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N o 1 / janvier 2004 T A B U L A T A B U L A TABULA TABULA SCHWEIZERISCHE VEREINIGUNG FÜR ERNÄHRUNG ASSOCIATION SUISSE POUR L’ALIMENTATION ASSOCIAZIONE SVIZZERA PER L’ALIMENTAZIONE Alimentation et beauté R E V U E D E L ’ A L I M E N T A T I O N – W W W . T A B U L A . C H

1 / janvier 2004 TABULAT A B U L A · 2016. 10. 21. · TABULAT A B U L A SCHWEIZERISCHE ... té naturelle. Avec ou sans rides. 4 TABULA N O 1 / JANVIER 2004 REPORTAGE I l n’est

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  • No 1 / janvier 2004

    T A B U L AT A B U L AT A B U L AT A B U L A

    SCHWEIZERISCHE VEREINIGUNG FÜR ERNÄHRUNGASSOCIATION SUISSE POUR L’ALIMENTATION

    ASSOCIAZIONE SVIZZERA PER L’ALIMENTAZIONE

    Alimentation et beauté

    R E V U E D E L ’ A L I M E N T A T I O N – W W W . T A B U L A . C H

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  • EDITORIALSOMMAIRE

    TABULA NO 1 / JANVIER 2004 3

    4 REPORTAGEBeauty food: place au beau manger ?

    10 SPECIALBeauté sur ordonnance:les cosméceutiques arrivent

    12 DIDACTIQUELe sodium

    14 CONSEILSLes conseils nutritionnelsd’Esther Infanger

    15 ACTUALITEPourquoi de nombreux enfantsdétestent les légumes

    16 A LA LOUPEL'huile d'olive

    20 LIVRESLus pour vous

    22 ENTRE NOUSInformations aux membres de l’ASA

    23 MEMENTOManifestations, formationscontinues

    24 DESSINFausse excuse

    PAGE DE COUVERTURE

    IMPRESSUMTABULA: Revue trimestriellede l’Association suisse pourl’alimentation (ASA)

    Editeur: ASA, Effingerstrasse 2,3001 Berne, tél. 031 385 00 00

    Rédaction: Andreas BaumgartnerE-mail: [email protected]: www.tabula.ch

    Comité de rédaction: Marianne BottaDiener, Gabriele Emmenegger,Gabriella Germann, Sylvia Schaer,Silvia Gardiol, Pr Paul Walter

    Conception: ASA/Andreas Baumgartner

    Impression: Stämpfli SA, Berne

    RUSCH/LE CLICK

    Gabriella Germann-Pagano est pharma-cienne diplômée; elle aaussi terminé des étudespost-grade de nutritionà l'EPFZ. Elle estmembre de la commis-sion de rédaction deTABULA.

    Les tomatesantirides

    «Qu'ont donc les tomates à faire avecles ridules du visage?» me suis-je demandéequand j'ai lu la composition des plusrécentes pilules de beauté. Les dragéesmiracle rouges sang contiennent un extraitde tomates, de la vitamine C et du soja. Lacombinaison de ces éléments est censéetraquer les radicaux, améliorer la structurede la peau et, dans la foulée, retarder sonprocessus naturel de vieillissement. «Anti-aging», proclame l'étiquette à la face déjàridée de celles et de ceux qui tendentl'oreille. Mais la beauté par voie orale ason prix; il faut y recourir très longtempsavant de voir des résultats, en supposantqu'il y en ait, car les effets de ces pilulessont pour le moins controversés et difficilesà prouver. Qu'importe, la demande estforte.

    Plus largement, dans la branche alimen-taire, le commerce de la beauté fait un

    tabac. Des produits aussi différents que l'aloe vera, le petitlait ou le thé vert raflent la mise dès qu'ils arrivent sur lemarché. Sans jeu de mot, la beauté de l'intérieure fait fort. Etce qui rend service a son prix!

    Mais si on veut garder sa jeunesse, il faut faire davantageque d'avaler des bonbons de beauté, de manger des alimentscensés la préserver et d'étaler de la crème sur ses joues. Si ons'expose aux terribles attaques des radicaux nés de la fumée,de l'alcool ou de la trop forte exposition aux rayons du soleil,les capsules les plus antioxydantes et les crèmes pour levisage les plus riches n'y pourront rien.

    Le fondement du bien-être passe par une alimentationéquilibrée et saine, riche de légumes frais, de fruits et d'eau.A cela s'ajoute une bonne forme physique et mentale. Santéet attitude positive face à la vie dégagent, selon moi, la beau-té naturelle. Avec ou sans rides.

  • 4 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    REPORTAGE

    Il n’est pas interdit de guele-tonner même si on veut res-ter beau. C’est la dernièrenouvelle en date lancée par d’astu-cieux producteurs de denréesalimentaires et ils offrent d’éton-nants résultats. La meilleure preu-ve vient d’Emmi et de son yaourtà l’aloé vera. Le no 1 du yaourten Suisse promet la «beauté del’intérieur» et, ce faisant, fait unénorme tabac, selon ses propresdéclarations. Rien que dans notrepays, il a vendu huit millions deces précieux gobelets. Cela dit,il est difficile de prouver qu’unyaourt crémeux additionné de10% d’aloé vera en mirepoix soitun élixir de beauté. N’empêche,des essais menés sur des animauxont montré que cette plante gué-rissait plus rapidement les dom-mages causés à la peau. Et celaavec une quantité suffisante pourun homme de 75 kilos présentedans un demi gobelet de yaourtà l’aloé vera! Un point est irré-futable: Emmi prouve ainsi queles aliments qui rendent beauxet, simultanément, ont bon goûtsont parfaitement tendance.

    Au sein des «functional foods»,les produits à effets secondairescosmétiques affichent une crois-sance irrésistible. Ils servent ànourrir le corps, certes, mais lesvisionnaires de notre avenircomme David Bosshart, directeurde l’Institut Gottlieb Duttweiler,leur prédisent un succès assuré.

    La tendance, pourtant, n’estpas si nouvelle que ça. Aux XVIIIe

    et XIXe siècles, de riches Euro-péens se retrouvaient déjà dansles douces collines d’Appenzell,à Interlaken et à Vevey pour suivredes cures de petit lait. A cetteépoque-là, déjà, il était bien sûrquestion de santé mais aussi debeauté à l’entretien de laquelle lepetit lait frais du matin devaitcontribuer. En 1779, le médecinlausannois Auguste Tissot avait

    La beautéde l'intérieurLa séduction et le rayonnement viennent aussi de ceque l'on mange. En d'autres termes, les aliments nejouent pas un rôle négligeable quand la peau prendun teint blafard et sec ou, au contraire, une appa-rence rosée et tendre. Ce sont eux qui façonnent lapeau, la maintiennent jeune et la protègent desagressions de l'extérieur. La «beauty food» serait-elle en passe de supplanter la «fast food» dansl'esprit d'une meilleure alimentation? Ce qui estbon pour la peau, en effet, ne peut pas faire demal à la santé.

    PAR FRIEDRICH BOHLMANN

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    Friedrich Bohlmannest spécialiste de lanutrition diplômé. Iltravaille commejournaliste spé-cialisé et prodiguedes conseils en lamatière. Il écritrégulièrement pourTABULA.

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 5

    élevé ce déchet de la productionde fromage au rang de «suprêmemédicament», avec d’autres, il estvrai. Les études actuelles ne peu-vent, cependant, confirmer quepartiellement ces éloges. Un grou-pe de travail de la clinique derma-tologique de l’Hôpital universitairede Zurich reconnaît quand même«l’effet positif pour la coucheprotectrice acide de la peau» d’unbain de petit lait.

    Cosmétiques de cuisineMême les grandes marques de

    cosmétiques s’emparent volon-tiers des denrées alimentaires oude leurs composants. On trouveainsi des agents du soja chez Vichy,des extraits d’abricot dans unecrème de Kanebo, Clarins utilisetant le persil que la tomate oul’endive, alors que biotherm s’at-taque aux ridules à coup de levure.Alors, du moment que les grandsfabricants de cosmétiques trouventà la cuisine les ingrédients miracledont ils ont besoin pour leurscrèmes, leurs onguents et leurspommades, pourquoi ne pas carré-ment transformer ces facteurs debeauté en aliments d’une efficacitéradicale pour atteindre les mêmesobjectifs? Car, en toute logique,ce qui fait effet sur la peau pardehors devrait donner aussi unaspect soigné et juvénile par de-dans, par l’intermédiaire de cequ’on mange.

    En mai dernier, des spécialis-tes en pharmacie, en médecineet en nutrition ont fondé la SwissAssociation for Nutricosmetics(SANC). Cette société profession-nelle s’est fixée pour objectif ladiffusion de tout ce qu’on sait surles «nutricosmetics» et leur utili-sation pratique. Son message: ilexiste dans les denrées alimen-taires des substances nutritivesqui ont un effet cosmétique.

    Aujourd’hui plus que jamais,la peau a besoin de soins. Elle se

    cabre de plus en plus, réagit pardes rougeurs, des boutons, desdémangeaisons voire par de gra-ves inflammations. Selon des étu-des menées par la cellule zuri-choise des allergies, 2 à 4% dela population suisse souffre d’in-tolérance à certains aliments, etla moitié d’entre elles apparaît surla peau.

    L’essentiel estde bien se nourrirLes graves carences d’éléments

    nutritifs essentiels touchent trèsvite la peau. Ainsi, quand onmanque de vitamine A pendantune longue période, la peau dessè-che et s’écaille. Des crevasses aucoin des lèvres, des mucositésbuccales enflammées, une peaurougie et squameuse trahissentune insuffisance de vitamine B2.Une carence grave de niacineprovoque l’apparition de tachesbrunes et brûlantes qui enflent,durcissent et finalement formentdes cloques. On a là un cas typiquede pellagre. En cas de manqued’acide pantothénique, les cheveuxpeuvent blanchir, en cas de déficitde zinc ou de fer, ils peuvent mêmetomber. Toutefois, selon le pro-fesseur Paul Walter, président del’Association suisse pour l’alimen-tation, «des cas aussi extrêmesde carences qui débouchent surde graves problèmes de la peauet des cheveux apparaissent rare-ment en Suisse.»

    En revanche, chez nous, beau-coup de gens se nourrissent defaçon déséquilibrée. Ces compor-tements peuvent créer certainsdéficits en éléments nutritifs, pré-judiciables à la peau. D’un autrecôté, des suppléments de vitami-nes, de sels minéraux, d’oligoélé-ments, enfin, last but not least,des substances bioactives nouvel-lement découvertes, peuvent proté-ger la peau d’un vieillissementprécoce tout en lui donnant une

    Les éléments vitauxpour la peau, lescheveux et les onglesLa vitamine A favorise la croissance des cellules et tisse lesfibres de collagène qui rendent la peau ferme et tendre.

