68

- Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,
Page 2: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 20082

Allocutions du 20 novembre 2008• Jean-François Pellissier• Jean-Claude Gaudin• Michèle Tregan• Janine Ecochard• Jean-Paul de Gaudemar

De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecinede Marseille, Yves Baille et Georges François.

Le cinquantenaire de la Faculté de Médecine de Marseille, Jean-François Pellissier.

Historique de la construction, René Egger.

Conception des salles d'enseignement et des laboratoires de recherche, Jacques Corriol.

Évolution des méthodes d'enseignement, Pierre Champsaur.

Évolution de la recherche, Jean-Paul Bernard.

Évolution de la médecine, Jean-Robert Harlé.

Place de la Faculté de Médecine dans l'Université de la Méditerranée, Yvon Berland.

Les posters de l'exposition du cinquantenaire.

INFOMED Hors série - Décembre 2008___________________________________________

Faculté de Médecine de Marseille27, bd Jean Moulin - 13385 Marseille cedex 5Tél. 04 91 32 43 00 - Fax : 04 91 32 44 96Courriel : [email protected]

___________________________________________

Directeur de la publication : Jean-François PELLISSIERMaquette-Infographie : Ghislaine HANCYCrédits photos : Gérard DETAILLE et l'Association des Amis duPatrimoine médical de MarseilleImprimerie : Louis Jean - Imprimeur

3

14

23

29

35

37

42

47

51

54

Vous pouvez retrouver cette publication sur le site web de la Facultéhttp://www.timone.univ-mrs.fr/medecine/

J.P. de Gaudemar, J.F. Pellissier,

J.C. Gaudin, M. Tregan,

J. Ecochard et Y. Berland

Page 3: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

3INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Allocution de bienvenueJeudi 20 novembre 2008

Professeur Jean-François PELLISSIERDoyen de la Faculté de Médecine

Mesdames, Messieurs,

Bienvenue à la Faculté deMédecine de la Timone àMarseille pour son

Cinquantenaire.

• Monsieur Jean-Claude Gaudin,Maire de Marseille,

• Madame Michèle Treganreprésentant le Conseil Régional,

• Madame JanineEcochard, Vice Présidentedu Conseil Général,

• Monsieur Jean-Paul deGaudemar, Recteur del’Académie d’Aix -Marseille, Chancelier desUniversités,

• Monsieur Bruno Gilles,Sénateur des Bouches-du-Rhône,

• Messieurs les Pré-sidents d’Universitéhonoraires et en fonction,

• Messieurs les Doyenset Directeurs d’UFR,

• Monsieur Jean-PaulSegade, Directeur Généralde l’Assistance Publiqueet son équipe dedirection,

• Monsieur le ProfesseurGuy Moulin, Président de laCommission Médicale,

• Mesdames et Messieurs lesreprésentants de l’AgenceRégionale de l’hospitalisation et dela Direction Régionale des AffairesSanitaires et Sociales,

• Mesdames et Messieurs lesConseillers municipaux et lesDélégués Régionaux de l’Etat pourles Organismes de Recherche,d’enseignement et de technologie

• Mesdames et Messieurs lesmembres du Conseil de la Faculté,des Comités Pédagogiques etScientifiques,

• Mesdames et Messieurs lesProfesseurs et Maîtres deConférences, Vous mes ChersMaîtres, mes Chers Collègues etAmis,

• Mesdames et Messieurs lesDirecteurs des équipes deRecherche,

• Mesdames et Messieurs lesChefs de Clinique-Assistants, lesInternes et les étudiants,

• Mesdames et Messieurs lesChefs de Service et Personnels dela Faculté.

Et puis de façon très personnelle àmes amis :

• Roland Blum, premier adjoint à laMairie de Marseille et Liliane, jesuis très heureux de vous avoir icice soir,

• Les Médecins Généraux PierreJeandel et Jean-Etienne Touze,Marseillais venus de Paris,

• Les Professeurs Yves Baille,Georges François, Robert Aquaronet les amis du Patrimoine qui ontréalisé l’exposition dans le GrandHall,

• Le Professeur Francis Giraud,Maire de Roquefort La Bedoulepour des raisons bien spéciales.

Page 4: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 20084

Cette Faculté de Médecine a donc50 ans.1958, c’est aussi la création de laVème République avec le Généralde Gaulle et les ordonnances duProfesseur Robert Debré instituantles Centres Hospitalo-Universitaires.

Nous vous proposerons au coursde cette soirée l’histoire de cetteFaculté dans sa conception avecson architecte, Monsieur RenéEgger, ses orientations stra-tégiques avec le ProfesseurJacques Corriol, bras droit duDoyen Georges Morin.

Puis, nous vous montrerons lesévolutions pédagogiques avecPierre Champsaur, les progrèsscientifiques avec Jean-PaulBernard et le développement de laMédecine avec Jean-Robert Harlé.

