TRAVAIL DE BACHELOR
QUELLE EST L’EFFICACITÉ DE L’ÉVALUATION CLINIQUE INFIRMIÈRE, DANS LA
DÉTECTION DES SIGNES ET SYMPTÔMES D’UN ÉTAT DE STRESS POST-
TRAUMATIQUE, CHEZ LES PATIENTS AYANT SURVÉCU À UN ARRÊT CARDIO-
RESPIRATOIRE, DANS LES TROIS MOIS QUI SUIVENT ?
Par Sandrine Dollinger, Diana Ramos Pensado et Anaïs Rochet
Sous la direction de Madame Guye Anne-Lise
Haute Ecole Arc Santé Neuchâtel
Remis le 5 juillet 2019
i
Table des matières
Lexique .............................................................................................. v
Résumé ............................................................................................ vii
Remerciements ................................................................................ xi
Chapitre 1 : Introduction ................................................................... 1
Chapitre 2 : Problématique ............................................................... 5
2.1. Question de départ ......................................................................... 6
2.2. Pertinence pour les soins infirmiers et la discipline infirmière ............. 9
2.2.1. Concepts du métaparadigme infirmier ........................................ 9
2.2.2. Savoirs infirmiers .................................................................... 14
2.3. Revue exploratoire de la littérature (scopingreview) ........................ 19
2.4. Préciser et répertorier les concepts pertinents ................................. 22
2.5. Perspectives et propositions pour la pratique .................................. 23
Chapitre 3 : Concepts et champ disciplinaire infirmier ................... 25
3.1 Définir les concepts retenus ........................................................... 26
3.1.1 Trouble de stress post-traumatique ........................................... 26
3.1.2 Qualité de vie : quality of life .................................................... 29
3.1.3 Évaluation clinique infirmière ciblée ........................................... 32
3.2 Cadre théorique aidant pour éclairer le sujet et/ou y répondre .......... 35
3.2.1 Le modèle de l’adaptation de Callista Roy .................................. 35
ii
Chapitre 4 : Méthode ....................................................................... 41
4.1 Question « PICOT » ........................................................................ 42
4.2 Conduite de la recherche ............................................................... 43
4.3 Sélection des articles ..................................................................... 44
4.4 Analyse des articles ....................................................................... 45
Chapitre 5 : Synthèse des résultats/discussion .............................. 47
5.1 Synthèse des résultats des articles .................................................. 48
5.1.1 Articles traitants des conséquences et des effets psychologiques de
l’ACR ............................................................................................... 48
5.1.2 Articles traitant des facteurs favorisants la survenue d’un ESPT ... 51
5.1.3 Articles traitant des outils de mesure et de prévention de l’ESPT . 55
5.1.4 Articles traitant du rétablissement de l’ESPT .............................. 56
5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT ............ 60
5.2.1 Conséquences et effets psychologiques de l’ACR ........................ 60
5.2.2 Facteurs favorisants l’apparition d’un ESPT ................................ 61
5.2.3 Moyens d’évaluation de l’ESPT .................................................. 63
5.2.4 Conséquences de l’ESPT sur le rétablissement ........................... 66
5.3 Discussion ..................................................................................... 67
5.4 Perspectives/propositions pour la pratique ....................................... 68
Chapitre 6 : Conclusion .................................................................... 71
6.1 Apports du travail .......................................................................... 72
6.1.1 Éléments facilitants .................................................................. 73
iii
6.1.2 Éléments contraignants ............................................................ 74
6.2 Limites .......................................................................................... 74
6.3 Perspectives pour la recherche ....................................................... 76
Chapitre 7 : Références ................................................................... 79
Chapitre 8 : Annexes ....................................................................... 85
Annexe 1 : Mots-clés ........................................................................... 86
Annexe 2 : Articles sélectionnés ........................................................... 87
Annexe 3 : Grilles adaptée du Fortins (2010) ......................................... 90
v
Lexique
ACR : arrêt cardio-respiratoire
ESPT : état de stress post-traumatique
IM : infarctus du myocarde
OFS : Office Fédéral de la Statistique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PTSD : post-traumatic stress disorder
SCA : syndrome coronarien aigu
TSA : trouble de stress aigu
TSPT : trouble de stress post-traumatique
vii
Résumé
Problématique :
La thématique abordée au début du travail était ; “Quelles sont les
interventions infirmières appropriées pour des patients ayant subi un arrêt
cardio-respiratoire vécu comme une situation traumatique ?”. Une première
revue exploratoire nous a permis de constater que l’arrêt cardio-respiratoire
touche en Suisse, près de 8000 personnes par année, soit presque un individu
par heure (Fondation Suisse de Cardiologie). Cela justifie la préoccupation
majeure de santé à laquelle les infirmières sont confrontées au quotidien. Bien
que les interventions de réanimation soient largement répandues, la prise en
charge émotionnelle liée au traumatisme reste encore peu exploitée dans la
littérature. Nous avons donc souhaité diriger nos recherches vers la détection
du trouble de stress post-traumatique dans le but de prévenir son apparition.
Concepts abordés :
La thématique de cette revue de littérature a permis de faire émerger
différents concepts afin de les définir dans un but de compréhension et
d’approfondissement. Les concepts retenus, c’est-à-dire “le trouble de stress
post-traumatique”, “la qualité de vie” et “l’évaluation clinique infirmière”, ont
par la suite été mis en lien avec les savoirs et les paradigmes du
métaparadigme infirmier dans le but de les intégrer dans la discipline
infirmière. La théorie de soins de Callista Roy est présentée et utilisée en y
viii
intégrant notre thématique afin d’appuyer la pertinence et les éléments
éclairés par celle-ci.
Méthode :
Une revue exploratoire de littérature a été réalisée dans le but de répondre
à la question de recherche suivante : « Quelle est l’efficacité de l’évaluation
clinique infirmière dans la détection des signes et symptômes d’un stress post-
traumatique chez les patients ayants survécu à un arrêt cardio-respiratoire
dans les trois mois qui suivent ? ». Elle a été mise sous forme « PICOT » soit
: Arrêt cardio-respiratoire (P), évaluation clinique (I) trouble de stress post-
traumatique (O) cela a permis d’effectuer des recherches dans les bases de
données scientifiques telle que PubMed, CINAHL, Medline et PsychInfo.
Après la mise en application des critères d’exclusions et la concertation
des auteurs sur la pertinence des articles pour notre problématique, 15 articles
ont été retenus et analysés à l’aide de la Grille de Fortin (Fortin & Gagnon,
2010).
Résultats :
A l’issue de l’analyse des 15 articles, ils ont été classés en catégories afin
de reprendre les points-clés de notre question de recherche et de pouvoir par
la suite y répondre. Une fois les articles comparés, nous avons élaboré un
protocole de prise en charge sous forme de fil rouge en reprenant les outils
mis en avant des études présentées. Nous préconisons donc d’agir rapidement
ix
en s’approchant des victimes d’ACR en utilisant des échelles dans le but de
déceler les premiers symptômes et de compléter les évaluations en fonction
des résultats recueillis. Des techniques d’entretien basées sur le stress ont
également été mises en avant comme efficaces par une des études retenues,
c’est pourquoi, nous recommandons l'utilisation de celles-ci au moyen de
distribution de documents informatifs dans le but de sensibiliser et aider les
patients à gérer ce qu’ils vivent.
Conclusion :
Pour terminer, ce chapitre permet de faire le bilan de notre travail. Cet
écrit nous a apporté de nouvelles connaissances théoriques, au sein du groupe
et personnelles telles que la communication et la collaboration. Tout au long
de ce processus de recherche, nous avons identifié des éléments facilitants et
contraignants que nous mettons en avant. Étant conscientes des lacunes
persistantes de ce travail, nous ressortons les limites et les perspectives de
recherches futures.
Mots-clés :
Evaluation clinique infirmière - Détection des signes et symptômes - État
de stress post-traumatique (ESPT) - Arrêt cardio-respiratoire (ACR)
xi
Remerciements
Notre travail de Bachelor a été réalisé sur une période de deux ans durant
lesquels nous avons été soutenues par plusieurs personnes que nous
souhaitons remercier chaleureusement.
Tout d’abord, un grand merci à notre directrice de travail de Bachelor,
Madame Anne-Lise Guye. Vous avez été disponible pour organiser des
entretiens enrichissants qui nous ont permis de nous remettre en question et
d’orienter notre processus de réflexion sur le bon chemin.
Nous souhaitons d’ores et déjà remercier l’expert qui s’intéressera à notre
travail en y apportant une lecture critique.
Nous tenons également à remercier nos familles et nos proches qui nous
ont apporté leur soutien quotidien tout au long du travail et qui ont fait preuve
de compréhension lors des moments de doutes et de difficultés.
Chacune de nous souhaite remercier les deux autres auteures pour le
travail effectué dans une cohésion remarquable parvenant à surmonter les
difficultés rencontrées tout en renforçant nos liens d’amitié.
Finalement, nous souhaitons vous remercier vous chers lecteurs qui portez
aujourd’hui attention à notre travail.
2
Pour conclure notre formation en soins infirmiers à la Haute école Arc,
nous avons effectué un travail de Bachelor à partir d’une thématique attitrée
au courant de la deuxième année de formation.
Notre thématique concerne les interventions infirmières appropriées après
un arrêt cardio-respiratoire vécu comme traumatique. Elle traite d’un problème
de santé peu récurrent, mais qui engendre fréquemment des conséquences
psychologiques ayant une influence directe sur le mode de vie du patient. En
effet, les vécus traumatiques dans le cadre d’un ACR sont peu explorés dans
la littérature, c’est pourquoi nous nous intéressons à cette partie cachée et
encore peu connue de la pratique infirmière.
Notre travail a pour but de comprendre et de mettre en avant une
problématique de soins actuelle sous forme de question de recherche en
essayant d’y apporter des réponses théoriques et des pistes d’application à la
pratique, au travers d’analyses d’articles scientifiques. De plus, ce travail nous
initiera à la recherche et nous permettra par la suite de continuer à l’appliquer
dans notre pratique professionnelle.
Nous allons débuter par l’élaboration de la problématique qui aura pour
objectif de décrire le but et la nature même de notre travail. C’est dans ce
chapitre que nous allons exposer nos motivations à développer cette
thématique et les liens que nous faisons avec les quatre métaparadigmes
infirmiers. Elle servira ainsi de base à notre travail.
3
Le chapitre suivant traitera des concepts en lien avec notre thématique,
que nous détaillerons et expliciterons en nous basant sur des données
scientifiques probantes. Une théorie de soins sera également présentée dans
ce chapitre que nous décrirons et argumenterons en concordance avec notre
thématique.
Ensuite, viendra le chapitre traitant de la méthode, dans lequel nous
exposerons notre démarche de recherche pour la sélection de 15 articles
scientifiques en lien avec notre question PICO(T) préalablement élaborée.
Nous passerons ensuite à la présentation et à l’interprétation des résultats
recueillis, en les mettant directement en lien avec notre question de recherche.
Dans ce chapitre, nous nous permettrons également de parler de quelques
perspectives et propositions pour la pratique infirmière.
Pour finir, nous aborderons une conclusion dans laquelle nous mettrons
en avant les éléments facilitateurs et limitants identifiés au cours de notre
travail de Bachelor.
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2.1. Question de départ
Afin de définir le sujet du travail de Bachelor traité par chacun des groupes,
une liste de propositions de thèmes a été distribuée par la He-Arc Santé à tous
les groupes. Ceux-ci composés de trois étudiants en général, ont dû indiquer
les cinq sujets qui les intéressaient le plus dans un ordre de priorité. Pour
conclure, la répartition finale des thèmes a été effectuée par la déléguée de
classe en essayant de respecter au mieux les préférences de chacun.
Nous étions principalement intéressées par des sujets dans les contextes
aigus, de soins intensifs ou de pédiatrie. Nous avons finalement obtenu le
thème que nous avions classé en priorité et qui est le suivant :
« Quelles sont les interventions infirmières appropriées pour des patients ayant
subi un arrêt cardio-respiratoire vécu comme une situation traumatique ? ».
Cette thématique de travail de Bachelor est importante à nos yeux, car
elle renforce notre souhait très présent, dans le groupe, de travailler dans les
soins aigus. Il s’agit d’un contexte dans lequel, nous y rencontrons
principalement des personnes présentant des troubles appelés « somatiques »,
à tous les âges de la vie et nécessitant des investigations invasives. De plus,
les unités de soins aigus sont les premiers lieux de prise en charge des
personnes ayant subi un arrêt cardio-respiratoire, dans lesquels nous
prodiguons la première partie des soins, afin de limiter l’apparition de
séquelles.
7
L’ACR engendre des conséquences tant bien pour la personne que pour
ses proches et son environnement. C’est donc un point que nous souhaitons
approfondir médian notre travail, grâce à plusieurs recherches ciblées sur le
vécu et les traumatismes que peut engendrer cet événement. Nous nous
sommes également aperçues que dans ce domaine, plusieurs recherches
purement somatiques et cliniques ont pu être entreprises aux dépens des
aspects plus psychologiques entraînés par cet accident.
Malgré nos parcours de formation et nos trajectoires personnelles
différents, nous avons toutes rencontré, à plusieurs reprises, des situations de
personnes souffrant de problèmes cardiovasculaires, qui ont survécu ou
succombé à un arrêt cardio-respiratoire. Il s’agit donc d’un thème très
complexe qui va nous permettre d’élargir nos connaissances. De plus, mis à
part dans le contexte professionnel, les arrêts cardio-respiratoires sont
susceptibles d’être rencontrés également en extra-hospitalier, c’est-à-dire,
dans la vie quotidienne de n’importe quel individu, d’où l’importance accrue de
savoir l’identifier et agir en fonction. En conclusion, nous partageons toutes le
sentiment d’un manque d’informations transmises concernant les séquelles
traumatiques que l’ACR pourrait engendrer.
Il nous semble important de traiter cette thématique, car elle nécessite
une vision holistique de l’être humain et de sa prise en charge, en incluant
l’accompagnement émotionnel et psychique du patient ainsi que celui de ses
proches. Cela apporte donc un champ de vision différent et important de la
8
discipline infirmière en impliquant certaines compétences du rôle infirmier
telles que les habiletés relationnelles, l’éducation thérapeutique, le soutien
moral et la gestion de projets.
Nous avons rapidement entamé des recherches exploratoires à ce sujet,
dans les bases de données scientifiques ainsi qu’à la bibliothèque, ce qui a
permis d’étendre notre vision de la problématique. Nous avons décidé de
mettre en avant la prise en charge post-ACR en s’intéressant principalement à
la prise en charge émotionnelle des patients ayant vécu cet événement ainsi
que des personnes concernées de loin ou de près par cet accident. Nous
accordons une grande importance aux suites de cet événement plutôt qu’à
l’instant « T » regroupant principalement les techniques de réanimation que
nous ne banalisons pas, mais dont nous estimons que les recherches sont déjà
riches.
En nous focalisant plus précisément sur le vécu et la qualité de vie après
l’arrêt cardio-respiratoire, nous estimons nous intéresser à un point de vue
moins recherché et nous placer dans un positionnement purement infirmier
avec pour intérêt l’individu et non la pathologie. En effet, d’après plusieurs
recherches, c’est en agissant directement sur le vécu du patient que nous
pouvons avoir un impact sur sa qualité de vie et ainsi tenter de la maintenir à
un niveau adapté à ses besoins et ses ressources.
Tout ce cheminement, nous a permis d’affiner notre sujet vers une
première question plus construite et précise : « Quelles sont les interventions
9
infirmières appropriées chez les patients ayant subi un arrêt cardio-respiratoire
pour que le vécu traumatique n’évolue pas vers un état de stress post-
traumatique ».
2.2. Pertinence pour les soins infirmiers et la discipline
infirmière
2.2.1. Concepts du métaparadigme infirmier
Afin d’ancrer ce travail dans la discipline infirmière, nous mettons en lien
notre question de départ avec les concepts du métaparadigme infirmier définis
par Fawcett (1984 et 2005).
Pour débuter, il semble pertinent de rappeler la fonction de celui-ci qui,
selon le même auteur, est d’amener une certaine unité à la discipline
infirmière. En ce qui concerne les concepts, ils permettent aux membres de
cette même discipline de communiquer avec les autres.
Le métaparadigme infirmier permet de prendre conscience de ses actes et
les raisons de ceux-ci. De plus, il offre la possibilité à l’infirmière d’avoir une
ressource théorique pour la guider aussi bien dans ses interventions que dans
ses décisions.
Toujours selon Fawcett, le métaparadigme fait référence à la manière dont
les phénomènes qui concernent les soins infirmiers sont structurés et
organisés.
10
Le fait de définir ces concepts permettent de se positionner en tant que
professionnel des soins infirmiers, lors notamment de la collaboration avec
l’ensemble des intervenants dans les situations d’arrêt cardio-respiratoire.
Le métaparadigme infirmier comprend donc quatre concepts, définis selon
Fawcett (1984 et 2005) et détaillés ci-dessous ; l’être humain,
l’environnement, la santé et les soins infirmiers.
L’être humain
Le premier concept selon l’auteure ; « fait référence aux individus, à leur
reconnaissance dans une culture, dans une famille, dans une communauté,
dans un groupe et à leur participation aux soins infirmiers ». Ce concept
considère la personne malade pas comme un simple « patient », mais comme
un sujet qui comprend les familles et les groupes sociaux qui sont venus à
définir la personne en tant que telle. L’individu est unique, réel et ne doit pas
être considéré comme un simple objet de soins.
Notre question de départ est en lien direct avec ce concept, car il décrit
les expériences humaines. De ce fait, lorsqu’une personne subit un arrêt
cardio-respiratoire, l’expérience, le contexte dans lequel cela s’est déroulé, les
circonstances ainsi les caractéristiques de cet événement, resteront gravés
dans l’histoire de vie de l’individu. Sa réhabilitation et le retour à une santé
seront modifiés par cet accident. Sa famille, ses amis voire d’autres personnes
qui ont, d’une façon ou d’une autre également vécu cet événement
11
potentiellement traumatisant à travers leur proche peuvent en ressortir
marqués.
Dans notre travail nous nous intéresserons au vécu de la personne dans
différentes périodes de vie allant de la survenue de l’ACR jusqu’à la
réadaptation et au retour à domicile. Le travail cherchera à comprendre quelles
interventions mises en place par les soins infirmiers, permettent au patient et
à son entourage, de surmonter cet événement afin que ce traumatisme soit
plus supportable.
La santé
Le concept de santé « fait référence aux processus humains de vie et de
mort ». L’arrêt cardio-respiratoire est considéré comme un accident et
engendre dans tous les cas des répercussions sur la santé de l’individu. En
effet, même si la personne survit avec peu de séquelles, elle verra sa santé et
sa qualité de vie modifiées. La prise de médicaments afin de prévenir un nouvel
arrêt, les contrôles médicaux fréquents, la modification de l’hygiène de vie et
d’autres éléments encore, sont tous des aspects qui agissent directement sur
la santé de la personne et sont donc des conséquences de l’arrêt cardio-
respiratoire.
L’Organisation mondiale de la Santé (1946) définit elle la santé comme ;
« un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cela démontre la
12
globalité de la santé et ne la réduit pas uniquement à l’absence de maladie.
Dans la plupart des situations d’arrêt cardio-respiratoire, la santé de la
personne sera modifiée et avec elle sa qualité de vie. Les personnes victimes
d’ACR ont plus ou moins de séquelles psychologiques avec lesquelles elles vont
devoir vivre au quotidien en adaptant leur mode de vie. L’ensemble de ses
modifications peuvent avoir un impact sur la santé psychique de la personne
et sur son entourage.
L’environnement
Ce concept « fait référence aux personnes proches et à l’environnement
physique des êtres humains ainsi que les circonstances dans lesquelles les
soins ont lieu, ce qui peut aller d’une maison privée aux hôpitaux et même à
la communauté dans son ensemble ».
On peut donc facilement mettre en lien notre question de départ avec ce
concept, car lors d’un arrêt cardio-respiratoire, l’environnement dans lequel
l’individu se trouve pourra influencer sa prise en charge et par conséquent la
qualité de survie de celui-ci. Un arrêt cardiaque se déroulant dans un centre
hospitalier équipé d’un personnel préparé à ce genre de situations ou en pleine
rue entouré de passants directement exposés à l’événement inhabituel peut
engendrer des conséquences différentes. En effet, en milieu hospitalier, les
intervenants sont des professionnels préparés et expérimentés alors que pour
13
ce qui en est des passants, qui eux, bénéficient de moins de ressources et ne
sont pas habitués intervenir dans de telles situations.
Il est donc aisé d’imaginer l’impact traumatique que provoque l’arrêt
cardio-respiratoire sur l’environnement qui, comme expliqué précédemment,
comprend les éventuels témoins, les proches de la victime et les intervenants
de la situation. L’environnement professionnel, financier et social du patient
pourrait être modifié en fonction des séquelles potentielles.
Les soins infirmiers
Le concept des soins infirmiers fait lui « référence à la définition des soins
infirmiers, aux mesures prises par les infirmières pour les êtres humains, ou
en relation avec eux ainsi que les buts ou les résultats des actions de soins
infirmiers. Ces actions sont vues comme des processus mutuels entre les
participants aux soins et les infirmières. Ce concept englobe des activités qui
sont souvent désignées comme l’étiquetage, la planification, l’intervention et
l’évaluation ».
C’est principalement le concept le plus en lien avec notre question de
départ, puisqu’ell concerne directement les interventions infirmières à mettre
en place pour assurer un suivi d’un patient ayant subi un arrêt cardio-
respiratoire. Effectivement, en tant qu’infirmières, on vise à identifier les
stratégies et les actions les plus bénéfiques au bon rétablissement du patient.
Le rôle principal et primordial concerne ici, la reconnaissance des signes et
14
symptômes en lien avec un traumatisme psychologique. De plus, l’infirmière
est le soignant le plus présent auprès du patient, ce qui montre l’importance
du lien et du processus dans le dépistage d’un traumatisme tout comme dans
la bonne évolution de celui-ci.
En conclusion, notre thématique s’inscrit dans la discipline infirmière au vu
des liens précédemment établis dans chacun des quatre concepts du
métaparadigme infirmier. Le développement des savoirs infirmiers et leurs
mises en lien avec notre thématique permettront de renforcer leurs
pertinences.
2.2.2. Savoirs infirmiers
Le savoir est défini par le dictionnaire le Petit Robert (Robert et al., 2011)
comme « un ensemble de connaissances plus ou moins systématisées,
acquises par une activité mentale suivie ».
Conformément à la discipline infirmière, Chinn et Krammer (2008)
attestent que « le savoir infirmier est l’expression de la compréhension qui
peut être partagée aux autres et qui reflète ce que les membres d’une
collectivité ́ ont retenu comme standards et comme critères leur étant
propres ».
15
Carper (1978) propose donc quatre modes de savoirs infirmiers : le savoir
empirique, le savoir éthique, le savoir esthétique et le savoir personnel.
Savoir empirique
Carper (1978) définit le savoir empirique comme faisant référence aux
connaissances basées sur des recherches scientifiques ou d’autres
méthodologies et organisées à travers des lois générales et des théories. Son
but est de décrire, prédire et comprendre la préoccupation de la discipline
infirmière. D’après White (1995) le savoir empirique ne se base pas
uniquement sur des théories objectives, mais également sur l’exploration et la
compréhension des phénomènes en lien avec les connaissances scientifiques,
les observations et l’expérience de l’infirmière.
Concernant notre question de départ, le savoir empirique met l’accent sur
les connaissances infirmières telles que les surveillances, la détection, les
facteurs de risque ainsi que les signes précoces de troubles
psychopathologiques. En effet, l’anxiété, la dépression, le stress aiguë et les
troubles du sommeil sont des maux qui pourront être évalués à l’aide de
différentes échelles dans le but de prévenir leur péjoration pouvant mener à
l’apparition d’un trouble de stress post-traumatique. Les connaissances
physiopathologiques sont indispensables à la compréhension des séquelles de
l’arrêt cardio-respiratoire qui peuvent elles, expliquer le développement de
troubles psychologiques.
16
Savoir éthique
Ce savoir prend en compte les connaissances des normes ou cadres
déontologiques et est avant tout, un processus de raisonnement qui permet
de clarifier les valeurs et d’explorer les alternatives possibles dans la prise de
décisions (Chinn & Kramer, 2011). Le savoir éthique exige donc de comprendre
les différentes positions philosophiques de ce qui est juste, bon et souhaitable
pour le patient (Carper, 1978). L’infirmière fait preuve d’un savoir éthique
lorsqu’elle tient compte des valeurs de la personne et de sa famille ainsi que
les valeurs de la société et de la profession infirmière. Lechasseur (2008)
donne le nom de morale et éthique à ce savoir et identifie trois grands
principes : la moralité personnelle qui représente ce qui semble bon et juste
pour autrui, la moralité publique ou sociale qui sont des normes ou des règles
se traduisant dans les Codes de la profession et enfin les normes et les
principes éthiques.
Lors de la prise en charge d’un patient ayant subi un arrêt cardio-
respiratoire, l’infirmière qui fait preuve d’un savoir éthique, doit prendre des
décisions raisonnables et responsables, tout en tenant compte des intérêts et
du bien-être du patient ainsi que de son entourage. Par exemple, lorsque nous
observons des signes d’une péjoration de l’état psychique de l’individu, il est
de notre responsabilité de le prendre en compte et d’en faire part à l’ensemble
de l’équipe soignante afin que ces aspects soient considérés dans la prise en
charge. C’est ainsi que nous ferons valoir notre rôle « d’avocat du patient ». Il
17
est important de respecter les besoins et les demandes du patient et ainsi de
ne pas aller à l’encontre de sa volonté malgré les avantages dont il pourrait
bénéficier. Toujours selon le même exemple, si le patient refuse un entretien
qui lui est proposé dans le but d’investiguer son ressenti il est de notre rôle de
le respecter son choix qui devra être éclairé.
Savoir esthétique
Selon Carper (1978), le savoir esthétique correspond à l’appréciation du
sens d’une situation basée sur l’imprégnation des différentes situations
passées auxquelles l’infirmière a été confrontée. L’infirmière, grâce à la pensée
rationnelle, au jugement clinique et aux habiletés techniques et relationnelles,
tente de capter le sens profond de la situation afin d’adapter sa prise en soins
et de combler les besoins du patient dans son unicité. Lechasseur (2008) décrit
ce savoir comme, une combinaison de savoir, d’expérience, d’intuition et de
compréhension.
Ce savoir reprend plusieurs aspects présents dans les savoirs précédents.
En effet, la compréhension et l’analyse du vécu des patients après un ACR en
se basant sur l’expérience se combinent afin d’atteindre un but holistique en
essayant de capter le sens profond de ce qu’ils vivent. Afin d’illustrer ce savoir,
nous pouvons imaginer la situation suivante ; une infirmière travaillant dans
un service de soins intensifs depuis plusieurs années et ayant été confronté à
plusieurs reprises à des ACR, sera plus à même de détecter les signes
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précurseurs de troubles psychiques et agir en conséquence, en se basant sur
ses précédentes expériences.
Savoir personnel
Il s’agit là (Carper, 1978), d’un des savoirs les plus complexes à maîtriser
et à enseigner. Il correspond à la connaissance et à la perception qu’a
l’infirmière d’elle-même (Pepin et al., 2010). Il permet une ouverture aux
autres et l’émergence d’une interaction qui enrichit l’expérience (Chinn &
Kramer, 2008). Ce savoir permet à l’infirmière de percevoir la situation selon
plusieurs angles et d’en avoir une vision globale et unique en faisant appelle à
ses connaissances, ses valeurs, son expérience et son expertise. Cela facilite
l’ouverture aux autres et la relation soignants-soignés.
Le lien du savoir personnel avec l’arrêt cardio-respiratoire est la
mobilisation d’un savoir dit interpersonnelle, afin que les soins soient centrés
sur la personne et non pas uniquement sur les aspects techniques et
somatiques. Ce savoir sollicite une connaissance de soi en tant que soignant
et de créer par la suite, une relation soignant-soigné optimale se traduisant
par une présence vraie (Pepin & al., 2010) et permettant la mise en place
d’une alliance thérapeutique avec le patient. Celle-ci laissera place à des
échanges riches et authentiques.
19
Pour conclure ce point, nous pouvons donc dire que la mobilisation et la
combinaison de l’ensemble de ces savoirs permettent aux infirmières de
pratiquer leur profession avec l’ensemble des compétences requises.
2.3. Revue exploratoire de la littérature (scopingreview)
L’ensemble des recherches effectuées permettent l’enrichissement des
connaissances professionnelles dans l’optique d’améliorer la prise en soins des
personnes touchées par l’arrêt cardio-respiratoire. Les recherches vont dans
plusieurs axes :
• Les séquelles d’ordre psychologiques font intégralement partie des
conséquences engendrées par l’ACR. L’état de stress post-traumatique
est peu pris en compte par les soignants et n’est que rarement repéré
malgré des signes avant-coureurs sur lesquels il est possible d’intervenir
de manière précoce.
• La promotion et la prévention de la santé post-ACR peuvent favoriser
la santé et le bien-être des individus en sensibilisant le personnel
soignant aux recommandations de détection du trouble de stress post-
traumatique.
• Lors d’ACR, l’organe principalement touché est le cerveau, ce qui
entraîne des séquelles neurologiques influençant la qualité de vie. D’où
20
l’importance de débuter au plus vite un programme de réadaptation
physique et psychologique.
• La mise en place de protocoles d’actions standardisés comme le BLS
(Basic Life Support) enseignés au plus grand nombre de personnes, lors
des cours samaritains pour le permis de conduire par exemple, et le
ALS (Advenced Life Support) pratiqué en milieu hospitalier par les
professionnels de santé dans le but de diminuer les séquelles explicitées
plus haut.
Selon la Fondation Suisse de Cardiologie, l’arrêt cardio-respiratoire est une
urgence vitale caractérisée par l’atteinte simultanée des trois fonctions
indispensables à la vie. L’absence de ventilation, la perte de conscience et
l’absence de pouls carotidien ou fémoral sont les principaux signes qui le
caractérisent. Pour compléter cette brève définition et mieux percevoir son
impact à l’échelle mondiale ainsi qu’en Suisse, nous nous sommes référés à
diverses données statistiques.
En premier lieu selon la Fondation Suisse de cardiologie, l’arrêt cardio-
respiratoire touche chaque année 8’000 personnes en Suisse avec un taux de
mortalité qui s’élève à 95 %.
21
Parmi les victimes, 85 % d’entre elles
(Y. Krokhaleva and M. Vaseghi, 2018)
souffrent au préalable de maladies
cardiovasculaires qui, à elles seules,
représentent la principale cause de
mortalité au monde, comme l’illustre
les diagrammes ci-contre (OFS,
2018).
Les causes d’origine non cardiaques, soit environ 15 % des cas, peuvent
être dues à une embolie pulmonaire, une hémorragie d’origine non
traumatique, des intoxications et à l’asthme. L’incidence de l’arrêt cardio-
respiratoire sur la population diffère selon l’âge. En effet, chez les personnes
de moins de 35 ans, l’incidence est de 1/100’000. Elle augmente
considérablement après cet âge à 1/1000. C’est à 75 ans que le taux le plus
élevé est constaté (Y. Krokhaleva and M. Vaseghi, 2018).
Ces données épidémiologiques démontrent qu’il s’agit bien d’un problème
de santé actuel tant en Suisse qu’au niveau mondial.
Chez les survivants, l’arrêt cardio-respiratoire entraîne dans la majorité des
cas, des conséquences neurologiques comme les fonctions mécaniques,
cognitives, chimiques et physiologiques dont leur gravité va dépendre entre
autres, du temps écoulé avant la prise en charge. L’ACR peut également
entraîner des conséquences psychologiques, qui elles, ne dépendent pas du
22
temps d’action, mais plutôt de l’environnement et des séquelles après
l’accident. Selon le résumé de littérature de D. Naber, et M. Bullinger (2018),
plus de 40 % des survivants d’un arrêt cardio-respiratoire survenu en extra-
hospitalier souffrent d’anxiété, 30 % de dépression et 25 % de troubles de
stress post-traumatique (TSPT). Tout comme les victimes, les témoins et
intervenants présents lors de la réanimation peuvent également développer
des troubles similaires. En effet, il est rapporté par le même article, que 50 %
des donneurs de soins en extra-hospitalier lors d’un ACR présentent des
symptômes liés au trouble de stress post-traumatique.
Selon l’étude sur les états de stress post-traumatique du Dr. Daniel Smaga,
les soignants qui travaillent dans un service d’urgence ou de traumatologie
souffrent de ESPT dans 10 % des cas.
2.4. Préciser et répertorier les concepts pertinents
Suite à ces diverses recherches en lien avec notre question de départ,
plusieurs concepts prédominants ont été retenus afin d’être développés dans
le chapitre suivant.
Le trouble de stress post-traumatique a été retenu comme étant l’élément
le plus pertinent en rapport à l’influence qu’il joue sur la vie des différents
protagonistes post-ACR. C’est-à-dire, tant bien sur le patient que sur les
témoins, leurs proches et les soignants. L’arrêt cardio-respiratoire n’a quant à
lui pas été retenu, car nous le considérons comme un prérequis à la
23
compréhension de notre travail et non comme un point essentiel à développer.
Le deuxième concept retenu est la qualité de vie, car selon les études, elle
représente un critère de qualité d’une bonne réanimation cardio-respiratoire
et influence la santé mentale du survivant. Cela mène au troisième et dernier
concept que l’on souhaite approfondir, qui est, l’évaluation clinique infirmière.
Celle-ci joue un rôle essentiel dans la prise en charge holistique du patient
comprenant entre autres, le dépistage médian la détection des signes avant-
coureurs d’un état de stress suite au traumatisme induit par l’ACR.
