la pré
sence de grosses pierres, en
tas, gui leur serviront d’abri.
Pour se reproduire, ils auront
par contre besoin d’un milieu
aguatigue. Un petit bassin de
guelgues mètres carré suffira.
PAotégehlebplanîei, /laùlÂ,planterOutre les animaux gui sont
capables de limiter les inva
sions de certains éléments
pathogènes, les plantes ont
des vertus leur permettant
de se protéger naturellement
contre eux. Certaines d’entre
elles ont plus de capacités
gue d’autres (à notre connais
sance). Il est donc possible
d’effectuer des préparations
à base de plantes tel gue des
décoctions, infusions, purins
ou macérations ou bien d’as
socier les plantes entres elles
pour gu’elles se protègent
les unes des autres.
<S£ed,pkéfmhjaîioM, à tm âe d e p la n te r
Il existe plusieurs types de pré
parations :
- l’infusion : elle consiste à
découper finement une plante
et à mettre les morceaux obte-
Préparation d’une décoction de prêle.
112| nus dans un récipient non
métallique ; il faut ensuite ver
ser de l’eau bouillante des
sus et recouvrir le tout avec
un linge, puis laisser infuser
jusqu’à ce que l’eau soit froide,
environ 24 heures ;
- la décoction : c’est la même
chose que précédemment sauf
que l’on fait tremper les mor
ceaux de plante pendant
24 heures à froid dans l’eau (de
pluie de préférence) avant de
la faire bouillir pendant une
trentaine de minutes dans un
récipient non couvert. Lais
ser la préparation reposer
12 heures puis filtrer ;
- le purin : il consiste à lais
ser fermenter la plante dans
l’eau de pluie (environ 1 kg
de plante fraîche ou 200 g de
plante séchée pour 10 litres
d’eau) en laissant le récipient
couvert mais non hermétique,
car l’air doit pouvoir circuler. Il
faut brasser quotidiennement
la mixture et au bout quelques
jours (plus rapidement s’il fait
chaud) un fumet caractéris
tique du purin va s’élever :
le purin ne produira plus de
bulles, c’est le moment de le
filtrer. Il faudra le diluer avant
utilisation. Le taux de dilution
varie d’un purin à l’autre, d’une
manière générale, il faudra
plus le diluer pour les appli
cations sur feuillage que pour
les applications sur le sol. Ne
jamais appliquer un purin par
temps ensoleillé ou sur sol sec.
Préparations
Décoction de prêle
Décoction de tanaisie
Purinde consoude
Purinde fougère
Purind’ortie
Purinde pissenlit
Dilution Usages
Faire tremper 1 kg de tiges dans 10 litres d’eau; Pulvérisation diluée à 20 % .
Riche en silice ; renforce la résistance aux maladies;Contre les maladies cryptogamigues (rouille, taches noires, clogue du pêcher, botrytis, mildiou).
Faire tremper 400 g de plantes fraîches dans 10 litres d’eau.
Contre les pucerons, chenilles, altises, mouches des légumes, aleurodes.
5 % pour un traitement foliaire; 25 % pour un arrosage au pied des plantes.
Riche en éléments nutritifs, azote et potassium; Favorise la croissance et la floraison des plantes.
10 % pour un traitement foliaire. Contre les pucerons, escargots et limaces.
5 % pour un traitement foliaire; 10 à 20 % pour un arrosage au pied des plantes.
Riche en azote, minéraux et oligoéléments (engrais efficace); Préventif contre le mildiou, la rouille et l’oïdium;Répulsif des acariens, pucerons.
1,5 à 2 kg de plantes entières avec les racines dans 10 litres d’eau;20 % pour un arrosage au pied des plantes.
Stimule la croissance; Améliore la gualité des légumes.
es associations de plantes
En mélangeant les variétés de
légumes gui sont compatibles,
nous imitons la nature et don
nons à chague plante les meil
leures conditions pour bien
pousser, sans utiliser aucun
produit extérieur.
