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LUDOVICIANA

No 3

Contributions de }'Herbier Louis-Marie

Faculté d'Agriculture de l'Université Laval

La distribution de quelques espèces

végétales dans la région de Québec

et leur cadre phytosociologique

par

DOMINIQUE ÜOYON

et

VICTORIN LAVOIE

Ex trait du Naturaliste Cunadien, Vol. 93 . No 6, no v.-déc. 1966, pp . 797 à 8 2 2.

Naturaliste Can., 93, 797-821. (1966) 797

LA DISTRIBUTION DE QUELQUES ESPÈCES VÉGÉTALES DANS . LA RÉGION DE QUÉBEC ET LEUR CADRE PHYTOSOCIOLOGIQUE.

DO.\!INIQUE DOYO'.'I et VICTORI N LA \ "OIE

Ministère de l' Agriculture et de la Colonisation, Québec. Faculté d'Agriculture, Université Laval .

Résumé

Ce travail consiste en l'étude de la distribution de vingt-sept espèces végétales dans la province de Québec et acco rd e une attent ion particulière à la région de Québec. Ces espèces a pp a rti ennent essentiellement à la for ê t décidue et pou r la plupart aux érab lières mér idionales. L' on utilise les prin­cipes phytosociologiques pour définir le milieu dans leque l vivent les espèces concernées; un tableau généra l donne un aperçu des assoc iat ions auxque lles elles appartiennent . Les espèces sont divisées en cinq groupes suivant le tracé de leur d istribution dans le Québec. En outre, l'on fait connaître des extensions d'aire app réc iab les pour la ma jorit é de s espèces à l' ét ud e.

Abstract

This paper deals with the geograp hica l distribution of twenty-seven plant spec ies grow ing in the Quebec region an d belonging to t he sout hernmost types of the Sugar l\laple forest of the prov ince of Quebec.

A phytosociological table together wit h some notes on the edaphic conditions, are used to de scribe the habitats of these spec ies. r\ccording to the pattern of their geograp hica l di st ributi on in Quebec, the twenty-seven spe

0cies are included in five phytogeographical groups . Severa! range ex­

ten sions are also reported.

Introduction

La distribution des végétaux da ns le temps et dans l' espace est un ph éno­mène comp lexe de la natu re. Pour en bien sais it le mécanisme, il faut connaître d'une part les lois qui régissent leu rs comportements génét iqu e et ph ys iolo­gique et d 'a utre pa rt les règles qui déterminent leu r act ion vis-à-vis le milieu biophysique. En effet, l'on sa it que les végét a ux possèdent des formes, des aptitu des, leur perm etta nt de s'établi r et de prendr e de l'i mportance sous des cond itions spécifiques et que, advenant la modifi cat ion du milieu, elles doivent céder la place à d 'a utres. Par ai lleu rs, les éléments climatiques, édaphiques et anthropozoïques influ ent cons idérab leme nt sur l 'expans ion da ns l'e space , des espèces végéta les. On es t donc ju st ifié de prétendre que la phytogéographie, s i on ne la limit e pas à l' expos é des faits mais qu'on y inclut la recherche des in-

Contribution no 77, servi ce de la Recherche, Mini s tère de !'Ag ricu lture et de la Coloni­sat ion, Québec.

Contribution no 25 de la Faculté d '.-\gricu lture, Université Lava l, Québe c !Oè, Canad a.

798 LE NATURALISTE CANADIEN, VOL . 93, 1966

dices permèttant de comprend re les raisons de l'expansion des végétaux, est une excellente source d'information du milieu biologique et physique et, de ce fait, est une des facettes de l'écologie végétale.

Nous présentons, dans cet article, la distribution d'éléments de la forêt décidue et plus spécia lement des espèces d'érablières méridionales que l'on retrouve dans la région de Québec. Nous ne prétendons pas cependant apporter toutes les expli cations à ces distributions mais, en étudiant chaque espèce dans son cadre phytoso ciologique, nous croyons fournir des indices à une meil­leure connaissance de la dist ributi on de ces plantes.

Les relevés phytoso ciologiques ont été faits en 1960 et en 1961 tandis que les relevés dans les herbiers sont, en général, de 1962. Nous avons consulté les herbiers des institutions suivantes: In st itut botanique de l'Université de Montréal (MT), Jardin botanique de Montrfal (MT JB), Ministère fédéral de !'Agricu ltur e (DAO), Mus ée Nationa l du Canada (CAN), Musée provincial (QMP), Faculté d'Agriculture (QFA), Ministère de !'Agriculture et de la Co lo­nisation de Québec (QUE) ainsi que certaines collections de l'Université Laval, entre aut r es celles de M. l'abbé Gagnon, du Dr Yves Desmarais, de Léon Provancher, de Saint-Cyr, de Ma coun et de O. Brunet, et enfin l'herbier de l'Institut de technologie agricole de La Po catière. Nous remercions les res­ponsables de ces herbiers pour l'accueil dont nous avons été l'objet.

Les stations étudiées.

Les stat ions où nous avons effectué des relevés phytosociologiques ont été choisies en fonction de leur structure et de leur physionomie. Elles sont toutes situées non loin du fleuve Saint-Laurent à des a ltitudes variant entre 25 et 400 pieds.

Le relevé no 1 a été fait à Grondines, dans une érab lière à topographie plane sur un so l brun podzolique limono-argileux à pH élevé (6.0 à 7.0) pro­venant de moraine calcaire.

Les relevés nos 2, 3, 4, 7 et 8 sont de Deschambault, dans une partie d'éra­blière à topographie pratiquement plane sur so l brun forestier peu épa is avec un horizon humique abondant de type mull; le sous-sol est un calcai re de la formation Trenton.

Le relevé no 5 a été effectué à St-Henri de Lévis et le relevé no 6 à Saint­Anselme, dans des érablières à pente faib le sur so l peu épais avec horizon hu­mique abondant et à drainage imparfait.

Les relevés, 9, 10a, lüb, lüc, 13. 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22a, 22b, 24a, 24b sont de !'Ange-Gardien, de Château-R iche r et de Saint-Joachim. Les érablières étudié es sont situées sur les terrasses de la mer Champlain, sur

DOYON ET LA\ ' O IE : DISTRll3UTION D'ESPÈCES VÉ<:ÉTALES DA:-SS LA RÉ(;IQN DE QUÉ BEC 799

leu r Oa nc et imm édi a Lcme nl a u bas d e ces terrasses . La p ente a clone une assez gra nd e a mplitud e, so it d e 5% à SS% , l'ex pos iti o n es t gé néralement s11d. Le so l est v a ri ab le en profondeu r et en abondance d e mati è r e o rsan iqu c su iv a nt le d eg ré d'inclin a iso n ; ce pendan t, so n p l I es t gé néra lement élevé et il re po se souv ent su r le calca ire d e Tr ento n; l 'ho ri zon humiqu e est un mull plus ou moins a bondant.

Les relevés nos 16, 23 e t 26 ont ét é fa it s res pect iv eme nt à Saint-A .ugustin, a u ra ng Fossambault ( l'ortncuf ) et à Saint-Raymond, clans des érab lières à pente faible, exp lo it ées assez intensément. Le so l provient de tills avec mat iè re o rga n iq uc de lypc modcr ou nnil 1.

Les relevés nos li, 12 c l 25 so nt de Saint-A .u bcrt, com Lé de !' Is le t , d'un e éra bli è re étab lie su r un e te rr asse légè reme nt inclin ée vers le neuve Sa int -La u­rent. L e so l y est gé néralement b ien drainé · sau f a u bas d es pente:, il s'ag it d'un loam et le matérie l o rgan iqu e va rie de moclcr ( Re levés 11 et 12) à mor ( Relev é 25) .

Le cadre phyto so ciologique

Dep uis les œuv rcs imp or tantes d e l) a nsc rca u en 19-13, 19-!-! et 19-16 ju s­qu'aux env irons de 1960, peu de tr avaux fro logiqucs ont été effectués clans les é ra bli ères cl u Québec. Ccpcn cla n t, à parti r de 1960, on a pc1 bl i{· p lus ieu rs étu d es su r le sujet; entre aut res ce lles clc Crancltncr ( 1960 ), clc Lavo ic et Do yo n ( 196 1) , de :\l eclwccka- l, o rn as ( 196 1) , de Lcm icux ( 1963 ) , de J urdant ( 1964), de C rancll nc r (1966 ) . Ces au teur s se sont spfr ia lc111c11L in spir (•s d es p rin cipes et d es normes de l' éco le de Braun-Blanquct. Crancltcncr , pour un, a pr oposé pour la prem ière fo is au Québ ec une hi(•ra rchi sat io n des g roupc 111c nt s v égétaux de la forêt d éc icluc en les cla ssant 11011 seu lement c11 associations mai s auss i en a lliances, en o rdr es et en clas es; en outre. il a proposé une liste d 'es­pèces ca racté ri st iq ucs pou r chacun de ces groupcmcn ts.