    La vitamine C (acide ascorbique) participe à la constitutiond'un réseau de collagène stable et élastique. A part ça, ellesert d'antioxydant à la peau. En association avec la vitamineE, elle a un léger facteur de protection contre la lumière.

    La vitamine E est le plus important antioxydant. Elle se partagespécialement bien ce travail avec la vitamine C. Les deuxensemble, elles protègent les constituants de la peau desultra-violets en ralentissant les radicaux libres pour que lesgraisses et les protéines sensibles soient préservées, que lescellules ne soient pas détruites et que les rougeurs soientévitées. Cela dit, grâce à la vitamine E la peau reste plushumide, donc plus élastique.

    Les carotinoïdes comme la bétacarotène et le lycopène sedévouent en tant qu'antioxydants pour protéger la peau desconséquences de la lumière ultra-violette diffusée par le soleil.

    Le corps a besoin de vitamine B6 pour reconstituer l'épiderme.En cas de grandes blessures et de brûlures, les besoins envitamine B6 augmentent.

    La biotine sert de vitamine constructrice des ongles.

    La nicotinamide (niacine) a une influence sur la formationdu collagène et du pigment; elle règle l'équilibre de l'humiditéde la peau et contrôle à quel point la couche extérieure de lapeau, l'épiderme, kératinise.

    Le fer fournit au corps entier, donc également à la peau, del'oxygène. Un manque de fer rend rapidement la peau blafardeet grise. Il peut aussi provoquer des chutes de cheveux.

    Le zinc est indispensable à la peau, aux cheveux et aux ongles.Grâce au zinc, la peau peut former une couche de corne surlaquelle les cellules mortes exfolient comme des écailles. Lezinc fabrique aussi la kératine, plus important constituantdes cheveux et des ongles.

    Le silicium permet à la peau d'être tendue car il forme dessubstances (mucopolysaccharide) avec lesquelles le tissuconjonctif est combiné comme un filet bien tendu.

    Le sélénium est le matériau de construction de la peroxydasedu glutathion, une enzyme qui, en association avec les vitaminesE et C, protège les cellules de la peau de l'attaque desrayonnements UV.

    Les acides gras insaturés formés à partir de l'acide linoléiquede nombreuses huiles végétales ainsi que les acides grasomega-3 issus des huiles de poisson sont à la base des tissusrégulateurs qui inhibent les inflammations. Ils sont particu-lièrement importants pour les peaux sensibles.

  • REPORTAGE

    6 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    La beauté de l'intérieur

    Les vitamines qui vont sous la peauDepuis que les fabricants de cosmétiques, il y a plus de quarante ans, ont délayé des vitamines dansleurs préparations en les présentant comme des substances nutritives pour la peau, les fruits, les lé-gumes, la viande et les produits laitiers se sont méchamment fait concurrencer sur leur propre terrain,celui de la fourniture de vitamines. De la vitamine C au zinc, on trouve aujourd'hui dans les tubeset les petits pots tout ce que peut fournir le souk des micro-nutritionnels.

    C'est le grand boom des cosmétiques enri-chis de vitamines, de sels minéraux et deces substances qu'on regroupe sous le termede bio actives, autrement dit des cosméceu-tiques. Si la peau arrive à absorber directementcertains agents (les spécialistes parlent d'appli-cation topique) sans emprunter ce long détourqu'est la digestion et le sang, elle recevra cessubstances plus vite, de façon plus ciblée et enplus grande quantité. Cela l'aidera à résisterau soleil grâce à des antioxydants comme lavitamine E ou à ralentir le processus de vieillisse-ment avec du Q10.

    Pour que les vitamines et les agents bio actifsréputés délicats puissent, d'abord, résister avecsuccès au long magasinage des crèmes, puis passersans autre dans la peau, ils doivent souvent subirdes modifications chimiques. Ainsi, l'acide pan-tothénique se mue en panthénol quand il entredans la composition de cosmétiques et de sham-poings car le panthénol est plus stable, bienassimilable et que la peau peut le retransformeren acide pantothénique. La vitamine C, elle nonplus, ne passe pas comme ça dans les préparations.Il faut d'abord qu'elle soit mutée chimiquement devitamine soluble dans l'eau à son sosie soluble

    dans la graisse, le palmitate de vitamine C,pour qu'elle se glisse en douceur dans la peau.

    C'est surtout la forme sous laquelle on laprésente qui détermine si une substance estbien acceptée, stockée et utilisée par la peau.En tout état de cause, aucun agent cosmétiquen'a le droit d'être si fluide qu'il traverse toutesles couches de la peau pour se retrouver dansle sang. Selon le droit suisse, les cosmétiquesdoivent garantir que leurs composants ne tou-cheront que les couches supérieures de la peauet qu'ils n'arrivent jamais dans le sang, pourqu'un make up ne devienne pas un médicament.

    Au début était l'aftershave. Depuis lors,les hommes n'achè-tent pas seulementdes parfums, ilsoptent, et de plus enplus, pour des pro-duits de soins. Lapart des produits debeauté pour hommepar rapport à l'en-semble du marchéest actuellement de20%. Elle tend àaugmenter.

    meilleure élasticité et plus desouplesse.

    Les hommes ontla peau dureLa peau de l’homme est 20%

    plus épaisse que celle de la femme.Elle bénéficie également d’un tissuconjonctif au réseau plus solide.C’est la raison pour laquelle beau-coup d’hommes pensent qu’ilspeuvent renoncer aux cosméti-ques. Un peu de lotion après ra-sage le matin, et basta. A celas’ajoute une peau sujette auximpuretés et de surcroît cham-boulée par le rasage quotidien.Or, depuis un certain temps, leshommes, surtout ceux de moinsde trente ans, se sont émancipés.Ils ne snobent plus les cosmé-tiques et sont, au contraire, deve-nus des accros des tubes et despetits pots. Les raisons de cerevirement sont souvent profes-

    sionnelles: si on veutavoir du succès, ondoit soigner son ap-parence extérieure.Quelque 70% des jeu-nes hommes s’en pré-occupent et soignenten conséquence leurpeau au moyen de pro-duits spéciaux.

    Les femmes, parcontre, ne disposentpas des mêmes atoutsque leurs compagnons de luttedans leur combat contre les rides.En règle générale, le processusde vieillissement commence plustôt, chez elles, leur peau paraîtplus mince, elle est molle et nonferme, elle n’est pas tendre maisridée. Simultanément, elles per-dent chaque année 1% de leursfibres de collagène.

    On peut toutefois freiner ladégénérescence et la transforma-

    tion de la peau. Les années pas-sant, la concentration de la vita-mine E dans les couches supé-rieures de l’épiderme diminue.Parallèlement, la proportion devitamine C fond. Enfin, la peaus’appauvrit également en autresantioxydants comme le coenzymeQ 10.

    De la fontaine dejouvence coulent le jusde tomate et le tofuCertes, les rides et une peau

    plus mince ne sont pas le faitunique de l’absence d’antioxy-dants. Qu’à cela ne tienne, desproduits de soin contenant de lavitamine C peuvent rajeunir lapeau. Et le Q 10 en crème se révèleefficace pour gommer légèrementles rides.

    L’année dernière, des derma-tologues ont découvert une sortede fontaine de Jouvence sous for-

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 7

    Peau d'orange ou peau de pêche?50 à 80% des femmes de plus de trente ans souffrent d'unecellulite plus ou moins reconnaissable. Nombre d'entre elles es-saient des crèmes chères et des régimes discutables pour s'en débar-rasser. En règle générale sans grand succès.

    La peau d'orange apparaît parce que le corpsféminin emmagasine la graisse de préférencesous la peau du haut des cuisses et des fesses. Desurcroît, le tissu conjonctif de la femme présenteun réseau moins ferme que celui de l'homme et serelâche avec l'âge. Cellules graisseuses dilatéeset tissu conjonctif distendu donnent alors rapidementà la peau un relief irrégulier. En raison de leurtissu conjonctif plus ferme et d'un stockage desgraisses géré différemment pour des raisons hor-monales, les hommes n'ont pas à se préoccuperde ces bosselures disgracieuses au sommet deleurs cuisses.

    Comme la peau d'orange n'est pas une maladiemais plutôt un problème esthétique, la recherchescientifique ne s'intéresse que par-dessous la jambeà la cellulite. Et rares sont les fabricants de produitsanti-cellulite qui dépenseront de l'argent pour menerde coûteuses études tant que les crèmes, masqueset autres teintures se vendront bien en dépit detoute preuve avérée de leur efficacité.

    Il y a, pourtant, des exceptions. Une récenteétude portant sur une crème contenant de la

    vitamine A a mis en évidence une légère amé-lioration de l'élasticité de la peau au bout de sixmois. Mais le relief de la peau d'orange ne s'estpas arrangé pour autant. On y est arrivé, enrevanche, lors d'autres tests combinant la vitamineA, la caféine et un extrait de fragon piquant.

    Mais on n'a jamais vraiment mené de recher-ches pour savoir si une alimentation riche envitamines pouvait faire pièce à cette vilaine peau.La seule bonne combine, apparemment, mais laplus importante, pour éviter la cellulite est lasuivante: si dès l'enfance puis plus tard, on s'alimentesainement et on pratique régulièrement du sport,on diminue le risque d'en souffrir.

    Malheureusement, ce conseil vient un peutard pour les femmes de plus de quarante ans.Car ce n'est que quand on est jeune que le tissuconjonctif reste si élastique qu'il se retend bienau moment où les kilos disparaissent et que lescellules graisseuses fondent. De toute façon etquel que soit l'âge qu'on a, en cas de cellulite ilfaut à tout prix maintenir son poids et ne pasalimenter davantage les cellules graisseuses.

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    me de lycopène aux effets anti-oxydant, le colorant rouge de lacarotène de la tomate, combinéavec des tissus semblables à l’œs-trogène (phytoœstrogène) tiré dusoja. En plus du soja, les grainesde lin et les germes de blé, parexemple, contiennent aussi desphytoœstrogènes. C’est grâce àeux que les femmes âgées freinentla disparition du collagène et tententde conserver une peau plus tendueet plus belle.

    Le manque d’œstrogènes vieil-lit la peau. Pendant les cinq pre-mières années suivant leur méno-pause, les femmes perdent déjà20% de leurs fibres de collagène,si importantes pour donner à lapeau son aspect brillant et safermeté. On pourrait, certes, com-penser directement ces pertes et,ce faisant, rajeunir la peau. Onsoupçonne, cependant, les théra-pies d’œstrogènes, d’élever lesrisques de cancer du sein: selonune étude de la WHI (Women’sHealth Initiative), cette augmen-tation est de 26%, ce qui corres-pond à huit cas de cancer du seinpar année sur 10000 femmes. Enrevanche, les phytoœstrogènessemblent sans danger. Il suffitpour s’en persuader, de constaterque les Japonaises mangent enabondance des produits à base desoja comme le tofu, les pâtes etles germes de soja alors que,parmi cette population, on cons-tate avec surprise un taux de can-cer du sein très bas. Comme l’ontdémontré différents essais, un suc-cédané d’œstrogène peut ralentirle processus de vieillissement dela peau grâce aux phytoœstrogènesvégétaux à faible effet. Sans effetsecondaire.

