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Che Guevara 1 Che Guevara Che Guevara Che Guevara, 5 mars 1960, photo d'Alberto Korda. Nom de naissance Ernesto Guevara Surnom(s) Le Che Che Guevara Naissance 14 juin 1928 Rosario, Argentine Décès 9 octobre 1967 (à 39 ans) La Higuera, Bolivie Nationalité Argentin Profession(s) Guerillero Homme politique Médecin Distinctions Déclaré citoyen de Naissance de Cuba Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, et exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara ou Le Che (prononcé communément /(t)ʃe.ɡe.va.ra/ en français et /t͡ʃe.ɡeˈβa.ɾa/ en espagnol [1] ), est un révolutionnaire marxiste et homme politique d'Amérique latine, dirigeant de la guérilla internationaliste cubaine. Alors qu'il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l'Amérique latine, ce qui le met en contact direct avec la pauvreté, dans laquelle beaucoup de gens vivent alors. Son expérience et ses observations pendant ces voyages l'amènent à la conclusion que les inégalités socio-économiques ne peuvent être changées que par la révolution. Il décide alors d'intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d'apprendre des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup dÉtat appuyé par la CIA [2] .

Che Guevara

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Che GuevaraChe Guevara

Che Guevara, 5 mars 1960, photo d'Alberto Korda.

Nom de naissance Ernesto Guevara

Surnom(s) Le CheChe Guevara

Naissance 14 juin 1928Rosario,  Argentine

Décès 9 octobre 1967 (à 39 ans)La Higuera,  Bolivie

Nationalité Argentin

Profession(s) GuerilleroHomme politiqueMédecin

Distinctions Déclaré citoyen de Naissance de  Cuba

Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, et exécuté le 9 octobre 1967 àLa Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara ou Le Che (prononcécommunément /(t)ʃe.ɡe.va.ra/ en français et /t͡ʃe.ɡeˈβa.ɾa/ en espagnol[1] ), est unrévolutionnaire marxiste et homme politique d'Amérique latine, dirigeant de la guérillainternationaliste cubaine.Alors qu'il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l'Amérique latine, cequi le met en contact direct avec la pauvreté, dans laquelle beaucoup de gens vivent alors.Son expérience et ses observations pendant ces voyages l'amènent à la conclusion que lesinégalités socio-économiques ne peuvent être changées que par la révolution. Il décidealors d'intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d'apprendre desréformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plustard par un coup d’État appuyé par la CIA[2] .

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Peu après, Guevara rejoint le mouvement du 26 juillet, un groupe révolutionnaire dirigé parFidel Castro. Après plus de deux ans de guérilla durant laquelle Guevara devientcommandant, ce groupe prend le pouvoir à Cuba en renversant le dictateur FulgencioBatista en 1959.Dans les mois qui suivent, Guevara est désigné procureur d'un tribunal révolutionnaire quiexécute plus d'une centaine de policiers et militaires du régime précédent jugés coupablesde crimes de guerre, puis il crée des camps de « travail et de rééducation ». Il occupeensuite plusieurs postes importants dans le gouvernement cubain qui écarte lesdémocrates[3] , réussissant à influencer le passage de Cuba à une économie socialisteintégrée politiquement dans le bloc communiste et échouant dans l'industrialisation du paysen tant que ministre. Guevara écrit pendant ce temps plusieurs ouvrages théoriques sur larévolution et la guérilla.En 1965, après avoir dénoncé l'exploitation du tiers monde par les deux blocs de la guerrefroide, il disparaît de la vie politique et quitte Cuba avec l'intention d'étendre la révolution.D'abord au Congo-Léopoldville, sans succès, puis en Bolivie où il est capturé et exécutésommairement par l'armée bolivienne entraînée et guidée par la CIA[4] ,[5] ,[6] .Après sa mort, Che Guevara est devenu une icône pour les mouvements révolutionnairesmarxistes du monde entier, mais demeure toujours l'objet de controverses entre historiens,notamment à cause de témoignages sur des possibles exécutions d'innocents[7] .Une photo de Che Guevara par Alberto Korda est considérée comme une des plus célèbresau monde[8] .

Biographie

Ernesto Guevara, vers 1945, 17ans

Sa jeunesse Ernesto Guevara de la Serna naît le 14 juin 1928 à Rosario,Argentine, de Ernesto Guevara Lynch et Celia de La Serna,tous deux d'ascendance basque, irlandaise et espagnole.Beaucoup d'éléments indiquent cependant que sa date denaissance officielle ait été reculée d'un mois pour éviter unscandale, car trop proche du mariage[9] . Ses parents sont delignée aristocratique[10] mais vivent comme une famille declasse moyenne, avec un penchant pour des idées de gauchenon autoritaristes, s'opposant notamment à Perón et à Hitler.La tante d'Ernesto, qui a élevé sa mère à la mort prématuréede leurs parents, est communiste.

Aîné de 5 enfants, il vit d'abord à Córdoba, la seconde villedu pays. Dès l'âge de trois ans, il apprend le jeu d'échecsauprès de son père et commence à participer à des tournois

dès 12 ans[11] . Sa mère lui enseigne le français qu'il parlera couramment[12] . ErnestoGuevara de la Serna se fait rapidement connaître pour ses opinions radicales même à unâge pourtant précoce. Il voudrait être un des soldats de Francisco Pizarro dans sa soifd'aventure [13] .

Toute sa vie, il subit de violentes crises d’asthme, qui l'accablent dès l'enfance. Il affronte cette maladie et travaille afin de devenir un athlète accompli. Malgré l'opposition de son

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père, il devient joueur de rugby. Il gagne le surnom de « fuser », (une contraction defuribundo (« furibond ») et du nom de famille de sa mère, « Serna ») à cause de son style dejeu agressif[14] . Durant son adolescence, il met à profit les périodes de repos forcés de sescrises d'asthme pour étudier la poésie et la littérature, depuis Pablo Neruda en passant parJack London, Emilio Salgari et Jules Verne, jusqu'à des essais sur la sexualité de SigmundFreud ou des traités sur la philosophie sociale de Bertrand Russell. Il écrit des poèmes(parfois parodiques) tout au long de sa vie comme cela est courant chez lesLatino-américains de son éducation. Il développe également un grand intérêt pour laphotographie.En 1948, il entreprend des études de médecine à Buenos Aires. Il joue alors quelques moisau San Isidro Club, équipe de rugby de première division, qu'il doit quitter à cause de sonpère qui trouve ce niveau de jeu dangereux pour un asthmatique, et joue ensuite dans deséquipes de moindre niveau[15] . Durant cette période, il songe à se marier avec une fille dela haute société argentine et à s'établir, mais il ne peut mener ce projet à bien à cause del'opposition de la famille de cette dernière, de sa propre personnalité déjà jugéeanticonformiste, et de son désir grandissant de voyages et de découvertes.

Premier voyage latino- américain

Itinéraire du premier voyage réalisé en 1952avec Alberto Granado (Lignes rouges = voyage

en avion).

En 1951, son vieil ami d'extrême gauche AlbertoGranado, biochimiste, lui suggère de prendreune année sabbatique. De cette façon, ilspeuvent concrétiser le voyage dont ils parlentdepuis longtemps, traversant l'Amérique du Sudsur une vieille moto Norton 500cm³ surnommée« La vigoureuse » (La poderosa en espagnol)dans des conditions souvent précaires (dormantsouvent volontairement dans la cellule d'uncommissariat), avec pour objectif de passerquelques semaines comme volontaires dans laléproserie de San Pablo sur les bords del'Amazone au Pérou. Guevara relate cetteépopée dans Diarios de motocicleta: Notas deviaje por América Latina[16] . Le périple qui dure9 mois et mènera Guevara jusqu'à Miami les faitd'abord arriver au Chili où ils doiventabandonner la Poderosa à bout de souffle et oùils visitent les mines géantes de Chuquicamataet découvrent les conditions de vies des mineurs.Ils traversent ensuite la cordillère des Andes,rencontrent le docteur Hugo Pesce, spécialistede la lèpre et fondateur du parti socialistepéruvien qui influera beaucoup sur les idéaux de Guevara, puis après avoir apporté leuraide dans la léproserie de San Pablo, ils descendent l'Amazone en canoë jusqu'en Colombieen pleine époque de la Violencia et se séparent au Venezuela d'où Guevara s'envole alorspour les États-Unis dans un avion de marchandises. Il revient à Buenos Aires le 31 juillet1952 pour terminer ses études de médecine.

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Au travers de ses propres observations de la pauvreté et de l'impuissance des masses, etinfluencé par ses lectures marxistes, il conclut que le seul remède aux inégalités sociales del'Amérique latine est la révolution par les armes. Il en est conduit à considérer l'Amériquelatine non comme un ensemble de nations distinctes mais comme une entité économique etculturelle requérant une « stratégie continentale de libération ». Cette conceptionbolivarienne d'une Amérique latine unie et sans frontière partageant une culture métisse(mestizo) est un thème qui reviendra de manière importante dans ses activitésrévolutionnaires ultérieures. De retour en Argentine, il termine ses études le plusrapidement possible afin de poursuivre son périple en Amérique latine et reçoit son diplômele 12 juin 1953.

Deuxième voyage latino- américain et le Guatemala

Itinéraire du second voyage d'Ernesto Guevara,1953-1956.

Le 7 juillet 1953, il entreprend un long périple àtravers la Bolivie, le Pérou, l'Équateur, lePanamá, le Costa Rica, le Nicaragua, leHonduras, Salvador puis le Guatemala.

En Bolivie, il participe à l'été 1953 à larévolution sociale populiste du Mouvementnationaliste révolutionnaire (MNR), puis s'endétache avec indignation, estimant que cetterévolution sociale reste entachée d'inégalitésraciales.

Il arrive fin décembre 1953 au Guatemala, où leprésident de gauche Jacobo Arbenz Guzmándirige un gouvernement populiste lancé dans deprofondes réformes sociales. Le gouvernementArbenz mène notamment une réforme agrairequi avec d'autres initiatives, tente d'éliminer unsystème de latifundium dominé par lesÉtats-Unis au travers de la United FruitCompany (UFCO). L'UFCO est le plus grandpropriétaire terrien et employeur du Guatemala,et le plan de redistribution d'Arbenz inclut

l'expropriation de 40% des terres de celle-ci[17] . Alors que le gouvernement des États-Unisdispose de peu de preuves pour soutenir leur discours sur l'aggravation de la menacecommuniste au Guatemala[18] , la relation entre l'administration Eisenhower et l'UFCOillustre l'influence des intérêts corporatistes dans la politique étrangère des États-Unis[19] .

Dans une lettre à sa tante Beatriz, Ernesto Guevara explique sa motivation à s'établir dansce pays : « Au Guatemala, je me perfectionnerai et accomplirai tout ce qui est nécessairepour devenir un vrai révolutionnaire. »[20] .Peu après son arrivée à Guatemala Ciudad, Guevara rencontre Hilda Gadea Acosta, une économiste péruvienne qui vit et travaille au Guatemala, sur les conseils d'un ami commun. Gadea, qu'il épousera plus tard, a de nombreux contacts politiques en tant que membre de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA) socialiste, dirigé par Víctor Raúl Haya de la Torre. Elle présente Guevara à de nombreux responsables du gouvernement

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Arbenz, mais lui permet aussi de renouer le contact avec un groupe d'exilés cubains qu'il adéjà rencontrés au Costa Rica, membres du Mouvement du 26 juillet de Fidel Castro.Guevara rejoint ces moncadistas dans la vente d'objets religieux liés au Christ noird'Esquipulas, et est aussi assistant de deux spécialistes vénézuéliens de la malaria àl'hôpital local. Ernesto Guevara échoue à obtenir un internat ; sa situation financièredevient très précaire, l'amenant à vendre certains bijoux d'Hilda.C'est pendant cette période qu'il obtient son surnom célèbre de Che, à cause de sonutilisation intensive de cette interjection argentine qui signifie approximativement « hé », «mon pote » ou « mec »[21] tel qu'employé familièrement en français. L'Argentine, l'Uruguay,et le sud du Brésil forment la seule zone géographique (Rioplatense) où cette expression estutilisée.La situation politique change radicalement à partir du 15 mai 1954, lorsqu'une livraisond'armes et d'artillerie légère Škoda arrive de la Tchécoslovaquie communiste à PuertoBarrios à destination du gouvernement Arbenz, à bord du bateau suédois Alfhem. La CIAestime à 2000 tonnes la quantité d'armement livré[22] et seulement 2tonnes par Jon LeeAnderson[23] . Ernesto Guevara se rend brièvement au Salvador pour renouveler son visa,et retourne au Guatemala quelques jours avant la tentative de coup d'État de CarlosCastillo Armas appuyé par la CIA qui accuse Arbenz d'être communiste[24] . Les forcesanti-Arbenz qui viennent du Honduras ne réussissent pas à arrêter le transbordement desarmes. Après une pause pour se regrouper, la colonne de Castillo Armas reprend l'initiative,avec le soutien aérien américain[25] . Guevara a hâte de combattre pour Arbenz et rejointdans un premier temps une milice créée par les jeunesses communistes. Frustré parl'inaction de ce groupe, il revient à la médecine. Alors que le coup d'État est en passe deréussir, il redevient volontaire au combat mais en vain : Arbenz trouve refuge dansl'ambassade mexicaine et demande à ses partisans de quitter le pays. Après l'arrestation deHilda, il se met sous la protection du consulat argentin où il reste jusqu'à la réception d'unsauf-conduit quelques semaines plus tard. Il décline alors le vol gratuit pour l'Argentineproposé par l'ambassade, préférant se diriger vers le Mexique.Le renversement du régime démocratiquement élu d'Arbenz par un coup d’État appuyé parla CIA (opération PBSUCCESS) renforce la conviction d'Ernesto Guevara que lesÉtats-Unis, comme une puissance impérialiste, s'opposeraient implacablement à toutgouvernement désireux de corriger les inégalités socioéconomiques endémiques àl'Amérique du Sud et aux autres pays en voie de développement[26] . Il devientdéfinitivement convaincu que le socialisme atteint à travers le combat et défendu par unepopulation armée est le seul moyen de faire évoluer une telle situation.

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Mexique

Bannière du mouvement du 26 juilletcréé en 1953.

Che Guevara arrive à Mexico début septembre 1954. Ilretrouve peu après Ñico López et d'autres exiléscubains qu'il a connus quelques années plus tôt auGuatemala. En juin 1955, López le présente à RaúlCastro. Quelques semaines plus tard, Fidel Castroarrive à Mexico après avoir été amnistié d'une peine deprison à Cuba. Le 8 juillet 1955, Raúl présente Guevaraà son frère aîné. Après une conversation d'une nuitentière, le Che devient convaincu que Fidel est ledirigeant révolutionnaire inspiré qu'il cherche et ilrejoint immédiatement le Mouvement du 26 juillet quitente de renverser le gouvernement du dictateur Fulgencio Batista. Initialement désignécomme médecin du groupe, le Che participe à l'entraînement militaire avec les autresmembres du mouvement, à la fin duquel il est désigné par leur instructeur le colonelAlberto Bayo comme la meilleure recrue[27] .

Entre temps, Hilda Gadea est arrivée à Mexico et renoue sa liaison avec Guevara. Durantl'été 1955 elle l'informe qu'elle est enceinte, et il lui propose immédiatement le mariage.Leur fille, Hilda Beatríz, naît le 15 février 1956[28] .

Guérilla et Révolution cubaine

Une arrivée désastreuse

Carte de Cuba avec lieu de débarquement du Granma et localisationdes principaux sites de guérilla du M-26 Sierra.

Ernesto "Che" Guevara faitpartie des 82 hommes (un desquatre non-Cubains del'expédition) partis avec FidelCastro en novembre 1956pour Cuba, sur le Granma, unpetit yacht en mauvais état quirésiste mal au mauvais tempsqui sévit durant le voyage. Lesguerilleros sont attaqués justeaprès leur débarquement par l'armée de Batista qui a eu vent de l'expédition. Seule unevingtaine d'hommes survivent aux combats et une douzaine rejoignent la sierra, les autresétant tués au combat ou exécutés sommairement.