En résumé, les trois concepts retenus sont les suivants :
• Le trouble de stress post-traumatique (stress aigu, anxiété, dépression)
• La qualité de vie
• L’évaluation clinique infirmière ciblée
2.5. Perspectives et propositions pour la pratique
La réalisation de la problématique, a permis à l’ensemble du groupe
d’élargir leurs connaissances en ce qui concerne l’ACR et ses conséquences
sur lesquelles notre rôle propre a une influence primordiale. Au vu des données
mondiales rapportées, la famille des maladies cardiovasculaires représente un
enjeu important dans les réflexions et les actions de santé. Ceci marque
l’importance des différents axes de prévention et de sensibilisation auprès de
la société. De plus, suite aux recherches effectuées, il a été constaté qu’il est
24
important d’agir au niveau infirmier sur les conséquences psychologiques, car
elles sont peu considérées par les soignants et ont un impact direct sur la
qualité de vie des patients.
En effet, cette première partie de recherches démontre que l’état de stress
post-traumatique est dans la majorité des cas, un trouble avancé. Il survient
à la suite d’une mauvaise prise en compte des troubles précédents, tels que
l’anxiété, la dépression, le stress aigus etc… Notre sujet touche plusieurs
aspects de la profession et contribue à des conséquences tant financières
qu’organisationnelles qui apporteraient aux soins infirmiers davantage de
valorisation. Agir précocement sur les conséquences psychologiques induites
par l’ACR, aura un impact favorable sur les coûts des soins pour les patients
et pour la société en évitant des potentiels frais de suivi psychologique. Cela
peut donc justifier, l’importance d’accorder plus de temps aux infirmiers pour
les soins relationnels, ce qui représente un problème actuel dans le domaine.
26
3.1 Définir les concepts retenus
3.1.1 Trouble de stress post-traumatique
Selon le DSM V, le trouble de stress post-traumatique est un trouble
mental survenant durant les six premiers mois qui succèdent une situation
traumatique. Cette situation fait référence à la survenue d’un événement
inattendu et inhabituel qui peut engendrer des conséquences psychologiques.
En lien avec notre thématique, l’arrêt cardio-respiratoire est considéré
comme une situation traumatique qui peut affecter les différents acteurs de
l’événement. En effet, la personne qui est victime d’un ACR est directement
confrontée à la mort ou à de graves blessures (physiques, neurologiques,
psychiques, etc.) qui sont des éléments confirmés comme traumatiques.
Lorsqu’une personne est témoin de cet accident, elle est confrontée à des
images violentes inattendues et inhabituelles pouvant à nouveau créer un
traumatisme au même titre que la victime. De plus, l’annonce qu’un proche a
subi un ACR est une source de stress pour les membres de la famille ou les
amis, cela peut de même amener un traumatisme. Pour finir, les personnes
qui interviennent auprès des patients victimes d’un arrêt cardio-respiratoire de
manière répétée ou extrême sont également confrontées à des situations
traumatisantes.
Selon la littérature, plusieurs maux peuvent être engendrés suite à
l’exposition à un fait traumatisant, soit un trouble anxieux, un trouble dépressif
ou un trouble de stress post-traumatique. Bien que chacun de ces troubles
27
nous semblent intéressants et seront défini brièvement, nous souhaitons
porter un intérêt plus conséquent à l’état de stress post-traumatique en
référence à notre thématique.
En ce qui concerne l’anxiété, elle peut être de divers types suite à
l’exposition à un traumatisme. L’anxiété de séparation, qui représente la peur
d’être séparé des figures d’attachements ou le trouble de l’adaptation avec
une anxiété qui se manifestent par la survenue de symptômes émotionnels ou
comportementaux en conséquence à un ou plusieurs facteurs de stress.
La dépression qui représente elle aussi, une conséquence possible au
traumatisme, elle est définie comme la présence d’une humeur triste, vide ou
irritable, accompagnée de modifications somatiques et cognitives perturbant
les capacités fonctionnelles de l’individu. Elle est déterminée chez un individu
comme un découragement, une tristesse, un désespoir, une perte de
motivation ou d’intérêt pour la vie en général.
L’état de stress post-traumatique succède dans la moitié des cas à un état
de stress aigu (TSA), dont les manifestations cliniques sont semblables à celles
de l’ESPT, se distinguant néanmoins par l’intensité et la persistance de ceux-
ci. Le TSA survient dès les trois premiers jours qui suivent l’exposition à un
traumatisme et peut évoluer favorablement après un mois ou persister et
évoluer vers un ESPT.
28
Le trouble de stress post-traumatique présente des signes et symptômes
répertoriés en quatre catégories soit :
1. Symptômes envahissants
2. Symptômes d’évitement
3. Humeur négative
4. Symptômes d’éveil
Parmi les plus caractéristiques, on retrouve notamment ; la reviviscence
répétée de l’événement traumatique, dans des souvenirs, des rêves ou des
cauchemars ainsi que l’émoussement émotionnel, le détachement par rapport
aux autres tout comme l’évitement des activités ou des situations pouvant
réveiller le souvenir du traumatisme. L’ESPT peut également se manifester à
travers de la colère ou de l’agressivité, par des comportements irréfléchis ou
autodestructeurs, soit la consommation d’alcool, l’usage de drogues,
l’automutilation et parfois même des idéations suicidaires.
Les facteurs de risque et les facteurs protecteurs sont divisés en pré, péri
et post-traumatique qui comprennent des facteurs tempéramentaux,
environnementaux, génétiques et physiologiques. Le processus de guérison
peut durer de nombreuses années et entraîner une modification chronique de
la personnalité. Le rétablissement complet est en général estimé à trois mois
chez approximativement la moitié des personnes atteintes d’ESPT, mais celui-
29
ci peut persister pendant plus de douze mois voire pendant plus de cinquante
ans.
Cet aspect relève l’importance de la détection des signes et symptômes
décrits précédemment, dans le but d’agir précocement et ainsi empêcher une
chronicité du trouble qui aura un effet direct et délétère sur la qualité de vie
du patient.
3.1.2 Qualité de vie :
Dans le but d’expliquer ce concept, nous nous sommes inspirées de l’article
de Gunilla Haydon and al. (2016), de la définition donnée par l’OFS ainsi que
l’ouvrage de Monique Formarier (2007).
Le concept de la qualité de vie est en réalité né d’Aristote qui a décrit ; « le
bonheur comme étant une activité de l’âme, congruente avec les mœurs et
aboutissant à une bonne vie ». Dès les années 1940, plusieurs échelles telles
que celle de KATZ en 1943 et celle de KARNOSFKI en 1948 ont permis
d’évaluer la qualité de vie. En 1975, émerge la version moderne de cette
conception avec le développement des maladies chroniques comme les
maladies métaboliques, cardiovasculaires, pulmonaires, mentales, etc…
Depuis, plusieurs auteurs ont concouru à définir la qualité de vie avec des
notions différentes bien que dans l’ensemble, les auteurs se retrouvent sur les
éléments influençant celle-ci soit : l’état de santé et la gravité du handicap, les
30
aspects psychologiques et spirituels, la famille et l’entourage ainsi que le
niveau socioéconomique.
Nous concernant, nous avons choisi celle donnée par l’OMS en 1993, soit
« La qualité ́de vie est définie comme la perception qu’un individu a de sa place
dans la vie, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel
il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses
inquiétudes. C’est un concept très large qui peut être influencé de manière
complexe par la santé physique du sujet, son état psychologique et son niveau
d’indépendance, ses relations sociales et sa relation aux éléments essentiels
de son environnement ».
Ce concept permet la mesure du bien-être de la population dans ses
différentes dimensions. C’est un élément complexe et subjectif qui comprend
des dimensions matérielles et immatérielles comme la santé, qui est l’une des
onze dimensions schématisées ci-dessous.
31
La qualité de vie est difficilement mesurable, en effet, en reprenant les
éléments influençant présentés précédemment, seule une personne peut
évaluer sa propre qualité de vie en raison de ce qui lui importe. De plus,
plusieurs éléments comme l’âge, la santé et la maladie, sont susceptibles
d’évoluer au courant de la vie et ont une influence directe sur celle-ci. Il existe
néanmoins plusieurs échelles qui proposent de l’évaluer comme le MQOL-R
(questionnaire McGill pour la qualité de vie), le WHOQOL (WHO Quality Of Life
assessment) développé par l’OMS, le SF-36 (The Short Form (36) Health
Survey) ou encore le NHP (Nottingham Health Profile). Dans la plupart des
cas, la mesure de la qualité de vie est restreinte aux principaux aspects
concernés, dans notre cas on peut alors parler de « qualité de vie liée à la
santé », qui prend en compte les domaines physiques, psychologiques,
relationnels, symptomatiques, et d’autres aspects plus particuliers tels que la
sexualité et l’image de soi.
Aujourd’hui, les professionnels de la santé portent une grande attention à
cette notion. En effet, la qualité de vie a fait évoluer la conception des soins
actuels vers une orientation davantage centrée sur le mieux-vivre du patient,
compte tenu de son état plutôt que sur le traitement médicamenteux. Pour
Schipper H., « améliorer la qualité ́de vie d’un patient consiste à réduire les
répercussions fonctionnelles négatives (sur l’activité ́ physique, l’état
psychologique, les relations sociales, etc.) de sa maladie et de ses traitements,
tel qu’il les perçoit. » (Arnould & Letzelter, s.d.).
32
En lien avec notre travail, le concept a été retenu, car il est étroitement lié
avec notre thématique. En effet, en se basant sur cette définition, la détection
précoce des symptômes de l’état de stress post-traumatique peut empêcher
l’évolution du trouble et donc maintenir la qualité de vie de la personne, bien
que nous soyons conscientes que la santé n’est pas son unique déterminant.
En conclusion, celle-ci détermine un des buts de notre travail ainsi que les
préoccupations actuelles des soignants.
3.1.3 Évaluation clinique infirmière ciblée
Le dernier concept de notre travail concerne l’évaluation clinique qui
comprend deux notions clés, soit l’examen clinique et le jugement clinique.
Brûler et Cloutier définissent l’évaluation clinique comme : « une observation
minutieuse de la personne et de ses réactions dans son environnement [...] ».
Selon le HUG, l’évaluation clinique infirmière comprend, un recueil de données
du patient, un examen physique et/ou mental suivi d’une analyse réflexive
toute en entretenant une relation thérapeutique avec celui-ci dans le but
d’assurer son bien-être. Cette pratique permet de dépister des anomalies ou
d’éventuelles péjorations et de réagir en fonction. En terme plus professionnel,
cette pratique nommée évaluation clinique, permet d’émettre un jugement
clinique et de mettre en place des interventions adaptées en sollicitant le
personnel adéquat pour pallier aux problématiques du patient, (diététicien,
physiothérapeute, assistante sociale, etc.). Cette pratique favorise la sécurité
33
du patient ainsi que la transmission d’informations dénotant de la pratique
infirmière.
En ce qui concerne l’examen clinique, il existe de nombreuses définitions.
En effet, plusieurs auteurs comme Carolyn Jarvis, Brûler et Cloutier ou encore
Barbara Bates présentent leur propre définition.
Selon Carolyn Jarvis, l’examen clinique sert à l’établissement du profil de
santé de la personne. De même, elle définit l’examen clinique comme étant
l’expertise et le rôle central de l’infirmière en matière de jugement clinique et
de prise de décision pour répondre aux besoins grandissants des patients, tout
en priorisant les interventions qui en découlent. Grâce à l’utilisation de
différentes méthodes d’évaluation de la santé, les infirmières participent
efficacement aux soins permettant d’exercer leur leadership. Le recueil de
données se divise en plusieurs étapes qui se composent, de données
subjectives, permettant de savoir ce que le patient dit à son sujet et de
données objectives, provenant de l’examen physique et paraclinique.
D’autre part, Brûler et Cloutier estiment que : « l’examen clinique est
nécessaire pour évaluer la stabilité ́de l’état clinique de la personne. [...] Il
permet d’identifier tout signe ou symptôme de déséquilibre affectant l’état de
santé ; de relever des observations précises et uniques lorsqu’une situation
clinique évolue subitement ou lorsqu’un tout nouveau signe ou symptôme
inattendu apparait [...] ».
34
Du point de vue de Barbara Bates, l’examen clinique permet d’entrer dans
le domaine de l’évaluation du patient et d’y intégrer les éléments essentiels de
la clinique comme l’écoute empathique, la capacité d’entretien avec les
personnes de tous âges, la technique d’examen des différents appareils et
pour finir le processus de raisonnement clinique. Elle précise que celui-ci,
débute dès la première rencontre avec le patient et que l’expérience de
l’infirmière s’étendra au fur et à mesure du temps.
Le jugement clinique lui « permet de réunir les informations résultant de
l’observation, de les examiner, de les relier entre elles, d’établir des liens avec
ce qui est déjà connu sur le sujet, et de les considérer d’un regard rationnel
et critique [...] » (Cloutier, Delmas & Dall’Avasantucci, 2010, p. 8).
En vue de notre thématique, nous favorisons l’évaluation clinique
infirmière psychique qui se base sur un ensemble de signes et symptômes
évalués grâce à différentes échelles, telles que l’IES-R (Impact of Event Scale
Revised), qui nous permet de mesurer la détresse subjective liée à un
événement spécifique en lien avec les critères présentés par le DSM IV. Si le
score s’élève au-dessus de 22 durant le mois qui suit l’événement, c’est l’indice
d’un stress aigu nécessitant une surveillance, si celui-ci se situe au-delà de 36
plus d’un mois après l’événement, il s’agit d’un indice de stress post-
traumatique. Néanmoins, il est important de tenir compte de l’état clinique du
patient, dans le but d’adapter l’examen clinique aux capacités de celui-ci. Par
exemple, afin d’évaluer le niveau d’anxiété chez une personne aphasique, il
35
sera primordial de tenir compte de tous les aspects non verbaux et des signes
cliniques présents.
3.2 Cadre théorique aidant pour éclairer le sujet
En regard de notre thématique et de notre question de départ, nous avons
choisi la théorie de Callista Roy afin de montrer en quoi celle-ci est aidante
pour éclairer notre sujet. Nous estimons que le modèle d’adaptation de C. Roy
est particulièrement pertinent dans l’approche des troubles psychiques induits
par l’arrêt cardio-respiratoire. En effet, cette théorie met en avant la notion
d’adaptation, qui est un concept essentiel dans la récupération ou le maintien
de la qualité de vie des patients ayant survécu à un ACR. Nous développons
donc ci-dessous, la théorie en question tout en la mettant en lien avec notre
thématique.
3.2.1 Le modèle de l’adaptation de Callista Roy
À travers son modèle d’adaptation, Roy (2009) décrit les personnes en
termes de systèmes adaptatifs holistiques. La personne survivante à un ACR,
doit être considérée comme un tout, en prenant en compte tous les aspects
influencés par cet incident. En effet, comme expliqué précédemment, l’ACR
entraîne une diversité de conséquences qui touchent la somme des parties de
l’individu, soit son physique, son psychique, son environnement et ses
proches. Le but est donc de s’occuper de l’être humain et non d’une seule
36
problématique qui serait ici l’ACR ou l’ESPT car, lorsque l’individu est touché
par cet événement, c’est l’ensemble du système qui se voit perturbé.
Les concepts
Roy définit l’environnement, comme un système humain qui interagit avec
un environnement changeant et qui réalise des réponses adaptatives.
L’environnement est toujours changeant et présente de nouveaux défis au
système humain. Puisque l’environnement change, les personnes ont la
possibilité de se développer, de croître et de transformer le sens donné à leur
vie.
Les stimuli
Selon Callista Roy, l’être humain est soumis à des stimuli. Ils peuvent être
focaux (internes ou externes), qui confrontent le plus rapidement et de la
façon la plus marquée le système humain, contextuels qui sont présents dans
la situation et qui contribuent à l’effet du stimulus focal, mais sans être le
centre de l’attention ou de l’énergie et résiduels qui ont un effet peu clair sur
la situation. Ces trois types de stimuli agissent ensemble et influencent le
niveau d’adaptation.
En lien avec notre thématique, lorsqu’une personne est victime d’un ACR,
pouvant être identifié selon Roy, comme un stimulus focal, car celui-ci viendra
confronter de façon marquée le système de l’individu, de potentielles
37
conséquences neurologiques et psychiques représentant les stimuli
contextuels peuvent surgir. Pour terminer, le stimulus résiduel représente,
dans ce cas, l’ensemble des croyances et des valeurs du patient en lien avec
ses représentations et la signification qu’il met à l’événement.
Les niveaux d’adaptation
Les réponses aux stimuli peuvent être adéquates ou non. Lorsqu’elles sont
adéquates, l’individu se trouve dans un niveau d’adaptation intégré ou
compensatoire, c’est à cet instant-là, qu’il va mettre en place des processus
de coping, développés ci-dessous. Au contraire, lorsque les réponses sont
inadéquates, l’individu se situe dans un niveau compromis, c’est donc à ce
moment-là, que l’intervention infirmière est nécessaire.
Il s’agit ici, de l’un des principaux buts de notre travail qui est de détecter
les niveaux d’adaptation compromis afin d’agir précocement, dans le but
d’éviter l’apparition d’un ESPT.
Processus de coping
Les processus de coping font référence aux manières qu’ont les individus
font face aux stimuli, lorsque leur réponse est adéquate. Ils peuvent être innés
ou acquis, c’est-à-dire présents dans la génétique ou résultant des
apprentissages et de l’expérience. Roy a établi deux sous-systèmes soit, le
sous-système de coping régulateur, qui implique les systèmes nerveux,
38
chimiques, endocriniens et le sous-système relié à la cognition, qui implique la
perception et le traitement de l’information, l’apprentissage, le jugement et les
émotions.
Concernant l’arrêt cardio-respiratoire, chaque personne répond aux stimuli
de celui-ci d’une manière unique et propre en fonction des processus innés
présents dès la naissance et des processus acquis au fil de son développement.
La réponse sera par conséquent imprévisible en fonction de l’individu d’où
l’importance de se montrer particulièrement attentif à celle-ci.
Les modes adaptatifs
En référence à l’attention particulière qui doit être portée aux victimes d’un
ACR, l’infirmière se base sur les quatre modes adaptatifs suivants :
Le mode physiologique, qui concerne les besoins physiologiques de
l’individu soit l’oxygénation, l’élimination, la protection, la nutrition et l’activité-
repos ainsi que les quatre processus complexes, regroupant l’équilibre
hydrique, électrolytique, acide-base, la fonction neurologique, la fonction
endocrine et les sens. Les besoins cités ci-dessus, ont un rôle important dans
les moments qui succèdent l’arrêt cardio-respiratoire : les cellules en manque
d’oxygène sont lésées ce qui engendre des troubles pouvant affecter la
nutrition, l’activité et l’élimination qui sont difficile à accepter. De même, les
processus complexes peuvent être associés : l’excès de stress dû à une
régulation hormonal inefficace est un risque mais également un élément
39
traumatisant. Les cellules neurologiques hypoxiques lors d’un ACR impactent
également les fonctions neurologiques en provoquant des séquelles.
Le deuxième mode est le concept de soi, séparé en deux champs : le soi
physique avec l’image de soi et les sensations corporelles ainsi que le soi
personnel concernant le soi éthique-moral-spirituel, l’idéal de soi, la cohérence,
la consistance de soi et l’estime de soi. De plus, il est régi par trois processus :
le développement de soi, la perception de soi et le centrage de soi. Les
conséquences de l’ACR peuvent induire une modification de l’estime de soi, de
l’image de soi et de l’idéal de soi.
Le troisième mode adaptatif comprend les fonctions et les rôles. Il est
composé de deux processus soit, le développement du rôle qui consiste à
ajouter de nouveaux rôles au fil du développement de la personne et la prise
de rôle, qui a pour but de chercher ou anticiper le comportement d’un individu
en l’observant dans le rôle qui lui est attribué. Roy définit trois types de rôles
soit, primaires (âge, sexe), secondaires (mari, père, profession) ou tertiaires
(société, groupes sociaux, loisirs). La personne qui a survécu à un ACR voit
potentiellement un bouleversement de ses rôles secondaires et tertiaires et
développe un nouveau rôle ; celui de patient.
En ce qui concerne le quatrième mode adaptatif, il s’agit de
l’interdépendance, soit les relations interdépendantes des individus et des
groupes. Il explique l’implication des relations interdépendantes dans la
volonté et la capacité à donner et à accepter tout ce que nous avons à offrir
40
comme l’amour, le respect, les valeurs, les connaissances, les compétences ou
encore le temps. En référence à l’ESPT, l’individu doit accepter ce que l’on peut
lui apporter en tant que soignant telles que nos compétences et nos
connaissances afin de prévenir ou favoriser son rétablissement. De même, il
est contraint d’accepter ce que lui apportent ses proches.
En conclusion, le modèle de l’adaptation de Roy pose un cadre sur les
éléments de surveillance grâce aux modes adaptatifs afin de considérer l’être
humain comme un tout indivisible, unique et en constante interaction avec son
environnement. De plus, cette théorie nous désigne des clés dans la relation
avec la personne dans le but de créer une alliance thérapeutique qui nous
permettra par la suite, de détecter les réponses inadéquates aux stimulus afin
de prévenir et anticiper les signes d’un état de stress post-traumatique.
42
4.1 Question « PICOT »
Nous avons effectué une revue exploratoire de littérature découlant de
notre question de départ : « Quelles sont les interventions infirmières
appropriées chez les patients ayant subi un arrêt cardio-respiratoire pour que
le vécu traumatique n’évolue pas vers un état de stress post-traumatique ».
Cela nous a permis de définir les concepts principaux de notre travail et de
procéder maintenant à l’élaboration de notre question de recherche selon la
méthodologie « PICOT » présenté par Melnyk et Fineout-Overholt (2011).
Les différentes connaissances théoriques acquises durant les recherches
scientifiques ont permis d’éclairer notre projet de recherche. L’objectif principal
de ce travail est donc de mettre en avant le rôle infirmier dans la détection
précoce des signes annonciateurs d’un état de stress post-traumatique chez
les survivants d’un arrêt cardio-respiratoire et ainsi empêcher son évolution.
Nous avons élaboré notre question de recherche selon la méthode
« PICOT » afin de pouvoir procéder à une recherche d’articles scientifiques
adaptée. Nous avons décidé de formuler notre question de recherche comme
suit : « Quelle est l’efficacité de l’évaluation clinique infirmière dans la détection
des signes et symptômes d’un stress post-traumatique chez les patients ayant
survécu à un ACR dans les trois mois qui suivent ? ».
Il s’agit d’une question de type intervention, puisqu’elle cherche à identifier
l’efficacité des mesures préventives du trouble de stress post-traumatique
spécifique dans le cadre d’un arrêt cardio-respiratoire.
43
Les composantes de la question sont les suivantes :
Population : Patients ayant survécu à un arrêt cardio-respiratoire
Intervention : Évaluation clinique infirmière
Outcome (résultat) : Détecter l’arrivée d’un trouble de stress post-traumatique
Temporalité : Dans les trois premiers mois qui suivent l’ACR
Le déroulement de nos recherches sera détaillé dans le paragraphe qui
suit.
4.2 Conduite de la recherche
Afin de sélectionner des articles pertinents correspondant à notre question
de recherche, nous avons élaboré un tableau dans lequel figurent des mots-
clés qui émanent de la question « PICOT ». Les mots sont les suivants : Arrêt
cardio-respiratoire (P), évaluation clinique (I) et trouble de stress post-
traumatique (O). Ils ont ensuite été traduits en anglais grâce au Grand
dictionnaire terminologique pour donner : Cardiac arrest, clinical assessment
et posttraumatic stress disorder (PTSD).
Suite à cela, il a fallu trouver les descripteurs équivalents de chaque mot-
clé dans les différentes bases de données utilisées soit PubMed, CINAHL,
Medline et PsychInfo.
L’ensemble des mots-clés ont par la suite été inscrits dans les thésaurus
de chaque base de données, nous donnant des descripteurs utilisés pour la
44
recherche d’articles. Lors de cette recherche d’articles, nous avons introduit
trois descripteurs par base de données puis diminué à deux descripteurs face
à la pauvreté des résultats en lien avec la thématique, encore peu exploitée
dans le domaine de la recherche. De ce fait, nous avons dû adapter nos
recherches à des populations plus vastes, touchant les maladies
cardiovasculaires telles que l’infarctus du myocarde ou encore l’arrêt
cardiaque. Il en a été de même pour la recherche d’interventions, car nous
nous sommes aperçues que l’évaluation clinique infirmière, en anglais
« assessment », représentait un descripteur trop vaste et touchait un niveau
trop large d’actions qui ne permettait pas de cibler la notion de temporalité.
Nous avons donc décidé d’adapter ce mot-clé dans une dimension de
prévention secondaire, soit dans le but de dépister des signes avant-coureurs
d’un trouble et tertiaire c’est-à-dire, éviter les complications de ce trouble.
Concernant le dernier mot-clé, soit le ESPT, il s’agit d’un concept régulièrement
étudié dans la littérature scientifique, nous n’avons donc pas eu à l’adapter,
car celui-ci était indispensable à nos recherches. Il nous a permis de cibler la
thématique des articles.
4.3 Sélection des articles
Afin de sélectionner des articles cohérents pour notre travail, nous avons
dans un premier temps, pris connaissance des titres des articles trouvés sur
les différentes bases de données puis dans un second temps, nous avons lu
45
les résumés. Les articles ont été retenus lorsque nous estimions qu’ils étaient
en lien avec notre thématique et qu’ils apporteraient d’éventuelles réponses à
notre question.
Plusieurs critères d’exclusions ont été pris en compte pour juger de la
pertinence scientifique des articles retenus. Tout d’abord, l’année de parution
ne devait pas excéder dix ans afin d’avoir des études récentes. En effet,
l’ensemble de nos articles ont été publiés entre 2010 et 2019, ce qui nous
permet de baser notre travail sur des études actuelles.
Ensuite, l’Impact Factor a permis d’exclure certains articles. Dans l’idéal,
celui-ci doit être supérieur ou égal à 1,5 pour qu’il soit reconnu dans la
discipline. Nos articles présentent des Impacts Factors compris entre 1,80 et
13,12, nous garantissant ainsi un haut niveau de preuve qui nous permettra
d’avancer des résultats probants.
Pour finir, nous avons également pris en compte, la construction de l’article
pour qu’il puisse être analysé selon la Grille de Fortin (Fortin & Gagnon, 2010),
c’est-à-dire, qu’il possède si possible les parties suivantes : introduction,
méthode, résultats et discussion.
4.4 Analyse des articles
Après avoir appliqué l’ensemble des critères explicités plus haut, nous
avons retenu 15 articles que nous avons ensuite analysés à l’aide de la grille
de Fortin (Fortin & Gagnon, 2010). L’ensemble de ces articles ainsi que leurs
46
résultats seront présentés et explicités dans le chapitre suivant. Les grilles
d’analyses seront également jointes en annexe de ce travail.
48
5.1 Synthèse des résultats des articles
Dans cette partie, nous avons fait le choix de catégoriser les différents
articles en fonction de ce qu’ils apportent à notre question dans une suite
logique, en partant de l’ACR pour arriver à l’ESPT et ainsi amener une réponse
à notre question.
5.1.1 Articles traitant des conséquences et des effets psychologiques de
l’ACR
« Anxiety, depression and PTSD following cardiac arrest : A
systématique review of literature »
Cette revue systématique de littérature de K. P. Wilder Schaaf et al. (2013)
a analysé la documentation existante afin d’établir le taux d’occurrence de la
détresse psychologique, d’évaluer les approches méthodologiques de la
recherche sur la détresse psychologique, de proposer des priorités pour la
recherche future et d’aborder les implications pour la pratique clinique.
Suite aux divers critères d’inclusion et d’exclusion, onze articles ont finalement
été sélectionnés. Le taux d’incidence de dépression, d’anxiété et de syndrome
de stress post-traumatique variait passablement selon les études pour les cas
de dépression (de 14 à 45 %) et les cas d’anxiété (13 à 61 %). Néanmoins, la
variation du taux d’incidence de l’ESPT était plus minime, soit de 19 à 27 %
des cas.
49
« The psychological outcomes of anoxic brain injury following
cardiac arrest »
Durant cette recherche, les auteurs comparent les conséquences
psychosociales à la suite d’un arrêt cardiaque chez des patients présentant des
lésions anoxiques et un groupe n’en présentant pas. Le groupe « anoxie » a
signalé significativement plus de symptômes d’anxiété, de dépression, de
symptômes de stress post-traumatique et plus de difficultés de
fonctionnement sociales par rapport au groupe « non-anoxie ». Ces facteurs
ayant une influence sur la qualité de vie, le groupe « anoxie » a signalé une
moins bonne qualité de vie que le groupe « non-anoxie ». Aucune différence
entre les hommes et les femmes n’a été constatée lors de l’analyse des
résultats. Cette étude a donc révélé que les personnes souffrantes d’anoxie à
la suite d’un arrêt cardiaque, rencontrent plus de difficultés psychosociales que
les personnes survivantes sans anoxie. De ce fait, le groupe « anoxie » doit
s’adapter à la vie avec des lésions cérébrales incurables pouvant entraîner une
réduction des activités sociales et une dépendance accrue.
« Neuroimaging and neuropsychological consequences of cardiac
arrest »
Cette revue de littérature recense les études qui mesurent les
conséquences d’un arrêt cardiaque d’après différentes caractéristiques. Les
résultats neurologiques indiquent que les patients ont de meilleures chances
de survie en présence de personnel médical ou d’un spectateur capable de
démarrer la réanimation cardio-pulmonaire en moins de 3 minutes. De plus,
50
un rythme « choquable » (fibrillation ventriculaire ou tachycardie
ventriculaire), le jeune âge de la personne ainsi que l’hypothermie (32 °C à
34 °C), sont des facteurs pour de meilleures chances de survie. Un temps de
coma bref avant l’éveil, diminue les troubles cognitifs chez les survivants.
Néanmoins, ils ont constaté que les troubles cognitifs peuvent se majorer au
cours des 3 à 6 mois qui suivent l’arrêt. Dans la majorité des cas (44 sur 70),
une bonne qualité est relevée alors qu’à l’opposé, 7 participants sur 70 font
part d’une mauvaise qualité de vie après un arrêt cardiaque. L’ensemble des
études montre l’importance des instruments d’évaluation et du dépistage
précoce des troubles psychosociaux et cognitifs suite à un tel événement.
« Determinants of quality of life in survivors of cardiac arrest »
Cet article s’est basé sur 63 participants survivants à un arrêt cardiaque
afin d’étudier les déterminants potentiels influençant la qualité de vie après un
arrêt cardiaque. Pour cela, ils ont utilisé divers outils regroupés sous forme
d’un questionnaire qui mesurait la qualité de vie, l’intégration communautaire,
les activités de bases de la vie quotidienne, les activités instrumentales de la
vie quotidienne, les défaillances cognitives, le niveau d’anxiété et de
dépression ainsi que la gravité de la fatigue. L’ensemble de ces aspects avait
été mis en évidence par de précédentes études lors de la recension des écrits.
Celle-ci nous dit que la qualité de vie mentale serait plus touchée que la qualité
de vie physique suite à un arrêt cardiaque, renforçant ainsi les résultats de
précédentes études. Elle nous dit également, que la qualité de vie serait en
51
corrélation significative avec les activités instrumentales quotidiennes, la
gravité de la fatigue ressentie, le nombre de plaintes cognitives, le niveau du
trouble de l’humeur, soit de l’anxiété, de la dépression et de l’ESPT. Les
troubles de l’humeur comme l’anxiété et la dépression seraient, eux,
directement liés à la qualité de vie spécifiquement mentale après un arrêt
cardiaque et donc à la possibilité de développer un ESPT.
5.1.2 Articles traitant des facteurs favorisants la survenue d’un ESPT
« Health status and psychological distress among in hospital
cardiac arrest survivors in relation to gender »
Il s’agit d’une étude se basant sur un large échantillon (594 patients), qui
traite et analyse par genre les conséquences psychologiques à la suite d’un
arrêt cardiaque en contexte hospitalier. Les résultats montrent un score
CPC*(Cerebral performance Category) moins bon chez les femmes que chez
les hommes. Certaines dimensions comme la douleur et l’inconfort sont
majoritairement rapportées par les participants, alors que les problèmes liés
aux activités habituelles, la mobilité ou les soins personnels, sont signalés par
moins de la moitié des survivants. Bien qu’une minorité des participants soit
touchée par l’anxiété ou la dépression, les personnes concernées par ces
troubles sont le plus souvent les femmes. Les auteurs de la recherche ont
conclu que les femmes sont significativement plus touchées par la détresse
psychologique suite à un arrêt cardiaque. Ils l’expliquent par le fait que
l’espérance de vie plus longue chez les femmes les confronte davantage au
52
veuvage et à la solitude. De plus, les problématiques exposées dans cet article
telles que l’anxiété, la dépression, les troubles de la mobilité et des activités
habituelles, peuvent en partie être expliquées par la solitude.
« The role of perceived threat during emergency department
cardiac evaluation and the age-posttraumatic stress disorder
link »
Cette étude a cherché à identifier les facteurs susceptibles d’identifier les
personnes plus vulnérables au développement d’un syndrome de stress post-
traumatique après un arrêt cardiaque. Pour cela, ils ont évalué à l’aide d’un
questionnaire chez 871 participants, la perception de la menace, les
syndromes de stress post-traumatique et les co-variables médicales en
comparant deux groupes de participants, un avec des sujets plus jeunes et un
autre avec des participants plus âgés. Les résultats indiquent que le jeune âge
est un facteur de risque de vulnérabilité face à l’ESPT après un arrêt cardiaque.
En effet, les sujets jeunes ont une perception plus élevée de la menace, car
ils estiment qu’un événement qui arrive précocement dans la vie est plus
inattendu, à l’inverse des sujets âgés évaluent l’arrivée de ce genre
d’événements comme « à temps » et de manière plus prévisible.