La partie phytoso cio log iq uc cl u pn '.·scn t tra Yail s'i nspirc {·ga lc111cn t d es p rin cip es de l' éco le de :'-lontpc llic r et tient co 111ptc des travaux 111cntion11és plu s ha u l notam n1cn t clc cc ! u i d e Cra ncl t 11cr. :\ ous a \·ons cc pc nd a n t cl(•pla cé ce rt a ines ca racté rist iq ues su iv ;lllt la clict(e cle not re propre cxp(ricncc. Tr en t e re levés onl (·té fait s cla ns les s tation s 111enti onn frs a u cha pitr e pr fr( •clcnt et les lieux clc ces rcl C\'l'S ont (·tl· chois is subjel'l i\ ·cmcnt en tenant compte de l'homog(• néité de la v<'.-gétation. des unités topog raphique et (•claphiqu c . l is ont (·té faits en utilis;lllt les nonnes clc Br au n -Blanquct ( 1932 ) su r l 'abo nd ance et la so ciabilité. l~nf 111, il est à noter que la presque totalité des relc~v('s ont ét<' fa it s en ét{, sauf pour ce rt a in s site o ù nous a \ ·ons effectué d'autres r2lcvl •s au pr intemps n1 l'i 111port an ce clc lc ;1r co111position Ooristique (relev(s 10a, 1 Ob. 1 Oc, 2 la, 2-!b, 2-1-b) . :\ ous avo ns classé les rclcv{s clans le tableau sy n th(,_ tiqu e ci -apn\s suiv an t la méthode ph y tos ocio logiquc: il met en relief le degré d e ficll·lit (, des espèces p r(·srntcs et fa cili t,~ la d étcrn1 i11at ion des cspè-ces ca ra c­t éri s tiqu es à un g rou peme nt v('gé ta l.

800 LE :S:ATCl(AL!STE CA:S:AD!r.:S:, \'OL. 93, 1966

:'\. - C .\ l{Y FTo- : \CJ,:R l·:TU\1 (Crand tncr 1966)

L' érablière à carycr telle que décrite par Crandtncr et par Danscreau est la plus 111éridio11alc clc nos érablières; clic est li111itéc, clans la région de :\ l ontré·al, à quelques stations dites thcnnophilcs à l'abri des vents froids et à réchauffc111c11t rapide au printc111ps. C'est une association à tendance souvent hygrophile co111111c l'indique Crancltncr. Son extension vers l'est, jusqu'à Cronclincs et I ks t'ha111baull se lait à peu près clans les 111ê111cs conditions; les stations obscrvfrs sont toutes bien protégées des vents froids du nord, le sol est plus ou 111oi11s 11cutrc avec un humus abondant de type rnull.

.·\u point de nie floristique, l 'association manifeste un appauvrissement c!Q au fait que les stat ions observées sont situées clans une région plus fraîche que celle de :\!011tn\ tl; clic comprend en outre des éléments hygrophiles tels que le frê11c noir et l'orme américain. Elle comprend, par ailleurs, une bonne représentation cl'espèl'es de l'ordre :\ c 1·:RET.\LI.\ S ,\CCll ,\Rl et de l'alliance : \c1 ·:RIO\: s.,cCIL\RI. Comme l'indique le tableau ci-joint, l'érable à sucre et le hêt rc sont particu l ièrcmcn t abonclan ts à la strate arboresce11 te tandis q uc l'ostrycr et parfois le frêne a111fricai11 dominent à la strate arbustive; celà est c!Q au ncllo\ ·age du sous-bois. l )eux espèces c;iractéristiques de l'association so11t à la li111itc est de lcdr aire de distribution, cc so11t Carya cordijormi s et Leersiu ,•irgin ica.

B - :\c1, :1n :Tl.i\l S ,\CCII.\RI ( ( ;ra11clt11cr 1966)

C'est l'asso ciati on climax, de type mésique, que l) ansereau a dé crite pour la ré·gion de :\lontréal. Crandtner, pour sa part, en précise l'aspect phyto­sociologiq ue et rc ~on naît quatre so :1s-asso cia lions. Parrn i celles-ci, on en dis­

tingue cieux cl.ms le tableau ci-joint.

a ) : \CJ, : Rl· :TU\I S .\CCl!.\RI UL\ 1 ETo .,;u,1 (Crandtner 1966)

Cet te so11s-assm ·ia t ion se retrouye d;rns la région de Québec, dans des stations à drainage i111parfait causé par le manque de relief ou au bas de cer­L1ines pentes. Comme l'inclique les relevés 4 , 5, 6, 7, 8, 9, lü a, lüb, lü c, le cortège floristique de l'frahlic' ·rc à orme est particulièrement important; outre les cspc'·l'es caractéristiques cle l'frablic' •rc laurcntiennc, certaines hygrophiles \'ic1111c11t l'enri chir, 11om111011s: Fraxi1111s nigra, Cln111s americana, Allium tricorc11n1, Cnrex int111nesre11s, Cirr,L'a /11/elirrna, La/Jortea canadensis, 11Iite!la dij)hylln. :\otons en outre que certaines différentielles de l'ordre et de l'alliance trou\·cnt leur opti111u111 cbns cette sous-association, cc sont Juglans cinerea, Pr111111s serolinn, Adia11/1un pedat111n, Carex alb11rsi11a, Carex cephaloidea, Den­/ana 111axi11,a, Dryo/J/eri s C:oldiana. l~cmarquons que ces espèces sont, d'après ( ;rancltncr, des préffrentes d'un hu111us clu type mull peu acide; pour notre part, ù la st,1tion des rclcvé:s l üa, 10b , et 10c, nous avons noté·cles pl! de 6.1 en surLicc cl de 6.2 f'll profondeur, co rrob orant ainsi les données de Crandtner.

OOYO:- Er LA \ "OIE: ll!Sl RIDl " J J():,; o'EsPÈCES \"l::(;ÉT ALES OA:--5 LA RÉ< ,10:S DE Qt.:Élll , C 801

b) .\ c1,1rnTU\I S.\CCII.\R[ L..\URE'.\'TIA'.\'U\1 (( ;r andt ncr 1966)

L'fr,1blièrc laurenticnnc telle que décrite par 1 )anscrcau et ( ;randtncr se retrou\·c clans la n\:ion clc Qu(bcc à basse altitude, en pente suffisante pour assurer un bon drainage et su r un sol faiblement ac id e proYcnant g{·nfralcment de lllatfriaux calcaires. Son expansion n'y est pas consiclbab lc mais nous la retrouvons partirnlièrcmcnt S'.Jr le flanc de terrasses cle la Côte de Beaupré et clic a t tcin t m0111c le colll t{, de Charlc\·oix dans des stations ici en tiq ucs. Les frablièrcs de la ré;;ion de Char lc\·o ix et de ce lles de Saguenay La c St-Jean feront l 'objet d'une prochaine publi t·ation.

La strate arbores cente de J'.\c1•:RETL"\I S.\CCII.\RI L.\UIŒ:\1'1.\:\U\1 est ol'Cupé'c presque uniquclllcnt par l'frable à sucre clans les stations é·tudi<"cs; ceci est dû surtout au sarclage que l'on y a opfr{· . l'ar ail leurs, on rctrou\·c à la strate a rbu stive, parfois en faible pourcentage de pré•sencc, quelques espèces arborcs t·cn tes telles q uc Fmxi1111 s u 111er irn 11/1, '/'il ia amer irn11a, Fa gus gra11di­f ol ia et J11gla11s cinerea. En o :1trc, ù la strate arbust i\ ·c on note encore la pré­sence de Ostrya i 1irgi11ia11a absent clans l'frablièrc à bouleau jaune, plus scp ­ten trionalc.

C'est l'frablièrc laurcnticnnc t, ·piquc clc la rcg1on de Québec qui lllarquc la li111itc d'aire clc distribution de l·))ij)(/c/is f! ellebori11e et de Plir_vnia T,eptos ­tacliya.

