10/12 rue des Coutures Saint-Gervais 75003 ParisTel : +33 1 42 71 91 89Fax : +33 1 42 71 94 13

contact@galerieouizeman.comwww.galerieouizeman.com

SIMON RULQUIN

Simon Rulquin dit qu’il fait de la peinture. Il n’est pas le lieu ici, de se reposer la question de ce que signifie encore la peinture, mais plutôt de se demander pourquoi avoir recours, pour un ar-tiste, à un tel énoncé. Dire qu’il fait de la peinture est une manière de nommer le geste artistique. Avec réserve. Plus précisément cela signifie que Simon Rulquin est en mouvement, est toujours en mouvement. Peindre pourrait vouloir dire, être en mouvement et se saisir du mouvement. Alors même que pour la moderni-té, l’idée de la mesurabilité du mouvement n’a plus de sens, il nous reste cependant – depuis Aristote – le droit de le saisir, de le prendre à pleine main : Hölderlin, dans les Turmgedichte, écrit « Der Mensch darf das nachahmen ». C’est cela être en mouvement, c’est cela, vouloir faire une oeuvre.Cependant, si Simon Rulquin dit qu’il fait de la peinture, c’est aussi pour rejouer, à partir de la saisie du mouvement, le lieu, à la fois le plus ancien et le plus essentiel de la peinture, celui du geste comme hasard et celui du geste comme étonnement.Simon fait de la peinture pour jouer, infiniment, sur la saisie et le retrait technique de la transformation de ce geste. Alors s’il ne s’agit plus de mesurer, il faut jouer avec ce qui laisse venir et ce qui figure le hasard. Mais le hasard est toujours un geste, qui nes’abolit pas en lui. Il faut alors en jouer. L’histoire de la peinture – ou l’histoire de ceux qui affirment qu’ils font de la peinture – commence sans doute avec Apelle : penser l’oeuvre comme une projection plutôt qu’un projet. Apelle jette de colère une éponge sur la figure qu’il peint d’un cheval (Sextus Empiricus, I, 12 et Va-lère Maximus, 8.11. ext.7). Simon Rulquin ne jette plus d’éponge mais il fait couler du plomb dans l’eau, il fait exploser des pé-tards, il fait couler et déborder la peinture, il enfume.L’oeuvre de Simon est donc à la fois une mise en mouvement in-cessante et à la fois une saisie paradoxalement immesurable du réel puisqu’elle est fondée sur l’intrication infinie du geste et du hasard. On pourrait alors présupposé que l’idée même que nous nous faisons de l’oeuvre, de ce qu’on appelle la poièsis, est liée à l’idée que nous sommes toujours étonnés que le réel

