dossierNachwuchsschwierigkeiten zu Wort. Yves Kemp be-schreibt die unterschiedlichen Moglichkeiten vonSponsoring und traditioneller Werbung und pladiertfur eine bewuBte Strategic der Unternehmen an Stolleder heute meistens vorherrschenden zufalligen, be-liebigen Sponsoringpolitik. Zum AbschluB stellt PaulKremer einige philosophische Uberlegungen zumThema an.

Der Insider hat an der Aufzahlung der Namengemerkt, daB hier nicht nur theoretisierende Schreib-tischtater am Werk sind, sondern bekannte Sportier,Leistungssportler und Funktionare, die alle die von"forum" gebotene Gelegenheit aufgegriffen haben,um 'fiber ihre eigene Praxis nachzudenken, zu schrei-ben oder zu diskutieren. So kam das umfangreichsteDossier zustande, das "forum" je realisiert hat. Undtrotzdem fehlen noch etliche Aspekte, die uns amHerzen liegen:- die Sportkultur der Arbeitsimmigranten, die z.B. ineiner eigenen FuBballiga ihre Meisterschaft austra-gen;- das Thema "Sport und Presse";- die Vernachlassigung des Breiten- und Freizeits-

port gegenither dem Leistungssport, die in den la-cherlich geringen Haushaltsmitteln unseres Staatesfiir den Breitensport zum Ausdruck kommt; die Fi-x ierung au f einige wenige Hochleistungssportler undderen hypothetische Auslandserfolge laBt manchen

vergessen, daB die Spitze der Pyramide nur auf einerbreiten, sicheren Basis stehen kann;- das Thema Sportpolitik (Haben unsere Parteien

sportpolitische Konzepte?) fehlt genauso wie dasThema Sport und Politik (Wieviele Pol Riker verdan-ken ihre Karriere ihren sportlichen Leistungen bzw.ihren Funktionen in Sportvereinen? Wie groB ist derEinfluB der Sportvereinslobby in der Gemeindepoli-tik, besonders wenn es urn Sporthallen und -platzegeht?)- Was laBt rich aus religiOser Sicht zum Sport sagen?

Das Thema Sport hat unsere Haus-CartoonistenRoger Folmer, Gerry Pierson, Carlo Schmitz undCarlo Schneider derart betlugelt, daB wir nicht alleihre Zeichnungen unterzubringen vermochten. Au-Berdem erhielten wir noch Zeichnungen von RogerManderscheid, der neben seinem literarischen Werkbekannt ist fur seine "Sportsmannercher". Einedavon ziert die Titelseite der vorliegenden Nummer.

Nebel' Claude Wey, dem Initiator des Dossiers, ge-hOrten Fernand Fehlen, Charel Margue und Domini-que Schechter zur Koordinierungsgruppe.

ff

11•11111n

Sport et societe auLuxembourg 1880-1

Esquisse d'une etude socio-historique du sportluxembourgeois

portant essentiellement sur la naissance des sports auGrand-Duche nous ont facilite la tache dans ('elabo-ration et d'une chronologie et d'une "periodisation"socio-historique du sport.

C'est autour d'elles que nous construisons le presentessai; c'est a partir d'elles que nous essayons de de-gager quelques caracteristiques socio-historiques.

- En 1988, les 51 federations sportives affiliees auComite Olympique et Sportif Luxembourgeois(C.O.S.L.) revendiquent plus de 80 000 membres,soft environ un licencie sportif pour cinq habi-tantsi.- Les quotidiens luxembourgeois reservent "plu-sieurs jours de la semaine, le quart ou le tiers despages" a !Information sportive2 .

Ces deux traits sociologiques - pris au hasard - reve-lent chacun a sa maniere, que le sport se situe au coeurméme de la societe luxembourgeoise de la fin du 20esiecle. Or n 'est-il pas surprenant de constater que j us-qu'a une époque recente, tant les sociologues que leshistoriens luxembourgeois Wont guere integre dansleur champ de recherche, l'etude du sport? Delaissee,voire méme dedaignee par les chercheurs en sciencessociales, la production intellectuelle et scientifiquesur le sport luxembourgeois est en tres grande partiele fruit des seuls agents sociaux du sport, fussent-ilsprofesseurs d'education physique, experts en mede3-eine sportive, dirigeants ou journalistes sportifs .C'est d'ailleurs en recourant a leur travaux que MarcThiel a eu le courage de montrer que l'historien pentapporter des elements nouveaux a 1 'histoire et a lasociologic du sport national4 . Ses travaux de pionnier

