MAGAZINE-904

Julian HibbardIsabelle DetournayFabienne CresensChiara DondiGillian Lindsay Boris von Brauchitsch Giorgio BormidaPierre RadisicThomas Kiefer Alexa Brunet

Danielest

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904

Julian Hibbard 04Isabelle Detournay 15Fabienne Cresens 26Chiara Dondi 37Gillian Lindsay 50Boris von Brauchitsch 61 Giorgio Bormida 73Pierre Radisic 85Thomas Kiefer 95Alexa Brunet 105

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This issue is a bit different: it’ll be the last three-digit issue. We count this way: the first digit is the year. The next two determine the season, starting with April. Since the first issue was published on April 15, 2010, 904 means the ninth year, last season. The next issue, April 15, 2019, will be stamped 1001.The next issue will celebrate our tenth year! Can you believe it?

Christophe Dillinger, January 2019

Ce numéro est un peu différent des autres : c’est en effet le dernier numéro à trois chiffres. Nous comptons de cette façon : le premier chiffre, c’est l’année. Les deux suivant déterminent la saison, en commençant par avril. Puisque le premier numéro fut publié le 15 avril 2010, 904 signifie la neuvième année, dernière saison. Le prochain numéro, le 15 avril 2019, sera estampillé 1001.Le prochain numéro fêtera notre dixième année !

Christophe Dillinger, janvier 2019

Editorial

Recently, I have been reworking certain images. Like bringing a layer of new thought to the past, I have enjoyed intervening the images in this series by either fragmenting and erasing parts or adding additional graphic elements such as data or diagrams.

This approach was motivated in part by a sense of dislocation I often feel between the digitally simulated and the real in today’s information age. For me the ‘real’ is tactile and tangible. The ‘real’ responds to the effects of time. The ‘digital’, however, does not appear to behave this way.

The aesthetic sense of reworking addresses that disconnection and restores an arc of time to the images. It also has the effect of releasing latent undertones embedded in the original work. That in turn helps me understand how meaning from images forms over time; emerging not only from what is present but also from what is absent, altered or repeated.

J’ai récemment retravaillé certaines images. J’ai accroché au passé une couche supplémentaire de réflexion. Je suis intervenu sur les images de cette série en les fragmentant et en effaçant des parties ou au contraire en y ajoutant des éléments graphiques tels que des données ou des diagrammes.

Cette approche a été motivée en partie par un sentiment de dislocation que je ressens souvent envers le simulé et le réel dans notre ère basée sur l’information. Pour moi, le « réel » est tactile et tangible. Le « réel » réagit aux effets du temps. Le «numérique» quant à lui ne semble pas se comporter de cette façon.

Le sens esthétique de ces changements traite de déconnexion et restitue un arc temporel aux images. Il a également pour effet de libérer des nuances latentes intégrées à l’œuvre originale. Ceci m’aide à son tour à comprendre comment la signification des images se forme au fil du temps; émergeant non seulement de ce qui est présent mais aussi de ce qui est absent, modifié ou répété.

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julianhibbard.com

Chaque année, durant toute ma jeunesse, les majorettes « Laurette » sont passées devant la maison de mes parents, à Gaurain-Ramecroix, mon village d’origine dans le Hainaut Occidental (Belgique). Timidement, je soulevais le rideau pour les regarder passer. En 2005 et 2006, bien des années plus tard, après avoir fait quelques longs et lointains voyages, j’ai éprouvé le besoin de retrouver un peu de mes racines : les majorettes, bien que le lien soit ténu, en font partie. Dans cette série, j’ai voulu traiter plus spécifiquement de la routine des membres de la clique (majorettes, musiciens et familles) en dehors des shows et des moments de représentation. Il me semblait important de traiter de cette jeunesse-là, souvent peu visible. L’activité du groupe enthousiasme et éveille les jeunes à la culture, au monde. Ils grandissent et évoluent ensemble. L’enfance, l’adolescence, la famille, la culture accessible à tous, un monde indispensable, dans la rue, juste à côté.