    L’eau matelasseles cellules de la peauLa façon la plus simple d’em-

    pêcher la peau de vieillir trop tôtest de tourner le robinet d’eau.

  • REPORTAGE

    8 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    La beauté de l'intérieur

    Régimes pour peau maladeAcné, neurodermatite et allergies à certains aliments ont unechose en commun: les régimes et les propositions de traitementabondent mais la plupart sont dénués de tout fondement. Etparfois, certaines formes d'alimentation unilatérales aggraventla maladie de la peau dont on souffre.

    Même si, dans certaines enquêtes, un tiersdes personnes interrogées affirment souffrird'une allergie alimentaire, les études sérieusesn'en confirment que 2 à 4%. Car il faut les distinguerdes difficultés à digérer certains aliments, parexemple le café au lait, et des pseudo-allergies.

    Dans la moitié des cas d'allergie, la peau estimpliquée. Pour lui venir en aide, il faut lui éviterles fauteurs d'allergie. Or leur mise au jour estplus difficile qu'on ne croit. Environ 90% desdiagnostics que l'on établit soi-même se révèlenterronés. Même quand, lors d'un test, la peau réagità une substance précise en enflant et que lemédecin trouve des anticorps dans le sang, celasignifie seulement que le système immunitaireest sensible à cette substance. Pour être certainde mettre la main sur l'allergène, il faut au momentdes essais que le corps réagisse à l'alimentincriminé. A ce moment-là, mais à ce momentseulement, on pourra le bannir. Les régimes anti-allergiques qui ratissent large et excluent les al-lergènes les plus courants débouchent souventinutilement sur une alimentation unilatérale.

    Pour prévenir dès l'enfance, déjà, une aller-gie, il faudrait si possible allaiter pendant lessix premiers mois de vie, recevoir une alimentationlactée hypoallergénique et ne manger sa premièrebouillie qu'après six mois. De plus, jusqu'aupremier anniversaire, il conviendrait d'éviter lelait de vache, le céleri, la farine de froment et lechocolat, également. Pour le poisson et les noix,

    il conviendrait d'attendre jusqu'au deuxième anni-versaire.

    Ces conseils sont aussi valables en cas deneurodermatite qui afflige 10% des enfants etdes jeunes.

    Les spécialistes ne s'entendent pas pour dé-terminer ce qui, des aliments, du stress, des infec-tions ou d'autres toxiques provoque ces terriblesinflammations de la peau. Souvent, le diagnosticque l'on fait soi-même et qui désigne un alimentprécis comme responsable d'une nouvelle pousséeinflammatoire, ne concorde pas avec les résultatsobjectifs d'examen. C'est pourquoi il ne faudraitpas renoncer à certains aliments au jugé. Le risqueserait trop grand de rayer d'importants produitsde son alimentation et de s'exposer ainsi à undéficit de substance nutritive. Car précisément lapeau qui est attaquée ne peut se permettre aucunecarence de vitamine ni d'oligo-élément.

    Plus d'une victime de l'acné peut se plaindrede tels régimes inadaptés. Pendant longtemps,l'acné passait pour la punition inévitable quandon mangeait trop de chocolat, de graisses d'origineanimale, de coca et d'autres gourmandises. Pour-tant, jusqu'à présent, on n'a jamais pu désigner àcoup sûr un responsable de ces hideux pustules.Alors un régime anti-acné n'a aucun sens. On nepeut faire qu'une recommandation: il faut mangermoins gras, surtout en cas de surcharge pondérale.Car souvent les kilos en trop accompagnent lesboutons sur le visage.

    Si on ne boit pas 1,5 litre de li-quide par jour, on abîme sa peauen la privant en permanence d’eau.Ce n’est pas sans raison qu’onvoit de célèbres mannequins avectoujours un verre d’eau à la main.Grâce à de grandes quantitésd’eau, de jus ou d’infusions, ellesévitent que leur peau soit malirriguée, qu’elle perde trop viteson élasticité et que se formentde très fines ridules. On peut trèsvite se rendre compte soi-mêmesi sa peau a soif. Il suffit de tirerun peu de peau du dessus de lamain, puis de la relâcher immé-diatement. Si l’équilibre en liquideest bon, la peau reprend immé-diatement sa place. Sinon, ce pliva rester visible plus ou moinslongtemps, ce qui signifie qu’onmanque de liquide.

    Trop de soleil rend hideuxLe plaisir d’avoir la peau bron-

    zée n’a rien à voir avec la santé,bien au contraire. Plus les rayonne-ments UV irritent la peau, entraî-nant des rougeurs, voire des coupsde soleil, plus grand est le dangerde voir sa peau vieillir prématuré-ment et de développer une tumeurcancéreuse. Le professeur Rein-hard Dummer, médecin-chef à laclinique dermatologique de l’Hô-pital universitaire de Zurich, con-sidère les tumeurs de la peau com-me une maladie populaire. Et mal-heureusement, à l’échelle euro-péenne la Suisse occupe un despremiers rangs en ce qui concernele taux de cancers de la peau. Cesquinze dernières années, les casde mélanomes ont plus que doublédans notre pays. Chaque année,les médecins découvrent environmille nouveaux cas, et la tendanceest à la hausse.

    En procurant de l’intérieur àla peau les matériaux nécessairesà sa protection et à sa beauté, onla rend plus longtemps fraîche et,simultanément, saine. Il faut donc

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 9

    Des scientifiquesbritanniques ont puprouver que lesproduits deprotection solairene mettent pas àl'abri du cancer dela peau. Les crèmeset laits n'empêchentpas les rayons depénétrer dans lapeau, comme lerapporte l'équipe derecherche dans le«Journal ofInvestigativeDermatology».Des échantillons depeau qui avaient étéenduits de crèmesolaire à fort indicede protection ontété exposés à desUV. Les tests ontmontré que lesmoyens de protec-tion empêchaient,certes, que la peaune brûle. Mais onn'a pas pu prouverqu'ils protégeaientcontre les rayonne-ments UV et lalibération desradicaux qui s'ensuivait.

    l’aider et lui fournir ces petits chi-rurgiens esthétiques que sont lespièges à radicaux. Ils peuventcombattre et adoucir les effets desrayons UV. La peau se protègeelle-même en amenant par l’inter-médiaire des glandes sébacées dela vitamine E directement à lasurface de la peau. La vitamine Cégalement, ainsi que les caro-ténoïdes comme la bétacarotèneet le lycopène interfèrent avec lalumière agressive du soleil pourpréserver la peau de ce qu’onappelle le vieillissement dû à lalumière.

    Mais la réserve de piège àradicaux se réduit déjà de moitiéaprès une brève irradiation desoleil. L’énergie solaire désagrègemême plus de 90% de la vitamineE présente sur l’épiderme. Peuimporte qu’on soit à la plage oudans un solarium: la peau devientsèche, s’écaille et sa texture prendl’aspect du cuir. Dix jours de va-cances au soleil sans coup de so-leil ni rougeurs visibles peut en-dommager durablement la pro-tection naturelle que produit lapeau pour prévenir son vieillis-sement. Une crème solaire à hautfacteur de protection contre lesUV n’offre qu’une solution par-

    tielle. De plus en plus souvent,ces crèmes solaires contiennentaussi des vitamines. C’est ainsiqu’une carence peut être rapide-ment compensée de l’extérieurquand la peau a perdu sa protec-tion naturelle de vitamines antiUV.

    Une protection solaire enguise de déjeuner?Les vitamines peuvent aussi

    déployer un parasol dans notrecorps. Deux à trois grammes devitamine C et 0,7 à 2 grammesde vitamine E par jour et au boutd’une semaine on voit la peauréagir de façon nettement plusdétendue au stress généré par lesUV. Il y a pourtant un incon-vénient: avec une telle quantitéde vitamine E, on ne peut exclured’effet secondaire, comme, parexemple, un ralentissement de lacoagulation du sang. D’autres étu-des démontrent qu’en absorbantchaque jour trente milligrammesde bétacarotène, au bout de dixsemaines la peau supporte plusfacilement les rayons du soleilgrâce à ce stockage de carotène,elle rougit moins facilement etsemble mieux armée contre lecancer de la peau. Une alimen-

    tation normale et variée ne peut,cependant, fournir à long termeces quantités de bétacarotènes.Qui donc va manger tous les jours350 grammes de carottes ou 640grammes de chou vert ou encore750 grammes de doucette en sala-de? A part ça, les gros fumeursdevraient s’en méfier, car de tellesquantités sont dangereuses poureux.

    Avec le lycopène, un caro-tinoïde, donc un parent chimiquede la bétacarotène, c’est plus sim-ple: 40 grammes de concentréde tomate tous les jours sont suf-fisants pour qu’au bout de dixsemaines on dispose d’une pro-tection efficace contre les UV dusoleil. Le professeur Helmut Sies,responsable de l’étude sur le lyco-pène conseille de penser aussià sa protection solaire quand ondétermine son alimentation. «Surune vie entière, nous sommesrelativement vulnérables aux UV.Les éléments de notre nourriturequi possèdent un facteur de pro-tection contre le soleil peuvent,en conséquence, nous procurerun important bouclier.»

    Pourtant, même en mangeantle mieux possible et en avalant,de surcroît, de la protection anti-solaire sous forme de comprimés,il faut garder une chose à l’esprit:il convient toujours, avant un bainde soleil, de mettre à l’abri sa peaucontre les violents rayonnementsUV au moyen d’un fort indice deprotection de la lumière. Quandon veut bronzer, si on ne compteque sur les substances protectricesfournies par son alimentation, onrisque d’avoir la peau rougie, voirede se retrouver avec un coup desoleil. Alors le yaourt de beautéenrichi de petits morceaux d’aloévéra pourra fournir immédiate-ment son aide précieuse, ne serait-ce que localement, comme gelfroid et apaisant sur la peau brû-lante.

    CORB

    IS

  • 10 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    SPECIAL

    L'absorption quotidiennede pilules vitaminées est,pour beaucoup de gens,devenue déjà une habitude. Lesuns veulent renforcer leurs dé-fenses immunitaires grâce à lavitamine C, les autres prennentdes cocktails de vitamines et desels minéraux dans l'espoir decompenser leurs mauvaises pra-tiques alimentaires. Les ventesde ces compléments alimentairesaugmentent chaque année de 15à 30%.