Scientifiquement parlant, on
ne sait pas grand-chose des
associations bénéfiques. Les
chercheurs estiment donc que
c’est l’odeur des plantes qui
joue un rôle primordial. Il
semblerait également que des
substances soient sécrétées
par les racines...
Les associations de plantes
permettent :
-d e protéger de certaines
maladies ou d’agir comme
répulsif ;
- de mieux occuper l’espace en
profondeur (systèmes raci-
naires complémentaires), en
hauteur ou en largeur (atten
tion toutefois au développe
ment de certaines plantes) ;
-d e mieux utiliser l’espace
dans le temps, en faisant voi
siner des espèces à cycle court
avec des espèces à cycle long
(par exemple le chou et les
salades) ;
-d e faire profiter certains
légumes de l’azote atmosphé
rique capté naturellement par
les légumineuses.
N’hésitez pas à associer les
plantes en les alternant sur
une ligne de culture, ou faire
alterner des lignes de cultures
de différents légumes.
Parmi toutes les possibilités,
voici quelques-unes des meil
leures associations, celles qui
produisent un effet visible sur
la production des légumes :
- par son odeur, le céleri et la
tomate protègent le chou de la
piéride, un papillon blanc;
- le chou protège le céleri de la
rouille, par son système raci-
naire ;
- l’oignon (ou l’échalote, l’ail,
le poireau) repousse la mou
che de la carotte ;
- la carotte repousse la mouche
de l’oignon (ou de l’échalote, de
l’ail, du poireau) ;
- la laitue évite que les radis,
navets et choux-raves aient
leurs feuilles trouées par les
altises ;
- l’œillet d’Inde et le basilic
chassent les nématodes des
tomates ;
- le cerfeuil repousse les lima
ces qui mangent les salades ;
- les pucerons des haricots
sont éloignés par la sarriette ;
- l’ail évite aux fraisiers de
pourrir.
À l’aide de l’observation de
plusieurs jardiniers à travers
le temps, il a été possible de
définir certaines associations
négatives qui a priori sont à
éviter dans nos jardins :
- toute la famille des Fabacées
(pois, haricots et fèves) ne sup
porte pas la famille des Allia
cées (oignons, échalotes, ail et
poireaux) ;
- les tomates et les courgettes
n’aiment pas les concombres ;
- le s épinards produisent une
substance qui gêne les bette
raves et les bettes ;
- le s salades ne supportent
pas le persil ni le céleri.
Voici aussi des légumes qui ne
s’aiment pas eux-mêmes !
- ne placez pas de haricots nains
à côté de haricots à rames ;
-éloignez les différentes va
riétés de choux.
A C H A P i T R É 6 : $ËT APRESC E L i V B Ë ?
V ous avez entre vos mains une boîte remplie d’outils indis
pensables pour entamer votre réflexion grâce à la perma-
culture. Il s’agit uniguement d’outils et, à l’image du montage
d’un meuble, nous parlons ici de tournevis, marteau et scie...
Il ne tient plus gu’à vous, permaculteur-jardinier urbain, d’utiliser
au mieux ces outils pour construire le meuble le plus résistant,
utile et le plus esthétigue possible.
Au démarrage, nous avons introduit la permaculture en la défi
nissant, en s’inspirant des précurseurs gui ont observé le vivant.
Nous avons tissé un fil rouge gue sont les éthigues de la perma
culture : faire attention à la Terre, à l’humain et partager les
ressources équitablement. Nous avons vu les domaines d’ap
plication vaste et la perspective que peut offrir cette philosophie
dans notre société.
Nous avons, au fil de ce livre, observé le fonctionnement des
écosystèmes vivants naturels pour nous en inspirer dans nos
jardins urbains.
Nous avons ensuite mis à jour les bordures (facteurs limitants)
qui sont présentes dans les milieux urbains et les ressources
que peuvent nous procurer les villes avant de faire l’évaluation
de notre capacité de transformer un problème en solution en
prenant en compte tous les acteurs de nos écosystèmes.
Tout ceci avant de passer à la phase la plus importante en per
maculture qu’est le design ! Celui-ci nous permet par des prin
cipes simples de conception de mener à bien notre projet grâce
à des méthodes telles que la méthode OBREDIM et la méthode
de zonage ou la conception d’un jardin en 3D.