C - .-\c1-:1u-:To-B1,:nï .1·:TDI F.\(;1-:ni-;01 ((;randtn·cr 1966)

L'é-rabliè·rc à bo :dcau jaune co ,1\TC un territoire assez \·astc clans la ré gion de Québe c , e lle o ccupe les stations 111(siq11es au sud et les rebo rd s des Lauren­tides jusqu'à LiOO pieds d'altitude (Jurd,1nt 1%-1-) . :\fin clc marquer les diffé­rences floristiqucs entre cette frahliC:·rc et ]'frahlitTe laurc11tic1111e, nous avons cru bon de joindre quelqliesrelc\ ·{,s dï11cli, ·iclus de l'.1ssot· iati o11 en question, clc ma1iiè·rc à faire ressortir les co11clitio11s marquant la lilllit c d'extension d'aire de certaines cspfres dont il sera qu<.:stion au ch ap itr e sui,·ant.

Fl oristiquement. ]'fral>liC:•rc ù bouleau jaune est marqu{c p;1r 11nc pr(scncc, à la st rate arhorcs :·entc. clc l 'fra hle ù s :H-rc. du 111erisier et quelquefois du h0trc, par l\1hsc11cc de tille.il. de 110,·cr et clc fr,~nc am<'.-ri,·ai11. La st rate arhust i, ·c consiste surtout en co :1clricr, en {·rahk de l' c1rns, ·h·a11ic et en <'.·rahle ù {·pis tandis que ]'ostr~·c r y est absent. Qu,1nt ù la strate hc rha cfr, 011 note l 'ahscncc de s cspè·ccs ca ra ctfr isti qu cs cle l'.il lia ncc .\ c1-:Rttl:\ et pr{·scncc cl'esptTCS pa rti ­cu liè·rc111cnt abo11cla11tcs clans les bois clfr iclus frais apparte nant ù l 'a lliance l·h:n ; u o:-; LCT1-:.\1-: (< ;r an cltn cr 1966 ) e t à la sapiniC:·rc. L1 so; 1s-assoc-iatio n F.\GJ·:TO'ilJ\I que nou s avons rc lcv<'.·c se rat tache plu s aisé-ment à la sous-asso­ciation lh :TL:I.O-. .\ c1-:R1·:TL"\I S.\CCII.\R I F.\CETO'iL\ 1 de Lcm icux ( 196.'i) qu'à cel le décrit e par Crancltner car c lic con1prcncl du h0tr c en quantité relati­vement faible et on y note l 'a bsence tota le d'espèce s te lles qu e 7ïlia n111erira11a Ostrya virginiana et Prunu s serotina.

802 L E N ATUR ALI ST E C A N AD I E N , VO L . 93, 1966

Les ca ractè res ('d a ph iq ucs de nos s ta lions so nt cssc n ticllcmcn l les mêmes q ue ceu x clc'.Trits pa r Cr a nclt ncr et Lc n1icu x .

Distribution de quelques espèces végétales.

La pl upa rt des es pèces d ont il se ra qu es t ion cla ns ce chap it re a pp a rti enn ent à d es t ypes cl· c:,ra bl ières 111é1 ici ion a les, so i l à l 'érab l ièrc à ca ry cr , so it à l' ',ra b ! ièrc la ur cnt icnnc . C'est pour quo i la pa rt ie prin cipa le de leu r a ire de d is tribut ion se situe su r to ut cla ns les va llées du Ri chelieu , de !'O utaoua is e t cla ns la pa r t ie de la va llfe du Sa int- La ur ent s'é tend a nt de la fronti ère o n la ricnn c ju squ 'a u Lac Sa int - P ierr e; ces terri toircs formen t clo ne la sect ion f orcs t ièrc L2 d e Rowc (19 59) ou « l'oues t du Qu ébec>> de :\ fa ric- \ ï c tor in ( 193 5) .

Da ns p lusieurs ca s, no us cite ron s la va llée de la C a t inca u qu i coincide a vec la sec ti on L 4c de Rowe ou a vec u ne pa rti e des « Lau re ntid es o ut ao u­a iscs » d e Raymo nd (1950 ) ; le« ce n t re du Qué bec » de :\l a ri c- \ï c torin (1935 ) comp rend le secteu r s itu é en t re le lac Sa int- l' icrr e et le comtl' de :\l onlm ag ny ou un e pa r t ie de la sec ti on L 3 d e Rowc; les Ca nt o ns clc l' Es t qu i co incicle a vec la sect ion L 5 d e Rowc ou pa r t ie llement a vec le « di s t r ic t a ll(,gha n icn » de Raymo nd ( 1950) .

l' ou r ce rt a ines espèces, nous ment ionn ero ns la reg 1on d u lac T ém isca ­m inguc o u la sec t ion L 8 de Rowc , a insi qu e « l'es t du Qu ébec » de :Vla ric­\' ic to r in ou la sec tion L 6 d e R01,·e s 'é tenda nt a u Bas- du -F leuv e e t sur le pou r tour de la pénin sule de C as pé .

D 'a pr ès le t racé d e di s t r ibut io n d e chac un e des v ing t -sep t es pèces co n­cern ées , o n peu t les ra nge r en c inq group es d ifférent s :

CR OC!'!· : 1: Espèces co nfin ées a ux va llées de !'Outaoua is e t du Richelieu, de même qu'à ce lle du Sa int -Lau ren t o ù e lles a t te ignent le cen t re du Qu ébec.

Ce group e omp rcncl sept es pèces ra res ou a bse nt es des Ca nt ons de l'E s t e t qu i ne pén <\ t rcnl pr esqu e pas cla ns la va llée de la C a tin ca u ; cieux d 'e nt re elles , Carex albursina et C. cephaloidea se re nd ent j us q ue d a ns le com té de Por t nc uf et cinq au t rc attc ignen t le corn té de :\1 o n t mo rcncy : Carex plat y phylla, Jl y ­drophyl/1w1 i•irginianum, S anirnla grega ria, Carex planta gi nea et Orchi s sJ;ec­ta bili s .

C ROU l'J ·: li : Espèces des va llées du Richelieu , de !'Ou taoua is et du Sa int- La urent sup érieu r at tei gna nt le ce n t re du Qu ébec e t remont a nt assez lo in da ns les va llées de la C a ti nea u e t de la Lièv re.

De cc gro up e, neuf es pèces a tt e igne nt le comt é de Por t neuf so it Uvula ria gran rlij/ora , Quercu s macroca rpa, Lïmu s rubra et Carya cordijormis ta ndi s

DOYON ET L A VOIE: DISTKillUTION D'ESPÈCES VÉGÉTALES DA NS LA RÉG ION DE QUÉ BEC 803

que les cinq derni ères se rend ent au corn té de :\ 1 on tmor ency so it: JI itel/a dip liy/la, Phryn,a L eptostachya, Oryzop sis racemosa, Desmodi11m g/11tinos11m e t Celastrus scandens .

CR OU PE Ill : Espèces des va llées de !'Out ao uais , du Ri che lieu e t du Saint- Laure n t supé rieur , qui a tt eignent le centr e du Qu ébec et qui son t assez fréquentes dans les Canto ns de l'Est .

Qu a tr e espèces co mp ose nt ce groupe: A llium tricoccum, Viola canaclensis, Dryo pteris Colcliana e t ]11glans cinerea . A. l'exception de ] 11glans cinerea, elles pénèt rent tr ès peu clan s la va llée de la C a tineau. Les tr o is pr emi ères se re­trouv ent cla ns le comté de :\l ontm orency et la quatri ème ju sque cla ns le co mt é de Char levo ix.

CR OU PE ]\ " : Espèces des va llées du Riche lieu, de !'Outaoua is et clu Saint-L a ur ent su périeur ; c lics remontent prof on­dément clans la va llée de la C a tine a u (et da ns toute la sec tion L 4c de Ro11·e) , atteignant l 'est du Québe c e t la pénin sule gaspés icnn e.

De cc groupe, ce rt a ines espèces pént·Lrcnt dans les Ca nton s de l 'Est: Lapor/ea canaden sis, Ad ia11/11m peda/11111, A sarn m canadense, Caulophy//11111 tlialiclroides et Circxa /11/eliana. l' ar ai lleurs, nous ajo J tons à cc group e Sang11inaria cana­densis qui , d 'ap rès le maté 1 ici à notr e di spos iti on , sera it ra re ou abse nt cla ns les Ca nt ons de l 'Es t.