La periode prehistorique: desjeux societaires au sport1848-1880

Accusant un retard d'une cinquantaine d'annees sur1 'Angleterre et d'une vingtaine d'annees sur l'Alle-magne, le sport moderne est a au Luxembourg versle milieu du 19e siecle. La transformation de laconfrerie du tir a l'arquebuse en une "Societe des Ar-quebusiers", la fondation de la premiere societe degymnastique, le "Tunwerein" en 1848/49, 1 'exis-tence d'une ecole de natation aux bords de 1 'Alzetteconstituent autant d 'exemples qui nous pennettent demieux apprehender l'emergence des activites physi-ques et sportives au Luxembourg d'avant la revolu-

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forum nr 128-129

Le modele dusport decompetitionsocietairedevient undes piliersde Ia culturepopulaireluxem-bourgeoise.1111111111•1111

dossier.tion industnelle5 L'introduction de celles-ci a une

double origine. La premiere est !Influence sinon!Importation pure et simple du modele de la gymnas-tique societaire propagee en Allemagne par Jahn etdiffuse a Luxembourg par un professeur allemandStammer6. La seconde est 1 'adoption par la bourgeoi-sie et les classes moyennes de la ville de Luxembourgde ces mémes principes d'organisation, qui plus estdes programmes ideologiques vehicules par les so-cietes gymnastiques d 'outre-Rhin. Thiel considereque sociabilite et sentiment national sont "les carac-teristiques de la premiere societe de gymnastique..."et que "reunions et banquets ont la fonctioilde stimu-ler la conscience pa triotique des membres . Et nousajouterions volontiers ... la conscience de classe desmembres! Comme le soul igne le sociologue AntoineHa umont, les classes bourgeoises peuvent a insi met-tre en oeuvre a l'interieur des societes les qualitesintellectuelles qu'on leur attribue volontiers tellesleur capacite d'organisation ou leur efficacite d'exe-cution. Par ailleurs, les regles des societes sont sou-vent explicitement referees a l'egalite, au respect descontraintes librement choisies et A la meritocratie.

L'êre de ('emergence et de Iaconsolidation sociale du sportsocietaire prive 1880/90-1940

A cette prehistoire du sport luxembourgeois qui s'acheve vers 1880/90, succede une periode caracteri-see d 'abord par lc developpement et Ia diversificationdes activites sportives, puis par la mise en place d'unsysteme d 'organisation et d' institutionalisation dumouvement sportif8 . Cette premiere periode, allantjusqu 'a la veille de la seconde guerre mondiale, coin-cide avec Ia periode du "take off" economique quitransfonne une region a rchaique et rurale en un payshautement industrialise. Au fur et a mesure des mu-tations sociales et aussi des changements dans lesconditions materielles de !'existence - en particulierde l'accroissement du temps libre apres la premiereguerre mondiale, le modele du sport de competitionsocietaire devient un des piliers, sinon le pilier fon-damental de la culture populaire luxembourgeoise.Un examen plus evenementiel du modele sportif enplace entre 1890 et 1940 permet une "period isation"socio-historique plus nuances et ... moms conceptua-lises! Entre 1880-1900, les sports angla is - tel le foot-ball, le tennis et le croquet - se pratiquent dans lessocietes gymnastiques qui se federent en 1899. L'ap-parition des sports anglais entraine une organisationsportive suivant le modele britannique du club. En1884 est fonds le premier groupement cycliste, le"Veloce Club"; a partir de 1906 l'athletisme et lefootball sont organises en clubs qui se groupent enune federation commune. L'introduction et la diffu-sion du modele du club anglais dans Ia societe luxem-bourgeoise de la belle époque ouvre la vole A descompetitions sportives rational isees: le cyclismeluxembourgeois connait ses premieres competitionsreglees des le debut du 20e siecle; en 1909/1910 sederoulell t les premiers championnats nationaux defootball 9 . L'emergence du sport de competition auniveau national entraine rapidement !'organisationde rencontres sportives internationales de mémequ'elle explique la participation de sportifs luxem-bourgeois aux Jeux Olympiques de Stockholm en

191210. C est a la méme époque que le caracterebourgeois du sport luxembourgeois commence a s 'e-stomper. Ainsi les jeunes gens des milieux ouvrierssont de plus en plus sollicites.