Le Che écrit plus tard que lors de cet affrontement, il choisit d'abandonner son sacd'équipement médical pour ramasser une caisse de munitions abandonnée par un de sescompagnons en fuite, passant ainsi du statut de médecin à la condition de combattant[29] .

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Sierra Maestra, un début difficile Les rebelles survivants se regroupent et fuient dans les montagnes de la Sierra Maestrapour lancer une guérilla contre le régime de Batista. Là, ils sont soutenus par les paysanslocaux (guajiros ou montunos) qui souffrent d'abord de cette dictature, puis, par la suite, dela répression politique lancée contre la guérilla et ses partisans réels ou supposés. CheGuevara agit comme médecin et combattant, en dépit de nombreuses crises d'asthme duesau climat. Le Che souligne l'importance de se faire accepter par la population enfournissant des soins dans les villages isolés ou en alphabétisant les nouvelles recrues aucœur de la jungle.Leurs forces (en armes et en recrues) augmentent avec le soutien logistique de la partieurbaine du mouvement de 26 juillet (non communiste, le partido socialista popular cubainn'aide Castro qu'à partir du moment où ils sont certains de sa victoire, mi-1958) et desÉtats-Unis (qui voient en Castro une bonne alternative au régime corrompu de Batista etauxquels Castro a dissimulé ses objectifs communistes). L'existence de deux factions dansle mouvement sera très importante dans le futur et créera de nombreuses tensions. Lesdirigeants urbains les plus importants étaient Frank País, Vilma Espín, Celia Sánchez,Faustino Pérez, Carlos Franqui, Haydee Santa María, Armando Hart, René Ramos Latour(Daniel), majoritairement démocrates et anticommunistes.

Carte détaillée de la Sierra Maestra. Le rectangle indique la zonecontrôlée par la guérilla du M26-Sierra au début de la révolution

cubaine.

Guevara se montre très strictface aux actes d'indiscipline,de trahison et aux crimes, nonseulement pour sa propretroupe mais aussi envers lessoldats ennemis et les paysansqui habitent la zone. Cettepartie de sa personnalité estmise en évidence le 17 février1957, quand les guérillerosdécouvrent que l'un d'entreeux, Eutimio Guerra, est untraître qui avait donné lalocalisation du groupe,permettant à l'armée régulière de bombarder leur position sur le pic de Caracas et ensuitede les embusquer sur les hauteurs de Espinosas, mettant les rebelles au bord de la déroute.Lors de son arrestation, il est en possession d'armes et d'un sauf-conduit délivrés parl'ennemi. Eutimio demande la mort. Fidel Castro décide donc qu'il soit fusillé pour trahison,mais sans d"signer d'exécuteur. Devant l'indécision générale qui s'ensuit, c'est le Che quil'exécute, démontrant une froideur et une dureté contre les crimes de guerre qui lerendirent célèbre, ce qui n'empêcha pas Guevara de subir une violente crise d'asthme aulendemain de l'exécution[30] ,[31] . Une autre version de l'exécution indique que Castrodésigne le guérillero Universo pour l'exécuter; Universo et Le Che amènent le traître àl'écart pour ne pas le tuer devant les hommes et Le Che l'exécute en route à un momentqu'il juge opportun.[32]

Entre 1957 et 1958, certaines estimations évaluent à 15 le nombre de personnes accusées de trahison ou d'espionnage exécutées sur ordre de Guevara, dont l'une d'entre elles devant sa propre famille uniquement pour avoir exprimé son opposition à la révolution selon un

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guérillero témoin, exilé depuis à Miami[7] . Au contraire, Guevara paraît tolérant pour leserreurs involontaires de ses propres troupes et envers les prisonniers ennemis. Cecicontribue à la bonne réputation du M26-Sierra et incite par la suite les soldats ennemis à serendre plutôt qu'à combattre avec acharnement. De nombreuses fois il intervient auprès deFidel Castro pour éviter des exécutions[33] . Il soigne lui-même des soldats ennemis etinterdit formellement la torture ou l'exécution des prisonniers, qu'il protège avec la mêmevigueur qu'il déploie à châtier les traîtres[34] ,[35] . Un autre témoignage, contradictoireavec les précédents, affirme qu'il a fait fusiller un des jeunes guérilleros pour avoir volé unpeu de nourriture[36] .Durant les premiers mois de 1957 le petit groupe de guérilleros survit dans des conditionsprécaires, avec un appui rare de la population locale. Il est poursuivi par un réseau depaysans-espions (chivatos), par les troupes du gouvernement et doit lutter contre lesinfiltrations et améliorer la discipline militaire. De petits combats et escarmouches sesuccèdent, avec peu de pertes de part et d'autre[37] .Fin février paraît dans le New York Times, le journal le plus lu des États-Unis, uneinterview de Fidel Castro réalisée par Herbert Matthews dans la Sierra Maestra. L'impactest énorme et commence à faire naître dans l'opinion publique nationale et internationaleune certaine sympathie envers les guérilleros. Le 28 avril se tient une conférence de presseau sommet du pico Turquino, la montagne la plus haute de Cuba, pour CBS.Fin mai, l'effectif de la guérilla, atteignant 128 combattants bien armés et entraînés. Le 28mai est déclenchée une première action d'ampleur, l'attaque de la caserne d'El Uvero oùmeurent 6 guérilleros et 14 soldats avec une grande quantité de blessés des deux côtés.Après le combat, Fidel Castro prend la décision de laisser la charge des blessés à CheGuevara pour ne pas ralentir le groupe principal à la poursuite des troupesgouvernementales. Guevara s'occupe alors des blessés des deux camps et parvient à unaccord sur l'honneur avec le médecin de la caserne afin de laisser sur place les blessés lesplus graves à la condition qu'ils soient emprisonnés de manière respectable, pacte respectépar l'armée gouvernementale[38] .Le Che et quatre hommes (Joel Iglesias, Alejandro Oñate («Cantinflas»), «Vilo» et un guide)doivent alors cacher, protéger et soigner sept guérilleros blessés pendant cinquante jours.Dans ce laps de temps, Guevara non seulement les a tous soignés et protégés, mais a deplus maintenu la discipline du groupe, recruté neuf autres guérilleros, obtenu le soutiendécisif du régisseur d'une grande propriété rurale de la région et établi un systèmed'approvisionnement et de communication avec Santiago de Cuba. Quand il rejoint le restedes troupes le 17 juillet, le Che est à la tête d'un groupe autonome de 26 hommes. Lesrebelles tiennent alors un petit territoire à l'ouest du Pico Turquino avec 200 hommesdisciplinés et un bon moral. Fidel Castro décide alors de former une deuxième colonne de75 hommes, qu'il appellera ensuite quatrième colonne pour tromper l'ennemi sur laquantité de ses troupes. Il promeut Che Guevara au grade de capitaine, puis cinq joursaprès le désigne commandant de cette colonne. Avant cela seul Fidel Castro avait le gradede commandant. À partir de ce moment, les guérilleros doivent l'appeler « Comandante CheGuevara »[39] .

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Commandant de la quatrième colonne

Raúl Castro et Che Guevara, 1958.

La colonne contient alors quatre pelotonsdirigés par Juan Almeida, Ramiro Valdés, CiroRedondo et Lalo Sardiñas commecommandants en second. Peu après vientCamilo Cienfuegos en remplacement deSardiñas qui a tué accidentellement un de seshommes en le menaçant et dont l'exécution aété votée par les guérilléros à une étroitemajorité, mais qui a été épargné et dégradépar Guevara. Une étroite amitié naît entreCienfuegos et le Che.

Guevara se distingue en intégrant dans sestroupes de nombreux guajiros (paysans de l'île)et Afro-cubains, qui constituent alors la catégorie de population la plus marginalisée dupays, à une époque où le racisme et la ségrégation raciale sont encore répandus y comprisdans les propres rangs du mouvement du 26 juillet (en 1958, l'accès au parc central deSanta Clara était interdit aux personnes à la peau noire)[40] .

Il baptise les nouvelles recrues qui intègrent sa colonne « descamisados » (sans chemises),reprenant l'expression qu'Eva Perón utilisait pour s'adresser aux travailleurs argentins,aussi péjorativement appelés « cabecitas negras » (têtes noires). Une de ces recrues,Enrique Acevedo, un adolescent de quinze ans que Guevara nomme chef de la commissiondisciplinaire de la colonne, a plus tard écrit ses impressions de l'époque dans un journal :

« Tous le traitent avec grand respect. Il est dur, sec, parfois ironique avec certains.Ses manières sont douces. Quand il donne un ordre on voit qu'il commande vraiment.Il s'accomplit dans l'action[41] . »

La quatrième colonne réussit, grâce à quelques victoires (Bueycito, El Hombrito), à prendrecontrôle de la zone de El Hombrito pour y établir une base permanente. Ses membres yconstruisent un hôpital de campagne, une boulangerie, une cordonnerie et une armurerieafin d'avoir une infrastructure d'appui. Le Che lance le journal El Cubano Libre.Une des fonctions de la colonne du Che est de détecter et éliminer les espions et lesinfiltrés ainsi que maintenir l'ordre dans la région, exécutant les bandits qui profitent de lasituation pour assassiner, piller et violer, en se faisant souvent passer pour des guérilléros.La stricte discipline dans la colonne fait que de nombreux guérilléros demandent leurtransfert sur d'autres colonnes[42] , bien qu'en même temps le comportement juste etégalitaire de Guevara, la formation qu'il accorde à ses hommes, depuis l'alphabétisationjusqu'à la littérature politique complète, en fait un groupe fortement solidaire[43] .Les troupes du gouvernement dirigées par Ángel Sánchez Mosquera mènent une politiquede guerre sale dans la région. Le 29 novembre 1957 ils attaquent les guérilléros causantdeux morts, parmi eux Ciro Redondo. Le Che est blessé (au pied) de même que Cantinflaset cinq autres combattants. La base est complètement détruite et la colonne se repositionnedans un lieu appelé la mesa pour en construire une nouvelle. Elle crée la radio clandestineRadio Rebelde en février 1958. Radio Rebelde diffuse alors des informations pour lapopulation cubaine mais sert aussi de lien entre les différentes colonnes réparties surl'île[44] . Radio rebelde existe toujours aujourd'hui à Cuba.

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Début 1958, Fidel Castro est devenu l'homme le plus sollicité par la presse internationale etdes dizaines de journalistes du monde entier viennent à la Sierra Maestra pourl'interviewer. De son côté Che Guevara est devenu, pour la presse qui défend Batista, lepersonnage central de la guérilla. Evelio Lafferte, un lieutenant de l'armée cubaine faitprisonnier, et qui ensuite est passé guérilléro dans la colonne du Che, se souvient :

« La propagande contre lui (Guevara) était massive ; on disait que c'était un tueur àgages, un criminel pathologique..., un mercenaire qui prêtait ses services aucommunisme international... Qu'ils utilisaient des méthodes terroristes, qu'ilssocialisaient les femmes qui quittaient alors leurs enfants... Ils disaient que les soldatsfaits prisonniers par les guérilléros étaient attachés à un arbre et se faisaient ouvrir leventre à la baïonnette[45] . »

En février, l'armée rafle 23 militants du mouvement du 26 juillet et les fusille sur lespremiers contreforts de la Sierra Maestra, pour simuler une victoire contre la guérilla. Cetévénement est un scandale pour le gouvernement de Batista. Le 16, la guérilla castristeattaque la caserne de Pino del Agua avec des pertes des deux côtés. Peu après arrive lejournaliste argentin Jorge Ricardo Masetti de tendance péroniste, qui est un des fondateursde l'agence de presse cubaine Prensa Latina et l'organisateur à Salta (Argentine) en 1963de la première tentative de guérilla de Che Guevara hors de Cuba[46] .Le Che entre en conflit avec les dirigeants de la partie urbaine du mouvement du 26 juillet.Ceux-ci le considèrent comme un marxiste extrémiste avec trop d'influence sur FidelCastro, et lui les considère de droite, avec une conception timide de la lutte et unedisposition trop complaisante envers les États-Unis. Soviétophile convaincu[47] , il écrit en1957 à son ami René Ramos Latour : « J'appartiens, de par ma formation idéologique, àceux qui croient que la solution des problèmes de ce monde est derrière ce que l'on appellele rideau de fer »[48] . Il s'affirmait également volontiers admirateur du défunt Staline: «Celui qui n'a pas lu les quatorze tomes des écrits de Staline ne peut pas se considérercomme tout à fait communiste[49] . »

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L'offensive de Batista et la création de la huitième colonne

Che Guevara à cheval dans la Sierra Maestra, 1959

Le 27 février 1958, Fidel Castro amplifieles opérations de guérilla en créant troisnouvelles colonnes dirigées par JuanAlmeida, son frère Raúl Castro et CamiloCienfuegos, qui deviennent commandants.Almeida doit agir dans la zone orientale dela Sierra Maestra, Raúl Castro doit ouvrirun deuxième front et s'installer dans laSierra Cristal, au nord de Santiago deCuba. En avril Camilo Cienfuegos estdésigné chef militaire de la zone entre lesvilles de Bayamo, Manzanillo et Las Tunas,alors que Castro établit son quartiergénéral à La Plata.

Le 3 mai a lieu une réunion clef dumouvement du 26 juillet où Fidel Castro etla guérilla de la Sierra prennent lecommandement sur la partie urbaine plus

modérée. Che Guevara, qui eut un rôle important dans cette réorganisation, écrit un articleen 1964 sur ces faits : « Le plus important est que se jugeaient et s'analysaient deux conceptions qui s'affrontaientdepuis le début de la guerre. La conception de la guérilla sortie triomphante del'affrontement, consolidant le prestige et l'autorité de Fidel... Il apparut une seule capacitédirigeante, celle de la Sierra, et concrètement un seul dirigeant, un commandant en chef,Fidel Castro[50] . »

À ce moment, l'armée de Batista, sous les ordres du général Eulogio Cantillo prépare uneoffensive. Fidel Castro demande alors à Che Guevara de laisser la quatrième colonne et deprendre en charge l'école militaire de Minas del Frío pour l'entraînement des recrues. LeChe reçoit l'ordre de bon gré mal gré mais organise fébrilement cette arrière-garde,construisant même une piste d'atterrissage près de La Plata. Camilo Cienfuegos lui écrit àcette époque : « Che, mon frère d'âme : J'ai reçu ta note, je vois que Fidel t'a mis à la têtede l'école militaire, j'en suis heureux car de cette manière nous aurons dans le futur dessoldats de première qualité, quand ils m'ont dit que tu venais "nous faire cadeau de taprésence", ça ne m'a pas plu beaucoup, tu as joué un rôle principal dans ce domaine; sinous avons besoin de toi dans cette étape insurrectionnelle, Cuba aura encore davantagebesoin de toi quand la guerre se terminera, donc le géant a bien fait de prendre soin de toi.J'aimerais beaucoup être toujours à tes côtés, tu as été mon chef pendant longtemps et tu leseras toujours. Grâce à toi j'ai l'opportunité d'être maintenant plus utile, je ferai l'indiciblepour ne pas te déshonorer. Ton éternel pote. Camilo[51] . »À Minas del Frío il partagea la vie de Zoila Rodríguez García, une guajira qui vivait dans la Sierra Maestra et qui collaborait activement avec la guérilla comme toute sa famille. Dans un témoignage postérieur, Zoila raconte le genre de relation qu'ils eurent: « Il apparut en moi un amour très grand et très beau, je me compromis avec lui, pas seulement comme combattante mais aussi comme femme. Un jour, il me demanda de lui amener un livre de son sac à dos ; il avait des lettres dorées et je lui demandais si elles étaient d'or. La

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question lui plut, il rit et me répondit : « C'est un livre sur le communisme ». Ça me donnade la peine de lui demander ce que voulait dire "communisme", parce que je n'avais jamaisentendu ce mot[52] . »Le 6 mai commence l'offensive de l'armée qui compte 10000 hommes, dont deux tiers deconscrits. Le plan était de déloger avec des bombardements massifs au napalm et àl'explosif les guérilléros qui comptaient 280 hommes et quelques femmes, pour ensuite lesencercler dans une nasse de plus en plus étroite. Pendant les premières semaines les forcesgouvernementales sont presque au point de défaire la guérilla, qui subit de grandes perteset la désorganisation de ses filières, alors qu'augmentent le sentiment de défaite et lesdésertions. De son côté, Che Guevara organise une nouvelle colonne (la « huitième » etbaptisé Ciro Redondo en hommage à un de ses lieutenants mort au combat l'annéeprécédente) avec les recrues de l'école de Minas del frio. Quand le 26 juin, Raúl Castroséquestre de sa propre initiative 49 américains, le Che critique sa conduite comme « unextrémisme dangereux »[53] .Cependant les troupes gouvernementales sont incapables de capturer les guérilléros qui secachent en permanence et reprennent l'offensive. Le 20 juillet, ils obtiennent leur premièregrande victoire à Jigüe et le même jour la majorité des forces de l'opposition reconnaît FidelCastro comme commandant en chef. Le 28, la colonne du Che assiège les troupes dugouvernement à Las Vegas, qui fuient alors, abandonnant leur poste. Le 30 meurt aucombat René Ramos Latour, principal adversaire du Che au sein du mouvement, ce dernierécrit néanmoins dans son journal : « De profondes divergences idéologiques me séparaientde René Ramos et nous étions ennemis politiques, mais il a su mourir en accomplissant sondevoir, en première ligne, et il est mort ainsi parce qu'il a senti une impulsion intérieureque je lui niais, et qu'à cette heure je dois rectifier[54] . »Le 7 août 1958, l'armée commence son retrait en masse de la Sierra Maestra. La faiblessede Batista se fait évidente et Fidel Castro décide alors d'étendre la guerre au reste de l'île.Che Guevara et Camilo Cienfuegos doivent marcher vers le nord pour diviser Cuba en deuxet attaquer la ville stratégique de Santa Clara, clef pour la route vers La Havane.