    L'industrie alimentaire et lesfabricants de cosmétiques nepeuvent que rêver de telles crois-sances. C'est certainement l'unedes raisons pour lesquelles legéant Nestlé et la maison L'Oréalse sont unis dans l'intention bienaffirmée de se tailler une partde ce juteux gâteau. De cette unionest née innéov, une joint venturechargée de développer des com-

    Des cosmétiquesen pilulesDésormais, il faut avaler et non plus s'enduire decrème. Tel est du moins le slogan de certainesmarques de cosmétiques. Question promesses, rienne les différencie de la panoplie classique constituéede tubes et de petits pots. Mais, alors que les on-guents, pommades et autres lotions agissent à lasurface de la peau, le contenu des petites pilulesmiracle touche au cœur même du corps en pas-sant par le sang. Ces produits ne font donc passimplement partie de la grande famille des cosmé-tiques, mais deviennent des compléments del'alimentation, voire des médicaments.INN

    EOV

    pléments alimentaires dévolusà la beauté. Et cet automne estné le premier rejeton, innéov firm-ness, qui doit aider les femmes,avant et pendant leur ménopause,à améliorer la densité, la struc-ture et l'élasticité d'une peauvieillissante. Pratiquement toutesles femmes sont affectées par cevieillissement. Nombre d'entreelles considèrent que leur problè-me esthétique le plus importanttient au relâchement et à la min-ceur de leur peau.

    Des agents de beautétirés des alimentsDans ces pilules innéov-anti-

    aging, on trouve, en plus de lavitamine C, de l'extrait de tomatesavec du lycopène et des phyto-œstrogènes tirés des fèves desoja. Nous voici face à un pro-duit batard, ni chair, ni poisson,ni produit alimentaire, ni cos-métique. Mais alors, pourquoine pas opter, simultanément,

    pour une alimentation variée, oualors traiter directement sa peauavec les innombrables crèmesproposées sur le marché?

    La dose recommandée est detrois pilules par jour d'innéovfirmness. En les absorbant, oningère ainsi autant de vitamineC qu'il y en a dans un verre dejus d'orange, soit 60 milligram-mes, ce qui correspond auxquantités journalières recomman-dées. A cela s'ajoute une rationde lycopène «correspondant à sixtomates ou à 50 grammes deconcentré de tomate,» selon lescalculs du spécialiste de la nutri-tion, le professeur Paul Walter.Il pose alors la question: «Maisqui va donc manger six tomateschaque jour ou une assiette despaghettis à la napolitaine?»

    Ce serait encore plus difficilede trouver dans les aliments habi-tuels les 50 milligrammes dephytoœstrogènes contenus dansces trois pilules quotidiennes.

    PAR FRIEDRICH BOHLMANN

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 11

    Daniel Schmid, biochimiste etproducteur de cosmétiques. «Sion les dépose sur la peau, onn'obtient pas d'effet biologique.»Ce n'est qu'au moment où cessubstances tirées du soja serontchimiquement et pas à pas modi-fiées, dissoutes ou intégrées à desliposomes qu'elles pourront par-venir directement dans la peauet y agir. Finalement, quand oncompare ces dragées de beautéet les crèmes, il faut en généralrelever une chose: les cosmétiquesapportent, certes, de nombreuxprincipes actifs de façon cibléedans la peau, mais contrairementaux pilules, ils ne peuvent pasconstituer des stocks de substancesnutritives ni combler des carencesen vitamines qui permettent d'as-surer à long terme leur beauté àla peau, aux cheveux et aux ongles.

    Des produits high tech àprix élevéA coups d'études scientifiques

    coûteuses qui répondent à desexigences élevées et s'apparententà des tests pour médicaments,seuls quelques fabricants, mal-heureusement, arrivent à prouverque leurs produits sont à la hau-teur de leurs prix rarement modi-ques. Contrairement aux médica-ments, les compléments alimen-taires ne nécessitent pas de tellesenquêtes avant d'arriver sur lemarché. Maintenant, innéov veutprendre ses distances de ses con-currents nettement plus avanta-geux en exhibant des essais menésscientifiquement à grande échelle,tout comme la société danoiseImedeen. Les pilules innéov firm-ness coûtent 1 franc 90 par jour,les produits Imedeen 2 franc 85.

    La beauté par voie orale a sonprix, d'autant plus que les résultatsvisibles et prouvés n'apparaissentsouvent qu'après trois à six mois.Imedeen a développé des agentscomplètement nouveaux ou em-

    prunté à la médecine. A euxseuls, leur nom est tout un pro-gramme: LipoCap™, Natural Ma-rineComplex™, ou LycoPenceGS™ annoncent haut et clair qu'ils'agit de produits high tech issusd'aliments pour le plus grandbien de la peau. A l'aide d'unmélange de substances bioacti-ves comme, par exemple, lelycoperdon, et d'extraits exoti-ques comme, par exemple, despoissons des profondeurs ou desfruits de palme, ils promettentde rendre la peau plus ferme, dela protéger des premiers signesde vieillissement ou d'activer lebronzage tout en la préservantdes rayons du soleil.

    Comparé à cette artillerie, lepionnier des «nutricosmetics»modernes tire joliment, et avan-tageusement, son épingle du jeu.Le bonbon spécial de la sociétéMerz, sur le marché depuis quatredécennies déjà, ne coûte que 65centimes par jour: sans complexede principes actifs ni recherchepointue d'élément vital, il re-groupe onze vitamines, plus dela bétacarotène et du fer. Unpoint, c'est tout. Il se rappro-che donc plutôt d'une banalepilule multivitaminée. Dans lacapsule anti-vieillissement de lapeau de Merz, les concentrationsde vitamines sont d'ailleurs tel-les qu'à l'exception de la vita-mine E on peut même les obtenirpar l'intermédiaire d'une alimen-tation moyenne. Pourtant, un testa pu démontrer son efficacité aubout de deux semaines déjà: peauplus ferme et plus élastique,moins de rides et meilleure pro-tection contre les rayons UV. Cequi prouve, en fait, qu'en dépitdu modernisme des recherches,pour entretenir la beauté, lesagents habituels contenus dansnotre alimentation servent encoreet toujours de «cosmétiques in-ternes».

    Depuis quaranteans sur le marché,le classique anti-vieillissement deMerz. 120 piècespour 39 francs 90,à prendre deux foispar jour.

    Nombre de Japonais n'y arriventpas eux-mêmes, alors que laconsommation de soja y est cou-rante.

    Cette préparation, par sa con-centration de produits de beautéordinaires, n'est pas seulementsupérieure, du moins partielle-ment, à une alimentation tradi-tionnelle. En effet, ses concepteursont placé le lycopène dans uncomplexe de protéines de petitlait. L'avantage de ce procédé, c'estque ce complexe de protéinesrend le lycopène idéalement diges-tible par celle ou celui qui en prendet le fait passer dans le sang àtravers l'intestin. Ainsi modifié,le lycopène fait partie de ce queles spécialistes ont baptisé les«nutricosmetics» (Barbara Polla,médecin à Genève et propriétaire,avec son mari, de deux institutsde beauté, parle, elle, de «cosmé-ceutiques»). Par ces néologismes,on entend des produits cosméti-ques modernes et très efficacestirés des aliments.

    Ils n'agissent passeulement en surfaceReste la question de savoir si

    de véritables cosmétiques péné-trant directement dans la peaun'agissent pas plus rapidementet plus efficacement sur la beautéque des pilules. Concrètement,dans l'exemple d'innéov, on peutrépondre par la négative, car avecces comprimés agissant de l'inté-rieur, la peau du corps entier estatteinte. De surcroît, les phyto-œstrogènes du soja agissent aussidans les couches plus profondesde la peau, ce qu'aucune crèmecosmétique ne peut faire. Car laloi fixe qu'elles ne peuvent avoird'effet que sur la partie supérieurede la peau et pas dans le sang.

    Pour que les phyœstrogènespuissent agir, ils doivent passerpar un processus de dégradationau cours de la digestion, selon

    Dernier arrivé sur lemarché: innéov avecdes extraits detomates et desisoflores de soja,par Nestlé etL'Oréal. 60 piècespour 38 francs, àprendre trois foispar jour.

    Avec des extraits depoissons de mer:Imedeen, enprovenance duDanemark. 60pièces pour 86francs, à prendredeux fois par jour.

  • DIDACTIQUE

    .

    Sodium

    PHOTO: ALEXANDER EGGER

    SCHWEIZERISCHE VEREINIGUNG FÜR ERNÄHRUNGASSOCIATION SUISSE POUR L’ALIMENTATION

    ASSOCIAZIONE SVIZZERA PER L’ALIMENTAZIONE

    Propriétés• Avec le chlore, le sodium est l'un des deux composants

    du chlorure de sodium (sel de cuisine).• Le corps humain contient 80 à 100 g de sodium, dont un tiers

    est logé dans les os.

    Fonctions• Avec le potassium, il équilibre l'eau dans le corps et la pression

    osmotique dans les cellules.• Il participe à la régulation de l'équilibre entre acides et bases.• Il joue un rôle essentiel dans l'excitabilité des muscles et des nerfs.

    Symptômes de carence• Une abondante transpiration ou des diarrhées qui se répètent

    peuvent provoquer une déshydratation du corps et, entre autres,une carence de sodium.

    • Les symptômes en sont la soif, des maux de tête, des faiblesses,une chute de la pression sanguine.

    Dangers en cas de surdosage• En général, une forte consommation de sodium (trop de sel

    mais aussi de glutamate) provoque une augmentation des excrétionsde sodium par les reins, qui dans le même temps évacue aussidu calcium et du potassium. Une trop forte consommationde sodium peut augmenter, voire provoquer, l'hypertensionchez les individus souffrant de maladies rénales. Il peut alorsen résulter des œdèmes (accumulation d'eau).

  • Valeur de référenceD.A.CH 2000(apports estimés)

    au minimum550 mg/jour

    Dose quotidienne (550 mg)contenue dans:

    1,4 g de sel de cuisine

    10 g de sardines à l’huile

    20 g d'olives noires

    25 g de jambon cru

    35 g de bretzel au sel

    35 g de Roquefort

    40 g de saumon fumé

    50 g de salami

    50 g de ketchup

    65 g de saucisse de Vienne

    90 g de Gruyère

    120 g de pain complet

    125 g de chips

    L'apport de sodium est assuré pour l'essentiel parle sel de cuisine (1,4 g de ce sel correspond à 550mg de sodium). Suivant les conditions dans les-quelles on vit, on en mange bien davantage, maison ne devrait pas dépasser 6 g car cet excèspourrait se révéler dommageable.

  • CONSEILS

    14 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    Esther Infanger duservice d’infor-mations nutrition-nelles NUTRINFO.

    NUTRINFOService d’informations

    nutritionnelles

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    Huile d'arganCette huile est-ellevraiment plus précieuseque les autres huiles?L'huile d'argan est une huile

    végétale tirée des fruits de l'ar-ganier, un arbre du Maroc. Ilpousse exclusivement au sud dece pays d'Afrique du Nord; onappelle aussi son huile «l'or li-quide du Maroc.» Ces dernierstemps, dans notre pays, on a pas-sablement vanté les mérites del'huile d'argan. Dans les maga-zines et sur Internet, on le vanteen lui prêtant davantage de vertusque d'autres huiles. Elle est cen-sée posséder des propriétés cos-métiques, médicales et complé-mentaires à notre alimentation.

