INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA READAPTATION
Directeur Professeur Yves MATILLON
LE SYSTEME ANTI-LARSEN « PUREWAVE FEEDBACK ELIMINATOR » DE STARKEY : LES NOUVELLES PERSPECTIVES POUR L’INTRA-AURICULAIRE
MEMOIRE présenté pour l’obtention du
DIPLOME D’ETAT D’AUDIOPROTHESISTE Par Mlle GEVAUDAN Marine
Autorisation de reproduction LYON, le 08 octobre 2010
Gérald KALFOUN N° 472
Directeur délégué à l’enseignement
Sommaire
I. Remerciements (page 4)
II. Introduction (page 5)
III. Partie théorique (pages 6-19)
1. Rappels anatomiques et acoustiques (p 6-7)
• Schéma de l’oreille
• Rappels sur les ondes acoustiques
2. Présentation de l’effet larsen, les différents effets larsen (p 8-10)
• L’effet larsen
• Le larsen acoustique
• Le larsen mécanique
• Autres effets larsen
3. Les différents traitements de l’effet larsen acoustique (p10-17)
• Eviter l’effet larsen par les méthodes non actives
• Les systèmes actifs de traitement du larsen (système anti-larsen et
systèmes d’aide aux systèmes anti-larsen : la compression et
transposition en fréquence).
• Présentation de l’anti-larsen de Starkey : le « PUREWAVE
FEEDBACK ELIMINATOR » (PFE)
4. Historique de l’appareil intra-auriculaire et évolution du marché (p18- 19)
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IV. Expérimentation (pages 20-42)
PARTIE 1 : EFFICACITE PROTHETIQUE DE L’ANTI-LARSEN PFE SUR L’INTRA-
AURICULAIRE SEMI-PROFOND CIC : MESURE DU GAIN STABLE
SUPPLEMENTAIRE ET COMPARAISON AVEC LA GAMME PRECEDENTE, LE
DESTINY
1. Matériel utilisé et protocole des tests (p21-24)
- Fabrication de l’oreille artificielle et des intra-auriculaires S série 11 et
Destiny 1600 de Starkey
- Mesure in vivo
- Protocole des tests
2. Tableaux de mesures obtenus (p25-27)
- Gain stable supplémentaire obtenu grâce aux anti-larsens des appareils
- Gain disponible selon les différents tailles d’évents (3mm, 2mm, 1mm et sans
évent) sur l’appareil S série
3. Analyse des résultats (p27-29)
PARTIE 2 : ETUDE SUBJECTIVE D’EFFICACITE DE L’ANTI-LARSEN « PFE »
SUR 5 CAS DIVERSIFIES D’APPAREILLAGE EN INTRA-AURICULAIRE SEMI-
PROFOND S SERIE.
1. Questionnaire réalisé et protocole des tests (p30-34)
- Choix de 5 cas pertinents
- Réalisation du questionnaire adapté à chacun des 5 cas.
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2. Etude de cas (p34-39)
- Patient A
- Patient B
- Patient C
- Patient D
- Patient E
3. Analyse des résultats (p39-42)
V. Conclusion (pages 43-44)
VI. Bibliographie (pages 45-46)
VII. Annexes (pages 47-51)
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I. Remerciements
Je tiens à remercier dans un premier temps l’école d’audioprothèse de Lyon
pour la qualité de la formation mise en œuvre, le professionnalisme des
intervenants et professeurs dispensant cette formation.
Je remercie Mr Berger-Vachon, lecteur de mon mémoire, pour ses précisions
dans la rédaction de celui-ci.
Je remercie chaleureusement mon maître de stage, Mr Thierry Chanteur, pour
son enseignement très formateur du métier d’audioprothésiste mais surtout pour
son aide précieuse dans le cheminement du mémoire.
Je tiens à remercier également l’équipe du laboratoire Audition conseil Paradis
de Marseille pour avoir su répondre à toutes les interrogations que je me suis
posées pour ce mémoire et pour m’avoir aidé à mettre en œuvre les parties
techniques.
Une pensée particulière est adressée à toutes les personnes que j’ai
contactées pour de l’aide : les membres des entreprises fabricants, Starkey
France, mes amis et collègues d’audioprothèse.
Enfin, je tiens à remercier ma famille, à Claudio, qui m’ont soutenue et
encouragée pendant toute la réalisation de ce mémoire.
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II. Introduction
L’effet larsen a toujours été un problème dans l’adaptation prothétique d’une
aide auditive et dans la vie quotidienne des malentendants. A cause des
sifflements, le gain prothétique a souvent été limité et l’oreille du patient dev ait
être obstruée pour maintenir un gain sans effet larsen. L’appareil intra-auriculaire
a beaucoup souffert de ces contraintes. Sa perte de part de marché face aux
mini-contours l’a relayé à une solution auditive préconisée pour certaines pertes
auditives. Aujourd’hui, un anti-larsen apparu sur le marché à été mis en avant par
les professionnels de l’audition comme l’anti-larsen le plus performant qui allait
révolutionner et redonner une nouvelle jeunesse à l’intra-auriculaire : l’anti-larsen
« Purewave Feedback Eliminator » (PFE). Nous avons alors voulu démontrer, par
une étude, si cette dernière technologie allait apporter une réelle avancée pour
l’aide auditive intra-auriculaire.
Nous avons ainsi réalisé une étude sur deux parties :
- Une partie totalement objective des performances de l’anti-larsen PFE avec des
mesures de gain stable supplémentaire et du gain disponible sur différentes
tailles d’évent grâce au PFE. Une comparaison avec l’ancienne génération
d’appareil et donc d’anti-larsen (AFI) de la même marque a été effectué.
- Dans une seconde partie, nous avons analysé des questionnaires sur l’anti-
larsen réalisés sur cinq patients représentatifs des différents cas appareillables en
intra-auriculaire. Tous les patients sont équipés en intra-auriculaires S série et
chacun se différencie soit par sa perte d’audition, soit par le renouvellement
d’autres types d’appareils par des intra-auriculaires S série. L’analyse générale
des deux parties va permettre d’avoir une première vue globale sur cette
innovation.
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III. Partie théorique
1. Rappels anatomiques et acoustiques
• Schéma de l’oreille
Figure. 1 : schéma de l’anatomie de l’oreille humaine
L’oreille est un ensemble de structures qui contient deux organes principaux
du corps humain, l’organe de l’audition (organe de Corti dans la cochlée) et l’appareil
vestibulaire qui permet en partie de contrôler l’équilibre du corps (voir Fig. 1). Par un
ensemble de relais, le son capté par l’oreille externe peut être analysé et transmis au
cerveau par la cochlée.
• Rappels sur les ondes acoustiques
Les stimulis auditifs, production d’un son :
Le son est une onde produite par la vibration mécanique d’un support fluide ou
solide et propagée grâce à l’élasticité du milieu environnant. Dans un milieu
compressible, le plus souvent dans l’air, le son se propage sous forme d’une
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variation de pression créée par la source sonore. Par exemple avec un haut parleur
(voir Fig. 2). Quand la membrane du haut-parleur est repoussée, elle comprime l’air,
quand elle est relâchée, elle entraîne une phase de détente de l’air. Lorsque les
phases de compression et détente sont sinusoïdales, c’est un son pur. La distance
entre deux compressions ou deux détentes détermine un cycle du son.
Figure. 2 : représentation schématique d’un son pur
Un son pur est défini par deux critères :
- Sa fréquence, exprimée en hertz (Hz) qui correspond au nombre de cycles par
seconde et qui donne la sensation de hauteur de son (grave ou aigu).
- Son intensité, exprimée en décibels (dB) qui correspond à l’amplitude de la
variation de pression mesurée entre le maximum de compression et le minimum de
détente de l’air et qui donne la sensation de force du son (fort ou faible).
La plupart des sons que l’on perçoit sont des sons complexes périodiques
formés à partir de combinaisons de sons purs
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2. Présentation de l’effet larsen, les différents effets larsen
• L’effet larsen
L’effet larsen est un phénomène physique de rétroaction acoustique découvert
par un physicien danois Søren Larsen (1871-1957). Lorsqu’un émetteur amplifié (ex :
haut-parleur) et un récepteur (ex : microphone) d’un système audio sont placés à
proximité l’un de l’autre, le son émis par l’émetteur est capté par le récepteur qui le
retransmet amplifié à l’émetteur. Cette boucle produit un signal auto ondulatoire qui
augmente progressivement en intensité jusqu’à atteindre un sifflement très souvent
aigu difficilement supportable. Ce phénomène de rétroaction a valu, pour cause, en
anglais le nom de « feedback ». Ce phénomène est fréquent dans tout système de
sonorisation (concert, téléphone avec haut-parleur…).
Figure 3 : représentation schématique du chemin de rétroaction acoustique de l’effet larsen dans une aide auditive.
L’effet larsen, de par la présence proche de l’écouteur et des micros, se retrouve
ainsi facilement dans les aides auditives (voir Fig. 3). Il suffit de faire le test en
mettant un appareil en marche dans une main et de tenir la main fermée pour
provoquer un effet larsen et s’assurer du bon fonctionnement de l’appareil. L’effet
larsen se déclenche le plus souvent autour du 3000Hz et 6000Hz car ces fréquences
sont souvent amplifiées dans les corrections auditives et le 3000Hz est également
très proche de la fréquence de résonance du conduit auditif naturel.
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• Les différents effets larsen (Réf 3).
Les effets larsen peuvent être de deux sortes : externe ou interne. Ces deux
types d’effets larsen sont reconnaissables par un test très simple. On écoute
l’appareil fermé dans la paume de la main avec la sortie de l’écouteur bouchée. Si
le sifflement disparait, il s’agit d’une boucle acoustique externe à la coque de
l’aide auditive, c’est un larsen externe. Par opposition, si un sifflement est présent
même si la sortie de l’écouteur est bouchée, il s’agit d’un larsen interne (le
sifflement est interne à la coque de l’appareil auditif). Les effets larsen sont
classés en quatre catégories :
Le larsen acoustique :
C’est l’effet larsen le plus fréquent dans les prothèses auditives. Il va se
déclencher lorsque le niveau de sortie de l’écouteur va dépasser une valeur seuil qui
va permettre la détection du son par le micro. Ce son sera alors ré-amplifié par le
micro, ce qui va conduire alors à un sifflement : un larsen acoustique. Cet effet larsen
est celui que les fabricants de prothèse auditives et audioprothésistes cherchent à
minimiser voire à faire disparaître car il a contraint pendant longtemps à limiter le
gain acoustique nécessaire aux appareillages auditifs.