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Maquis de l'Escambray, bataille de Santa Clara et prise du pouvoir

Monument de Che Guevara (avec sonbras en écharpe) à Santa Clara, où se

trouve sa tombe.

Le 31 août 1958 les colonnes de Che Guevara et CamiloCienfuegos partent à pied vers l'ouest de Cuba. Ilsmettent six semaines à arriver dans la zone del'Escambray, dans la province de Las Villas, au centrede l'île, traversant 600km de zone marécageuse,poursuivis par les avions et les patrouilles dugouvernement.

Guevara installe son campement sur un reliefinaccessible culminant à 630m[55] . Il crée une nouvelleécole militaire pour accueillir les nouvelles recrues,ainsi qu'une centrale hydro-électrique, un hôpital decampagne, des ateliers et un journal El Miliciano.

Dans la zone agissent d'autres forces de guérilla,comme le « Segundo Frente Nacional del Escambray »dirigé par l'espagnol Eloy Gutiérrez Menoyo, le «Directorio Revolucionario », le « Partido SocialistaPopular » (communiste) ainsi que les forces locales dumouvement du 26 juillet dirigées par Enrique Oltuski.En général ces forces se querellent et l'unification est impossible. À ce moment, le Cherencontre Aleida March, une militante active du mouvement du 26 juilletanticommuniste[réf. nécessaire], qui devient son épouse et avec qui il a quatre enfants.

Le 3 novembre Batista réalise des élections afin d'atténuer l'opposition généralisée etconstruire une sortie électorale qui isolerait la guérilla. Ceux-ci et les groupes del'opposition demandent le boycott des élections qui n'ont qu'une faible participation,délégitimant le candidat élu, Andrés Rivero Agüero.À Las Villas Che Guevara parachève la formation de la huitième colonne en plaçant auxpostes clefs des hommes de confiance, la plupart originaires de milieux modestes. Il y a leshommes de son escorte, Juan Alberto Castellanos, Hermes Peña, Carlos Coello (« Tuma »),Leonardo Tamayo (« Urbano ») et Harry Villegas (« Pombo »). Il y a aussi des soldats quifont partie de son cercle le plus intime, comme Joel Iglesias, Roberto Rodríguez (« elVaquerito »), Juan Vitalio Acuna (« Vilo »), Orlando Pantoja (« Olo »), Eliseo Reyes, ManuelHernández Osorio, Jesús Suárez Gayol (« el Rubio »), Orlando Borrego. Beaucoup de ceshommes composent le célèbre commando suicide dirigé par «El Vaquerito», comprenantseulement des volontaires et chargé des missions les plus difficiles[56] .Fin novembre, les troupes du gouvernement attaquent la position de Che Guevara et deCamilo Cienfuegos. Les combats durent une semaine, à la fin duquel l'armée de Batista seretire en désordre et avec beaucoup de pertes en hommes et en matériel. Les guérilleroscontre-attaquent, suivant une stratégie d'isolement des garnisons du gouvernement,dynamitant les routes et ponts ferroviaires. Les jours suivants les régimentsgouvernementaux capitulent un par un : Fomento, Guayos, Cabaiguán (où le Che sefracture le coude), Placetas, Sancti Spíritus. Ensuite la colonne de Cienfuegos va prendre Yaguajay, dans une bataille importante quidure du 21 au 31 décembre, pendant que Guevara s'empare de Remedios et du port deCaibarién le 26 et la caserne de Camajuaní le jour suivant, où les troupes du gouvernement

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fuient sans combattre.

Le Che à la bataille de Santa Clara, 1958.

Le chemin est alors libre pour attaquer SantaClara, quatrième ville de Cuba et ultimebastion du gouvernement avant La Havane.Batista fortifie la ville et envoie 2000 soldatset un train blindé sous les ordres de l'officierle plus compétent à sa disposition, le colonelJoaquín Casillas. Au total, les troupesgouvernementales ont 3200 soldats pourcombattre 364 guérilleros[57] . Le 28décembre commence l'attaque qui futsanglante (Santa Clara est bombardé parl'aviation de Batista[58] ) et dure trois joursdans toute la ville. Durant les combats meurtun des hommes les plus emblématiques de lahuitième colonne Roberto Rodríguez, «elVaquerito». Guevara a établi que la cibleprioritaire de la bataille est le train blindé,qui fut pris le 29 au soir.

Ce fait d'armes est une victoire décisive quientraîne directement la chute de Batista[59] .

Apprenant la nouvelle et que ses généraux négocient une paix séparée avec les dirigeants,le dictateur prend la décision de fuir en République dominicaine quelques heures après,accompagné de sa famille, de quelques fonctionnaires, avec parmi eux le président AndrésRivero Agüero et son frère qui était maire de La Havane.

Les forces rebelles triomphantes dans toute l'île entreprennent de fusiller les criminels deguerre après des jugements sommaires. À Santa Clara le Che donne l'ordre de fusiller entreautres le chef de la police, Cornelio Rojas. Le colonel Joaquín Casillas, qui avait étécondamné en 1948 pour l'assassinat d'un syndicaliste Jesús Menéndez et ensuite laissé enliberté, est détenu et meurt dans des circonstances troubles. La version officielle indiqueque Casillas fut tué alors qu'il essayait de s'échapper, mais il est aussi possible qu'il futexécuté sur ordre du Che[60] .Le pays est alors paralysé par une grève générale demandée par Fidel Castro. Suivant sesordres, les colonnes de Che Guevara et Camilo Cienfuegos à la tête de leurs guérilléros(dits Barbudos) se dirigent alors vers La Havane pour occuper les casernes de Columbia etla forteresse de la Cabaña les 2 et 3 janvier.

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Gouvernement révolutionnaire

Che Guevara, le président Manuel Urrutia Lleó et CamiloCienfuegos, 1959.

Le 2 janvier, Che Guevara est nommépar Fidel Castro commandant et «procureur suprême » de la prison de laforteresse de la Cabaña[61] . Pendant les5 mois à ce poste il décide desarrestations et supervise les jugementsqui ne durent souvent qu'une journée etsigne les exécutions de 156 à 550personnes selon les sources[62] ,[63] ,[64]

. Les accusés sont pour la plupart desofficiels du régime de Batista : policiers,hommes politiques ou personnesinfluentes accusées d'avoir contribué àla répression à laquelle le régime s'étaitlivré notamment en 1958 juste avant sachute[65] , des membres du « bureau dela répression des activités communistes » qui avait recourt à l'enlèvement, la torture etl'assassinat[66] , ou des militaires accusés de crime de guerre, mais aussi des dissidentspolitiques. Seuls les militaires et policiers sont condamnés à mort, les civils étant conduitsdevant un autre tribunal[67] .

Selon un procureur qui travaillait avec Guevara pour ces accusations, les procéduresétaient illégales car « les faits étaient jugés sans aucune considération pour les principesjudiciaires généraux », « les éléments présentés par l'officier investigateur étaientconsidérés comme des preuves irréfutables », « il y avait des membres de familles devictimes du régime précédent parmi les jurés » et « Che Guevara était aussi président de lacour d'appel »[68] . À l'inverse les médias, mêmes américains, soulignent que chaque accuséa droit à une défense équitable, à un avocat et des témoins, et que les procès sontpublics[58] ,[69] . Malgré tout l'aumônier de la prison affirme que des dizaines d'innocentsont été exécutés[70] .Alors que selon une autre source, au contraire, le père franciscainchargé d'assister les fusillés aurait avoué au Che que ceux-ci confessaient des crimes plusgrands encore que ceux pour lesquels ils étaient condamnés [71] . Ces exécutions inquiètentbeaucoup les démocrates à Cuba et dans le monde, et entraînent des protestations (surtoutaux États-Unis). Cependant Herbert Matthews, du New York Times, rapporte qu'il neconnaît pas d'exemple d'innocent exécuté et fait remarquer que « lorsque les batistainstuaient leurs adversaires - généralement après les avoir torturés - à un rythme effrayant, iln'y avait pas eu de protestations américaines »[72] . Fidel Castro en visite aux États-Unisdemande alors une suspension des exécutions. Le Che n'est pas d'accord avec la mesure,prétextant que « le frein des conventions bourgeoises sur les droits de l'homme avait été laraison de la chute du régime d'Arbenz au Guatemala » et que « les condamnations suivaientun jugement qui permettait la défense et portait la signature des responsables, à ladifférence des assassinats des dictatures latino-américaines qui n'avaient soulevé aucuneprotestation de la part de la presse ou du gouvernement des États-Unis, alors qu'ils avaientlieu après de terribles tortures, dans l'anonymat, et souvent sans que l'on retrouve lescadavres »[73] . Le degré d'implication de Guevara qui a mis en œuvre le quart de cesexécutions est toujours débattu[74] .

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Le 7 février 1959 le nouveau gouvernement proclame Che Guevara « citoyen cubain denaissance » en reconnaissance de son rôle dans le triomphe des forces révolutionnaires. Le22 mai 1959 le divorce avec Hilda Gadea (avec laquelle il s'est séparé avant même sondépart pour Cuba) est prononcé, ce qui lui permet de régulariser sa situation avec AleidaMarch, une cubaine du mouvement du 26 juillet, qu'il a rencontrée dans la province de LasVillas en 1958 et qu'il épouse le 2 juin de la même année. Fidel Castro modifie laconstitution du pays pour permettre à un étranger s'étant particulièrement illustré durantla guérilla et ayant reçu le grade de Commandant de pouvoir être membre dugouvernement. Cette modification ne concerne que l'Argentin Guevara.Le 7 octobre, Che Guevara assisté de son second Nathanael Bennoit, devient un desdirigeants de l'institut national de la réforme agraire. Il devient également président de labanque nationale de Cuba le 26 novembre. Ce dernier poste était un peu ironique, car leChe condamne l'argent et rêve de son abolition[75] . La signature sur les billets de banquene portera d’ailleurs que son surnom « Che »[76] . La nomination de Guevara a ce poste parCastro alors qu'il n'a aucune formation économique est politique : le Che sera en positionstratégique pour affronter les intérêts nord-américains. Sa nomination est d'ailleursinterprétée comme une provocation par le gouvernement américain qui suspend ses créditsà l'importation[77] .Dès cette année 1959, il aide à organiser des expéditions révolutionnaires à Panamá et enRépublique dominicaine, expéditions qui échoueront toutes[78] ,[79] .À cette époque renaît son goût pour les échecs. Il participe à la plupart des tournois ayantlieu à Cuba tout en promouvant ce jeu[80] ,[81] .Il visite Tokyo en juin 1959 pour évaluer la réforme agraire radicale effectuée par lesÉtats-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Il note à cette occasion que la réformeagraire cubaine offre plus de propriétés privées et un meilleur taux de compensation que laréforme ayant eu lieu au Japon[82] . Malgré ces propos, Cuba voit la plupart de ses activitésnationalisées et les libertés individuelles restreintes. De nombreux démocrates sontemprisonnés, les départs en exil se multiplient (chiffre qui atteindra 100000 en 1961[83] ) etles journaux et chaînes de télé d'opposition sont censurées où repris en main par despartisans de Castro[84] . Le régime devient de plus en plus autoritaire, en partie pourappliquer ses réformes communistes, mais aussi en réaction aux pressions américaines etd'une invasion qui semble inévitable au gouvernement cubain[85] .

Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre et Che Guevara discutant àCuba en 1960. Sartre écrira plus tard que le Che était «l'être

humain le plus complet de notre époque».

En mars 1960 Guevara fait partiedes premiers secours aux victimesde l'explosion de la Coubre, unnavire rempli d'armes àdestination du gouvernementcubain. Cette opération de secoursdevient encore plus dangereusequand une deuxième explosion faitplus d'une centaine de morts[86] .Les causes de la double explosionne seront jamais clairementétablies. Le gouvernement cubain

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accusera la CIA[87] et William Alexander Morgan, un ancien rival du Che dans la luttecontre Batista et soupçonné d'être un agent américain[88] . Les exilés cubains(anticastristes) avanceront également la théorie que le sabotage a été organisé par desopposants soviétiques à Guevara[89] . C'est au service commémoratif des victimes que lacélèbre photo d'Alberto Korda du Che sera prise.

Che Guevara et Mao Zedong, 1960.

En mai 1960 Guevara a un rôle clef en tant queprésident de la banque centrale dans l'escalade dela tension entre Cuba et les États-Unis. Lorsque legouvernement américain refuse que ses compagniesnationales raffinent du pétrole soviétique, il lesmenace de ne pas payer la dette cubaine de pétroleet de nationaliser les raffineries. Lorsque lesÉtats-Unis refusent de céder, les menaces sontmises à exécution en juillet 1960. Lesnationalisations sont immédiatement suivies d'uneannulation des accords commerciaux sur les achatsdu sucre cubains par les États-Unis[90] . La visionidéaliste du rôle de l'argent dans la société humaine et le rôle de redistribution desrichesses qu'il assigne à la banque nationale change complètement les objectifs decelle-ci[91] mais la mènera à la faillite[36] .

Après avoir négocié un accord commercial avec l'Union soviétique en 1960, Che Guevarareprésente Cuba dans de nombreuses délégations auprès de pays du bloc communiste oudu mouvement des non-alignés en Afrique et en Asie suite à l'imposition de restrictionscommerciales. Ces restrictions se transforment en un embargo des États-Unis contre Cubaen 1962 qui est toujours en application en 2008.Guevara est l’instigateur du système cubain de camps de travail forcé (appelés « camps detravail correctif ») en 1960-1961, et créé le premier de ceux-ci à Guanahacabibes afin derééduquer les responsables des entreprises publiques qui étaient coupables de diversesentorses à l’éthique révolutionnaire[92] .

Ministre de l'Industrie et théoricien

Che Guevara et sa femme Aleida, 1961.

Guevara devient le 23 février 1961 ministre del'Industrie. Il s'attelle à transformer l'économiecapitaliste agraire de Cuba en économiesocialiste industrielle. Il est l'un des participantsactifs aux nombreuses réformes économiques etsociales mises en place par le gouvernement. LeChe devient alors célèbre dans le monde pourses attaques enflammées sur la politiqueétrangère des États-Unis en Afrique, en Asie(guerre du Viêt Nam) mais surtout en Amériquelatine.