CR OU PE V: Espè ces des va llées d u Richclic11, de !'Out aoua is et clu Saint-Lau rent supé rieur , des Cantons de l'Est, du Bas Sa in t -La urent , de la ( :as pés ic, cle la va llfr du Sa­guen ay e t du Lac Sa int -J ea n .

f\ou s illus tron s ce tt e di s tribut ion pa r cles donn frs se ra pp or ta nt à Claytonia caro/iniana ; ce tr ace'• toutefo is est rc'·pé·té clans le cas cle JJicwlra C11rnl/aria ( Doyo n et Lavo ic, 1966) et de Den/11ri11 diJ;/,y//a ( ! )m ·on , 1966) . :\ous croyo ns tout efois qu e d 'a utr es espC:·ces c11.1ctfri st iqu es clc l"urd rc :\ C 1éR! èT ,\LJA se ra ient rcpr{>scnlativcs de cc groupe , nominons, en t re autres, ï"rilli111// erec/11111, Smi­lari11a rarel/losa, Con111s altern ,foliu, etc.

l . <:ar, ,x allnll".~i,111 Shck lon ( Fig1in: 1)

Espt'Ce difffr en tie lle de l'a llia nce .-\ c 1-:1no:-s S.\CC IIARI q u i se retrouve à 1 k scha111bau lt cla ns l"C:,r;1bli<'·re lament ienne ;\ onne. Cet te localité co nstitu e la sL1tion con nu e la plu s a11 nord -est de so11 aire de distribution. ( l )oyo n et LaYoic 600802 15, QUE ).

804 LE 1'ATUl{AL!STE CA:>AD I E:>, \ 'OL. 93, 1966

2. Carex cephaloidea Dew. (F igure 2)

Cette espèce possède le même statut phytoso ciologique que la prœédente et l)eschambault est une station excent r ique au no rd-est. ( Do yon 60060609; Lavoie et Do yon 61071810, QUE ).

3. Carex plat y phylla Ca rey (Figure 3)

La distribution géog raphique de cette espèce a déjà été commentée par Rossbach ( 1935) de même que par l~ay111ond ( 1943) et Raymond ( 1950). Comme le fait rema rquer cet auteu r, Carex platyphylla appartient surtout aux val lées de !'Outaouais et du Richelieu et il en existe deux récoltes cxcen triques à Saint-J oac hi111, comté de :\l ontmorency, dans l'ér ab lière laurcntienne. (Des­marais 1430 , D . .\O; Do yon et Lavoie 6105, QUE).

4. llydrophyllum i:irgi11ianum L. (F igu re 4)

La localité la p lus à l' est où l' on retrouve cette espèce serait Saint-Jcan­Port-Joli comme en fait foi une récolte de l'e ase et Fernald (2S24-3, C:-\:\ et :\IT ) datée de juillet 1922. Sur la riv e nord, Prov ancher a,·ait, dès 18S8, récolté Ilydro /J!iy!!um virginian11111 à Saint-Joachim ( l'rovan chc r 404 ) ; cette localité est mentionnée d'ailleurs dans la Flore canadie nn e de l'rovanche1 (1862) .

Pour notre part nous cont ribu ons à ajoute r plu sieurs stat ions de cet te espèce su r la riv e nord du neuve Saint- Lau rent entre le lac Saint-Pie rre et le Cap Tourment e; clic est ca ra ctéristique de l' érablière laurcntiennc mais trouve son optimum d'abondance dans l' érab lière à orme riche.

5. Sani c 1tla g re ga ria Bickn. (Fig ure 5)

Nous ajouto ns tro is stations au no rd- est du lac Saint-Pierre où Sanicu!a gregaria était inconnu aupa ravant : Crondines lDoyon 62090608, QCE); G iffard (Doyo n, Ql TE); l 'Angc-Ca rdic n (Lavoic et Doyon 60071225, QUE). Comme la précédente, e lle fait pa rt ie de l' érablière laurcntienne.

6. Ca rex plantaginea Lam. (F igu re 6)

Carex plantaginea pénètre un peu plus que les autres espèces du groupe I dans la région des Cantons de l'Est. En ce qui concerne la région de Québec, à part une récolte à !'Ile d'Orléans, faite par Saint-Cyr en 1884 (Saint-Cyr 764 et 766, Q:\11' ) , les autres localités signalées à la figure 6 sont basées sur nos propres récoltes, conservées à l'l lerbier du :\! inistèrc de !'Agriculture et de la Colonisation (Ql "E ) ; cc sont: Deschambault, l'ont-Rouge, l':\ngc-Cardien cl Saint-Joachim. t·ne récolte faite l'an dernier dans le canton Dcnholm (Doyon ct,\\'altz 65-97, QUE) permet d'ajouter une station d'importance qui marquerait la limite nord de cette espèce dans la vallée de la Catincau .

Carex plantaginea est égalc111en t caractéristiq uc de l'érablière la urcn tien ne.

DOYON ET LA \"O I E: DISTRIBUTI0:-1 D'ESPÈCES VÉ,;?:TA L ES DA:--S LA KÉG ION D E QUÉ BEC 805

7. Or chi s sp ect abili s L. (F igu re 7)

Com111e Carex pla11taginea, cette espèce se rencont re à quelqu es endroits dans les Cantons de l'E st; la position de ces deu x espèces est à peu près la même dans la va llée de la C at ineau .

La réco lte que nous avo ns fa ite à l'.-\n ge-Cardien, co111 té de \ 1 on t111orency (Doyo n et Lavo ie 60071242 , QUE ) marque présente111ent la li111ite nord- est de cette orchid ée ; elle croît dans l'é rabli ère lau rent ien ne typique su r pente assez accentuée. Signalons que cette espèce ava it été s ignake par Pr ovanc her à Cap-Rou ge ( 1877) et par Sa int -Cy r ( 1886) à B0is-Co111in, Qu ébec.

8. Uv ula ria g ran d ijlora Sm . (Figure 8)

Nos réco ltes dans la région de Qu ébec sont loca lisées da ns le co 111té de Portn eu f. ~ ous avons relevé Uvularia grandijlora à Crondin es (Doyon 6206091 2, Ql "E ), à Desc ham ba ult, (Doyo n et Lavo ie 61051901, QL1E ) , à Sa int-.-\u gustin (Doyo n et Desc hênes 62061216, QL' E) . Les recherches pour­su ivies su r la Côte-de- Beaup ré dans des habitats favo rab les à cette uvulaire ne nous on t pas per111is de la répérer ; il ex iste toutefois un e réco lte de :\Ir s. Perciva l, faite en 1820 à Sp encer \\"oods (DAO ) e t une aut re de Provan cher dans les « Bois de la Ca nardière» a uj ou rd 'hui co111plètement di sparus.

A la su it e de recherches effectuées en 1965 dans les vall ées de la Catineau et de la Li èv 1 e, nous pouvons maintenant ajout er p lusieu rs s tat ions à des la t i­tud es correspondant à ce lles de s sta tion s de la région de Québe c. La réco lt e de Bois-Fran cs (Doyon et Bouc hard 65-103, QL"E) ma rqu e la limite septent riona le de Uvularia gran dzjfora da ns le comt é de C at ineau.

Caracté rist iqu e de l' a llia nce A c 1, R10~ SACC II.\RI , l'on retrouve cette espèce dans l' érabli ère la urenti enne et dan s l' éra bli ère à ca rye r de la région de Qu ébec et de la va llée de la Catineau. T outef ois on la renco ntr e sporad iqu ement clans l'é rab lière à boul eau jaun e et à ti a relle de la va llée de la Catineau .

9. Qu e rcus rn ac roca rpa \li chx. (figu re 9)

L' a ire gé néra le de ce tte espèce de la pla ine est connue depuis quelque temps; déjà en 1933, \l a rie-\ï ctorin el alii ( \l an iwak i, 45 299; \ ï lle- \l a rie, 44588, :\IT ) reco nnai ssa ient so n exte nsion vers le nord , dans la va llée de la C.atineau et vers l'ouest, au lac T é111isca111ingue. Ajoutons que Querrn s macro­carpa va encore plus loin à l' ouest puisqu'i l atteint la sect ion forestiL·re " Rainy Riv er" de Rowe au \l ani tob a .

Des relevés nous per111etten t cl 'ajou ter quelques stat ions nouvelles dans la vallée de la Catineau et deux autres à la limite nord-est de son a ire soit à Sa int-\ larc -dcs-Cari ières (Doyo n et Desc hGnes 61080803, Ql "E) et à C.ron­d ines ( Doy on et Desch0nes 610802 11, Ql.E ) .

806 LE :-ATL"RALISTE CA:'(ADIE:'( , \'OL. 93, 1966

Le ch0nc à gros fruits peul fai re part ie de J'asso ciaLion C ,\ RYETo-r\cE­RI·:TU\t , te lle que nous J 'avons re levée à Cron d i ncs; ccpcnda n l, nous n'avo ns cons ta ll' sa p résen ce q uc dans des I icux profo11d(mc11 l mocl iliés, en forêts cl(,gradfrs cl p:iturfrs, sur formation calcai re .