Le larsen mécanique:
Lorsque l’écouteur fonctionne, il émet des vibrations qui sont transmises par
la conduction de la coque des appareils aux microphones. Ces vibrations sont
amplifiées par la chaîne amplificatrice et conduisent à un effet larsen mécanique.
Pour éviter ce phénomène, les fabricants équipent les transducteurs des appareils
de gaines élastiques en caoutchouc ou silicone, ce sont les suspensions. Pour
supprimer le larsen, il faut généralement changer les suspensions des transducteurs.
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Autres effets larsen :
Une bobine magnétique puissante peut parfois provoquer un sifflement sur
toutes les fréquences, c’est le larsen magnétique. Il suffit de baisser le gain de
l’appareil sur la position bobine de l’appareil (position T).
Un amplificateur cassé ou une pile en fin de vie peuvent provoquer un bruit
comparable à un effet larsen, c’est le larsen électrique. Il suffit de changer soit
l’amplificateur chez le fabricant de prothèse, soit changer la pile pour éliminer le
problème.
3. Les différents traitements de l’effet larsen acoustique
Les larsens mécanique, électrique et magnétique sont assez rares, faciles à
détecter et à traiter par les fabricants ou les audioprothésistes. Le larsen acoustique
est au contraire un phénomène complexe et extrêmement dynamique (Réf 5). Il faut
donc un ajustement précis et adaptatif des méthodes de traitements du larsen.
• Eviter l’effet larsen par les méthodes non actives (Réf 9).
Pour minimiser l’effet larsen, il faut d’abord évaluer les conditions anatomiques du
patient. En effet, une fois l’appareil placé dans l’oreille, l’écouteur peut se retrouver
placé trop près d’une paroi qui va alors provoquer une réflexion du son, une
rétroaction acoustique et donc l’effet larsen. Par exemple, un bouchon de cérumen (il
faudra alors se rendre chez un médecin ORL pour le retirer) ou alors la sortie de
l’écouteur peut être placée contre une paroi du conduit, il faut alors bien vérifier
l’orientation de l’écouteur dans l’oreille.
Un paramètre important est de bien respecter l’étanchéité de l’embout auriculaire
ou de la coque d’intra-auriculaire dans le conduit auditif. En effet, l’effet larsen est
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beaucoup plus fréquent en présence de fuites sonores. L’importance d’une bonne
prise d’empreinte et d’une bonne fabrication d’embout ou de coque est donc
primordiale. La forme des embouts peut être plus ou moins étanche, par exemple, un
embout conque qui prend toute la conque de l’oreille est plus étanche qu’un embout
canule qui prend juste la forme du conduit auditif. De plus, la taille de l’évent fabriqué
est également très importante. En effet, si la réduction de la taille de l’évent voire sa
disparition peut ôter l’effet larsen, c’est au détriment du confort car un effet de
résonance des fréquences graves apparait avec une impression d’autophonation
(sensation de s’entendre parler dans la tête) sans oublier un effet désagréable
d’oreille bouchée (humidité du conduit) et les risques bactériologiques associés.
L’audioprothésiste doit donc bien gérer l’équilibre entre l’amplification nécessaire
à la correction auditive et la taille de l’évent maximale possible pour éviter un effet
larsen mais également conserver une ventilation du conduit. Par exemple, pour une
surdité légère, un appareil de type « open » avec un embout dôme ouvert sera
parfait car l’amplification se superposera à l’audition naturelle. L’amplification ne sera
pas suffisante pour provoquer un effet larsen et le conduit sera très aéré. Pour une
surdité profonde, il faut une très grande amplification, on utilisera donc un embout sur
mesure de forme conque, en matière souple pour privilégier l’étanchéité et éviter
l’effet larsen.
Si tous les moyens mécaniques disponibles ne sont pas assez efficaces, il reste
quand même la possibilité d’annuler le larsen en baissant l’amplification de l’appareil.
Généralement une baisse sur les fréquences aigues suffit à enlever le larsen, mais
parfois, il faut baisser le gain général. Cependant, cette solution va à l’encontre de la
rééducation auditive préconisée du patient.
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Aujourd’hui les solutions non actives de suppression du larsen sont
complémentaires d’un système de traitement du larsen actif très performant présent
dans toutes les aides auditives numériques actuelles. C’est le système anti-larsen.
• Les systèmes actifs de traitement du larsen
Le système anti-larsen :
Depuis que les aides auditives sont devenues numériques, les fabricants de
prothèses auditives ont inventé des systèmes de traitement du signal capables de
reconnaître la courbe de transfert de l’effet larsen et de le supprimer. Ces systèmes
se sont perfectionnés au fil des ans et aujourd’hui, un système a été adopté par tous
les fabricants, l’anti-larsen par opposition de phase (Réf 7).
Dans un système anti-larsen, la première étape est de reconnaître précisément le
signal d’un effet larsen. Plusieurs méthodes existent pour cela :
La plus répandue consiste à analyser la corrélation à haute résolution qui existe
entre le signal en entrée de l’appareil (le microphone) et le signal en sortie de
l’appareil (l’écouteur). Un haut degré de corrélation peut être attribué à la présence
d’un signal de rétroaction acoustique alors qu’un degré de corrélation bas indique
une situation acoustiquement stable. On peut expliquer le raisonnement par les
formules suivantes (Ref.13) :
Soit la fonction X(t) le signal d’entrée de l’appareil et Y(t) le signal de sortie.
Pour détecter la présence d’un signal larsen, l’algorithme analyse les deux
signaux en testant leur similitude. Il utilise pour cela la covariance ( ) ainsi
que le coefficient de corrélation linéaire de Pearson ( ) :
12
Et
Où représentent les écart-types de x et y.
a des valeurs comprises entre [-1 ; 1]. Plus le coefficient est proche des
valeurs extrêmes -1 et 1, plus la corrélation entre les deux variables sera forte et
donc une forte probabilité que les deux signaux soient de source identique : le
système détecte un signal qui est, dans la plupart des cas, du larsen. A l’inverse,
lorsque le coefficient est proche de 0, les signaux sont indépendants.
Un fabricant a combiné la première méthode à une autre façon de reconnaître le
signal. On utilise la technologie de microphones doubles. L’algorithme dépiste le
niveau d’entrée aux deux microphones et détermine la différence entre ces deux
niveaux. Comme les microphones sont placés de façon proche, les différences de
niveaux sonores aux microphones peuvent être utilisées pour déterminer si une
source sonore est plus ou moins éloignée. S’il y a une différence d’intensité
importante entre les deux microphones, la source sonore provient surement du
champ acoustique proche et est certainement un larsen.
Une autre identification du larsen a été étudiée mais n’est pas mise en
application par les fabricants, c’est la méthode de détection du larsen par des « zero-
crossings ». Après la division du signal d’entrée en bandes de fréquences, les
distances entre les passages à zéro des bandes sont mesurées. Une distance
13
constante entre les passages à zéro indique une composante tonale de signal : un
bruit ou un signal de larsen. L’algorithme de traitement de détection des passages à
zéro est mis en cascade avec un système d’ajustement de gain. Les bandes où il y a
une dominante de composantes tonales ont un gain abaissé permettant une
discrimination de composantes tonales et vocales du signal d’entrée (Réf 12).
Dans un second temps, il faut éliminer le signal de larsen.
Une fois le larsen identifié, le principe de l’opposition de phase est que le système
réinjecte en entrée un signal au contenu fréquentiel identique au signal de larsen
mais en opposition de phase (voir Fig. 4). Les deux signaux s’annulent alors. Le
processeur de signal numérique (DSP) va identifier le signal de larsen dans le signal
d’entrée et le séparer de la source sonore. Un algorithme va alors inverser de phase
le signal de larsen isolé et le réinjecter dans la source pour permettre l’annulation du
larsen.
Figure 4 : représentation schématique du principe du système anti‐larsen par opposition de phase
Cela reviendrait à résoudre les équations suivantes tel que :
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Avec le signal de larsen présent en entrée de l’appareil et le signal
de larsen en opposition de phase simulé par l’algorithme anti-larsen et réinjecté en
entrée.
Les signaux s’annulent lorsque :
Néanmoins, les caractéristiques acoustiques du larsen ne sont pas constantes
dans le temps. Les mouvements de tête, des variations dans la mise en place de
l’appareil auditif ou encore la présence d’objets proches comme un téléphone
portable ou bien une main provoquent une modification des caractéristiques
acoustiques du larsen. Il faut alors mettre en place un anti-larsen adaptatif rapide
pour contrer rapidement les phases changeantes du larsen. Toutefois, ces réponses
rapides peuvent entraîner une mauvaise identification du larsen et certains bruits
sont assimilés comme du larsen. Il y a création d’artefacts et de distorsion du signal :
la qualité sonore est dégradée (Réf 6 et 8). Dans ces cas là, la solution est une
réponse lente de l’anti-larsen qui va prendre le temps de bien analyser le signal de
larsen parmi les bruits extérieurs qui y ressemblent. Un système anti-larsen réussi
joue sur l’ajustement de la réponse (rapide ou lente) en fonction des changements
de caractéristiques acoustiques du larsen. Les fabricants d’audioprothèse combinent
deux anti-larsens par opposition de phase, un fixe et un adaptatif. Le système fixe
traite l’effet larsen d’une manière invariante afin de poser une zone de probabilité
d’effet larsen. Le système adaptatif complète le tout en s’adaptant aux changements
acoustiques de l’effet larsen.
Le système anti-larsen fixe par opposition de phase nécessite une calibration
du système pour reconnaître, dans une situation calme et sans bruits extérieurs, les
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Fig.5 : Courbes audiométriques tonales types permettant la compression ou la transposition fréquentielle
conditions d’apparition du larsen une fois l’appareil placé sur l’oreille du patient.