Mais le veritable decollage du mouvement sportifcomme phenomene social generalise ne commencequ'au debut de I'entre-deux-guerres et volt letriomphe a la fois du jeu collectif avec le football etdu champion-star, un Nicolas Frantz ou un Metty Lo-gel in. Au lendema in de la premiere guerre mondiale,le football luxembourgeois comprend 23 clubsCinq ans plus tard, on compte pour !'ensemble de laFederation 46 clubs et 2 588 licencies et a la fin desannees trente le nombre total des equipes a double enmoms de dix ans (1929: 81; 1939: 179). Au debut desannees 1920, peu de communes rurales disposentd'un club figurant sur les tablettes de la Federation.A la fin de la saison 1919-1920, la FederationcontrOle 29 clubs. Sur ce total, 23 clubs sont implan-tes soft dans le canton d'Esch-sur-Alzette (15) oudans la ville de Luxembourg et dans sa proche-ban-lieue (10). Vers la fin des annees 30, lorsque le nom-bre des clubs a plus que double (1920: 28; 1939: 76),une trentaine env iron se sont implantes dans des com-munes rurales. De maniere generale, la diffusion a,semble-t-il, affecte les communes rurales oil les agri-culteurs ne constituent qu'une minorite (Steinsel,Kopstal, Perle) Landis que !'apparition ephemere ca-racterise souvent les societes footballistiques creeesen societe paysanne (Jeunesse Wilwerdange: 1926-1928; Weiss a Ro't Michelau: 1934-1939; FC Holz-thum 1934 etc.). Ainsi, malgre son aspect de "faitsocial total", le football luxembourgeois de I 'entre-deux-guerres est majoritairement un phenomene so-cial urbain, lie plus au developpement de la classeouvriere qu'a la timide emergence des classesmoyennes.

Une penetration analogue en milieu populaire peut.étre observes pour d'autres sports, tels le cyclisme,la boxe et l'halterophilie ou la gymnastique. Parcontre d'autres activites sportives comptent encoremajoritairement des pratiquants issus et des classesmoyennes et de Ia bourgeoisie; l'athletisme et Ia na-tation en sont les meilleurs exemples. En revanche letennis et l'escrime comptent exclusivement des spor-tifs d'origine bourgeoise et conservent de ce fait leurcaractere treselitists. Donc, ma lgre une reelle demo-cratisation, le mouvement sportif luxembourgeois del'entre-deux-guerres connait une certaine segrega-tion sociale au niveau des pratiques sportives. Faut-il

Photo in: 75 Joer F.C. Antisdes Sports Pratzerthal 1914-1989

juli 1991 n1•1••n11MIMI.,

21

dossie rpour autant refuter au sport luxembourgeois d'avant1940 une fonction d'integration sociale? L'etat ac-tuel de nos recherches en histoire sociale nous pennetd 'ava neer que la democratisation du sport de I 'entre-deux-guerres suit de tres pres la valorisation de l'e-ducation physique par les pouvoirs publics. L'intro-duction graduelle de Icons de gymnastique au ni-veau de 1 'enseignement prima ire - du moins auniveau des grandes communes, - la prise en chargede 1 'education physique au niveau de l'enseignementsecondaire par des prcgesseurs diplOmes a partir dumilieu des annees trente et la fondation de laL.A.S.E.L. constituent les principaux jalons qui nouspermettent de mieux apprehenderl'apport de I 'ensei-gnement au mouvement sportil42 . Quant a Ia quanti-fication sociale de cet apport, nous pouvons avancertout au mieux des affirmations hypothetiques. Si defacon generale, Peducation physique en milieu sco-laire a ete benefique pour la tres grande partie dessports societaires, au moins deux disciplines spor-tives doivent leur origine en terre luxembourgeoisedes raisons educatives. Nous songeons et au tennisde table et au basketball: l'implantation du tennis detable s'explique par ('initiative spontanee de quel-ques etudiants 13; par contre la fondation de la fede-ration de basketball - autre sport fortement prise parla jeunesse estudiantine - , n'est pas le fruit de la seuleinitiative privee: "Von Anfang an stand fest, daB esnicht um die Griindung eines autonomen Sportver-bandes ging. Der Basketballverband sollte ein Be-standteil des Luxemburger Katholischen Jugendver-bandes sein. [...] Dazu muB gesagt werden, daB denkatholischen Jugendvereinen durch den autonomenFuBballverband and die Scouts-Bewegung einegroBe ernstzunehmende Konkurrenz ents‘andenwar. "14 Comment expliquer ce discours surprenant,integre dans une brochure commemorative oil it estd'usage de camoufler la verite historique sous le con-vert d'une revendication d'apolitisme et de philan-thropic sociale? Le deploiement du mouvement spor-tif et la persistance du phenomene de la segregationsociale entre les differents sports font necessairementdu sport luxembourgeois de I'entre-deux-guerres unenjeu politique. Si les socialistes et les liberaux assu-rent leur soutien au sport depuis Ia belle (Toque, 1 'at-titude plus que reservee de I 'eveche envers les prati-ques sportives explique du moins partiellement 1 ' in-teret pen developpe du parti de la droite pour lesquestions sportives. Ce n'est qu'a partir du debut desannees vingt que la droite manifeste un certain in teretpour les questions sportives; ce n'est qu'a partir desannees 1930 que le gouvernement domine par le partide la droite accorde une importance tonic relative al'education physique et au sport. Cette volonte se tra-duit en 1930 par la creation du Conseil Superieur d 'E-ducation Physique et 7 1938 par la creation deI 'Insigne Sportif National