Pendant cette période, il définit la politique cubaine et sa propre opinion dans de nombreuxdiscours, articles, lettres et essais. Dans son livre La Guerre de guérilla (1961), il promeut

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la réédition dans d'autres pays de la révolution cubaine, préconisant de commencer larébellion par de petits groupes (foco) de guérillas de paysans sans besoin de grandesorganisations pour attaquer le gouvernement. Sa stratégie est ensuite de générer unsentiment révolutionnaire dans la population en augmentant l'échelle de la guérilla parétapes, avant de lancer une insurrection armée. Cependant ce modèle de « révolution à lacubaine » en Bolivie et ailleurs sera un échec à cause, selon certains, de son manque desoutien populaire. Cette stratégie est considérée aujourd'hui comme ineffective. Elle avaitfonctionné à Cuba parce que la population voulait se débarrasser de Batista et parce queles fondations d'une révolution avaient déjà été jetées par d'autres tel que Frank País(assassiné par la police de Batista en 1958). Tout ce dont la population cubaine avait eubesoin lors de la révolution était une avant garde pour les inspirer.Son essai Le socialisme et l'homme à Cuba (1965) avance le besoin d'un « homme nouveau» (hombre nuevo) en conjonction avec l'état socialiste. C’est-à-dire plus qu'il préconise unerévolution personnelle et morale en plus d'une simple révolution économique. L'apportd'une activité à la société par un être humain, en plus de son activité rémunérée, setransforme en une valeur exemplaire, source de solidarité. Pour le Che la sociétécommuniste idéale n'est pas possible sans que le peuple n'évolue en cet « homme nouveau» et l’État socialiste n'est selon lui qu'une première nécessité, une échelle destinée à êtregrimpée puis abandonnée dans une société d'égaux sans gouvernements ni États. Toutesociété qui fonctionne uniquement sur la récompense matérielle, que ce soit une économiesocialiste soviétique ou capitaliste serait ainsi vouée à l'échec[93] .En tant qu'officiel du gouvernement et toujours aussi conscient de la valeur de l'exemple,Che Guevara s'emploie à démontrer ce que doit être cet « homme nouveau ». Il passerégulièrement ses week-ends et soirées au travail volontaire, que ce soit dans les usines detextiles, sur les ports ou à la récolte de la canne à sucre. Il pense que cela permet de garderun contact direct entre le peuple et ses dirigeants[94] et aussi qu'un tel sacrifice et une telleimplication de la part du peuple sont nécessaires pour atteindre le communisme à traversune société socialiste.

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Che Guevara, sa fille Hilda et Fidel Castro,1961.

Che Guevara sera aussi connu pour son austéritépersonnelle, son niveau de vie et ses habitudessimples, bien que vivant dans les quartiers privésde la capitale[36] . Il déteste tout favoritisme lié aurang (comme c'était déjà le cas lors de la guérilla).Par exemple lorsqu'il devient membre dugouvernement, il refuse une augmentation desalaire, préférant garder sa paye de «commandante » de l'armée. Cette austérité semanifeste aussi par un mépris des richesses qu'ildémontre de nombreuses fois, un exemplemarquant étant lors d'un dîner avec des officielscommunistes en URSS, où lorsque le repas estservi dans de la porcelaine de valeur, le Che faitremarquer sarcastiquement à ses hôtes « Est-cede cette façon que vit le prolétariat en Russie ? »Certains voient Che Guevara comme le modèle àla fois austère et « glamour » de cet « hommenouveau »[95] .

Guevara ne participe pas à la défense de Cuba lorsdu débarquement de la baie des Cochons en 1961. Il est alors placé à la défense d'une autrepartie de l'île et blessé accidentellement par sa propre arme[96] .

Il joue un rôle clef dans la crise des missiles de Cuba en négociant en 1962 à Moscou avecRaúl Castro auprès des Russes l'implantation de missiles balistiques nucléaires sur l'île.Che Guevara pense alors que l'installation de missiles soviétiques peut protéger Cuba detoute attaque militaire américaine. Dans une interview au journal britannique le DailyWorker quelques semaines après la fin de la crise, il déclarera tout en fulminant contre lerecul soviétique, à moitié en plaisantant, que si les missiles avaient été sous contrôlecubain, ils les auraient utilisés[97] .

Il est confronté à de nombreuses difficultés dans ses tâches de réforme. L'économiecubaine est souvent archaïque et décousue, donc peu encline à une rationalisation desmoyens de production. En outre, Guevara fait de la lutte contre la bureaucratie naissanteune de ses priorités. Le matériel envoyé par le bloc soviétique est souvent de mauvaisequalité ou obsolète. C'est à ce moment que Guevara commence à comprendre la réalitéderrière les discours officiels et à perdre la foi envers le modèle soviétique et stalinien quil'animait depuis le Guatemala, pour développer sa propre idéologie du communisme[98] .En plus de ces problèmes, et suite à l'embargo américain et à l'entrée de Cuba dans leCOMECON, l'industrialisation massive est abandonnée. L'île reste un fournisseur agricole,mais cette fois-ci pour le bloc de l’Est.

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Disparition de Cuba

Che Guevara à Moscou, 1965.

En décembre 1964 Che Guevara voyage à NewYork comme chef de la délégation cubaine àl'ONU où il prononce le 11 décembre undiscours [99] à l'assemblée générale contre lapolitique étrangère américaine[100] , participe àune émission télé et rencontre des personnalitésaussi différentes que le sénateur EugeneMcCarthy, des compagnons de Malcolm X ou lesRockefeller[101] . Le 17 décembre, il commenceune tournée internationale de 3 mois au cours delaquelle il visite la Chine, l'Égypte, l'Algérie, leGhana, la Guinée, le Mali, le Bénin, laRépublique du Congo et la Tanzanie, avec desétapes en Irlande, Paris et Prague. À Pyongyang,il déclare que la Corée du Nord est un « modèledont Cuba devrait s'inspirer »[102] . À Alger, le24 février, il fait son dernier discours sur ledevant de la scène internationale où il déclare : « Il n'y a pas de frontières dans cette lutte àmort. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à ce qui se passe dans n'importe quellepartie du monde. La victoire de n'importe quel pays contre l'impérialisme est notre victoire,tout comme la défaite de quelque pays que ce soit est notre défaite[103] . »

Il étonne alors son audience en proclamant « Les pays socialistes ont le devoir morald'arrêter leur complicité tacite avec les pays de l'ouest exploiteurs[103] . »Deux semaines après son retour à Cuba où il est accueilli par Fidel et Raul Castro, ildisparaît littéralement de la vie publique. Son activité en 1965 est un grand mystère étantdonné qu'il est à l'époque considéré comme le numéro deux du gouvernement. Les causes de sa disparition sont toujours controversées et peuvent être attribuées àdiverses raisons : • échec de l'industrialisation ; • la pression des Soviétiques et d'une partie des responsables cubains sur Castro. En effet,

ceux-ci désapprouvaient l'alignement économique et idéologique communiste pro-chinoisdu Che, surtout à une époque où se creusait le conflit sino-soviétique et où l'économiecubaine dépendait de plus en plus de l'Union soviétique. Guevara était considéré parbeaucoup comme un avocat de la stratégie maoïste en Amérique du Sud. Ses détracteurscomparaient son plan d'industrialisation au grand Bond en avant chinois ;

• d'autres suggèrent que Castro avait pris ombrage de la popularité de Guevara etcommençait à le considérer comme une menace. Ils trouvent suspectes ses explicationssur sa disparition et sont surpris que le Che n'ait jamais fait une annonce publique de sesintentions.

Après la crise des missiles cubains et ce qu'il a pris comme une trahison de Khrouchtchev qui a donné son accord au retrait des missiles sans consulter Castro, Che Guevara est devenu sceptique quant au rôle de l'URSS. Comme révélé dans son dernier discours à Alger, il en est venu à la conclusion que l'hémisphère Nord, mené par les États-Unis dans l'ouest et l'URSS dans l'est, exploite l'hémisphère Sud. Il soutient le Vietnam du Nord dans

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la guerre du Vietnam et encourage les peuples des autres pays en voie de développement àprendre les armes et a créer « de nombreux Viêt Nam »[104] . Cependant, aussi bienGuevara que Castro sont partisans d'un « front anti-impérialiste uni » et tentent à plusieursreprises de réconcilier l'Union Soviétique et la Chine.Pressé par la spéculation internationale et les rumeurs quant au destin du Che, Fidel Castrodéclare le 16 juin 1965 que le peuple sera informé à propos du Che quand lui-même l'auradécidé. Le 3 octobre, Castro dévoile une lettre non datée, écrite par Guevara à sonattention, dans laquelle il réaffirme sa solidarité avec la révolution cubaine mais déclareson intention de partir combattre à l'étranger pour la révolution[105] . Il annonce égalementsa démission de tous ses postes au gouvernement, au parti et dans l'armée. Il renonce aussià la citoyenneté cubaine qui lui a été donnée. Castro révèlera peu après qu'il savait oùGuevara était mais qu'il ne le dirait pas, ajoutant que son ancien compagnon d'armes étaiten bonne santé.Malgré les assurances de Castro, la destinée de Che Guevara reste un mystère et un secretbien gardé pour les deux années à venir.

Congo

Carte de la République démocratique du Congo et zone deguérilla.

Pendant leur réunion durant lanuit du 14 au 15 mars 1965,Guevara et Castro se sont misd'accord pour que le Che mènepersonnellement la premièreaction militaire cubaine en Afriquesub-saharienne. Des sourcesmentionnent que Guevara auraitconvaincu Castro à le soutenirdans son effort tandis que d'autressources maintiennent que c'estCastro qui aurait convaincuGuevara d'entreprendre cettemission, argumentant que les paysd'Amérique latine visés n'étaientpas encore dans les conditionsvoulues pour y établir des focos («foyers ») de guérilla[106] . Castrolui-même affirmera que la dernièreversion était la bonne[107] .

D'après Ahmed Ben Bella, qui étaitprésident d'Algérie à l'époque et avait beaucoup discuté avec Guevara, « La situation enAfrique semblait avoir un énorme potentiel révolutionnaire, ce qui amena le Che à laconclusion que l'Afrique

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Le Che au Congo, 1965.

était le maillon faible de l'impérialisme. C'est àl'Afrique qu'il décida de dédier ses efforts[108] . »L'opération cubaine est planifiée pour aider lemouvement marxiste Simba pro-PatriceLumumba (dont l'assassinat en 1961 avaitindigné Guevara) au Congo-Kinshasa (ancienCongo belge, futur Zaïre et actuelle Républiquedémocratique du Congo). Guevara, son secondVictor Dreke et 12 Cubains arrivent au Congo le24 avril 1965. Un contingent d'environ 100Afro-Cubains les rejoint peu après. L'arrivée duChe est tenue secrète même pour les membresde la guérilla congolaise[109] ,[110] .

Ils collaborent un moment avec le dirigeantLaurent-Désiré Kabila, avec qui ils organisent lemaquis d'Hewa Bora. Kabila aide alors lespartisans de Lumumba à mener une révolte qui est éliminée en novembre de la mêmeannée par l'armée congolaise. Guevara considère bientôt Kabila comme insignifiant et écrit: « Rien ne m'amène à penser qu'il soit l'homme providentiel »[111] .

Bien que le Che ait 37 ans et aucune formation militaire classique (il avait été réformé duservice militaire argentin à cause de son asthme, chose dont il était fier à cause de sonopposition au gouvernement Perón), il a déjà fait l'expérience de la guérilla cubaine et de samarche décisive sur Santa Clara. Des mercenaires sud-africains tels que Mike Hoare et desexilés cubains opposés au régime castriste travaillent avec l'armée régulière congolaisepour lutter contre Guevara. Ils réussissent à intercepter ses communications, tendent desembuscades contre les rebelles à chaque fois qu'ils tentent une attaque et coupent seslignes d'approvisionnement[112] ,[113] . Bien que Guevara tente de dissimuler sa présence auCongo, le gouvernement US est informé de sa localisation et de ses activités. En effet, leNational Security Agency (NSA) intercepte toutes ses transmissions grâce à l'équipementdu USNS Valdez, un navire d'écoute de l'océan indien.Le but du Che est d'exporter la révolution cubaine en formant les combattants Simba àl'idéologie communiste et aux stratégies du combat de guérilla. Mais l'incompétence,l'intransigeance, les rivalités internes des rebelles congolais sont citées dans son journal duCongo comme les raisons principales de l'échec de la révolte[114] . Au lieu de s'assurer lesoutien des populations locales, les combattants congolais pillent parfois des villages ettuent des civils. Le commandement unique n'existe pas et les chefs locaux rivalisent entreeux pour obtenir argent et matériel qu'ils emploient pour leur profit personnel. Certainsresponsables de la guérilla sont même assassinés par des rivaux. Enfin, les troupesinexpérimentées croient plus en la sorcellerie qu'à l'instruction militaire des Cubains, cequi entraînera défaite sur défaite[115] .Après sept mois de frustration, malade de la dysenterie et souffrant de l'asthme, débordé par les troupes de Mobutu, Guevara quitte le Congo avec les survivants cubains (six membres de sa colonne sont morts sur 200). Ils doivent abandonner une bonne partie des combattants congolais faute de place dans les embarcations qui retraversent le lac Tanganyika[116] . À un moment, le Che estime devoir rester seul pour combattre jusqu'au bout comme exemple pour la révolution. Il en est dissuadé par ses compagnons et deux

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émissaires spéciaux envoyés par Castro. Quelques semaines plus tard, quand il écrit lapréface de son journal du Congo, il la commence avec les mots: « Ceci est l'histoire d'unéchec »[117] .

Clandestinité

Faux passeport du Che (déguisé), au nom d'AdolfoMena González, créé par les services secrets cubains

en 1964 pour ses voyages clandestins.

Parce que Castro a rendu publique la «lettre d'adieu » du Che dans laquelle ilcoupait tout lien avec Cuba pour se dédierà ses activités révolutionnaires ailleursdans le monde (alors qu'elle n'aurait dûêtre dévoilée que dans le cas de sa mort),celui-ci sent qu'il ne pourra pas revenir àCuba pour des raisons morales. Il passe les6 mois suivants dans la clandestinité à Dares Salam et Prague où il compile sesmémoires sur le Congo et les manuscrits dedeux livres, un de philosophie[118] et und'économie[119] . Il visite aussi plusieurspays d'Europe de l’Ouest dans le but detester une nouvelle fausse identité et lesdocuments (passeport, etc.) créés pour lui à cet effet par le DGI, les services spéciauxCubains, en vue de son futur voyage en Amérique du Sud.

Pendant cette période, Castro continue à demander son retour à Cuba. Guevara y consentmais à condition que sa présence à Cuba reste secrète et que son séjour serve à organiserune nouvelle révolution quelque part en Amérique du Sud. Afin d'éviter tout risque de fuite,c'est même déguisé et à leur insu qu'il visitera ses enfants[120] .Le Che hésite beaucoup à commencer une guérilla en Argentine, son pays natal, mais en estdissuadé par Fidel Castro qui pense que l'armée argentine est beaucoup plus efficace quela bolivienne[121] .En 1966 et 1967 la localisation du Che est toujours tenue secrète. Des représentants dumouvement d'indépendance du Mozambique disent avoir rencontré Guevara fin 1966 oudébut 1967 à Dar es Salam, où ils auraient rejeté son offre d'assistance à leurrévolution[122] . Dans un discours en mai 1967, le ministre de la Défense de Cuba annonceque Guevara « sert la révolution quelque part en Amérique du Sud ».

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Bolivie

Guérilla

Carte de Bolivie avec zone d'activité de la guérilladirigée par Che Guevara en 1966-1967.

En 1966 la Bolivie est gouvernée par unedictature militaire dirigée par le général RenéBarrientos, qui avait renversé dans un coupd'État le président élu Víctor Paz Estenssoro etmis fin à la révolution de 1952.

À la demande de Castro, un terrain est achetédans la jungle de la région isolée etmontagneuse de Ñancahuazú par le particommuniste bolivien pour servir de campd'entraînement. Ce camp est situé dans unezone géographique très éloignée des demandesde Guevara qui s'incline néanmoins afin de nepas perdre de temps. Il y arrive le 7 novembre1966, jour où commence son Journal deBolivie. Auparavant, c'est déguisé en prêtrequ'il est allé rencontrer Juan Perón exilé àMadrid afin d'essayer d'obtenir sans succèsl'assistance des péronistes argentins dans la

guérilla bolivienne[123] .