F.Y.I.M, Poster, 226 x 380 cm, en collaboration avec Matthieu Giralt, 2010

ne soit jamais autrement que ce qui vient en présence, mais en excès. L’excès c’est ce qui ne cesse de venir et d’apparaître. La réponse à cet excès – nous avait dit Heidegger – c’est la théorie et la poièsis, autrement dit, la philosophie et l’oeuvre. Réponse veut dire que nous ne cessons d’en parler, que nous ne cessons d’y revenir. Hölderlin, dans ce même texte des Turmgedicthte, écrit qu’il n’y a pas de me-Z\YL��Maaß, c’est la mesure au sens où il y a saisie de ce que nous avons entre les mains, la masse : le verbe grecque massein veut dire Wv[YPY���ZP�JL�U»LZ[�SL�YHWWVY[�UVU�TLZ\YHISL�n�JL�X\»PS�UVTTL�\UIL-kannt. À ce que nous nommons excès, à ce que nous nommons mouvement. La modernité est la découverte que l’oeuvre – celle que l’on nomme par exemple ici, peinture – ne mesure rien et que la me-sure est l’immesurable. Alors Simon joue à nous faire croire qu’il reste encore dans l’oeuvre un devenir destinal : parce que Simon ne cesse d’être en mouvement, ne cesse de jouer avec le mouvement et son étonnement, l’oeuvre voudrait nous faire croire qu’elle peut conserver KLZ�JOVZLZ�K\�YtLS�X\LSX\L�JOVZL�X\P�ZL�Ä_L��de-stinare���(\[YLTLU[�KP[�\UL�MVYTL��4HPZ�JL�X\P�ZL�Ä_L�LZ[�[V\QV\YZ�PTTLZ\YHISL��PJP�J»LZ[�l’explosition ou ce que l’on nomme le hasard ou le destin. C’est la formulation exacte de l’oeuvre, the future was here��,SSL�LZ[�SL�ZPT\SH-cre, c’est-à-dire le mouvement joué du hasard et de la contingence. La contingence est, dans ce qui a eu lieu, la forme même de tout ce qui n’a pas eu lieu et de tout ce qui pourra, certainement, ne pas avoir lieu. Comme si l’oeuvre avait la capacité, de contenir à la fois JL�X\»LSSL�LZ[�L[�JL�X\»LSSL�U»LZ[�WHZ��,U��� ���J»LZ[�JL�X\L�4HSSHYTt�nomme une issue stélaire ou ce que nous pourrions nommer une issue constellation, une projection, un jet. Ici, dans le travail de Simon il s’agit bien de faire des constellations, ou plutôt de faire un travail JVUZ[LSSH[VPYL� �JVTTL� [YHJLZ�� TV\]LTLU[Z�� [oJOLZ�� QL[Z�� JV\S\YLZ��tJSH[Z��[YHP[Z�L[�tJOHYKLZ���3»VL\]YL�U»H�KVUJ�WHZ�SPL\�KHUZ�JL�X\»LSSL�Ä_L��THPZ�KHUZ�SL�TV\]LTLU[�X\»LSSL�PUP[PL��KHUZ�S»t[VUULTLU[�KL�ZH�[YHQLJ[VPYL��SL�QL[��L[�KHUZ�SL�ZPT\SHJYL�KL�S»VWtYH[P]P[t�HStH[VPYL��L’alea latin est le dé. L’oeuvre n’est donc pas autre chose qu’un coup de dé X\P�UL�Z\ZWLUK�WHZ�SL�OHZHYK��THPZ�X\P�SL�ÄN\YL�KHUZ�S»t[VUULTLU[�que quelque chose soit, là, plutôt que rien ou plutôt qu’autre chose.

Dans ce cas, l’effet de l’oeuvre, et celle de Simon Rulquin, est pres-que, un effet de rien. Qu’est-ce qu’un presque effet de rien ? C’est la saisie et l’observation des gestes et de tout ce qui se livre en excès. C’est encore l’idée que l’oeuvre n’est pas tout à fait là où on le croit, c’est-àdire pas tout à fait là dans l’objet, mais plutôt dans ce qui se projette, dans ce qui vient à soi comme mouvement. Autrement dit que l’oeuvre est dans un pacte complexe d’observation, dans un pro-cessus, mais probablement, toujours pas, dans l’objet. C’est aussi, l’idée que la chose – la rem latine – alors qu’elle n’est déjà plus, a pris cependant, facticement, une forme. C’est a priori cela que l’on nom-me l’aléatoire. C’est bien sûr un jeu complexe, paradoxale, ambigu et déraisonnable. C’est-à-dire c’est un geste qui tend à rappeler que tout ce qui est à portée de main, le main-tenant, est étonnant. C’est toute l’ambiguité et la jubilation du travail de Simon Rulquin ; un geste à la fois si sérieux et tant amusé. C’est pour cette raison qu’il y a quel-que chose, en même temps du geste magique de l’enfance, là où les choses se réalisent encore parce qu’on les dit, et en même temps du geste sérieux de ce qui n’est plus l’enfance, là où les choses ne se réalisent plus ainsi et là où nous devons faire face à la mesure de la contingence. Il faut donc parvenir, nous dirait-il avec son geste de WLPU[YL��n�Z»HT\ZLY�PUÄUPTLU[�KLZ�MVYTLZ�KL�SH�JVU[PUNLUJL��0S�MH\[�SLZ�crisper, les maintenir au point mort, là où nous avons tout loisir – dans ce temps d’arrêt – de les observer avec attention, avec étonnement, avec plaisir et avec amusement.

Simon aurait-il la faculté de rendre Némésis souriante ?