6 ... les deux seuls resultats

tangibles pouvant etre realises dans cette periode17.Les gouvernements et par IA 1'Etat de l'entre-deux-guerres ne suivent done pas I 'engouement nationalpour le sport. Peu de choses, sinon den West fait parle pouvoir public pour le sport y, ce qui nous amenea qualifier la periode 1890-1940 du sport luxembour-geois comme I 'ere de I 'emergence et de la consoli-dation sociale du sport societa ire prive19.

Le sport luxembourgeois sousregulation publique1945-1976/80

C'est seulement apres la deuxietne guerre mondialeque le monde politique commence a envisager se-rieusement la mise en place d'une legislation sportiveglobale. Cette intention se traduit par 1 'elaborationd'un Arrete grand-ducal commtgement connu sousl'appellation "Onst Sportgesetz" Son objectif fon-damental est de placer Teducation physique de lajeunesse, la pratique des sports et le scoutisme ... sousle contrOle de I 'Etat" . Loin de constituer une bana-lite, l'article 1 er dudit Arrete grand-ducal permet aI'Etat luxembourgeois et ... aux equipes politiques aupouvoir de disposer de moyens d'action en matierede politique sportive. C'est ainsi que la "Sportgesetz"prevoit: - la creation du poste de "Commissaire ge-neral aux sports" (art. 4); - l' institution d'un "Conseilsuperieur d'education physique" (art. 5) 22 ; - la fon-dation d'une "Ecole Nationale de culture physique"(art. 11)23; et la definition d'une politique subven-tionnelle a l'egard du mouvement sportif (art. 12). Laport& innovatrice de la plupart de ces articles est tellequ 'elle confere a la loi sportive l'allure d'un veritableprogramme public des sports "au leger accent doctri-nal".

Le volet doctrinal pent etre cerne au travers de 1 'ar-ticle 6: "Le sport proprement d it, qui est le sport ama-teur reconnu par le Comite International Olympique,est dirige par les Federations sportives". En d'autrestermes, I 'activ ite sportive est uniquement percuedans ses dimensions societa ire et competitive; touteautre dimension socio-culturelle du sport n'est guereevoquee, sinon que 1 'education physique consiste "Aassurer le developpement et le perfectionnementphysique del'enfant et de ('adolescent et a lui Bonnerle gout de la vie saine, de la discipline librement ac-cept& et de la solidarite humaine" (art. 3). C'est au-tour de cette constellation doctrinale que se formulela relation entre le sport luxembourgeois et le pouvoirpublic; une relation qui n'accusera guere de grandschangements jusqu'au milieu des annees 1970.

En 1976 sera votee la deuxieme loi concernant ('edu-cation physique et le sport dont nous citons in extensole chapitre ler:"Art. 1. L'education physique et le sport ont pour ob-jectifs: - de promouvoir la sante, le developpement etle perfectionnement physiques; - de developper legout de ('effort et de I 'initiative, le setts de la respon-sabilite, de la discipline et de la loyaute; - de favoriser1 'epanouissement et I 'equilibre de la personnalite; -de faciliter 1 'integration sociale et de renforcer la so-I idarité; - de permettre une saine utilisation des loi-sirs.Art. 2. L'Etat, conscient de Ia valeur et de ('impor-tance de I 'educa tion physique et des sports, elementsde la culture, tant pour I'individu que pour la societe,assume, en vue de Ia realisation des objectifs premen-tionnes et en fonction des differents domaines, unemission de direction, d 'orientation, de coordination,d'appui et d'encouragement.Art. 3. Tout citoyen a l 4 droit de pratiquer librementle sport de son choix" - .

22

forum nr 128-129

dossierAutant de themes de qualite abordes, qui montrentune certaine determination du pouvoir public aconstruire un discours socio-sportif plus consistant etdavantage nuance que celui de l'Arrete grand-ducalde 1945. Outre la miss en exergue, - taut soit peuapologetique, du role socio-educatif du sport, it noussemble que la legislation de 1976 consacre definiti-vement l'institutionnalisation de la relation"Etat/pouvoir public - sport", dont la consolidations'est effectuee graduellement durant la periode tren-tenaire 1945-1976:

pla creation de l'I.N.S. (Institut

National des Sqrts) , le developpement du servicemedico-sportif retablissement de plans quin-quennaux d'equipement sportif 27 et le developpe-ment constant de ]'aide subventionnelle accord& aumouvement sportif28 n'en representent que les exem-ples les plus tangibles. En ce sens, la "nouvelle loisportive" se caracterise moms par une volonte d'in-novation que par son intention d'adapter la legisla-tion sportive par une loi globale a la realite socio-sportive du Luxembourg des annees 1970.