Le groupe de 47 guérilleros est composé en majorité de Boliviens mais aussi de seizeCubains de l'entourage très proche de Guevara et de quelques Péruviens et Argentins. Legroupe prend le nom d'ELN (Ejército de Liberación Nacional : armée de libérationnationale) avec des groupes d'appui en milieu urbain.

Peu sera accompli pour créer une véritable armée de guérilla, qui ne recueillit jamaisl'adhésion de la paysannerie[124] . Guevara pensait avoir l'assistance des dissidents locaux.Or, le parti communiste local est plus tourné vers Moscou que La Havane et ne l'aide pasmalgré ses promesses[125] . De plus, l'inflexibilité du Che qui refuse de laisser le contrôle dela guérilla au PC bolivien plutôt que faire un compromis n'aide pas à conclure un accordavec le secrétaire général Mario Monje qui vient les rencontrer clandestinement[126] . Cettetendance existait déjà lors de la campagne cubaine mais avait été limitée par la diplomatiede Castro[127] . L'agent de liaison principal à La Paz, Haydee Tamara Bunke Bider dite «Tania », l'unique femme du groupe, est une ancienne membre de la Stasi, aussi considéréecomme un agent du KGB. Cette dernière aurait inconsciemment ou non aidé les intérêtssoviétiques en mettant les autorités boliviennes sur la piste de Guevara[128] .Le 9 mars 1967 des militaires en congé et en civil allant pêcher rencontrent des guérilléros(la rencontre est pacifique) et le 11, deux déserteurs de l'ELN sont capturés, ce qui alertele gouvernement bolivien qui demande alors l'aide des États-Unis et des pays voisins. Surindications des déserteurs, le campement est découvert, ainsi que peu après de nombreusescaches qui contiennent documents, vivres et photos qui servent à l'identification du Che parla CIA. Les guérilléros doivent abandonner leur campement pour échapper à unencerclement de l'armée bolivienne et prendre dans leurs rangs des membres de la sectionde soutien urbain comprenant Tania, le Français Régis Debray et l'Argentin Ciro Bustos[129]

.

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Che Guevara en Bolivie peu avant sa mort, 1967.

Le 23 mars, les forces deGuevara sortent victorieuses depremières escarmouches contrel'armée régulière beaucoupmoins expérimentée dans unterrain difficile et montagneux.Mais, les guérilléros nedisposent plus d'un contact radioconstant avec La Havane car lesdeux transmetteurs fournis sontdéfectueux (sur ce point et surbeaucoup d'autres,l'inorganisation et le manque depréparation ont fait que certainshistoriens suspectent même un sabotage)[130] . L'unique lien des guérilléros avec le monden'est plus qu'un vulgaire récepteur radio. Malgré la nature violente du conflit, Guevaradonne des soins médicaux à tous les soldats boliviens blessés et relâche tous lesprisonniers[131] .

Le Che divise ses forces le 17 avril, afin d'extraire de la zone Régis Debray et Ciro Bustosqui ne supportent plus les conditions de vie de la guérilla et pour qu'ils puissenttransmettre des messages à Cuba et aux communistes argentins[129] . Guevara met JuanVitalio Acuña Núñez («Vilo») au commandement de la deuxième colonne. Les deux groupesne peuvent se retrouver au point de rencontre prévu trois jours après, car Vilo a été obligéde se déplacer en raison de la proximité de l'armée bolivienne. En l'absence d'un lieu derendez-vous alternatif et n'ayant aucun moyen de communications entre eux, ils nepourront jamais se réunir à nouveau.C'est à cette période que Guevara écrit le Message aux peuples du monde qui est lu à laréunion tricontinentale (Asie, Afrique et Amérique Latine) à Cuba, et qui contient sesaffirmations les plus radicales et accablantes : il y propose une guerre mondiale ouvertecontre les États-Unis, en pleine contradiction avec la coexistence pacifique prônée parl'Union Soviétique et les partis communistes d'Amérique latine. Le Che commence ledocument avec une de ses phrases les plus célèbres:

« Créer deux, trois... de nombreux Vietnam, telle est la consigne[132] ,[36] . »L'ELN est durement frappé le 20 avril lorsque Régis Debray et Ciro Bustos sont capturés.Tous deux sont torturés par les forces gouvernementales et livrent des informationsclefs[133] dont la confirmation de la présence du Che en Bolivie. Les preuves d'un accord deDebray avec la CIA (informations contre arrêt des tortures et promesse d'une peineclémente) ont été découvertes[134] ; d'autres évoquent également d'informations et dedessins donnés par Bustos en échange d'un traitement de faveur pour l'identification dugroupe. Aucune version n'a pu être confirmée à ce jour, mais il semble vraisemblable qu'unensemble de renseignements, suite à leurs interrogatoires respectifs aient permis derassembler assez d'éléments pour permettre aux forces boliviennes d'identifier, tracer etintercepter le groupe . Ciro Bustos vit quant à lui en exil en Suède[135] .

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"La route du Che". La ligne pointillée indique le chemin dugroupe de guérilleros dirigés par Guevara jusqu'à son exécution.

C'est aujourd'hui un circuit touristique et de commémoration.

Guevara pense avoir uniquementaffaire à l'armée bolivienne, malentraînée et mal équipée.Cependant, quand legouvernement américain apprendsa localisation, la CIA et lesSpecial Forces (incluant unbataillon de United States ArmyRangers basé non loin de la zonede guérilla), sont envoyés pourentraîner et soutenir les militairesboliviens[136] ,[137] . En mai,l'armée arrête les paysanssoupçonnés d'aider les guérilléroset a auparavant enlevé lesmédicaments contre l'asthme detous les hôpitaux de la région[129] .

De nombreux combats ont lieu durant l'été et le 1er août la CIA envoie deux agentscubano-américains pour renforcer la recherche de Guevara, Gustavo Villoldo et FélixRodríguez, ce dernier avait précédemment infiltré Cuba pour préparer l'invasion de la baiedes cochons[138] ,[139] . Le 31, la colonne de Vilo Acuña qui inclut Tania est prise dans uneembuscade alors qu'elle traverse une rivière et tous sont tués sauf un[140] , RestitutoCabrera, qui réussit à s'échapper mais est capturé et exécuté sommairement le 4septembre[141] . Leurs corps sont d'abord exposés comme trophées puis enterrésclandestinement.

Le dernier contact de la partie urbaine de l'ELN est arrêté le 15 septembre, alors que ledernier membre des services secrets cubains a été inexplicablement rappelé au pays parson chef, Manuel Pineiro, pro-soviétique et opposant à Che Guevara. Contrairement à cequi c'était passé au Congo, aucune tentative n'est faite par Cuba pour aller secourir ouaider Guevara et ses hommes[142] . Isolée, la colonne du Che est physiquement à bout, n'aplus d'eau potable et doit parfois porter son chef qui souffre de terribles crises d'asthme.Malgré tout, Guevara a toujours la même volonté et pousse toujours ses hommes en avant,comme lors du passage d'un précipice que les autres jugent impossible, mais qu'il franchitmalgré son état :

« Imbécile, il n'y a rien d'impossible dans cette vie, tout est possible, les impossibilitésc'est l'homme qui les fait et c'est l'homme qui doit les dépasser ! »[143]

Le groupe voit sa retraite coupée vers le Río Grande, ce qui l'oblige à remonter dans lesmontagnes vers le petit village de La Higuera où l'avant-garde est prise en embuscade etperd trois hommes le 26 septembre. Les 17 survivants s'échappent une fois de plus et le 7octobre commencent à redescendre vers le Río Grande.

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Capture et exécution

École de La Higuera où Guevara futexécuté à 13 h 10 le 9 octobre 1967,

maintenant un musée.

Les forces spéciales boliviennes apprennent par uninformateur le lieu du campement de la guérilla. Plusde 1800 soldats sont arrivés au village de La Higuera.Le 8 octobre 1967, le campement est encerclé dans leravin de Quebrada del Yuro et Guevara ordonne dediviser le groupe en deux, envoyant les malades enarrière et restant avec le reste des guérilleros pourretenir les troupes boliviennes[144] .

Après trois heures de combat, le Che est capturé avecSimón Cuba Sarabia. Il se rend après avoir été blesséaux jambes et que la culasse de son fusil a été détruitepar une balle. Selon les soldats boliviens présents, ilaurait crié : « Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j'ai plus de valeur pour vous vivant quemort »[145] ou « Il vaut mieux que vous ne me tuiez pas, je suis le Che »[129] . Cettedéclaration est en totale contradiction avec le comportement du Che lors de la guérillacubaine qu'il voulait toujours exemplaire, mais pourrait être expliquée par le fait qu'ilpensait que la situation était sans issue[146] . Une autre version de sa capture indique quece n'est qu'une fois arrêté qu'il aurait simplement murmuré « Je suis Che Guevara »pendant que les soldats cherchaient la confirmation leurs identités dans la documentationfournie par la C.I.A. et les services secrets boliviens [147] Le groupe de guérilleros estdispersé. Trois hommes sont morts et un autre gravement blessé, les autres sont capturésou tués par l'armée les jours suivants. Cinq parviennent finalement à atteindre la frontièrechilienne et sont alors protégés et évacués par le sénateur socialiste Salvador Allende[148]

après avoir perdu un de leurs compagnons grièvement blessé par l'armée bolivienne qu'ilsavaient alors dû achever. Selon Harry Villegas («Pombo»), un des survivants, si Guevaraavait choisi de fuir avec eux, il aurait survécu[149] .

Quand il est emmené et qu'il voit des soldats boliviens qui ont été aussi blessés dansl'affrontement, Guevara propose de les soigner, mais son offre est refusée par l'officierresponsable[150] . Les deux prisonniers sont emmenés dans une école abandonnée dans levillage voisin de La Higuera. Les corps des autres guérilleros y sont entreposés et JuanPablo Chang capturé le lendemain, y est détenu au milieu des cadavres. Le 9 octobre aumatin, le gouvernement de Bolivie annonce la mort de Che Guevara la veille dans descombats. Au même moment arrive à La Higuera le colonel Joaquín Zenteno Anaya et l'agentde la CIA Félix Rodríguez. A 13h00, le président Barrientos donne l'ordre d'exécuter lesguérilléros. Même s'il n'a jamais justifié sa décision, des collaborateurs pensent qu'il nevoulait pas d'un procès public qui aurait attiré l'attention internationale non désirée sur laBolivie comme cela fut le cas lors du procès Debray. Il ne voulait pas non plus que le Chesoit condamné à une peine de prison et qu'il puisse être relâché, comme Castro en sontemps.Il existe des doutes et de nombreuses versions sur le degré d'influence de la CIA et des États-Unis dans cette décision. Le président Barrientos voit l'ambassadeur des États-Unis la veille de l'exécution du Che[129] . Des documents de l'agence déclassifiés sous la présidence de Bill Clinton montrent que la CIA voulait éviter que l'aventure de Guevara en Bolivie se termine par sa mort[151] mais d'autres sources montrent qu'au contraire la CIA aurait fait pression pour que Guevara soit fusillé[152] . Ce qui est certain c'est que la CIA était sur les

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lieux au moment de la mort du Che.De même plusieurs versions existent sur qui a donné l'ordre d'exécuter Guevara. Seloncertaines sources, c'est l'agent Rodríguez qui reçoit l'ordre d'exécuter Guevara par radio deZenteno et les transmet aux officiels cubains présents sur place[153] . Selon d'autrestémoignages dont celui du pentagone, c'est le capitaine Gary Prado Salmon, chef desrangers boliviens qui a décidé d'exécuter le Che, ou selon d'autres biographes, sonsupérieur, le colonel Zenteno qui lui en a donné l'ordre, sur instruction de Barrientos[154] .Rodriguez raconte qu'il a reçu l'ordre de maintenir Guevara vivant pour l'interroger lorsquela CIA apprend la capture. Un hélicoptère et un avion étaient affrétés pour pouvoir l'amenerau Panamá mais le colonel Joaquin Zentena, commandant les forces boliviennes dit qu'iln'avait d'autre choix que d'obéir à ses supérieurs.Rodríguez donne les instructions pour l'exécution à Mario Terán, un sergent de l'arméebolivienne, afin de ne pas le défigurer et que les blessures infligées à Guevara aient l'aird'avoir été au combat[155] . Selon les versions, Teràn avait été désigné pour tuer Guevarapar le hasard d'un tirage à la courte paille parce qu'une querelle sur qui aurait ce «privilège » avait eu lieu dans la troupe, ou sur ordre direct du colonel Zenteno. Dans le récitde Rodriguez, c'est lui qui annonce son exécution à Che Guevara. Ce dernier lui confie unmessage pour sa femme, les deux hommes s'embrassent puis Rodriguez quitte l'école[156] .Cette version est contestée par le chef des forces spéciales boliviennes, le capitaine GaryPrado, qui souligne au contraire que Rodriguez n'avait eu qu'un seul échange avec Guevara: Rodriguez avait menacé le Che qui lui avait en réponse craché au visage en l'accusantd'être un traître[157] .Entre temps de nombreuses personnes ont pu venir rendre visite à Guevara, dontl'institutrice du village qui lui apporte à manger et rapporte une réponse du Che lors de sadernière discussion avec lui :

«Pourquoi avec votre physique, votre intelligence, votre famille et vos responsabilitésvous êtes vous mis dans une situation pareille ? - Pour mes idéaux»[129]

Peu avant le Che, Simeón Cuba et Juan Pablo Chang sont exécutés sommairement. En 1977, la revue Paris Match publie un entretien avec Mario Terán qui relate les derniersinstants de Che Guevara :

«Je suis resté 40 minutes avant d'exécuter l'ordre. J'ai été voir le colonel Pérez enespérant que l'ordre avait été annulé. Mais le colonel est devenu furieux. C'est ainsique ça s'est passé. Ça a été le pire moment de ma vie. Quand je suis arrivé, le Cheétait assis sur un banc. Quand il m'a vu il a dit «Vous êtes venu pour me tuer». Je mesuis senti intimidé et j'ai baissé la tête sans répondre. Alors il m'a demandé: «Qu'est cequ'ont dit les autres ?». Je lui ai répondu qu'ils n'avaient rien dit et il m'a rétorqué: «Ilsétaient vaillants!». Je n'osais pas tirer. À ce moment je voyais un Che, grand, trèsgrand, énorme. Ses yeux brillaient intensément. Je sentais qu'il se levait et quand ilm'a regardé fixement, j'ai eu la nausée. J'ai pensé qu'avec un mouvement rapide le Chepourrait m'enlever mon arme. « Sois tranquille me dit-il, et vise bien ! Tu vas tuer unhomme !». Alors j'ai reculé d'un pas vers la porte, j'ai fermé les yeux et j'ai tiré unepremière rafale. Le Che, avec les jambes mutilées, est tombé sur le sol, il secontorsionnait et perdait beaucoup de sang. J'ai retrouvé mes sens et j'ai tiré unedeuxième rafale, qui l'a atteint à un bras, à l'épaule et dans le cœur. Il était enfinmort.»[158]

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Exposition du corps de Che Guevara à Vallegrande. Photo prisepar un agent de la CIA, 10 octobre 1967.

Son corps et ceux des autresguérilleros morts sont emmenéspar l'armée bolivienne avec l'aided'officiers américains et d'agentsde la CIA en hélicoptère àVallegrande, où ils sont exposéspour les medias du monde entierdans l'hôpital local[159] ,[160] . Descentaines de personnes, soldats,civils et curieux viennent voir lecorps. Les nonnes de l'hôpital etles femmes de la ville notent saressemblance avec lesreprésentations de Jésus etcoupent de mèches de ses cheveuxpour les garder en talisman[161] .Les photographies qui sont prises du Che aux yeux ouverts donnent naissance à deslégendes telles que San Ernesto de La Higuera et El Cristo de Vallegrande[162] . Un cultereligieux du Che lié au catholicisme est apparu au début des années 1990 dans les régionsde Vallegrande et de La Higuera, avec des messes dites en son nom[129] .