53
« Compound risk : History of traumatic stress predicts
posttraumatic stress disorder symptoms and severity in sudden
cardiac arrest survivors »
L’objectif de cette étude est de décrire la prévalence des symptômes de
l’ESPT associés à un arrêt cardiaque. Pour cela, l’étude s’est basée sur 188
participants survivants à un arrêt cardiaque, qui ont répondu à un
questionnaire en ligne comprenant des aspects mesurant l’ESPT, les
antécédents, les données sociodémographiques, les données en lien avec leur
santé en général et leurs antécédents cardiaques. Suite à cela, l’étude met en
avant que près d’un tiers des participants ont présenté des symptômes de
stress post-traumatique après un arrêt cardiaque, ce qui est plus de quatre
fois plus élevé que dans la population générale. Environ la moitié des
survivants de l’échantillon, ont rapporté des antécédents d’expériences
traumatiques, ainsi les variables démographiques et les variables concernant
les antécédents de santé prédiraient l’ESPT après un arrêt cardiaque. Les
antécédents de réaction au stress à un traumatisme antérieur,
représenteraient le facteur de prédiction le plus puissant.
« Perception of a hectic hospital environnement at admission
relates to acute stress disorder symptoms in myocardial
infarction patients »
L’objectif de l’étude de Rebecca E. Meister (2016) est d’examiner si
l’évaluation subjective de l’encombrement à l’admission à l’hôpital en raison
d’un infarctus du myocarde, est associée à des symptômes de trouble de stress
54
aigu (TSA). L’évaluation a pris en compte la perception de l’environnement
hospitalier à l’admission, les facteurs démographiques et médicaux, ainsi que
les symptômes de stress aigu évalués grâce à l’Acute Stress Disorder Scale.
Les résultats indiquent que les données démographiques et médicales ne sont
pas associées à la perception de l’environnement hospitalier à l’admission.
Cependant, les patients qui ont perçu l’environnement agité à leur arrivée,
présentent des niveaux de symptômes de TSA plus élevés que les patients qui
ont perçu l’environnement calme. En conclusion, l’encombrement et donc
l’environnement agité lors du début de processus de soins d’urgence, affecte
les symptômes de trouble de stress aigu, ce qui pourrait mener à un trouble
de stress post-traumatique subséquent.
« Prevalence and risk factors or post-traumatic stress disorder in
relatives of out-of-hospital cardiac arrest patients »
Cette étude décrit la prévalence et les facteurs de risque de l’ESPT chez
les proches des patients ayant subi un arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital.
Pour cela, 101 parents de patients ont été interrogés par téléphone à l’aide du
questionnaire Impact of Event Scale-Revised (IES-r), pour détecter l’ESPT et
du questionnaire concernant la satisfaction de la famille par rapport aux soins
intensifs (FS-ICU), pour évaluer les facteurs de risques potentiels de l’ESPT.
40 % des proches étaient détectés comme souffrants d’un ESPT d’après l’IES-
R et six facteurs de risque ont été identifiés. Parmi eux, on retrouve le sexe
féminin, un antécédent de dépression, un traitement par hypothermie du
55
patient, un long délai avant que les proches reçoivent des renseignements sur
les pronostics, une insuffisance apparente des mesures thérapeutiques et un
conflit familial avec le personnel. Pour finir, aucun lien n’a été constaté entre
le décès ou les résultats neurologiques du patient et le risque de développer
un ESPT.
5.1.3 Articles traitant des outils de mesure et de prévention de l’ESPT
« The Primary prevention of PTSD : A systematic review »
D’après les recherches actuelles, 84 % de la population sera exposée à un
traumatisme au courant de sa vie. Cette revue de littérature s’est donc
intéressée aux recherches basées sur la prévention primaire avant la survenue
du traumatisme. Les études sont davantage centrées sur une population
rencontrant souvent des situations potentiellement traumatisantes, comme les
personnes exerçant des professions à haut risque, tels que les soldats, les
policiers et les pompiers. Bien que d’importantes limites aient été identifiées
dans les études, on note tout de même qu’une préparation par de la
psychoéducation, du renforcement des capacités face au stress ou de la pré-
simulation à l’événement traumatique, diminue l’anxiété des participants et les
symptômes somatiques du stress, en leur permettant d’effectuer de meilleures
performances professionnelles. Cette revue met en avant des pistes de
recherches et de réflexions pour le futur, mais ne permet pas d’en tirer des
conclusions pour la pratique.
56
« Early psychological counseling for the prevention of
posttraumatic stress induced by acute coronary syndrome : the
MI-SPRINT randomized controlled trial »
Cet essai contrôlé et randomisé a pour but de vérifier l’hypothèse selon
laquelle, une seule séance de conseil axé sur la formation précoce avec un
programme de premiers soins psychologiques, préviendrait l’incidence de
l’ESPT chez les patients en état de stress aigu lors d’un syndrome coronarien
aigu. Pour cela, les auteurs ont divisé 190 participants présentant une détresse
élevée au cours d’un syndrome coronarien aigu en deux groupes. Un groupe
participant à un entretien de conseil se basant sur le traumatisme et l’autre se
basant sur le stress. Le syndrome de stress post-traumatique a par la suite été
évalué par un chercheur et par les participants eux-mêmes trois mois après
les entretiens. Pour finir, l’étude nous montre que d’un point de vue objectif,
il n’y a pas de différence significative entre les deux sortes d’entretiens,
néanmoins, lorsque les sujets autoévaluent leur niveau de stress post-
traumatique, les scores sont relativement plus faibles avec le conseil axé sur
le stress.
5.1.4 Articles traitant du rétablissement de l’ESPT
« The impact of psychological distress on long-term recovery
perceptions in survivors of cardiac arrest »
Cette étude cherche à déterminer l’association entre les symptômes de
dépression et d’état de stress post-traumatique, avec les perceptions de
rétablissement à long terme des survivants d’un arrêt cardiaque. Il a
57
également pris en compte l’état cognitif, le niveau d’autonomie dans les
activités de la vie quotidienne, ainsi que les comorbidités médicales. L’analyse
transversale a révélé que les symptômes dépressifs et non la dépendance
fonctionnelle, les troubles cognitifs ou les comorbidités médicales, sont
associés significativement aux perceptions du rétablissement des survivants.
Les patients qui présentent des symptômes dépressifs plus marqués, sont plus
susceptibles d’avoir une perception négative de rétablissement, six mois après
leur congé de l’hôpital à la suite de leur arrêt cardiaque.
Bien que dans cette étude, 80 % des patients dépistés pour l’état de stress
post-traumatique aient également une perception négative du rétablissement,
les symptômes s’approchent, mais n’atteignent pas, le niveau d’une
association statistique avec un rétablissement perçu. En conclusion, cette
étude appuie que les symptômes psychologiques sont intimement liés au
rétablissement chez les patients atteints de maladies cardiaques et ne peuvent
donc pas être négligés dans l’évaluation et la prise en charge de ces patients.
« Posttraumatic stress and depressive symptoms charaterize
cardiac arrest survivors perceived recovery at hospital
discharge »
Cette étude de A. Presciutti et al. (2018) a pour but de vérifier l’hypothèse
selon laquelle, le stress post-traumatique et les symptômes dépressifs et non
les troubles cognitifs ou fonctionnels, sont associés à des perceptions
négatives des survivants d’un arrêt cardiaque quant à leur rétablissement à la
58
sortie de l’hôpital. De ce fait, il a été démontré que les patients souffrant d’un
stress post-traumatique, et/ou de symptômes dépressifs plus importants,
étaient plus susceptibles d’avoir une perception négative de leur
rétablissement. En effet la totalité des participants qui ont obtenus un score
dépassant le seuil diagnostic de l’échelle PCL-S (ESPT) et 81% des patients
qui ont obtenus un score supérieur au seuil diagnostic de l’échelle CES-D
(dépression) ont une perception négative de leur rétablissement. Ces résultats
suggèrent donc, que les symptômes psychologiques peuvent avoir une plus
grande importance dans le bien-être subjectif des patients que les problèmes
médicaux, les déficiences cognitives ou encore la dépendance fonctionnelle.
Ces résultats doivent être pris en compte, puisqu’il a été démontré que la
perception du rétablissement influençait directement l’engagement du patient
dans sa réadaptation.
« Posttraumatic Growth, Posttraumatic stress symptoms and
mental health amoug coronary heart disease survivors »
Cette étude de Irit Bluvstein et al. (2012) vise à estimer les symptômes de
stress post-traumatique et le développement personnel suite à un événement
traumatique, soit la maladie cardiaque, ainsi que son impact sur la santé
mentale. 71,2 % des participants ont reconnu un changement positif allant de
faible à très important, particulièrement dans les domaines de l’appréciation
de la vie et au niveau spirituel, après un événement traumatique lié à leur
59
maladie. L’hypothèse est qu’un certain degré de stress est une condition
nécessaire pour parvenir à une croissance personnelle.
« Factors predicting quality of life and societal participation after
survival of a cardiac arrest : A prognostic longitudinal cohort
study »
Cette étude de Daan Verbene (2018), vise à identifier les facteurs
pronostiques précoces de la qualité de vie et de la participation sociale, un an
après l’arrêt cardiaque. D’une part, la mesure de la qualité de vie se fait à
l’aide d’un score divisé entre la qualité de vie physique et la qualité de vie
mentale. D’autre part, la participation sociétale a été mesurée grâce au
« Questionnaire sur l’intégration communautaire (QIC) ». De plus, différentes
variables ont également été prises en compte telles que les facteurs
personnels, les caractéristiques de l’arrêt cardiaque, les variables liées à la
fonction cardiaque et les résultats subjectifs, soit l’anxiété, la dépression, les
défaillances cognitives, l’état de stress post-traumatique et la fatigue. Les
résultats démontrent que le fait d’avoir un partenaire est un facteur personnel
prédictif positif sur la qualité de vie, alors que les antécédents neurologiques
ont, eux, un impact négatif sur celle-ci. De plus, il a été prouvé que les troubles
cognitifs subjectifs prédisent la qualité de vie physique alors que les troubles
cognitifs objectifs ne le font pas. La participation sociale n’a pu être prédite
uniquement par le fonctionnement pré morbide, soit un niveau faible d’activité
de la vie quotidienne.
60
Cette étude permet donc de dépister précocement les facteurs prédictifs
d’une mauvaise qualité de vie et donc d’entreprendre des interventions
subséquentes, qui pourraient aider à augmenter la qualité de vie des patients
un an après leur arrêt cardiaque.
5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT
En se basant sur les quinze articles précédemment résumés, nous allons
maintenant tenter de répondre à notre question PICO(T) : « Quelles sont les
interventions infirmières appropriées chez les patients ayant subi un arrêt
cardio-respiratoire pour que le vécu traumatique n’évolue pas vers un état de
stress post-traumatique ».
5.2.1 Conséquences et effets psychologiques de l’ACR
En référence à ce que nous avons mis en avant dans les chapitres
précédents, nous pouvons affirmer que les accidents cardiovasculaires
présentent des conséquences psychologiques telles que l’anxiété, la
dépression et notamment l’EPST. Bien que l’anxiété et la dépression restent
des troubles récurrents, le taux de prévalence est très variable selon les
études. Selon la revue de littérature de K.P. Wilder Schaaf et al. en 2013, après
un arrêt cardiaque, 14 à 45 % des survivants présentent une dépression et 13
à 61 % souffrent d’anxiété. Ces deux troubles psychiques ont une influence
directe sur le fonctionnement social et donc sur la qualité de vie des survivants
61
(M. Wilson et al. en 2014). Cet élément est retrouvé dans l’étude de Véronique
R. M. P. Moulaert et al. (2010), qui appuie cette incidence, en nous disant que
la qualité de vie mentale est en corrélation significative avec ces deux troubles.
Cette même étude, nous confirme que l’ESPT découle des troubles de
l’humeur, dont l’anxiété et la dépression, induisant une péjoration de la qualité
de vie mentale. En effet, l’ESPT est présent dans 19 à 27 % des cas d’arrêt
cardiaque selon la revue de littérature de K.P. Wilder Schaaf et al. (2013).
L’ensemble de ces éléments, nous permettent d’appuyer l’importance
d’apporter un regard attentif aux variations de l’humeur des survivants afin
d’éviter une dégradation de la qualité de vie et ainsi prévenir un éventuel
ESPT. Connaître les facteurs favorisants, développés ci-dessous, sont ainsi
essentiels à sa prévention.
5.2.2 Facteurs favorisants l’apparition d’un ESPT
Nos diverses recherches ont permis de mettre en avant les différents
facteurs favorisant l’apparition d’un état de stress post-traumatique, chez les
survivants d’un arrêt cardiaque ou infarctus du myocarde, ainsi que chez leurs
proches.
Nous avons donc constaté, que certaines données démographiques telles
que le jeune âge et le sexe féminin, favorisent la survenue d’un ESPT. En effet,
selon Johan Israelsson et al. (2017), pour les femmes cela est dû à leur
62
espérance de vie plus longue, au fait qu’elles soient plus souvent confrontées
au veuvage et donc à un sentiment de solitude. Pour les jeunes, Laura Meli et
al. (2018) nous disent que cela s’explique par une perception plus inattendue
de l’événement, contrairement aux sujets plus âgés qui perçoivent cet incident
comme prévisible au vu de leur étape de vie.
Il a également été démontré (L. Rosman et al., 2015) qu’un traumatisme
antérieur est l’un des facteurs de risque le plus marquant au développement
d’un ESPT. La fragilité engendrée par le traumatisme antérieur serait un terrain
propice à la survenue de ce trouble.
L’étude de R. E. Meister et al. (2016), concernant les patients atteints
d’infarctus du myocarde, s’est concentrée sur les conditions
environnementales à l’admission. Un environnement agité lors de l’admission
aux urgences, représente également un facteur favorisant l’apparition d’un
trouble de stress aigu pouvant par la suite, déboucher vers un ESPT.
La vision des proches des victimes d’arrêt cardiaque a également été prise
en compte dans l’étude de M. Zimmerli et al. (2014). En effet, les auteurs ont
déterminé six facteurs de risque au développement d’un état de stress post-
traumatique chez les proches. On retrouve notamment le sexe féminin et les
antécédents psychologiques, déjà exposés par d’autres recherches. Ils
ajoutent néanmoins, que le traitement par hypothermie, le long délai d’attente
avant de recevoir des informations sur le malade, la perception d’un manque
63
de soins ainsi que les conflits avec le personnel soignant, sont favorables à
l’apparition d’un ESPT.
En conclusion, le jeune âge, le sexe féminin ainsi que les antécédents
psychologiques, sont les facteurs les plus représentés à travers les études
analysées.
5.2.3 Moyens d’évaluation de l’ESPT
L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) estime que 84 % de la
population mondiale sera exposée à un traumatisme au cours de sa vie. Cela
appuie l’importance de la mise en place de moyens préventifs à l’exposition
d’événements traumatisants.
En effet, dans la majorité de nos recherches, les auteurs insistent sur la
nécessité de développer des outils de prévention.
La revue de littérature de P. M. Skeffington BA (Hons) MCouns et al.
(2013), s’est intéressée aux études basées sur la prévention primaire, c’est-à-
dire avant la survenue d’un traumatisme. Plusieurs pistes ont été mises en
avant telles que la psychoéducation, le renforcement des capacités face au
stress et la préexposition. Bien que cette étude s’éloigne de la population
concernée dans notre travail, nous estimons que ces éléments restent
pertinents dans la diminution de l’impact du traumatisme sur la population
générale.
64
Une recherche suisse effectuée au sein du service de cardiologie de
l’hôpital de l’Ile à Berne (von Känel et al. 2018), a mis en évidence le bénéfice
de l’application précoce d’une thérapie basée sur le stress afin de diminuer
chez les survivants d’un infarctus du myocarde, la perception de leur détresse
psychologique. Bien que cet outil n’ait pas été objectivé par le biais de données
cliniques, il nous semble davantage important de considérer le ressenti du
patient.
Afin de cibler la prise en charge, il est nécessaire de déterminer le degré
d’atteinte psychologique du patient, grâce à différentes échelles exploitées à
plusieurs reprises dans les articles retenus. La majorité d’entre elles
permettent d’évaluer l’anxiété, la dépression, la qualité de vie ou l’état de
stress post-traumatique.
L’échelle de l’impact de l’événement revisité ou Impact of Event Scale
Revised (IES-R), mesure les réactions psychologiques après l’exposition à un
événement stressant. Elle se compose de 22 items, sous forme d’échelle de
Likert allant de 0 à 4 (0 = pas du tout à 4= extrêmement) et se base sur les
sept jours précédents le questionnaire. L’obtention d’un score au-dessus de 22
moins d’un mois après l’événement, est un indice de stress aigu qui nécessite
une surveillance. Un score au-dessus de 36 plus d’un moins après l’événement,
est un indice pour un état de stress post-traumatique. Le patient devra alors
consulter. Cette échelle nous paraît comme la plus pertinente, puisqu’elle
permet de guider nos interventions en fonction du score obtenu. De plus, c’est
65
un moyen simple et rapide, accessible à tous, nous permettant de faire un état
des lieux de la situation.
L’échelle de l’état de stress post-traumatique, soit Post-traumatic stress
disorder Cheklist Scale en anglais (PCL-S), est basée sur 17 items regroupés
en trois échelles, correspondant aux trois symptômes principaux de l’ESPT
selon le DSM-IV ; l’intrusion, l’évitement et l’hyperstimulation. Un score
supérieur à 30 estime le risque de développer un ESPT à 15 %. Ce risque
augmente à 40 % à partir d’un score à 45.
En comparaison avec l’IES-R, cette échelle est davantage applicable dans
un second temps, une fois que l’événement a été confirmé comme
traumatique. Nous recommandons donc de l’utiliser en fonction du score de
l’IES-R.
Les troubles de l’humeur tels que la dépression et l’anxiété, sont des
facteurs de risque au développement d’un état de stress post-traumatique,
c’est pourquoi, il peut être utile de les mesurer. L’échelle hospitalière de
l’anxiété et la dépression (HADS), permet de le faire grâce à 14 items (7
concernant l’anxiété et 7 concernant la dépression), évalués par l’échelle de
Likert allant de 0 à 3. Un score égal ou supérieur à 11 concernant l’un des
troubles est significatif.
Pour terminer, le questionnaire de santé SF-36, est un sondage abrégé en
36 points qui distingue deux domaines, soit la santé physique et mentale. Il
évalue huit dimensions : le fonctionnement physique, la vitalité, la santé
66
générale, la douleur physique, les limitations du rôle lié à la santé physique, le
fonctionnement ou bien-être social, les limitations du rôle lié à la santé
mentale, la santé mentale, et est utilisé dans certains de nos articles afin de
de quantifier, grâce à un score allant de 0 à 100, la qualité de vie perçue (100
= qualité de vie maximale).
5.2.4 Conséquences de l’ESPT sur le rétablissement
Alex Presciutti et al. (2018), affirment que les symptômes dépressifs et les
symptômes de l’état de stress post-traumatique affectent négativement la
perception du rétablissement. Cela a pour conséquence que les patients se
sentent moins engagés dans leur processus de réadaptation. L’auteur a
appuyé ses constatations grâce à une seconde étude, portant sur la perception
des participants concernant leur processus de guérison 6 mois après.
Malgré les nombreuses conséquences négatives de l’ESPT ressorties au travers
de plusieurs études, une recherche de Irit Bluvstein et al. (2012) décrit qu’un
certain degré de stress est une condition essentielle au développement
personnel.
En conclusion, ces études appuient l’importance de prévenir un état de stress
post-traumatique afin d’agir favorablement sur le rétablissement perçu et ainsi
à l’adhésion au traitement.
67
5.3 Discussion
Dans cette partie nous avons souhaité confronter notre problématique
ainsi que nos concepts aux résultats présentés ci-dessus. Nous avons constaté
que plusieurs éléments présentés en amont du travail ressortent dans les
différentes études scientifiques exploitées.
Nos recherches ont mis en avant, à plusieurs reprises, des outils
d’évaluation faisant référence à deux de nos concepts, soit les critères
diagnostiques de l’ESPT selon le DSM V et les dimensions de la qualité de vie.
Ces outils sont également en lien étroit avec notre troisième concept, puisqu’ils
font partie de l’évaluation clinique infirmière, se composant notamment d’un
examen et d’un jugement, qui permettent d’adapter les interventions à la
situation.
En lien cette fois avec la théorie de l’adaptation de Callista Roy, l’ensemble
des recherches valident le fait de détecter les réponses inadéquates et
d’intervenir en fonction, pour accompagner le patient dans un mécanisme
d’adaptation favorable à son développement personnel.
En conclusion, la globalité des recherches reprend l’ensemble des
paradigmes du métaparadigme infirmier, soit l’être humain, la santé,
l’environnement et les soins infirmiers. Elles coïncident donc avec les éléments
mis en avant dans notre problématique et nos concepts bien que certains
points restent discutables. Effectivement, en se référant à l’étude qui préconise
un environnement calme à l'accueil du patient, celui-ci se confronte
68
malheureusement à une réalité des soins actuelle très fréquentée par la
population, ce qui engendre fatalement une certaine effervescence.
5.4 Perspectives/propositions pour la pratique
En regard de l’ensemble des connaissances acquises grâce à notre travail,
nous pouvons à présent expliciter les perspectives et propositions pour la
pratique infirmière. Sachant que l’état de stress post-traumatique touche près
d’un quart des survivants à un arrêt cardiaque, nous avons envisagé une
conduite à tenir sous forme de protocole visant à prévenir son apparition.
Dans un premier temps, la gestion du surpeuplement hospitalier est un
point d’ancrage favorisant un environnement calme plus propice à l’admission
(R. E. Meister et al., 2016).
Deuxièmement, nous pensons qu’il est essentiel d’être attentif aux
facteurs de risques, tels que le jeune âge, le genre féminin et les antécédents
psychologiques, afin de porter une attention plus particulière auprès de cette
population.
Par la suite, nous recommandons d’intervenir précocement auprès de ces
patients et d’évaluer l’impact de l’événement vécu à l’aide de l’IES-R. En
fonction du score, la prise en charge qui en découlera sera différente :
• Score faible (< 22) : surveillance du comportement de l’individu et
réévaluation
69
• Score élevé (> 22) : évaluation ciblée à l’aide d’autres outils
Si l’événement est évalué comme traumatisant, il faudra investiguer les
troubles potentiellement présents, notamment l’ESPT avec l’échelle PCL-S. Si
celui-ci est avéré, le patient sera alors dirigé vers un thérapeute. Le cas
échéant, nous estimons tout de même important d’exclure, grâce au HADS, la
présence de troubles de l’humeur, tels que l’anxiété et/ou la dépression, qui
sont tous deux des facteurs de risques à l’ESPT.
Pour terminer, et en référence à la thérapie de counselling axée sur le
stress (Von Kaenel et al., 2018), nous préconisons la distribution de documents
informatifs, tels que des brochures, afin de sensibiliser les patients à la gestion
de celui-ci, s’ils venaient à le rencontrer. Cet ordre est pensé dans le but
d’éviter d’influencer le participant durant l’utilisation des échelles.
Bien que ce protocole soit basé sur des recommandations scientifiques, il
ne doit en aucun cas exclure ou remplacer le jugement clinique infirmier.
72
Dans ce dernier chapitre, nous allons mettre en avant les éléments
facilitants et contraignants que nous avons rencontré durant l’élaboration de
notre travail. Les limites ainsi que les perspectives pour les futures recherches
seront également abordées.
6.1 Apports du travail
Ce travail nous a permis, dans un premier temps, d’acquérir de
nombreuses connaissances théoriques concernant la prévalence, les facteurs
de risques, ainsi que les moyens de prévention de la thématique.
En ce qui concerne le travail en trinôme, nous avons notamment
développé la communication, la collaboration ainsi que la négociation. En effet,
il a parfois fallu faire certaines concessions personnelles afin d’assurer la
cohésion du groupe.
Pour terminer, ce travail de Bachelor a été la mise en pratique des
nombreux apports théoriques concernant la recherche, dispensée à la He-Arc
durant les 3 années de formation. Nous avons eu l’occasion d’expérimenter la
réalisation intégrale d’une revue de littérature selon une thématique donnée.
73
6.1.1 Éléments facilitants
L’intérêt pour la thématique, a été la principale motivation à la réalisation
de notre travail. En effet, lors de la répartition des sujets, celui-ci était notre
choix de prédilection. Cela nous a donc permis de nous investir davantage.
La liberté de choix dans la formation des groupes, nous a permis de nous
réunir autour de notre amitié et de notre méthode de travail similaire. Nous
connaissant avant la formation et partageant les mêmes attentes de la
formation, il a été aisé pour nous de collaborer et de travailler en cohésion.
La disponibilité de notre directrice de travail pour des suivis réguliers, nous
a permis de respecter les différentes échéances que nous nous étions fixées.
Nous avons notamment apprécié la liberté d’organisation, qui nous a été
accordée.
La durée sur laquelle ce travail s’est étendu, a permis d’avoir de nombreux
retours sur ce qui avait été effectué afin de nous remettre constamment en
question et avoir une vision méta. De plus, les deux années durant lesquelles
des périodes dédiées à la réalisation du travail, ont été précieuses dans
l’avancée de celui-ci.
Pour conclure, les divers enseignements du module recherche autour de
la trame de cette revue de littérature, ont été essentiels à son élaboration.
Cependant, un cours concernant le chapitre 5 : Synthèse des
résultats/discussion nous aurait été bénéfique.
74
6.1.2 Éléments contraignants
Certains éléments contraignants ont pu être identifiés. Étant trois
personnalités différentes, des idées ont parfois dû être débattues afin d’arriver
à une conclusion cohérente pour le groupe. Un travail plus individuel aurait
offert la possibilité à chacune d’entre nous de s’exprimer pleinement.
Étant donné que la formation varie entre des périodes théoriques et
pratiques, il a été parfois difficile de suivre une fréquence régulière de travail.
De plus, les périodes de révisions et d’examens nous ont obligé à mettre la
recherche de côté durant ce laps de temps. Les diverses demandes dans les
autres modules, ont également diminué le temps disponible.
Notre question PICOT étant trop précise, nous avons rapidement constaté
que les résultats qui en découlaient étaient trop pauvres, ce qui nous a
contraint d’élargir le champ de recherche en modifiant certains critères.
6.2 Limites
Dans ce paragraphe, nous allons exposer les limites identifiées dans notre
travail, ainsi que la manière dont elles pourraient induire des biais dans nos
résultats finaux.
Tout d’abord, sur l’ensemble des articles retenus, la majorité employait
des échantillons réduits, ce qui ne permet pas d’en faire une généralité. Un
75
échantillon plus important pourrait donc appuyer la puissance statistique des
résultats.
Toujours en lien avec cette première limite, la provenance des études
analysées. En effet, mis à part une recherche effectuée en Suisse, la quasi-
totalité des articles relevaient d’études effectuées à l’étranger, bien qu’elles
soient basées dans des pays développés. Cela a pour conséquence, que la
transférabilité des résultats à notre population est remise en question. En effet,
la culture et les habitudes de vie jouent un rôle primordial, puisqu’elles
influencent directement la survenue des certaines pathologies, telles que les
maladies cardiovasculaires ou les troubles mentaux.
La seconde limite identifiée concerne la pauvreté des articles traitant
spécifiquement de l’arrêt cardio-respiratoire en lien avec l’état de stress post-
traumatique. La majorité des auteurs ont privilégié des populations plus
étendues, telles que les patients victimes d’incidents cardiovasculaires en
général. Nous considérons néanmoins, que ce type d’incident peut avoir des
répercussions traumatiques sur les patients, semblables à celles subies lors
d’un ACR.
En ce qui concerne les moyens de prévention de l’ESPT, de nombreuses
recherches ont offert des pistes de prévention au moyen d’échelles ou de
thérapies. Ces pistes ne présentent néanmoins aucune démarche claire à
mettre en place dans ces situations. Beaucoup d’articles préconisent
l’utilisation d’échelles, toutes différentes selon les recherches, ce qui perturbe
76
leur comparaison entre elles. De plus, certains moyens mis en avant
nécessitent des formations spécifiques afin d’être appliqués auprès des
patients à risque de développer un état de stress post-traumatique. Afin de
répondre à notre de recherche, nous avons donc dû assembler de nombreux
éléments afin de les articuler autour de la pratique infirmière.
6.3 Perspectives pour la recherche
Tout au long de notre travail, nous avons constaté que les moyens de
prévention qui découlent des articles restent évasifs et encore peu investigués,
c’est pourquoi, nous encourageons la recherche dans ce sens. Effectivement,
approfondir ces pistes permettrait de mettre en avant des moyens de
prévention probants de l’état de stress post-traumatique et bénéfiques à la
population confrontée à un traumatisme. Pour cela, et conformément à l’un
de nos articles, il serait intéressant de poursuivre les recherches concernant
des moyens de prévention primaire, tels que la psychoéducation, le
renforcement des moyens d’adaptation et la préexposition, à un stade de vie
précoce des individus par exemple, dans les milieux publics comme l’école
obligatoire.
La mise en place de formations destinées aux soignants (infirmières et
ASSC) dans les milieux hospitaliers, pourraient également être envisagées,
dans le but d’avoir un nombre de personnel formé à des techniques d’entretien
77
spécialisé aux traumatismes. Ainsi ils pourront représenter des formes de
références au sein de l’équipe pour la prise en charge des patients à risque.
Pour terminer, et en référence à nos résultats, il serait intéressant de
mettre en place une démarche protocolée comprenant, un accueil
particulièrement calme lors des admissions, une attention particulière portée
sur les facteurs de risques, des échelles scorées, afin de mesurer la présence
de symptômes, des interventions précoces basées sur des entretiens et des
informations liées au stress. Cette méthode pourrait être appliquée au sein
d’un établissement, sur un groupe « test » et comparée au groupe « contrôle »,
ne suivant pas ce protocole dans une autre institution.
80
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86
Annexe 1 : Mots-clés
Population Intervention Outcome
Mots-clés Arrêt cardio-respiratoire
Réanimation cardio-pulmonaire Arrêt cardiaque
Evaluation clinique infirmière
Rétablissement Evaluation Prévention
primaire
Trouble de stress post-traumatique
(TSPT)
Mots-clés en
anglais
Cardiac arrest
Heart arrest Cardiopulmonary
resuscitation (CRP)
Clinical evaluation
Clinical assessment Recovery
Evaluation Primary prevention
Posttraumatic
stress disorder (PTSD)
Descripteurs
PubMed (MeSH)
Heart arrest Recovery Stress disorders, post-traumatic
Descripteurs
PsychInfo
Heart disorders Measurament Evaluation
Posttraumatic stress disorder
Descripteurs
Medline (Ovid)
Heart arrest Assessment Symptoms
Stress disorders, post-traumatic
Descripteurs
Cinahl (Heading)
Heart arrest Clinical assessment tools
Stress disorders, post-traumatic
87
Annexe 2 : Articles sélectionnés
Mots-clés Nombre
d’articles trouvés
Articles retenus Année de publication
Impact Factor
PubMed Heart arrest
AND Stress disorders, Post-
traumatic
30
Prevalence and risk factors for post-traumatic stress disorder in relatives of out-of-hospital cardiac arrest patients
2014 5,86
The psychosocial outcomes of anoxic brain injury following cardiac arrest
2014 5,86
Anxiety, depression, and PTSD following cardiac arrest: a systematic review of the literature.
2013 5,86
Determinants of quality of life in survivors of cardiac arrest
2010 1,8
Cardiac arrest AND
Posttraumatic stress AND
Recovery
5
The impact of psychological distress on long-term recovery perceptions in survivors of cardiac arrest
2019 2,87
Post-traumatic stress disorders
AND Primary prevention
12
The Primary Prevention of PTSD: A Systematic Review
2013 2,61
88
PsychInfo Cardiac arrest
AND Posttraumatic stress
disorder AND
Evaluation
87
The role of perceived threat during emergency department cardiac evaluation and the age-posttraumatic stress disorder 2018 2,8
Cardio-pulmonary resuscitation
AND PTSD
52 Neuroimaging and neuropsychological consequences of cardiac arrest. 2015 1,8
Medline Heart arrest
AND Assessment
AND Stress disorders, post-
traumatic 6
Posttraumatic stress and depressive symptoms characterize cardiac arrest survivors' perceived recovery at hospital discharge
2018 2,98
Compound risk: History of traumatic stress predicts posttraumatic stress disorder symptoms and severity in sudden cardiac arrest survivors
2016 2,65
Myocardial infarction AND
Stress-disorders, post-traumatic
AND Adapation,
psychological
18
Posttraumatic Growth, Posttraumatic Stress Symptoms and Mental Health Among Coronary Heart Disease Survivors
2012 1,89
89
CINAHL Heart arrest
AND Clinical assessment
tools AND
Stress disorders, post-traumatic
4
Factors predicting quality of life and societal participation after survival of a cardiac arrest: A prognostic longitudinal cohort study
2018 5,86
Psychological effects AND
Heart arrest 34
Health status and psychological distress among in-hospital cardiac arrest survivors in relation to gender
2017 5,86
Posttraumatic stress disorder
AND Intervention
AND Myocardial infarction
or heart attack
8
Perception of a hectic hospital environnement at admission relates to acute stress disorder symptoms in myocardial infarction patients
2016 2,68
Posttraumatic stress disorder
AND Prevention
AND Acute coronary
syndrom
2
Early Psychological Counseling for the Prevention of Posttraumatic Stress Induced by Acute Coronary Syndrome : The MI-SPRINT Randomized Controlled Trial 2018 13,12
90
Annexe 3 : Grilles adaptée du Fortins (2010)
Anxiety, depression and PTSD following cardiac arrest : A systématique review of literature
K. P. Wilder Shaaf et al. (2013)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? Anxiété, dépression et SSPT à la suite d'un arrêt cardiaque : Un examen systématique de la documentation. Le titre précise clairement les concepts-clé de l’étude, puisqu’il s’agit de l’anxiété, la dépression et le PTSD. La population est elle aussi mise en avant puisqu’il s’agit des personnes qui ont survécu à un arrêt cardiaque.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé de l’article synthétise clairement les aspects de la recherche. Il détail les quatre points suivants : Objectif de la recherche, méthode, résultats et discussion.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ? Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Compte tenu du nombre accru de survivants, il est nécessaire de mener des recherches approfondies sur les résultats pour caractériser les déficiences et incapacités résiduelles potentielles auxquelles ils font face. Cependant, la grande majorité des recherches sur les résultats dans cette population se sont concentrés sur les résultats médicaux et peu d’attention a été accordée aux conséquences psychologiques de la survie à un arrêt cardiaque.