Or quels sont les traits saillants de cette realite socio-sportive?- Entre 1959 et 1976, 17 nouvelles federations spor-tives seront affiliees au C.O.L. (devenant en 19741eC.O.S.L.); teller les federations - de tir a l'arc, - skinautique,

2-9de. jell de quilles, - de volleyball, - de

marche . Si un grand nombre de federations spor-tives connaissent depuis les annees 1960 une crois-sance de leurs effectifs, it convient de souligner quele rythme de developpement est pa rticulierement im-portant pour le basketball, le tennis de table et le vol-ley-ball. Comment expliquer la reussite des disci-plines citees? La pratique sportive "indoor" autantque ]'image de sport "soft" leur permettent de recru-ter des pratiquants parmi un large &entail de grou-pements socia Nif et de classes d'figes tant masculinesque feminines . Ces quelques exemples nous montrent que depuis la fin des annees 1950, une genera-lisation accrue et une diversification prononcee desactivites sportives peuvent etre observees.

- A partir du debut des annees 1970, le developpe-ment du champ socio-sportif est accompagne par unchangement dans la pratique du sport. L'apparitiondu jogging, le succes de la planche a voile ou la pra-tique du ski pendant les vacances d'hiver ne consti-tuent que quelques-uns des indicateurs d'un pheno-mene socio-culturel que les sociologues appellent lesport-loisir. Souvent oppose a la pratique sportive or-ganises dans les clubs, le sport-loisir se caracterisepar - "]'absence d'institution et de prfijet competitif,absence de regles, absence de rOles" . Qu'une telleopposition "sport societaire - sport-loisir" soit perti-nente en tant que constatatien sociologique generali-see, nous pouvons I'admettre; ma is appliquee a la si-tuation socio-sportive luxembourgeoise, elle ne re-siste guere a une analyse quelque peu approfondie.Ainsi la loi de 1976 considers le sport-loisir commeune "activite physique a caract

y-e sportif pratiquee

titre essentiellement recreatir 2 et a regard de la-quelle, I 'Etat et les communes assument "une missiond'animation et d'appui, notamment en matiere d'e-quipwent, d'installations et d'encadrement techni-que „ 33 . Le sport-loisir n'est done par percu dans safonction "concurrente”, mais pint& dans son rolecomplementaire par rapport au sport societaire.Telles semblent Ctrs les principales caracteristiques

de la realite socio-sportive luxe nbourgeoise des an-Rees 1970.

Au lieu de conclure ...1quelques reflexionssociologiques sur revolutiondu sport luxembourgeoisdepuis 1976/1980

De fa con generale, I 'evolution du mouvement sportifest determine par les changements socio-economi-ques que subit une nation. Or it nous parait importantde rappeler aux lecteurs de "forum", que la periode1945-1990 est certainement celle oil, sous l'effet dela croissance economique et des mutations socialesqu'elle entraine, la societe luxembourgeois4e enregis-tre des transformations impressionnantes- la tertiarisation de la population active,- r importance vitale de la presence etrangere pour

le Luxembourg,- ('emergence du phenomene de ('emancipation desfemmes luxembourgeoises - au demeurant modeste- et un bien-étre materiel impregnant une grande par-tie du corps social,representent autant de caracteristiques sociographi- Roger Manderseheid

juli 1991

23

dossierques agissant sur le champ socio-culturel du sportluxembourgeois

3 . C'est en fonction de celles-ci

qu'il faut apprehender taut la regulation publique enmatiere sportive - que la diversification des activitessportives pour la periode 1945-1976/80; c'est preci-sancta en recourant a ces mémes indicateurs socio-graphiques que nous thchons de definir, - méme si ceWest que de facon succincte, les traits sociaux domi-nant la real ite sportive des annees 1980-1990.

D'une maniere generale 36, nous pouvons observer:a) la montee incessante des sports individuels (tennis,natation, cyclisme, gymnastique d'entretien, golf);b) ('apparition de nouvelles pratiques sportives indi-viduelles (jogging, badminton, squash, bicross); c) lapratique polyvalente de ces me'mes sports (sport deloisir a titre prive ou au club, sport de competition).