Notre Président, Yvon Berlandachèvera cette soirée en nousprécisant la place de la Faculté deMédecine dans l’Universitéd’aujourd’hui.

�Je voudrais remercier toutes lespersonnes et services de la Facultéqui ont permis la réalisation decette soirée, et plus parti-culièrement le bureau décanal et leservice de la communication.

La Mairie de Marseille, le ConseilRégional, le Conseil Général etl’Académie d’Aix-Marseille ont étéles partenaires privilégiés dans le

développement de l’Enseignementet de la Recherche tout au long dece demi siècle .

Je rappellerai :• la création du Centre de ThérapieGénique,

• le Centre d’expérimentationphysiopathologique,

la création du Centre d’Etude et deRecherche Chirurgicale,

• le futur bâtiment pédagogique etl’implantation CERIMED dans lecadre du Contrat Plan Etat Région,

• la décision de réaliser laTumorothèque Départementale à laFaculté pour notre CHU.

J’ai demandé aux responsables denos collectivités d’exposer leurvision de notre établissement.

De gauche à droite,Au premier rang :

F. Giraud, J. Ecochard, J.P. de Gaudemar, M. Tregan, O. Berland, Y. Berland, J.C. Gaudin, R. Blum, L. Blum, J.P. SegadeAu second rang :

M. Pena, J.P. Caverni, G. Peisser, G. Serratrice, G. François, Y. Baille, R. Aquaron, G. Moulin, P. Fuentes, P. Champsaur

Page 5: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

5INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Allocution deJean-Claude GAUDIN

Sénateur Maire de la Ville de Marseille

Monsieur le Doyen,Monsieur le Recteur,Monsieur le Président del’Université,Monsieur le Président du ConseilGénéral,Monsieur le Président du ConseilRégional,Monsieur le Directeur de l’AP-HM,Chers collègues parlementaires,Monsieur le premier adjoint desBouches du Rhône,Monsieur le sénateur Bruno Gilles etMonsieur le sénateur honoraireFrancis Giraud qui a tant participé,avant de travailler considérablementà la Haute Assemblée, avec vous les

professeurs et qui est l’ami de tousici.Mesdames et Messieurs, Cherscollègues, Chers amis.

Très heureux, nous sommes réunis,Monsieur le Doyen, à votreinvitation pour fêter les 50 ans denotre Faculté de Médecine et sachezqu’au nom de la ville de Marseillej’apprécie le privilège qui m’estdonné de prendre la parole devant unparterre aussi prestigieux et savant.Marseille a toujours été réputé pourla qualité de sa médecine.Alors du fait de l’exercice que vousm’avez octroyé, Cher Monsieur le

Doyen, je me suis plongé avecdélectation dans l’histoire médicalede notre ville grâce aux écrits del’éminent Professeur Baille et je suisremonté jusqu’à l’Antiquité,rassurez vous je ne vais pasdévelopper tout ça.Mais quand même, à l’époque oùLutèce n’est encore qu’un village,Marseille possède une universitéflorissante dont la réputation vientjuste après, me dit-on, celled’Athènes et d’Alexandrie. Sonprestige rayonne sur toute laMéditerranée et Cicéron écrira quel’Athènes des Gaules surpassait ensciences et en sagesse tous lespeuples de la Grèce.L’école de médecine directementinspirée par la célèbre écoled’Alexandrie formera de grandsmédecins dont l’histoire a retenu lesnoms Démosthène, Crinas ou encoreCharmis. Marseille était dotée destructure d’enseignement de lamédecine d’une telle qualité queJules César l’a prise en modèle.

Mesdames et Messieurs, Marseilles’est toujours distinguée s’agissantde la renommée de ses médecinscomme des cas que la ville a puabriter.Je sais, vous pensez bien entendutous à ceux que vous avez soignés etsauvés comme Emmanuel Vitria,moi je vais un peu plus loin, je penseaussi à Lazare, le premier ressuscitéde l’histoire et que, si on en croit lalégende, a converti Marseille. Belleénigme médicale que vousqualifierez en bon scientifique depremière mondiale en réanimation.

Page 6: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 20086

D’ailleurs justement au-delà,comme vous le savez, laréorganisation de l’enseignementmédical de la loi de 1794 neconcerne Marseille qu’en 1818 ;grâce à la mobilisation desmédecins, la ville ouvre son écolesecondaire à l’Hôtel Dieu.En 1821, on ajoute une chaired’hygiène navale et des maladiesdes gens de la mer dans le droit filde la création du bureau de santésous Louis XV.Et ce n’est qu’en 1930 que nousobtenons le titre de Faculté deMédecine générale et coloniale et depharmacie, Monsieur le doyenVanelle.Par la suite, plusieurs projetsfarfelus ont vu le jour commel’installation de la Faculté surl’emplacement du stade vélo-drome.Ils ont, Dieu merci, tous étaientabandonnés.