Chaque fabricant utilise une méthode propre de calibration mais habituellement
l’appareil auditif émet soit un signal de large bande, soit des sons sur toutes les
fréquences et évalue alors à partir de quelle fréquence et de quelle intensité il risque
de se produire un larsen. Une fois la zone délimitée, le logiciel fabricant adapte
automatiquement le gain pour que la zone soit évitée. Sur certains logiciels,
l’audioprothésiste règle lui-même le gain selon la zone de probabilité de larsen.
Compression et transposition en fréquence :
Aujourd’hui, deux fabricants d’audioprothèse ont adapté des technologies qui
peuvent aider au traitement du larsen : ce sont la compression et la transposition
fréquentielle. Ces deux techniques ont pour but d’amener les zones de fréquences
aigues dans la zone de fréquence médium qui peut alors faciliter leur traitement du
signal. La compression fréquentielle va alors comprimer les fréquences aigues alors
que la transposition fréquentielle va réaliser un transfert de l’information des hautes
fréquences dans une plage fréquentielle plus basse. Ces deux systèmes vont
permettre au niveau prothétique de proposer une alternative à l’amplification des
zones aigues. Ces systèmes sont réservés à des cas de pertes auditives
particulières : des fréquences graves et médiums bien conservés mais des
fréquences aigues presque inexistantes (Fig.5).
Ces systèmes peuvent jouer un rôle, certes mineur, dans le traitement du larsen.
L’effet larsen est présent surtout dans les fréquences aigues, autour du 3000Hz. En
comprimant ou en transposant ces fréquences aiguës, les fréquences du larsen sont
également transférées et comprimées dans des zones basses où l’anti-larsen peut
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alors plus facilement fonctionner. Le risque d’accrochage du larsen est diminué. La
marge de gain supplémentaire peut alors être augmentée. (Réf 1).
• Présentation de l’anti-larsen de Starkey : le « PUREWAVE FEEDBACK
ELIMINATOR » = L’éliminateur de larsen purewave (PFE) (Réf 11).
Le nouvel anti-larsen de Starkey a été intégré dans la toute nouvelle gamme
d’appareils auditifs du fabricant : la S série. Le lancement de la gamme a été fait le
18 mai 2009. Ces appareils étant très récents, le mécanisme précis des
fonctionnalités est un secret industriel bien gardé. Par conséquent, seules des
informations partielles sur le fonctionnement exact du PFE ont pu être obtenues.
Les appareils de la gamme S série disposent d’un processeur multi-core. Ce
processeur permet d’exécuter plusieurs tâches en parallèle, la rapidité de
fonctionnement des applications est donc améliorée. Le PFE en bénéficie car cet
anti-larsen peut identifier les caractéristiques acoustiques du larsen par plusieurs
filtres de bandes de fréquences qui traitent le signal en simultané. La bande
passante de traitement est donc plus large et le signal du larsen va pouvoir
également être traité très rapidement. L’anti-larsen peut être réglé de deux façons
sur le logiciel fabricant : un mode fixe et un mode adaptatif. Le mode fixe va caler
l’anti-larsen sur un traitement invariant du larsen, il ne tient pas compte des
changements acoustiques de celui-ci. Il est rarement utilisé et seulement en cas de
larsen dans une seule situation sonore. Le mode adaptatif est le mode le plus
performant et celui qui est généralement le plus employé. Il nous a été déclaré que
cet anti-larsen est codé différemment des autres anti-larsens sur le marché.
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Années 2004 2009
Boitiers 193 40 Lunettes 1867 834 Total contours d'oreille 254801 408590 Total Intra‐conques 3127 1171 Total Intra‐canaux 31568 11081 Total C.I.C. 59755 40795 Total Intra‐auriculaires 94450 53647
Total unités 351311 463111 Tab.1 : Tableau récapitulatif des ventes en audiologie en France et DOM-TOM entre 2004 et 2009
(Chiffres SNITEM Réf 10).
Fig.6a : Représentation en secteurs des parts de marché des types d’appareils auditifs en 2004.
4. Historique de l’appareil intra-auriculaire et évolution de marché (Réf 4).
L’appareil intra-auriculaire est apparu pour la première fois en 1975. La
réduction des tailles des piles a favorisé la diminution des aides auditives et donc
l’apparition des appareils « tout intégré » dans l’oreille : les intra-auriculaires. A
l’époque, l’appareil intra-auriculaire restait un appareil très gros, il prenait la forme de
la conque de l’oreille, on les appelait les intra-conques. Petit à petit, l’électronique
s’est miniaturisée et les formes des intra-auriculaires également. Aujourd’hui la forme
la plus utilisée est le semi-profond CIC qui se loge au fond du conduit du patient.
L’avancée des technologies a profondément joué dans l’évolution des types
d’appareil. Dans les années 1990, deux avancées majeures ont fait leurs apparitions.
Les aides auditives à programmation numérique tout d’abord et quelques années
plus tard les appareils auditifs 100% numériques. Grâce à l’avènement du
numérique, les fabricants ont pu améliorer la qualité sonore, augmenter les gains et
donc les plages d’applications des appareils, créer des algorithmes de traitement du
signal comme l’anti-larsen par exemple (apparu en 2003) ou la discrimination
signal/bruit. Toutes les aides auditives ont alors changé.
Jusqu’aux années 2000-2004, les deux seuls types majeurs d’aides auditives
étaient le contour classique (appareil externe plaqué au dessus de l’oreille avec un
embout standard moulé pour conduire le son dans l’oreille) et l’intra-auriculaire. Pour
le critère esthétique, l’intra-auriculaire était beaucoup plus discret même si l’efficacité
prothétique n’était pas forcément meilleure que le contour, notamment par rapport
aux problèmes d’effet larsen (proximité des transducteurs). La part de marché de
l’intra-auriculaire était alors assez importante (environ 1/4 en 2004) (Tab.1 et Fig.
6a).
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A partir de 2005 est arrivé sur le marché un sous-type d’appareil auditif
révolutionnaire : le micro-contour « open » suivi peu de temps après par une autre
avancée : le micro-contour à écouteur déporté (RITE : Receiver In The Ear). Ces
deux contours d’oreille très petits se placent derrière l’oreille avec un mini-tube relié à
un embout standard pour le premier et un fil électrique relié à un écouteur placé
directement dans le conduit auditif pour le second. Ces deux appareils permettent
d’avoir un confort amélioré puisque l’embout n’est plus en matière dure mais un
embout standard souple. Ils admettent une grande aération du conduit et une réelle
discrétion pour un contour grâce au fil électrique et au mini-tube invisible. Ces
nouveaux appareils sont une vraie concurrence pour les intra-auriculaires au point
que la perte de vitesse de part de marché de l’intra-auriculaire est spectaculaire (de
27% à 12% en cinq ans) (Fig. 6a et 6b).
Actuellement les intra-auriculaires ne représentent plus que 12% de part de
marché car ils ne peuvent pas technologiquement concurrencer les mini-contours.
L’aération du conduit est meilleure (pas d’effet d’autophonation) et les pertes
auditives variées (notamment presbyacousie) sont traitées plus facilement avec les
mini-contours (passage libre des fréquences graves, moins d’effet larsen). Pour ces
raisons, l’intra-auriculaire aujourd’hui reste plutôt réservé à certaines pertes
auditives. Toutefois, les innovations majeures de traitement du signal comme le
système anti-larsen PFE de Starkey laissent aujourd’hui penser que l’intra-auriculaire
pourrait s’adapter à plus de pertes auditives et ainsi revenir en force.
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IV. Expérimentation
Dans cette étude, nous montrons que l’anti-larsen PFE de Starkey peut avoir de
grandes performances. Grâce à son efficacité, il est désormais possible d’appareiller
des patients auxquels auparavant l’appareil intra-auriculaire était proscrit. Le critère
essentiel d’efficacité prothétique d’un anti-larsen est le gain disponible qu’il fait
gagner avant que se crée l’effet Larsen : on appelle ce gain le gain stable
supplémentaire. Il se mesure en effectuant la différence entre le gain avec l’anti-
larsen activé et le gain avec l’anti-larsen désactivé. (Réf 2).
Dans une première partie, les mesures du gain stable supplémentaire du PFE
sont présentées en les comparant aux performances de l’ancien anti-larsen (AFI) de
la même marque. Le gain stable supplémentaire change selon la taille de l’évent, il
semble alors justifié de présenter la comparaison des gains stables des appareils
dans les deux conditions extrêmes d’aération (oreille très aérée : évent de 3mm et
oreille fermée : évent bouché).
Ensuite, l’influence de la taille de l’évent dans l’apparition du larsen est testée.
Les intra-auriculaires S séries sont présentés, par la marque Starkey, comme des
appareils qui peuvent avoir la plus grande aération possible sans effet Larsen grâce
au PFE : nous souhaitions vérifier la véracité de cette déclaration.
Dans une seconde partie, nous étudions l’efficacité prothétique subjective de
l’anti-larsen PFE sur cinq cas divers de patients appareillés en intra-auriculaire semi-
profond S série.
20
PARTIE 1 : EFFICACITE PROTHETIQUE DE L’ANTI-LARSEN PFE SUR L’INTRA-
AURICULAIRE SEMI-PROFOND CIC: MESURE DU GAIN STABLE SUPPLEMENTAIRE ET
COMPARAISON AVEC LA GAMME PRECEDENTE, LE DESTINY
1. Matériel utilisé et protocole des tests
Pour effectuer les mesures, nous souhaitions nous rapprocher le plus possible
des conditions humaines de port d’appareil. Réaliser les mesures sur un patient ou
sur nous-mêmes était exclu car la recherche de seuil de larsen oblige à avoir des
gains importants et c’est une expérience agressive voire dangereuse pour une oreille
d’avoir un larsen permanent pendant quelques secondes voire quelques minutes. De
plus, une expérience sur patient demande une autorisation préalable du CPP
(Comité de Protection des Personnes). Par conséquent nous avons décidé de faire
l’ensemble des mesures sur un moule d’une oreille naturelle ce qui de plus permet
de limiter les variations des mesures.
A partir d’une empreinte oreille droite d’un homme appelé Mr X et avec l’aide
d’un technicien, un moule de cette empreinte a été réalisé en prenant le soin de faire
une cavité résiduelle pour restituer au maximum l’identique d’un conduit auditif réel
(Fig.7a). Ce moule a été fait en matière de pâte à empreinte car cette matière
rappelle la plasticité de la peau humaine.