Bien que ces phenomenes constituent des tendancessocio-sportives propres a toutes les societes postin-dustrielles, it convient pourtant d'insister sur la por-tee socio-culturelle primordiale qu'ils detiennent et Al'interieur du mouvement sportif luxembourgeois etdans la micro-societe. Soul ignons a cet egard qu'unecertaine correlation peut 'etre remarquee entre le de-veloppement des sports individuels en general et lerole de plus en plus determinant quejouent les classesmoyennes a l'interieur de notre societe.

Peut-on conclure par IA que le sport collectif est deplus en plus delaisse par les classes moyennes? Labelle saute du basketball, ainsi que les pratiques re-pandues du volleyball et du handball semblent infir-mer une telle hypothese. Ma is &nous de tomber dansle piege d'un certain "detenninisme sociologique"qui reporte telle pratique sportive a telle classe so-ciale. Malgre ('absence de donnees sociographiquesdetainees, nous soul ignons plutOt la fonction d'inte-

gration sociale des sports collectifs. Citons a titred'exemple le football dont la composition sociale en-globe un large eventail d 'entites sociales: classesmoyennes, classe ouvriere et travailleurs immigres,monde rural. Ajoutons le basketball dont la compo-sition sociale est dominee par les classes moyenneset les couches populaires.

Bref, le sport luxembourgeois des annees 1980 - qu 'ilsoit "individuel" ou "collectif", "de loisir" ou "decompetition" - continue sa diffusion dans les classessociales traditionnellement concernees par la culturesportive. De ce point de vue, les annees 1990 ne mar-quent guere une cesure. Par contre, nous pouvons de-tester un certain changement dans 1 'attitude desLuxembourgeois par rapport a la pratique sportive:attitude se caracterisant par son cote velleitaire et s'lustrant en même temps par un eclectisme prononce.Ce qui nous amene a definir le "sportif(ou la spor-tive) luxembourgeois(e) moyen(ne) comme &antun(e) "multipra tiquant(e) es sport".

A cette consommation generalisee des pratiquessportives s'oppose le sport de competition. Confinedans les structures societaires et federatives, base t37ditionnellement sur le principe de l'amateurisme ,le sport de competition subit depuis quelque tempsdes changements qui tout en etant ponctuels peuvents'averer non moinLdecisifs. L'evolution du tennis-club de Bonnevoie et le "modele luxembourgeois"preconise par l'entraineur de football Paul Philipp il-lustrent chacun a sa maniere l'emergence du semi-professionalisme dans le sport luxembourgeois. Dece fait, le mouvement sportif luxembourgeois risquede perdre a tout jamais une propriete qui 13 9caracte-risait depuis sa fondation, - l'amateurisme.

Claude Wey

Notes1) cf. Statistiques historiques 1839-1989, Statec, Luxembourg,tableau Z.000. Federations et associations sportives rationales af-filiees au C.O.S.L., p. 600.2) Paul Kremer, La societe luxembourgeoise et le sportif, in Surquelques aspects du sport moderne, ed. par ('Extension de l'Uni-versite Libre de Bruxelles a Luxembourg et le C.O.S.L. en colla-boration avec le Ministere de l'Education Physique et des Sportset le Ministere de la Sante, Esch/Alzette, 1986, pp.51-59, plus spe-cialement p.58.3) cf. Jean-Pierre-Roger Strainchamps, Cent-cinquante ans de dis-sertations elaborees dans le cadre du stage ou de Ia formation con-tinue des professeurs de I 'enseignem ent secondaire et superieur enLuxembourg et de contributions aux Programmes et aux Chroni-ques de l'E.S. 1837-1987, Luxembourg, 1988, plus specialement07. Education physique et sportive, pp.91-105; cf. Sur quelquesaspects du sport moderne, op. cit.; C.O.S.L., Pour une politiqueglobale du sport. Essai de doctrine et de programme d'action, Lu-xembourg, 1975; Robert Decker, Histoire de l'education physiqueet des sports au Luxembourg. Dates, textes, documents, InstitutPedagogique, Luxembourg 1972; G. Goniva, Die Organisation desSports im Grollherzogtum Luxemburg, Saarbriicken, 1975; A.Knepper, Histoire de l'Athletisme, Esch/Alzette, s.d.; ComiteOlympique Luxembourgeois, Le Cinquantenaire du C.O.L., Lu-xembourg, 1964; Armando Bausch, en collaboration avec HenriBressler (vol. II et III) et Gaston Zangerle (vol. III), Sternstundendes Luxemburger Sports, Luxembourg, 1988 (vol. I), 1989 (vol.II), 1990 (vol. III); Federation Luxembourgeoise de Football, 75ans de Football au Grand-Duche de Luxembourg. 1908-1983, Lu-xembourg, 1983; Federation Luxem bourgeoise de Basketball,Cinquantieme anniversaire 1933-1983, Luxembourg, 1983; Fede-ration Luxembourgeoise de Tennis de Table, 1936-1986, Luxem-bourg, 1986; Cercle grand-ducal d'escrime et de gymnastique,Cent ans - Cercle grand-ducal d'escrime et de gymnastique, 1879-1979, Luxembourg, 1979; Ligue des associations sportives estu-diantines luxembourgeoises, 50e anniversaire 1938-1988, Luxem-bourg, 1988; Claude Origer, 1946-1986: 40 ans de tennis au Lu-xe m bo urg, Luxembourg, 1986; Union des Societes