91
Recension des écrits
Une recension a-t-elle été entreprise ? La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ? La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ? La recension présente t’elle des sources primaires ? La recension des écrits révèle plusieurs lacunes.
- Peu d’études se concentrent principalement sur les
préoccupations psychologiques, la plupart traitent
superficiellement l’état psychologique et se concentrent sur
d’autre résultats (ex : état neurologique, fonctionnement
cognitif, état fonctionnel et la fonction cardiaque).
- Plusieurs études font une distinctions adéquate entre des
concepts comme la qualité de vie et les conditions
psychologiques. Bien qu’elles puissent être corrélés, ce sont
en fait des entités bien distinct.
Etant donné que les troubles de la santé mentale n’ont pas été bien caractérisés dans la documentation, on craint que ces troubles psychologiques n’ont pas fait l’objet d’une évaluation approfondie.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Etant donné que les troubles de la santé mentale n’ont pas été bien caractérisés dans la documentation, on craint que ces troubles psychologiques n’ont pas fait l’objet d’une évaluation approfondie.
L’incidence et l’impact élevés des maladies psychologiques concomitantes chez les patients qui ont subi d’autres événements médicaux qui ont changé leur vie (ex : infarctus du myocarde et AVC) donnent à penser qu’il ne faut pas négliger les études sur la détresse psychologique après un arrêt cardiaque.
92
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ? Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Les objectifs de l’étude sont d’examiner la documentation existante sur les résultats psychologiques après un arrêt cardiaque et de :
- Déterminer le taux d’occurrence de la détresse
psychologique chez les patients victimes d’un arrêt cardiaque
- Evaluer les approches méthodologiques de la recherche sur
la détresse psychologique
- Proposer des priorités pour la recherche future
Aborder les implications pour la pratique clinique.
METHODE
Population et échantillon
La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ? Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? Une revue systématique de la littérature a été effectuée. Toute les étude au cours des 20 dernières années ont été prises en compte. Pour ce faire, les base de données PubMed/MEDLINE et PsychInfo/APA. La recherche comprenait les termes « arrêt cardiaque », « hypothermie thérapeutique », « dépression », « anxiété », « qualité de vie », « trouble de stress post-traumatique », « résultats psychologiques », « anxiété et dépression à l’hôpital (HADS) » et « inventaire dépressionnel Beck (BDI) ». Le processus de sélection a commencé par la révision du titre des articles afin de déterminer la pertinence du contenu par rapport à
93
l’examen en cours. Les critères d’inclusion finaux exigeaient que dans chaque article sélectionné :
- L’échantillon comprenait des patients victimes d’un arrêt
cardiaque
- Une ou plusieurs mesures quantitatives de la détresse
psychologique ont été utilisées
- Le taux d’occurrence de dépression, d’anxiété ou de PTSD
était signalé.
Plus de 2200 articles ont été recensés. 32 articles répondaient aux critères de sélection pour un examen détaillé, dont 11 répondaient aux critères d’inclusion et d’exclusion énoncés (tableau 1).
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Les moyens pour sauvegarder les droits des participants ne sont pas mentionnés puisqu’il s’agit d’un examen systématique de littérature basée sur plusieurs articles. Il faudrait vérifier les considérations éthiques auprès de chaque étude.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Une revue systématique de la littérature a été effectuée. Toute les études au cours des 20 dernières années ont été prises en compte.
Pour ce faire, les base de données PubMed/MEDLINE et PsychInfo/APA. La recherche comprenait les termes « arrêt cardiaque », « hypothermie thérapeutique », « dépression », « anxiété », « qualité de vie », « trouble de stress post-traumatique », « résultats psychologiques », « anxiété et dépression à l’hôpital (HADS) » et « inventaire dépressionnel Beck (BDI) ».
Le processus de sélection a commencé par la révision du titre des articles afin de déterminer la pertinence du contenu par rapport à
94
l’examen en cours. Les critères d’inclusion finaux exigeaient que dans chaque article sélectionné :
- L’échantillon comprenait des patients victimes d’un arrêt
cardiaque
- Une ou plusieurs mesures quantitatives de la détresse
psychologique ont été utilisées
- Le taux d’occurrence de dépression, d’anxiété ou de PTSD
était signalé.
Plus de 2200 articles ont été recensés. 32 articles répondaient aux critères de sélection pour un examen détaillé, dont 11 répondaient aux critères d’inclusion et d’exclusion énoncés (tableau 1).
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ? Une fois l’article sélectionné, les données suivantes ont été extraites de chaque manuscrit ;
- Auteurs
- Date de publication
- Taille de l’échantillon
- Inclusion des patients traités pour hypothermie
- Plan de recherche
- Age des participants
- Temps après l’arrêt
- Mesures psychologiques utilisées
Taux d’occurrence de détresse significative sur le plan clinique.
Conduite de la recherche
Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ? Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
95
Les données ont été extraites par deux examinateurs indépendants. Les résultats ont été examinés simultanément et entrés dans une base de données commune sur les articles.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Seuls les renseignements propres au patients victimes d’un arrêt cardiaque ont été inclus dans le tableau. Par conséquent, des renseignements tels que les groupes témoins de lutte contre la maladie ont peut-être été inclus dans certaines études, mais ils n’ont pas été analysés dans le cadre de la présente étude.
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Les résultats sont illustrés sous forme de tableau et résumé par un texte narratif. Population à l’étude La taille de l’échantillon dans l’ensemble des études variait de 21 à 168 participants avec une médiane de 53 patients. Les participants étaient âgés de 14 à 87 ans, avec un âge moyen de 60ans. L’intervalle de temps entre l’arrêt et la collecte des données a varié entre le séjour à l’hôpital de référence et 72 mois après l’événement cardiaque. Méthodologies d’études Cinq études ont utilisé une méthodologie de collecte de données prospectives et les autres ont utilisé une collecte de données rétrospectives. Sept articles comprenaient des mesures de l’anxiété soit le HADS, Profile of Good States, State-Trait Anxiety Scale, and Symptom Checklist 90.
96
Neuf articles comportaient des mesures de la dépression, soit le BDI, Profile od Modd States, HADS, Self reporter Montgomery et le Astrand Depression Rating Scale. Quatre articles comprenaient des mesures du PTSD, soit l’échelle traumatique de Davidson, l’échelle de l’impact des événements, l’entrevue clinique structurée pour le DSM-IV et l’échelle de diagnostic post-traumatique. Taux d’incidence de la pathologie psychologiques Le taux d’incident de la dépression, l’anxiété et le PTSD variait selon les études.
- Dépression 14-45%
- Anxiété 13-61%
- TSD 19-27%
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Bien que leur nombre soit limité, les études existantes suggèrent qu’environ un tiers des patients sont déprimés pendant leur séjour à l’hôpital. Kamphius a également indiqué que près des deux tiers des patients hospitalisés ont signalé une anxiété cliniquement significative après un arrêt cardiaque.
Dans l’ensemble les patients hospitalisés et les études en consultation externe ayant des mesures concomitantes de la dépression et l’anxiété indiquent que l’anxiété est plus répandue
Limites
Les mesures utilisées pour évaluer l’anxiété, la dépression et le PTSD étaient peu uniformes. Par exemple, quatre études ont examiné le syndrome de stress post-traumatique et chaque étude a utilisé une mesure différente. Le manque d’uniformité dans les mesures de la détresse psychologique peut, en partie, expliquer la variabilité des taux d’occurrence déclarés.
La plupart des mesures de dépistage ne permettent pas d’établir un diagnostic clinique tel que décrit dans le DSM-IV et leur exactitude
97
diagnostique n’a pas été évaluée chez les survivants des arrêts cardiaques en dehors de l’hôpital. La recherche future doit identifier les mesures appropriées pour le dépistage et le diagnostic et établir des données normatives et des valeurs limites pour les patients cardiaques.
La taille limitée de l’échantillon dans un certain nombre d’études a contribué à une préoccupation méthodologique supplémentaire. La moitié des études comprenaient moins de 50 patients et près du tiers des études comptaient moins de 30 patients.
La mesure de la détresse psychologique a été évaluée à des intervalles de temps non uniformes et un suivi à long terme limité.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Cette revue systématique des données existantes suggère qu’en moyenne, un patient sur autre souffrira d’anxiété, de dépression ou de PTSD après un arrêt cardiaque. De toute évidence, il faut des protocoles pour évaluer, surveiller et traiter la détresse psychologique.
Les cliniciens doivent veiller à inclure les membres de la famille lorsqu’ils évaluent la présence d’anxiété, de dépression et de PTSD après un événement cardiaque.
En conclusion, la détresse psychologique est fréquente chez les survivant d’arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital.
98
The psychosocial outcomes of anoxic brain injury following cardiac arrest
M. Wilson et al. (2014)
Eléments
d’évaluations Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population a
l’étude ?
Les conséquences psychosociales d’une lésion cérébrale anoxique à
la suite d’un arrêt cardiaque.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche :
problème, méthode, résultats et discussion ?
Le but de cette étude est d’explorer et examiner les conséquences
de lésions anoxiques à la suite d’un arrêt cardiaque et de déterminer
l’impact psychosocial.
Des mesures d’auto-évaluation ont été utilisées pour comparer la
qualité de vie, le fonctionnement social et les symptômes d’anxiété,
de dépression et de stress post-traumatique chez les personnes avec
ou sans lésion cérébrale anoxique. Des mesures secondaires de la
mémoire subjectives et des difficultés exécutives ont également été
utilisées.
Cinquante-six patients ont participés à cette étude (27 avec anoxie,
29 sans anoxie) sur une période de 6 mois à 4 ans après avoir été
victime d’un arrêt cardiaque.
On constate une différence significative entre les deux groupes, le
groupe avec anoxie signale plus de difficultés dans l’ensemble des
items psychosociales cités précédemment.
INTRODUCTION
Problème de la
recherche · Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et
circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte
des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la
discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils
précisés ?
Le nombre de personne survivant à un arrêt cardiaque est en
augmentation au fil des ans avec l’avancer des interventions
99
médicales. Un manque d’oxygène de quelques minutes suffit pour
causer des lésions cérébrales irréversibles.
En pratique, on utilise l’examen clinique neurologique qui permet
d’identifier les dysfonctions. On évalue le niveau de conscience avec
l’échelle Glasgow, la présence de convulsion, les réflexes du tronc
cérébral et les réflexes vestibulaires.
L’anoxie est susceptible de toucher différentes régions comme le
cortex cérébral, l’hippocampe, le cervelet et les ganglions.
Néanmoins, on insiste de plus en plus sur l’importance d’explorer les
résultats fonctionnel et psychosocial des survivants.
Recension des
écrits · Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par
rapport au problème de recherche ?
· La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide
pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles
sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Des recherches similaires existent mais sont néanmoins limitées ont
suggéré que les individus survivant à un arrêt cardiaque on une
qualité de vie inférieurs à la population en général. Ces mêmes
études indiquent que les survivant souffrant de difficultés
psychologiques comme de l’anxiété, la dépression et de symptôme
de stress post-traumatique.
Aucune autre étude n’a exploré la dimension des difficultés
psychosociales chez les patients soufrant d’anoxie suite à un arrêt
cardiaque.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan
conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de
référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et
théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées
et appropriées à l’étude ?
Cette étude met en évidence les différentes conséquences des
survivants avec lésions anoxiques et ceux qui n’en n’ont pas suite à
un arrêt cardiaque.
Le but de la recherche est de comparer les conséquences
psychosociales des deux groupes de patient décrit précédemment.
100
Buts et question de
recherche · Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables
clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le
contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du
but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances,
des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de
recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la
méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou
théorique ?
Le but de l’étude exploratoire actuelle est d’enquêter sur l’impact
psychosocial qu’à l’arrêt cardiaque sur les survivant en particulier
ceux souffrant d’anoxie cérébral.
METHODE
Population et
échantillon · La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon
est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée
pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée
?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens
d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode
d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des
renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-
elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des
données ?
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle
justifiée sur une base statistique ?
L’étude à inclut les patients qui ont vécu un arrêt cardiaque hors de
l’hôpital dans les 6 mois à 4 ans auparavant. Tous les participants
parlent anglais et avaient plus de 18 ans. L’ensembles des
participants ont été traitées par cardioversion implantable
défibrillateur (ICD).
Les personnes avec un autre diagnostic médical ou des antécédents
pouvant affecter le fonctionnement neuropsychologique, ou des
difficultés psychologiques ont été exclues de cette recherche.
Parmi les participants deux groupes ont été formé (avec anoxie /
sans anoxie) afin de comparer l’impact psychosocial.
101
Les mesures de psychosociales se base sur la qualité de vie, le
fonctionnement social et les symptômes d’anxiété, la dégression et
le SSPT. Des mesures de la mémoire subjective et de l’exécution des
difficultés générales ont également été incluses.
Considérations
éthiques · Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils
adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et
maximiser les bénéfices pour les participants ?
L’étude a obtenu l’approbation éthique du Derbyshire Research
comité d’éthique. Les participants on été identifier à partir de bases
de données de patients. Les participant pouvant être intégrés à
l’étude ont reçu les questionnaires par la poste.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode
de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte
des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de
recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ?
(Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du
problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des
participants ?
La recherche est essentiellement quantitative et compare les
résultats entre deux groupes le premier « anoxie » et le deuxièmes
« non anoxie ».
L’article ne définit pas le temps des acteur de l’étude auprès des
participant car les questionnaires ont été envoyés par voie postale.
Modes de collectes
de données · Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de
mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les
observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été
rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été crées pour les besoins
de l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils
mesurés ?
102
Les auteurs de l’étude ont utilisé différentes échelles pour mesurer
l’ensemble des variables.
La qualité de vie à été mesuré à l’aide de l’échelle de qualité de vie
(QOLS). Questionnaire de 16 questions autogéré par les participant
permettant d’évaluer leur satisfaction lors d’activités quotidiennes,
sociales et relationnelles.
La mesure du fonctionnement social perçu à été mesurer par la SFQ
qui est un questionnaire validé de 8 items. Elle évalue le travaille
dans les domaines suivant : les tâches ménagère, les finances, les
relation professionnelles et les activité sociales.
Les symptômes de dépression et d’anxiété ont été mesurés avec
l’échelle hospitalière d’anxiété et de dépression (HADS).
Les symptômes de stress post-traumatique on été mesurés au
moyen de l’échelle de l’impact de l’événement révisée (IES-R). Ce
questionnaire de 22 questions, il explore également les symptômes
d’hyperactivité de l’éveil, l’évitement et les symptômes d’intrusion.
Les auteurs déclarent une bonne fiabilité et cohérence des ces
questionnaires.
De plus les auteur on voulu mesurer les difficultés de mémoire et
d’exécution. Ils l’ont donc fait au moyen de deux questionnaires
supplémentaires. Pour l’évaluation subjectives des difficultés de
mémoire le EMQ-R à été utilisé qui comprend 13 points. Tandis que
l’évaluation subjective des difficultés d’exécution a nécessité le
questionnaire DEX comprenant 20 items, qui considère les
changements d’émotion ou de personnalité, la motivation, la
cognition et les comportements.
Conduite de la
recherche · Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit
clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais
en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-
ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Sur les 168 potentielle participent, 64 ont répondu au questionnaire
envoyé par la poste (Taux de réponse de 38%). Huit individu ont
été exclus de l’étude pour cause de problème mentale ou diagnostic
neurologique.
Au total, 56 participants ont été retenus par l’étude. Parmi ceux-ci
27 (48%) répondaient aux critères d’anoxie et 29 (52%) de non
anoxie. Les patient ont entre 37 et 84 ans (moyenne = 66,13 ans).
103
Analyse des
données · Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en
considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence
les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des
données ?
Les auteurs ont effectué une comparaison des résultats des deux
groupes en utilisant plusieurs analyses de variance (MANOVA).
RESULTATS
Présentation des
résultats · Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et
de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux
afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des
experts ?
Le groupe « anoxie » à signalé beaucoup plus de symptômes
d’anxiété, symptôme de dépression, de symptôme de stress poste
traumatique et significativement plus de difficulté de fonctionnement
social par rapport au groups « non anoxie »
52% des participant du groupe « anoxie » ont obtenu un score
supérieur à la limite du niveau d’anxiété du HADS et 11% de ce
groupe ont les critères d’une anxiété grave.
Un tiers du groupe « anoxie » présente un niveau de dépression
léger à modérés, contre 7% du groupe « non anoxie »
Concernant l’échelle IES-R, elle indique un taux plus élevé de
symptôme dans le groupe « anoxie ». 22% de ce groupe présentent
au niveau clinique des symptômes de stresse post traumatique
contre 7% du groupe « non anoxie »
Comme la détresse psychologique et le fonctionnement social
médiocre sont associés avec la qualité de vie, on s’attend à ce que
les groups « anoxia signale une qualité de vie beaucoup plus basse.
Pourtant ce n’est pas le cas dans l’étude actuelle, l’échelle QOLS
n’indique pas de différence significative entre les deux groupes.
Toutefois, une qualité de vie plus pauvre est associée à plus
104
d’anxiété, de symptôme de dépression, plus de symptôme stress
post-traumatique et plus de difficultés de fonctionnement social.
Il n’y a pas de différence statistique en les deux groupes concernant
les difficultés subjectives de mémoire ni pour les difficultés
subjectives d’exécution. Néanmoins, on note des corrélations
significatives entre les mesures psychosociales et les scores à la fois
de l’EMQ-R et DEX.
Pour le groupe « anoxie » les difficultés subjectives de mémoire
étaient associées à plus de difficultés du fonctionnement social, une
qualité de vie inférieure, de l’anxiété, de la dépression et la présence
de symptômes de stress post-traumatique.
Pour le groupe « non anoxie », les difficultés subjectives de
mémoire et des fonctions exécutives étaient associées à des
difficultés du fonctionnement social, une qualité de vie inférieure, de
l’anxiété, et la présence de symptômes de stress post-traumatique,
mais pas aux symptômes dépressifs.
Dans le groupe « anoxie », la sous-échelle d’anxiété de la HADS
était associée à l’âge, les plus jeunes participants signalant plus de
difficultés.
Dans le groupe « non-anoxie », l’âge était associé au score du SFQ
et IES-R, de même les plus jeune signalent plus de difficultés.
Aucune différence statistique entre homme et femme n’a été
observée, ni entre la durée depuis la survenue de l’arrêt cardiaque.
Les auteurs présentent également les chiffres des résultats sous
forme de tableaux facilement lisibles.
DISCUSSION
Interprétations des
résultats · Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche
et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur
le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
· L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats
d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Cette étude à révéler que les personnes souffrantes d’anoxie suite à
un arrêt cardiaque rencontre plus de difficultés psychosociales que
105
les personnes survivantes sans anoxie. De ce fait, le groupe
« anoxie » doit s’adapter à la vie avec des lésions cérébrales
incurables pouvant entrainer une réduction des activités sociales et
une dépendance accrue.
Il est connu que chaque zone du cerveau touché par une lésion
engendre des conséquences différentes. Comme par exemple les
lésions de l’hippocampe et du cortex préfrontal sont associées à
l’anxiété, alors que la dépression est associée à des dommages à la
gauche de la région frontales et des ganglions.
Les patients qui perçoivent leur situation comme une perte peut être
plus susceptible à développer une humeur basse.
De même, les personnes ayant vécu leur expérience en soins
intensifs comme traumatisante et désagréable sont plus susceptible
d’éprouver des symptômes de stress post traumatique que les
patients ayant vécu cette expérience comme une intervention
médicale qui leurs à sauvé la vie.
Conséquences et
recommandations · Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la
discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les
conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et
les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les
conclusions ?
Les médecins généralistes sont conscients du risque accru de
trouble psychologique et des difficultés sociales que peuvent
rencontrer cette population. C’est pour cela qu’ils devraient informer
les survivant des symptômes qu’il pourrait rencontrer et les
encourager à en discuter afin de mettre en place précocement un
soutient et des stratégie d’adaptations appropriées.
Les personnes souffrant d’anoxie devraient également recevoir un
soutien pour leurs difficultés cognitives. Cela inclus une évaluation
neuropsychologique afin d’identifier les déficits spécifiques dans le
but de guider les processus de réhabilitation cognitifs.
Les limites de l’étude actuelle sont la conception rétrospective qui
fait appelle au souvenir du participant et une taille d’échantillon
relativement petit. Néanmoins l’étude fournie une base de recherche
pour d’éventuelle étude plus poussé concernant les survivant à un
arrêt cardiaque.
Des études faisant appelle à la neuro-imagerie permettraient
d’associer les mesures subjectives et objectives du fonctionnement
107
Neuroimaging and Neuropsychosocial Consequences of Cardiac Arrest
Laura Bishop et al. (2015)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Neuro-imagerie et conséquences neuropsychologiques d’arrêt cardiaque.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Cette revue de littérature recense les études qui mesurent les conséquences d’un arrêt cardiaque d’après différents points de vus telle que d’après la neuro-imagerie, la physiopathologie, la cognition et les perturbations psychosociales en lien avec la qualité de vie pour finir avec les traitements.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
L’IRM semble prometteur pour différencier les survivants d’un arrêt cardiaque de mauvais pronostic de ceux qui plus de chance de rétablissement. Dans la phase aiguë, deux techniques d’IRM sont utilisées : DWI (séquences d’imagerie pondérées en diffusion) qui permet de visualiser certaines zones de blessure plutôt qu’avec le FLAIR (technique d’insertion et de récupération basée sur le signal provenant du liquide céphalo-rachidien). Par ces moyen il a été décrit que les issu défavorable telle qu’un décès, un état végétatif ou un handicape grave est associée à une zone d’anomalie cérébrale généralisé et grave.
Par la suite, au stade chronique, IRM fournis des informations sur les caractéristiques anatomiques corrélant avec les déficits fonctionnels. Les déficits de motivation et impulsion (apathie) corrèlent avec une atrophie du cortex antérieur et du thalamus. Les déficits de mémoire (amnésie) corrèlent avec une atrophie dans ces mêmes zones. Ces résultats sont en accord avec une étude antérieure qui concluait que les troubles de la mémoire sont associées à une atrophie cérébral globale et diffuse plutôt qu’à une réduction de l’hippocampe.
108
Plusieurs études ont rapporté des corrélations entre les scores plus faibles de la qualité de vie et les dysfonctionnements dans différents domaines, telle que la cognition, la mémoire, la dépression, le stress post-traumatique, la fatigue et les activités de la vie quotidienne. Le domaine physique est positivement lié à une mesure des activités de la vie quotidienne et est négativement liée aux mesures des déficits cognitifs, de la fatigue et aux symptômes de stress post-traumatique. Alors que la qualité de vie mentale est négativement liée aux mesures des déficits cognitifs, à la fatigue et à la détresse psychiatrique. Ces résultats suggèrent qu’identifier les aspects du fonctionnement affectés suite à l’arrêt cardiaque permettrait d’orienter et de personnaliser la réhabilitation de chaque patient.
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
· La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Cette revue de littérature fait référence à de multiples étude plus ou moins récente traitent de l’arrêt cardiaque via différents angles. L’ensemble des articles cité dans la revue permet d’en tirer des conclusions solides.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Selon les estimations, les arrêts cardiaques hors centre hospitalier se produisent chez 320'000 à 334'000 adultes par année aux États-Unis. Les mécanismes physiopathologiques conduisant à des troubles cognitifs, des déficiences et des dysfonctionnements neurologiques restent encore flous à ce jour. Le flux sanguin décroit immédiatement après un arrêt cardiaque, provoquant une ischémie plus ou moins globale. A ce stade de nombreux mécanismes ont été désignés pouvant contribuer aux blessures. Une réanimation cardio-respiratoire réussie permet l’amélioration de la circulation de l’oxygène et de l’énergie disponible. Néanmoins, elle entraine un état inflammatoire avec des réactions en cascades et des blessures secondaires pouvant augmenter le taux de substances nocives pour le cerveau (Ex : cytokines). Hypothermie est utilisé comme une intervention neuroprotectrice pour les patients restant dans le coma après la reprise de la circulation sanguine.
109
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elle le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ?
Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Le but de cette revue de littérature est de mettre en avant les besoins de dépistage et les moyens probant afin d’effectuer ces dépistages dans la perspective d’adapter la réhabilitation au besoins du patient.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Pour chaque étude citée dans la revue de littérature la population y est décrite brièvement sans indiquer l’ensemble des critères d’inclusions et d’exclusions. Globalement les études cible les survivant d’arrêt cardiaque.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Il n’est pas spécifié les moyens éthiques mis en place par chaque équipe afin d’épargner les participants.
110
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
La revue de littérature mets en avant des études quantitatives et qualitatives.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Les études présentées ici, comportent des moyen telle que des questionnaires autogérés envoyé par la poste, des techniques d’imageries et des entretiens avec des patients.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Nous disposons de très peu d’information sur la conduite de chaque étude évoquée dans cette revue de littérature.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
· Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
111
Nous disposons de très peu d’information sur l’analyse des données de chaque étude évoquée dans cette revue de littérature.
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Résultat neurologique après AC
Le résultat de cette étude, indique que les patients ont de meilleurs chances de survie si l’arrêt cardiaque survient en présence de personnelle médicale d’urgence ou d’un spectateur en dehors du contexte hospitalier et que la réanimation cardio-pulmonaire est démarrer en moins de 3 minutes. De même, les rythmes cardiaques pouvant faire l’objet d’un choc (Fibrillation ventriculaire ou Tachycardie ventriculaire) ont de meilleurs chance de survie. L’étude indique également que l’âge de la personne est peu déterminant pour la réhabilitation. Des examens préliminaires de la recherche ont révélés que l’hypothermie (32°C à 34°C) permet une amélioration de la survie à court terme et la récupération neurologique.
Résultats cognitifs après AC
Une revue systématique des études de 1980 à 2006 indique que la survenu de troubles cognitifs diminuait chez les patients qui avait un bref temps de coma avant l’éveille. Par le biais de mini examens mental effectués par téléphone après leur sortie de l’hôpital les auteurs ont remarqué que les troubles cognitifs pouvaient se péjorer au bout de 3 à 6 mois.
Résultats psychosociaux et qualité de vie après AC
Une des deux revues systématiques présenté ici, se concentrait sur l’évaluation de la qualité de vie au moins 6 mois après l’arrêt cardiaque. La majorité des participants indiquaient une bonne qualité de vie (44 sur 70), 17 sur 70 était neutre et quelques participants (7 sur 70) faisaient état de la mauvaise qualité de vie. L’autre revue faisait état des mesures de détresse psychologiques à tout moment après l’AC. Elle analyse plusieurs conditions telles que la dépression, l’anxiété et le trouble de stress post-traumatique. Une étude visant une population ayant nécessitant une hypothermie a signalé des taux plus élevés de dépression, d’anxiété et de stress post-traumatique.
112
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
· L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
L’ensemble de ces études montre le besoin de dépistage psychosocial et cognitif précoces pour la population post arrêt cardiaque. Des instruments d’auto-évaluations informatisés validés sont maintenant disponible et facile à mettre en œuvre pour le dépistage de différents problèmes psychosocial (symptôme psychiatriques, activités de la vie quotidienne, qualité de vie et fatigue, ...). Il est recommandé de passer ses teste à la sortie de l’hôpital et de poursuivre l’évaluation 6 mois et un an après l’arrêt cardiaque. Le dépistage permettra d’identifier les difficultés et de proposer des interventions ciblées dans le processus de réhabilitation qui s’orientera plutôt vers des stratégies compensatoires, l’adaptation aux changements, la modification de l’environnement ou la réhabilitation cognitive.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Les études réalisées à ce jour indiquent clairement que de nombreux survivants souffrent de déficiences cognitives, physique et / ou émotionnelles qui pourrait être amélioré par des intervention appropriées. Les recommandations actuelles mettent en avant l’importance des dépistages de tous les survivants d’arrêt cardiaque.
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Determinants of quality of life in survivors of cardiac arrest
Véronique R. M. P. Moulaer et al. (2010)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? Le titre parle des déterminants de la qualité de vie chez les survivants à un arrêt cardiaque
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé parle de l’objectif, de la conception, de la méthode, des résultats et de la conclusion de l’étude de manière synthétisée
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Les auteurs cherchent à étudier les facteurs qui influent sur la qualité de vie post arrêt cardiaque. Il explique l’utilité de sa cherche en disant que celle-ci permettra d’identifier les cibles potentielles d’un traitement de réadaptation.
Le but de cette étude était donc d’étudier les déterminants potentiels de la qualité de vie après une période hypoxique due à un arrêt cardiaque. Ils ont émis l'hypothèse que la qualité de vie serait affecté par les mêmes facteurs qui influent sur la qualité de vie des autres patients cérébro-lésés, à savoir les troubles cognitifs, les problèmes émotionnels et la fatigue.
Recension des écrits · Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
· La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Des études sur des patients présentant diverses autres causes de lésions cérébrales ont révélé que la réduction de la qualité de vie
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était associée à 3 variables importantes, à savoir les déficiences cognitives, les problèmes émotionnels et la fatigue. Les déficiences cognitives étaient liées à la qualité de vie des patients après un AVC (10). L'importance des problèmes émotionnels a été montrée dans une étude sur des patients présentant une lésion cérébrale traumatique légère, dans laquelle la satisfaction de la vie était liée au stress post-traumatique et à la dépression (11). La fatigue a été associée à la qualité de vie chez les patients ayant subi un AVC (12) et les patients traumatisés au cerveau (13). De même, des analyses de régression multivariées dans une cohorte de survivants d'hémorragie sous-arachnoïdienne ont montré que l'humeur, la fatigue et les troubles cognitifs étaient fortement associés à des scores réduits sur une échelle de la qualité de vie spécifique à l'AVC (14). Peu d'études ont étudié les facteurs cognitifs ou psychosociaux possibles affectant la qualité de vie après un arrêt cardiaque. une étude a montré que les problèmes de mémoire étaient liés à la qol dans une étude sur les survivants d'un arrêt cardiaque hors hôpital (15). Une autre étude a révélé que le stress post-traumatique était courant après un arrêt cardiaque et qu'il était associé négativement à la qol (16). En outre, l'anxiété et la dépression ont également été signalées fréquemment après un arrêt cardiaque et ont affecté l'amélioration de la santé et le fonctionnement social perçus (8).
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Les auteurs cherchent à étudier les facteurs qui influent sur la qualité de vie post arrêt cardiaque en se référant aux études précédemment réalisés.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Il s’agit d’étudier les facteurs liés à la qualité de vie après une période hypoxique due à un arrêt cardiaque.
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L’hypothèse est que la qualité de vie serait affectée par le mêmes facteurs qui influent sur la qualité de vie des autres patients cérébrolésés, à savoir des troubles cognitifs, les problèmes émotionnels et la fatigue.
Elles reflètent le contenu de la recension des écrits en se basant sur les recherches précédentes et elle traite de l’expérience des participants en explorant plusieurs aspects comme leur qualité de vie sous forme d’autoévaluation, de la fatigue ressentie, etc…
· On retrouve l’influence des déterminants potentiels sur la qualité de vie, les corrélations significatives avec la qualité de vie, etc…
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Les participants doivent être des survivants âgés de 18 ans ou plus, encore en vie au moment de l’étude et possédant une connaissance suffisante de la langue néerlandaise, le recrutement s’est fait d’après deux bases de données d’hôpitaux et après par un questionnaire.
Après avoir accéder aux bases de données de hôpitaux, les auteurs ont fait vérifier l’exactitude des diagnostics et la survie après la sortie de l’hôpital. Ensuite les médecins généralistes de tous les participant s potentiels ont été contactés pour confirmer si les sujets étaient encore en vie.
63 participants ayant participé sur 88 sélectionnés.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Tous les participants ont reçu un formulaire de consentement éclairé, l’étude a été approuvée par le comité d’éthique médicale.
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Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Elle s’est fait sous forme de questionnaire donc quantitatif, semble adéquat néanmoins certains aspects passés ont pu modifier la qualité de vie de l’individu sans que ce soit en lien avec la cause somatique. L’étude s’est étendue de janvier 2001 à décembre 2006 donc 5 ans. On pourrait donc dire qu’il s’agit d’un devis quantitatif.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Après avoir récupéré les participants potentiels, les données ont été vérifiées quant à l'exactitude du diagnostic et à la survie jusqu'à la sortie. Ensuite, les médecins généralistes de tous les participants potentiels ont été contactés pour confirmer si les sujets étaient encore en vie. Les personnes supposées être en vie ont reçu par courrier des informations sur l'étude, ainsi que le formulaire de consentement éclairé et l'ensemble des questionnaires. Le protocole d'étude a été approuvé par le comité d'éthique médicale de MuMC +.d'autres résultats concernant les personnes interrogées et leurs aidants concernant leur fonctionnement à long terme ont été publiés ailleurs.
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Ils ont évalué la qualité de vie :
A l’aide du SF-36, un sondage abrégé en 36 points qui distingue deux domaines soit la santé physique et mentale. Les scores vont de 0 à 100. Les scores élevés représentent une qualité de vie plus expérimenté
Ils ont mesuré la participation à la société :
Avec le questionnaire sur l’intégration communautaire, qui est un questionnaire de 15 points qui évalue le niveau de participation dans la société dans trois domaines : l’intégration à domicile, l’intégration sociale et l’activité productive
Ils ont mesuré les activités de la vie quotidienne :
Grace à l’indice de Barthel qui est un instrument qui mesure les AVQ de base. Il se compose de 10 éléments et mesure comment une personne peut effectuer des AVQ de manière autonome. Si le score est élevé la personne est reconnue comme indépendante
Ils ont mesuré les activités instrumentales de la vie quotidienne :
Avec l’indice Frenchay Activites Index soit FAI qui est une mesure15 activité de la vie quotidienne
Ils ont mesuré les plaintes cognitives :
Grace au questionnaire des défaillances cognitives CFq qui est un questionnaire comportant 25 questions sur les défaillances cognitives auto déclarés. Un score élevé représente la présence d’un plus grand nombre de troubles
Ils ont mesuré les problèmes émotionnels :
Avec l’échelle Hospital Anxiety and Depression Scale HADS qui est un questionnaire de 14 points qui sert à détectera présence de troubles de l’humeur légers chez des patients non psychiatriques. Il est composé de deux sous échelles soit l’anxiété et la dépression. Un score élevé montrerait un problème émotionnel important.