Figure 7a : photographie du moule d’oreille réelle utilisé pour les mesures.
Figure 7b : photographie du même moule d’oreille réelle avec l’intra‐auriculaire S série 11 correspondant. 21
En parallèle de la fabrication du moule, deux appareils intra-auriculaires semi-
profond des gammes S série et Destiny ont été réalisés par le fabricant Starkey à
partir de la même empreinte de Mr X (Fig. 7b). Aujourd’hui, le grand intérêt de l’intra-
auriculaire chez les patients, c’est la discrétion. Les intra-auriculaires semi-profond
sont ceux qui sont le plus réalisés ; par conséquent, ces formes d’appareil ont été
commandés pour l’étude.
Dans la seconde partie des mesures, nous souhaitions pouvoir tester
l’influence de la taille de l’évent dans l’apparition du larsen. Les appareils ont donc
été commandés avec la plus grande aération possible. Deux appareils ont été reçus,
un Destiny 1600 et un S série 11, avec évent de 3mm, de matrice identique 110dB
de niveau de sortie et 40dB de gain. Nous avons réalisé des évents de 2mm, 1mm et
évent bouché en fixant une pâte malléable sur l’évent de l’appareil et en créant une
aération du bon diamètre.
Mesure in vivo
Pour effectuer les tests, la méthode de mesure in vivo a été utilisée afin de
recueillir en fond de conduit réellement le gain donné par les appareils sans effet
larsen. Le système de mesure in vivo du laboratoire du stage était le système
Aurical. Pour réaliser la mesure in vivo, il faut un casque avec une sonde, un micro
de référence et une chambre à haut-parleur. Pour faire les mesures il faut, en
premier, calibrer le tube sonde en le coinçant dans l’encoche contre le micro de
référence. Une fois la calibration effectuée, on réalise un gain naturel de l’oreille
(REUG : Real Ear Unaided Gain) : c’est le gain naturel de résonance du conduit
auditif avec un niveau d’entrée donné (Fig. 8a et 8b). Dans un deuxième temps, on
insère l’appareil en marche dans le conduit et on effectue un REIG (Real Ear
22
Tableaux obtenus en mesure in vivo :
Légende :
[Hz]
Audiométrie tonale au casque
Courbe cible de gain à 65dB de niveau d’entrée
Courbe de limite subjective d’inconfort
Gain naturel de l’oreille (REUG) à 65dB de niveau d’entrée
Gain in vivo (REIG) à 65dB de niveau d’entrée
[Hz]
Niveau de sortie naturel de l’oreille à 65dB de niveau d’entrée
Niveau de sortie in vivo de l’appareil à 65dB de niveau d’entrée
Figures 8a et 8b : Graphiques de gain et de niveau de sortie in vivo de l’intra-auriculaire S série 11 sur une oreille moulée.
Insertion Gain) : c’est le gain de l’appareil auditif en fond de conduit à un certain
niveau d’entrée donné. Le logiciel de mesure in vivo nous donne deux graphiques, la
courbe de gain in vivo et la courbe de niveau de sortie SPL in vivo de l’appareil. (Fig.
8a et 8b). La mesure in vivo a été réalisée avec un stimulus vocal pour ne pas créer
une réaction de larsen incontrôlé de l’appareil.
Protocole des tests :
Toutes les mesures réalisées ont été faites à 65dB de niveau d’entrée car
c’est l’intensité de la parole normale, intensité conversationnelle et il semblait plus
cohérent de réaliser les mesures sur l’intensité où il est nécessaire, pour le patient
appareillé, d’avoir le maximum de compréhension.
Pour commencer, nous avons connecté les deux appareils afin de mettre les
TK au maximum et d’être ainsi en linéaire pour avoir la condition optimale de faire
apparaître l’effet larsen. Pour mesurer l’efficacité prothétique objective de l’anti-
larsen, nous avons cherché à mettre en évidence la limite du gain au dessus duquel
se déclenche le sifflement.
Les premières mesures ont été réalisées avec l’appareil S série 11. Nous
l’avons placé dans le moule, l’avons connecté et mis les réglages de l’appareil au
maximum. Le larsen s’est alors produit. Le gain général a été descendu palier par
palier jusqu’au réglage où il ne se produisait plus de sifflement même en bougeant le
moule. Nous avons ainsi sauvegardé les réglages. Dans un second temps, la sonde
de mesure in vivo a été placée au fond du conduit du moule sans appareil. Nous
avons alors mesuré le REUG (le gain naturel de l’oreille) à 65dB de niveau d’entrée.
L’appareil en marche a ensuite été placé dans le moule avec la sonde au fond du
conduit. La mesure du REIG (gain d’insertion) a alors été lancée à 65dB. Nous avons
23
obtenu alors une courbe de gain par fréquence qui nous a permis de reporter un
tableau de gain d’insertion seuil de larsen.
Pour obtenir le gain stable supplémentaire, on mesure les gains d’insertions
seuil de larsen avec l’anti-larsen activé et désactivé. La différence est le gain stable
supplémentaire. Ces tests ont été réalisé en oreille très aérée et fermée sur le
Destiny 1600 et le S série 11.
Pour tester l’influence de la taille de l’évent sur le seuil de larsen, nous avons
réalisé les mêmes tests de recherche de gain seuil in vivo mais en diminuant l’évent
(2mm et 1mm) et en le bouchant totalement. Nous avons obtenu alors des gains in
vivo selon trois tailles d’évent et sans évent. Toutes les mesures ont été réalisées sur
les fréquences 250 à 6000Hz car l’appareil Destiny n’amplifie pas le son au-delà de
6000Hz.
Par souci de précision, les mesures ont été refaites 5 fois et les données
obtenues sont des moyennes de ces mesures. Etant donné que les mesures ont été
réalisées sur la même « oreille », les fluctuations étaient dans l’ensemble
négligeables.
24
2. Tableaux de mesures obtenus
Tableaux de mesures du gain stable supplémentaire de l’intra-auriculaire S série en
condition d’oreille très aérée (évent à 3mm) et en condition d’obturation totale (évent
bouché).
Condition d’oreille très aérée (évent à 3mm) :
Anti‐Larsen désactivé Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 7 17 29 33 17 7Anti‐Larsen mis en adaptatif Réglage du gain de l'appareil au maximum Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 7 23 40 45 30 20Gain stable supplémentaire Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 0 6 11 12 13 13
Tab 2 : Tableau des moyennes de gain in vivo seuil de l’intra-auriculaire S série en fonction
des différentes fréquences avec et sans anti-larsen. Mesure du gain stable supplémentaire
par fréquence.
Anti‐Larsen désactivé Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 9 15 31 31 20 20 Anti‐Larsen mis en adaptatif Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 17 25 41 41 27 20 Gain stable supplémentaire Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 8 10 10 10 7 0
Tab 3: Tableau des moyennes de gain in vivo seuil de l’intra-auriculaire Destiny en fonction
des différentes fréquences avec et sans anti-larsen. Mesure du gain stable supplémentaire
par fréquence.
25
Condition d’obturation totale (évent bouché).
Anti‐larsen désactivé Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 13 25 40 33 20 15Anti‐larsen mis en adaptatif réglage du gain de l'appareil au maximum Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 27 37 51 45 30 25Gain stable supplémentaire Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain (dB) 14 12 11 12 10 10
Tab 4: Tableau des moyennes de gain in vivo seuil de l’intra-auriculaire S série en fonction
des différentes fréquences avec et sans anti-larsen. Mesure du gain stable supplémentaire
par fréquence.
Anti‐larsen désactivé Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 17 30 41 29 15 20 Anti‐larsen mis en adaptatif réglage du gain de l'appareil au maximum Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 23 35 45 37 25 20 Gain stable supplémentaire Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000 Gain (dB) 6 5 4 8 10 0
Tab 5: Tableau des moyennes de gain in vivo seuil de l’intra-auriculaire Destiny en fonction
des différentes fréquences avec et sans anti-larsen. Mesure du gain stable supplémentaire
par fréquence.
26
Fig.6b : Représentation en secteurs des parts de marché des types d’appareils auditifs en 2009.
Comparaison gain stable supplémentaire S série/ Destiny Event à 3mm (oreille ouverte) Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain stab. sup. S série 0 6 11 12 13 13Gain stab. sup. Destiny 8 10 10 10 7 0 Event bouché (oreille fermée) Gain stab. sup. S série 14 12 11 12 10 10Gain stab. sup. Destiny 6 5 4 8 10 0
Tab 7 : Tableau de comparaison des gains stables supplémentaires par fréquence des appareils S série et Destiny dans les deux conditions extrêmes d’obturation d’oreille.
[dB HL]
[Hz]
Figure 9 : graphique de comparaisons des gains stables supplémentaires par fréquence des appareils S série et Destiny en oreille ouverte (bleu) et en oreille fermé (rouge). Courbe polynomiale d’évolution du gain stable supplémentaire S série en oreille ouverte (y = ‐0,821x2 + 8,235x ‐ 7,2).
Figure 10 : graphique de comparaison de gain in vivo par fréquences entre les appareils Destiny et S série dans la condition d’obturation totale du conduit auditif.
Mesures des gains in vivo seuils selon les tailles d’évents :
Fréquences (Hz) 250 500 1000 2000 4000 6000Gain évent 3mm (dB) 7 23 40 45 30 20Gain évent 2mm (dB) 15 25 45 45 27 23Gain évent 1mm (dB) 20 30 45 47 30 25Gain sans évent (dB) 27 37 51 45 30 25
Tab 6 : Tableau des moyennes de gain in vivo seuil de larsen en fonction de différentes fréquences selon quatre tailles d’évents de l’intra-auriculaire S série.
3. Analyse des résultats :
La première partie des mesures nous montre que le gain stable
supplémentaire qu’apporte le PFE est très important (Tab. 7). En effet, l’apport du
système anti-larsen grimpe jusqu’à 13 voire 14dB de gain en plus comme le
démontrent les barres bleues et rouges foncées du graphique A (Fig. 9). Les gains
d’insertion sont alors eux aussi très élevés, puisque l’on peut atteindre jusqu’à 51dB
de gain sur le 1000Hz en condition d’oreille fermée (Tab.4).