    Tout cela est basé sur sa «com-position particulière». L'huile d'ar-gan comprendrait 80% d'acidesgras insaturés, ce qui ne la distin-gue pas des autres huiles végétalesqui affichent pratiquement toutesla même teneur. On dit aussi queson taux d'acide linoléique etd'acide oléique est plus élevé quedans l'huile d'olive. L'huile d'argancontient, en effet, 36% d'acidelinoléique, l'huile d'olive 10%.Jusque là, la comparaison joueen faveur de la première. Enrevanche, dans le cas de l'huileoléique il y a exagération, voiremanipulation: l'huile d'argan con-tient 45% d'acide oléique contre71% pour l'huile d'olive nette-ment meilleur marché. La diffé-rence est d'importance s'agissantde ces acides gras mono-insaturés.

    Mais pour bien juger d'unehuile à l'aune de ses propriétésde physiologie nutritive, ces don-nées ne suffisent pas. Il faudrait,en particulier, passer sous la loupeles acides gras poly-insaturés. Etdans ce cas-là, l'huile d'argan nefait pas très fort. Elle contient untrès net surplus d'acide linoléiqueet, en conséquence, une trop faible

    teneur en acide linoléique alpha.D'autres éloges soulignent son

    taux apparemment exceptionnelde substances antioxydantes. Leschiffres fournis correspondentcertainement mais ils sont con-sciemment comparés de telle ma-nière qu'on est induit en erreur.La teneur en vitamine E de l'huiled'argan (620 mg/kg) peut bienêtre supérieure à celle, par exemple,de l'huile d'olive (320 mg/kg), maiscertainement pas à celle de l'huilede germes de blé (1950 mg/kg),ce qu'on se garde bien de dire.Autre exemple: on cite la teneuren flavonoïde de l'huile d'argan,soit 56 mg/kg. Mais on n'ajoutepas qu'un seul décilitre de vinrouge en contient déjà plusieurscentaines de milligrammes.

    L'huile d'argan ne possède pasdavantage de vertus que d'autreshuiles végétales. Nombre despropriétés qu'on lui prête sontfausses ou prêtent à confusion.Son prix monstrueux de 100 francsle litre n'est pas justifié, du moinspas pour des raisons médicales.

    SoufreJ'ai entendu dire que lesabricots secs sulfurésseraient mauvais pour lasanté.Les composés du soufre ont

    un effet conservateur. Ils ralen-tissent le développement desmoisissures, de la levure et desbactéries. On sait ça depuis lebas Moyen-Age, et depuis lorson en fait usage. L'anhydride sul-fureux et ses sulfites ont, en plus,la propriété de fixer les couleursdes aliments et empêchent doncun brunissement (indésirable).On reconnaît aisément à leur cou-leur les abricots secs sulfurés:ils sont orange. Ceux qui ne lesont pas tirent plutôt sur le brun.L'emploi de l'anhydride sulfu-reux et des sulfites est réglementé

    dans l'annexe à l'ordonnance surles produits alimentaires et peutdonc être considéré comme inof-fensif. Les composés du soufrepeuvent déclencher chez les genssensibles et qui ont des prédis-positions des accès d'asthme etprovoquer des maux de tête, ainsique des douleurs à l'estomac etaux intestins allant jusqu'à desnausées. Dans ces cas-là, on con-seille d'éviter les produits sul-furés.

    Poulet et micro-ondesPeut-on cuire du pouletpour nourrisson aumicro-ondes?La viande de poulet peut abriter

    des salmonelles et des campylo-bacters qui, surtout chez les nour-rissons, peuvent provoquer dedangereuses diarrhées. Ainsi,quand on prépare du poulet, ilfaut observer une hygiène culi-naire particulièrement stricte. Encuisant de manière appropriéela viande, on peut anéantir lesbactéries provoquant ces mala-dies. En revanche, les micro-ondes de ménage ne garantissentpas l'élimination de ces germes.Pour des raisons de sécurité, ilfaut donc éviter de cuire le pouletau micro-ondes. On peut cepen-dant réchauffer une viande depoulet préalablement cuite.

  • ACTUALITE

    TABULA NO 1 / JANVIER 2004 15

    DA

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    TAXI

    Pourquoi les petitsfont la mouedevant les légumesSi certains enfants ne mangent pas de légumes,se détournent des fruits et préfèrent se bourrer dechips et de douceurs, ce n'est pas forcément qu'ilssont capricieux ou même gâtés. Non, ce com-portement cacherait un réflexe de protectionmillénaire, rapportent des chercheurs britanniques.La crainte de légumes ou de fruits inconnus etl'approche prudente de la viande ont protégénos ancêtres des poisons végétaux et des bacté-ries.

    Le paysan ne mange pas cequ'il ne connaît pas.» Leshommes de l'âge de lapierre ont observé ce principe àbon droit. Car nombre de plan-tes, en particulier les légumesverts, contiennent des poisonspour se protéger. Leur arsenalcomprend des dizaines de mil-liers de substances toxiques. Sansces armes qui gâchent l'appétitdes herbivores, notre monde neserait pas verdoyant. Dans leurrapport à la viande, nos ancêtresobservaient aussi la plus grandeprudence car, avec les œufs, elleétait source permanente de dan-ger à cause de leurs éventuellesbactéries.

    Le sentiment de craintequ'inspiraient les fruits et leslégumes inconnus à nos ancê-tres a perduré: on la retrouve,aujourd'hui encore, particulière-

    ment chez les enfants entre deuxet six ans. C'est ce qu'a trouvéune équipe de recherche du Uni-versity College à Londres sousla direction de Lucy Cooke à lasuite de centaines d'interviews.Les chercheurs se sont enquisauprès de 564 mères des habi-tudes alimentaires de leurs en-fants âgés de 2 à 6 ans. Il en estressorti qu'à cet âge ils repous-sent plus souvent les légumes,les fruits et la viande que lesmets sucrés ou riches en graisse,voire les aliments contenant del'amidon comme les pommes deterre ou les pâtes. Ce qui plaîtle moins à ces chers petits, cesont les légumes: ils les refusentdeux fois plus que les fruits oula viande.

    Ce que mangentles parents ne peutfaire de malAlors que les bébés et les

    petits enfants jusqu'à 2 ans por-

    tent à la bouche pratiquement toutce qui est à leur portée, passéce cap ils ont souvent tendanceà développer une «food néopho-bia», une peur des nouveauxaliments. Cela tient, selon LucyCooke, à leur autonomie grandis-sante. «Entre 2 et 6 ans, ils dé-cident eux-mêmes ce qu'ils vontmettre dans leur bouche ou pas.»

    Plus ils refusent les alimentsinconnus, plus unilatérale devientleur alimentation. Mais LucyCooke n'enlève pas tout espoiraux parents préoccupés, bien aucontraire: «Quand les enfantsvoient que leurs parents mangentun produit bien précis, ils sesentent rassurés. Ils ne doiventalors pas craindre pour eux-mêmes.» L'important est aussi,selon la chercheuse, de mettrerégulièrement les enfants en con-tact avec de nouvelles saveurs.

    SOURCE: COOKE L. ET AL.: RELATIONSHIP BETWEENPARENTAL REPORT OF FOOD NEOPHOBIA AND EVERY-DAY FOOD CONSUMPTION IN 2–6-YEAR-OLD CHILDREN.APPETITE, VOL. 41, ISSUE 2, OCTOBER 2003, 205–206

    PAR ANDREASBAUMGARTNER, ASA

  • A LA LOUPE

    16 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    Qu’ont de commun l’ac-trice Romy Schneider,l’empereur romain Au-guste et le père de la psychanalyseSigmund Freud? Pas grand chose,c’est vrai, si ce n’est leur date denaissance, quand même. Car ilssont tous trois nés un 23 septem-bre, date correspondant, commechacun sait, au début de l’automneen terme astronomique. Dans lecalendrier celtique, on appelait cejour celui de l’olivier. Dans lamythologie celtique, celles et ceuxqui naissaient à cette date se consa-craient volontiers au bien-être deleurs contemporains sans pourautant vouloir en tirer quelqueavantage pour eux-mêmes.

    L'arbre de vieC'est un lieu commun. Tant pis, rappelons-le: l'huile d'olive, omniprésentedans toutes les cuisines méditerranéennes, est bonne pour la santé. Sion scrute d'un peu plus près l'olivier et ses dérivés, on s'aperçoit alors que sesvertus sont incommensurables.

    PAR MARIANNE BOTTA DIENER, INGENIEURE DIPL. ETS EN NUTRITION

    Comme l’olivier qui, dans cetteperspective, porte aussi le nomd’arbre de la sagesse.

    Cet arbre noueux comme unpied de vigne, volontiers cente-naire, lent à se développer, torduet gris, porte pourtant des feuillesbrillantes toujours vertes. Tout estbon chez lui, y a rien à jeter, chan-terait Georges Brassens: ses feuil-les, précisément, en infusion ouen gouttes, permettent d’abaisserla pression sanguine, son huilefait merveille à la cuisine ou pourdes massages, et son bois dur,robuste, sert à fabriquer des meu-bles.

    Peu de plantes ont joui, depuisdes temps très reculés, d’une telle

    vénération. Et quand on furètepour trouver des dires, des his-toires, des dessins et des fablessur l’olivier, on fait des décou-vertes étonnantes.

    Importante monnaied’échangesOn suppose que les oliviers

    poussaient déjà il y a sept milleans. Les plus anciennes feuillesde cet arbre ont été mises au jouren Afrique du nord. A l’âge dela pierre, déjà, l’homme cons-tituait des provisions d’huiled’olive. On sait aussi que l’an-cienne civilisation minoennesavait tirer parti de l’olivier eten faisait un commerce florissant

    JOE CORNISH/STONE

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 17

    avec l’Egypte et la Syrie. Preuvesen soi, les amphores et les tablet-tes mises au jour lors des fouillesdu palais de Knossos en Crète.Finalement, les Phéniciens enpopularisèrent la culture tout au-tour du bassin méditerranéen.

    Athènes et la BibleChez les Grecs, l’olivier était

    consacré à la déesse Athéna. Onle déclara très vite «sacré». Lesoliviers de l’Acropole, encore au-jourd’hui, représentent un sym-bole de paix et de force spiritu-elle.