1 5 Isabelle DetournayMajorettes

When I was a kid, the «Laurette», a band of majorettes (they’re a bit like cheerleaders, but not quite), used to pass by my parents’ house in Gaurain-Ramecroix, my home village in Western Hainaut (Belgium). Timidly, I used to peek through the curtain and watch them pass.In 2005 and 2006, many years later, after having been on a few long trips to distant lands, I felt the need to go back to my roots: these majorettes are part of my heritage, even if a tenuous one. In this series, I wanted to deal more specifically with the routine of the bands themselves (the majorettes, the musicians and their families) outside the shows. It felt important to me to deal with this type of youth culture, often remaining unseen. Belonging to the «Laurette» exposes them to culture, to a wider world in which they grow together. Childhood, adolescence, family, a cultural event accessible to all, all this forms an indispensable world, there, next door, in the very streets of my village.

www.isabelledetournay.net

Avec les changements climatiques, le bonnet de bain symbolise d’une manière « absurde » la lutte de l’homme, vaine, ballottée par les pluies torrentielles, les vents dévastateurs, les tempêtes, les cyclones, les tsunamis…De l’enfant à l’adulte jusqu’au point limite, du Nord au Sud, la désapprobation et l’indignation se mêlent aux bonnets vulnérables et anciens, des accessoires improbables et inefficaces face à la destruction puissante des éléments en furie. Quand la nature disparaîtra, le bonnet fleuri sera le souvenir du jour où les fleurs avaient leur parfum.Le visage défait, nu, ne séduit plus, il va à l’essentiel. Il peint la puissance de l’âme. Les limites s’estompent, les frontières se dévorent, faisant fuir les repères. Le masculin et le féminin s’affolent, s’entrechoquent, pour basculer dans le questionnement, l’incompréhension, l’attente, la colère ou l’effroi...

2 6 Fabienne CresensLa montée des eaux

Together with climate change, the bathing cap symbolizes in an «absurd» way human struggle, tossed around as they are by torrential rains, devastating winds, storms, cyclones and tsuna-mis...From child to adult, from North to South, disapproval and indignation mix with the vulnerable and old-fashioned hats, unlikely and ineffective props against the destructive powers of the fury of the elements.When nature finally disappears, the plastic flower cap will be all that’s left of the days when real flowers shared their fragrance.The face is undone, naked, no longer seducing. It paints the power of the soul. The bounda-ries fade, the borders devour each other and the frontiers flee. The masculine and the feminine panic, collide and become a questioning, a misunderstanding, waiting in anger or fear.

www.picturelle.be

I’ve called this series ‘Anthropomorphe’ because I’ve tried to face my biggest fear: insects. I was thinking about how to represents fears on film and how to dispel them so I’ve tried to match spiders, flies and locusts with the faces of people I love most. Friends, family and my son.

3 7 Chiara DondiAnthropomorphe

J’ai appelé cette série « Anthropomorphe » parce que j’ai essayé de faire face à ma plus grande peur : les insectes. Je réfléchissais à la façon de représenter les peurs dans un film et de les dissiper ; j’ai donc essayé de faire correspondre les araignées, les mouches et les sauterelles au visage de gens que j’aime le plus. Amis, famille et mon fils.

www.chiarad135.wixsite.com/chiaradondi

Galerie photographique dédiée au format carré

23200 Chambroutièrewww.squaregallery.fr

06 07 70 23 18

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GALLERY

Vous êtes, ou vous connaissez quelqu’un qui est un pauvre photographe qui lutte avec le rectangle et qui aimerait essayer le format carré et être publié dans le magazine ? Le programme de résidences d’artistes peut vous aider. C’est gratuit, ça dure de 3 à 6 mois et c’est ouvert à tous, quels que soient votre âge, votre sexe ou votre nationalité.

Ce qu’il nous faut :Rassemblez des extraits de vos travaux et quelques infos sur vous-même.Mettez sur pied une proposition, mettant en lumière votre projet visuel et les raisons pour lesquelles vous pensez que le format carré serait approprié.Envoyez le tout à editor@squaremag.org

Ce que vous pouvez attendre de nous :Une évaluation et un retour sur votre projet d’un des membres de l’équipe de Square Magazine (mail, téléphone ou Skype).Une aide académique si nécessaire (par exemple en histoire de l’art ou en études contextuelles).Un article dans le magazine à la fin de la résidence.La promotion de votre travail via les réseaux sociaux et notre site web.