En comparant les deux conditions d’aération d’oreille, on obtient également
des résultats intéressants (Tab.7). En ayant l’oreille ouverte, on constate que le gain
stable est faible voire nul sur les fréquences graves. L’amplification des sons graves
s’échappe par l’aération. La courbe polynomiale de second degré du graphique A
nous montre bien l’évolution du gain par fréquences (Fig. 9). Par contre les sons
aigus sont très bien amplifiés car grâce à l’anti-larsen, 13dB de gain supplémentaire
sont obtenus sur le 6000 Hz. En oreille fermée, le gain supplémentaire est excellent
sur toutes les fréquences. L’anti-larsen permet d’apporter au minimum 10 dB de gain
27
[Hz]
Figure 11 : graphique de représentation des gains in vivo par fréquences de l’appareil S séries selon quatre tailles d’évents.
supplémentaire, le gain d’insertion peut donc grimper jusqu’à 45 voire 51 dB sur les
fréquences médiums (Tab.4).
Les performances de gain stable supplémentaire sont excellentes. Dans les
deux situations d’aération extrême, l’anti-larsen PFE permet d’ajouter au moins 10dB
de réserve de gain sur presque toutes les fréquences. Aucun gain n’est apporté par
le PFE sur les fréquences graves en oreille très aérée.
En comparaison avec l’ancien système anti-larsen de Starkey, l’AFI
(génération Destiny), on remarque que quasiment tous les gains stables
supplémentaires sont améliorés (Tab.7). L’AFI était à sa sortie le meilleur anti-larsen
du marché. A travers les données mesurées, on observe que ses performances sont
largement dépassées par le PFE. L’amélioration générale du gain stable
supplémentaire du PFE par rapport à l’AFI peut aller jusqu’à 20% en situation
d’occlusion du conduit auditif (Fig. 10). Cette donnée correspond aux données
fabricant qui ont été citées dans leurs analyses.
Dans la seconde partie des mesures, nous avons voulu tester l’influence de la
taille de l’évent sur le gain in vivo seuil sur toutes les fréquences (Tab.6). La première
analyse qu’on puisse faire est qu’à chaque mesure, les réglages de gain de l’intra-
auriculaire ont été mis au maximum, peu importe la taille de l’évent. Le sifflement
n’est pas présent même avec les réglages au maximum. L’analyse des mesures
objectives in vivo montre que la taille de l’évent augmente la variation du gain sur les
fréquences graves (Fig. 11). On peut donc ouvrir au maximum l’oreille si on veut du
gain seulement sur les aigus (perte auditive type presbyacousie). La réserve de gain
la plus importante se trouve quand même sur les médiums.
28
D’après cette analyse, on peut conclure que les performances de gain stable
supplémentaire de l’anti-larsen vont permettre d’avoir une grande réserve de gain sur
toutes les fréquences. On va donc pouvoir appareiller des surdités plus sévères.
Dans un second temps, la taille de l’évent n’ayant d’influence que sur le gain des
fréquences graves, le gain important qui est disponible sur les autres fréquences en
ayant de grandes aérations va permettre d’appareiller des surdités axées sur les
fréquences aigues (type presbyacousie). Les aides auditives intra-auriculaires étaient
déconseillées pour ces pertes auditives à cause de l’effet larsen. L’anti-larsen PFE
ayant une amélioration jusqu’à 20% par rapport à l’ancien anti-larsen, AFI, son
efficacité technique par rapport à l’ancienne génération d’anti-larsen est justifiée. Il
reste à démontrer l’efficacité prothétique de l’anti-larsen et par conséquent de l’intra-
auriculaire S série sur les patients.
PARTIE 2 : ETUDE SUBJECTIVE D’EFFICACITE DE L’ANTI-LARSEN « PFE »
SUR 5 CAS DIVERSIFIES DAPPAREILLAGE EN INTRA-AURICULAIRE SEMI-
PROFOND S SERIE.
L’effet larsen est un phénomène présent au quotidien pour les personnes qui
portent des appareils auditifs. Il se ressent dans certaines situations sonores,
quelques unes très fréquentes. Il semblait nécessaire d’avoir une approche
subjective de l’efficacité prothétique d’un anti-larsen en étudiant les ressentis des
patients.
L’appareil intra-auriculaire a depuis quelques années été occulté face aux
performances et au confort général des appareils micro-contours de type « open » ou
à écouteur déportés. Il a été dénigré pour son faible gain, dû en partie à la présence
29
rapide de l’effet larsen dès que le gain des aigus augmente, pour son effet bouchon
qui engendre des problèmes d’autophonation très gênants pour les patients et pour
l’apparition très fréquente de sifflement de larsen de part la proximité des
transducteurs de l’appareil. Par conséquent, sa gamme d’adaptation de pertes
auditives était restreinte. Cet appareil avait du mal à concurrencer les micro-
contours.
Grâce aux performances techniques d’apport de gain sans effet larsen et le
fait que ce gain peut être apporté tout en aérant au maximum le conduit, l’appareil S
série, à l’aide de son anti-larsen PFE, peut théoriquement apporter le gain et le
confort nécessaire pour appareiller des pertes auditives diverses.
Pour vérifier concrètement ces affirmations, l’avis des patients était
indispensable. Nous avons alors sélectionné cinq patients pour qui il était intéressant
d’étudier les apports des intra-auriculaires S série. Deux patients étaient des
premiers appareillages avec une courbe auditive différente, les trois autres étaient
des renouvellements des trois types d’appareils principaux vendus aujourd’hui : un
contour traditionnel, un micro-contour à écouteur déporté et un intra-auriculaire. Nous
avons alors réalisé des gains prothétiques tonal et vocal pour établir l’apport
prothétique des appareils à chaque patient, et également élaboré un questionnaire
d’étude de l’anti-larsen adapté à chaque patient.
I. Questionnaire réalisé et protocole des tests
-Choix des patients :
Les appareils S séries possédant l’anti-larsen PFE étant très récents, sur un
laboratoire de correction auditive, peu de patients sont équipés avec ces appareils.
Cependant, parmi les patients possédant un intra-auriculaire S série, nous avons
30
sélectionné cinq cas types d’appareillage intra-auriculaire. Ces cinq cas sont
appareillés en intra-auriculaire semi-profond.
Nous avons réalisé des gains prothétiques tonal et vocal pour chaque patient
et effectué un questionnaire portant sur les paramètres importants d’efficacité d’un
anti-larsen (la présence de larsen dans les différentes situations sonores, la qualité
d’écoute générale).
Les deux premiers patients portaient leur premier appareillage auditif, les trois
autres sont des renouvellements. Quatre des patients avaient des appareils en
binaural, une patiente de premier appareillage n’avait qu’un seul appareil pour raison
financière.
Les deux patients équipés en intra-auriculaire S série pour leur premier
appareillage se distinguent par la spécificité de leur perte auditive. Le premier
patient a une perte auditive de type presbyacousie, le second patient a une perte
auditive relativement plate, c’est-à-dire que toutes les fréquences sont atteintes au
même degré (voir Fig. 11a et 11b). L’intra-auriculaire a longtemps été préconisé par
les audioprothésistes pour les pertes plates et déconseillé pour les patients
presbyacousiques car l’occlusion du conduit crée par l’intra-auriculaire ne permettait
pas aux fréquences graves de circuler naturellement. Au contraire les fréquences
graves étaient amplifiées par l’appareil. La particularité de la perte presbyacousique
est la conservation des fréquences graves, l’appareil intra-auriculaire ne laissant pas
circuler librement ces fréquences, il ne convenait pas d’adapter cet appareil à une
telle perte. Par opposition, la perte « plate » nécessite une amplification sur les
fréquences graves, l’appareil intra-auriculaire convient alors très bien. Par
31
conséquent, nous avons sélectionné deux patients présentant ces deux cas de
pertes auditives pour évaluer l’apport de l’anti-larsen et de l’appareil S série.
Revenons sur les trois autres patients qui sont des renouvellements
d’appareillage. Ces trois patients ont été appareillés, précédemment leurs intra-
auriculaires S série, avec trois types d’appareils auditifs les plus courants : le contour
classique, le micro-contour « open » et l’intra-auriculaire. Il semblait intéressant
d’étudier, d’une part l’évolution de la présence de l’effet larsen et d’une autre part
l’évolution de la performance de confort et de qualité d’écoute de l’appareil S série.
Nous avons donc adapté le questionnaire avec une seconde partie consacrée à la
comparaison avec les anciens appareils de ces patients.
-Questionnaire réalisé (Annexe 2):
Nous avons conçu les questionnaires de manière à obtenir deux thèmes pour
démontrer l’efficacité de l’anti-larsen. Premièrement, l’apparition de l’effet larsen et
deuxièmement l’effet d’occlusion et le confort d’écoute de l’appareil. En dernière
question, nous avons également posé une question ouverte sur les progrès que les
intra-auriculaires S série auraient encore à faire.
Dans l’apparition du larsen, nous avons rédigé une question sur les situations
sonores et la fréquence d’apparition de l’effet larsen selon les situations. Nous avons
également posé la question de savoir si l’effet larsen est un moyen rassurant du bon
fonctionnement de l’appareil.
Dans un second thème, nous avons posé la question de la sensation
d’occlusion des appareils, des priorités de choix d’un appareil intra-auriculaire et du
confort d’écoute avec les appareils.
32
Pour les trois cas de renouvellement d’appareillage, nous avons consacré une
partie du questionnaire à la comparaison avec les anciens appareils. Les questions
portaient alors sur les situations sonores où il y avait présence de larsen avec les
anciens appareils et sur l’amélioration du confort au niveau correction auditive et
port de l’appareil suite à l’appareillage avec les intra-auriculaires S série.
-Protocole des tests :
Dans un premier temps, nous avons vérifié la date récente des gains
prothétiques tonal et vocal, et de l’audiogramme par patient. Pour les deux patients
nouvellement appareillés et pour les patients pour qui leurs examens audiométriques
étaient trop anciens, nous avons effectué nous-mêmes l’audiogramme au casque et
les gains prothétiques.