    D’autres civilisations en ontfait un symbole de vie. La Bible,à elle seule, cite plus de deuxcents fois l’olivier, baptisé aussià l’occasion l’arbre de vie. C’estun rameau d’olivier que rapporteun pigeon à Noé pour l’informerque les eaux sont en train de seretirer. Moïse oint ses fils d’huiled’olive. Plus tard, dans l’AncienTestament, cette même huile sa-cre les rois d’Israël. A cetteoccasion, on la mélangeait à dela myrrhe, de la cannelle et dugirofle. On brûlait aussi du boisd’olivier sur les autels des dieuxet le bon Samaritain panse lesplaies du blessé en y versantauparavant «de l’huile et du vin».Le soir précédant sa crucifixion,Jésus s’est retiré avec ses disci-ples sur le Mont des Oliviers etil est certainement mort sur unecroix en bois d’olivier.

    Huile ranceOn peut toujours rêver du

    temps passé. On peut aussi seréjouir des progrès et des avan-tages de la civilisation moder-ne. Il en va ainsi de l’huile d’oli-ve: alors qu’une Hildegard vonBingen déconseillait instammentsa consommation, les médecinset spécialistes de la nutritiond’aujourd’hui, au contraire, n’ontpas assez de mots pour louer les

    vertus de cet «or liquide». Certes,Hildegard von Bingen recouraità divers composants de l’olivierpour soulager les maux, parexemple à son écorce pour com-battre la goutte ou à ses feuillesen cas de maux d’estomac; maisil s’agissait uniquement d’unusage extérieur. L’huile d’olive,en revanche, lui semblait peuappropriée à l’homme: «Elle n’estpas bonne à manger car elleprovoque des nausées et rendlourds les aliments.»

    Et pour cause. On sait, de cetemps-là, que cette huile servaitessentiellement à l’éclairage ainsiqu’à des usages médicaux etcosmétiques. Elle n’était toutsimplement pas bien bonne parcequ’elle devenait vite rance et segâtait.

    Pour soulager les mauxLe charitable Samaritain de

    la Bible est, en fait, un précurseurde tous les médecins de l’Anti-quité qui recouraient à l’huiled’olive à des fins médicinales.Ils recommandaient l’huile pouren frotter les cicatrices nées d’uneintervention chirurgicale, desbains d’huile chauds en casd’épuisement et de fièvre et l’ab-sorption de la même huile poursoigner les maladies sexuelleset les calculs biliaires. Au-jourd’hui encore, la médecinenaturelle recourt à l’huile d’olivepour la fabrication de médica-ments lipoïdiques.

    Une nouvelle étude menée pardes chercheurs japonais devraitparticulièrement réjouir les ac-cros du soleil. Selon ses résul-tats, si l’on s’enduit le corpsd’huile d’olive après un bain desoleil, on diminue le risque decancer de la peau. Apparemment,c’est dû à la présence importanted’antioxydants capables de neu-traliser les radicaux libres res-ponsables de ce cancer.

    En dix ans,la production a doubléLes usages médicinaux de-

    vraient pourtant susciter moinsd’intérêt auprès des gourmandsque ses vertus culinaires. Unesalade de tomates-mozzarella, uncarpaccio d’espadon voire unepizza cuite au four à bois, pourne parler que de mets simplis-simes, sont encore rehaussésquand, au dernier moment, on leurajoute une jolie rasade d’une bellehuile d’olive. Symbole de la cui-sine méditerranéenne, l’huile d’oli-ve a connu un énorme engouementces dix dernières années. L’offre

    Eczéma

    Toux (sèche)

    Pellicules

    Croûte de laitNeurodermatite/peau sèche

    Eczéma del'oreille

    Psoriasis

    Problèmes degencives

    En frotter la peau.

    Cataplasme d'huile d'olive: plonger dela gaze dans l'huile d'olive, la glisserdans un sachet de plastique, laréchauffer entre deux bouillottes, posersur la poitrine, maintenir au chaud.

    Remplir d'huile d'olive un vaporisa-teur, vaporiser les endroits atteints,laisser agir une nuit, laver.

    Traiter comme les pellicules.

    Mélanger au fouet 2 cs d'huile d'olivedans 1 dl d'eau, ajouter à l'eau de labaignoire, s'y tremper complètement.

    Mettre un peu d'huile d'olive sur lapartie atteinte.

    Frotter doucement à l'huile d'olivel'endroit touché.

    Se rincer tous les matins la boucheavec 1 cs d'huile d'olive, cracher.

    Remèdes de bonnefemmeOn recommande l'huile d'olivepressée à froid extra vierge pour unusage médical.

  • A LA LOUPE

    18 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    L'arbre de vie

    • Conserver l'huile d'olive à l'abri de la lumière et au frais,donc à 18° au maximum. Le frigo est aussi approprié , maisalors il faut en sortir l'huile d'olive une heure avant son emploipour qu'elle retrouve sa fluidité. L'idéal est la cave à vins,mais il faut entreposer les bouteilles debout.• Déguster l'huile sur un morceau de pain blanc, ou purelégèrement tempérée; d'abord au nez puis en bouche.• Dans une bonne cuisine, il y a facilement cinq sortes d'huile:une pour la cuisine froide, une autre pour les marinades etles fruits de mer, etc.• Les huiles aromatisées ont également bon goût. Placerdans des bouteilles propres des herbettes comme le thym, oualors de très fins zestes de citron en julienne, et verser del'huile d'olive par-dessus. Laisser reposer deux à trois semaines.• Les huiles douces conviennent à des salades légères et àdes sauces raffinées, les huiles relevées aux pâtes, à la viande,au poisson ou à la bruschetta. Les huiles légèrement douce-reuses sont parfaites sur les légumes et les tomates; il faututiliser avec discrétion les huiles d'écoulement chères sur lescarpaccio, les légumes et les plats de viande délicats.• Les poissons grillés légèrement relevés de quelques gouttesd'huile d'olive et de vieux balsamique sont encore plus délicieux.• On peut chauffer sans problème l'huile d'olive car sa forteteneur en acide oléique empêche la formation de substancesnuisibles. Même si on l'emploie plusieurs fois pour frire, il enrésulte peu de produits d'oxydation. L'huile d'olive servant aurôtissage peut être un peu meilleur marché mais elle nedevrait pas devenir amère en chauffant.• L'huile d'olive appartient à une cuisine légère et authen-tique, surtout à la méditerranéenne faite de légumes frais,de salades et de poisson.

    Plaisir des sens grâceà l'huile d'oliveUrs Gschwend, chef de cuisine à l'hôtelLenkerhof de La Lenk, 15 points dans leguide GaultMillau, nous donne quelquesconseils sur le juste emploi de l'huiled'olive en cuisine.

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    a suivi: sa production a mêmecarrément doublé. En 1990,l’Union européenne en produisaitun peu moins d’un million detonnes, en 2000 on frisait lesdeux millions. A l’échelle mon-diale, l’Europe constitue, et deloin, le plus important produc-teur d’huile d’olive. A l’intérieurmême de l’Union, c’est l’Espagnequi tient le haut du pavé, suivie,dans l’ordre, de l’Italie et de laGrèce.

    Olives vertes et noiresLe gros de la récolte d’olives

    est transformé en huile. Mais lesfruits de l’olivier sont de plusen plus appréciés tels quels. Ilsuffit de voir combien les petitsmagasins italiens et les bancsde marché en proposent. A choix,on les préférera vertes, cueilliesavant pleine maturité, ou noires,c’est-à-dire mûres. L’olive fraîcheest exceptionnellement amère. Onne peut donc la consommerqu’après un long passage dansl’eau ou dans une solution devinaigre salé. Par ce processus,on permet aux olives en quelquesorte de fermenter. Plus tard, onpourra les remettre dans une huiled’olive ou une saumure relevéede petites herbes ou d’épices. Lateneur en sel de certaines oli-ves est importante. Les personnessouffrant de problèmes rénauxdevraient y prendre garde.

    Cela dit, les olives ne convien-nent pas seulement à des apprêtssalés. Voyez la recette de ce cui-sinier autrichien qui marie lesolives noires et les fraises mari-nées non sans avoir fait tremperles premières dans l’amaretto etla vanille! Martin Dalsass, duSantabbondio, à Lugano Sorengo,propose depuis belle lurette uneglace à l’huile d’olive au dessert.

    Le chef autrichien utilise aussil’huile d’olive pour ses desserts.Il fait alors tremper des gousses

    de vanille dans cette huile, leslaisse tirer, à froid, pendant deuxou trois semaines, avant d’enparfumer des fraises.

    De l’olive à l’huileMais, comme dirait La Palice,

    encore faut-il d’abord transfor-mer les olives en huile. Plus lesfruits sont mûrs, plus ils donne-ront d’huile. La récolte s’étendde fin octobre à début février. Ilvaut la peine de les cueillir à lamain car le sol influence forte-ment la qualité de l’huile qui enrésultera. Plus vite on livre lesolives au moulin à huile, plusmodeste sera la proportion d’aci-des gras libres indésirables.Ceux-ci ont une mauvaise influen-ce sur la qualité et le goût duproduit fini. Arrivées au moulinà huile, les olives sont triées,lavées puis broyées entre de gros-ses meules de granit ou par desméthodes plus modernes. Cettepurée est ensuite pressée. Lesdiverses méthodes de broyagepuis de pression peuvent pro-voquer de fortes différences entreles huiles. L’huile d’olive fraîche-ment pressée est séparée de l’eaupar des centrifugeuses. Elle de-vra, enfin, décanter quelquetemps pour permettre aux par-ticules solides de se déposer.Suivant les producteurs, l’huileest finalement filtrée. Pressionà froid implique, par ailleurs,qu’au moment où on l’a pressée,l’huile d’olive n’a jamais dépasséune température de 30°C.

    Extra vierge ou pasL’huile d’olive est divisée en

    catégories de qualité selon sateneur en acides gras libres. Etselon son niveau de qualité, onpeut le raffiner encore davantage.Grâce à des analyses modernes,on peut distinguer une huiled’olive qualitativement irrépro-chable d’une autre, frelatée.

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 19

    Chère, l'huiled'olive? Un oliviernécessite des soinsattentifs pendantdes années avant deporter les premiersfruits. Un arbredonne bon an, malan 20 kilos d'olives,soit 3,3 à 5 litresd'huile. Rien quepour la récolte, uncueilleur habile abesoin de deux àtrois heures. Lesfruits tombés au solne conviennent pasà la fabrication del'huile. Tous cesfacteurs seconjuguent pourformer le prix del'huile d'olive. Maiscomment leconsommateursaura-t-il que lescoûts de productiond'une huile degrande qualitéoscillent, suivantles années et lesrégions, entre 10 et20 francs, ce qui setraduira dans lescommerces par unprix de vente de 30à 40 francs le litre?