I am drawn to surrealism, to images borne out of dreams and the creative subconscious. I experiment with altered light sources, as well as camera motion and double exposure. The ‘Light Imitating Art’ series is shot in studio, using either smooth or textured surfaces, contributing a further subtle element of mystery. In this exciting exploration of random abstraction, a figure or a suggestion of a slightly definable object sometimes emerges. I am often asked: what am I looking at? The answer is simply, light.

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Je suis attiré par le surréalisme, par les images nées des rêves et du subconscient. J’expérimente avec des sources lumineuses altérées, ainsi que des mouvements de caméra et des expositions multiples. La série « Light Imitating Art » fut élaborée en studio. J’utilise des surfaces lisses ou texturées, qui ajoutent un élément de mystère plus subtil. Dans cette exploration passionnante de l’abstraction aléatoire, une figure ou la suggestion d’un objet à peine reconnaissable émerge parfois.On me demande souvent : qu’est-ce que je regarde ? La réponse est simplement, la lumière.

Gillian LindsayLight Imitating Art

gillianlindsay.ca

In the 1980s, we had this game: we’d smuggle ourselves into the holiday memories of strangers. We wriggled into their photographs, taken in front of the David statue in Florence or the Eiffel Tower in Paris. Today we’d call this photo-bombing. This way we reached Brazil, California and Japan and probably are still today featuring in long forgotten photo albums. I would like to see these pictures of me, taken more than 25 years ago, all together in a book. But as is so often the case, the idea might be funnier than actual reality. Surely it is for the best that this book remains imaginary.

Around that time however, a kind discomfort crept over me when confronted to the insane mass phenomenon of holiday photography. I was losing control of my images and of my memories. I myself was also producing too many pictures. That is when I began my long-term project „9“.

The idea behind „9“ is the decision to limit the production of images in a radical way: I’d restrict myself to nine squares combined to a bigger square, to a square as the maximum densification. In every new place I would visit, I would take only nine photos of the first thing that had a “special” appeal to me. This could be something common like gondolas in Venice, but also something very subjective like phone lines in Amsterdam or shadows in Budapest.So in the last 30 years I created my archive of “memory cubes”. These pictures are not really memories though, they are just invitations to remember.

6 1 Boris von Brauchitsch „9“

www.borisvonbrauchitsch.de

Dans les années 80, nous avions ce jeu : nous nous introduisions clandestinement dans les souvenirs de vacances de gens pris au hasard. Nous nous sommes glissés dans leurs photographies, prises devant la statue de David à Florence ou la tour Eiffel à Paris. Aujourd’hui, nous appellerions ce jeu photo-bombing. De cette façon, nous avons atteint le Brésil, la Californie et le Japon et sommes probablement encore aujourd’hui présents dans des albums de photos oubliés depuis longtemps. J’aimerais voir ces photos de moi, prises il y a plus de 25 ans, rassemblées toutes ensemble dans un livre. Mais comme souvent, l’idée serait certainement plus attrayante que la réalité. C’est sûrement pour le mieux que ce livre resta imaginaire.

Cependant, à cette époque, une certaine gêne m’a envahi face au phénomène insensé de la photographie de vacances. Je perdais le contrôle de mes images et de mes souvenirs. Moi aussi, je produisais trop d’images. C’est à ce moment-là que j’ai commencé mon projet à long terme «9».

L’idée sous-jacente de «9» est la décision de limiter ma production d’images de manière radicale : je me limitais à neuf carrés combinés à un carré plus grand, à un carré comme densification maximale. De chaque nouvel endroit que je visitais, je ne prenais que neuf photos de la première chose qui me séduisait. Cela pouvait être quelque chose de commun comme les gondoles de Venise, mais aussi quelque chose de très subjectif comme les lignes téléphoniques à Amsterdam ou les ombres à Budapest.Ainsi, au cours des 30 dernières années, j’ai créé mes archives de «cubes de mémoire». Ces images ne sont pas vraiment des souvenirs, elles sont des invitations au souvenir.