Nous avons donc demandé aux patients de venir pour les examens
audiométriques. Un audiogramme au casque a été réalisé en mesurant le seuil
d’audition par fréquence. Puis dans un second temps, une fois l’adaptation de
l’appareil intra-auriculaire S série stabilisée à la perte d’audition du patient, nous
avons réalisé les gains prothétiques. Pour le gain prothétique tonal, le seuil d’audition
en champ libre selon les fréquences sans appareil et avec appareil a été mesuré. On
obtient alors deux courbes, la première est la courbe tonale d’audition champ libre
sans appareil, la seconde avec les appareils. La différence entre les deux courbes
montre le gain prothétique tonal des appareils.
Le gain prothétique vocal se mesure en champ libre également. On utilise des
listes de mots (ici les listes de mots de JE. Fournier à voix masculine) que l’on fait
répéter aux patients par intensité. Nous avons fait répéter des listes de 10 mots sur
des intensités moyennes à faibles jusqu’à un taux de 0% de répétition des mots. On
33
Examens audiométriques Patient A
[dB HL] [dB HL]
Figures 12a et 12b : Graphiques d’audiométrie tonale et de gain prothétique tonal
Figure 12c : Graphique de gain prothétique vocal
Légende :
Légende :
Courbe d’audiométrie tonale au casque gauche
Courbe d’audiométrie tonale au casque droite
Courbe d’audiométrie tonale champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie tonale champ libre avec appareil
Courbe d’audiométrie vocale en champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie vocale avec appareil
[Hz]
[Hz]
obtient alors une courbe d’intelligibilité par intensité. Le test est fait d’abord sans
appareil puis avec les appareils. De nouveau, la différence entre les deux courbes
indique le gain prothétique vocal des appareils. Les deux gains prothétiques
montrent l’efficacité des appareils par fréquence en audition et en compréhension.
Dans un second temps, une lettre de courtoisie (Annexe 1) avec les questionnaires
réalisés et adaptés à chaque patient a été envoyée par courrier. Un délai de 15 jours
avant le retour a été admis pour laisser le temps aux patients en renouvellement de
comparer avec leurs anciens appareils.
II. Etude de cas
-Patient A-
La patiente A est âgée de 81ans, n’a pas d’antécédents cliniques aux oreilles,
ni d’acouphènes. Elle possède une perte d’audition bilatérale de type
presbyacousique. Elle est venue au laboratoire pour son premier appareillage. Elle a
fait l’essai de plusieurs appareils auditifs de type micro contour OPEN et à écouteur
déporté avant de décider son choix sur une paire d’intra-auriculaires S série. Les
deux appareils sont des S5 de puissance d’écouteur 40dB. L’évent est de 2mm à
droite et à gauche.
Au regard du questionnaire, la patiente a déjà ressenti un effet larsen et même
souvent à la mise en place de l’appareil et avec la main près de l’oreille. Elle l’a
entendu quelques fois dans une accolade avec une personne. Elle pense que l’effet
larsen n’est pas un moyen rassurant du fonctionnement de l’appareil.
Elle n’a pas la sensation d’occlusion mais l’amplification lui semble déformée.
Elle a choisi les intra-auriculaires S série principalement pour l’esthétique. Le confort
d’écoute n’est pas naturel et la présence des appareils dans l’oreille la gêne. Elle se
34
Examens audiométriques Patient B
[dB HL] [dB HL]
Figures 13a et 13b : Graphiques d’audiométrie tonale et de gain prothétique tonal
Figure 13c : Graphique de gain prothétique vocal
Légende :
Légende :
Courbe d’audiométrie tonale au casque gauche
Courbe d’audiométrie tonale au casque droite
Courbe d’audiométrie tonale champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie tonale champ libre avec appareil
Courbe d’audiométrie vocale en champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie vocale avec appareil
[Hz] [Hz]
sent surtout déçue par l’esthétique des appareils, elle souhaiterait que les intra-
auriculaires S série soient plus petits.
Au regard des courbes de gains prothétiques (Fig. 12), on voit bien que la
correction est axée essentiellement sur les aigus. La compréhension est également
bien améliorée avec une compréhension de 100% à voix faible (50dB).
-Patient B-
La patiente B est âgée de 80 ans. Elle possède un déficit perceptif bilatéral
majeur. Sa perte auditive est relativement plate, toutes les fréquences sont atteintes.
Elle a été poussée par son entourage à venir s’appareiller et a décidé de
n’appareiller qu’une seule oreille pour cause financière. Sur conseil de
l’audioprothésiste, son appareil auditif a été placé sur l’oreille droite. C’est un appareil
intra-auriculaire S série 7 avec un évent de 2mm équipé d’une puissance d’écouteur
de 50dB.
Malgré une seule oreille appareillée, les gains prothétiques sont
spectaculaires (Fig. 13). Le gain apporté va jusqu’à 20dB sur les aigus et les graves
sont maintenus à 25dB de pertes. La compréhension est nettement améliorée en
étant à 50% de compréhension à voix faible alors que sans appareils, la
compréhension est difficile à 70dB.
Pour l’effet larsen, Mme B a ressenti cet effet très souvent et seulement à la
mise en place de l’appareil. L’effet larsen n’est pas, pour elle, un moyen rassurant
de fonctionnement de l’appareil.
35
Examens audiométriques Patient C
[dB HL] [dB HL]
Figures 14a et 14b : Graphiques d’audiométrie tonale et de gain prothétique tonal
Figure 14c : Graphique de gain prothétique vocal
Légende :
Légende :
Courbe d’audiométrie tonale au casque gauche
Courbe d’audiométrie tonale au casque droite
Courbe d’audiométrie tonale champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie tonale champ libre avec appareil
Courbe d’audiométrie vocale en champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie vocale avec appareil
[Hz] [Hz]
Elle a plutôt la sensation d’occlusion et a choisi essentiellement ces intra-
auriculaires pour l’esthétique et, dans un deuxième temps, pour la manipulation de
l’appareil. Le confort d’écoute n’est pas optimal car il lui manque la clarté du
message sonore et le bruit est pour elle intolérable mais elle reconnaît l’efficacité de
son appareil quand elle le porte. Les progrès souhaités sont, comme pour Mme A,
des progrès d’esthétique et de la qualité sonore. Mme B voudrait des appareils plus
petits avec une meilleure clarté du son.
-Patient C-
La patiente C est âgée de 54 ans. Elle est appareillée depuis 1999. L’atteinte
auditive est sur toutes les fréquences. Elle était appareillée précédemment en
contour classique Phonak. Au mois de septembre 2009, elle a renouvelé ses
appareils pour des intra-auriculaires S séries 5. Les puissances des écouteurs sont
de 40dB et les évents sont de 1,6mm des deux côtés.
A la vue des examens audiométriques (Fig. 14), la perte auditive est centrée
sur les fréquences médiums. La correction des intra-auriculaires S série permet de
linéariser la courbe : les fréquences aigues et graves sont conservées (audition
naturelle) et les médiums amplifiés. Le gain prothétique vocal montre une nette
amélioration de la compréhension avec 70% de compréhension à voix faible (50dB).
Madame C a ressenti l’effet larsen seulement à la mise en place des
appareils. Le larsen n’est pas un moyen rassurant du bon fonctionnement de
l’appareil pour elle. Elle ressent l’effet d’occlusion mais le port de l’appareil est
vraiment agréable. Elle a choisi essentiellement l’intra-auriculaire pour l’esthétique et
dans un second temps pour la qualité du son et le confort.
36
Examens audiométriques Patient D
[dB HL] [dB HL]
Figures 15a et 15b : Graphiques d’audiométrie tonale et de gain prothétique tonal
Figure 15c : Graphique de gain prothétique vocal
Légende :
Légende :
Courbe d’audiométrie tonale au casque gauche
Courbe d’audiométrie tonale au casque droite
Courbe d’audiométrie tonale champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie tonale champ libre avec appareil
Courbe d’audiométrie vocale en champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie vocale avec appareil
[Hz] [Hz]
En deuxième partie du questionnaire, Mme C a comparé les intra-auriculaires
S série à ses anciens contours classiques. Au niveau de l’effet larsen, avec les
anciens, elle le ressentait fréquemment au téléphone, avec la main près de l’oreille et
avec un vêtement, parfois même dans une accolade avec quelqu’un. Elle pense qu’il
y a une amélioration nette de la diminution d’effet larsen avec les nouveaux
appareils. Elle ressent une amélioration au niveau gain et confort d’écoute même si
elle souhaiterait que les intra-auriculaires S série lui apportent plus de gain auditif. Le
confort du port d’appareil est meilleur avec les nouveaux appareils même si elle
regrette qu’ils lui sortent très souvent de l’oreille.
-Patient D-
Le patient D est âgé de 61 ans. Il est appareillé depuis 2002. Sa surdité est
particulière du fait des fréquences graves assez bien conservés et d’une atteinte
sévère des fréquences aigues. Sa perte auditive est ototoxique car elle provient
d’une prise d’antibiotiques dans la jeunesse. Ce patient est appareillé depuis 2002, il
a toujours porté des intra-auriculaires. La mise en place des intra-auriculaires S série
vient suite au renouvellement d’intra-auriculaires Destiny de Starkey. Les intra-
auriculaires S série sont des S7 de puissance d’écouteurs 50dB. L’évent est de
1,6mm des deux côtés.
La perte auditive de Mr D est difficile à appareiller. Les fréquences aigues
étant très dégradées, la compréhension est nulle sans appareil. Le gain prothétique
vocal montre une assez bonne amélioration avec une compréhension de 60% à voix
moyenne. Le gain tonal rééquilibre la courbe d’audition en augmentant les
fréquences aigues de 35dB (Fig. 15).
37
Mr D a eu des soucis pour répondre au questionnaire. En effet, sa perte
auditive particulière, du fait de la perte auditive profonde des aigus, fait que même
dans une situation avec un fort sifflement de larsen, Mr D n’entend pas l’effet larsen.
Il a donc été difficile pour lui de répondre. Mr D ressent souvent l’effet larsen au
téléphone, avec la main près de l’oreille et lors de la mise en place des appareils.