Ils ont mesuré le stress post-traumatique :
A l’aide de l’échelle d’impact d’événements IeS qui mesure les réactions psychologiques qui se produisent après un événement traumatique. Elle se compose de 15 items et explore le niveau de stress post-traumatique
Ils ont mesuré la fatigue :
Avec l’échelle de gravité de la fatigue ERS qui est un questionnaire composé de 9 items qui mesurent l’impact des symptômes de fatigue sur les AVQ. Un score élevé indique un impact plus négatif.
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Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Les données des patients pour les participants potentiels à cette étude ont été extraites de deux bases de données d'hôpitaux contenant tous les arythmies cardiaques extra-hospitalières de Maastricht et des environs (17, 20). En outre, les registres d’admission de l’unité des soins coronariens de 2001 à 2006 ont fait l’objet d’une recherche manuelle des admissions indiquant un «arrêt cardiaque» ou une «réanimation». Après avoir récupéré les participants potentiels, les données ont été vérifiées quant à l'exactitude du diagnostic et à la survie jusqu'à la sortie. Ensuite, les médecins généralistes de tous les participants potentiels ont été contactés pour confirmer si les sujets étaient encore en vie. Les personnes supposées être en vie ont reçu par courrier des informations sur l'étude, ainsi que le formulaire de consentement éclairé et l'ensemble des questionnaires. Le protocole d'étude a été approuvé par le comité d'éthique médicale de MuMC +.d'autres résultats concernant les personnes interrogées et leurs aidants concernant leur fonctionnement à long terme ont été publiés ailleurs Les variables indépendantes introduites étaient les variables avec une corrélation significatives avec qol.
Analyse des données · Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
· Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Des statistiques descriptives ont été utilisées pour présenter les caractéristiques démographiques, médicales et de réanimation de la population étudiée. Pour étudier les différences possibles entre les répondants et les non-répondants, le test t et le test χ2 ont été utilisés pour l'âge et le sexe, respectivement.
Les instruments d'évaluation dans lesquels plus de 15% des items manquaient n'ont pas été utilisés dans nos analyses. Quand il manquait moins de 15% d’éléments manquants, les données manquantes étaient imputées en divisant la somme de l’échelle par le nombre d’éléments répondus, puis multiplié par le nombre total d’éléments de cet instrument de mesure.
En raison de la distribution non paramétrique de la plupart des variables, les coefficients de corrélation de rang de Spearman (bilatéraux) ont été calculés pour étudier les relations entre la
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valeur physique et mentale et les déterminants potentiels. Une valeur p <0,01 était considérée comme statistiquement significative.
L'influence des déterminants potentiels sur la qualité de vie a été déterminée par plusieurs analyses de régression linéaire (méthode de régression) pour les domaines physique et mental séparément. Les variables indépendantes introduites étaient les variables avec une corrélation significative avec qol. Une valeur limite pour l'élimination dans les analyses de régression a été fixée à p <0,10. Pour les modèles de régression, une valeur p <0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Les modèles de régression ont été vérifiés pour l'indépendance des erreurs et l'absence de colinéarité et de valeurs aberrantes.
Les analyses statistiques ont été effectuées à l'aide du progiciel SPSS versions 15.0 et 16.0 (SPSS Inc., Chicago, IL, USA).
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
L’article présente plusieurs tableaux reprenant les caractéristiques démographiques des participants, les données médicales des participants, la qualité de vie, participation, activités de base et instrumentales de la vie quotidienne, troubles cognitifs, problèmes émotionnels, stress post-traumatique et fatigue des participants et pour finir un tableau reprenant les corrélations de Spearman entre la qualité de vie et les déterminants potentiels. Il y a également la présence de deux figures qui illustrent l’organigramme d’inclusion su patient et la qualité de vie en fonction des déterminants physiques et mentaux. Soixante-trois personnes ont répondu en renvoyant les questionnaires : un taux de réponse de 72% Il n'y avait pas de différence significative de sexe (t = -0,62, p = 0,54) ou d'âge (2 = 0,04, p = 0,84) entre les répondants et les non-répondants. Le groupe de répondants était composé de 54 hommes (86%) et 9 femmes. Leur âge moyen était de 60 ans (ET 12,7). Le temps moyen écoulé depuis un arrêt cardiaque était de 36,0 mois (SD 18,8). Les caractéristiques démographiques des patients sont présentées dans le tableau I. Pour l'état matrimonial, la situation de vie et la
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situation de travail, les résultats au moment de l'arrêt cardiaque et leur situation actuelle sont indiqués. Le tableau II contient des informations sur l'arrêt cardiaque, la réanimation, les interventions médicales et les antécédents du patient. Le tableau III présente les scores de tous les questionnaires. Toutes les mesures de résultats n'étaient pas distribuées normalement, à l'exception de la FSS et de la CIq. Lorsque plus de 15% des éléments manquaient, cette personne n'a pas été prise en compte dans les analyses; c'était le cas pour 2 patients du SF-36 par sous-domaine, CIq, FAI, CFq et FSS. Si les valeurs manquantes étaient inférieures à 15%, les données ont été imputées; cela variait d'un patient (1,6%) sous HADS à 8 patients (12,7%) sous CFq. Pour 6 patients, il ne s'agissait que d'un élément, pour un patient de 2 éléments et pour un patient de 3 éléments du CFq. Le score moyen / médian (intervalle) du SF-36 dans notre population était de 71,8 / 77,4 (28 à 100) sur le domaine physique du SF-36 et de 73,0 / 79,5 (26 à 100) sur le domaine mental du SF-36. . Les scores de notre échantillon sont légèrement inférieurs à ceux de la population standard néerlandaise (21). En ce qui concerne la qualité de vie physique : 4 variables y contribueraient soit par ordre :
- Les plaintes, problèmes cognitifs
- Les activités instrumentales de la vie quotidienne
- Le stress post-traumatique
- Le niveau de fatigue
En ce qui concerne la qualité de vie mental : 2 variables y contribueraient soit :
- Les problèmes émotionnels, troubles de l’humeur
- Le niveau de fatigue
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
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L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
L’auteur dit que les scores de la qualité de vie étaient inférieurs à ceux de la population néerlandaise ce qui et conforme aux études précédentes sur la qualité de vie après un arrêt cardiaque. Il définit les limites suivantes : la conception était rétrospective ce qui peut voir entrainé un biais, tous les participants potentiels n’ont pas réellement participé ce qui peut entrainer un biais de sélection, le temps écoulé depuis l’arrêt cardiaque a varié entre 1 et 6 ans et les participants peuvent donc avoir connu différentes phases de la récupération et pour finir il a utilisé l’autoévaluation.
L’étude montre que la qualité de vie après un arrêt cardiaque semble être affectée par de nombreux facteurs notamment les troubles cognitifs, la fatigue, les problèmes émotionnels, le stress post traumatique et les difficultés dans les activités quotidiennes.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Il précise que leur constatation selon laquelle la qualité de vie est liée à une diversité de facteurs suggère que des programmes de réadaptation multidisciplinaires axés sur ces facteurs devraient être élaborés et évalués.
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Health status and psychological distress among in-hospital cardiac arrest survivors in relation to gender
Johan Israelsson et al. (2017)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population a l’étude ?
Etat de santé et détresse psychologique chez les patients hospitalisés survivant à un arrêt cardiaque en raison de leur genre.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le but est de décrire l’état de santé et la détresse psychologique chez les patients survivant à un arrêt cardiaque à l’hôpital par rapport à leur genre.
La méthode utilisé est l’enregistrement de suivie des survivant 3 à 6 mois après l’arrêt cardiaque ainsi que des questionnaire remplie par la patients permettant de mesurer l’état de santé et la détresse psychologique
Les femmes de l’étude on signalé plus de problèmes de les hommes. En outre, les problèmes signalés sont d’ordres de l’anxiété et de symptômes dépressif.
Bien que la majorité des participants aient déclarés un état de santé acceptable et aucune détresse, néanmoins une proportion importante des survivants ont signalés des problèmes et le besoins de soutien individuel.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
En Suède, chaque année plus de 1'300 personnes survivent à un arrêt cardiaque. La majorité des patients atteints d’arrêt cardiaque et bénéficiant d’une réanimation sont des hommes. Une lésion cérébrale se développement quelques minute après l’arrêt de la circulation sanguine ce qui peut expliquer plusieurs complications régulièrement constatées chez ses patients comme l’anxiété et la dépression qui sont les plus rapportés.
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L’étude distingue également les arrêts cardiaques à l’hôpital, touchant une population plus âgée, qui bénéficient d’une réanimation plus rapide et efficace que les arrêts cardiaques hors de l’hôpital.
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
· La recension présente t’elle des sources primaires ?
Les études antérieures sur la prévalence des complications survenant suite à un arrêt cardiaque sont d’avantage axé sur les arrêts hors de l’hôpital. Cette article, s’intéresse aux arrêts cardiaque à l’hôpital. Ces études confirment également la prévalence élevée de détresse psychologique, néanmoins juge la santé et la qualité de vie acceptable.
Une grande majorité des recherches existantes montre une que les femmes ont une moins bonne indépendamment du types de maladie, c’est pour cela que l’étude cherche à définir l’impact du genre sur les complications et le ressenti du patient.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
En Suède, chaque année plus de 1'300 personnes survivent à un arrêt cardiaque. La majorité des patients atteints d’arrêt cardiaque et bénéficiant d’une réanimation sont des hommes.
L’étude fait également la différence entre les arrêts cardiaques à l’hôpital et les ceux se produisant en dehors.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
124
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Le but de la présente étude est donc de décrire l’état de santé et la détresse psychologique chez les patients survivants à un arrêt cardiaque dans un contexte hospitalier en relation au genre.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Au début de l’étude, 5989 patient ayant survécu à un arrêt cardiaque dans un contexte hospitalier. Au cours de l’étude une grande partie des patients sont décédés. L’échantillon final compte alors 594 patients survivants plus de 6 mois, et passant les critères d’exclusions telle que (sévères dysfonction cognitive, difficulté de langage, sévère trouble physique ou psychologique). L’âge médian des participants était de 70 ans et la majorité était des hommes (63,3%). L’étiologie des arrêts cardiaques sont diverses (étiologie inconnu 33,5 %), (étiologie ischémique 21,6%) et (rythme initial choquable 51,5%).
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
La méthode de cette étude a été approuvée par le comité régional de révision éthique de Göteborg.
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Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
L’article ne définit pas le temps passer avec les participants. Il s’agit ici d’un devis quantitatif.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoin l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
La recherche utilise l’échelle hospitalière d’anxiété et de dépression (HADS). Elle e été développée pour détecter l’anxiété et les symptômes de dépression. Elle est composée de 14 items, dont sept mesurent l’anxiété et sept la dépression. Chaque élément à quatre catégories de réponse allant de 0 à 3. Les valeurs plus élevées indiquent plus d’anxiété et de dépression.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Les données ont été récolté au moyen du questionnaire de HADS qui c’est dérouler sur une période de 3 à 6 mois.
126
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
· Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Des statistiques descriptives ont été utilisées pour les caractéristiques des échantillons et étudier les variables.
Le Test U de Mann-Whitney a été utilisée pour comparer l’état de santé et la détresse biologique entre hommes et femmes.
Une série d’analyses de régression linéaire multiple imbriqué sur trois des blocs ont été organisés pour déterminer si le genre était associé à l’état de santé, l’anxiété et aux symptômes de dépressions.
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Sur la période d’étude, 594 survivant d’arrêt cardiaque en contexte hospitalier ont terminé le questionnaire. Le score CPC (Cerebral Performance Category) était moins bon chez les femmes que chez les hommes au bout de 3 à 6 mois.
La douleur / l’inconfort était la dimension la plus rapportée par les survivants. Des problème d’anxiété / de dépression étaient rapporté par la moitié des survivants, tandis que les problèmes liés aux activités habituelles, à la mobilité et au soins personnels étaient déclarées par moins de la moitié.
La douleur / l’inconfort était aussi la dimension pour laquelle les survivants ont rapporté les problèmes les plus grave, suivis par les activités habituelles, la mobilité, l’anxiété, la dépression et pour finir les soins personnels. Les résultats des femmes étaient moins bons que ceux des hommes dans toutes les dimensions sauf pour les soins personnels.
La majorité de survivants n’ont signalé aucun problème d’anxiété ou de symptômes dépressifs. La minorité des survivants ont signalé des problèmes modérés à majeurs d’anxiété ou de dépression. Les femmes ont signalé beaucoup plus de problème d’anxiété et de symptômes dépressifs par rapport aux hommes.
127
Le sexe était associé de manière significative à l’état de santé et à la détresse psychologique.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
A la connaissance des auteurs, il s’agit de la plus grande étude décrivant l’état de santé et la détresse psychologique des survivants d’arrêt cardiaque en contexte hospitalité. Les femmes on signalé un plus mauvais état de santé et plus de problèmes de détresse psychologique que les hommes. L’état de santé de la majorité des survivants d’arrêt cardiaque en contexte hospitalier est considéré comme acceptable et comparable aux patients atteints d’infarctus du myocarde.
L’explication la plus probable est que les femmes ont plus de responsabilité dans les activités sociales. En outre, les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes, les femmes âgées sont d’avantage susceptibles de faire face au veuvage et risque de ressentir de la solitude. Des problèmes d’anxiété, de dépression, de mobilité et d’activités habituelles peuvent s’expliquer en partie par les conséquences d’être seul.
Cette étude comporte certaines limites. On ne peut rien dire de l’état de santé et de la détresse psychologique des survivants avant la survenue de l’arrêt cardiaque. L’échantillon important est lui un tatous.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Il existe un besoin d’instruments spécifiquement développés pour ce groupe de patients. Une revue récemment publiée reconnait la nécessité de mener des études qualitatives pour explorer les expériences ainsi que les aspects importants de la santé et de la
128
qualité de vie. Les différences de santé entre les sexes n’avaient pas encore été étudiées pour ce type de population.
L’ensemble des résultats met en évidence la nécessité de signaler la péjoration de l’état de santé et la détresse psychologique, ainsi que l’importance d’utiliser plus d’instruments les identifier.
Un suivi structuré pour les survivants d’arrêt cardiaque à montré des effets positifs sur la détresse psychologique. Cependant, une étude Suédoise publiée signale un manque de suivi structuré pour cette population.
Aucun des auteurs n’a de conflit d’intérêt à déclarer.
129
The role of perceived threat during emergency department cardiac evaluation and the age-posttraumatic stress disorder link
Laura Meli et al. (2018)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Il précise les concepts clés mais pas la population : Le rôle de la menace perçue lors de l'évaluation cardiaque à l'urgence et le lien entre le syndrome de stress post-traumatique et l'âge
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Tout est décrit dans le résumé.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Il s’agit d’étudier l'identification des facteurs susceptibles d'identifier les personnes les plus vulnérables au développement de symptômes de stress post-traumatique (SSP) après un événement suspecté de SCA.
Le syndrome coronarien aigue est une des principales causes d’hospitalisation aux Etats-Unis avec plus de 1,1 million de patients par année. Les chercheurs suggèreraient que le TSPT induit par le SCA est associé à un risque de survenue d’événements cardiovasculaires et de mortalité doublé.
130
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
L’auteur nous parle de Benjamin et al. en 2017 parlant du syndrome coronarien aigu comme l’une des causes principales d’hospitalisation. De Vilchinsinsky et al en 2017 concernant l’évaluation de SCA comme un potentiel événement stressant et potentiellement traumatique pouvant déclencher un SSPT, de Edmondson et al en 2012 qui suggèreraient que les symptômes de SSPT sont modérément prévalent après les évènements de SCA. De Bennet et Brooke en 1999, Dinenberg et al en 2014, Wikman et al en 2008, etc… comme des recherches que suggèreraient que des personnes plus jeunes présenteraient un risque accru de développer un TSPT. L’auteur reprend les éléments étudiés dans d’autres recherches intervenant dans sa question de recherche, il dit que d’après des données méta-analytiques de Edmondson et al. 2012, les symptômes de SSPT sont modérément prévalent après les événements de SCA. Il parle aussi des facteurs susceptibles d’identifier les personnes les plus vulnérables au développement de SCA et que de plus en plus de chercheurs suggèrent que les personnes plus jeunes subissant un événement médical mettant leur vie en danger soufrent un risque accru de développer un SSPT.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Il est donné une définition du syndrome de stress post-traumatique et des perceptions péri-traumatiques ainsi que de ses conséquences. L’auteur a utilisé une conception d’étude longitudinale avec des évaluations dans le service d’urgence et une fois transférer dans un lit d’hospitalisation, ensuite ils ont vérifié si un âge plus jeune était associée à une perception plus grande de la menace lors de l’évaluation de l’ACS au service des urgences et à une plus grande sécurité dans la première semaine suivant son inscription.
131
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Il s’agit d’identifier des facteurs susceptibles d'identifier les personnes les plus vulnérables au développement de symptômes de stress post-traumatique (SSP) après un événement suspecté de SCA.
Ils émettent l’hypothèse suivante : des perceptions de la menace plus grandes expliqueraient en partie l’association entre l’âge et le PSS.
Les variables sont : risque de mortalité et le degré de comorbidité médicale à savoir le score de risque du Registre mondiale des événement coronariens aigus et l’indice de comorbidités Charlson.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Il s’agit de participants anglophones et hispanophones qui ont été identifiés par un diagnostic provisoire de «SCA probable» établi par le médecin traitant, y compris un infarctus du myocarde sans élévation de ST (NSTEMI) sur un électrocardiogramme et un angor instable (UA).
Ce sont des participants anglophones et hispanophones ont été inscrits lors de l'évaluation de la suspicion de SCA au service des urgences du Columbia University Medical Center de novembre 2013 à février 2016 dans le cadre de l'étude REACH (Réactions aux soins de courte durée et hospitalisation).
Une liste d’éléments de non-particpation a été établie, elle comprenait une douleur intense ou l’incapacité de se concentrer sur des questions de recherche aux urgences, un manque d’intérêt, une
132
indisponibilité pour un suivi, une difficulté d’ouï ou pas de téléphone pour un suivi, un transfert rapide ou un changement d’état pathologique, une faible maitrise de l’anglais ou de l’espagnol ou l’objection d’un membre de la famille à la participation.
L’étude a analysé les données de 871 personnes ayant terminé les évaluations des urgences et les évaluations de suivi auprès de patients hospitalisés.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Tous les participants ont fourni un consentement éclairé écrit. Parmi les personnes éligibles, 61% étaient inscrites. Nous ne conservons pas de dossiers individuels pour les participants potentiels qui ne consentent pas à participer en raison de préoccupations humaines, mais nous conservons une liste des raisons de la non- participation afin d'informer les approches des opérations d'étude.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
On peut penser que l’étude est de devis quantitatif car les données, les résultats sont présentés sous forme de pourcentage et de chiffres.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche a-elle été bien posée ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
133
Ils ont mesuré les perceptions de la menace :
A l’aide de 6 questions fondées sur Ozer et col. Il s’agit de 6 énoncés soit : « J’ai peur », « Je crains de mourir », « Je me sens impuissant », « Je me sens vulnérable », « J’ai peur que je ne contrôle plus ma situation » et « Je crois que cet événement aura un impact important sur ma vie ». Les participants ont évalué la mesure dans laquelle ces énoncés reflétaient leur expérience au cours de l’évaluation aux urgences sur une échelle de Likert à 4 points.
Ils ont mesuré le syndrome de stress post-traumatique :
A l’aide d’une échelle composée de 14 éléments qui ont été notés de 1 soit pas du tout à 5 soit beaucoup, les réponses ont été additionnées pour créer un score total.
Ils ont mesuré les covariables médicales :
En évaluant le risque de de mortalité et le degré de comorbidité médicale à savoir le score de risque du Global Registry of Acute Coronary Events soit GRACE et l’indice de comorbidité de Charlson qui ont été calculé à partir des dossiers médicaux.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
La variable indépendante est l’âge mais elle n’a pas été inclus dans le calcul des indices de risque de mortalité et du degré de comorbidité.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Ils ont comparé les participants plus jeunes et plus âgés des covariables démographique et médicales, des perceptions de la menace et du SSP en utilisant des tests du chi carré ou des teste t. Ils ont ensuite défini l’âge comme variable continue et les participants les plus jeunes et les plus âgés afin de comparer les groupes sur ces caractéristiques. Une régression linéaire multiple a été utilisé pour vérifier si la menace perçue était le médiateur de l’association entre âge et SSP.
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RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
L’auteur présente un tableau reprenant les caractéristiques des participants pour l'ensemble de l'échantillon et pour les participants plus jeunes et plus âgés (basé sur la division médiane). Une figure sous forme de triangle est présentée.
Caractéristiques des participants :
- L’âge moyen pour le groupe des participants les plus jeunes
était de 50,5 ans (ET = 7,1; 22,0–60,4)
- L’âge moyen du groupe des participants les plus âgés était
de 71,4 ans (écart type = 8,2; écart entre 60,4 et 95,2).
- Les personnes plus âgées étaient significativement plus
susceptibles que les personnes plus jeunes d'avoir un
diagnostic de SCA confirmé à la sortie, un score de risque
GRACE plus élevé et un indice de comorbidité de Charleston
plus élevé.
- Les participants plus jeunes et plus âgés différaient
également de manière significative en termes de race /
ethnie, avec une plus grande proportion de Noirs parmi les
plus jeunes participants et une plus grande proportion de
Blancs parmi les participants plus âgés.
- Les individus les plus jeunes ont signalé des niveaux
significativement plus élevés de menace perçue lors de
l'évaluation du SCA à l'urgence, ainsi que des niveaux
significativement plus élevés d'ESP.
Menace perçue comme un médiateur de l’association âge et ESPT :
- Chaque année d'âge était significativement associée à un SSP
inférieur (b = -0,12, SE = 0,03, p <0,001), indépendamment
des covariables démographiques et médicales.
- Les résultats de l'analyse de médiation utilisant la méthode
de bootstrap ont indiqué que la menace perçue était un
médiateur de la relation entre l'âge et le SSP.
- L'effet indirect était négatif (- 0,04) et statistiquement
différent de zéro (IC à 95% - 0,07, - 0,02).
- L'effet direct de l'âge sur les PSS était atténué, bien que
toujours significatif, dans le modèle intégrant la perception
135
de la menace (b = 0,08, SE = 0,03, p = 0,011), suggérant
une médiation partielle (voir Fig. 1).
- Le modèle avec l'âge, la menace perçue et les covariables
démographiques et médicales représentait 19,0% de la
variance de la PSS (R2 = .190).
- À part l'âge et la menace perçue, le sexe féminin était le seul
autre facteur prédictif significatif du modèle (b = 1,49, ET =
0,68, p = 0,028).
- Le rapport entre l’effet indirect et l’effet total était de 0,35;
indiquant que les perceptions de la menace dans le service
des urgences expliquaient environ 35% de la relation totale
entre l'âge et les services de garde personnels.
Analyse de sensibilité :
- Les résultats étaient similaires dans les deux groupes et
quasiment identiques aux résultats de l'échantillon complet.
L'effet indirect était de - 0,05 (IC à 95% - 0,09, - 0,01) pour
les personnes atteintes d'un SCA confirmé, et de 0,04 (IC à
95% - 0,07, - 0,01) pour les patients sans ACS confirmé.
- Les effets totaux et directs chez les patients avec et sans SCA
confirmé étaient également très similaires (SCA: effet total: b
= - 0,13, SE = 0,05, p = 0,015; effet direct: b = - 0,08, SE =
0,05, 0,109; non ACS: effet total: b = - 0,12, SE = 0,04, p =
0,004; effet direct: b = - 0,08, SE = 0,04, p = 0,035).
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Une hypothèse permettant d’expliquer la conclusion constante selon laquelle le plus jeune âge est un facteur de risque pour le développement de la PSS après l’évaluation d’un SCA suspecté.
· L’étude a évalué les PSS dans les suites aigües de l’évaluation du SCA, même si des preuves suggèrent que les PSS précoces peuvent prédire l’ESPT subséquent, des recherches longitudinales supplémentaires sont nécessaires pour déterminer directement si l’âge précoce est lié à l’ESPT et si une menace péri- traumatique sous-tend cette association. Deuxièmement, l’étude a utilisé un
136
questionnaire pour évaluer le SPS plutôt qu’un entretien clinique. Ainsi, ils décrivent leur étude ne faisant référence qu'aux symptômes du stress post-traumatique et non à un diagnostic clinique. Troisièmement, environ un tiers des participants avaient confirmé un SCA à la sortie.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Il nous dit que comprendre l'impact potentiel de l'âge sur la perception de la menace peut aider à éclairer le traitement et les interventions à l'urgence.
Il dit que les travaux futurs devraient également explorer la possibilité de formations spécifiques pour les cliniciens et les gardiens afin de réduire les niveaux de menace perçue lors de l’évaluation et du traitement aux urgences.
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Compound risk: History of traumatic stress predicts posttraumatic stress disorder symptoms and severity in sudden cardiac arrest survivors
Lindsey Rosman et al. (2015)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Risque composé : les antécédents de stress post-traumatique prédiseraient la sévérité des symptômes du syndrome de stress post-traumatique chez les survivants d’un arrêt cardiaque.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé reprend le contexte, la méthode, les résultats et les conclusions de l’étude.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Les objectifs de l’étude sont de décrire la prévalence des symptômes de stress post-traumatique cliniquement significatifs associés à un arrêt cardiaque dans un large échantillon représentatif de survivants d’un arrêt cardiaque et d’identifier les prédicteurs des symptômes cliniquement significatifs du stress post-traumatique su à l’arrêt cardiaque y compris les antécédents traumatiques.
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Les auteurs nous disent que des recherches antérieures ont montré qu'une exposition à de multiples événements traumatiques est associée à un risque accru d'ESPT et que d’autres études ont également montré qu'une réaction de stress traumatique à un
138
traumatisme initial pouvait entraîner des modifications fonctionnelles persistantes dans plusieurs systèmes physiologiques. Il est également précisé qu’aucune étude n’a encore exploré les effets cumulatifs de l’exposition à de multiples événements traumatiques sur l’ajustement psychologique des survivants d’ACR.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
L’auteur parle du stress posttraumatique, les séquelles post arrêt cardiaque chez les survivants et de l’arrêt cardiaque en question en les définissant et les décrivant en se basant sur des études et des données scientifiques.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Il s’agit de décrire la prévalence des symptômes de stress-posttraumatique cliniquement significatifs associés à un arrêt cardio respiratoire dans un grand échantillon de survivants et d’identifier les facteurs prédictifs de symptômes cliniquement significatifs du stress posttraumatique dû à l’arrêt cardiaque.
Il y a notamment l’hypothèse qui dit que le fait d’avoir été exposé antérieurement à des événements traumatiques pourrait être un autre facteur potentiellement pour comprendre le risque de survenue de stress posttraumatique chez les survivants après un arrêt cardiaque.
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METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? La population à l’étude devait avoir 18 ans ou plus et être capables de lire et remplir les questionnaires de l’étude.
Les sujets sont des survivants auto déclarés d’arrêt cardiaque qui se sont inscrits volontairement au registre des patients de SCAA entre octobre 2012 et janvier 2013.
591 survivants ont reçu le sondage en ligne , 188 y ont participé.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Les participants s’inscrivent de leur propre gré dans une base protégée.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
L’étude a pu atteindre son but bien que plusieurs limites aient crée des biais. Le questionnaire et le processus d’auto-évaluation leur a permis de collecter les données. On peut dire qu’il semble s’agir d’une étude à devis quantitatif car ils ont utilisé des questionnaires.
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Peut-être pas totalement car l’étude s’est fondés sur des données auto signalés rétrospectives transversales. Les chercheurs n’ont pas eu de contact direct avec les participants.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Ils ont mesuré les symptômes prodromiques avant l’arrêt cardiaque :
Avec une mesure en 7 points qui a été mise au point pour l’étude afin d’évaluer su les participants présentaient une syncope, une angine de poitrine, une dyspnée, des palpitations cardiaques, des arythmies, des étourdiment ou un souffle cardiaque un mois avant l’arrêt cardiaque. Les symptômes ont été dichotomisés comme présents ou absents et additionnés pour obtenir un score total.
Ils ont mesuré les antécédents de traumatismes :
A l’aide de deux questions ils ont évalué les antécédents d’exposition des participants à des événements traumatiques antérieurs et leurs réactions.
Ils ont mesuré les symptômes de l’ESTP dus à l’arrêt cardiaque :
A l’aide du PCL-S qui est une liste de contrôle servant de mesure d’auto évaluation. Elle comporte 17 éléments et est fondé sur les critères du DMS-IV concernant l’ESPT. Le participant évalue les 17 symptômes sur une échelle de Likert allant de 1 à 5.
Ils ont mesuré la santé physique :
Pour cela, une seule question a été posé soit « Aujourd’hui, comment décririez-vous votre santé physique globale ? » que le participant doit évaluer entre 1 et 5. Un score élevé inique une meilleure santé auto déclarée.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Oui, une enquête en ligne a été distribuée à 591 survivants de SCA enregistrés entre octobre 2012 et janvier 2013 auprès de la SCAA. Les participants ont rempli des questionnaires sur les informations
141
sociodémographiques, la santé générale, les antécédents cardiaques et les symptômes prodromiques observés et la qualité de vie (QV) après SCA. Les informations sociodémographiques, la santé générale et émotionnelle et les antécédents cardiaques ont été recueillis par auto- évaluation. Les mesures de l'exposition à un événement traumatique antérieur et les symptômes actuels du SSPT associés à un SCA ont été inclus dans la présente étude.
Les variables sont le sexe, l’âge, les antécédents de cardiopathie, les symptômes prodromiques des ACR, les antécédents de TE et les TSR de traumatismes.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Des statistiques descriptives ont été utilisées pour caractériser les informations sociodémographiques et les antécédents de santé cardiaque. Les variables médicales dichotomiques ont été codées comme étant présentes ou absentes et les variables médicales à réponses multiples ont été codées en fonction de la réponse des participants. Des tests du chi carré (2) et des tests t ont été utilisés pour comparer les mesures catégoriques et continues, respectivement, entre les individus dont les scores étaient supérieurs et inférieurs au seuil clinique pour le SSPT sur le modèle de régression logistique binaire PCL-S.. symptômes cliniquement significatifs d’ESPT dus au SCA. Dans ce modèle, le SSPT a été entré comme variable dépendante et les variables indépendantes indépendantes comprenaient le sexe, l'âge, les antécédents de cardiopathie, les symptômes prodromiques de la SCA, les antécédents de TE et les TSR de traumatismes historiques. Des analyses exploratoires de suivi ont également été menées pour évaluer l'historique d'une réponse au stress traumatique, TE (+), en tant que facteur prédictif de la sévérité des symptômes de PTSD post-SCA, et déterminer si le type de traumatisme précédent prédit un PTSD après SCA. Les différences avec une valeur p <0,05 ont été considérées comme significatives. Toutes les analyses ont été réalisées avec SPSS version 20.0 (SPSS Inc., Chicago, Illinois).
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
142
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Il y a un tableau qui reprend les caractéristiques sociodémographiques, cardiaques et adaptation psychologique chez les survivants de SCA ainsi qu’une figure illustrant la classification des traumas.
Sur les 591 survivants de SCA du registre SCAA contactés à propos de cette recherche, 188 (31%) ont donné leur consentement électronique pour participer et ont répondu au sondage. Un substantiel
Le nombre de survivants (n = 76, 13%) contactés pour cette étude n'a pas pu être contacté en raison d'adresses e-mail invalides ou expirées associées à leur compte de registre SCAA.
- 50,2% des survivants de SCA (n = 95) ont signalé des
antécédents de TE
- 25,4% (n = 48) de l'échantillon total ont endossé une réponse au
stress traumatique à un traumatisme historique
- Les traumatismes médicaux ont été signalés le plus souvent et
les agressions physiques / sexuelles ont été les moins
fréquemment endossées dans l'échantillon actuel
- Aucun participant n'a avalisé l'exposition à de multiples
traumatismes non SCA
Prévalence de l’ESPT secondaire à l’arrêt cardiaque :
- 36,2% (n = 63) des survivants de l'ensemble de l'échantillon
présentaient des symptômes actuels d'ESPT, dus à un SCA
Prédicteurs du syndrome de stress post-traumatique après l’arrêt cardiaque :
- Une analyse de régression logistique binaire a été effectuée pour
identifier les prédicteurs des niveaux cliniques de SSPT dus à
l'ACS. Les probabilités prévues par le modèle du SSPT après
l'ACS sont résumées dans le tableau 2. Le modèle complet
contenant tous les prédicteurs était statistiquement significatif,
χ2 (7, N = 183) = 36,09, p < 0,001, avec 66,1% des cas
correctement classés.
- L'âge plus jeune (rapport de cotes (RC), 0,94 ; intervalle de
confiance (IC) à 95 %, 0,91-0,97) et l'état de santé général
moins bon (RC, 0,56 ; IC à 95 %, 0,39-0,81) ont contribué de
façon statistiquement significative au modèle.
- La variable portant le pourcentage de variance le plus élevé dans
le modèle était un historique de RTA(+) à un traumatisme
historique (RC, 4,77 IC à 95 %, 1,69 - 13,42).
- En d'autres termes, en tenant compte de tous les autres facteurs
du modèle, les survivants d'ACS ayant des antécédents de
143
TSR(+) étaient plus de quatre fois plus susceptibles de déclarer
des symptômes de SSPT secondaires à leur expérience du SCA
que les survivants ayant des antécédents de TSR(-).
Les antécédents de traumatisme et la gravité de l’ESPT à la suite d’un arrêt cardiaque :
- Un test U de Mann – Whitney a révélé une différence significative
des scores PCL-S liés à SCA chez les individus TSR (+) (Md =
1,82, n = 48) par rapport aux individus TSR (-).(Md = 1,29, n =
47), U = 738,50, z = -2,20, p = 0,03, r = 0,23.