10. Ul,nw; rnbra \1 uhl. ( Fig ur e 10)

Cet arbre remonte les va llées clc la Cat incau et de la Lièvre co111111c l' on t sou ligné \l a ric- \ ïcto rin et alii ( 19-1-3) . !~11 196.'i, nous l'avo ns rfro lté à \l css incs et à !fo is-F rancs dans le comté clc ( :at incau ( 1 )oyo11 et l~ouchard 6.'i-'); Doyo n et Boucha rd 65- 102, Q l ' E).

A la limi te est de so n a ire de d istributi on , nous pou vons 111c11tio1111cr une réco lte de Dore à Crond incs en 19.'i8 ( Dore 17287, D :\ O) cl trois de nos ré­co ltes, la p remiè re à Sa int- \I a rc-clcs-Ca rri èrcs ( J)oyon et L1 \·oic 6 10 2907, QUE) la deux ième à Dcsc ham bau I t ( 1 )oyo n et La voie 6 108290<), Q l '1~) et la t rois ième à Î\cuv illc ( Doyon, Q l 'E ) . {.;ï11111s mbra , que nous n'avons pu noLer dans nos re levés ph ytosocio logiq ues pcu t êt re, à notre a \·is, une caracté ·ristiq ue de l'é rab lière lau rent icn nc, accompagnant souvent Juglan s cinerea en substrat calca ire.

11. Carya cordiformis (W a ng.) K. Koc h (Figur e 11)

Bien q ue l'a ire du ca ryc r co rd ifo n11c so it pr a tiqu eme nt limi tée à la pl a ine, nous notons une station intéressante clans la va llée de la Catincau, p lus exac­tement à \\ 'hitefish Lake, soit à 46°0 4' clc latitude nord ( Houcha rd et Doyon 130-9, QUE). T:-ois réco ltes fa ites à ( :ro nd incs, à I ksc ham bau lt cl à Neuvi lle dans le comté de l'ortneu f ma rq uen l sa li111 i te est ( 1 )oyo n cl Dcsc hêncs 6 10808 11 ; Doyon et Dcschêncs 6 108 160 1; Doyon et J)cschênc 6 10 900 1, QUE). Carya cordiformis est une caracté ris tiq ue de C .\ R\ï ,TO-ACERETU\t , assoc iat ion mé rid iona le qu e nous avo ns me nti onnée au chap itr e p récé dent .

12. Mitella diphylla L. (Figu re 12)

La limi te no rd-est de l' a ire d e di s tributi on d e M ite/la diphylla se trouve à Saint- J oachim, comté de '.\Iontmo rcncy, dans l'é rab lière lau rcn ti cnnc, su r to ut dans ce lle de type hum ide. Dans le no rd-ouest du Qué·bec , JI itella d iphyl!a fut réco lté j usq ue da ns la pa r t ie se p te n t riona le de la r('g ion forest ière L 4c de Rowc; cieux ré coltes confirment cc fa it: une à Lac Sa int- Pau l, va ll(·e de la L ièv re (J .-1'. Dubé 294 , herb ier pe rsonnel ) cl une autre à \l ontccrf dans la va lJ(,c d e la Cat incau (Doyo n et Boucha rd 6.'i-92, Q l ' E).

13. Phr y ma Lepto s ta c hya L. (Figure 13)

7\"otre 1éco ltc de l'r\ngc-Ca rd icn, coml{ de \l ont111orency (Doyo n e t La ­vo ie 6008052 0 , QUE ) , relie la station de Sa in t- J oach i111, dé·jà connue ( Pro ­va nche r , 1882), à l'a ire pr inc ipa le d e d is trihuti on d e ce tt e es pèce.

DOYOS ET LA VO IE: DISTRIBIJ lïOK D' ES PÈCES \ ' Él,ÉTALES DA:--s LA KÉldÜS DE QvÉBEC 807

Dans la vall ée de la C a tin ea u, cinq de nos réco lt es proviennent de la région co mpri se entre le 46 ° de la titud e nord et le lac Baskatong; la plus sep­tentri ona le étant celle de \l ontcerf ( D::>yon e t Boucha rd 121-2, QUE ).

On retro uv e cette esp èce da ns l'é rabli ère lau rentienne typique, en pente assez accentuée accompagnant souvent J11gla11s cinerea et U/11111s rubra.

14. Oryz op sis ra ce mo sa (Sm .) Ricke r ( Figu re 14)

E spèce de l'érab lière lau rent ienne, Oryzopsis racemosa se retrouve, à l' est, ju squ'à Sa int-J oac hi111, co111té de l\ lontmo rency. Elle remonte vers le nord plu s loin que ne l'ava it mentionn é Dore ( 1959) puisque nous l'avons ré­colt é à i\lessi nes, co111té de C at in a u (Do yon et Bou cha rel 4-1 , QUE ) .

15. Des ,n o d i um g l1Ltino s um ( \l ichx. ) DC ( Figu re 15)

A la limite est de l'a ire de di st rib ut ion de Desmodium glutinosum, on note trois stations de la rég ion de Québe c, soit Saint -Jo ac hi111, l' il e d'Orléans et Sa int-Fr a nçois de :'dontmag ny ( Prov anc her 1858, Saint-C yr 1883, Lema y 1165, Q E ).

Cette espèce remonte la Catineau à peu pr ès a u même mveau que le ca rye r co rcliform e . La statio n de I, ennyville ( Doyon et Bou cha rel 133-2, QUE) et ce lle de \,\ 'hitefish Lake ( Doyon e t Bouch a rel 65-10, QUE ) sont les point s les plus septe nt rion aux co nnu s clans cette rég ion.

16. Ce la s trll s sc and e n s L. (Figure 16)

Cette esp èce se rencon t re ici et là le long du fleuve Sa int-L au rent dep uis le lac Saint-Pierre ju qu'à sa limite est situ ée à a int- J oachim, comté de Mont­mo rency où Desmara is la réco lt a it en 1952 ( Desmarais, 1940, herbier personnel ) e t plus tard Lavoie et Doyon (600 0344, Q E ) .

Dans la Catine a u, la stat ion con nue co111me éta nt la p lus septent riona le est ce lle de Mes sines ( Do yo n e t Bou cha rel 65-11, QUE ) . Cepe nd ant, men­tionn ons qu'à l'éc helle de la provin ce, la station la plu s au nord se trouve à \ ïlle - \l arie, a u Témi ca mingue, comme le signa le Ba ldwin ( 1958).

17. A ll i 1Lm lri coccu m Aib. (Figure 17)

Cette espèce deme ure clans les limit es de la région forest ière L 2 de Rowe. Dans la rég ion de Qu ébec, nous l'avons d'abord réco lté à Cronclines et à De s­chambault (Doy on e t Des chênes 66052323; Doyon et Lavoie 61051705, Ql ' E); mais elle se rend jusqu'à Saint-Joa chim et à la Grosse- Isle, sa limit e nord est . A Sa in t-J oach im , not re réco lt e confi rme celle de l' a bb é A. Gagnon fait e en 1941 ; c'est l\larie-Victorin et l\1eil leur ( 1939) qui ont s igna lé sa pré-

808 LE ;s;ATUR ALI STE CA;s; A DJE:-;, \ "OL . 93, 1966

sence à la Grosse- Isle. ]) eux réco ltes ma rq uera ient la limite sud-es t de l 'a il des bo is: la prem ière à Beauce \'ill e en 1952 ( Des ma ra is 1578, l)r\ 0) e t la seconde à Li ngw ick en 1955 (Doucet et Beau lieu 158, QUE ) . Al/ium tri­cocwm est caractéristique de l' frab lière lau rcntiennc mais semb le trouve r son optimum de croissance dans celle du type hum ide.

18. Viola canad e nsis L. (Figur e 18)

Les derni ères stat ions de cette espèce a u nord -est sera ien t à l'Ange -Ca rd ien et à Sa inte- Fami lle, 1.0., comme en fon t foi nos spéc imens (Lavoie et Doyo n 6007 1212; Lavoie e t Doyo n 6 105 180 7, Q UE) . Il est à note r toute fois qu e Sa in t-Cy r a réco lté Viola canade nsis à l'il e d 'Orl éa ns en 1884 , sa ns préc ise r le lieu des réco lt es ( 1725 et a u t res, Q\ 1 P).