Après son amputation des mains par un médecin militaire afin d'authentifier le corps et degarder une preuve de sa mort, des officiers boliviens transfèrent les dépouilles dans unendroit tenu secret. Après son exécution, les militaires boliviens et Félix Rodríguez separtagent les possessions du Che, y compris deux montres (dont une Rolex qui avait étéremise au Che par un de ses compagnons mourant) et le journal de Guevara en Bolivie quidisparaît pendant des années. Aujourd'hui certaines de ses affaires, y compris sa lampetorche, sont exposées au siège de la CIA.Le 15 octobre, Castro reconnaît la mort de Guevara et proclame trois jours de deuilnational. Sa mort est perçue sur le moment comme un coup sévère porté à la révolutionsud-américaine et au Tiers monde.En 1997, les restes de Guevara et de plusieurs guérilleros sont exhumés et identifiés paranalyse de l'ADN, puis renvoyés à Cuba. Il est enterré avec six de ses compagnons d'armesde Bolivie dans un mausolée situé dans la ville de Santa Clara après des funérailles dehéros national.

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Personnalité La plupart des biographies montrent que la personnalité de Che Guevara est bien pluscomplexe et contrastée que le portrait de révolutionnaire romantique qu'en font certains deses partisans ou que l'image de monstre sanguinaire qu'en donnent ses détracteurs.

Exemplaire et arrogant

Che Guevara et Gamal Abdel Nasser, 1965.

Le Che était obsédé par le fait de montrer l'exempleen tout point pour lui-même et pour ses hommes.Non seulement en se surpassant physiquementcomme il le faisait en luttant constamment contreson asthme dans les jungles des différentes guérillas(et en fumant le fameux havane), mais aussi ens'assignant lui-même les missions les plusdangereuses - son groupe de guérilla à Cuba étaitbaptisé peloton suicida (commando suicide) - , lestravaux les plus durs et la discipline la plus sévère.Il commente au président Nasser lors d'un voyageofficiel en Égypte :

« Le moment décisif dans la vie de chaquehomme est quand il doit déciderd'affronter la mort. S'il la confronte, ilsera un héros, qu'il réussisse ou non. Celapeut-être un bien ou un mal politique,mais s'il ne se décide pas à l'affronter, jamais il ne cessera d'être seulement unpoliticien[163] . »

Il rejetait les privilèges, même les plus anodins, qui auraient pu le favoriser vis-à-vis de seshommes et continua de même lorsqu'il devint ministre : « On commence comme cela, avecdes petits privilèges, et ensuite on s'habitue et on justifie des privilèges de plus en plusgrands, jusqu'à ce que le dirigeant se transforme en un assisté insensible aux besoins desautres[164] »

Le fait de pouvoir incarner cet exemple lui fit développer une certaine impatience enversles moins doués ou les moins motivés, ce qui peut s'interpréter comme de l'arrogance[165] .Il passait toutefois beaucoup de temps au cœur de la sierra à apprendre à lire et écrire àdes guérilleros souvent analphabètes.

Impitoyable et humain, idéaliste et extrémiste Che Guevara était l'adepte de solutions extrêmes dans la défense de ses idées et pas seulement en théorie. Toujours au nom de l'exemple, il se chargea de l'exécution de membres de la guérilla condamnés pour trahison par les guérilleros. Fidel Castro lui confia le commandement du tribunal révolutionnaire de la Cabaña chargé de juger les responsables du régime de Batista car il savait que Guevara ne montrerait aucune clémence, la sentence de ceux condamnés pour exactions ou tortures était presque toujours la mort. Régis Debray, son ancien compagnon de Bolivie, fait remarquer « la haine efficace qui fait de l'homme une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer[166] ». Castro louait même « sa qualité d'agressivité excessive »[167] . Pour le Che, sa conduite était dictée

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par la révolution mondiale qui était une véritable lutte à mort contre l'impérialisme, et ils'en justifia officiellement :

« Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant que celasera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort. »

le 11 décembre 1964, devant l'Assemblée générale des Nations unies[168] . Il était prêt à sesacrifier lui-même pour son monde meilleur, comme il l'exigeait de ses hommes, et FidelCastro le réprimanda plusieurs fois pendant la guérilla cubaine à cause des risques qu'ilprenait. À l'opposé, Che Guevara montrait de l'humanisme envers les soldats ennemisprisonniers ou blessés au combat, et les soignait comme ses propres hommes, depuis lesdébuts de la révolution cubaine jusqu'à la veille de son exécution en Bolivie où mêmeprisonnier et blessé, il proposa ses services de médecin à ses geôliers[169] ,[170] .

Communiste et électron libre

Che Guevara fumant un havane, 1961.

Bien que fervent marxiste, Che Guevara défendait laparticularité de ses idées et leur application contreFidel et Raúl Castro ce qui valut de nombreusesdisputes. Il était contre l'alignement sur le blocsoviétique, contre la bureaucratie naissante à Cuba(mais pour la centralisation), contre le gaspillage,contre l'exploitation du tiers monde et contre lesprivilèges. Il employait un ton et un discours francet direct mais dénué de toute diplomatie et de calculpolitique. Ceci lui attira de nombreux partisans maislui créa aussi de nombreux ennemis. Si à Cubal'habileté politique de Fidel Castro permit derattraper ce trait de caractère, ce fut une descauses de ses échecs au Congo et en Bolivie[171] .

Provocateur et spirituel Enfin, le Che ponctuait souvent de remarqueshumoristiques et provocatrices ses déclarations ou conversations privées ou officielles.Ainsi, en tant que ministre de l'Industrie, il termina une de ses lettres (adressée à unpsychiatre ayant édité une revue médicale spécialisée en deux fois plus d'exemplaires qu'iln'y avait de médecins à Cuba, alors que le papier manquait cruellement) par la phrase :

« La revue est bien, le tirage intolérable. Crois-moi, parce que les fous disenttoujours la vérité[172] .  »

Lorsque sa deuxième fille Aleida naît, Guevara est en voyage officiel à l'étranger. Autélégramme qui lui annonce : « Félicitation Commandant, c'est une fille » « », il fait uneréponse à sa femme reflétant son humour argentin « Si c’est une fille, jette-la par-dessus lebalcon ! »[173] .Même la dernière page de son journal de Bolivie reflète cet humour, dans cet ultime casdésespéré. Deux jours avant sa mort, alors que ses hommes et lui sont encerclés, affamés etépuisés, il écrit : « Les onze mois de notre commencement de guerilla se terminent sanscomplications, bucoliquement.[174] . »

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La pensée de Che Guevara

La révolution

Manifestation en Argentine le 25 mai 2006.

Che Guevara considérait la lutte armée et larévolution socialiste comme le seul moyend'améliorer les conditions de vie des pauvresd'Amérique latine, exploités par les États-Unisd’Amérique selon lui. Son point de vuerévolutionnaire suivait ceux de Marx et Lénine,qu'il avait étudié exhaustivement[175] . Larévolution en Amérique latine passait pour luipar la création de « foyers » de guérilla (focos)dans un pays où existaient des « conditionsobjectives » pour une révolution. Ces focospermettent de réunir les « conditions subjectives» pour un soulèvement général de la population.Il pensait qu'il y avait un lien étroit entre laguérilla, les paysans et la réforme agraire. Cetteposition différait de la pensée soviétique et serapprochait des idées maoïstes[176] . Il saluad'ailleurs le début de la Révolution culturelle, qui allait faire, peu après son exécution, entre500000 et 20 millions de morts[177] .

S'il admire depuis ses voyages et ses lectures le modèle soviétique et Staline, il commenceà les critiquer sévèrement dès son passage au gouvernement cubain, et développe sapropre théorie économique communiste, pour lui plus moderne et plus adaptée aux besoinsdu tiers monde[178] . Ses derniers discours furent des critiques violentes contrel'exploitation du tiers-monde par les blocs communiste et capitaliste qui était à l'opposé dudogme officiel[103] .

Il résume ainsi l'idéal et le mode de vie du révolutionnaire, qui doit rester pour lui avanttout humain :

« Laissez moi dire, au risque de paraître ridicule, que le vrai révolutionnaire estguidé par un fort sentiment d'amour. Il est impossible de penser à un authentiquerévolutionnaire qui ne possède pas cette qualité. Les dirigeants de la révolutionont des enfants qui commencent à parler mais qui n'apprennent pas à appelerleur père par leur nom ; ils ont des femmes dont ils doivent être séparés, ce quifait partie du sacrifice général de leur vie pour le succès de la révolution ; lecercle de leurs amis est strictement limité au nombre de leurs compagnonsrévolutionnaires. Il n'y a pas de vie en dehors de la révolution. Dans cescirconstances, on doit avoir une grande humanité et un fort sens de la justice etde la vérité pour ne pas tomber dans un dogmatisme extrême ou une froidescolastique, dans une isolation des masses. Nous devons nous efforcer chaquejour que cet amour de l'humanité vivante soit transformé en accomplissementsréels, en actes qui servent d'exemple, en une force changeante[179] .  »

Cependant, cette vision idéale fait parfois place à la realpolitik, et la fin justifie pour lui les moyens, comme l'avait formulé Nicolas Machiavel. À une personne qui se plaignait à lui à

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Cuba qu'un de ses amis avait été exécuté parce qu'il distribuait des tractsanti-communistes, Guevara répondit :

« Écoute, les révolutions sont moches mais nécessaires, et une partie duprocessus révolutionnaire est l'injustice au service de la future justice[180] . »

Contrairement à une croyance très répandue, le Che n'était pas contre le fait qu'un partirévolutionnaire puisse se présenter à une élection. Pour lui la forme révolutionnaire devaitêtre adaptée au moment et au lieu donné :

« Ce serait une erreur impardonnable que de sous estimer ce que peut apporterun programme révolutionnaire par un processus électoral donné. Mais il seraitégalement impardonnable de ne penser qu'aux élections et de négliger les autresformes de lutte[181] . »

Il estimait néanmoins que tôt ou tard, il faudrait en venir à la lutte armée car les opposantsrisqueraient de faire un coup d'état militarisé pour renverser le régime socialiste élu[181],[182] .

L'homme nouveau La révolution devait selon lui également s'accomplir au niveau individuel par la créationd'un « homme nouveau ». L'individu de la société révolutionnaire doit chercher unerécompense morale (solidarité et bien commun) et non matérielle. Pour lui, seule larécompense morale permet d'accéder au bonheur, la récompense matérielle étantl'apanage du capitalisme. Rechercher la récompense matérielle comme c'était le cas enUnion Soviétique verrait l'échec de la révolution communiste. Le travail volontaire pour lacommunauté en plus de celui réalisé pour subvenir à ses besoins était un exemple desactions que devait entreprendre cet homme nouveau. Il permettait également auxdirigeants de rester en contact avec les réalités de la population[183] .

Panaméricanisme et universalisme Selon Che Guevara, les frontières d’Amérique latine étaient artificielles et représentaientun frein pour lutter contre l’impérialisme américain.

« nous croyons, et depuis ce voyage encore plus fermement qu’avant, que la divisionde l’Amérique latine en nationalités incertaines et illusoires est complètement factice.Nous sommes une seule race métissée, qui depuis le Mexique jusqu’au détroit deMagellan présente des similarités ethnographiques notables[184] . »

Pour lui, la révolution était mondiale, elle était une lutte totale contre l'impérialisme. Dansce contexte, la solidarité mondiale était l’élément le plus important pour un mondemeilleur[185] .

« Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœurn'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde.C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire[186] . »

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Héritage

Le culte du Che

Vente de tee-shirts du Che lors de lafête de l'Humanité en 2006.

Le dissident chinois Leung Kwok-Hungavec son habituel tee-shirt Che

Guevara.

Alors que des photos du corps de Guevara étaientdiffusées dans le monde entier et les circonstances desa mort débattues, sa légende commença à s'étendre.Des manifestations contre son exécution, des articles,des hommages, des chansons et des poèmes furentécrits sur sa vie et sa mort[187] .

Les spécialistes de l'Amérique latine conseillant leDépartement d'État des États-Unis reconnurentl'importance de la fin « du révolutionnaire le plusglamour et ayant la réputation d'avoir connu le plus devictoires », notant que Guevara deviendrait pour lescommunistes et autres courants de gauche « le modèlerévolutionnaire qui a rencontré une mort héroïque»[188] . Mais les réactions sur les conséquences de lamort du Che suivaient typiquement des lignespartisanes, le département d'État américain avaitfinalement conclu que sa mort serait un soulagementpour les gouvernements d'Amérique Latine quiredoutaient des soulèvements dans leurs proprespays[189] .

Ces prédictions furent fondées quand Guevara devintun puissant symbole de rébellion et de révolutionpendant les manifestations étudiantes globales de Mai68[190] . Des activistes de gauche admiraientl'apparente indifférence de Guevara aux récompenseset à la gloire et approuvaient sa justification de laviolence comme nécessité pour établir l'idéalsocialiste[191] . Le slogan « Le Che est vivant ! » ( 'Chelives !') commença à apparaître sur les murs de tout lebloc ouest[192] , alors que Jean-Paul Sartre, unepersonnalité et théoricien du mouvement, encourageaitson adulation en décrivant Guevara comme « l'êtrehumain le plus complet de notre époque »[193] .

En dépit des controverses, le statut du Che comme icône populaire a continué à travers lemonde et les époques, amenant à parler d'un « culte du Che » global. Une photographie deChe Guevara prise par Alberto Korda[194] est devenue une des images les plus célèbres duXXe siècle. Transformé en graphique monochrome, le portrait fut reproduit sur toutessortes de supports comme des tee-shirts, des posters, des tasses à café ou des casquettes,une manière plutôt ironique de faire de larges profits à partir du symbole del'anticapitalisme[195] .

L'image de Che Guevara est à comparer à une mode globale, perdant souvent beaucoup sa connotation idéologique et politique, et le culte du Che a été parfois relativisé comme un

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simple « romantisme révolutionnaire adolescent »[192] .À l'inverse, le journaliste Paul Berman critique vivement des films sur Guevara comme TheMotorcycle Diaries. Il soutient que le culte moderne du Che occulte les très importantesluttes sociales et politiques qui ont aujourd’hui lieu à Cuba contre la dictature et empêcheun meilleur soutien aux dissidents comme Raúl Rivero[196] .L'auteur Christopher Hitchens, un supporter de la révolution cubaine dans les années 1960,résuma l'héritage de Guevara ainsi: « Le statut d'icône historique du Che a été assuré parcequ'il a échoué. Son histoire est une histoire de défaite et d'isolement, et c'est pourquoi il estsi séduisant. Aurait-il vécu, et le mythe du Che serait mort depuis longtemps »[192] .Des mèches de cheveux du Che, photos inédites de son cadavre et empreintes digitales ontété vendues aux enchères à Dallas, le 25 octobre 2007, pour une valeur de 100000 dollars,par Gustavo Villoldo, un des agents de la CIA qui avait participé à sa traque en Bolivie. Laveuve de Che Guevara, Aleida March, a protesté contre ces enchères.[197]

Outre la celèbre chanson "hasta siempre", les chansons concernant le Che ont éténombreuses en particulier en langue espagnole;

Impact en Amérique Latine

Sculpture de Che Guevara sur le sitede sa mort en Bolivie.

Dans les années 1990, l'échec des réformesnéolibérales en Amérique Latine intensifia l'oppositionau consensus de Washington[198] , amenant larésurgence de nombreuses opinions politiques de CheGuevara tel que le panaméricanisme, le soutien defronts populaires dans la région, la nationalisationd'industries clefs et la centralisation dugouvernement[199] .

Au Nicaragua, les sandinistes guévaristes furent réélusen 2006 après 16 ans au pouvoir, leurs supportersportant des tee-shirts de Guevara[200] . Le présidentbolivien, Evo Morales a rendu hommage de nombreusesfois à Guevara et a installé un portrait de l'Argentin faitde feuilles de coca locales dans sa suiteprésidentielle[201] .

En 2006, le président du Venezuela Hugo Chávez, quiest connu pour faire ses discours avec un tee-shirt duChe[202] , accompagna Fidel Castro pour une visite de la ville natale de Guevara deCórdoba, accompagné d'une foule de milliers de personnes proclamant des slogansGuevaristes[203] . La fille de Guevara, Aleida écrivit un livre d'entretiens avec Chávez où ilexplique ses plans pour « la nouvelle Amérique Latine »[204] .

Guevara reste une des inspirations de la structure socioéconomique des FARC-EP, lesForces armées révolutionnaires de Colombie[205] , et de l'Armée zapatiste de libérationnationale au Mexique[206] .