Pour lui et sa femme, c’est un moyen rassurant du bon fonctionnement des aides
auditives. Il ne ressent pas du tout l’effet d’occlusion. Encore une fois, les intra-
auriculaires ont été choisis par souci d’esthétique en priorité. En comparaison avec
ses derniers intra-auriculaires, les situations de présence d’effets larsen sont les
mêmes, l’amélioration n’est pas nette sur cet aspect là. Au niveau confort, Mr D se
sent mieux avec les nouveaux appareils que ce soit sur le confort d’écoute, le gain
suffisant ou sur le confort de port d’appareils. Mr D voudrait accentuer encore la
correction des aigus. Malgré tout, il préfère les appareils antérieurs de deux
générations.
-Patient E-
La patiente E est âgée de 61ans. Elle était appareillée en mini-contour à
écouteur déporté SEBOTEK. Les appareils intra-auriculaires S série sont sa seconde
paire d’appareils. Sa perte auditive bilatérale a la forme d’une encoche, les
fréquences les plus touchées sont les médiums. Sa perte d’audition remonte à
l’enfance et elle est également acouphénique. Les intra-auriculaires sont des S série
5 de puissance d’écouteur 40dB, l’évent est de 1,6mm à droite et 1mm à gauche.
Elle a demandé un bon maintien dans l’oreille, la coque des intra-auriculaire est donc
faite avec un petit épaulement.
38
Examens audiométriques Patient E
[dB HL] [dB HL]
Figures 16a et 16b : Graphiques d’audiométrie tonale et de gain prothétique tonal
Figure 16c : Graphique de gain prothétique vocal
Légende :
Légende :
Courbe d’audiométrie tonale au casque gauche
Courbe d’audiométrie tonale au casque droite
Courbe d’audiométrie tonale champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie tonale champ libre avec appareil
Courbe d’audiométrie vocale en champ libre sans appareil
Courbe d’audiométrie vocale avec appareil
[Hz] [Hz]
Au regard des examens audiométriques (Fig. 16), on retrouve comme Mme C
une perte auditive axée sur les médiums. Là encore, la correction permet une
linéarité de la courbe d’audition. Le gain prothétique tonal va jusqu’à 25dB de gain
sur le 2000Hz. Le gain prothétique vocal est assez bon. Il y a 70% de
compréhension à voix normale (60dB).
Au niveau du questionnaire, Mme E ressent très souvent l’effet larsen avec la
main près de l’oreille et de temps en temps à la mise en place de l’appareil, au
téléphone, dans un environnement bruyant et lors d’une accolade avec quelqu’un.
L’effet Larsen n’est pas un moyen rassurant de l’état de marche des appareils. Elle
ressent un effet d’occlusion de ses oreilles par les appareils et a choisi ses intra-
auriculaires pour l’esthétique en premier et pour la qualité du son dans un deuxième
temps.
En comparaison avec ses anciens appareils mini-contour à écouteur déporté,
Mme E se sent plus confortable au niveau sonorité et gain suffisant avec les
nouveaux. Elle les trouve plus confortables à porter également. Elle trouve qu’il y a
une amélioration modérée dans l’apparition du larsen avec les nouveaux. Elle
ressentait le larsen plus souvent à la mise en place de l’appareil et avec la main près
de l’oreille sur ses anciens appareils. Elle souhaiterait que les bruits soient plus
atténués et ressent une fatigue en collectivité.
III. Analyse des résultats
D’après les examens audiométriques de tous les patients et notamment des
gains prothétiques, on peut dire que l’efficacité prothétique des intra-auriculaires S
série est bénéfique dans l’ensemble. La correction se superpose à l’audition naturelle
dans les cas où certaines fréquences (graves, aigues) sont conservées. Le gain
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Premier Appareillage Renouvellements
Patient A Patient B Patient C Patient D Patient E
A la mise en place de l'appareil
Mise en place, téléphone
Main près de l'oreille, mise en place Ressenti effet Larsen A la mise en place
de l'appareil A la mise en place
de l'appareil Amélioration nette Amélioration nette Amélioration
modérée
Phénomène d'occlusion Pas d'occlusion Peu d'occlusion Peu d'occlusion Pas d'occlusion Peu d'occlusion
Très Bien Très Bien Très Bien Confort d'écoute Bien Bien
Amélioration nette Amélioration Amélioration nette Effet Larsen : moyen
rassurant de fonctionnement de l'aide auditive
Non Non Non Oui Non
Critères de choix des intra-auriculaires Esthétique Esthétique Esthétique, Confort
d'écoute Esthétique, Confort
d'écoute Esthétique
Progrès à réaliser Miniaturisation Miniaturisation, clarté du son,
présence de bruits
Meilleure correction des fréquences
aigües
Amélioration de la clarté du son
Tab 8 : Tableau synthétique des réponses au questionnaire d’étude des différents patients
Légende : Thèmes abordés dans le questionnaire
Réponses au questionnaire sur les intra‐auriculaires S série
Comparaison avec les anciens appareils auditifs pour les trois patients en renouvellement d’appareillage
apporté est important dans le cas de surdités importantes comme Mr D, Mme E et B.
La compréhension est bien améliorée surtout pour Mr D et Mme B. Cette
compréhension est en phase avec les corrections auditives données. On peut donc
en conclure qu’au niveau gain apporté, l’intra-auriculaire S série permet
théoriquement de se superposer à l’audition naturelle des fréquences conservées
(cas de Mme A, C, E) et permet de donner le gain suffisant aux surdités importantes
(cas de Mr D et Mme B) puisque les gains prothétiques tonaux montrent des
amplifications de 25 à 35dB sur des fréquences très lésées.
L’analyse des réponses aux questionnaires (voir Tab.8 ci-contre) montre que
dans l’ensemble, l’effet larsen ne se ressent que dans des situations restreintes au
quotidien : à la mise en place des appareils, avec la main près de l’oreille, au
téléphone et rarement dans les autres situations. Pour les trois patients en
renouvellement, la présence de l’effet larsen est dans l’ensemble moindre par rapport
aux anciens appareils. L’effet larsen reste un sifflement désagréable, seul Mr D
pense que c’est un moyen rassurant du fonctionnement de l’appareil. D’après
l’ensemble des patients, l’anti-larsen PFE semble efficace dans la diminution des
situations d’effets larsen.
Pour Mme A, l’adaptation des intra-auriculaires n’est pas satisfaisante car
l’amplification sur les aigus lui semble déformée. Le gain ne s’adapte pas à son
audition naturelle cependant elle ne ressent pas l’effet d’occlusion. L’insatisfaction ne
vient donc pas du fait que les appareils bouchent l’oreille, les fréquences conservées
ne sont pas entravées par les aides auditives, mais Mme A n’arrive pas à s’habituer
à une amplification. L’adaptation des intra-auriculaires S série doit donc être
progressive dans une perte presbyacousique mais elle devrait bien correspondre.
40
Pour Mme B, l’adaptation de son appareil est correcte mais pourrait être
améliorée. Le fait que toutes les fréquences soient atteintes rend la tâche plus facile
pour l’intra-auriculaire puisque l’amplification est générale. Les gains prothétiques
sont ainsi spectaculaires et la compréhension est nettement améliorée. Sur une
courbe audiométrique « plate », les intra-auriculaires remplissent parfaitement leur
rôle. Malgré les bons résultats, Mme B est encore insatisfaite sur la clarté du son et
la présence de bruit. Le fait qu’elle soit appareillée d’une seule oreille l’amène à avoir
une compréhension limitée bien qu’excellente par rapport à sa courbe de
compréhension sans appareil.
Pour Mme C, le renouvellement des intra-auriculaires suite à ses contours
classiques est pour elle très bénéfique. L’amélioration dans le confort d’écoute, le
gain disponible et le confort du port d’appareil est nette. Elle regrette quand même
une certaine occlusion, un gain auditif plus important et un maintien plus facile. Le
renouvellement suite à des contours classiques est assez aisé avec les intra-
auriculaires S série, les performances de gain disponible grâce en partie au PFE
permet d’apporter un bon gain. En revanche, l’occlusion est encore présente.
Pour Mr D, la perte auditive très particulière demande une grosse amplification
des aigus en laissant complètement libre le conduit pour laisser les fréquences
graves passer naturellement. Le contrat a été rempli selon Mr D car il ne ressent pas
l’effet d’occlusion et ses appareils sont plus confortables au niveau de l’apport de
gain et de la qualité sonore que les précédents. Le renouvellement suite à ses
anciens intra-auriculaires est réussi. Malgré cela, Mr D préférait ses appareils intra-
auriculaires de deux générations d’avant.
41
Pour Mme E, ses anciens appareils étaient des mini-contours à écouteur
déporté. L’amélioration nette du confort d’écoute, du confort de port et du gain
suffisant prouve que le renouvellement se fait très bien après des appareils de type
RITE. Malgré tout, l’effet d’occlusion est toujours présent et encore une fois les bruits
fatiguent Mme E.
Dans l’ensemble, les adaptations de ces différents patients, que ce soit pour
des premiers appareillages ou des renouvellements, sont réussies pour les intra-
auriculaires S série. Les performances de l’anti-larsen PFE permettent d’avoir une
présence de larsen atténuée dans l’ensemble des situations quotidiennes. Le gain
prothétique est suffisant pour appareiller sereinement des surdités importantes et
l’aération agrandie du conduit par rapport au gain donné permet aujourd’hui de
réussir des adaptations sur certaines zones de fréquence comme avec Mme A et Mr
D.
Malgré ces bons résultats, l’effet d’occlusion est toujours présent sur les patients
et l’attente principale qui ressort des patients c’est une plus grande discrétion des
intra-auriculaires (voir Tab.8). Les intra-auriculaires S série restent encore des intra-
auriculaires, l’anti-larsen PFE n’a pas levé tous les inconvénients. Des bons points
ont été résolus comme la présence de larsen et la limite de gain, mais les intra-
auriculaires ne sont pas encore profondément changés.
Le débat aujourd’hui s’est déplacé plutôt sur des problèmes de traitement signal/
bruit. Les patients sont aujourd’hui très incommodés par le bruit et la perception de la
parole dans le bruit : les efforts des fabricants et audioprothésistes doivent se porter
sur ce sujet là.
42
Figure C : graphique de représentation des gains in vivo par fréquences de l’appareil S séries selon quatre tailles d’évents.