Luxembourgeoises de Gymnastique, 75e anniversaire 1899-1974,Luxembourg, 1974.4) Marc Thiel, Education physique et sports au Grand-Duche: uneesquisse de leur &collage (milieu du 19e siecle-1940), memoirede maitrise, Universite de Strasbourg II, 1987; id, Les aventuresdu corps feminin dans le mouvement sportif luxembourgeois, inAlm anach 1988, pp. 424-429; id, Des jeux aux sports: une esquissede I'histoire sociale des activites physiques au Grand-Duche, inMemorial 1989: la societe luxembourgeoise de 1839-1989,Schwebsange: les publications mosellanes, 1989, pp. 955-959.Pour les problemes de methodologie et d'analyses sociologiquesgenet-ales nous nous sommes bases sur les travaux de recherchedes universitaires suivants: Alfred Wahl, Les archives du football.Sport et societe en France, 1880-1980, Paris, 1989; id, Le Football,un nouveau territoire de l'historien, in Vingtiême siecle, no26avril-juin 1990, pp. 127-131, ce no 26 constitue un numero specialconsacre au football; Raymond Thomas, Antoine Haumont, Jean-Louis Levet, Sociologic du sport, P.U.F., 1987; Pierre Bourdieu,Programme pour une sociologic du sport, in Choses dites, Paris,1987, pp. 203-216.5) Marc Thiel, Des jeux..., op. cit., p.955.6) Ibid.7) Ibid.8) Ibid., p.956; cf. Raymond Thomas, La sociologic..., op. cit., pp.71-77.9) Marc Thiel, op. cit., p.957.10) C.O.L., op. cit., p.21, C'est durant Ia meme annee que MauricePescatore fonda le Com ite National Olympique Luxembourgeois.11) Pour les donnees statistiques concernant le football, voirsurtout: Federation Luxembourgeoise de Football, op. cit. pp. 239-308, plus specialement, pp. 239-240, 303-306.12) Robert Decker, Histoire de I 'education physique..., op. cit., pp.17-18; cf. L.A.S.E.L., op. cit., pp. 25-59.13) F.L.T.T., op. cit., pp. 5-11.14) F.L.B.B., op. cit., pp. 26-27.15) Arrete ministeriel du 8 mai 1930, cf. C.O.L., op. cit., p. 66.16) Arrètes m in islet-jets du 10 juin 1939, cf. C.O.L., pp. 90-93.

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forum nr 128-12924

1920 konnte die "10.4nesse de la Front?re nach dem Ankauf mehrerer Gdrlen ein Spielfeld im"Hiehler" Viertel selbst errichten. Auf diesem Foto au.s. den 30er Jahren erkoint man im Hintergrundlinks Anlagen des Hattenwerks "Terres Rouges", rechts die Arbeiterkolonien der Aachenerstrafie(heuttge rue Renaudin). (Archiv Scut())

dossier17) cf. C.O.L., op. cit. p. 72.18) Ibid.19)L' expression est du sociologue Antoine Haumont. Voir RobertDecker, La structure du mouvement sportif prive, in Flambeau no32,fevrier 1988, pp. 34-43, plus specialement pp. 35-36.20) Arrete grand-ducal du 8 octobre 1945 concernant l'educationphysique, l'organisation sportive et ('hygiene sociale, cf. C.O.L.,op. cit., pp. 105-107.21) Article 1er de l'Arrete, cf. C.O.L., op. cit., p. 105.22) cf. C.O.L., op. cit., p. 106.23) Ibid. En 1950 sera creee une "Ecole Nationale de l'EducationPhysique". cf. Arrete m in isteriel du 30 aoilt 1950 reglant les con-ditions d'organisation de cours dans le cadre prevu par l'arretegrand-ducal du 8 octobre 1945 pour une Ecole Nationale d'Edu-cation Physique, in C.O.L., op. cit. pp. 118-119.24) Loi du 26 mars 1976 concernant Feducation physique et lesport, in Memorial, 1976, pp.167-171.25) C'est en 1957 que nait "clans les hauts lieux sportifs de notrepays, l' idee de la realisation d'un Institut National des Sports. M.Victor Bodson, Ministre des Sports, en fit part aux journalistessportifs...", in C.O.L., op. cit., p.139.26) Voir: Pour une politique globale du sport, op. cit., p.18.27) Ibid., p. 18: "Loi du 11 novembre 1968 autorisant le gouver-nement a subventionner I' execution d'un programme quinquennald'equipement sportif communal et intercommunal". Voir aussi p.18.28) Ibid., pp. 22-25; voir surtout: Statistiques historiques, op. cit.,K 116. Les depenses budgetaires par fonction: vue d'en sem ble, pp.378-380.29) Statistiques, op. cit., p. 600.30) Voir dans ce dossier la contribution d'Anne-Marie Faber, Dy-namique feminine dans le mouvement sportif luxembourgeois.