    L’huile d’olive «extra vergine»,depuis 1992, est non seulementsoumise à un contrôle de sa te-neur en acides gras mais aussiau test d’un panel. Celui-ci estcomposé de dégustateurs spé-cialement formés qui lui fontsubir un examen. S’il ne le réussitpas, il doit être raffiné. L’«extravergine» ne peut présenter que0,8% maximum d’acides graslibres; de surcroît, le panel doitla déclarer irréprochable et frui-tée. La «vergine», elle, peut conte-nir jusqu’à 2% d’acides gras li-bres et les défauts que pourraitrelever le panel doivent être mi-neurs. Finalement, l’huile avecdavantage que 2% d’acides graslibres est qualifiée de «lampante»,elle n’est pas fruitée et présentede nombreux défauts. Celle qu’onappelle simplement «huile d’oli-ve» est un coupage d’huile raf-finée et d’huile d’olive vierge.Aucun panel ne doit la déguster.Malheureusement, les tricheriesabondent pour certaines huiles.

    «Odeur d’herbe»En tant qu’acheteur d’huile

    d’olive, si on ne veut pas êtredéçu il faut faire attention à uncertain nombre de points. «Onreconnaît une bonne huile d’oliveà son extrême fraîcheur, à sesarômes d’herbe, de tomates ver-tes et d’artichauts, mais elle peutaussi être beurrée ou noisettéecomme des noisettes ou desamandes si les olives étaientmûres au moment de la récolte,»résume ce cuisinier autrichien.Dans l’huile d’olive «extra ver-gine», les substances aromati-ques représentent 1,1% du toutet sont le produit de plus de sep-tante combinaisons. Leur compo-sition dépend du climat, du ter-roir, de la variété de fruits et deleur qualité comme du momentoù ils ont été récoltés et de laméthode de pression.

    Avoir l’œil ouvertMalheureusement, la

    bouteille la plus coûteuse n’estpas forcément synonyme d’huilede qualité. Si on cherche une«extra vergine» avantageuse sansvraiment prêter attention à sonabsence de caractère ni à sesmenus défauts, autant choisir unemarque en vente dans le com-merce. «Le gourmet, lui, aura plusde difficulté à trouver son bon-heur, affirme le cuisinier UrsGschwend, du Lenkerhof, à LaLenk. Le mieux, c’est d’acheterune huile d’olive chez un produc-teur qu’on connaît.» Ou alors unproduit doté de la certificationd’origine IGP. Il doit alors pro-venir d’une zone de productionbien précise et répondre à descritères de qualité encore plussévères que pour l’«extra vergine».

    Une panacéeDepuis des années, les preu-

    ves s’accumulent prêtant à l’huiled’olive un effet prophylactiquecontre le cancer et les maladiesdu cœur. Cela tient, au premierchef, à la composition de sesacides gras. Car les acides grasmonoinsaturés comme l’acideoléique rééquilibrent le taux decholestérol. Au contraire desacides gras polyinsaturés, l’acideoléique traque les méchant LDLet favorise le rapport entre ceux-ci et les gentils HDL, car ilconstitue 80% de l’huile d’olive.C’est aussi un fait avéré que dans

    les pays méditerranéens connuspour leur grande consommationd’huile d’olive, moins de genssouffrent d’artériosclérose et d’in-farctus que sous nos latitudes.Pour faire bonne mesure, unerécente étude établit que l’huiled’olive abaisse la pression san-guine.

    De plus, les stérides et lescomposés phénoliques présentsdans l’huile d’olive sont impor-tants pour la prévention des mala-dies cardiaques et du cancer. Ilfaut, toutefois, que ce soit del’huile extra vierge car la concen-tration des substances phéno-liques y est dix fois plus impor-tante que dans une huile raffinée.Or c’est à ces composés phéno-liques que l’on doit les effets po-sitifs de l’huile d’olive sur lasanté.

    D’une huile fraîche avec deriches arômes de fruit, on peutdire presque à coup sûr qu’ellea une forte teneur en composésphénoliques. D’autre part, desétudes ont montré que les diabé-tiques consommant régulière-ment de l’huile d’olive jouissaientalors d’un taux de sucre sanguinplus favorable. La consommationimportante d’acides gras mono-insaturés a des effets positifs lorsde maladies comme les ulcèresde l’estomac ou de l’intestin etles calculs biliaires; la productiond’acide stomacal en est ralentieet la formation des calculs freinée.Apparemment, selon des étudesscientifiques, une forte consom-mation d’huile d’olive abaisseles risques de cancer du sein etdu pancréas. Une alimentationrecourant à l’huile d’olive commesource principale de matièresgrasses prévient l’hypercholesté-rolémie et l’hypertonie. De cefait, elle a un effet protecteurcontre les maladies cardio-vascu-laires et autres maladies de notrecivilisation.

  • LIVRES

    20 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    Le mal deventrePr Jacques Rogé.Editions OdileJacob, Paris, 2003,186 pages,32.50 fr.

    Trouble très fréquent (il représentele motif de consultations de 60 à70% des patients des gastro-entéro-logues, en France voisine), le syn-drome de l'intestin irritable est aussinommé «troubles fonctionnelsintestinaux» ou encore «colopathiefonctionnelle». La population ledésigne souvent sous le terme(inexact) de «colite». Toutefois,la dénomination actuellementadmise par la communautéscientifique internationale estcelle de «syndrome de l'intestinirritable» (ou «Irritable BowelSyndrome»). Il regroupe dif-férents troubles, dont les plusfréquemment rencontrés sont

    les douleurs abdominales, les ballonne-ments, les troubles du transit intestinal(constipation ou diarrhée ou alternanceentre ces deux états). A relever quel'intestin est anatomiquement sain et queles dérèglements sont d'origine fonction-nelle, ils correspondent à des perturbationsdu fonctionnement de l'organe.

    Professeur de médecine et spécialistedes maladies de l'appareil digestif, JacquesRogé présente un guide pratique. Lapremière partie s'intéresse au «commenton souffre de l'intestin irritable?» et exposel'épidémiologie et surtout les différentssymptômes, ainsi que le déroulementd'une consultation. La deuxième partietraite des raisons souvent complexes etmultiples de ce trouble. Trois «respon-sables» sont explicités: l'intestin, lesystème nerveux et la personne humaine.On apprend notamment, sur ce dernierpoint, que les personnalités dominantesdes colopathes sont de type obsessionnelet narcissique, et associées à des signesd'anxiété et d'humeur dépressive. Latroisième partie donne des pistes sur letraitement, en exposant quelques principesde régime alimentaire (à adapter surtout,selon l'auteur, aux intolérances, habitudeset goûts du patient), le traitement sympto-matique et le traitement de fond.

    PAR NICOLE MEGROZ,DIETETICIENNE DIPL./PRO INFO

    Il mangen'importecomment!C'est grave,Docteur?

    Safia Amor et AnnaPiot. EditionsFirst/Série«Parents d'ados»,Paris, 2003,119 pages,25.60 fr.

    Les deux auteurs sontactives dans la presse, etmères d'ados. Elles abordent,dans cet ouvrage, de multiplesaspects de l'alimentation del'adolescent. Pour ce faire,elles ont demandé l'avis de deuxspécialistes, le Dr Sophie Cri-quillon-Doublet, psychiatre etspécialiste des troubles du com-portement alimentaire, et la diété-ticienne Claire Estoup.

    Cette série «Parents d'ados»offre des conseils pratiques etrapidement opérationnels pourcomprendre et désamorcer les con-flits auxquels les adultes peuventse trouver confrontés.De la situation la plus anodine jus-

    qu'au cas le plus problématique (ano-rexie, alcool ...), de nombreux aspectsliés aux comportements alimentaires sontabordés. Le contenu de l'ouvrage estprincipalement composé de remarquesde mères d'ados et du développementde la problématique. Quelques morceauxchoisis: «ma fille grignote toute lajournée», «il boycotte la cantine», «ilne mange que la junk food», «ma filleest un peu trop ronde», ou encore «ellese contrôle trop», «mon fils aime bienla bière» ... Chacune de ces situationsest traitée de manière globale avecquelques notions théoriques, mais sur-tout des conseils et astuces pratiquesde parents, des témoignages d'ado-lescents. Le tout présenté de façon ludiqueavec dessins et petits encadrés amusants.

    L'insistance est mise notamment surl'importance de redonner au repas laplace qu'il mérite – c'est un momentpour se nourrir – mais également pourêtre ensemble, se voir et se parler. Lesnotions d'éducation, d'apprentissage parimitation ainsi que d'environnementjouent un rôle primordial.

    L'avant-dernier chapitre passe enrevue différentes idées reçues sur l'ali-mentation, alors que le dernier offre untest aux mères soucieuses de vérifierleurs connaissances après cette lecture.

    Une bonne dose de compétence, deréalisme et de relativisme.

  • TABULA NO 1 / JANVIER 2004 21

    Traitant des troubles du com-portement alimentaire, ce récentouvrage souhaite donner des pistespour comprendre, et agir, à toutesles personnes – malades, parents,amis, thérapeutes – concernéespar cette problématique.

    L'auteur, Daniel Rigaud, estun spécialiste reconnu des trou-bles du comportement alimen-taire, et professeur de nutri-tion. Il est également présidentde l'association «Autrement»,dont le but est d'aider lesmalades à lutter efficacementcontre leurs troubles. Selonlui, manger qui était si sim-ple, est devenu bien tropcompliqué! Il y a aussi «ce

    sacro-saint principe de minceur, quiimpose le modèle délirant de femmesfiliformes, construites par et pour lamode. Et, pour quelques prétenduesrondeurs perdues, la frustration ou aucontraire la fierté d'avoir maîtrisé soncorps va éveiller Dame Boulimie ouDame Anorexie».

    Pour franchir toutes les étapes de laguérison, il faut de la méthode et de lapersévérance. Il faut également que lemalade accepte de se faire aider, et àl'équipe soignante une stratégie asso-ciant les approches nutritionnelles,psycho-comportementales, voire psy-chanalytique.

    Des témoignages jalonnent l'ouvra-ge, le rendant encore plus crédible etparfois cruel. Quelques chiffres impres-sionnants: dès l'âge de 12-13 ans, lamoitié des jeunes filles fait au moinsun régime dans l'année. Concernant lesanorexiques, le risque de décès par arrêtcardiaque brutal est dix fois plus impor-tant en cas de dénutrition avec vomis-sements que lorsqu'il n'y en a pas. Lechapitre consacré aux complications endit long sur les difficultés non seulementphysiques, mais sur les dommagespsychologiques que peuvent engendrerces troubles.

    On trouve encore, en annexe, quel-ques poèmes et plusieurs témoignagespoignants de malades.

    Anorexie,boulimie etcompulsionsPr Daniel Rigaud.Editions Marabout,2003, 323 pages,32.20 fr.

    Nourrir sonbébé de 0 à 3ansDr Lyonel Rossant etDr JacquelineRossant-Lumbroso.Editions OdileJacob, Paris, 2003,815 pages,54.20 fr.

    Cet ouvrage massif, à la foislivre de référence et guide pra-tique, constitue une véritablebible de la nutrition des tout-petits. Trois grandes partiesle composent et se complè-tent: le guide, le dictionnaire,les recettes et menus. Leursauteurs, Lyonel Rossant etJacqueline Rossant-Lum-broso sont respectivementpédiatre et médecin géné-raliste.