6 5 Boris von Brauchitsch „9“

www.borisvonbrauchitsch.de

Parents and relatives, more or less distant. We know the names of some of them, we have a date written on the back of a photograph, and we go back in time through these fragments of stories that fix moments of their lives. We look for traces of the invisible net that connects them to us, those similarities that link us to them. We try to understand how we have become what we are through them. Holding old pictures in my hands, feeling their surface, trying to enter their dimension has prompted me to indulge in a respectful re-processing of the world of photography at the time before colour, and re-imagining the existence of the people who lived in these times.In this collection we find the same subjects over and over again: the girl, the adult woman, the married couple, the hunters and the biker. These people and objects are strictly connected, so as to recreate the atmosphere of the time.

7 3 Giorgio BormidaParents

Parents et relations familiales, plus ou moins distants. Nous connaissons les noms de certains d’entre eux, nous avons une date au dos d’une photographie et soudain nous voilà, remontant le temps à travers ces fragments d’histoires qui fixent des moments de leurs vies. Nous recherchons des traces de ce réseau invisible qui les relie à nous, de ces similitudes qui nous lient à elles. Nous essayons de comprendre comment nous sommes devenus ce que nous sommes, à travers eux. Tenir de vieilles images entre mes mains, sentir leur surface, tenter de pénétrer leur dimension, tout cela m’a poussé à retraiter respectueusement ce monde de la photographie avant la couleur et à réinventer l’existence des personnes qui y vivaient.Dans cette collection, nous retrouvons sans cesse les mêmes sujets : la fille, la femme adulte, le couple marié, les chasseurs et le motard. Ces personnes et objets sont strictement liés, afin de recréer l’atmosphère de l’époque.

www.giorgiobormida.com

Are you, do you know, a poor rectangular photographer who would like to try their hands at the square format and be published in the magazine? If so, the Square Residencies programme is just what you need. It is free, it lasts three to six months and is open to all, regardless of age, gender or nationality (or photographic gear).

Here’s what you need to do:Gather some of your work and some info about yourself. Put together a proposal, highlighting your visual project and why you think the square format would fit.Email the lot to editor@squaremag.org

What you’ll get:Ongoing assessment and feedback on your project from members of the Square Magazine team (via email, phone and Skype).Academic help if needed (for instance art history and contextual studies).A slot in the magazine at the end of the residency.Promotion of the project via social networks and the magazine’s website.

“[...] What characterises this series of photographs by Radisic are the notions of contour and light - in his case indissolubly linked concepts. They help maintain the particular tenor of these pictures, verging on the fantastic, that seems to emerge from the forest penumbra, from the darker side of nature, out of a sort of vegetal oblivion. This impression, artificial in origin, is strengthened by the curious atmospheric light and marked by the total absence of shadow. The clear detachment of shapes, with their perfectly defined contours, produces a double image, so that at times the pictures actually look like collages. The trees become totems, the roots become monsters and the vines are transformed into reptiles that coil about the trunks. In true alchemist style, Radisic recreates pictures from materials that are as banal as various views of the forest. His perfect technical mastery allows him to perform ail the transformations down to the last detail, of which only the final stage is revealed to our eyes. [...]”.

WALDSZENEN, Bernard Marcelis, in 13 crítics 26 fotògrafs, 1992, Barcelona.