Après cette phase, est venu l’heure de mettre en œuvre l’implan
tation de votre projet dans la réalité. Les jardins urbains voient
le jour dès le premier coup de pelle.
Enfin, le meilleur des projets n’a aucun avenir s’il n’y a pas de
maintenance, d’entretien et si aucune remise en question n’est
effectuée.
Observation, bordures, ressources, évaluation, implantation,
maintenance... Les bases du design en permaculture n’ont plus
aucun secret pour vous. Il ne vous reste plus qu’à piocher dans
votre boîte à outils et à rechercher de nouveaux outils pour la
remplir qui permettront encore plus de créativité, de productivité
et de bon sens dans la réalisation de votre jardin de ville.
a4'im ^peU e& ...|l 1S
s’est étendu dans le monde
Je ne peux que vous inciter
à réaliser vos propres expé
riences de terrain et à étudier
entier. Des hôtes se proposent
d’accueillir des wwoofers pour
partager leurs connaissances,
le plus de ressources possibles
sur le sujet. Il existe plusieurs
moyens de se préparer avant
le grand saut et le semis de la
première graine.
leur savoir-faire, leur quotidien
et leurs activités avec la possi
bilité pour ces derniers de se
voir offrir le gîte et le couvert.
Les principaux buts du
e w w oo fing
Le wwoofing est un réseau
mondialdefermes biologiques.
Créé en Angleterre en 1971, il
wwoofing sont :
- permettre à chacun d’ap
prendre les techniques de
l’agriculture biologique ; i ^
-offrir aux citadins une expé
rience de vie et de fonctionne
ment des fermes ;
-expérimenter d’autres mo
des de vie sains et alternatifs ;
-obtenir plus d’informations,
comprendre le mouvement
biologique et participer à son
développement ;
-donner confiance pour se
diriger vers un mode de vie
autosuffïsant.
es chantiers participatifs
Des chantiers de réalisations
de jardins, d’écoconstruction
et autres initiatives alternatives
sont proposées tout au long
de l’année sur différents sites
Internet ou associations.
Alors n’hésitez pas à vous tenir
informé de ce qu’il se passe
autour de vous. C’est un mer
veilleux moyen d’échanger
sur ses projets, de dévelop
per un réseau intéressant et de
gagner en compétences.
es stages et form ations
Il est tout à fait possible de se
former auprès de personnes
expérimentées, de profession
nels dans tous les domaines
abordés dans ce livre.
En ce qui concerne la forma
tion en permaculture il existe
différents stages d’introduc
tion de 2 jours un peu par
tout en France. Pour ceux qui
souhaitent s’y investir d’avan
tage, le PDC (Permaculture
Design Course) ou CCP (cours
certifié de permaculture) est
un modèle internationale
ment reconnu de formation
de 72 heures, soit 2 semaines,
et permet d’aborder avec plus
de précision les différents
domaine d’application de la
permaculture.
Un jardin sous les arbres.
Voici quelques exemples de
formations existantes que je
recommande :
- Formation à la permacul-
ture, découverte et cuisine
des plantes sauvages et for
mation de botanique pra
tique avec « Kiwi- Nature » en
Touraine (Tours et alentours).
www.kiwi-nature.com
- PDC (72 heures) avec « Per-
maculture Internationale » au
Québec, en France et en Haïti,
www.permacultureinternatio-
nale.org
-PD C (72 heures) avec « Per-
maculture Design » dans le
Limousin.
www.permaculturedesign.fr
-Stage de permaculture à
« l’écocentre du Bouchot » en
Sologne.
www.ecocentrelebouchot.fr
- Découverte et cuisine des
plantes sauvages avec « Ka-
lika-Loire » en Touraine.
www.kalika-loire.com
Il existe bien évidemment
d’autres centres de formation,
mais j’ai choisi de vous indi
quer ceux dont je suis sûr de la
qualité de l’apprentissage.