V. Conclusion
Le phénomène d’effet larsen est présent dans toutes les aides auditives. Il limite
l’amplification possible des appareils auditifs et crée des sifflements désagréables
pour le malentendant. Pour arriver à maîtriser cet effet, il faut faire le compromis
entre l’amplification, l’occlusion du conduit auditif et l’application des systèmes anti-
larsen. Aujourd’hui le système anti-larsen PFE de Starkey permet de gérer
automatiquement l’effet larsen en grande partie à lui seul. Son apport aux aides
auditives est primordial en particulier pour les intra-auriculaires qui sont souvent
sujets à l’effet larsen et contraints à un champ d’application réduit.
Dans la première partie de l’expérimentation, nous avons ainsi pu montrer les
performances de l’anti-larsen PFE par le gain disponible qu’il peut procurer aux intra-
auriculaires. Cet anti-larsen va proposer une réserve de gain supplémentaire très
importante et surtout une amplification possible sur les aigus en gardant la plus
grande aération possible (voir fig. 11 ci-contre). On a vu également que l’anti-larsen
PFE permet une amélioration jusqu’à 20% sur certaines fréquences par rapport à
l’ancienne génération d’anti-larsen de chez Starkey : L’AFI. Grâce à ces
performances, l’anti-larsen va théoriquement permettre aux intra-auriculaires S série
d’avoir une plage d’application agrandie.
Dans la seconde partie, nous avons vu que l’anti-larsen PFE restreignait l’effet
larsen à quelques situations de mise en place des appareils ou lorsqu’une main est
placée sur l’oreille. Les différentes pertes auditives et les renouvellements des
appareils des patients ont montré que les intra-auriculaires S série sont efficaces
pour appareiller des pertes auditives diverses qui auparavant auraient été
difficilement appareillables par manque de gain et d’aération. La patients sont
43
globalement satisfaits des ces intra-auriculaires qui, grâce à l’anti-larsen, ont un bon
confort d’écoute et quasiment plus de sifflements dus à l’effet larsen.
Le bilan de ces deux parties prouve bien une performance de l’anti-larsen PFE
comme les professionnels de l’audition le déclaraient et que par conséquent, l’intra-
auriculaire en est amélioré dans sa plage d’application des pertes auditives. L’effet
larsen ne se ressent plus vraiment sur les intra-auriculaires S série. Ce qui était
avant un souci de premier ordre sur les aides auditives n’est plus qu’une gêne
secondaire ponctuelle.
Malgré ses qualités, l’anti-larsen PFE ne permet pas de corriger toutes les
contraintes d’un intra-auriculaire. En effet, l’effet d’occlusion est présent encore sur
presque tous les patients et l’esthétique qui est le premier critère de choix des intra-
auriculaires n’est pas encore au point. Les patients souhaiteraient une meilleure
aération du conduit et des appareils encore plus petits. Les intra-auriculaires S série
restent encore des intra-auriculaires. Le PFE a résolu certains problèmes mais la
révolution du type d’appareil intra-auriculaire n’est pas encore là.
Dans les années à venir, les progrès des fabricants seront nombreux. Un intra-
auriculaire standard (sans empreinte) complètement aéré est déjà disponible sur le
marché. Les avancées vont aller très vite et on peut déjà imaginer que l’intra-
auriculaire de demain reprendra des parts de marché et reviendra dans les aides
auditives majeures.
Le maître de mémoire : Vu et PERMIS D’IMPRIMER
Thierry Chanteur LYON, le 8 octobre 2010
Le Directeur délégué à l’Enseignement
Gérald KALFOUN 44
VI. Bibliographie
1. ALPHONSO H, JOSON L, ASANO F, SUZUKI Y, SONE T. Adaptative feedback cancellation with frequency compression for hearing aids. Journal of Acoustical Society of America, 1993, vol. 94, P. 3248-3254.
2. BANERJEE Shilpi, RECKER Karrie, PAUMEN Allison. A tale of two feedback cancellers. The Hearing Review, 2006, vol. 13, n°7, P. 40-44
3. CHANAY Jean-Philippe. L’effet Larsen : causes et traitements.45p. Mémoire de diplôme d’état d’audioprothèse. Lyon : Université Claude Bernard Lyon 1,2004.
4. GONSARD Lisa. Analyse du marché de l’audioprothèse en France de 95 à 2005 : quelles solutions pour dynamiser le marché. 50p. Mémoire de diplôme d’état d’audioprothèse. Lyon : Université Claude Bernard Lyon 1, 2006.
5. HELLGREN J, LUNNER T, ARLINGER S. System identification of feedback in hearing aids. Journal of Acoustical Society of America, 1999, vol.105, P.3481-3496.
6. MERKS Ivo, BANERJEE Shilpi, TRINE Tim. Assessing the Effectiveness of Feedback Cancellers in Hearing Aids. The Hearing Review, 2006, vol.13, n°4, P.53-57.
7. PHONAK. Technologie LarsenBloc, le nouvel anti-larsen de référence. Rapport technique, 2009.
8. RICKETTS TA, HORNSBY BWY, JOHNSON EE. The effect of Digital Cancellation Feedback Reduction Systems on Amplified Sound Quality. Journal of American Academy of Audiology, 2007, vol.18, P. 404-416.
9. ROSS Mark. Acoustical Feedback Control. Hearing Loss, 1997.
10. SNITEM (Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales). Statistiques de ventes Audiologie France et DOM-TOM (Années 2004 et 2009).
11. STARKEY. La S Série avec la Drive Architecture. Rapport technique, 2009.
45
12. WESTERLUND N, DAHL M, GRBIC N. Detection and attenuation of feedback induced howling in hearing aids using subband zero-crossing measures. Blekinge Institute of Technology, School of Engineering, Department of Signal Processing, 2005, P. 751-754.
13. WIKIPEDIA. Corrélation (statistiques) [en ligne]. [S.I.] wikipédia, 2001. Disponible sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A9lation_%28statistiques%29 consulté le 29/03/2010
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VII. ANNEXES
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ANNEXE 1 Marseille, le 18 Novembre 2009
Madame, Monsieur,
Je suis actuellement en dernière année d’école d’audioprothèse de Lyon et dans le cadre de ma formation, je prépare mon mémoire de fin d’étude avec l’aide de mon maitre de stage Mr Thierry Chanteur. Mon sujet de mémoire porte sur le dernier système anti‐larsen des appareils auditifs S séries de Starkey.
Vous avez fait l’acquisition ou vous êtes actuellement en essai de ces appareils.
Je voudrais solliciter votre participation à mon mémoire.
Pour cela, je souhaiterais que vous remplissiez le questionnaire suivant avec la plus grande attention. Les résultats du questionnaire sont très importants pour mon travail.
Je vous prierai de bien vouloir me les renvoyer avant le lundi 7 décembre pour que je puisse analyser vos réponses. Pour ce fait, je joins à cette lettre une enveloppe timbrée, déjà adressée.
Je vous remercie d’avance pour l’attention que vous allez porter au questionnaire, et vous suis reconnaissante de l’aide apportée à mon mémoire.
Je vous adresse, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.
Mlle GEVAUDAN Marine
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ANNEXE 2
Questionnaire d’étude du système anti‐larsen « Purewave Feedback Eliminator » de Starkey
Dans le cadre du mémoire de 3ème année d’audioprothèse de Mlle GEVAUDAN Marine.
Définition de l’effet Larsen : L’effet Larsen est un phénomène physique de rétroaction acoustique présent dans toutes les aides auditives. La présence relativement proche de l’écouteur et des micros de vos appareils peut provoquer lors de certaines situations sonores un sifflement aigu, c’est l’effet Larsen.
Partie 1 : Le LARSEN avec les intra‐auriculaires S séries.
1‐ Avez‐vous déjà ressenti un effet Larsen (sifflement strident de l’appareil) ? □ oui □non
2‐ Si oui, dans quelles situations ?
‐A la mise en place de l’appareil : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Au téléphone : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Avec un chapeau, un vêtement : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Avec la main près de l’oreille : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Dans un environnement bruyant : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Lors d’une accolade avec quelqu’un : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Autres situations :
3‐L’effet Larsen est‐il, pour vous, un moyen rassurant du bon fonctionnement de l’appareil ?
□oui □non
4‐Avez‐vous la sensation d’avoir l’oreille bouchée avec les intra‐auriculaires S série ?
□oui, vraiment □oui, plutôt □non, pas vraiment □non, pas du tout
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5‐ Pour quelles raisons avez‐vous choisi un intra‐auriculaire ?
‐pour l’esthétique, la discrétion : □oui, en premier □ oui, dans un second plan □non, pas très important □non, pas du tout
‐pour la manipulation : □oui, en premier □oui, dans un second plan □non, pas très important □non, pas du tout
‐pour le confort : □oui, en premier □oui, dans un second plan □non, pas très important □non, pas du tout
‐pour la qualité du son : □oui, en premier □oui, dans un second plan □non, pas très important □non, pas du tout
‐autres raisons :
Partie 2 : Comparaison avec les anciens appareils : Savia 111 dSZ de Phonak
6‐ Trouvez‐vous qu’il y a moins d’effet Larsen avec les nouveaux (S séries) qu’avec les anciens appareils (Savia 111 dSZ) ?
□oui, vraiment □oui, plutôt □non, pas vraiment □non, pas du tout
7‐ Avec les anciens appareils, dans quelles situations aviez‐vous ressenti un Larsen ?
‐Au téléphone : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Avec un chapeau, un vêtement : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Avec la main près de l’oreille : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Dans un environnement bruyant : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Lors d’une accolade avec quelqu’un : □très souvent □souvent □de temps en temps □jamais
‐Autres situations :
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8‐Etes‐vous plus confortable avec les anciens appareils ou avec les nouveaux ?
‐Au niveau correction auditive (gain suffisant, confort d’écoute) :
□ vraiment avec les anciens □plutôt les anciens
□ plutôt les nouveaux □ vraiment avec les nouveaux
‐Au niveau confort général (port de l’appareil) :
□ □vraiment avec les anciens □ plutôt les anciens
□plutôt les nouveaux □ vraiment avec les nouveaux
QUESTION OUVERTE :
9‐Quels progrès les intra‐auriculaires S séries auraient‐ils encore à faire ?
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