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Héritage à Cuba

Sculpture monumentale du Che sur la façade duMinistère de l'Intérieur cubain, auparavant ministère

de l'industrie où il travaillait.

À Cuba, la mort de Guevara précipital'abandon de la guérilla comme instrumentde politique étrangère, accélérant unrapprochement avec l'Union soviétique, etle remaniement du gouvernement selon descritères soviétiques. Quand des troupescubaines retournèrent en Afrique dans lesannées 1970, ce fut dans le cadre d'uneexpédition militaire à grande échelle, et lesoutien des mouvements révolutionnairesen Amérique latine et dans les Caraïbesdevint logistique et organisationnel. Cubaabandonna également les plans de Guevarade diversification économique etd'industrialisation qui était impraticabledans le cadre du COMECON.

Dès 1965, le journal yougoslave communiste Borba observa de nombreuses usinesabandonnées ou jamais terminées à Cuba, héritage du plan d'industrialisation raté[207] .L'état cubain continua à cultiver le culte de personnalité du Che, inaugurant de nombreusesstatues et œuvres d'art en son honneur sur tout le territoire, décorant les écoles, les lieuxde travail, les bâtiments publics, produisant des affiches et des billets à son image[208] . Lesenfants du pays commencent chaque jour d'école avec le chant « ¡Pioneros por elComunismo, Seremos como el Che! » (« Pionniers du communisme, nous serons comme leChe ! »). Le mausolée de Che Guevara à Santa Clara est devenu un site de significationpresque religieuse pour beaucoup de Cubains[192] pendant que le tourisme bénéficiaitgrandement de l'intérêt international pour le Che. Sur 205832 personnes qui visitèrent lemausolée en 2004, 127597 étaient des étrangers.

Héritage en Argentine Le premier hommage officiel à Che Guevara en Argentine a eu lieu pour le 80émeanniversaire de sa naissance le 14 juin 2008 à Rosario par l'édification d'une statue inspiréede la photo d'Alberto Korda au milieu d'une place à son nom. Le bronze qui ne porte aucunearme a été financé par des donations dont celle du musicien Manu Chao. Auparavant ilexistait uniquement un musée à Alta Gracia ou Hugo Chavez et Fidel Castro étaient allés serecueillir en juillet 2005[209] .

Héritage politique en France L'héritage de Che Guevara en France est essentiellement revendiqué par l'extrême-gauche.

Pour le courant communiste, Che Guevara est un révolutionnaire hors norme qui a marquél'histoire de son empreinte, et dont la pensée politique est toujours d'actualité. Sonexécution sommaire est considéré par eux comme un véritable assassinat[210] . Lors del'anniversaire de sa mort en 2007, le PCF a organisé une série de réunions publiques pourdiscuter de son héritage.

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Le porte parole de la ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot considère quela pensée de Che Guevara « est une source d'inspiration inépuisable », qu'il était unmarxiste humaniste opposé aux exécutions sommaires et au terrorisme, pas une icône maisun homme faillible, qui néanmoins joignait ses paroles et ses actes. Il critique cependant uncertain élitisme et une vision sacrificielle du militantisme[211] . De plus une très grandepartie de la LCR considère qu'il n'a pas mis l'auto-émancipation des travailleurs au centrede sa stratégie [212] . Le Nouveau Parti anticapitaliste, successeur de la LCR et créé enfévrier 2009 veut rassembler «le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier, trotskiste,communiste, guévariste, écologiste et féministe»[213] .

Controverses Certains historiens[214] , mais aussi les opposants d’Ernesto Guevara, parmi lesquels ontrouve la majorité des Cubains en exil, des militants anticommunistes, ainsi que desréfugiés d’autres pays communistes, le considèrent comme un tueur et un terroriste, un «bourreau fanatique »[215] . Ils pensent que Che Guevara a été « personnellementresponsable » de l’exécution de centaines de personnes dans les prisons cubaines, surtoutlorsqu'il commandait la forteresse de la Cabaña. En 2005, Carlos Santana ayant arboré untee-shirt du « Che » à la cérémonie des Academy Awards, le musicien de jazz d’originecubaine Paquito d'Rivera lui écrivit une lettre ouverte le fustigeant pour son soutien au «Boucher de la Cabaña », car son propre cousin y avait été fusillé. D’après D'Rivera, sonparent fut emprisonné en raison de sa foi chrétienne et assista aux exécutions d’un grandnombre d’autres chrétiens dans cette prison[216] .Pour l'historien Jean Ortiz, les détracteurs tels que Jacobo Machover ne font pas œuvred'historien car leur démarche ne repose que sur des témoignages d'opposants qui n'ont pasde sources historiques. Selon lui, il s'agit d'une entreprise politique visant à criminaliser leChe et à travers lui ceux qui prônent un changement de société. Il leur reproche aussi desortir de son contexte la période de la chute de la dictature de Batista où des tribunaux ontrépondu à la demande de justice du peuple. Jean Ortiz affirme que ce sont des criminels quiont été exécutés et que cette épuration a été plus limitée que celle de la libération enFrance.[217]

La légitimité des jugements révolutionnaires et exécutions menées par le gouvernementcubain sont toujours sujet d'un intense débat entre sympathisants et opposants de larévolution cubaine[218] .Pour Samuel Farber, d'origine cubaine, le système cubain de camps de travail (uneincarcération administrative et non judiciaire) mis en place par Guevara sert aujourd'hui àemprisonner les opposants au régime castriste mais aussi ceux considérés comme «déviants » socialement par le régime de par leurs croyances religieuse ou leur orientationsexuelle[219] . Pourtant la condition des homosexuels à Cuba est bien meilleure que dans lereste de l'Amérique latine : l'homosexualité y est dépénalisée depuis 1979, et en 1998, unprogramme national à la télévision cubaine a initié une série de débats sur l'homosexualitéafin de faire évoluer les mentalités[220] . Par ailleurs, Fidel Castro a déclaré en 1977 que «le processus révolutionnaire nécessaire en Amérique latine exigeait l'union entre marxisteset chrétiens ». Il s'est lui-même impliqué pour permettre l'adhésion des croyants au particommuniste cubain[221] . De plus, l'article 8 de la Constitution cubaine stipule que « l'Étatreconnaît, respecte et garantit la liberté religieuse »[222] .

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Ses détracteurs arguent qu'il n'aurait jamais eu son diplôme de médecine[215] et quecontrairement à sa légende le décrivant comme un combattant extraordinaire, il serait enréalité un piètre tacticien. Il aurait échoué dans sa tâche de gestion de l’économie cubaine(alors que Cuba avait été, avant la dictature de Batista, un des quatre pays les plusdynamiques d'Amérique latine) : quasi-effondrement de la production de sucre (dont lepremier client était il est vrai, les États-Unis), échec de l'industrialisation et introduction durationnement total[223] ,[224] .Bien que la plus grande opposition aux méthodes de Guevara vienne de droite, des groupesanarchistes et Libertarianistes considèrent Guevara comme autoritaire, stalinien etresponsable de la création d’un régime bureaucratique et totalitaire[225] . Ses détracteursont aussi théorisé que les révolutions inspirées par le Che ont en fait renforcé la répressionet les dictatures militaires latino-américaines pendant de nombreuses années[226] [227] .Pour Jacobo Machover, journaliste cubain en exil, le Che loin de représenter un marxismeoriginal dans sa version cubaine, le dépeint comme un marxiste orthodoxe[228] .

Famille

De gauche à droite: Aleida March, Camilo, Hilda, CheGuevara portant Celia, Aleida, 1963.

Ernesto Guevara se maria deux fois et eutsix enfants de trois femmes différentes : Il se marie avec l'économiste communistepéruvienne Hildea Galdea (1925-1974) le18 août 1955. Ils ont une enfant, HildaBeatriz Guevara Gadea (1956-1995), quinaît au Mexique alors que Guevaraparticipe à la guérilla cubaine. Ils divorcent et un mois après, le 9 juin1959, Guevara se remarie avec AleidaMarch (1936) qu'il a rencontré en 1958,avant la bataille de Santa Clara. Ils ontensemble quatre enfants, Aleida GuevaraMarch (1960), Camilo Guevara March(1962), baptisé en l'honneur de son amidécédé Camilo Cienfuegos, Celia Guevara March (1963), à qui Guevara donne le prénom desa mère, et Ernesto Guevara March (1965).

Guevara a également un enfant, Omar Pérez (1964), issu d'une relation extra-conjugaleavec Lidia Rosa López. Bien que ce fils n'ait jamais été reconnu par Che Guevara, c'est luiqui choisit son prénom[229] .

Surnoms et pseudonymes • « Che » est une exclamation (traduisible par « homme ») particulièrement employée en

Argentine, plus précisément par ceux de la marge occidentale du Rio de la Plata, les «porteños » : che vení aca, qui signifie « toi, viens ici », che, vos « eh, toi » et qui, parextension, est employée en Amérique centrale et à Cuba pour désigner les Argentins. Cesurnom ne désignera plus que le seul « Che Guevara » au cours du temps, ce dernierponctuant toutes ses phrases par « che ».[230]

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• Le nom de code d'Ernesto Guevara lors de son passage au Congo était Tatú. Ce motsignifie le chiffre trois en swahili, langue locale. Il fut surnommé Tatú Muganga car ilétait médecin. En effet, Muganga signifie « celui qui soulage du mal » en swahili.

• Les noms de code d'Ernesto Guevara lors de son passage en Bolivie furent Ramón puisFernando (après l'arrestation de Régis Debray).

• Pendant son voyage avec Granado, son surnom est Fuser venant de « Furibundo » («coléreux ») et de « Serna » (« Guevara de la Serna »).

Œuvres Che Guevara était un auteur prolifique qui écrivait son journal ou des notes pour sesouvrages presque quotidiennement, même au cœur des opérations de guérilla.

: Source utilisée pour la rédaction de l'article

Traduites en Français • Justice globale, Mille et une nuits, 04/2007, ISBN 2-7555-0016-6• Passages de la guerre révolutionnaire : Le Congo, Métailié, 2000, ISBN 2-86424-357-1• Journal de Bolivie (1968), La Découverte 1995, ISBN 2-7071-2482-6 • Le socialisme et l'homme, Aden, ISBN 2-930402-22-9 • Textes militaires, La Découverte, Paris, 1974, ASIN B0000DY0GC• Souvenirs de la guerre révolutionnaire (1963), Maspero, Paris, 1974, ASIN B0000DL9T1,

réédité (et corrigé) (éditions Mille et une nuits, Paris, 2007) avec divers récitspostérieurs à 1963.

• La guerre de guérilla (1960), Maspero, Paris, 1968, ASIN B0000DVIYV PDF • Textes politiques, Maspero, Paris, 1968 ASIN B0000DWF5M• Voyage à motocyclette, éditions Mille et une nuits (2001), ISBN 2-84205-581-0 • Second voyage à travers l'Amérique latine 1953-1956, éditions Mille et une nuits (2002),

ISBN 978-2-84205-659-9 • Journal du Congo, Fayard, Paris, 2009

En espagnol • Diccionario Filosófico (1946-1957), publié partiellement• Indice literario (1946-1957), inédit• La angustia (1951), conte publié par Página/12, 1992• Machu Picchu: enigma de piedra en América, 1953 [231]

• Aquí va un soldado de América. Barcelona: Plaza y Janés Editores, S.A., 2000. ISBN84-01-01327-5, Lettres à sa famille compilées par son père.

• Apuntes críticos a la economía política, La Habana, 2006• La duda, conte écrit au Congo.• La piedra, conte court, probablement écrit à l'époque où mourut sa mère.• Obras Completas, 1997. Contient des inédits.• Otra vez, Le journal de son second voyage en Amérique Latine 1953-1956, publié en

2000.• Diario de un combatiente, inédit[232] .• Poema laissé par Ernesto Guevara a son épouse Aleida. Il ne sera publié à la demande de

celle ci qu'après sa mort.• Diario del Che en Bolivia [233], 1968, lien pdf en espagnol.

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• Cuadernos de Praga [234] Écrit pendant son séjour clandestin à Pragues en 1966, lien pdfen espagnol.

• Obras Escogidas [235] Une sélection des travaux de Guevara, incluant ses discours lesplus importants, lien pdf en espagnol.

• Pasajes de la Guerra Revolucionaria: Congo [236] Journal complet de la guérilla au Congo,lien pdf en espagnol.

• Pensamiento y acción [237] Une sélection d'écrits, incluant El socialismo y el hombrenuevo, lien pdf en espagnol.

• Guerrilla Warfare [238], édition de 1961, lien pdf en espagnol.

En anglais • Che Guevara: Radical Writings on Guerrilla Warfare, Politics and Revolution, Filiquarian

Publishing LLC, paperback, ISBN 1-59986-999-3.• Che Guevara Reader: Writings on Guerrilla Warfare, Politics and History, Ocean Press,

paperback• Che Guevara Speaks, Pathfinder, paperback• Che Guevara Talks to Young People, Pathfinder, paperback• Che: Selected Works of Ernesto Guevara, Cambridge, MA: MIT Press, 1969. (ISBN

0-262-52016-8)• The Great Debate on Political Economy, New York: 2006, Ocean Press, (ISBN 1876175540)• Episodes of the Cuban Revolutionary War 1956–1958. New York: Pathfinder, 1996. (ISBN

0-87348-824-5)• Our America and Theirs, Ocean Press (AU), paperback, (ISBN 1-876175-81-8)• Self-Portrait: Che Guevara, Ocean Press, 320pp, paperback, 2005• The African Dream: The Diaries of the Revolutionary War in the Congo, Grove Press,

paperback.• The Diary of Che Guevara, Amereon Ltd.

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Che Guevara dans la culture populaire

Reproduction de la peinture de Che Guevarapar Jim Fitzpatrick elle-même basée sur la

photographie d'Alberto Korda.

Chansons De nombreuses chansons rendent hommage oumentionnent Che Guevara : • Hasta siempre de Carlos Puebla (1965), qui a

été reprise par de nombreux interprètes dontle Buena Vista Social Club ou NathalieCardone (1997).

• Zamba del Che (1969), chanson de RubénOrtiz, pour Víctor Jara interprété avecQuilapayún[239] .

• El aparecido, de Víctor Jara[240] .• Si el poeta eres tú, chanson de Pablo

Milanés[241] .• Nada más! de Atahualpa Yupanqui[242] .• Soldadito boliviano de Nicolás Guillén sur une

musique de Paco Ibáñez[243] .• Panic in Detroit de David Bowie, 1973.

L'album Lodger (1973) fait figurer dans sapochette une photo célèbre du Che mortentouré par ses exécuteurs.

• América te hablo de Ernesto (inédit), Canción del Elegido, Fusil contra Fusil (1977) etHombre (1987) de Silvio Rodríguez[244] .

• Indian girl par The Rolling Stones dans l'album Emotional Rescue, 1980.• Salut à toi par les Béruriers noirs, 1985.• Les tzars par Indochine, 1987.• Murguita del Sur, de Bersuit Vergarabat, 1998.• Visite guidée, de Kana, 2000.• Che Fidel, de José María Cano sur l'album Josecano, 2001• La manifestation par les Cowboys Fringants dans l'album break syndical, 2002.• La mort du Che de Bernard Lavilliers, 2004.• Commandante, des Fatals Picards dans l'album Pamplemousse mécanique, 2007.• Le Che, une braise qui brûle encore , album de Monsieur R, 2007, avec Keny Arkana,

d'après le livre d'Olivier Besancenot.• Popopo, d'Alain Souchon dans l'album Écoutez d'où ma peine vient (2008), qui dénonce

ironiquement l'image idéalisée d'Ernesto Guevara

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Films • Che ! de Richard Fleischer, (1969) avec Omar Sharif dans le rôle du Che.• Evita d'Alan Parker, 1996. Contrairement à ce que montre le film, Che Guevara ne

rencontra jamais Eva Perón.• Fidel et Che de David Attwood, 2002, 1 h 47 min. Avec Víctor Huggo Martin, Gael García

Bernal, Patricia Velásquez, Cecilia Suárez, Maurice Compte et Enrique Arce.• Carnets de voyage de Walter Salles, 2004, 2 h 06 min avec Gael García Bernal. Film

inspiré directement du livre Sur la route avec Che Guevara, carnet de voyage et le seullivre écrit par Alberto Granado, compagnon de voyage du Che dans leur voyage dejeunesse dans les pays l'Amérique latine.