Pkêt?Il ne reste plus qu’à passer à
l’action... Il existe de multiples
lieux et associations acces
sibles pour ceux qui ne pos
sèdent pas de jardin ou qui ne
veulent pas se lancer seuls.
es Incroyables comestibles
L’idée est simple : faire de la
ville un immense jardin par
tagé, auquel tout le monde
peut contribuer. Chacun est
ainsi appelé à devenir un
apprenti jardinier-citoyen, en
plantant, cultivant et récoltant
à sa guise les fruits du potager
en libre-service.
Cette démarche collective par
ticipe d’une pédagogie basée
sur l’échange de savoir-faire et
le partage d’expérience.
C’est par exemple une manière
de confronter les enfants à
l’enseignement des méthodes
de jardinage, dans un esprit
ludique et convivial.
Les Incroyables comestibles
sont ainsi un formidable outil
d’éducation populaire à l’éco
logie, qui reconnecte le citoyen
à son environnement naturel
et à ses ressources locales.
es Disco soupes
Les Disco soupes (ou Disco
salades, Disco smoothies, etc.)
sont des sessions collectives et
ouvertes de cuisine de fruits et
légumes rebuts ou invendus
dans une ambiance musicale
et festive.
Les soupes, salades, jus de
fruits ou smoothies ainsi
confectionnés sont ensuite
redistribués à tous gratuite
ment ou à prix libre.
Les Disco soupes permettent
l’éducation à une cuisine saine
et goûteuse, la (re)découverte
du plaisir de cuisiner ensemble,
la création de zones de convi
vialité non marchandes éphé
mères dans l’espace public, et,
bien sûr, la sensibilisation du
plus grand nombre au gaspil
lage alimentaire.
On note une multitude d’ini
tiatives gui naissent chague
semaine dans tous les coins
du monde, alors n’hésitez
pas à vous renseigner par les
réseaux sociaux, les associa
tions locales et vos voisins.
à observer les mécanismes gui
régulent la vie pour vous en
inspirer pour votre corps, votre
jardin et votre vie, à expéri
menter chague jour de nou
velles méthodes, technigues
et principes sans avoir peur
d’échouer. L’important c’est la
remise en guestion et la rési
lience du système.
Vive la forêt ! Et que la culture
soit avec vous !
|123
Planiez!Dans ce livre, j’ai essayé de
semer des idées, des rêves et
une vision qui m’est propre et
qui suit une éthique globale
qu’est la permaculture. J’es
père que ces graines germe
ront, fleuriront, fructifieront
et referont des graines qui à
leurs tours se ressèmeront où
le vent les portera.
Je vous invite à ouvrir les yeux
sur la nature qui nous entoure,
Vive la vie !
iN E Ë X
AAbris 110Agriculture chimique 9 Agroforesterie 44 Animaux 14, 25, 31, 45, 51 Aquaponie iO, 31 Arbre aux papillons 09 Arbuste 96 Arrosage >3, 83Association (de plante) 5,111,113 Auxiliaire 106
eBalcon !2, 49 Bambou 09 Batracien 111 Battance S Biodiversité 12 Bordure 4, 36Bourguignon (Claude et Lydia) 56 BRF 68, 74 Butte 31, 33
cCapucine 76 Chauffage 30, 33 Climat 5Compost 52, 33,101
• surface (en) 104• tas (en) 101
Conception 15, 28, 29, 33 Consoude 79
Cornouiller du Canada 76 Couverture (de sol) 8, 60, 73-79, 83 Couvre-sol comestible 76 Création 5 Culture étagée 5, 47