� � � � � ����������-HIPLU�=HSSVZ��QHU]PLY������

Nébuleuse 1 Encre de chine sur papier, 60x40cm (encadré), 2013

Nébuleuse 2 Encre de chine sur papier, 60x40cm (encadré), 2013

Nébuleuse 3 Encre de chine sur papier, 60x40cm (encadré), 2013

Solaris 1

Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013Solaris 2

Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013

Solaris 3 Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013

Solaris 4

Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013

Solaris 5

Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013Solaris 6

Encre de chine sur papier, �0x40cm (encadré), 2013

Untiltled (Pendulum)Acrylique sur toile et papier peint,

dimensions variables, 2013

Vue d’atelier

Paint it black, Installation, encre de chine et machine à bulles sur toile, 2012

Paint it black, Détails

The future was here, peinture sur résine polyurethane, chrome, 152 x 63 x 71 cm, 2012

Abracadabra, huile sur toile, 130 x 210 cm, 2012

Delightful horror, huile sur toile, glycero, 115 x 200 cm, 2010

-L\LY��-L\LY���0UZ[HSSH[PVU��JOHSL[�LU�IVPZ��M\TtL��������LU�JVSSHIVYH[PVU�H]LJ�4H[[OPL\�.PYHS[������

Feuer, Feuer!, Détails.

I am a contemporary.

Unlike modernities of the past, ours is a modernity that revels in the profane. Rather than seeking to create anew, we appropriate, dub...recast... until the point of extenuation. This phenomenon has given a new lease of life to parody; as a genre, as performance and as art. It seems that other genres- such as tragedy and comedy- have little place in our contemporary. 0[�PZ�WHYVK �̀�SPRL�H�SPNO[UPUN�ºÅHZO�PU�[OL�WHU»�[OH[�KHaaSLZ"�UV�less brilliant for its cheap tricks and all the more potent for its ÅLL[PUNULZZ�

The works of Simon Rulquin explore parody in the contemporary world. To quote Wittgenstein (The Tractatus [6,522]), parody is º^OH[�NVLZ�\UZHPK�»�4VYLV]LY�� [OL� º\UZHPK»�UV[�VUS`�ZPNUPÄLZ�what results from unuttered words, but also what results from [OL�YLZ\S[�VM�\U\[[LYLK�^VYKZ��7HYVK`� PZ� [OL�JVUÄN\YH[PVU�VM�HSS� [OLZL� \U\[[LYHISLZ� HUK� \S[PTH[LS �̀� HZ� PU� :PTVU� 9\SX\PU»Z�oeuvre, their coherent manifestation.

/PZ�̂ VYRZ�HYL�SPRL�H�JOPSK»Z�PKSL�JOH[[LY��\UYLZLY]LK��L_\ILYHU[��and always truthful. In their playfulness they are like deft JYLH[PVUZ� VM� H�THNPJPHU»Z� OHUK�� HSS� [OL�^OPSL� PTI\LK�^P[O� H�ZLYPV\ZULZZ� [OH[� PZ� UV� SVUNLY� JOPSK»Z� WSH �̀� � >P[O� L_WSVZP]L�MVYJL��[OL`�Z[YPRL�KV^U�[OL�ZVTIYL�HUK�KPSHWPKH[LK�ÄN\YLZ�VM�our contemporary world; a world where magic has long since KLWHY[LK� HUK� \UM\SÄSSLK� WYVTPZLZ� VM� OHWWPULZZ� MHSS� [V� KLHM�ears.

([�[OL�OLHY[�VM�9\SX\PU»Z�̂ VYRZ�PZ�Q\IPSH[PVU��PU�V[OLY�̂ VYKZ��[OL`�give visual form to the inexplicable satisfaction we garner from the parodiable act. They are vindications of celebration- unique in their intensity and honesty. It is as if they are celebrations without post-festum, spurred by an indefatigable energy to ZLK\JL�HUK� MHZJPUH[L��)\[� P[� PZ� YLHSS`�9\SX\PU»Z�OVULZ[`� [OH[�punches, helping us elucidate the perplexities of modern life. I am a contemporary because I can see, grasp and understand [VKH`»Z�YLHSP[PLZ�[OH[�L_WVZL�[OLTZLS]LZ�PU�[OL�^VYRZ�VM�:PTVU�Rulquin.