• Che Guevara - Mort et légende d'un révolutionnaire (2007), film documentaire italien deStefano Missio et Raffaele Brunetti, diffusé sur Arte le 2 octobre 2007

• The Argentine et Guerrilla (2008), diptyque de Steven Soderbergh avec Benicio del Toro.Lorsque ce dernier obtient le Prix d'interprétation masculine du 61e Festival de Cannesen 2008 pour son rôle, il salue la mémoire de Che Guevara et fait applaudir ce dernierpar le public.

Anecdotes • Andy Warhol a créé en 1962 Che Guevara, un montage d'images colorées reprenant une

adaptation graphique réalisée par l'artiste Jim Fitzpatrick à partir de la photo d'AlbertoKorda.

• La pochette du single Bombtrack (1994) du groupe Rage Against the Machine est unportrait graphique du Che réalisé à partir de la célèbre photo de Korda. Son livre GuerillaWarfare apparaît sur la pochette de l'album Evil Empire.

• Guerrilla War (1987), jeu d'arcades de SNK, est sorti originellement au Japon sous le titrede Che Guevara.

• La pochette du jeu vidéo Just Cause est inspirée de la photo du Che prise par AlbertoKorda.

• Lors de la libération le 2 juillet 2008 d'Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis plus de6 ans, les membres de l'armée colombienne venus la délivrer en se faisant passer pourdes membres d'une ONG, portent des T-shirt Che Guevara[245] .

Films documentaires • El Che de Maurice Dugowson, 1997, 83 min. Documentaire historique• Che Guevara : hasta la victoria siempre de Ferruccio Valerion, 2005, 55 min.

Documentaire avec des images d'archives• "Parlez-moi du Che" Un documentaire produit et réalisé à Cuba par Pierre Richard en

1987.• Ernesto Che Guevara de Richard Dindo, 1994. Basé sur le journal de Bolivie du guérilléro

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Notes et références (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglaisintitulé « Guevara Che Guevara [246] ».(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en espagnolintitulé « Guevara Ernesto Guevara [247] ».[1] Le surnom vient de l'interjection argentine « che », qui signifie approximativement « hé », « mon pote » et qui

se prononce « tché » avec l'accent espagnol. Le /b/ et le /ɡ/ sont fricatifs ou spirants.[2] Voir l'article Opération PBSUCCESS[3] La grande majorité des historiens et biographes s'accordent sur ce fait (voir (en) Anderson, Jon Lee. Che

Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p. 405.)[4] (en) Death of Che Guevara National Security Archive Electronic Briefing Book No. 5 - Declassified top secret

document (http:/ / www. gwu. edu/ ~nsarchiv/ NSAEBB/ NSAEBB5/ index. html)[5] (en) Rostow, Walter W. Memorandum for the President:"Death of 'Che' Guevara", dated 11 October 1967.

Online at GWU National Security Archive (http:/ / www. gwu. edu/ ~nsarchiv/ NSAEBB/ NSAEBB5/ che7_1. htm),consulté le 8 octobre 2006.

[6] (en) Ryan, Henry Butterfield. The Fall of Che Guevara: A Story of Soldiers, Spies, and Diplomats, New York,1998: Oxford University Press, p. 129-135.

[7] L'Express.fr, Guevara: Du sang sur l'étoile par Axel Gyldén le 27/9/2007 (http:/ / www. lexpress. fr/ info/monde/ dossier/ cuba/ dossier. asp?ida=460199)

[8] (en) Maryland Institute of Art, referenced at BBC News, "Che Guevara photographer dies", 26 mai 2001.Online at BBC News (http:/ / news. bbc. co. uk/ 1/ hi/ world/ americas/ 1352650. stm), accédée le 4 janvier2006.

[9] (es) Pacho O'Donnell, « Che, la vida por un mundo mejor », random house mandatori, 2003, p.23.[10] Son arrière grand-père paternel était considéré comme l'homme le plus riche d'Amérique du sud et sa mère

descend du dernier vice-roi du Pérou (es) Ancêtres de Che Guevara (http:/ / www. pelayocuba. com/ ancestros.htm)

[11] (en) Digital Granma Internacional, "Simultaneous chess game on 37th anniversary of Che’s death", 13octobre 2004. Online at Granma International English Edition (http:/ / www. granma. cu/ ingles/ 2004/ octubre/mier13/ 42CHE. html).

[12] (es) Pacho O'Donnell, « Che, la vida por un mundo mejor », random house mandatori, 2003, p.34 et (en)Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p. 28, 256, 631 et voirinterview (http:/ / archives. tsr. ch/ dossier-cheguevara) en français de la Télévision suisse romande. JacoboMachover, exilé cubain fils d'un interprète qui avait travaillé avec le Che, affirme cependant qu'il parlait trèsmal le français. voir l'interview (http:/ / www. 20minutes. fr/ article/ 182411/Monde-Che-Guevara-un-bourreau-fanatique. php), dernier accès le 26/09/2007

[13] (en) Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p. 446 : « si jevoulais quand j'étais jeune être un soldat de Pizarro dans sa recherche d'aventure et vivre des momentsintenses, ce n'est plus nécessaire maintenant, toute l'action était ici [à Cuba décembre 1959, NDT] et avec unidéal pour lequel se battre, avec également la responsabilité de laisser un exemple » .

[14] (en) Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p. 28.[15] Du Che aux Pumas, rugby passion argentine, Figaro.fr, 10/10/2007, (http:/ / www. lefigaro. fr/ reportage/

20071010. FIG000000065_du_che_aux_pumas_rugby_passion_argentine. html)[16] Ces carnets ont inspirés, avec le témoignage Con el Che por Sudamérica de son ami Granado, un film en

2004 intitulé Carnets de voyage)[17] (en) Shoultz, Lars: "Beneath the United States", page 337 Harvard University Press, 1998.[18] (en) Shoultz, Lars: "Beneath the United States", page 342. Harvard University Press, 1998.[19] (en) Shoultz, Lars: "Beneath the United States", page 340. Harvard University Press, 1998.[20] (es) Guevara Lynch, Ernesto. Aquí va un soldado de América. Barcelona: Plaza y Janés Editores, S.A., 2000, p.

26. « En Guatemala me perfeccionaré y lograré lo que me falta para ser un revolucionario auténtico. » Cettephrase montre l'antériorité d'une vocation révolutionnaire au coup d’État fomenté par les États-Unis contreArbenz.

[21] En mapudungun, la langue des Mapuches, « che » signifie « ami » ou « gars »[22] (en) U.S. Department of State, "Foreign Relations, Guatemala, 1952-1954". Online (http:/ / www. state. gov/ r/

pa/ ho/ frus/ ike/ guat/ 20179. htm), consulté le 4 mars 2006.[23] (en) cf. Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p. 144. Ce

chiffre est peut-être une erreur typographique, puisqu'il est le seul chercheur à citer ce chiffre)[24] (en) U.S. Department of State. "Foreign Relations, Guatemala, 1952-1954". Online (http:/ / www. state. gov/ r/

pa/ ho/ frus/ ike/ guat/ 20179. htm), consulté le 4 mars 2006

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[25] (es) Holland, Max."Private Sources of U.S. Foreign Policy: William Pawley and the 1954 Coup d'État inGuatemala", Journal of Cold War Studies, Volume 7, Number 4, Fall 2005, pp. 36-73

[26] (en) Anderson p.163[27] (en) Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, ISBN 0-8021-1600-0, New York:1997, Grove

Press, p. 194.[28] (es) Taibo, Paco Ignacio II. Ernesto Guevara, también conocido como el Che, p. 104. voir aussi The Guardian

online, Making of a Marxist, Online (http:/ / books. guardian. co. uk/ extracts/ story/ 0,,507694,00. html).[29] (es) « Quizás esa fue la primera vez que tuve planteado prácticamente ante mí el dilema de mi dedicación a la

medicina o a mi deber de soldado revolucionario. Tenía delante de mí una mochila llena de medicamentos y unacaja de balas, las dos eran mucho peso para transportarlas juntas; tomé la caja de balas, dejando la mochila … »cité dans « Verde Olivo », Havana, Cuba, 26 février 1961. Guevara, Ernesto Che. Pasajes de la GuerraRevolucionaria, Havana, Cuba: 1963, Ediciones Unión.

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edition). ISBN 0-306-80827-7[65] Le nombre total de morts dont le régime dictatorial de Batista est accusé est controversé : le nombre total de

morts par combat ou par exécution durant la période de la dictature de Batista (de 1952 à 1958) irait de 1700et ce en comptant les morts au sein des forces gouvernementales aussi bien qu'au sein des factions de guérillas(cf. Jeanine Verdes-Leroux, La Lune et le Caudillo, Éditions de l'Arpenteur, Paris, 1989, pp.19) à 20 000 morts,chiffre publié à l'époque par certains médias (cf. (en) L'histoire de Cuba (Cuban Story), (45 min., 1959,États-Unis), réalisation: Errol Flynn/Victor Pahlen, Arte dim. 15 avr 2007. 23h25), dont certains responsablesont depuis avoué que ce chiffre était irréaliste et qu'il n'avait pas été vérifié (cf. Jeanine Verdes-Leroux, op. cit.).

[66] Le BRAC ou « bureau de la répression des activités communistes » était une unité de police secrète ou decontre-espionnage qui avait recourt à l'enlèvement, la torture et l'assassinat contre la minorité de communistes(ou supposé communistes) soupçonnés d'activités illégales.

[67] (es) Pacho O'Donnell, « Che, la vida por un mundo mejor », random house mandatori, 2003, p. 173[68] (en) « Exécutions at La Cabaña fortress under Ernesto Che Guevara », José Vilasuso, Online (http:/ / www.

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[98] (en) Anderson, p565[99] http:/ / www. americas-fr. com/ histoire/ guevara-onu. html[100] (es) écouter (http:/ / www. bbc. co. uk/ spanish/ audio/ seriemilenio02a. ram), nécessite RealPlayer; ou lire

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[147] Pierre Kalfon, Che, Points, Seuil, 1998, page 646[148] (en) Anderson, Jon Lee. Che Guevara: A Revolutionary Life, New York: 1997, Grove Press, p.743.[149] (es) Entrevista a Harry Villegas (Pombo), Revista Punto Final, Nº 585 - enero-marzo, 2005 (http:/ / www.

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Voir aussi

Articles connexes • Révolution cubaine• Politique de Cuba

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LicenceVersion 1.2, November 2002

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were any, be listed in the History section of the Document). You may use the same title as a previous version if the original publisher of that versiongives permission.

2. List on the Title Page, as authors, one or more persons or entities responsible for authorship of the modifications in the Modified Version, togetherwith at least five of the principal authors of the Document (all of its principal authors, if it has fewer than five), unless they release you from thisrequirement.

3. State on the Title page the name of the publisher of the Modified Version, as the publisher.4. Preserve all the copyright notices of the Document.5. Add an appropriate copyright notice for your modifications adjacent to the other copyright notices.

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6. Include, immediately after the copyright notices, a license notice giving the public permission to use the Modified Version under the terms of thisLicense, in the form shown in the Addendum below.

7. Preserve in that license notice the full lists of Invariant Sections and required Cover Texts given in the Document's license notice.8. Include an unaltered copy of this License.9. Preserve the section Entitled "History", Preserve its Title, and add to it an item stating at least the title, year, new authors, and publisher of the

Modified Version as given on the Title Page. If there is no section Entitled "History" in the Document, create one stating the title, year, authors, andpublisher of the Document as given on its Title Page, then add an item describing the Modified Version as stated in the previous sentence.

10. Preserve the network location, if any, given in the Document for public access to a Transparent copy of the Document, and likewise the networklocations given in the Document for previous versions it was based on. These may be placed in the "History" section. You may omit a networklocation for a work that was published at least four years before the Document itself, or if the original publisher of the version it refers to givespermission.

11. For any section Entitled "Acknowledgements" or "Dedications", Preserve the Title of the section, and preserve in the section all the substance andtone of each of the contributor acknowledgements and/or dedications given therein.

12. Preserve all the Invariant Sections of the Document, unaltered in their text and in their titles. Section numbers or the equivalent are not consideredpart of the section titles.

13. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section may not be included in the Modified Version.14. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements" or to conflict in title with any Invariant Section.15. Preserve any Warranty Disclaimers.If the Modified Version includes new front-matter sections or appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material copied from theDocument, you may at your option designate some or all of these sections as invariant. To do this, add their titles to the list of Invariant Sections in theModified Version's license notice. These titles must be distinct from any other section titles. You may add a section Entitled "Endorsements", provided it contains nothing but endorsements of your Modified Version by various parties--for example,statements of peer review or that the text has been approved by an organization as the authoritative definition of a standard. You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text, and a passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the list of CoverTexts in the Modified Version. Only one passage of Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by (or through arrangements made by)any one entity. If the Document already includes a cover text for the same cover, previously added by you or by arrangement made by the same entityyou are acting on behalf of, you may not add another; but you may replace the old one, on explicit permission from the previous publisher that added theold one. The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this License give permission to use their names for publicity for or to assert or implyendorsement of any Modified Version.

5. COMBINING DOCUMENTS You may combine the Document with other documents released under this License, under the terms defined in section 4 above for modified versions,provided that you include in the combination all of the Invariant Sections of all of the original documents, unmodified, and list them all as InvariantSections of your combined work in its license notice, and that you preserve all their Warranty Disclaimers. The combined work need only contain one copy of this License, and multiple identical Invariant Sections may be replaced with a single copy. If there aremultiple Invariant Sections with the same name but different contents, make the title of each such section unique by adding at the end of it, inparentheses, the name of the original author or publisher of that section if known, or else a unique number. Make the same adjustment to the sectiontitles in the list of Invariant Sections in the license notice of the combined work. In the combination, you must combine any sections Entitled "History" in the various original documents, forming one section Entitled "History"; likewisecombine any sections Entitled "Acknowledgements", and any sections Entitled "Dedications". You must delete all sections Entitled "Endorsements."

6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS You may make a collection consisting of the Document and other documents released under this License, and replace the individual copies of thisLicense in the various documents with a single copy that is included in the collection, provided that you follow the rules of this License for verbatimcopying of each of the documents in all other respects. You may extract a single document from such a collection, and distribute it individually under this License, provided you insert a copy of this License intothe extracted document, and follow this License in all other respects regarding verbatim copying of that document.

7. AGGREGATION WITH INDEPENDENT WORKS A compilation of the Document or its derivatives with other separate and independent documents or works, in or on a volume of a storage or distributionmedium, is called an "aggregate" if the copyright resulting from the compilation is not used to limit the legal rights of the compilation's users beyondwhat the individual works permit. When the Document is included in an aggregate, this License does not apply to the other works in the aggregate whichare not themselves derivative works of the Document. If the Cover Text requirement of section 3 is applicable to these copies of the Document, then if the Document is less than one half of the entireaggregate, the Document's Cover Texts may be placed on covers that bracket the Document within the aggregate, or the electronic equivalent of coversif the Document is in electronic form. Otherwise they must appear on printed covers that bracket the whole aggregate.

8. TRANSLATION Translation is considered a kind of modification, so you may distribute translations of the Document under the terms of section 4. Replacing InvariantSections with translations requires special permission from their copyright holders, but you may include translations of some or all Invariant Sections inaddition to the original versions of these Invariant Sections. You may include a translation of this License, and all the license notices in the Document,and any Warranty Disclaimers, provided that you also include the original English version of this License and the original versions of those notices anddisclaimers. In case of a disagreement between the translation and the original version of this License or a notice or disclaimer, the original version willprevail. If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements", "Dedications", or "History", the requirement (section 4) to Preserve its Title (section 1) willtypically require changing the actual title.

9. TERMINATION You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document except as expressly provided for under this License. Any other attempt to copy, modify,sublicense or distribute the Document is void, and will automatically terminate your rights under this License. However, parties who have receivedcopies, or rights, from you under this License will not have their licenses terminated so long as such parties remain in full compliance.

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