DDéchet 50, 33, 27, 51, 70, 73 Décoction 112 Définition 11, 28 Design 10,27-51 Diversité .6
ËEau 30, 32, 37, 53, 74, 80-85
• Pollution (de) 51• Récupération (de) 32
Écorce 8Écosystème 15,19, 20, 21, 22, 45, 53, 54, 55Énergie 32, 33, 34, 37, 40, 47, 54 Engrais 70,101
• vert 76Entretien I5,100-115 Espalier 48 Éthique 11, 29, 38 Évaluation 4, 37
FFaune 5, 51, 78, 93 Fertilité 55, 64
Feuille morte 75
Foin 5Fonction :9, 30
Forage Î3 Forêt 17-19, 21, 31
• Jardin (-) 4
Formation 3,120 Fraisier 76 Framboisier 109
Fukuoka (Masanobu) 3
HHart (Robert) 14Histoire 9-10, 20
Holmgren (David) 9, 29Humain 12, 23, 24, 29Humus 54, 61, 64, 67, 68, 71, 73, 74
Implantation 4,38,52-99
Infusion 111Insecte pollinisateur 107
NIMaintenance >4 Mare 30Matière organique 54, 58, 64
• azotée 4, 69• carbonée j4, 69
Menthe 76Méthode OBREDIM !4 Mésange 110 Mollison (Bill) 9, 29 Mourron blanc 9 Mur 2Musareigne 111 Mycorhize 6
CObservation 15,17, 28, 34, 35Origan doré 76Origine 9,10Ortie 78, 79Outil 28, 39, 40
P
JJardin-forêt 4
LLasagne !3 Légume >1
Lessivage 8, 69
Paillage 3,73 Paille 58, 68, 75 Panneau solaire 30 Paradigme 3 Partage 12, 29 Patio 22Pérez (Roberto) 45 Pesticide 70 Petits fruits 98 Photosynthèse 17 Phytoépuration 85 Pissenlit '8, 79 Plantation 16
• bac (en) 89• botte de paille (sur) 91
• dalle (sur) >7• plate-bande (en) 90
Plante 13, 86• aromatique 43, 93• sauvage 13, 24, 74, 77
Pollution 81 Polyculture 44, 45 Poule 30, 43Potager 4Principes fondamentaux 12-13, 29, 38, 54Productivité 4, 20, 34, 47 Puits 83
• canadien 30, 31 Purin 32, 33,112
KRecyclage 2, 33 Résilience 0, 39, 45 Respect 1,12 Ressource I4, 36 Rhizodéposition >4 Rhisosphère >5 Rocket stove 30, 31 Ronce 09 Roseau 109
SSerre 22, 31
Sol 11,19, 33, 35, 53, 54-79, 83,101
• argileux iO, 76
• limoneux 58
• sableux
Type (de) 57-63
Soleil 47
Spirale d’aromatiques )2 Stellaire '9
Sureau 109
Symbiose 5
TTechnique 10, 28, 39
Terre 11,19, 29
Toit 2, 33, 84
wWoofing 119
ZZonage 40
J Qustica j ©tsftcaï J Gttsft'caiül
gRustica, c'est aussi un trimestriel saisonnier et son almanach
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ÀCREOÎTS
PHOTOGRAPHIQUES
BiosphotosOtm ar Diez/Flora Press : p. 94 ; Jean-M ichel Groult : p. 62 ; Gaby Jacob/ Flore Press : p. 110 ; N ouN : p. 112 ; Gilles Le Scanff & Joëlle-Caroline Mayer : p. 14.
IstockPp. 10, 13, 18, 30, 42, 49, 51, 61, 87, 123.
RusticaFranck Boucourt : p. 55 ; Éric Brenckle : pp. 38, 41, 43, 56, 71, 81, 82, 90, 96, 98, 109 ; Christian Hochet : pp. 7, 26, 31, 32, 35, 46, 68, 75, 92, 107, 118, 119, 121 ; Virginie Klecka : pp. 19, 25, 77 ; Frédéric Marre : pp. 29, 36, 66, 89, 102, 115 ; Alexandre Petzold : pp. 59, 65, 72, 84, 104, 105.
Direction éditoriale : Élisabeth Pegeon Suivi éditorial : Julie ParpaillonCréation graphique et création graphique : Mathieu TougneMise en pages : Myriam DutheilDirection de fabrication : Thierry DubusSuivi de fabrication : Axelle Le NeillonGravure : S.N.ORelecture : Mélanie Le Neillon
Achevé d'imprimerpar DZS Grafik (Slovénie) en décembre 2016.