- Les antécédents de TSR (+) étaient associés à des symptômes
plus graves d'ESPT après un SCA. Type de traumatisme et PTSD
suivant SCA
Type de traumatisme et ESPT à la suite d’un arrêt cardiaque :
- Un test de Kruskal – Wallis a indiqué que les scores de PCL-S ne
différaient pas de manière significative selon cinq types de
traumatismes historiques différents, 2 (4, n = 87) = 2,50, p =
0,65. Les agressions physiques / sexuelles ont été exclues de
cette analyse en raison d'un nombre insuffisant de cas dans cette
catégorie (n = 3).
L’auteur a fait évaluer les données par le comité d’examen interne de l’université East Carolina.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
· L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Dans cette étude, près d'un tiers des participants ont signalé des symptômes de SSPT à la suite d'une ACS, ce qui est plus élevé que les données publiées précédemment sur le taux de SSPT dans les ACS sur vivantes. Collectivement, ces données suggèrent que la prévalence du SSPT après l'ACS est semblable à celle observée chez les anciens combattants (12 à 30 %)24 et est 4,5 fois plus élevée que dans la population générale (7 à 8 %).
L’auteur décrit les limites suivantes : les résultats de l’étude étaient fondés sur des données auto signalées rétrospectives transversales ce qui n’a pas permis d’explorer les relations temporelles entre les variables. Il est possible que ceux présentant des symptômes de
144
TSPT signalés plus élevés après une ACS récente aient eu des taux exagérés de rappel des réactions de stress traumatique à un traumatisme passé. L’accessibilité à internet ou son absence peut avoir induit un biais de sélection de nature ou de conséquence inconnue. Les analyses logistiques peuvent surestimer les RUP et produire des CI plus larges dans de petits échantillons, ce qui peut limiter la précision et l'interprétation des estimations déclarées.
Enfin, d'autres facteurs comportementaux et biologiques non examinés, non inclus dans cette étude, pourraient constituer des facteurs de risque importants d'ESPT après un SCA et devraient être pris en compte dans les investigations futures.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ? Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ? Environ le tiers des survivants d'un arrêt cardiaque subit présentent des symptômes cliniquement significatifs d'un trouble de stress post-traumatique dû à un arrêt soudain du diabète.
Les patients ayant des antécédents de stress traumatique étaient plus de quatre fois plus susceptibles de présenter des symptômes de trouble de stress post- traumatique après un arrêt cardiaque soudain que les survivants sans antécédents de traumatisme.
Les résultats de cette étude fournissent des preuves initiales qui justifient un dépistage psychologique et des références pour une évaluation ou un traitement plus approfondis, le cas échéant.
Le dépistage précoce et l'intervention psychologique sont essentiels pour réduire la morbidité et la mortalité liées au trouble de stress post-traumatique chez les survivants d'un arrêt soudain du cancer.
Comme décrit par l’auteur, l’étude comporte de nombreuses limites donc difficiles à dire.
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Perception of a hectic hospital at admission relates to acute stress disorder symptoms in myocardial infarction patients
Rebecca Elisabeth Meister et al. (2016)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? Oui, le titre précise les différents concepts étudiés dans l’étude, soit la perception qu’a le patient lors de son admission à l’hôpital ainsi que la population à l’étude, soit les patients atteints d’un infarctus du myocarde.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé synthétise chacune des parties de la recherche, soit l’objectif, la méthode, les résultats et la discussion.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ? Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Entre 4 et 18% des patients développent un trouble de stress aigu (TSA) à la suite d’un infarctus du myocarde. Les TSA sont des troubles mentaux qui surviennent dans les 4 semaines suivant une situation traumatisant et sont un facteur de risque pour le développement du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) qui est associé à des troubles du fonctionnement social, de la qualité de vie ainsi que de la santé en générale et cardiovasculaire.
146
Recension des écrits
Une recension a-t-elle été entreprise ? La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ? La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ? La recension présente t’elle des sources primaires ? Une recension des écrits a été entreprise est a permis de mettre en évidence les points suivants :
D’après Edmonson et ses collègues, l’encombrement du service d’urgence auquel le patients ont été exposés pendant le traitement des syndrome coronariens aigus (SCA) et ont constaté que le surpeuplement plus élevé était associé à des taux plus élevés de SSTP induit par le SCA après un mois.
A la connaissance des auteurs, il n’existe pas d’étude sur l’association entre la perception subjective de l’encombrement pendant l’admission à l’hôpital pour les syndromes coronariens aigus et le développement ultérieur du stress.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ? L’environnement médical auquel les patients sont exposés peut-être déterminant pour le développement d’un stress traumatique spécifique à l’infarctus du myocarde.
Le contexte de l’aiguillage vers un hôpital et le processus de traitement d’urgence peuvent influer sur la perception du stress chez les patients atteints d’infarctus du myocarde.
Dans ce contexte, le surpeuplement a fait l’objet d’une attention particulière car il s’agit d’un problème de santé publique connu dans de nombreux hôpitaux à travers le monde, qui entraine des conséquences néfastes pour la santé, l’insatisfaction des patients et des soignants, ainsi qu’un fardeau financier croissant pour le système de soins de santé.
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Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ? Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
La présente étude vise à déterminer si la conscience subjective de l’encombrement à l’admission à l’hôpital, évaluée par la perception d’un milieu hospitalier agité, influe sur l’apparition des symptômes de TSA après un infarctus du myocarde aigu.
L’hypothèse émise est la suivante : Les patients qui à l’admission, perçoivent l’environnement hospitalier comme mouvementé présenteraient des niveaux plus élevés des symptômes de TSA que ceux qui perçoivent l’environnement hospitalier comme calme, tout en tenant compte des co-variables démographiques, médicales et propres à l’infarctus du myocarde.
METHODE
Population et échantillon
La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ? Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? Cette étude fait partir d’un projet en cours intitulé « Infarctus du myocarde – Intervention de prévention du stress (MI-SPRINT) » qui vise à déterminer si le counseling psychologique peu après un infarctus du myocarde aigu peut réduire le développement du stress post-traumatique.
Les données pour la présente étude ont été recueillis entre janvier 2013 et janvier 2015.
Les patients admis à l’unité de soins coronariens de l’Hôpital de l’Ile (Berne) avec élévation aigue du segment ST (STEMI) ou sans
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élévation du segment ST (NSTEMI) ont été recruté dans les 48 heures après avoir atteint un état hémodynamique stable.
Les critères d’inclusion sont :
- Age de 18 ans ou plus
- Troubles circulatoires stables
- Détresse important pendant l’infarctus du myocarde
Les critères d’exclusion eux sont :
- Greffe d’urgence d’une artère coronaire
- Toute maladie comorbide grave susceptible de causer la
mort dans un délai d’un an
- Déficience cognitive ou désorientation
- Episode de dépression grave
- Idées suicidaires au cours des deux dernières semaines
- Participation à un autre essai contrôlé randomisé au
Département de cardiologie
- Compétences linguistiques en allemand insuffisantes
Parmis les 388 patients informés de l’étude, 143 ont refusé d’y participer, 29 avaient des niveau de détresse trop faibles et 86 n’ont pas participé pour d’autre raisons (déficience visuelle, examens médicaux, ...). Sur les 130 patients participant à l’étude, 102 ont finalement été inclus dans l’analyse.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Le projet a été formellement approuvé par le comité d’éthique de l’Etat de Berne, en Suisse.
Tous les participants donné leur consentement éclairé par écrit.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
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· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Le devis de recherche est quantitatif puisqu’il s’agit de différentes mesures basées sur diverses échelles et scores.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
L’évaluation psychométrique comprend 3 différents points :
Perception de l’environnement hospitalier
La question suivant a été posée au participants : « Lorsque vous avez vécu à l’Hôpital de l’Ile, avez-vous trouvé la situation et l’environnement plutôt calme ou agité ? Se passait-il beaucoup de chose autour de vous ? »
Sur les 102 patients, 12% et 4 % percevaient respectivement l’environnement hospitalier à l’admission comme quelques peu agité et assez agité. Ces deux catégories ont été regroupé en une seule catégorie appelée « environnement agité » qui représente soit 16% des participants et a été comparé à la catégorie « environnement calme » qui représente les 86% des participants restant.
Echelle du trouble de stress aigu
Les symptômes des TSA ont été évalués avec la version allemande de la ASDS (Acute Stress Disorder Scale) sous forme d’auto-évaluation en 19 points basé sur les critères de la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) et divisé en 4 groupes (dissociation, vécu à nouveau, prévention et excitation). Chaque élément est noté sur une échelle de Likert de 5 points (0= pas du tout et 4= extrêmement). La somme des scores se situe entre 0 et 76, les valeurs les plus élevées indiquant plus de stress.
Un score total de 9 ou plus pour le groupe de symptôme dissociatifs cumulé avec un score de 28 ou plus pour les 3 autres groupes de symptômes indique un diagnostic de TSA.
150
Facteurs démographiques et médicaux
L’information sur l’âge, le niveau de scolarité, les antécédents médicaux et le statut tabagique a été obtenu au moyen de questions normalisées ou de tableaux médicaux. Le poids et la taille a également permis d’établir l’indice de masse corporelle de chaque participant.
La détresse péri-traumatique déclenchée par l’infarctus du myocarde a fait l’objet d’une évaluation rétrospective à l’aide de trois questions individuelles portant sur l’intensité de la douleur, la peur de mourir et l’impuissance, toute cotées sur une échelle de 1 à 10.
Les variables liées à l’infarctus du myocarde ont été extraites des dossiers médicaux ; STEMI/NSTEMI, pic de troponine T, nombre de vaisseau sténosés de plus de 50%, classification de Killip et fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG).
Conduite de la recherche
Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ? Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Dans les 48 heures suivant l’atteinte d’un état hémodynamique stable, les patients ont subi une entrevue structurée pour évaluer rétrospectivement leur perception d’un milieu hospitalier agité à leur admission. De plus, ils ont rempli l’Echelle des troubles de stress aigus.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ? Les données ont été analysées à l’aide du progiciel statistique PASW (SPSS Inc., Chicago, IL, USA)
Les tests de Kolmogorov-Smirnoff a été appliqué pour vérifier la distribution normale des variables dépendantes. Les sous-échelles de la SACAS ont été transformées de racine carrée pour atteindre une distribution normale.
Pour comparer « l’environnement agité » avec le groupe de patient « environnement calme » le test de Peason x2 a été utilisé.
Les auteurs ont appliqué une analyse de régression linéaire avec entrée forcée de co-variables pour calculer la contribution indépendante de la perception d’un environnement hospitalier agité à la somme des symptômes des TSA. Elles comprenaient des
151
variables sociodémographiques (âge, sexe, niveau de scolarité), péri-traumatiques (taux de pointe de la troponine T, dépression péri-traumatique) et médicales (IM antérieur, antécédent de dépression).
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Les résultats sont présentés à l’aide de trois tableaux et résumé par un texte narratif.
En ce qui concerne les caractéristiques des patients, ils sont présentés dans le tableau 1. L’échantillon avait un âge moyen de 59 ans et les hommes représentait 80% des participants. L’environnement hospitalier a été perçu comme agité par 16% et calme par 86% des patients. Les deux groupes n’ont pas présenté de différence démographiques et médicales significatives.
17,6% des patients ont atteint le seuil pour les groupe de symptômes dissociatifs, mais seulement 2% ont atteint le seuil pour le score cumulé des groupes de symptômes de récidive, d’évitement et d’éveil, sans qu’aucun patient ne remplisse les critères diagnostiques pour le DSM-IV de diagnostic de TSA.
Les résultats de la perception de l’environnement hospitalier et les symptômes totaux des TSA sont illustré dans le tableau 2. Le groupe d’environnement agité a présenté des niveaux de symptôme de TSA significativement plus élevés que le groupe environnement calme indépendamment des co-variables. La seule co-variable qui était associé de façon significative au score total des symptômes de la ASDS était la détresse péri-traumatique qui était plus élevée chez les personnes qui présentent des niveaux élevés de symptôme de TSA.
Les résultats de la perception de l’environnement hospitalier et des groupes de symptômes des TSA sont illustré dans le tableau 3.
La perception d’un environnement hospitalier agité était significativement associée à des symptômes dissociatifs avec des valeurs plus élevées observées dans le groupe environnement agité que dans le groupe environnement calme.
Des différences de groupe avec une signification statistique limite ont également été observées pour les symptômes de réapparition.
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DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
es Les résultats de chacune des questions/hypothèses ont été discutés. En effet, les symptômes de TSA était significativement plus élevés chez les patients qui au moment de l’admission ont perçu l’environnement « agité ». Il a notamment été constaté que la perception d’un milieu hospitalier agité est associé de façon significative à des niveaux plus élevés de symptômes dissociatifs, et avec un signification statistique limites, à des niveaux plus élevés de symptômes de ré-expérience et d’excitation. Aucun lien n’a été trouvé avec le symptôme d’évitement car il est probablement influencé par plusieurs autres facteurs tels que la confrontation des aidants et des membres de la famille avec les répercussions sur la santé et les troubles post-IM.
La majorité des résultats concordent avec les études antérieures qui indiquaient que la détresse pendant l’événement traumatique peut être un prédicteur du développement de stress traumatique.
Les limites de l’étude sont notamment :
- La perception subjective d’un milieu hospitalier agité à l’admission n’a été évaluée que rétrospectivement ce qui a pu entraîner un biais de rappel.
- Aucune donnée sur l’encombrement objectif n’a été recueillies
- Petite taille de l’échantillon - Utilisation du DSM IV
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Les résultats suggèrent qu’en plus des efforts politiques qui vise à réduire le surpeuplement, le soutien psychologique devrait également s’adresser aux patients individuels dans le besoin.
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Les études futures devront examiner la faisabilité d’interventions visant à réduire le stress en ciblant la perception d’environnements hospitaliers agités dans les situations d’urgence médicale. De plus, des études futures devraient également porter sur les mécanismes qui relient la perception d’un milieu hospitalier agité aux symptômes des TSA.
En conclusion, l’étude suggère que les patients développent des niveaux accrus de symptômes de TSA après un infarctus aigu du myocarde s’ils perçoivent l’environnement hospitalier à l’admission comme agité ou calme, indépendamment des facteurs démographiques, péri traumatiques et médicaux.
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Prevalence and risk factors for post-traumatic stress disorder in relatives of out-of-hospital cardiac arrest patients
Marius Zimmerli et al. (2014)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? Il décrit la prévalence et facteurs de risque de trouble de stress post-traumatique chez les proches des patients en arrêt cardiaque en dehors de l'hôpital.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? On y retrouve l’objectif de la recherche, la méthode, les résultats et la conclusion
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ? Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Il s’agit ici d’étudier la fréquence du stress post-traumatique et les facteurs de risque chez les parents de patients souffrant d’un arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital.
Il s’agit d’un problème récurrent dans la société avec les maladies cardiovasculaires comme cause de décès.
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ? N Non, peu voir nuls études n’avait jusque-là été entreprise sur ce
sujet selon les auteurs
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ? Oui, en effet, l’ESPT est clairement défini avec ses caractéristiques et ses symptômes
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Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ? Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Oui, il est décrit comme une cohorte d’observation pour évaluer le risque d’ESPT chez les membres de la famille de patients souffrant d’arrêt cardiaque en extra hospitalier après le séjour des patients en soins intensifs et d’étudier les acteurs prédictifs de cette issue défavorable.
Il y a l’hypothèse selon laquelle une interaction inadéquate entre le personnel soignant, c’est-à-dire, une communication déficiente avec l’équipe de soins intensifs et la famille ou encore une prise en soins vécue comme insatisfaisante permettrait de prédire l’ESPT chez les membres de la famille La recension des écrits nous parle du syndrome de stress post-traumatique ainsi que son influence sur les proches de patients ayant vécu un arrêt cardiaque, des aspects retrouvés dans les hypothèses comme celle décrite ci-dessus.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ? Cette étude visait à inclure un membre de la famille de patients consécutifs admis à l'USI de l'hôpital universitaire de Bâle en Suisse entre janvier 2007 et août 2012 pour le traitement de l'OHCA. Pour être éligible, le parent devait avoir servi de mandataire spécial pour le patient et parler une langue locale.
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Ils se sont aidé d’une liste établie dans leur registre électronique entre octobre 2012 et janvier 2013 suite à quoi ils ont téléphoné à des patients éligibles et à leurs proches pour les inviter à participer à l'étude. Si les patients étaient décédés ou ne pouvaient pas être atteints, nous avons appelé les membres de leur famille en tant que proches aidants énumérés dans la documentation clinique.
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des
156
renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
E En effet, les chercheurs ont interrogé les membres de la famille par téléphone au moyen de questionnaires structurés validés décrits ci-dessous. Afin de maximiser la cohérence méthodologique et de réduire ainsi les biais, toutes les interviews des membres de la famille ont été menées par un seul médecin (MZ) en utilisant la même séquence de contenu et les mêmes instruments d'étude que ceux définis ci-dessous. Chaque entretien avec un membre de la famille dure entre 30 et 60 minutes.
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? Les membres de la famille ont été recrutés sur la base des critères d’une étude précédente 7, c’est-à-dire par rang décisionnel de substitution (conjoint> parents / enfants> autres); si un membre de la famille n’était pas disponible pour participer, nous avons contacté le ou les membres de la famille suivants.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
o Oui les questionnaires sont validés par des études et fait passé par un médecin ce qui maintient le lien.
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
L'étude a été approuvée par le comité d'éthique local et tous les membres de la famille et les patients ont donné leur consentement écrit.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Comme critiqué par l’auteur en question, ça s’est déroulé sous forme de questionnaire, un professionnel aurait peut-être été plus objectif, judicieux donc on pourrait penser qu’il s’agit d’un devis quantitatif. L’étude s’est déroulée entre octobre 2012 et janvier 2013 donc environ 3 mois.
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Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
La version allemande validée du questionnaire IES-r (Impact of Event Scale - Révisé) 20 a été utilisée pour détecter et mesurer les symptômes du SSPT, une version élargie en allemand du questionnaire sur la satisfaction de la famille avec des soins dans l'unité de soins intensifs. (FS-ICU) et l'échelle de la catégorie de performance cérébrale (CPC).
Ils ont été importés, il s’agit de l’IES-r (Impact of Event Scale – Révisé) et le FS-ICU.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Après le recrutement, les membres de la famille ont été interrogés par téléphone au moyen de questionnaires structurés validés décrits ci-dessous. Afin de maximiser la cohérence méthodologique et de réduire ainsi les biais, toutes les interviews des membres de la famille ont été menées par un seul médecin (MZ) en utilisant la même séquence de contenu et les mêmes instruments d'étude que ceux définis ci-dessous. Chaque entretien avec un membre de la famille dure entre 30 et 60 minutes.
Le recueil de données a été fait en partie par un médecin, spécialiste la la discipline touchée et les chercheurs.
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Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Ils ont utilisé le logiciel Stata 11 ils ont utilisé une modélisation de régression logistique univariée et multivariée afin d'étudier les associations indépendantes entre ces prédicteurs potentiels et le SSPT chez les parents, en calculant les rapports de cotes (OR) et leurs intervalles de confiance à 95%. Cette analyse a d'abord été réalisée dans chacun des trois domaines. Tous les éléments dont la valeur p est ≤ 0,2 ont ensuite été évalués dans un modèle multivarié global. Ils ont ensuite calculé la surface sous la courbe des caractéristiques de fonctionnement du récepteur (AUC) pour étudier la discrimination de cette règle. Pour rechercher des effets de sous-groupe et des modifications d’effet, ils ont également inclus les termes d’interaction dans les modèles.
Les caractéristiques du patient telles que l’âge, le sexe, les conditions médicales, le traitement et les résultats, les caractéristiques des membres de la famille comportant les variables démographiques comme l’état matrimonial, les antécédents médicaux de dépression et les facteurs liés à l’unité de soins intensifs.
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
4 tableaux sont présent, le premier reprenant le patient et les caractéristiques relatives, le second reprenant les associations uni variées des caractéristiques relatives et des patients avec l’ESPT chez les membres de la famille des patients atteints d’arrêt cardiaque, le troisième expliquant Association univariée de facteurs liés aux soins en unité de soins intensifs et de l'ESPT chez les membres de la famille des patients souffrant d’arrêt cardiaque en extra hospitalier et le quatrième qui montre une analyse multivariée: prédicteurs indépendants de l'ESPT chez les membres de la famille des patients atteints de cancer de la gorge.
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Parmis les 199 patients qui ont été traités dans une unité de soins intensifs au cours de la période de l’étude, 72 donc (36%) avaient des parents incapables de parles les langues locales ou étaient inaccessibles par téléphone et 26 donc (13%) avaient des parents qui avaient refusé leur consentement en connaissance de cause. Les 101 patients restants donc (51%) avaient un parent inclus dans cette analyse.
La durée moyenne depuis l’arrêt cardiaque était de 2,6 ans (SD ± 1,7) et il n’y avait pas d’association entre le temps écoulé depuis l’arrêt cardiaque et le risque de stress post-traumatique.
Le taux global de mauvais résultats neurologiques, tel que défini par un score CPC supérieur ou égal à 3, était de 61%, décès inclus chez 56% des patients. Ainsi, 39% des échantillons de patients étaient des survivants à long terme sans séquelles neurologiques graves.Au total, 40 membres de la famille (40%, intervalle de confiance à 95% [IC] de 30 à 49%) avaient un TSPT. Comparativement aux personnes non atteintes, les proches atteints du SSPT consultaient beaucoup plus souvent un psychologue / psychiatre (13% [8/61] que 33% [13/40], p = 0,02) et prenaient nettement plus souvent des médicaments psychotropes récemment prescrits, à savoir: , médicaments antidépresseurs, (13% [8/61] vs 40% [16/40], p = 0,003) après le traitement par index OHCA de leur proche en réanimation.
L'analyse univoque a identifié plusieurs caractéristiques des membres de la famille associées au SSPT: sexe féminin (OR 2,85, IC 95%: 1,09–7,50), cohabitation avec le patient (OR 4,73, IC 95%, 1,48-15,08) et antécédents de dépression. avant OHCA du patient (OR 3,25, IC 95% 1,01–10,56). De même, plusieurs caractéristiques des patients présentaient des associations uniformes avec le SSPT, notamment un plus jeune âge (OR par décennie d'âge 0,98, IC 95%: 0,95–1,00) et un emploi salarié avant l'indice OHCA (OR 3,08, IC 95%, 1,34–7,04). En outre, les séjours prolongés en USI (OU par jour d’USI 1,07, IC à 95% de 0,98 à 1,16), le traitement de l’hypothermie (OR à 2,23, IC à 95% de 0,91–5,51) et l’infection nécessitant des antibiotiques (OR à 1,92, IC à 95% de 0,84 à 4,36) ont été suivis. vers l'association avec le SSPT. La mortalité des patients hospitalisés ainsi que la mortalité des patients à long terme n’étaient pas associées à l’ESPT de la famille (OR 0,71, IC 95% 0,31–1,60, p = 0,40 et OR 0,55, IC 95% 0,24–1,23). En analyse univariée, trois facteurs liés aux unités de soins intensifs étaient associés au TSPT: délai plus long pour recevoir les informations initiales (OR par heure après l'admission 1,18, IC 95% 0,93– 1,50); conflit avec le personnel des unités de soins intensifs (OR 3,35, IC à 95%: 0,79– 14,29) et à la perception des parents selon laquelle les mesures thérapeutiques étaient insuffisantes (OR: 6,56, IC à 95%: 0,71–60,98). Bien qu’il n’y ait pas de lien entre la fourniture ou non de données pronostiques et le SSPT, le risque de SSPT augmente lorsque les informations fournies sont perçues comme étant peu
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utiles (OR 2,55, IC 95% 0,83–7,59) ou inexactes (OR 3,52, 95 % IC 0,96-12,87).
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Les auteurs procèdent par étape, ils décrivent d’abord les 6 facteurs de risques indépendants de l’ESPT chez les membres de la famille des patients souffrant d’arrêt cardiaque en extra hospitalier.
Les auteurs les comparent à des études françaises et américaines sur le TSPT chez 33 à 49% des proches des patients en fin de vie après la sortie de l’hôpital du patient ou le décès de celui-ci. L’étude définie plusieurs contraintes come le fait de remplacer un psychologue ou un psychiatre par un questionnaire, le fait d’avoir questionné des sujets à des moments variables et que l’étude n’inclue que 51% des proches des sujets. Ils décrivent leurs résultats comme une pertinence clinique importante d'au moins deux manières. Ils concluent qu’une communication et une collaboration proactives peuvent être la clé de la modification, une communication proactive avec les membres de la famille réduirait considérablement l’incidence de l’ESPT.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
Ils décrivent une pertinence clinique d’au moins deux manières, premièrement, en combinant les six facteurs de risque indépendants qu’ils ont identifiés pour le SSPT chez les membres de la famille des patients atteints de SHO, une simple règle de prédiction identifie avec précision les membres de la famille les plus susceptibles de souffrir de ce résultat psychologique défavorable. Deuxièmement, la moitié de ces facteurs de risque, à savoir la transmission tardive d'informations pronostiques sur leur proche par le personnel de l'USI à la famille, l'insuffisance perçue des mesures thérapeutiques du patient et le conflit familial avec le personnel de l'USI, semblent être au moins en partie modifiable
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· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Non
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Non, il est expliqué que la présente analyse doit être considérée comme une source d’hypothèses et que de nouvelles études multicentrique et multinationales sont nécessaires pour confirmer et valider leurs résultats
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The Primary Prevention of PTSD : A Systematic Review
Petra M. Skeffington BA (Hons) MCouns (2013)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population a l’étude ?
La prévention primaire du SSPT : une revue systématique.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
La littérature actuelle est centré sur la prévention secondaire voir tertiaires du trouble de stress post-traumatique et sur les différente forme de traitements ; débriefing, intervention ciblés. Hors très peut de recherche s’intéresse à la prévention primaire avant la survenu du traumatisme. Cette revue de littérature inventorie les articles centrés sur la prévention primaire du SSPT jusqu’à ce jour. Sur 15'014 dans 4 langues différentes entre 1915 et 2012, seul 7 études correspondaient aux critères d’éligibilités. Les articles doivent présenter une intervention de renforcement de la résilience avant un éventuellement potentiel traumatisme, avec des données concernant le bien-être, psychologique.
Mots-clés : Traumatisme, prévention primaire, SSPT état de stress post-traumatique.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
D’après les recherches actuelles 84% des personnes seront exposés à des traumatismes durant leur vie. Les meilleures approche actuelle en matières de prévention des traumatisme consiste à dépister la pathologie (trouble de stresse post-traumatique) et à fournir le traitement nécessaire. Bien que des traitements efficaces du SSPT aient été développés et continuent à être modifiés, les progrès dans le domaine de la prévention du SSPT ont été comparativement moins importants.
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Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
· La recension présente t’elle des sources primaires ?
Une stratégie de recherche large a été utilisée, rapportant 15 014 études dans 4 langues publiées entre 1915 et 2012. 7 des études ont été identifiées comme répondant aux critères correspondant à la problématique traitée. À l'heure actuelle, il n'y a pas de corpus de recherche solide sur la prévention primaire de l'ESPT pour justifier ou orienter les interventions.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
L’OMS, souligne que pour « réduire le fardeau social, économique et social des troubles mentaux, il est essentiel que les pays et les régions accordent une plus grande attention à la prévention et à la promotion de la santé mentale ». Des preuves scientifiques démontrent l’efficacité des programmes politique de prévention.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Cette examen systématique et approfondie à pour but de discuter des limites et des orientations futures pour la mise en place de programmes de prévention de l’ESPT primaires.
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METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
La population des articles choisi à été préparé à être confronté à un traumatisme, puis il on été face à un traumatisme. Il s’agit dans la plupart des étude de personnes exerçant des professions à haut risque (soldats, policiers, pompiers,..)
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Cette revu de littérature ne précise pas les moyens de chaque étude pour agir de manière éthique lors de leur démarche.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Revue de littérature systématique. Elle à pour but de suscité l’intérêt et la discussion pour des recherches futur dans le domaine.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
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· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été crées pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Les articles sélectionnés pour la revu de littérature on été choisie en première intention par les mots-clés présent dans le titre ou l’abstract de l’article. Les résumer ont par la suite été analysé plus précisément pour être sélectionnés par les critères d’inclusion et d’exclusion.
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Le but de cette revue était d'identifier et de comparer les programmes de renforcement de la résilience proposés aux populations de tous les pays, de toutes les années et de tous les âges, qui ont ensuite été exposées à un événement potentiellement traumatisant.
Les concepts clée ont été utilisés pour générer une liste de mots-clés, utilisés pour effectuer une rechercher de littérature existante.
Le 25 novembre 2011, les recherches finales ont été effectuées pour les termes de recherches suivants :
- Traumatisme ou SSPT ou trouble de stress post-traumatique
ou stress post-traumatique
ET - Résilience ou prévenir ou stress ou inoculation ou résistance
ou protéger
ET - Intervenir training ou formation
Les critères d’éligibilités des recherches étaient les suivants :
- Les participants ont reçu un programme de renforcement de
la résilience
- Les participants étaient potentiellement exposés à un
événement traumatique décrit par le DSM IV.
- Des données ont été recueillies concernant le bien-être
psychologique
Les critères d’exclusions sont les suivants :
- Les participants de l’étude présente actuellement une
symptomatologie de SSPT
Tous d’abord, les participants des études inclus dans la revu de littérature devaient avoir suivit un programme de renforcement de la résilience dans le but d’améliorer le fonctionnement psychologique
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ou le bien-être. Ces programmes peuvent être de différents types (renforcement de la résilience, maîtrise de l’adaptation, entraînement à la résistance ou encore interventions cognitivo-comportementales.
Puis les participants ont ensuite été exposés à un événement traumatique. Le DSM IV définit le traumatisme ainsi : « la personne à vécu, été témoin ou à été confrontée à un évenement ou à des événements impliquant réellement ou une menace de mort ou de blessures graves, ou une atteinte à l’intégrité physique de soi-même ou des autres ».
Pour finir le bien-être psychologique à été mesuré de manière objective.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
· Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Le but de cet examen était d’éclairer une stratégie de prévention de l’ESPT; Cependant, en raison de la rareté des recherches sur la prévention primaire du TSPT, le concept plus général de bien-être psychologique a été utilisé. Cela concorde avec la reconnaissance par l’OMS du fait que les programmes de prévention englobent souvent le double objectif de la réduction de la maladie mentale et de la promotion de la santé mentale (OMS, 2004).
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Psychoéducation Les 7 articles inclue dans cette revue contiennent une composante psychoéducative.
Les volontaires de la première étude sont des militaires qui ont suivit une journée de formation mettant l’accent sur les effets des traumatismes susceptibles de se produire lors de mission. Le groupe contrôle était formé de volontaire qui n’avaient pas suivit la journée de formation. Après le déploiement, la santé globale et mentale des
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participant ont été analysé et révèle que le groupe qui à reçu le débriefing préalable avaient un taux de dépression, de trouble anxieux et de comportements à risque inférieur par rapport au groupe contrôle.
Dans une autre étude réalisée en 2003, 279 militaires sur le point d’être déployés, ont été informés de la situation avant le déploiement. Les informations concernant le rôle de l'équipe de santé mentale, les types de stress, la manipulation des restes humains, la gestion de la pensée stressante, l'importance du moral, et quand et où chercher de l'aide ont été incluses. Une enquête post-déploiement du personnel informé et du groupe contrôles non informés a été effectué. Les auteurs n'ont constaté aucun effet significatif du compte rendu. Cependant, aucune donnée de base n’avait été collectée, il est donc impossible de tirer des conclusions sur l’efficacité du débriefing.
Psychoéducation avec formation au renforcement des capacités et à l’inoculation du stress Trois des études sélectionnées associaient un programme de psychoéducation et des composantes de développement des compétences.
La première étude emploie un programme d’entrainement au stress opérationnel d’une demi-journée couvrant l’éducation au stress, la réduction de l’anxiété / le stress, les techniques de relaxation et l’éducation au stress post-stress dispensé à un groupe de soldats britanniques se préparant à une mission de six mois. Après le déploiement la moitié des soldats on bénéficié d’un débriefing. Puis des mesures du stress et de l’anxiété on été effectuer sur l’ensemble des soldats à 3, 6 et 12 mois après le déploiement. Les auteurs ont noté que les scores globaux étaient très faibles, avec seulement trois participants présentant un SSPT cliniquement significatif. Néanmoins, la conception expérimentale de cette recherche ne permet pas de tirer des conclusions claires car aucune mesure pré-exposition traumatique n’à été effectuée.
Un programme de gestion du stress cognitivo-comportemental destiné aux agents de police affectés au ministère de l'Intérieur du canton de Sarajevo à été mis au point. Au cours de quatre sessions hebdomadaires, les policiers ont appris le stress, les stratégies d'adaptation, les techniques de relaxation, la résolution de problèmes et les techniques de communication. Trois mois après, des mesures du stress et de l’anxiété à été effectué sur le groupe d’agents ayant suivit le programme et sur un groupe d’agent contrôle qui n’a pas participé au programme. Les auteurs, on constatés une réduction significative de l’anxiété, l’élaboration de stratégie d’adaptation plus active et les agents présentent des réactions somatiques au stress moins importantes comparé au groups d’agent contrôle. Néanmoins la taille réduite de l’échantillon (10 participants dans chaque group) ne permet pas de conclure avec certitude qu’il y ai eu un effet significatif.
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Pour finir, unprogramme de résilience avant enseignant, dispensé par un enseignant, a été mis en place pour les élèves des écoles primaires en Israël avant une série d'attaques à la roquette. C’est un programme hebdomadaire de 14 sessions couvrant divers sujets :la psychoéducation, l'identification des émotions, le travail à travers des expériences positives et négatives, l'identification et l'équilibre des tensions corporelles et des pensées négatives, l'adaptation interne et externe, les expériences positives, l'humour et l'adaptation, le contrôle de l'attention, la communication et le traitement et la régulation des émotions. Au total, 748 étudiants israéliens ont reçu l’intervention, 740 enfants exposés aux mêmes évènements traumatiques jouant le rôle de groupe témoin. Les résultats ont révélé une réduction significative des symptômes de stress post-traumatique et de stress dans le groupe d'intervention 3 mois après l'exposition.