Dans la val lée de la Cat ineau, une réco lt e fa ite en 1965, ent re Low et l' olt imore (Doyon et Bouc hard 65-95, Q l "E) ma rq uera it la limite sep te n­t riona le de celte espèce .

l 'iola canade,isis est une espèce ca rac téris tiq ue de l'a llia nce A cERIO:--'

s. -\ CC I I.\ R I et se rencont re pl us abo nd a mm ent da ns les habi tats à te nd a nce hum ide.

19. Dryopteris Coldiuna ( ! look .) (; ray (Figur e 19)

Le Frère ..-\ nsc lme réco lt a it cette fougère en 1933 à Beaucc vill e (Anse lme 1125, \I T ) . Cette loca lité co nst itua it a lors un e exte nsion d'a ire cons idérab le vers l' est et fa isa it figur e de stat ion excen triqu e. C ag non e t i\l asso n (1959) signa la icn t pl us ta rd sa pr ése nce à Sa in t -An sclm e dans le com té de l) orchcs ter . Pa r la suite, nous avons réco lté Dr yopteris Goldiana à Dcsc ham bau lt (Doyo n 600606 18, Q l ' E), à Saint -Au gus tin ( Doyo n e l Dcsc hênes 6206 1217, Ql 'E), à Cha rlcsbourg-Est ( Doyo n et Deschênes 6206 1209, Ql ' E ) , à l'Ange- C ard ien (La\'oie et Doyo n 6007 1240 , Ql ' E ), à Sa in t -J oac hi m, (La \' oic et l) oyo n 6008 030 1, QUE) cl à Sa in t- Il enri de Lévi s (Doyo n e t Lavoie 6107052 1, QUE ). En 1962, J acques Cayo ue ll e réco lt a it D ryopte ris Goldiana dans une érabli ère pr ès d u lac T ro is-Saumo ns, da ns le comt é de !'I slet (474 ,500 , Q L'E) . Ce tt e découve rte est inté ressante puisq ue d 'a pr è:s nos conn a issa nces actue lles, la !ora lité de T ro is-Sa um ons app a raît comm e la limit e nord -es t de cette espèce. D ryo p ter is Go/dia 11a es t un e ca rac téristique de l' alliance A C ER 10 :--r S AC CH AR r mai s nous considfr ons qu'i l posède son optimum de croi ssa nce dans les lieux modérement humid es tels qu e l' érabli ère lau renti enn e à orm e.

20. Jri g lan s cine rea L. ( Figure 20)

La limit e nord -es t de l'a ire du no yer cendr é éta it ma rqu é dès la fin du siècle derni er pa r Prov a ncher ( 1862) et par Saint-Cy r (1886) à Saint-Joa chim

Aseociatior,

Sous - associat ion

Num/Sro d 'o rdr e Exoos ition Jn~linais o n en %

CARYETO- ACERETUM

Aire du quadrat (m. c . ) 130

3 5- E s

100 BO Cou v , totale str . A 51.,,1p. (,L) Couv . totale str , A inf. (%) Couv , tata le str, a sup . {%) [.,uv. totale str, 8 inf • (~) Couv . totale str . herbac~e (%)

De ACERETALIA SACCHARI

Acer saccharum A

r Fagus grandifolia

Cornus alternifolia a

Corylus cornuta Lonice ra canadensis a Sambucus pubens Actaea pach ypocla Actaea rubra Actaea rubra neg lecia Actaea sp. Aralia racemosa Athyrium filix -fe mina Athyrium thelipteroides Botrychîum virg inianum Carex arctata Carex Deweyana Carex gracilima Carex teptonervia Carex pedunculata Carex rosea Clayton ia caroliniane Dentaria diphylla Dicentra Cucullar ia Dryopteris merginalis Epifagus virginiana Erythronium americanum Osmorhyza Claytoni Polygonatum pubescens Polystichum acrostichoides Prenanthes al tissima Sanicula marilendica Smilacina recemosa Sol i dage flexicaulis Thalictrum dioicum

3 , 3 s.s s .s 3,4 4 , 4 3 . 4

2 . 2 1.2 2.3 1.2

1. 2

+.l +.l

+,2

1.3 +,3 + . 3 +, 2

1. 2 + . l + . 2 + , 3

+.2

2.4 1.3

+.l

+.l +,l + .l

+ , 3 +, 2 +.l

+. 2 +,l

Trillium erectum +,l + .l Viola pensylvanica leiocerpa L2 2 . 3

De ACERION SACCHARI

fraxinus ameri.cana

.Juglans cinerea

Tilia americena

o~trya virginiena

Prunus serotina Adiantum pedatum Amphicarpa bracteata Asarum canadense Carex albursina Carex cephal1Jidea Caulophyllum thalictroides Cryptotaenia cenadensis Dentaria maxima Dicentra canadensis Oirca palustris Dryopteris Goldiane . Epipactis Helleborine Hepat ica acutilobe Hydr ophyllum virginianurn Oryz opsis racemosa Osmorhyza longistylis Phryma leptostechya Rubus odoratus 5anicula gregaria Sanguineri a canedensis Uvularia grendiflora Viola canadens is

De CARYETO - ACERETUM

Carya cordiformis

Leersie virginica Smilax herbacea

De ULMETOSUM

fraxinu e nigra

Ulmus americane Allium tricoccum Carex intumescens Circae a quedrisulcata Leportee cenadensis Mite lla d iphy lla

De BETULION LUTEAE

Betula lutea

Acer pensylvenicum a Acer spicatum a Viburnum alnifolium a Dennsteedtia punctilobula Galiu m trifl o rum Lycop odium lucidulum Maienthemum canadense Medeola virginiana

2 . 3 +.l 3 .4

1.2 +,l

1.2 1.2

4 , 5 1. 2 3 , 4

1.2 3 .4 +.2

3.4 3,3

2 .4 + . l

+.l +. l 3 . 3 1.3 1.2

+.l +.l +.l 1 . 2 3.4 1.2

2 ,2 1 , 2 l.2 1.2 +.l +,l +. 2 +.l

3.4 + . l + ,l

+.l

+.l

St reptopus roseus perepectus + . l Triental is boreelis Viola incognita Viole renifolia

De ABIETO - PICEETEA

Abies balsamea Aralia nudiceulis Aster acuminatus Clint onie borealis Cornus canedensis Dryopteris spinulosa Viola selkerkii

Compagne!!! de BETULIDN LUTEAE

Taxus canadensis Dry opterie disjuncte Dryopteris phegopteris

Autres compagne!!!

Arisaema atrorubens A~ter cordifo lius Crat e eg us sp . Cyst opteris bulbifere Equisetum hiemale Eupatorium rugosum Impatiens capensis Impatiens pallida Ranunculus abortîvus Ruôus occidentalis Symplocarpus foetidus Tiarella cordifolia

2 .4

l.2

+.l

• . l + . l

+.l

+ . l

+. 2

+.l

+.l +,3

ACERE T UM - SACCHARI

ULMETOSUM

S- W 5- SW s s

75 210 150 BO 50

9 E B

60

95 40 BO 90

lOabc s

10 200 70

90 100 90

4 , 5 5 , 5 ~.S S. S S. S S.S 4.5 + . l 3 .4 3 . 4 4 . 5 4 . 5 d , 5 5 . 5 1.3 2 . 3 + .l 1.2 3 . 3

+.2 +.l 2 . 3 +.l + . l

+ . l +.l

+.l 2 .3 +.l

+,l

(+ . l) (.+ . li + . 3 1.3 + . 3 2 .4 1.3

Ll

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1. 3 +.l

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2 . 2

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+ . l +. 2 •• 1 2 . 3 +,3

+,2 + . l + . l + .l 1.3 +.l + . l + . 3 1.3 + . 2 + . 2 ..... 2

(+ , l)

2 .3 1.2 +.2

1. 2 +.l 3 , 4 2.::

+ . 1 1. 2 + . 2

+ ,l

l.3

2 .3 2 . 3 + , l

1.3 + . 2 +.l

3 , 4

3.S 4 . 5 5 . 5 1.3 4.5

1.3 1.3 + . 2

+ . 2

+.l

(+.l) (+ .l ) +.2 3 . d 1.2 +.l + . l

+ . l + .l

+.l ..... 2 + . l

+.3 2.4 +.2 1.3 + . 2

+ . d 1.3 1.3 + . l + . 3 1.2 + . l +.l

+,2 (+.l)

1.2

+.l 1 . 4 1.2 + . l 1.3 +.3 2 . 4

+.2 + . 2 1.2 1.2 + . 2

+ . 3 + , l ..... 2 +.l + . 2 + . l

(+ . l) 2 . S +.2

2 . 3 + . l +.2 + .3 + . 2 +.2 1.3 + . 2 + .l + .l + .l + . l

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+ .2

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..... 2 +.l +-.2 + .l .... 2 +.l

1. 2 1.3 1.3 + . 3

+ . l + . 2 + . 2 +.l

+.l + . l +,2 + .l

+,l

11 12 W-NW W- NW 10 10 150 75

5 , 5 2.3 1.2 1.2

+ . 3

+.l + . l

+.l

+.2

+ , l +.2 +,l + . l

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+.l + .l

+.l

1.2

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1,::?