    Comment réussir sonallaitement? Comment donner à son bébéde bonnes habitudes qu'il gardera toutesa vie? Comment prévenir les allergies,le surpoids, le reflux? Comment choisirles meilleurs aliments? Tant de questionset bien d'autres que se posent les mamans;elles trouveront dans ce guide des ré-ponses concrètes et pratiques.

    Le guide offre de précieuses infor-mations sur les bases de la nutrition(fonctions digestives immatures; com-ment le goût vient aux enfants? ...), surl'allaitement, le biberon, le sevrage, ladiversification alimentaire (avec de nom-breux tableaux indiquant les aliments etles recommandations d'introduction enfonction des âges), sur les soucis digestifsfréquemment rencontrés chez les tout-petits (régurgitations, constipation, enfantqui ne mange rien...), la sécurité alimen-taire.

    Le dictionnaire présente, de A à Z,les aliments, les nutriments, les mé-dicaments et les laits infantiles. Attentiontoutefois concernant les deux dernierscités, il s'agit de noms français, dontcertains diffèrent de ceux que l'on connaîten Suisse. On y trouvera par exemple,pour les aliments, à partir de quel âge lepetit peut le manger, ce qu'il lui apportesur un plan nutritionnel, ainsi que desidées de recettes.

    La dernière partie comporte 300 recet-tes simples, rapides et adaptées à chaqueâge, ainsi que 100 menus équilibrés.

    Pour chacun des chapitres, de nom-breux articles, ouvrages et sites de réfé-rences sont donnés; ils permettent auxlecteurs d'aller encore plus loin.

  • PAR HANSJÖRG RYSER,DIRECTEUR DE L’ASA

    ENTRE NOUS

    22 TABULA NO 1 / JANVIER 2004

    Réfection dela pyramide alimentaireLa pyramide ASA existe de-

    puis 1998. Elle a pour but de rendrefacilement intelligibles à desadultes sains les recommandationsqu'elle formule pour s'alimenterde façon équilibrée. L'associationconstate avec plaisir qu'on en faitlargement usage. Elle n'est passeulement utilisée sous sa formeoriginelle dans le matériel d'en-seignement de l'économie fami-liale, mais aussi dans de nom-breuses autres publications et dansles médias, voire depuis peu dansles livres de cours allemands etautrichiens.

    Ces dernières années, cettepyramide a cependant progres-sivement fait l'objet de critiques,les spécialistes discutant passion-nément de son arrière-plan scien-tifique et formulant des proposi-tions pour l'améliorer. Voilà pour-quoi, cinq ans après la premièrepublication de cette pyramide ali-mentaire, nous avons décidé depasser également au crible les re-commandations suisses au seinde notre comité de spécialistespour en vérifier la pertinence scien-tifique; après consultation, caséchéant, nous procéderons auxéventuels changements. La nou-velle pyramide paraîtra cette annéeencore. Finalement, plus tard, nouspublierons des pyramides plusciblées comme la pyramide desenfants, celle des personnes âgées,des végétariens, des sportifs, etc.

    Un CompezED'accord, au premier abord on

    pense à une formulation hispa-nique. Mais, non, il s'agit toutsimplement de l'abréviation souslaquelle apparaîtra la nouvelleunité «Kompetenzzentrum Ernäh-

    rung» (Centre de compétences enmatière de nutrition). Par rapportà cet important projet, l'OFSP,éducation+santé, Réseau Suisse(é+s) nous a fait parvenir le mes-sage suivant: «Nous sommes ravisde pouvoir vous communiquerque, par rapport au plan de phasesé+s, vous avez atteint l'étapesuivante.» En d'autres termes, leprojet que nous avons présentéen août pour la mise sur pied d'uncentre de compétences a été accep-té et nous passons à la phase destructuration qui trouvera sonaboutissement en août 2006 avecla certification que nous visons.D'ici là, l'ASA va, primo, mettreen place les structures nécessairespour l'élaboration du secteur spé-cialisé des sciences de l'alimenta-tion et la formation d'un poste àtemps partiel en charge des écoles.Secundo, elle va établir une col-laboration étroite avec les huitautres centres de compétencescolaires du réseau é+s. Enfin,tertio, ces prochains mois de-vraient émerger quelques projetset services destinés au corpsenseignant, aux parents et auxélèves: une nouvelle rubrique pourles écoles dans TABULA, unenouvelle rubrique «école» sur notresite Internet, une newsletter surles questions nutritionnelles pourles enseignants, la parution detrois CD avec les fameux en-

    sembles de feuilles didactiques,enfin le lancement du projet «Ana-lyse du matériel d'enseignement».En définitive, dans le cadre de cettemission paraîtra aussi le nouveaumodule Nutrikid pour une meil-leure sensibilisation à la nutritionau jardin d'enfants.

    Le nouveau site Internet deéducation+santé, Réseau Suisseavec toutes les contributions ettout le matériel des huit centresde compétence se trouve souswww.educationetsante.ch.

    Fast foodLe nouveau contrat de produc-

    tion avec l'Office fédéral de la santéest conclu sur de nouvelles baseset dans une perspective à longterme. On ne va plus s'entendresur des sujets partiels dispendieuxavec différentes étapes de cinq àsix projets plus modestes; non,ces trois prochaines années, enétroites collaborations avec nosmandants, nous allons au contraireaborder un sujet global sous dif-férents aspects. Par exemple, lavitebouffe. Dans une premièrephase, nous envisageons d'ana-lyser la littérature spécialisée puisde rassembler et de communiquerce que nous aurons déniché. Voicidonc déterminé le sujet de notreJournée nationale spécialisée du18 juin 2004: «Fast food et santé.»En définitive, au vu de l'améliora-tion de nos connaissances et desmodifications tant de la conscienceque du comportement qui en dé-coulent, nous allons élaborer touteune série de propositions pourles plus importants groupes deconsommateurs. Fondamentale-ment, nous ne voulons pas clouerau pilori les «méchants» McDoet leurs semblables, mais tenterde mettre en place un échange departenariat avec les fournisseursde fast food et de trouver un con-sensus pour améliorer l'offre, enparticulier sous l'angle sanitaire.

    Excès pondéral chezles enfants:nouvelle brochurede la série scienti-fique de l'ASA avecles contributions duCongrès nationalconsacrée à ce sujetde juin 2003 àBerne. Les membresde l'ASA reçoiventgratuitement cettepublication de194 pages aveccet envoi. On peutobtenir desexemplairessupplémentaires auprix de 10 francs(membres ASA) etde 20 francs (non-membres) au no031 919 13 06.

    AG extra

    Sous ce vocable un tantinet allusif se cache, bien sûr,l'assemblée générale extraordinaire des membres de l'ASAdu 20 janvier 2004. Elle aura lieu au Casino de Berne.Avant la partie statutaire, pour une fois captivante, sur lesnouvelles structures de l'ASA/SSN, nous présentons deuxexposés sur la «fast food» qui ne le sont pas moins (alld./fr).Les membres trouveront dans cet envoi tous les ren-seignements nécessaires. La participation est gratuite.Inscription sur www.sve.org/f ou tél. 031 385 00 00.

  • MEMENTO

    TABULA NO 1 / JANVIER 2004 23

    Le 20 janvier

    Le 28 janvier

    Dès le 2 févrieret dès le 21 avril

    Dès le 3 février

    Le 12 février

    Dès le 4 mars

    Dès le 10 mars

    Dès le 18 mai

    Du 21 au 24 mars

    Dès le 24 marset dès le 3 juin

    Les 2 et 3 avril

    Le 27 avril

    18 juin

    Au Musée de l’alimentation «Alimentarium» à VeveyHeures d’ouverture: mardi à dimanche, 10 h 00–18 h 00,tél. 021 924 41 11, fax 021 924 45 63,Internet: www.alimentarium.ch

    Au Casino à Berne, Burgerratssaal1e partie (dès 14 h 30): Congrès publique sur le thème «Fast-food etsanté» (entrée libre)2e partie (dès 16 h 30): Assemblée extraordinaire des membres del'ASA

    A 18 h 30 à l'Espace prévention Lavaux-Riviera, chemin du Vérger 1,1800 Vevey, tél. 021 925 00 77,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 1 séance

    A 19 h 00 à l'Espace prévention Lausanne, Pré-du-Marché 21,1004 Lausanne, tél. 021 644 04 24,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 8 séances

    A 19 h 00 à l'Espace prévention Lausanne, tél. 021 644 04 24,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch, 2 séances

    A 19 h 00 à l'Espace prévention Lausanne, tél. 021 644 04 24,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 1 séance

    A 18 h 30 à l'Espace prévention Lavaux-Riviera, tél. 021 925 00 77,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 2 séances (1x théorie,1x pratique)

    A 18 h 30 à l'Espace prévention Lavaux-Riviera, tél. 021 925 00 77,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 4 séancesA 19 h 30 à l'Espace prévention Nord Vaudois, Orbe-Cossonay,Vallée de Joux, Plaine 9, 1400 Yverdon-les-Bains, tél. 0844 811 721,e-mail: [email protected]. 5 séances à Orbe

    A Madrid. 15e Symposium international de la IFSE (Fondationinternationale pour l'encouragement de la recherche sur la nutritionet l'éducation alimentaire). Informations: Dr D. Rumm-Kreuter,tél. +41(0)41 799 53 65, e-mail: [email protected]

    A 19 h 00 à l'Espace prévention Lausanne, tél. 021 644 04 24,e-mail: [email protected],Internet: www.espace-prevention.ch. 2 séances (1x théorie,1x pratique)

    A Fribourg. Congrès annuel de l'Association Suisse des Diététiciens/iennes diplômé(e)s (ASDD). Renseignements: Secrétariat ASDD,tél. 041 926 07 97, e-mail: [email protected],Internet : www.svde-asdd.ch

    A 19 h 30 à l'Espace prévention Nord Vaudois, Orbe-Cossonay,Vallée de Joux, Plaine 9, 1400 Yverdon-les-Bains, tél. 0844 811 721,e-mail: [email protected]. 1 séance à la Valléede Joux

    Congrès national et Assemblée générale de l'ASA au Casino à Berne.9 h 00–10 h 00: Assemblée générale de l'ASA10 h 00–17 h 00: Congrès national. Plus d'informations: [email protected]

    Exposition permanente«Cuisiner, manger, acheter et digérer»

    Fast food et santé – Assembléeextraordinaire des membres de l'ASA

    En finir avec les erreurs alimentaires

    Maigrir en pleine forme

    Les défis de la cinquantaine: soigner saligne, soigner sa cuisine

    Pourquoi des fibres?

    Prévention de l’ostéoporose

    Question de poids et d’équilibre

    Role of Fat in Nutrition

    La cuisine méditerranéenne

    L'alimentation et l'âme

    Alimentation équilibrée et erreursalimentaires

    Fast food

  • DESSINDESSIN