8 5 Pierre RadisicWaldszenen

« [] Ce qui caractérise cette série par Radisic, ce sont les notions de contour et de lumière, deux concepts indissolublement liés. Ils aident à maintenir la teneur particulière de ces images, à la limite du fantastique, qui semblent émerger de la pénombre de la forêt, de la face sombre de la nature, d’une sorte d’oubli végétal. Cette impression, d’origine artificielle, est renforcée par la curieuse lumière atmosphérique et marquée par l’absence totale d’ombre. Le détache-ment net des formes, avec leurs contours parfaitement définis, produit une double image, de sorte que les images ressemblent parfois à des collages. Les arbres deviennent des totems, les racines deviennent des monstres et les vignes vierges sont transformées en reptiles qui s’enroulent autour des troncs. En véritable alchimiste, Radisic recrée des images à partir de matériaux aussi banals que diverses vues de la forêt. Sa parfaite maîtrise technique lui permet d’effectuer toutes les transformations jusque dans les moindres détails, dont seule la dernière étape est révélée à nos yeux. [] “.

WALDSZENEN, Bernard Marcelis, dans 13 critiques 26 photos, 1992, Barcelone.

www.pierreradisic.com

“El sueño Americano” is a photographic essay about the discarded personal effects and belongings of migrants and smugglers apprehended by Border Patrol agents, left behind while being processed at a US Customs and Border Patrol facility near the US / Mexico border in Southern Arizona.My intent is to explore the humanity of the migrants and those seeking asylum who risk their lives crossing the desert and to create a personal connection for the viewer for those in search of a better life and safe from harm.

9 5 Thomas KieferEl sueño Americano

« El sueño Americano » est un essai photographique sur les objets et effets personnels laissés par des migrants et des passeurs appréhendés par des agents de la patrouille frontalière, des possessions abandonnées alors qu’ils étaient traités dans une installation des douanes située près de la frontière américano-mexicaine, dans le sud de l’Arizona.Mon intention est d’explorer l’humanité de ces migrants et réfugiés, qui risquent leur vie en traversant le désert, et parallèlement de créer un lien personnel entre eux et leur espoir d’une vie meilleure et ceux et celles qui feuillettent mes photos.

www.tomkiefer.com

L’Abrégé des secrets illustre des superstitions et des recettes de sorcellerie, autrefois transmises à travers des grimoires ou «livres des secrets». Ce recueil imaginaire évoque le pouvoir, la féminité, la divination, l’art de soigner et d’influencer à la fois êtres vivants et nature.J’ai collecté certaines recettes particulièrement visuelles et les ai mises en image pour donner corps à ces croyances populaires et poétiques. Les anciens grimoires, tels que le grand Albert et le petit Albert, la poule noire et le véritable dragon rouge, qui ont circulé dans nos campagnes depuis le Moyen-Age sont des mines inépuisables d’inspiration. Ils mêlent folklore, mixtures à base de plantes, animaux, pierres, fluides humains, influence des astres, des saints et bon sens populaire.Les croyances populaires, qui nous ont été transmises par ces ouvrages et la tradition orale, font partie d’un patrimoine immatériel vernaculaire et universel. Elles sont souvent drôles, voire absurdes, parfois cruelles.

Alexa BrunetL’Abrégé des secrets 105

The «Abrégé des secrets» illustrates superstitions and witchcraft recipes, formerly transmitted through grimoires or «Books of Secrets». This imaginary collection is about power, femininity, divination as well as the art of healing and of influencing both being alive and nature.I collected some particularly visual recipes and created photos from them in order to give substance to these popular and poetic beliefs. The ancient grimoires, such as the Great Albert and the Small Albert, the black hen and the real red dragon, which have been roaming our countryside since the Middle Ages, are inexhaustible mines of inspiration. They mix together folklore, herbal concoctions, animals, stones, human fluids, the influence from the stars and the saints, and common sense.The popular beliefs conveyed to us by these works and the oral tradition are part of a intangible heritage, both vernacular and universal. They are often funny, even absurd, and sometimes cruel too.

alexabrunet.fr

904-JAN19

Rédacteur en chef : Christophe DillingerDirection artistique : Yves BigotRelecture et assistants : Garrett Williams, Razvan Daniel Ionescu, Julie Sibieude LePichonLayout : Alice Milner

contribute@squaremag.orgWe are always on the lookout for new talents. If you wish your work to be considered for publication, please send us a coherent series of 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, plus a short introductory text.Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Si vous voulez nous présenter vos travaux, envoyez-nous une série cohérente de 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, avec un court texte explicatif.

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