Les programmes de prétraumatologie associant psychoéducation et développement des compétences allaient d'une demi-journée à 14 semaines. Toutes les études ont porté sur la nature du stress, les facteurs de stress imminents possibles et les réactions courantes. Toutes les études comprenaient une mesure de l'anxiété, mais chacune utilisaient des mesures différentes et étaient menées sur des populations très différentes, ce qui rendait la comparaison des résultats difficile. Dans les études examinées ici, les données de base n’ont pas été collectées et, à ce jour, il n’existe aucune preuve claire de l’efficacité de la psychoéducation avant le traumatisme et du renforcement des compétences.
Pré-simulation Une formation à la gestion du stress a été dispensée à huit stagiaires de l'académie de police inscrits au programme de l'académie de police de Seattle en 1977.Six séances de deux heures ont été consacrées à l'enseignement et à la pratique de l'auto surveillance des réactions, de la relaxation musculaire et du développement de réponses cognitives adaptatives. Huit stagiaires ont suivi la formation comme à leur habitude et ont servi de sujets de contrôle. Les mesures auto-déclarées d'anxiété et de stress et les mesures de fréquence cardiaque et de pression artérielle ont été recueillies avant et après l'intervention. Des évaluations par des observateurs indépendants et des auto-évaluations de la performance au travail (par exemple, l'adéquation de la réponse, le respect des procédures) ont également été collectées au cours d'une série de simulations stressantes. Le groupe d'intervention a obtenu une performance significativement meilleure- Cet effet était le plus prononcé pour les situations simulées pour lesquelles une formation avait été dispensée au cours du programme. Cependant, la petite taille de l'échantillon est un biais possible à prendre en compte dans les conclusions.
Dans une autre étude sur les policiers, le programme a préparé les agents à faire face à des expériences traumatisantes et à réagir de manière optimale. Les policiers ayant une année d'expérience ont suivi 10 heures hebdomadaires de formation à la formation en
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imagerie en petits groupes, sur une période de cinq semaines. Un groupe d'officiers de la même cohorte n'ayant pas reçu de formation en imagerie a servi de contrôle. Les participants ont appris des stratégies de relaxation et ont répété les réponses appropriées à plusieurs scénarios spécifiques à la police. Douze mois après l’achèvement de la formation, le groupe d’intervention a signalé une humeur et un stress nettement moins négatifs et une meilleure performance au travail. Les mesures ont révélé une augmentation plus faible de la fréquence cardiaque et du cortisol péri-simulation par rapport au groupe témoin. Cette étude n'inclut aucune mesure de base et aucune conclusion ne peut donc être tirée quant à l'efficacité de l'intervention. Un essai comprenant des mesures de base serait nécessaire pour pouvoir tirer des conclusions concernant l'efficacité de ce programme.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
· L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Les conclusions pouvant être tirées de la recherche actuelle comportent des limites importantes. Parmi les articles identifiés, aucun ne vantait une conception de recherche et une taille d'échantillon robustes, et aucune conclusion ne peut être tirée en ce qui concerne l'efficacité possible d'un programme ou d'une intervention quelconque en termes de prévention du SSPT. Les études qui présentaient un plan contrôlé avaient des échantillons de 10 ou moins dans chaque conditionet les études avec des échantillons de plus grande taille n'ont pas permis de collecter des données de base et / ou d'utiliser des contrôles.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Pour développer les connaissances dans le domaine de la promotion de la résilience spécifiquement pour la prévention de l'ESPT, des
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études futures nécessiteront des recherches rigoureuses et ciblées avec des mesures claires de l'exposition aux traumatismes et des symptômes de l'ESPT dans une conception contrôlée.
Les études pilotes peuvent ouvrir la voie à des échantillons plus volumineux,elles devront également faire la lumière sur la possibilité de prévenir la pathologie post-traumatique avec des programmes de renforcement de la résilience.
Un problème clé dans l'exploration de la prévention de l'SSPT est que les événements traumatiques sont souvent inattendus et imprévisibles, ce qui complique la mise en œuvre de tests et de programmes.
La majeure partie de la recherche dans le domaine de la prévention du stress post-traumatique a été menée auprès de personnes exerçant des professions à haut risque telle que les force de l’ordre les pompiers, et les travailleurs d’urgence ce qui est peu représentatif de la population générale.
Le domaine de la prévention du TSPT en est à ses balbutiements et le progrès des preuves dans ce domaine se heurte encore à plusieurs défis.
171
Early psychological counseling for the prevention of posttraumatic stress induced by acute coronary syndrome : the MI-SPRINT randomized
controlled trial
Känel R. et al. (2018)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Conseil psychologique précoce pour la prévention du stress post-traumatique induit par le syndrome coronarien aigu : l'essai contrôlé randomisé MI-SPRINT.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé reprend le contexte, la méthode, les résultats et la conclusion de manière synthétisée.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Leur but est de vérifier si une seule séance de conseil axé sur la formation précoce avec un programme de premiers soins psychologiques prévenait l’incidence de l’ESPT chez les patients en état de stress aigüe lors d’un syndrome coronarien aigu.
Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Les auteurs donnent des définitions du syndrome de stress post-traumatique ainsi que les effets de celui-ci lorsqu’il est induit par un arrêt cardiaque et les conséquences qu’il peut engendrer.
172
Les approches alternatives de premiers soins psychologiques sont décrites.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Le syndrome coronarien aigu (SCA) - syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et les symptômes cliniquement significatifs du SSPT - sont présents dans 4 et 12 % des patients, respectivement. Nous avons émis l'hypothèse que le counseling axé sur les traumatismes prévient l'incidence des SSPT induits par l’arrêt cardiaque.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Leur but est de vérifier si une seule séance de conseil axé sur la formation précoce avec un programme de premiers soins psychologiques prévenait l’incidence de l’ESPT chez les patients en état de stress aigüe lors d’un syndrome coronarien aigu.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Les patients ayant subi un infarctus aigu du myocarde avec sus-décalage du segment ST (STEMI) ou un infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST, référés pour une intervention de soins
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coronariens actifs au Département de cardiologie, Hôpital universitaire de Berne, Suisse, étaient invités entre le 2 février 2013 et le 29 septembre 2015 pour participer à l'ECR MI-SPRINT.
Critères d’inclusion :
- 18 ans ou plus
- Troubles circulatoires stables
- Niveau élevé de détresse pendant l’infarctus du myocarde
Critères d’exclusion :
- Pontage coronarien d’urgence
- Maladie coronarienne susceptible de causer la mort dans un
délai d’un an
- Pas entièrement orienté dans la situation, la personne ou le
lieu
- Déficience cognitive
- Dépression sévère
- Idées suicidaires dans les deux semaines précédentes
- Connaissance insuffisante de l’allemand
- Participation actuelle à une autre étude
Dans les 48 heures suivant l'admission à l'hôpital, 190 patients présentant une détresse élevée au cours d'un SCA ont été répartis au hasard dans le cadre d'une intervention en une seule séance de counseling axé sur le traumatisme ou d'une intervention de contrôle actif visant le rôle général du stress chez les patients souffrant de cardiopathie. SSPT évalué par un intervieweur aveugle (résultat principal) et résultats additionnels sur le plan de la santé ont été évalués après 3 mois de suivi. Les résultats des essais sur la prévalence ont été comparés aux données d'études antérieures sur l'incidence naturelle du SSPT et du SSPT liés à l'ACS.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Des psychologues et des étudiants en médecine de niveau maîtrise, formés et supervisés par des psychothérapeutes cliniciens diplômés en psychologie ou en psychiatrie, ont offert les interventions. Chacune des 5 personnes qui ont livré l'intervention a livré les deux interventions. Les étudiants en médecine ayant reçu une formation en communication ont suivi un cours de formation de 2 jours (16 h) avant d'effectuer l'intervention en face à face de façon autonome. Chaque intervention consistait en une seule séance de counseling individuel d'une durée de 45 minutes, basée sur des livrets d'information colorés, adaptés à la stratégie d'intervention Les brochures d'information ont été distribuées à la fin des séances et les patients les ont ramenées à la maison pour qu'ils puissent continuer à s'aider eux-mêmes. Les brochures ont été utilisées pour
174
interagir avec le patient pendant la séance de counseling et pour approfondir des sujets précis, comme le montre le tableau 1 (suppl. en ligne des manuels d'intervention).
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
On peut en déduire qu’il s’agit d’une étude à devis qualitatif car l’étude s’est déroulée à l’aide d’entretiens personnalisés qui ont par la suite été analysés par des experts et par les participants eux-mêmes.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche a-elle été bien posée ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Pour le résultat principal il a été calculé avec l’échelle CAPS, le résultat secondaire avec l’échelle de diagnostic post-traumatique PDS en 17 items et pour ce qui en est de l’évaluation de la gravité de l’ESPT.
L’IQE a également été utilisé pour mesurer symptômes dépressifs, échelle de 21 items et la SCL-90-R pour mesurer la détresse psychologique globale.
L’auto-évaluation a également été utilisée pour mesurer la perception propre des patients.
175
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Patients ayant subi un infarctus aigu du myocarde avec sus-décalage du segmente ST ou un infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST référés pour une intervention de soins coronariens actifs au Département de cardiologie à l’Hôpital universitaire de Berne.
Les auteurs ont divisé 190 participants en deux groupes. Un groupe participant à un entretien de conseil se basant sur le traumatisme et l’autre se basant sur le stress. Le syndrome de stress post-traumatique a par la suite été évalué par un chercheur et par les participants eux-mêmes trois mois après les entretiens. Pour finir, l’étude nous montre que d’un point de vue objectif donc d’un point de vue d’un professionnel et d’un point de vue subjectif, c’est-à-dire selon les patients.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Analyses de la puissance :
- Score CAPS comme principale mesure des résultats car l’ESPT
diagnostiqué par l’intervieweur était plus significatifs sur le
plan clinique que les symptômes auto déclarés
Analyse statistique :
- Les données ont été analysées à l’aide de SPSS 22.0 pour
Windows avec un niveau de signification p<0,05
- 2 types d’analyses : une dans l’intention de traiter, et l’autre
dans une analyse plus complète ils n’ont utilisé que les cas
pour lesquels l’évaluation des d’intérêt était valide
- Ont utilisé un modèle linéaire général avec le groupe comme
facteur fixe en tenant compte des caractéristiques
sociodémographiques et clinique de base, les analyses ont
été effectuées pour le résultat principal (CAPS) et tous les
résultats secondaires (PDS, BDI, SCL-90-R)
- Ont calculé les valeurs moyennes avec des intervalles de
confiance de 95% et des tailles d’effet pour les différences
176
entre les groupes où 0,2 0,5 et 0,8 indiquent des effets
faibles, moyens et importants
- Ont calculé une analyse de régression linéaire logistique pour
comparer les groupes sur les résultats exploratoires liés aux
hospitalisations liées aux MCV et la mortalité à petite cause
- N’ont pas ajouter les valeurs de p pour des comparaisons en
raison de la hiérarchie préétablie des résultats
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Caractéristiques du recrutement, du maintien en poste et de la base de référence :
- Parmi les 190 patients, 97 ont participé au counseling axé sur
le traumatisme et 93 sur le stress dont 154 ont subi
l’évaluation de suivi après trois mois : 82,5% dans le groupe
de counseling axé sur le traumatisme et 79,6% dans le
groupe de counseling axé sur le stress
- La crainte de mourir au cours de l’EEA était plus intense dans
le groupe axé sur les traumatismes que dans le groupe de
counseling axés sur le stress mais aucune différence
significative entre les groupes
Efficacité de l’intervention :
- En général, les scores des symptômes étaient faibles avec les
deux interventions, bien qu'en termes absolus, ils aient été
un peu plus élevés avec le counseling axé sur les
traumatismes qu'avec la prise en compte du stress, et aussi
dans l'analyse complète (effets de petite à moyenne
importance) que dans l'analyse ITT (aucun effet ou petits
effets)
- Résultat principal : Le score total du SSPT évalué par
l'intervieweur ne différait pas de façon significative entre le
counseling axé sur le traumatisme et le counseling sur le
stress, et il n'y avait pas non plus de différence significative
entre les scores des groupes de symptômes individuels du
SSPT.
177
- Résultats secondaire : L'autoévaluation du SSPT était
significativement plus élevée pour le counseling axé sur les
traumatismes que pour celui axé sur le stress, tant pour le
score total que pour les groupes de symptômes individuels
du SSPT, à l'exception des symptômes qui réapparaissent
dans l'analyse des TIT, Une différence significative avec des
symptômes plus dépressifs et une détresse psychologique
plus globale dans le groupe axé sur les traumatismes par
rapport au groupe de counseling sur le stress a émergé dans
l'analyse complète, mais pas dans l'analyse ITT
- Résultat exploratoire : Au cours du suivi, 7 patients sont
décédés (counseling axé sur les traumatismes : 3,1 %, 3/97 ;
counseling sur le stress : 4,3 %, 4/93), et 56 patients ont été
hospitalisés à cause d'une MCV (48 cas électifs/8 d'urgence).
Moins de patients dans le groupe de counseling axé sur les
traumatismes ont présenté un événement négatif (critère
d'évaluation combiné des hospitalisations/mortalité sans
cause) (28,9 %, 28/97) que ceux dans le groupe de
counseling sur le stress (37,6 %, 35/93)
Evaluations supplémentaires lors du suivi :
- Evaluation des patients : Près des deux tiers des 154
répondants ont trouvé le contenu des brochures
d'information très utile (14,3 %) ou très utile (48,1 %), et un
autre quart a dit qu'il était un peu utile (26,6 %). Seulement
6,5 % ont trouvé que les brochures d'information n'étaient
pas du tout utiles et 4,5 % n'ont pu répondre à cette
question. Ces cotes ne différaient pas de façon significative
entre les groupes axés sur les traumatismes et les groupes
de counseling sur le stress (p = 0,86)
- Traitements de santé mentale : Au cours du suivi, 26,3
% (21/80) des patients du groupe de counseling axé sur les
traumatismes et 24,3 % (18/74) du groupe de counseling sur
le stress avaient reçu au moins une séance de
psychothérapie (p = 0,78 pour la différence de groupe). Lors
du suivi, les antidépresseurs ont été pris par une proportion
similaire de patients (p = 0,68) dans les groupes de
counseling axés sur le traumatisme (10 %, 8/80) et le stress
(8,1 %, 6/74). Dans l'ensemble, un total de 29,2 % (45/154)
avaient repris une psychothérapie et/ou pris des
antidépresseurs lors de l'évaluation de suivi.
178
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
D’un point de vue objectif et clinique c’est-à-dire d’après l’évaluation de l’expert, il n’y aurait pas de différence entre les deux types de conseil néanmoins d’un point de vue subjectif, donc lorsque c’est les participants eux-mêmes qui décrivent leur état de stress post-traumatique, les participant du groupe de thérapie basée sur le stress est vue comme plus efficace. Cela serait dû au faite que le conseil basé sur le traumatisme peu réveiller des souvenirs traumatisant, deuxièmement la brochure donnée au groupe avec la thérapie basée sur le stress aurait eu un effet d’assistance plus efficace. Pour finir le fait d’avoir un entretien basé sur le traumatisme aurait tendance à percevoir le stress comme un état de stress post-traumatique.
Ils décrivent les limites suivantes :
- Le sexe masculin est un prédicteur de l’ESPT et la majorité
des participants étaient des hommes
- Pendant la phase aiguë d'une maladie cardiaque, il est
également difficile de diagnostiquer une dépression clinique
puisque le patient pourrait présenter un biais de rappel
- Il n'y avait aucune exigence stricte quant à l'adhésion au
protocole de conseil
- Ont recruté des patients dans un seul centre universitaire
tertiaire ce qui limite la généralisation des résultats à d’autres
milieux de soins
179
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Une seule séance de consultation individuelle axée sur les traumatismes précoces chez des patients présentant une détresse aiguë élevée pendant une SCA n'a pas été plus efficace que le counseling sur le stress pour la prévention du stress post-traumatique causé par la SCA et évalué par l'intervieweur
Limites :
- Le sexe masculin est un prédicteur du SSPT induit par l'ACS,
mais la grande majorité des participants à notre étude
étaient des hommes
- Ils ont exclu les patients présentant une comorbidité
somatique grave et une dépression clinique qui pourraient
être plus vulnérables à développer un SSPT, cependant,
pendant la phase aiguë d'une maladie cardiaque, il est
également difficile de diagnostiquer une dépression clinique
puisque le patient pourrait présenter un biais de rappel
- Comme leurs séances de counseling se sont déroulées selon
une approche pragmatique qui pouvait facilement être
transférée à la routine clinique dans un contexte de soins
coronariens actifs, il n'y avait aucune exigence stricte quant à
l'adhésion au protocole de counseling
- Dans le même ordre d'idées, il n'était pas pratique dans ce
contexte d'utiliser des moyens formels pour mesurer la
fidélité au traitement, car un enregistrement vidéo ou sonore
aurait indûment interagi avec les conditions spatiales étroites
et l'activité intense de l'unité de soins coronariens
- Ils ont recruté des patients dans un seul centre universitaire
tertiaire, ce qui limite la généralisation des résultats à
d'autres milieux de soins
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The impact of psychological distress on long-term recovery perceptions in survivors of cardiac arrest
Presciutti A. et al. (2018)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Le titre précise les concepts clés de l’étude ainsi que la population (survivants d’un arrêt cardiaque).
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé synthétise par un texte narratif chacune des 4 parties de la recherche, soit le problème, la méthode, les résultats et la discussion.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
· Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Grâce aux innovations technologiques et les protocoles de traitement on observe une amélioration du taux de survie après un arrêt cardiaque. Néanmoins malgré les divers symptômes chroniques auxquels font face les survivants d’un arrêt cardiaque, on ne sait pas encore clairement quels déficits sont les plus fortement associés à un rétablissement perçu à long terme.
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Recension des écrits
· Une recension a-t-elle été entreprise ?
La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension présente t’elle des sources primaires ?
Une recension des écrits a été entreprise. Steinbusch et ses collaborateurs ont constaté que les déficiences cognitives perçues chez les patients après l’arrêt n’étaient pas représentatives de leurs déficiences cognitives réelles lors des suivis après 3 et 12 mois. Au contraire, Juan et ses collaborateurs ont constaté que les troubles cognitifs des patients après l’arrêt, mais non les symptômes dépressifs, étaient fortement corrélés aux perceptions négatives de rétablissement à 6mois ; cependant l’incidente de dépression était faible (6%) et la taille de l’échantillon relativement faible (n=50), ce qui ne permet pas de tirer des conclusions définitives.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Il existe un fort soutient liant les séquelles psychologiques au bien-être subjectif et à la guérison potentiellement perçue chez les patients atteints d’une maladie cardiaque. Par ex, le PSDT secondaire à un événement cardiaque varie entre 0 et 38% (12% en moyenne) qui est liée à des perceptions négatives de la maladie, à la détresse émotionnelle, à une qualité de vie réduite et à des symptômes somatiques. Tout comme les symptômes dépressifs (20 à 40%) qui représente un défi pour les patients cardiaques puisque la dépression s’est avérée être un meilleur prédicteur de la qualité de vie que les mesures de la gravité de la maladie.
182
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Les auteurs ont récemment démontré que le stress post-traumatique et les symptômes dépressifs, et non les troubles cognitifs ou fonctionnels, étaient associés aux perceptions négatives du rétablissement des survivants d’un arrêt cardiaque à la sortie de l’hôpital.
La présente étude vise à étendre ce travail en examinant les corrélats de la récupération perçue chez les survivants d’un arrêts cardiaques 6 mois après leur congé de l’hôpital.
En se fondant sur le lien étroit qui existe entre les symptômes psychologiques induits par la maladie cardiaque et les résultats du bien-être subjectif, l’hypothèse selon laquelle les symptômes de dépression et de PTSD sont corrélés aux perceptions de rétablissement à long terme des survivants d’un arrêt cardiaque, même après avoir tenu compte de leur état cognitif, de leur indépendance fonctionnelle et des comorbidité médicale va être vérifiée. En outre, ils ont examiné la stabilité de la perception de la récupération, qui est passée de l’abandon de la charge à 6 mois.
METHODE
Population et échantillon
· La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Les sujets étaient inclus s’ils étaient : - Âgés de plus de 18 ans - Réanimés après un arrêt cardiaque à l’hôpital ou à l’extérieur - Admis au Columbia University Medical Center - Ayant survécu au congé de l’hôpital entre septembre 2015 et
septembre 2017
183
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Une fois identifiés, les participants potentiels ont été approché pour obtenir leur consentement ; les participants ont donné leur consentement éclairé par écrit.
La participation était conditionnelle à un état mental suffisant au congé de l’hôpital, défini comme ayant un score de catégorie de performance cérébrale (CPC) de 3 ou moins, étant alerte et orienté temps-espace-personne, n’ayant aucune présence de délire, d’agitation ou de sédation selon la méthode d’évaluation de la confusion pour l’ICU et l’échelle de Richmond (RASS).
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Le protocole de recherche consiste à identifier les participants potentiels par code diagnostic, qui ont ensuite été approché afin d’obtenir leur consentement.
Les données ont étés recueillies par un coordinateur de recherche formé à environ 6 mois après la date du congé de l’hôpital.
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche a-elle été bien posée ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
184
L’étude a mesuré : - Rétablissement perçu : grâce à une question oui/non « Avez-
vous l’impression que vous vous être complétement remis de
votre arrêt ? ».
- Etat cognitif : grâce à la RBANS qui évalue la mémoire
immédiate, la fluidité sémantique, l’attention, la conscience
visuo-spatiale et la mémoire retardée (déficience cognitive =
<80) ou le TICS pour les patients qui n’ont pas pu se
présenté à un entretien à l’hôpital (déficience cognitive =
<30)
- Symptômes psychologiques : grâce au CES-D pour la
symptomatologie dépressive (dépression = >16) et PCL-S
pour la symptomatologie du PTSD (PTSD = > 36)
- Indépendance dans les AVQ : grâce au M-IADL
(indépendance complète = 0)
Comorbidités médicales : grâce à l’indice de comorbidité Charlson (CCI).
Conduite de la recherche
· Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Les variables démographiques et les variables relatives à l’arrêt cardiaque ont été recueils par un coordonnateur de recherche formé à la sortie de l’hôpital au moyen d’un examen des dossiers.
Les mesures ont été recueillies par un coordonnateur de recherche formé à environ 6 mois après la date de leur congé de l’hôpital.
Les entrevus ont eu lieu en personne ou au téléphone pour les personnes limitées par la distance ou des problèmes de déplacement.
185
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Les tests de Fisher’s Exact et Wilcoxon-Rank ont été utilisés pour comparer les différences entre les répondants sur le plan démographique et les résultats mesurés. Cette même approche a été utilisée pour comparer les différences de base entre les patients inclus dans l’étude et ceux qui ont été perdus pour le suivis.
Des modèles de régression logistique univariée ont été utilisés pour calculer les rapports de cotes (RC) afin d’évaluer la force des associations entre les facteurs simples et la récupération perçue à 6 mois.
Trois modèles de régression logistique de plus en plus ajustés ont été utilisés pour calculer les RIA ajustés pour évaluer la force des associations entre le PTSD et les symptômes dépressifs, séparément, avec les perceptions du rétablissement après un arrêt cardiaque. Les scores totaux ont été utilisés pour le CES-D et le PCL-S et traités comme des variables continues. Les troubles cognitifs et la dépendance dans les AVQ ont été traités comme des variables catégorielles.
En plus de l’analyse transversale principale, les auteurs ont également examiné le degré de stabilité des perceptions des patients entre le congé de l’hôpital et 6 mois après. Les patients ont été classé selon qu’ils avaient :
- Perception négative stable (nég au congé et nég à 6 mois)
- Nouvelle perception négative (pos au congé et nég à 6 mois)
- Perception positive stable (pos au congé et pos à 6 mois)
- Nouvelle perception positive (nég au congé et pos à 6 mois)
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Les résultats sont illustrés sous forme de 3 tableaux :
186
- Association entre les données démographiques, les
comorbidités et les facteurs de l’arrêt cardiaque avec la
perception du rétablissement
- Association entre l’état psychologique, cognitif et les
caractéristiques fonctionnelles avec la perception du
rétablissement
- Association ajustée multi-variable entre les symptômes
psychologiques et la perception du rétablissement
Ils sont également résumés par un texte narratif selon les mesures effectuées :
Caractéristiques des participants
Aucune différence significative n’a été constaté entre les personnes ayant une perception négative du rétablissement et celles axant une perceptions positive sur le plan des caractéristiques démographiques.
Corrélat de la récupération 6 mois après l’arrêt cardiaque
Il n’y avait pas de différence significative entre les personnes ayant une perception négative et celles ayant une perception positive de la récupération en termes d’état cognitif (tableau 2).
Les patients dont la perception du rétablissement était négative avaient tendance à être plus dépendant dans les AVQ que ceux avec une perception positive.
Des symptômes dépressifs plus important et des symptômes de PTSD ont tous deux démontré une association significative avec une perception négative du rétablissement dans les modèles univariés.
Stabilité du rétablissement perçu
79,5% des perceptions des patients sont demeurés stables entre le congé de l’hôpital et 6 mois après.
- 43,5% perception négative stable
- 3,8% nouvelle perception négative
- 35,9% perception positive stable
- 16,6% nouvelle perception positive
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
187
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Cette analyse transversale a révélé que les symptômes dépressifs, et non les troubles cognitifs, la dépendance fonctionnelle ou les comorbidités médicales, étaient associés aux perceptions du rétablissement des survivants d’un arrêt cardiaque lors du suivi à long terme. Les patients présentant des symptômes dépressifs plus marqués étaient plus susceptibles d’avoir une perception négative de rétablissement six mois après leur congé de l’hôpital.
La grande majorité des patients (79,5%) n’ont pas connu de changement dans leur perception du rétablissement entre leur congé et 6 mois après. Cette stabilité en particulier les perceptions négatives, indiques-en outre la nécessité de s’occuper le plus tôt possible des facteurs qui caractérisent le rétablissement perçu (c.-à-d. les symptômes dépressifs)
Les limites de l’études sont ;
- Les mesures utilisées pour le PTSD et les symptômes
dépressifs sont basé sur le DSM-4
- L’étude ne comportait pas d’évaluation psychopathologique
complète, au-delà des dépisteurs diagnostics du PTSD et de
la dépression. De plus un dépisteur des symptômes d’anxiété
n’a pas été inclus dans l’étude et par conséquent dans les
analyses.
- Le TICS a été utilisé dans environ la moitié de l’échantillon et
pourrait être moins sensible que le RBANS
- Etant donné la nature transversale de cette étude, il est
toujours possible que les perceptions négatives de
rétablissement soient un indicateur de dépression plutôt
qu’un concept distinct
- Petit échantillon avec un taux de décrochage de 24% entre le
congé de l’hôpital et 6 mois après.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
188
Cette étude ajoute à l’appui que les symptômes psychologiques sont intimement liés au rétablissement subjectif chez les patients atteints de maladies cardiaques chroniques, et ne peuvent donc pas être négligés dans l’évaluation et la prise en charge de ces patients.
189
Postraumatic stress and depressive symptoms characterize cardiac arrest survivors perceived recovery at hospital discharge
Alex Presciutti et al. (2018)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? Le titre précise les concepts clés de l’étude, soit « Le stress post-traumatique et les symptômes dépressifs caractérisent le rétablissement perçu des survivants d’un arrêt cardiaque au congé de l’hôpital ». Néanmoins, il ne précise pas la population étudiée.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé reprend clairement une synthèse de la recherche grâce à quatre points distincts :
- Objectif : Vérifier l’hypothèse selon laquelle le PTSD et les symptômes dépressifs, et non les troubles cognitifs ou fonctionnels, sont associés aux perceptions négatives des survivants d’un arrêt cardiaque quant à leur rétablissement au congé de l’hôpital.
- Méthode : Patients victimes d’un arrêt cardiaque admis entre 9.2015 et 5.2017. Le principal critère d’inclusion est la survie avec un état mental suffisant pour compléter une entrevue psychosociale
- Résultats : 64 patients sur 354 ont été inclus. Parmi eux, 67% avaient une perception négative du rétablissement.
- Conclusions : Dans le mois qui suit un arrêt cardiaque, la perception négative des survivants quant à leur rétablissement est associée à leur détresse psychologique.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ? Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Les taux de survie après un arrêt cardiaque ont progressivement augmenté, cependant les survivants continuent de souffrir de déficits cognitifs marqués, de perte d’autonomie fonctionnelle et de symptomatologie psychiatrique. La guérison perçue et les déficiences perçues sont des facteurs clés dans leur volonté d’accepter des interventions et d’adhérer au traitement. C’est pourquoi il est impératif de mieux comprendre les domaines
190
spécifiques associés à la guérison perçue des patients après un arrêt cardiaque.
Recension des écrits
Une recension a-t-elle été entreprise ? La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ? La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ? La recension présente t’elle des sources primaires ? Des études récentes ont révélé que les déficiences perçues par les patients n’étaient pas représentatives de leurs troubles cognitifs réels. De même, bien que les déficiences physiques soient également omniprésentes après un arrêt cardiaque, il n’est pas certain qu’elles aient une incidence sur le rétablissement perçu des patients.
Les recherches actuelle liant la déficience fonctionnelle et l’incapacité au bien-être subjectif sont incohérentes, d’où le paradoxe de l’incapacité, selon lequel, jusqu’à 54% des patients ayant une incapacité modérée ou grave ont déclaré avoi rune excellent qualité de vie.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ? L’hypothèse suivant a été émise : Il peut exister une association entre les symptômes de stress post-traumatique et des perceptions négatives de rétablissement en réponse à un événement d’arrêt cardiaque.
La prévalence du PTSD induit par une maladie cardiaque varie de 0 à 38% (12% en moyenne). En effet, le PTSD représente une peur de la mortalité qui est continuellement renforcé par des expériences somatiques (augmentation de la FC, de la FR, des douleurs thoraciques, …) qui servent de rappel interne de l’événement, ou pire, qui sont mal interprétés comme des signes de ré-arrêt.
Les symptômes de PTSD comprennent : l’hyperexcitation, l’engourdissement émotionnel, l’évitement et la ré-expérience. Ceux-ci pourraient donc être associés à des perceptions négatives du rétablissement.
La dépression est également très répandue chez les patient atteint de cardiopathie, 20 à 40% d’entre eux répondent aux critères d’un trouble dépressif majeur ou présentent une augmentation des symptômes dépressifs chroniques et persistants. De plus chez les patient cardiaques, la dépression s’est avérée être un meilleur prédicteur de la qualité de vie que la gravité de la maladie. Ces symptômes peuvent aussi nuire é la participation active des
191
survivant d’un arrêt cardiaque à leur traitement, ce qui a par la suite un impact négatif sur leur rétablissement perçu et réel.
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ? Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
La présente étude cherche à identifier les domaines directement associés à la guérison perçue des patients au congé de l’hôpital. Plus précisément, ils vérifient l’hypothèse selon laquelle le PTSD et les symptômes dépressifs, et non les troubles cognitifs ou fonctionnels, sont associés à des perceptions négatifs du rétablissement après un arrêt cardiaque.
METHODE
Population et échantillon
La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ? Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? Cette étude est une analyse en sous-groupes d’une enquête de cohorte d’observation prospective évaluant l’évolution des séquelles cognitives, fonctionnelles et psychiatriques vécues par les survivants d’un arrêt cardiaque pendant un an. Les sujets ont été inclus s’ils étaient :
- âgés de plus de 18 ans - réanimés à la suite d’un arrêt cardiaque survenu à l’hôpital
ou l’extérieur - admis au Columbia University Medical Center - ayant survécu à leur congé de l’hôpital entre septembre
2015 et mai 2017
192
Après avoir été identifier par code diagnostic, les participants ont ensuite été approchés pour obtenir leur consentement éclairé par écrit. Le consentement des patients n’ayant pas les capacités, a été donné par des mères porteuses. Dès la reprises de ses capacités, le patient a alors dû donner son propre consentement.
Au total, 354 patients victimes d’un arrêt cardiaque ont été admis à l’étude, dont seulement 187 ont survécu jusqu’au congé de l’hôpital. Parmis eux, 85 ne répondaient pas aux critères d’un état mental suffisant, 26 ont refusé de participer en raison des limitations de déplacement pour les rendez-vous de suivi, 12 n’ont pu remplir le questionnaire en raison de fatigue ou d’un malaise émotionnel accru. Au final, 64 sujets ont été inclus dans l’analyse finale.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Un consentement éclairé écrit a été demandé à chaque participants. Le consentement des patients n’ayant pas les capacités, a été donné par des mères porteuses. Dès la reprises de ses capacités, le patient a alors dû donner son propre consentement. L’étude a été approuvée par le comité d’examen des établissements de l’Université Columbia.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Une méthode standard de collecte de données et de rapport pour la recherche sur les arrêts cardiaques. Les données démographiques (âge, sexe, race), les variables précédents l’arrêt (indice de comorbidités de Charlson, CPC) et les variables liées à l’arrêt (lieu, présence de témoin, présence en réanimation cardiopulmonaire, le rythme initial et l’application de gestion ciblée de température) ont été collecter par un examen graphique.
193
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ?
Les mesures se portent sur 5 aspects différents soit :
• Rétablissement perçu
- Question dichotomique à choix forcé : « Avez-vous
l’impression d’avoir complétement récupéré de votre
arrestation ? » Non = perception négative du
rétablissement / Oui = perception positive du
rétablissement
• Etat neurocognitif
- RBANS : Evaluation neuropsychologique de cinq domaines
(mémoire immédiate, fluidité sémantique, attention,
conscience visuospatiale et mémoire retardée)
• Symptômes psychiatriques
- CES-D : symptomatologie dépressive de la semaine
précédente (0 à 60)
- PCL-S : symptomatologie du PTSD par rapport à une
expérience stressante au cours du dernier mois, soit ici
l’arrêt cardiaque et l’hospitalisation subséquente (17 à 85).