31) La forniule est de A. Haumont. Cf. La sociologic du sport, p.86.32) cf. article 27 de la loi du 26 mars 1976, op. cit., in Memorial,1976, p. 170.33) cf. article 28, ibid.34) Voir Claude Wey, La societe luxembourgeoise 1944-1974, inforum, mai 1988, no 103; pp. 15-18; ibid., Des classes moyennes,decembre 1989, no 116, pp. 17-23.35) Ibid.36) Nos reflexions portant sur la periode 1976/1980-1990 nemettent en exergue que quelques-unes des tendances socio-sporti-yes que nous croyons etre determinantes pour le mouvementsportif luxembourgeois. Pour des analyses plus detainees voireplus nuancees, nous invitons les lecteurs du "forum" a etudier lesautres articles du present dossier.37) cf. Art. 6 de l'Arrete gran d-ducal du 8 octobre 1945, in C.O.L.,op. cit., p. 106cf. Chapitre V de la Loi du 26 mars 1976, in Memorial, op. cit.,pp. 169-170.38) Voir dans le present dossier la contribution d'Andre Wengler,Le tennis - Un sport de touter les couleurs.39) Notre contribution constitue en premier lieu un instrument detravail pour le dossier intitule - Sport. Preciams enfin que cet in-strument de travail a ete realise par ('application de deux demar-ches investigatrices differentes. La lere pantie de l'essai, - cellequi est consacree A I'histoire du sport d'avant 1940, est basee surdes travaux publics (Thiel: sport luxembourgeois, voir introduc-tion; Wahl et Haumont: rn ethodologie et term ino logi e). Par contre,('analyse de la periode 1945-1990 repose en grande partie sur unerecherche documentaire et sur une reflexion analytique personnel-les.

Gedanken zurSozialgeschichte des

Luxemburger FussballsAm Beispiel eines Escher Arbeitervereins

Der FuBballsport blickt auf dem europaischen Fest-land auf eine mehr als hundertjahrige Geschichtezuriick. In Luxemburg wurde das runde Leder erstum die Jahrhundertwende eingefuhrt. Der FuBballgelangte Uber zwei verschiedene Wege nach Frank-reich, nach Deutschland, und auch in LuxemburghinterlieB die Ambivalenz dieser neuen Sportart ihreSpuren.

Die Briten verstanden den FuBball zuerst als einenweiteren Mannschaftssport, der einer gebildetenElite vorbehalten sein sollte. Gespielt wurde in denpublic schools und an den Universitaten, Zielgruppewaren die jungen Studenten aus dem Biirgertum.Einer intellektuellen Oberschicht allein, so hieB es,konnte man den moralischen und geistigen Sinn ver-mitteln, der mit dem FuBballspiel zusanunenhing.Uber die sportliche Tatigkeit wiirden Werte wieGroBziigigkeit, Uneigenniitzigkeit, Eigeninitiative indie Erziehung mit einbezogen werden und zur Ent-stehung einer modenien Ritterlichkeit im Bilrgertumbeitragen. Die Arbeiterbevtilkerung sollte sich insolch hohen Spharen nicht verirren. Schiller derpublic schools und junge Lehrer vote Kontinent,welche ihre englischen Sprachkenntnisse auf derInsel verbessern wollten, brachten das runde Lederin ihren Koffern mit in ihren Heimatsort.

Ein zweiter Weg, Ober den der FuBball in das euro-paische Festland eindrang, Milne Ober Kaufmannerin den Hafen, Ober Geschaftsleute in den groBerenStadten oder Hoch Ober Kolonien eingewanderterenglischer Beamten und Arbeiter. Sehr schnell ver-breitete sich dais FuBballfieber unter den Einheiini-schen, aus alien Bevolkerungskreisen. Anders als derfootball-rugby verlor der FuBball friih seinen eilithrenCharakter und wurde zum Sport der Massen.

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