1.2

3 . 3 1.2 +.l

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2 . 2 1.2 ( • • 1)

+, 2

1.2 1. 2 + . 2 l.2 1.2

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+ .l +,l + .l

+ . l

+ . l +.l

+ . 2 L 2

1. 2 2 .4

13 E- SE

45 60 90 25 20 50 90

14 15 16 S 5 - SE 5- SE

20 S B 100 36 225 90 90

50 50 60 100 BO 90

LAURENT I ANUM

17 1B s s

15 35 100 75 100 BO 10 40 40 S 50 BO 90 80

19 20 5- W E- SE 40 SS 75 75 90 50 75 40 60 90 es 95 BO

21 22ab E 5- SE

50 45 25 200 es 90 30 60

70 60 95 95

5~s . 5.5 s.s 2 . 3 s.s s.s 4 . S 2 . 3

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ACERETO- BETULETUM

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FAGETOSUM

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En outre dans tee releviSs no 1: Monotropa uniflore +. 2 , Tsuga canadensis +,1 1 Glyceria striata 1.3 , Parthenocissus quinque f olia +.l, Amelanchier sp . + . l , Aste r umbe lla tus +. 2 , Bidons sp . + . 2 , Carex sp . + . 2 , Habenaria sp . +,l, Hieracium pratense + . 2 , Jun cus tenuis + , l, Lycopu:. uniflorus +,3, Past inaca sativa + . l , Phleum pratense +.l, Prunella vu lg aris +,2, Solidage cana dens i s +. 2 ; no 2: Equ i se turn scirpoides 1. 3 ; no 4: Poe alsodes + . l, Ribe • triste +. l; no 6: Amelanchier sp . +. l, Polygonum sp . + , l; no 7: Arctium minus +.l, Galeopsis tetrahit +.2; no 8: Galeop sis tetrahit + , l; no 9: Equisetum pratense + . l , Geum canadense + , l; no 10: Aster macr ophyllus + . l ; no 11: Arctiurt, rqinus +.l , Circaea alpine +, 2, Cypripedium calceolus (+, 3) , Pter itis nodulosa + . 2, Solidage macrop hy lla +.l ; no 13: Anemone riparia +.l, Geum canadense + . l; no 14: Veratrum viride + .l; no 15: Equisetum pratense +,l, Habenaria dilatate -4-, l; no 16: Osmorhyza sp. +.l , Viola sp . +.l; no 1 7 : Sphenopholis intermedia t- . 2 , Taraxacum officinale + . 1; no 19: Rhus rad i cans Rydbergii + .l; no 20: Carex sp. +.l,; no 21: Carex sp. +.l; no 22: Carex sp. • . 2 ; no 23 : Rubus pubescens + . l ; no 24: Hieracium Lachenalii +.l, Lycopod ium c omplanatum +,2 , Millium effusum + .l; no 26 : Dryopter i s novebora cens is +.l, Osmorhyza sp . + . l .

DOYOS ET LAVOIE: D I S [l<IIJ U [IO S u'1 ,:s d ,c 1•:s \'É1,{,1ALES DASS LA l(É(,lllS Dl•: QL'ÉIHC 80')

et à !' li e d 'O rléans; plu s tard, en 1939, :\laric-\ïctorin et :\Teilleur le lllCil­tionn ent à la Crosse-Isle . '.\ous reportons l'cxt1 C-111c lilllitc est sur la ri ve nord, à Pet it e- Ri v ière Saint-François, comté de Charlevoix ( La vo ie et Doyon 610706-14, QlJE) où nous l'avo11s rc11contri: c11 abondance sur un sol bnin fo­re st iC'r peu acide et à lllatéricl organ iq ue aliondant ( 16 ;\ 18 pouces ) .

La s tatio n de Sai11te-J ustinc, rn111té de 1 )orche stc r, C:\l asso11 3746, Q:\11' ) es t, comlllc lï11diqu e la figure 20, le point le plus:\ l'est et se trouve à proximité de la rivi ère Saint-Jca11. Sur la ri ,·c su d (·ga lclllent, on troU\'C le 11oyer ce11clré à Saint- :\ub crt de !'I slet (, ·oir rcle,'é· ph, ·toso t·iolog iq uc 110 11) et nous l ' in ­diqu ons su r la carte par u11 cercle, é·t.111t donné que nous n'avo11s pas de spé­c iI11cn d'h erbier.

!)'apr ès la réco lt e de :\l aric-\ïctorin et a/li (222 , :\lt ) il est év id ent que le no ye r cend ré reI11011tc assez lo in clans la , ·al lée de la Li èv re; il en est de I110me d a 11s la \'allfe de la ( :at incau pui squ e nou s l'av ons réco lt é tout près du lac Ba s ka to11g, à ChQ te Rouge ( Doyo n et Bouc ha rd 12-1-2, Q lJ E).

Da 11s le volulllc tt :\rbr cs i11digè 11es du Canada n (Ca 11ada, 1950) on indique qu e le noyer ce 11ùré reI11011tera it la va llée de \'Outaoua is tout près du 79° de lo11gitucl c oues t , 11ous 11'a vo11s cependant a ucun spéciI11e11 d'herbier attestant ce tt e présence .

21. Laportea ca rwdensis L. \\ 'cdd. (Figu re 21)

Cette espèce des bois dfriclus hullliclcs a une distribution étendue assez bien connue des botan is tes. En effet, dc'.·jà en 1931, Rousseau rapporte l'exis­tence de Laportea dans la vallc'.·c de la :\latapfclia; De Challlplain et Lepage ( 1941 ) cit ent une réco lt e à Rilll ousk i ; Scogga11 ( 19:iO) signa l~ plusieurs statio ns dans la Caspésie d ont q uclq ues-unes pourraic11 t C-trc ajoutées à notre carte : Rivi ère -;-.;ou , ·elle, l' ct ite Cas capc'.·dia. l' ou r la région du lac TéI11iscaI11ingue, Baldwin ( 19:i8) rapp ort e u11e stat io11 près de \ïll c- :\l ar ie . '.\otre cont ributi on per sonnelle se résuI11e à l' ad diti on de quelques localités clans la rég ion de Qué­be c : Pont-R ouge , Ciffard, l '.·\n ge-Ca rclie11 et Saint-Joachim (QUE), d e même qu'à la décou, ·ertc en 196:i , des cieux stat ions septe ntri ona les de la vallée d e la Catin eau: un e sta ti on cla11s le ca11to11 Egan près de :\l ont ce rf (Doyon et Bou­cha rd 126-8 , Ql.E ) et l'autre à l'ouest de :\l an iwa ki ( Doyon et Bouchard 18013, Ql 'E) .

La por/ea canadensis est considé ré dans la rég ion de Qu ébe c co mm e diff C:,­rentiell e de l' érabli ère laurentienne à orm e.

22. Adianlu rn p e daturn L.

La capi lla ire est une fou gè re fort rernarquée par les botanistes si l'on en juge par le g rand nombre de réco lt es effectuées.

810 LE NATURALISTE CANAD I EN, VOL. 93, 1966

Elle ne dépasse pas le Cap Tourm ent e su r la riv e nord: la localité de Sa int-Jo ac him éta it déjà mentionnée pa r P rovanche r (1862) . Dans la pén insule gaspés ienne, Rou ssea u (1931) avait signa lé Adiantum pedatum a u point de rencont re des rivières M atapéd ia et Rest igouche, tandis que Scoggan (1950) le mentionne à Rivière-Nouve lle . Du côté nord de la péninsule, De Champ la in (1090, :\1T) a récolté Adiantum à Rim ousk i en 194 1 tan dis que Lcpage (13445 , :\ I T) le trouvait à Sain te- An gè le de :\ I a tane en 195 1.

Dans la partie ouest de l 'ai re d'Adiantum pedatum, la stat ion la plus nordiq ue se trouve à lac Saint-Paul dans l"! bassin de la Lièv re, (J .-P . Dubé, herbier personnel). Au cou rs de 1965, nous avo ns effectué plusieurs réco ltes a u niveau et a u-d essus du 46° de latitude nord, prin cipa leme nt da ns la va llée de la Catineau. Nous ne mentionnerons ici cependa nt que la station la plu s septentriona le situ ée à quelqu es mi lles à l'e st du lac David, da ns le comté de Pontiac (Doyo n et Boucha rd 65-50, QUE ).