(Fabien Vallos;YHUZSH[LK�I`�4LSHUPL�:\�aOLU�7VJVJR�

Flood 4, techniques mixtes sur toile, 110 x 170 cm, 2010

Flood 1,techniques mixtes sur toile, 100 x 150 cm, 2010

Flood 5, techniques mixtes sur toile, 120 x 160 cm, 2010

Flood 2, techniques mixtes sur toile, 130 x 170 cm, 2010

Flood 3, techniques mixtes sur toile, 120 x 170 cm, 2010

Things coming, vidéo HD en boucle, 5’31, projet en collaboration avec Matthieu Giralt, 2010

Road Runner (Geococcyx californianus), installation, pompe à vélo, brique, bouteille plastique et acrylique, 2009

Vue de l’exposition, Im lauf der Zeit, galerie Odile Ouizeman, 2013

Simon RulquinNé en 1982 à Bordeaux=P[�L[�[YH]HPSSL�n�=PLUUL��(\[YPJOL

FORMATION

��� � � +5:,7���tJVSL�KLZ�ILH\_�HY[Z�KL�)VYKLH\_2007 DNAP - école des beaux-arts de Bordeaux

EXPOSITION PERSONNELLE

2013 Im lauf der Zeit, Galerie Odile Ouizeman, Paris

EXPOSITIONS COLLECTIVES

������ � (�;YPI\[L�[V�-YHUa�>LZ[��.HSLYPL�2VUaL[[��=PLUUL�(\[YPJOL Perspectives, Galerie Philippe Staib, Shanghai,Chine2012 Cosmic Media, Galerie Philippe Staib, Shanghai, Chine2011 La Lune Verte, Galerie à Suivre, Bordeaux, France Art et Paysage, Artigues-prés-Bordeaux, France2010 Désir, Galerie des beaux-arts, Bordeaux, France Amour et Ccorolaires��.HSLYPL�4HIS �̀�)VYKLH\_��-YHUJL2009 Imagineering��4HYR[OHSSL�3LUK��.YHa��(\[YPJOL2008 La Belle Vie 10 x 15, le Sentiment Océanique, École des beaux-arts, Bordeaux, France� � 9,5+,A�=6<:�6--����)VYKLH\_��-YHUJL����� � 9,5+,A�=6<:�6--��)VYKLH\_��-YHUJL Time to Pretend, Hotel des ventes Jean dit Cazaux, Bordeaux, France

RESIDENCES

����� � *-(-��*OPUH�ÄUL�HY[�MV\UKY`���:OHUNOHP��*OPUL

COLLABORATIONS

����� � (ZZPZ[HU[��,]H�:JOSLNLS��=PLUUL��(\[YPJOL����� � (ZZPZ[HU[�WLPU[YL��-YHUa�>LZ[��=PLUUL��(\[YPJOL2009 Assistant, Kunstverein Medienturm, Graz, Autriche2008 Assistant vidéo, Living with video, Bordeaux, Frace � � �,_WVZP[PVU�VYNHUPZtL�WHY�*OHU[HS�*YV\ZLS��/tSuUL��� � 3LTVPUL��.\HKHS\WL�,JOL]HYYPH� Assistant, Kolkoz��.HSLYPL�,TTHU\LS�7LYYV[PU��7HYPZ2007 Assistant, If Everybody Had An Ocean��)YPHU�>PSZVU���� CAPC, Bordeaux

WORKSHOPS

2008 La Belle Vie, organisée par Thomas Boutoux et Olivier Bardin, artistes et galeristes invités : Dan Graham, � � 4HY[PUL�(IV\JH`H��2H[PURH�)VJR��,SLUH�;V[a �̀�tJVSL�� des beaux-arts, Bordeaux, France On Becoming Something Else, avec Ben Kimmont et � � -HIPLU�=HSSVZ��tJVSL�KLZ�ILH\_�HY[Z��)VYKLH\_��-YHUJL

PRIX

����� � 7YP_�4(0-��UVTPUt��7HYPZ��-YHUJL