• Indépendance et handicap
- M-PSMS : évalue la toilette, l’alimentation, l’habillement, le
toilettage, l’ambulation et le bain (6 à 30). 6 = dépendance
totale
- Indice de Barthel : évalue la propulsion de la chaise au lit,
l’ambulation sur une surface nivelée, la négociation
d’escalier, l’alimentation, le toilettage, l’habillage, la toilette,
le bain, la continence intestinale et urinaire (0 à 100) 0 =
dépendance totale
• Etat fonctionnel
- mRS : 1 = aucune incapacité significative / 6 = décès
CPC : évaluation de l’état fonctionnel après des lésions cérébrales anoxiques. 1 = aucune incapacité / 5 = décès.
194
Conduite de la recherche
Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ? Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ? Les mesures ont été recueillis par un coordinateur de recherche au cours de deux séances tenues dans les 24h suivant le congé de l’hôpital. La durée médiane du séjour en hôpital était de 21 jours et 32% ont dépassé le mois d’hospitalisation.
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ? Les données ont été analyse grâce aux tests de Fisher’s Exact rz Wilcoxon-Rank afin de comparer les différences entre les répondants sur le plan démographique, l’état fonctionnel et les comorbidités avant l’arrêt, les variables liées aux arrest et les mesures de rétablissement. Des modèles de régression logistique multivariée ont ensuite été créés pour calculer les rapports de cotes (RC) afin d’évaluer la force des associations entre divers facteurs et la récupération perçue au congé (perception négative ou positive de la récupération). La sélection des variables incluses dans les analyses finales était fondée sur une signification statistique de p < 0,05 et une importance clinique. Les scores standard ont été utilisés pour la RBANS et traités comme une variable continue. Les scores totaux ont été utilisés pour le M-PSMS, l'indice de Barthel, le CPC, le CES-D et le PCL-S ; ils ont également été traités comme des variables continues. L'ARM a été dichotomisée en bons résultats (0-2) et mauvais résultats (3-5) et traitée comme une variable catégorique.
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
195
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Caractéristiques des participants (tableau 1) 67,2% (n =43) des patients avaient une perception négative du rétablissement. Aucune différence significative n’a été constaté entre les deux groupes en ce qui concerne les caractéristique démographiques, les comorbidités avant l’arrêt et les variables liée à l’arrêt. Corrélats de la récupération perçue (tableau 2) Etat neurocognitif, indépendance et handicap, état fonctionnel
- 62,3 % (n=38) des patients avaient un fonctionnement cognitif inférieur à la moyenne (RBANS).
- 89% (n=57) des patients étaient physiquement dépendants (EMTP).
- 84% (n=54) étianet handicapés (Indice de Barthel). - 68,8% (n=44) avaient un mauvais état fonctionnel (MRS). - 37,5 % (n=24) avaient un handicap cérébro-ducs grave
(CPC). Pas de différence significative entre ceux qui avaient une perception négative et ceux qui avaient une perception positive du rétablissement dans les scores RBANS, EMTP, indice de Barthel, MRS et CPC. Symptômes psychiatriques.
- 42,9% (n=27) note supérieure au seuil diagnostique pour la dépression (CES-D)
- 30,6% (n=19) note supérieure au seuil diagnostique pour le PTSD (PCL-S)
Des différences significatives entre les personnes ayant une récupération positive et celles ayant une récupération négative ont été observé dans les scores CES-D et PCL-S. 100% (n=19) des patients qui ont obtenu un résultat supérieur au seuil diagnostique PCL-S (PTSD) et 81% (n=22) des patients qui ont obtenu un résultat supérieur au seuil diagnostique du CES-D (dépression) avaient une perception négative du rétablissement.
196
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
La prévalence des symptômes de PTSD dans cette étude (30,6%) est comparable aux taux signalés antérieurement. Ils sont fortement associés à une perception négative du rétablissement perçu. Il est également possible qu’ils puissent contribuer à des perceptions négatives de rétablissement en interférant avec l’engagement du régime de réadaptation. La prévalence des symptômes dépressifs eux (42,9%), sont également comparable à des enquêtes similaires sur les arrêts cardiaques et les maladies cardiovasculaires. Cela n’est pas surprenant, en effet la dépression s’est avérée être un meilleur prédicteur de la qualité de vie que divers prédicteurs médicaux. Le PTSD et la dépression comprennent des symptômes semblables ce qui explique qu’ils influencent tout deux les patients à jouer un rôle passif dans leur traitement, ce qui même à une guérison perçue et réelle moins bonne. Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
L’études comporte plusieurs limites :
- Les mesures utilisées pour le PTSD et les symptômes
dépressifs étaient fondées sur les critères du DMS-V
- L’étude ne comporte pas d’évaluation psychopathologique
complète au-delà des dépisteurs diagnostiques du PTSD et
de la dépression.
- Faible taille de l’échantillon. Les résultats de cet échantillon
restreint et hautement sélectionné peuvent ne pas être
généralisables aux survivants qui ne répondaient pas aux
critères d’inclusion.
Changement possible de la perception des patients quant à leur rétablissement après qu’ils aient repris leur vie dans le monde réel et qu’ils soient confrontés à de nouveaux obstacles qui ne sont pas présents dans le milieu hospitalier.
197
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Enfin, cette étude était un examen transversal des résultats et des perceptions en matière de congé. La perception des patients quant à leur rétablissement peut changer après qu’ils aient repris leur vie dans le monde réel et qu’ils soient confrontés à de nouveaux obstacles qui ne sont pas présents dans le milieu hospitalier. La reproduction de ces méthodes à un point de suivi ultérieur est justifiée pour démontrer davantage la force de ces associations.
198
Posttraumatic Growth, Posttraumatic Stress Symptomsand Mental Health Among Coronary Heart Disease Survivors
Irit Bluvstein et al. (2013)
Eléments
d’évaluations Questions fondamentales à se poser
Titre · Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population a
l’étude ?
Croissance post-traumatique, symptômes de stress post-traumatique
et santé mentale chez les survivants de maladies coronarienne.
Résumé · Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche :
problème, méthode, résultats et discussion ?
L’étude vise à estimer les symptômes de stress post-traumatique et
le développement le post traumatique chez les survivants de
maladies cardiaques et si ceux-ci impacte sur la santé mentale.
L’échantillon recense les données de 82 survivants d’infarctus du
myocarde et de pontage de l’artère coronaire aiguë âgé de 46 à 82
ans.
Le SSPT à été évalué avec l’inventaire du syndrome de stress post-
traumatique, Le développement post-traumatique à été évaluer à
l’aide de l’inventaire de la croissance post-traumatique (PTGI), et la
qualité de vie avec la QVLS.
17,1% des participants souffraient de manières significative de SSPT
et la majorité de l’échantillon (71,2%) à déclaré une croissance
post-traumatique. Les PTSS étaient positivement associées à la
croissance Post-traumatique et la détresse psychologique par contre
il est négativement lié au bien-être et la qualité de vie.
Mots-clé : Croissance post-traumatique, symptôme de stress post-
traumatique, santé mentale, infarctus du myocarde, pontage aorto-
coronarienne.
199
INTRODUCTION
Problème de la
recherche · Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et
circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
· Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte
des connaissances actuelles ?
Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la
discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils
précisés ?
Tedeschi et al définie la croissance post-traumatique comme étant
l’expérience subjective d’un changement psychologique positif
rapporté par un individu à la suite de traumatismes ou de crises de
vie extrêmement difficile. Cette expérience va engendrer des
changements positifs dans les relations interpersonnelles, de la force
personnelle, une appréciation accrue de la vie, des priorités
modifiées et une vie spirituelle plus riche. Empiriquement la
croissance post-traumatique à été couramment documenté suite à
des traumatismes tels que des combats militaires, viols et abus
sexuels, accident et traumatismes, deuil, blessures, rétablissement
de la toxicomanie et des parents d’enfant handicapés.
Dans le DSM IV, les maladies potentiellement mortelles ont été
incluse dans les événements potentiellement traumatisants pouvant
déclencher l’apparition d’un syndrome de stress post-traumatique.
Recension des
écrits · Une recension a-t-elle été entreprise ?
· La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par
rapport au problème de recherche ?
· La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide
pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles
sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
· La recension présente t’elle des sources primaires ?
Une recherche sur 25 études traitant du SSPT indique que le risque
de développer un SSPT après une maladie cardiaque variait de 0 –
38%. Les études les plus puissantes, s’accordent sur une prévalence
de 15% de syndrome de stress post-traumatique après un infarctus
du myocarde. Seul trois études, associaient la croissance post-
traumatique aux survivant de maladie cardiaque.
La PTG était associée positivement à la maîtrise cognitive et au
soutien social. D’autre part, le PTG était négativement associée auy
symptôme de dépression.
200
Certaines preuves empiriques plus large indiquent que la PTG peut
éventuellement coexister avec la détresse psychologique. Une
explication théorique possible est que le bien-être et la détresse
reflètent deux composantes distinctes présentes indépendamment
chez le même individu au même moment.
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan
conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
· Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de
référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et
théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées
et appropriées à l’étude ?
La présente recherche prend en compte l’hypothèse du DSM IV, que
les maladies chroniques et potentiellement mortelles sont identifié
comme des éléments traumatisants.
Buts et question de
recherche · Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables
clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
· Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le
contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du
but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances,
des valeurs ou des perceptions ?
· Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de
recherche ?
· Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la
méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou
théorique ?
Cette recherche vise à mieux estimer les symptômes de stress post-
traumatique et le développement post-traumatique chez les
survivants de maladies cardiaque. Pour ainsi définir si le
développement post-traumatique peut être perçu comme une
ressource de protection individuelle et pourrais avoir une importance
future pour les interventions clinique.
201
METHODE
Population et
échantillon · La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon
est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée
pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée
?
· Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens
d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode
d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des
renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-
elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des
données ?
· Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle
justifiée sur une base statistique ?
L’échantillon est composé de 82 patients ayant survécu à un
syndrome coronarien aigue et 60 patients souffrant d’un infarctus du
myocarde avec élévation du segment ST (STEMI). Ces groupes de
patients ont été sélectionné en raison de la nature de leur maladie
cardiaque aigue induisant un niveau élevé de stress. 60 des
participants sont des hommes et 22 des femmes. L’âge varie de 46
à 82 ans pour une moyenne de 63,7 ans. Tous les participants sont
d’ethnie blanche et on été admis dans l’unité de réadaptation
cardiaque du centre médical de Tel-Aviv Sourasky.
Les caractéristiques sociodémographiques et médicales plus
exhaustives sont décrites dans le tableau N°1.
Les participants devaient correspondre aux critères suivants :
- Après un premier épisode d’infarctus du myocarde ou de
pontage aigue diagnostiqué cliniquement par un cardiologue
expert.
- Maximum 6 mois après l’événement traumatisant.
- Parlant l’hébreu
- Pas d’antécédents de maladie psychiatrique grave ou de
maladie grave mettant en jeu le pronostic vital documenté
dans le dossier médical.
30 patients convenant à l’ensemble des critères ont refusé de
participer. L’échantillon formé finalement compte 82 personnes.
Tous les survivants de l’unité ont reçu un programme de thérapie
personnalisé en fonction de leurs besoins spécifiques, comprenant
une activité physique contrôlée, une éducation sur les
comportements liée à la santé et aux maladies cardiaques, ainsi
qu’un soutient psychologique.
202
Considérations
éthiques · Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils
adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et
maximiser les bénéfices pour les participants ?
L’étude a été approuvée par le comité d’éthique institutionnelle. Les
participants ont rempli les questionnaires dans une pièce silencieuse
de l’unité de soins, tandis que l’assistant de recherche était
disponible en cas de question. Remplir chaque questionnaire a
nécessité environ une heure. Tous les questionnaires ont été remplis
avant le début du programme de réadaptation.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode
de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte
des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de
recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ?
(Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du
problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des
participants ?
Le devis quantitatif de la recherche permet de se baser sur des
donné statistiques effectuées à l’aide d’échelle et de questionnaire
autogéré. Ce qui a permet d’obtenir une évaluation personnelle de
chaque patient.
On sait qu’un assistant à la recherche était disponible pour chaque
patient lorsqu’ils remplissaient le questionnaire, nous ne disposons
pas de notion de temps détaillé.
Modes de collectes
de données · Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de
mesurer les variables ?
· Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les
observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été
rigoureusement consignées par la suite ?
L’auteur indique-t-il si les instruments ont été crées pour les besoins
de l’étude ou s’ils sont importés ?
· La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils
mesurés ?
203
L’inventaire de croissance post-traumatique
C’est une échelle de 21 questions qui mesure le degré de
changements positifs signalés dans la gestion de crise critique de la
vie. Les réponses sont de type Likert en 6 points allant de 0 : « Je
n’ai pas vécu de changement à la suite de ma maladie cardiaque » à
5 « J’ai très bien vécu ce changement en tant que résultat de ma
maladie cardiaque ». les mots « ma crise » du questionnaire original
ont été remplacé par « ma maladie cardiaque ». Plus le score est
élevé, plus la croissance personnelle est importante. Il mesure
différents items :
- Nouvelles possibilités
- Le rapport aux autres
- La force personnelle
- Le changement spirituel
- L’appréciation de la vie
Le SSPT inventory
Est un questionnaire d’auto-évaluation qui évalues le niveau des
symptômes du syndrome de stress post-traumatique, sur la base
des critères du DSM-IV. Il est composé de 17 énoncés par
exemples : « Vous avez des rêves et des cauchemars répétés en
rapport avec l’événement cardiaque », « Il y a des choses dans cet
événement cardiaque, dont j’ai des difficultés à me souvenir ». Il est
demandé pour chaque affirmation d’indiquer si oui ou non le
symptôme à été ressenti au cours du dernier mois (1 : « Non » / 2 :
« Oui »). Plus le score est élevé, plus les symptômes d’ESPT sont
rapportés.
L’inventaire de la santé mentale
C’est un instrument de 38 articles qui fournit deux deux sous-
échelles (le bien-être psychologique et la détresse psychologique).
La mesure du bien-être psychologique reflète l’état de santé mentale
positifs que la personne à signalé, tandis que la détresse
psychologique mesure à l’inverse c’est à dire l’état de santé mentale
négatifs. Il s’agit d’une échelle de type Likert en 6 points qui va de
1 : « tout le temps » à 6 « aucun » indiquant de fréquence ou
d’intensité sur six points en fonction des sentiments du patient
ressenti au cours du dernier mois. Exemples de question :
« Combien de temps, au cours du mois dernier, vous êtes-vous senti
calme et en paix ? »
Un score élevé à cette échelle reflète un niveau de bien-être.
204
Qualité de vie liée à la santé
Formulaire abrégé 12 est une mesure à 12 éléments qui inclut
uniquement 1 ou 2 éléments qui inclut uniquement 1 ou 2 éléments
de chacun des 8 concepts de santé du SF-36. Les différentes
composantes sont évaluées sur une échelle de type Likert de 2 à 5
points. Des scores plus élevés de SF-12 indiquent une meilleure
qualité de vie. Exemple de question pour la composante physique
« En pensant aux quatre dernières semaines, avez-vous accompli
moins que vous ne le souhaiteriez en raison de votre santé
physique ? » et pour la composante mentale « Au cours des quatre
dernières semaines, à quel point votre santé physique ou vos
problèmes émotionnels ont-il perturbés vos activités sociales,
comme rendre visite à des amis, à des parents, ect ? ».
Données démographiques et données médicales
Les données démographiques ont été obtenues à l’aide d’un
questionnaire et les antécédents cliniques ainsi que les facteurs de
risque ont été recueillis à partir du dossier médical du patient.
Conduite de la
recherche · Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit
clairement ?
· Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais
en faisant appel à du personnel compétent ?
· Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-
ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Les participants ont été identifiés par le personnel infirmier de l’unité
de réadaptation cardiaque lors de leur admission au moyen de
dossier médicale et d’entretient de routine. Les participants ont
rempli les questionnaires dans une pièce silencieuse de l’unité de
soins, tandis que l’assistant de recherche était disponible en cas de
question. Remplir chaque questionnaire a nécessité environ une
heure. Tous les questionnaires ont été remplis avant le début du
programme de réadaptation.
Analyse des
données · Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
· Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en
considération dans les analyses ?
· Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence
les extraits rapportés ?
· Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des
données ?
205
Des distributions de fréquence ont été effectuées afin d’évaluer la
prévalence de l’ensemble des symptômes de PTG et de SSPT dans
l’échantillon. Les statistiques descriptives incluent les moyennes et
les écarts types des principales variables. L’ensemble des concepts
sont investiguées est m.
Les corrélations de Pearson ont été utilisées pour évaluer la relation
entre les symptômes du SSPT, la PTG et les conséquences sur la
santé mentale. Le niveau de preuve est de (p<0,05) étant considéré
comme statistiquement significative.
RESULTATS
Présentation des
résultats · Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et
de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux
afin de bien représenter le phénomène ?
Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
· L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des
experts ?
Les trois sous-types cliniques (IM/ CABG / Combiné) ne différaient
pas sur l’ensemble des mesures psychologiques, ils ont donc été
analysé en tant que groupe. Les mesures psychologiques ne sont
pas associées aux taux de cholestérol, à la tension artérielle ni au
diabète.
Quatorze survivants (17,1%) de l’échantillon répondaient aux
critères de diagnostic du syndrome de stress post-traumatique selon
l’inventaire du SSPT.
Selon la mesure PTGU environ un tiers (28,8%) des survivant n’ont
connu aucun changement ou très peu de changement après
l’événement traumatisant de la maladie cardiaque. La plupart des
membres de l’étude (71,2 %) ont connu un changement :
- 23,7% n’ont connu que de faibles changements,
- 25% des changements modérés,
- 13,8% des changements considérables
- 8,7% des changements très importants.
Parmi les changements, l’appréciation de la vie et le changement
spirituel sont les plus souvent signalés par les participants.
Les résultats de la détresse psychologique et les composantes de la
qualité de vie figurent dans un tableau.
206
Le tableau 3 présente les analyses de corrélation entre le PTG et les
sous-scores du SSPT inventory. L’analyse indique que les PTG était
associée positivement à l’excitation, intrusion, évitement. Le SSPT
est associé positivement à l’appréciation de la vie, le rapport au
autres, les nouvelles possibilités, le changement spirituel et la force
personnelle.
Le PTG interagie avec le SSPT pour prédire le bien-être
psychologique. Ce modèle représente 40% de la variance du bien-
être psychologique.
Le PTG interagit avec le SSPT pour prédire la santé mentale. Ce
modèle représente 50% de la variance de la santé mentale.
Le PTG n’as pas modéré de relation entre le SSPT et les
composantes physique de l’échelle de la Qualité de vie liée à la
santé.
Comme prévu, les individus avec une croissance post-traumatique
faible, le SSPT étaient d’avantage associé au bien-être
psychologique, à la détresse et à la santé mentale que les individus
présentant un indice élevé de croissance post-traumatique.
DISCUSSION
Interprétations des
résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche
et pour chacune des questions ou hypothèses ?
· Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur
le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
· L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats
d’analyses ?
· Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Le niveau de stress post-traumatique dans cette étude (17,1%) est
cohérent avec la prévalence du SSPT décelée dans d’autres études
qui analyse le même type de population (maladie cardiaque). Le
taux de PTG dans cette échantillon est de 41,3%, il est relativement
plus faible que dans d’autre étude qui se centre sur d’autres
maladies chroniques. Par exemple, les moyennes de PTG chez les
femmes atteintes d’un cancer du sein dans les cinq années suivant
le diagnostic allait de 57.9 à 64,1%, dans d’autres étude sur les
maladies cardiaques le taux de PTG allait de 50,3 à 58,3%. Une des
explications des résultats de l’étude pourrait être liées au moment
207
de l’évaluation par rapport à l’événement cardiaque. Dans
l’échantillon actuelle les sujet on été évalués peu de temps après
l’événement (moins de six mois). Une autre théorie possible est liée
à la relation positive constatée entre le SSPT et le PTG. Une
hypothèse prédominante dans le domaine de la croissance post-
traumatique est qu’un certain degré de stress est une condition
nécessaire pour parvenir à la croissance. Il est possible que lors de
l’évaluation, le syndrome de stresse soit déjà présent alors que le
processus de croissances de fait que commencer. Par la suite le
niveau de stress peut se stabilisé ou diminuer alors que la croissance
post-traumatique peut continuer à croître.
Dans la littérature sur la croissance post-traumatique il n’est pas
indiqué l’intensité du changement à obtenir pour qu’il soit considéré
comme un changement. C’est pour cela que dans l’étude actuelle, il
a été décidé que toute réponse, qu’elle soit modeste ou très
différente est considéré comme un changement et indique une
expérience de croissance (réponse de 2 à 5 sur l’échelle de Likert).
Le deuxième et principal objectif de cette étude était d’examiner si
la PTG modérait la relation entre les symptômes de stress et les
résultats pour la santé mentale. Les résultats ont indiqué que la
croissance chez les personnes souffrant d'une maladie cardiaque
pour la première fois atténue cette relation. Plus précisément, la
PTG peut agir comme un facteur de protection: lorsque la croissance
était forte, elle affaiblissait les relations néfastes entre les
symptômes de stress post-traumatique et la détresse psychologique,
le bien-être psychologique et la qualité de vie liée à la santé
mentale, alors que lorsque la croissance était faible, ces relations
étaient plus fortes
Il est possible d’interpréter ces résultats différemment par exemple :
si le patient à une tolérance élevée aux symptômes de stress, c’est-
à-dire lorsque les facteurs de stress ont moins d’impact sur leur
détresse émotionnelle.
Les auteurs identifient l’échantillon de commodité comme pouvant
être un biais car la participation à ce programme de réadaptation est
conseillée dans le processus de réhabilitation mais pas obligatoire ce
qui peut représenter un sous-groupe de patient avec une motivation
relativement forte et de bonne ressources personnelles et sociales.
De plus la taille relativement restreinte de l’échantillon de permet
pas de tester des modèles et des associations plus complexes.
208
Conséquences et
recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la
discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les
conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et
les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les
conclusions ?
En conclusion, cette étude démontre que les survivants d’une
maladie cardiaque aigue connaissent une croissance post-
traumatique qui coexiste avec des symptômes de stress post-
traumatiques. 17% des patients répondaient aux critères
diagnostiques du syndrome de stress post-traumatique, selon leurs
déclarations de symptômes.
La valeur de croissance post-traumatique avait une valeur
protectrice et modérait les relations entre les symptômes de stress,
la santé mentale, la détresse psychologique et le bien-être, la santé
mentale et la qualité de vie.
Les futures rechercher pourraient examiner d’autres effets
intermédiaires, examiner les moyens d'améliorer la croissance et de
la suivre dans le temps. Les questions de définition concernant le
concept de croissance et la prévalence pourraient être clarifiées
davantage par une étude détaillée des différentes facettes de la
croissance et de leurs liens avec les symptômes de stress dans
différents contextes pathologique.
209
Factors predicting quality of life and societal participation after survival of cardiac arrest : A prognostic longitudinal cohort study
Daan Verbene (2018)
Eléments d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ? « Les facteurs prédictifs de la qualité de vie et de la participation sociale après un arrêt cardiaque : une étude de cohorte longitudinale pronostique ». Le titre précise les concepts clés de l’étude et brièvement la population puisqu’il s’agit de personne ayant survécu à un arrêt cardiaque, sans plus de précisions.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ? Le résumé reprend les 4 points suivants : objectif, méthodes, résultats et conclusion.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
· Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème de l’étude est clairement formulé. Il s’agit là de chercher à prédire précocement s’il la personne ayant survécu à un arrêt cardiaque va pouvoir retrouver sa vie passée ou non. Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ? Une précédente étude à démontrée que l’âge et le sexe était significativement liés à la participation sociale et la qualité de vie trois ans après l’arrêt. De plus la qualité de vie physique était liée aux troubles cognitifs, aux activités quotidiennes, au PTSD et à la fatigue, alors que la qualité de vie mentale elle est liée aux problèmes émotionnels, aux troubles cognitifs et à la fatigue. Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
210
Recension des écrits
Une recension a-t-elle été entreprise ? Une recension des écrits démontre que les études pronostiques sur la participation à long termes et la qualité de vie après un arrêt cardiaque sont rares. La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ? Une étude similaire sur les patients ayant subi un AVC léger démontre que certains facteurs psychologiques ont permis de prévoir une faible QV stable et une diminution de la QV au fil du temps. La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ? La recension présente selon moi, une base solide pour cette étude. De plus les connaissances actuelles dans ce domaine sont très rares ce qui montre la cohérence de cette étude. La recension présente t’elle des sources primaires ?
Cadre de recherche · Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Les concepts clés de l’étude sont vie en évidence. Le but étant d’identifier les facteurs prédictifs à long terme de la qualité de vie et de la participation sociétale.
La qualité de vie qui est évaluée grâce au questionnaire SF-36. Elle est de plus divisé en qualité de vie mentale et qualité de vie physique. La participation sociétale elle, est mesuré grâce au questionnaire sur l’intégration sociale (QIC).
211
Buts et question de recherche
· Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ? Les variables reflètent-elles les concepts précisés dans le cadre de recherche ?
Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Le but de la présente étude est donc d’examiner quels facteurs prédisent les résultats à long terme de participation sociétale et de qualité de vie après la survie d’un arrêt cardiaque. Les facteurs qui ont été considérés sont les facteurs personnels (pré-morbides), les facteurs liés aux blessures, les facteurs liés aux fonction précoces et les résultats subjectifs trois mois après l’arrêt come des prédicteurs indépendants des résultats au un an.
METHODE
Population et échantillon
La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ? Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ? Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ? Cette étude découle d’un projet intitulé « Activity and Life after survival of a cardiac arrest » avec un essai contrôlé randomisé imbriqué (n=238). Cependant l’étude actuelle exclue les patients qui ont été affectés au groupe d’intervention soit 97 personnes. L’échantillon actuelle se compose donc de 141 patients (238-91). Le recrutement des patients s’est déroulé entre avril 2007 er décembre 2010 dans les unités de soins coronariens et de soins intensifs de 7 hôpitaux aux Pays-Bas. Les critères d’inclusion sont :
• La survie de plus de deux semaines après une arrêt cardiaque survenu é l’intérieur ou l’extérieur de l’hôpital.
• Vivre dans un rayon de 50km d’un des sept hôpitaux participants
• Âge de plus de 18 ans • Maitrise suffisante de la langue néerlandaise
212
Les patients sont l’espérance de vie était inférieur à 3mois en raison d’une autre raison médicale sont exclus.
Considérations éthiques
· Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
· L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Lorsque les patients étaient admissibles à l’étude, leur participation a été demandé dans les 3 à 10 jours après l’arrêt cardiaque.
Puis un consentement éclairé a été obtenu par la suite. Pour les patients n’étant pas en mesure de donner leur consentement, un consentement provisoire a été attribué par les soignants, avant d’être à nouveau approchés lorsque leur consentement est devenu possible.
Cette étude est conforme à la Déclaration d’Helsinki et a été approuvée par le Comité d’éthique médicale du Centre médical universitaire de Maastricht et tous les hôpitaux participants.
Devis de recherche · Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
· Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
· Le choix du devis permet-il de respecter les critères scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
· La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
· Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et auprès des participants ?
Le recherche comprend des variables liées aux résultats.
• Qualité de vie physique (PCS) : The Medical Outcomes study
36-items Short Forme Health Survey (SF-36/RAND-36 item
Health Survey). Plus le score est élevé plus el
fonctionnement physique/mental auto-déclaré l’est.
• Qualité de vie mentale (MCS) : The Medical Outcomes study
36-items Short Forme Health Survey (SF-36/RAND-36 item
Health Survey). Plus le score est élevé plus el
fonctionnement physique/mental auto-déclaré l’est.
• Questionnaire de qualité de vie après des lésions cérébrales
(QOLIBRI) : 37 items (échelle de 0 à 100) pour lesquels les
scores élevés indiquent une QV spécifique plus élevée.
213
• Questionnaire sur l’intégration communautaire (CIQ) : 15
questions pour lesquelles un score élevé indique un niveau
élevé de participation sociétale.
Les variables prédictives sont :
• Facteurs personnels recueillis des dossiers médicaux et/ou de l’évaluation initiale
- Age
- Sexe (féminin/masculin)
- Partenaire (oui/non)
- Antécédents cardiaques (oui/non)
- Antécédents neurologiques (oui/non)
- Fonctionnement prémorbide : Frenchay Activities Index (FAI) qui se compose de 15 items
• Caractéristiques de l’arrêt cardiaque
- Arrêt subi à l’intérieur de l’hôpital (oui/non)
- Effondrement de la circulation spontanée (ROSC)
- Durée du coma (jours)
- Implantation d’un défibrillateur cardioverteur implantable (ICD) (oui/non)
• Variables liées à la fonction à 2 semaine post-arrêt
- Fonction de la pompe cardiaque (FEVG)
- Invalidité cardiovasculaire : Classification de la New York Heart Association (NYHA)
- Indépendance dans les AVD : Indice de Barthel (BI), 10 items
- Fonctionnement cognitif : Journal de bord cognitif (CogLog), 10 points
• Résultats subjectifs après 3 mois post-arrêt
- Défaillances cognitives : Questionnaire des défaillances cognitives (CFQ), 25 items
- Anxiété : Echelle Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), 14 items
- Dépression : Echelle Hospital Anxiety and Depression Scale
(HADS), 14 items
214
- Stress post-traumatique : Impact of Event Scale (IES), 15
items
Fatigue : Echelle de gravité de la fatigue (FSS), 9 auto-rapports
Modes de collectes de données
· Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
· L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
La procédure expérimentale est-elle cohérente avec les outils mesurés ? Après l’obtention du consentement, des renseignements médicaux et sociodémographique ont été recueillis à partir des dossiers médicaux. Les mesures ont donc été effectués au domicile des patients par des assistants de recherche, deux semaines après l’arrêt cardiaque (n=141) et ont fait l’objet d’un suivi à 3 mois (n=120) et 12 mois (n=110).
Conduite de la recherche
Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ? Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel compétent ?
Si l’étude comporte une intervention (variable indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante ?
Les données médicales et socio-démographiques ont été recueillis dans les dossiers médicaux. Les mesures de références ont-elles été effectuées deux semaines après l’ACR et on fait l’objet d’un suivi 3 mois et 12 mois.
L Les mesures ont été effectuées au domicile des patients par des assistants de recherche.
Analyse des données
· Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ? Il y a 4 types de facteurs qui ont été pris en compte :
– Facteurs personnels – Caractéristiques de l’arrêt cardiaque
215
– Facteurs liés à la fonction deux semaines après l’arrêt cardiaque
– Issue subjective trois mois après l’arrêt cardiaque
RESULTATS
Présentation des résultats
· Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
· Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement associés entre eux afin de bien représenter le phénomène ?
· Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Les résultats sont présentés sous forme de 3 tableaux. Le tableau 1 reprend les caractéristiques des patients inclus. Au total, 141 patients ont participé, dont 110 (78%) après 12 mois. Les patients inclus ont montré un fonctionnement cognitif plus élevé que les décrocheurs. Les différents sur les autres caractéristiques n’étaient pas significatives. Le tableau 2 reprend les analyses bivariées de la qualité de vie physique et de la qualité de vie mentale. Le tableau 3 reprend lui les analyses bivariées de la qualité de vie après une lésion cérébrale (QOLIBRI) ainsi que le niveau de participation sociétale (CIQ). Chacun des cinq thèmes abordés dans les tableaux, est présenté grâce à un texte narratif.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
· Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats sont interprétés en fonction des quatre groupes de variables (facteurs personnels, caractéristique de l’arrêt, facteurs précoces liés à la fonction et les résultats subjectifs à trois mois). Parmi les données démographiques, le fait d’avoir un partenaire était un facteur personnels prédictif positif sur la QV physique alors que les antécédents neurologiques avaient un impact négatif sur la qualité de vie spécifiques au lésions cérébrale (QOLIBRI). Les caractéristiques de l’arrêt cardiaque n’ont pas d’impact significatif. En ce qui concerne les fonctions après 2 semaines, seul le niveau fonctionnel contribue à la QV. Les mesures subjectives après 3 mois ont eu la plus forte contribution à la QV, les troubles cognitifs, l’anxiété et la dépression sont donc des prédicteurs significatifs.
216
Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures ?
Les résultats de cette étude diffèrent de celle faites précédemment. En effet dans l’étude précédente, la QV physique était liée aux troubles cognitifs, aux activités quotidiennes, au PTSD et à la fatigue, tandis que la QV mentale était liée à l’anxiété, la dépression et aux troubles cognitifs. L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
· Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
· Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Plusieurs limites ont été définies telles que le fait que les décrocheurs avaient des scores de fonctionnement cognitif plus faibles, ce qui pourrait indiquer un biais de sélection. Une autre variance inexpliquée est le fait que la participation sociétale pourrait s’expliquer par le fait que le CIQ ne soit pas assez sensible.
Conséquences et recommandations
· Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des résultats ?
· L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
· Les données sont-elles suffisamment riches pour appuyer les conclusions ?
Cette étude apporte une contribution importante à la pratique clinique en révélant les facteurs prédictifs de la QV un an après l’arrêt cardiaque. En ce qui concerne la QV il est plus important de se concentrer sur le niveau fonctionnel de la survivante 2 semaines après l’arrêt que sur les variables liées à l’arrêt cardiaque. Une attention est encore plus nécessaire pour ceux qui n’ont pas de partenaire et/ou des antécédents neurologiques, car ils sont plus susceptibles de connaitre une baisse de leur QV. Les chercheurs recommandent un service d’intervention précoce dispensés par des infirmières qualifiées, qui consiste à dépister les problèmes cognitifs et émotionnels, à fournir du soutien et de l’information, à s’autogérer et à aiguiller es patients vers de soins de santé spécialisés, à entrainer une meilleures QV un an après leur arrêt cardiaque. Les recherches futures semblent se porter sur une meilleure compréhension des relations telles qu’elles ont été identifiées, soit comment elles pourraient interagir aussi bien que l’approche du rôle des facteurs psychologiques.