On cons idère que la ca pill a ire, tout comme Dryo pteris Goldiana , est ca­racté ri stique de l'alliance AcERIO~ SACCIIARI, toutefois, dans la rég ion de Qu ébec, cl ic s'étab lit su rt out dans l' érab lière laurent ienne à orm e. Dans la rég ion L 4c de Row e, on la tro uv e pa rfois dans l' éra bli ère à bou lea u ja un e et à tiarelle.

23. Asarum canadense L. (Figur e 23)

A sarum canade nse est un e aut re es pèce qui ne dépasse pas le Cap Tour­ment e su r la riv e nord (Cap- Tourm ent e, Abbé A . Cagnon, 1 mai 1941 ; Sa int­Joach irn, Abbé A. Gagnon, 1 juin 1944). Nous avoos ajouté plusieurs loca lit és entr e le lac Saint-Pierre et le Cap-Tou rmente : Gron din es, Deschambault, Neuvi lle, Saint-Augustin, Saint-Laurent, 1.0 ., Sainte-Pétronil le, 1.0 ., l'A nge­Gard ien (QUE).

A la sui te de récoltes effectuées en 1965, nous pouvon s signaler deux sta­tions septentriona les dans la vallée de la Gatineau: Maniwaki (Doyo n et Bouchard 18- 1, QUE) et plus haut encore une autre stat ion da ns le ca nton Egan (Doyon et Bouchard 126-2, QUE ) .

Dans la région de Québec, on rencontre cette espèce surtout dans l'éra­b lière laurcnticnne typique, en pente assez accentuée même si elle est diffé­rentielle de l'alliance ACEKIO~ S.\CCIIARI. Par contre, dans la va llée de la Gatineau, elle se trouve dans l'érablière à orme et même dans l'ormaie-frênaie.

24 . Carilophyllum thalictroides (L. ) '.\ 1 ichx. (Figu re 24)

La figure 24 illustre la distribution du Caulophyl!um thalictroides typ iqu e et de la variété giganteum Farwell. D ore ( 1964) a publi é des ca rt es repré­sent ant la distribu tio n généralis ée de ces deux va riétés; la va riété typique est

DOYON ET LA VOIE: DISTRIBUTI0:-1 D'ESPÈCES VÉ(;ÉTALES DANS LA RÉ(;ION DE QUÉBEC 811

celle dont l' aire est la plus étendue en Amérique du :\"ord. Dans le Québec, c'est aussi la variété typique que l'on retrouverait jusque dans la vallée de la Matapédia tand is que la variété giganteum sera it restreinte à la partie la plus méridionale du Québec qui correspond cc grosso modo >> à la section L 2 de Row e (1959).

La plupart des points situés dans les comtés de Portncuf, de Québec et de l\Iontrnorency sont le résultat de nos herborisations; Saint-Joachim (Lavoie et Doyon 60080306, QUE) serait la limit e est de Ca11/ophyl/11m sur la rive nord.

Aux cartes de Dore (1964) nous pouvons ajouter trois nouvelles stations dans la vallée de la Gat ineau, au-dessus du 46e parallèle: i\laniwaki (Doyon et Bou cha rd 20-5, QUE); l\lontcerf (Doyo n et Bouchard 122-1, QUE); ChOte­Rouge (Doyon et Bouchard 65-105, QUE).

25. Circœa lutetia,w var. cancidensis (L.) Hara (Figu re 25)

La figure 25 représente une a ire presque identique à celle de l'espèce précédente. La dernière station à l'est su r la rive nord se trouve situ'ée à Saint­J oach im , comté de .'.\lont mor cncy (Cap-Tourmente, .'.\laric-\'ictorin 15900 , I\1T); su r la ri ve sud la dernière station se trouve à Rivière-:\"ouvelle sur la Baie-des-Chaleurs (Lepage 13, 427, DAO ) .

Da ns la vallée de la Catincau, nous comptons quelques récoltes intéres­santes effectuées au cours de l' été 1965. Ce sont des récoltes provenant de Point Comfort, de Chénier, de Blue Sea et du Petit Lac des Cèdres: cette dernière loca lité (Doyon et Bouchard 65-3, Ql ' E ) constitue le point connu le pl us septentriona l dans cette région.

Circ;ea !utetiana se présente dans la région de Québec comme différentie lle de l' érab lière la ur enti enne à orme .

26. Sanguinarici canadensis L. (Figure 2l).

Cont rairement aux autres espèc"'s du groupe l\ ', la sanguinaire est à peu près absente des Can tons de l'Est. Elle se retrouve dans le corn té de Saguenay, le long de la rivière Sainte- .'.\la rgucritc, (Cayouettc et Lavoie, 7317, Ql ' E ) . La sanguinaire se présente auss i à l'embouchure de la .'.\Iatapédia (Rousseau 1931) et près de Rimouski (De Champ lain 409, .'.\lt ) .

Dans la vallée de la Catineau, nous avons récolté la sangu ina ire près de Bois-Fran cs dans le Canto n Egan (Doyon et Bouc ha rd 65-93, QUE); cette st at ion est la plus nordique de la région L 4c de Rowe (1959) . On sa it que du côté ontarien Sanguinaria canadensis remonte plus au nord: Timmins (Bald ­win 1958), K ap usk asi ng (Kirk con nell, 1919) et même sur la rivi ère .'.\ 1 issinaibi (Dutill y et Lepage, 1963).

812 LE :-.; ATCRALISTE CA:-; ADIE:-.;, \"OL. 93, 1966

:\ous croyons qu e la sa ngu inaire est cliffércntiell e de l'alliance ACERION

SACCHAR I clan s la rég ion de Qu ébec; cependant, à la lu mière des récentes her­bori sations l'on constate qu 'e lle se rend parf o is clans la forêt de merisier type humid e à orm e et à fr0ne noi r , au-delà de l' érab lière, ce qui nous porte à croire qu 'e lle pourrait deve nir une caractéristique de la for êt cléc iclue.

27. Claytonia caroliniana \li chx. (Figu re 27)

Cette petite portula cacéc est un très bon exemple d 'u ne espèce répa ndue da ns toute la rég ion des dé cidu s tolérants a u Québe c, en d'autre mots dans toutes les sections forest ières ap partenant à "( ;reat L a kes- Saint Lawrence Fore st Re gio n" d e Rowc ( l 9ii9) ou de l'ordre ACERETALL\ SACCHARI de G randtnc r (1966).

Br aun ( 1940 ) a déjà commenté la distributi on de la clay tonie dans l'est de l'Am érique mais c'est à Raymon d ( 1949 ) q uc nous devons un rés umé de la plup a rt de no s con nai ssa nces su r so n aire qu ébéco ise.

Il est peut-0trc intéressant de faire re sso rtir deux réco lt es fa ites par l 'un de nous près du la c T émiscarn ingue, la première à E a rlt on (On ta rio ) (sec tion L 8 de Row c) et la deuxième clans le ca nt on Fabr e, T ém isca min gue (sect ion L 9 de Rmn :) (La vo ie 6i'i0,'i1801, QLE. 6,'i0,'il701, Ql ; E ) . Ces loca lit és sont int ermédiaires et font le joint entre l'aire gl·néralc de la clay tonie et la stat ion excentrique de l )uparquct (E111pain et Ro~1sscau, 1940 ) . Il est à noter que les réco lt es de Lavo ic ont été fa it es su r un loam a rgileu x com pa ct occupé surtout par de l'o rm e et de l' au lne .

Le point indiqu é près de Sept-lies, à la figu re 27, rapp elle quelques ré­co lt es de Saint-Cy r .(434 , 43,'i, -B6. Q\l l' ) faites sur l'ile \T a nouin en 1882 .

:\ous a\'ons cont ri bué à ajouter plus de quinze loca lit és da ns la rég ion de Québec. Des rfrol tes effectuées il \. a q uc lq ucs an nées pcrmctt en t de signaler pou r la prern ièrc fois Cla y/011 ia ca roi 111 ;a11a dans la région du lac Saint-Jean e t clans la va llée du Saguenay: Cham bord ( La voie et Doy on 60053112, QUE ): l léhcrtville (Lamie et Doyon 600,'i3 13.'i, Ql ' E:); Ri\·ièrc-f~ternité (Lavoie et Doyon 610608 1 7, Q l T) et :\ nse Saint- J ean ( La nJic et Dornn 60051901, Q l r E ) .

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