Et en 1958, on ouvre la nouvelleFaculté sur les terrains de la Timone.La même année se créent les centreshospitalo-universitaires à l’initiativede Robert Debré. Il s’agit d’unconcept révolu-tionnaire qui sera laclé de voûte de l’évolution dusytème hospitalo-universitaire.

Fidèle à l’histoire de la ville, cetteFaculté s’est ouverte sur l’étrangerdès la fin des années 70 enétablissant des partenariats et deséchanges avec de nombreux pays,sans oublier l’accueil des étudiantset de médecins étrangers.

A ce jour, la Faculté, me dit on,compte 233 professeurs, 134 maîtresde conférences, 185 assistants-chefsde clinique et praticiens hospitalo-universitaires et 350 personnels ;14.750 thèses ont été soutenues,8.845 étudiants.Et à ce propos, Monsieur le Recteur,vous savez que nous menons unedure bataille, et ceci depuisplusieurs années, pour arrêter labaisse du nombre d’étudiants etd’internes reçus à Marseille.

C’est d’autant plus injuste que nosrésultats sont toujours parmi lesmeilleurs du pays.Laurence Stern, écrivain etecclésiastique irlandais, a dit "si lacause est bonne c’est de lapersévérance" et nous en avonsMonsieur le Recteur, lesparlementaires et moi-même, parceque sans arrêt nous vous demandonscela.Soyez donc persuadé sur le sujet,comme le furent ces grandsmédecins qui ont ponctualisé la viede cette Faculté, le doyen Morinconsidéré comme son père spirituel,les doyens Henri Gastaut, HenriRoux, Maurice Toga, GérardGuérinel, Yvon Berland, André AliChérif et aujourd’hui vous-mêmeMonsieur le Doyen, cher MonsieurJean-François Pellissier.Voilà ce que je voulais vous dire.

La qualité de l’enseignement estreconnue d’une manière générale enFrance et à l’extérieur.Nous nous félicitons, nous les élusde cette ville des relations que nousavons pu établir tout autour dubassin méditerranéen avec denombreux pays, chaque fois quenous nous déplaçons vous y venezaussi avec nous et permettez-moi dedire, à ceux qui n’auraient pas déjàentendu l’explication que j’aidonnée un soir où nous noustrouvions avec vous à Alger avecbeaucoup de Marseillais, tout d’uncoup on est venu dans uneconférence et on m’a dit "voilà lePrésident de la républiqueMonsieur Boutéflika souhaite vousvoir" et oui peut être demain, aprèsdemain ; on m’a dit "ah non, ici,c’est tout de suite" et on est venu mechercher ; et alors pendant que jemontais vers les sommets d’Algeroù se trouve le palais présidentiel,en moi-même je me disais "que va-t-il me dire, il va me parler de ladécolonisation, du traité d’amitiéfranco algérien que nous n’arrivonspas à concrétiser, peut être va-t-ilme remercier aussi pour le fait que

c’est la ville de Marseille quientretient les cimetières d’Alger, peutêtre va-t-il me dire tout cela" et jeme préparais quand même dans matête à avoir quelques réponses ; etpuis Monsieur le PrésidentBoutéflika me dit : "écoutez deuxchoses ; la première, l’Ambassadeurde France, je devais recevoir seslettres de créances que dans un moiset je le reçois dans une heure afinqu’il puisse vous accompagner etpuis ensuite je vais vous direquelque chose : nous venons de faireun hôpital neuf à Oran mais nous nesavons pas le faire fonctionner ; est-ce que vous pouvez m’envoyerl’Assistance Publique des Hôpitauxde Marseille". Voilà MonsieurSegade ce qu’on nous a demandé,voilà ce que nous avons fait etaujourd’hui l’Hôpital d’Oran ilfonctionne bien entendu avec lesmédecins là-bas en Algérie.Voilà nous pouvons traverser laMéditerranée, nous pouvons aller là-bas, nous sommes bien reçus grâceà vous, grâce à tout ce que voussymbolisez, que vous représentez.

Il y a parmi vous quelques anciensque j’ai l’habitude de rencontrer etqui sont justement ceux qui ontparticipé à ce succès de cette Facultéde Médecine, vraiment je suis trèsheureux et Monsieur Segade, vousvoyez bien, il y a peu de temps quevous êtes là et vous êtes comment ?et les professeurs de médecine ontconfiance en vous ; ce sont eux quiont demandé que vous veniez etc’est pour ça que Monsieur Blum,Monsieur Gilles et moi-même avonsfait le nécessaire avec le ProfesseurGiraud auprès du gouvernement dela république pour que ce soit vousqui soyez là à leur écoute et pourfaciliter ce qu'ils font, tant ce qui sefait ici est un symbole de réussitepour nos concitoyens qui ont besoinde la santé et pour le rayonnement,bien entendu, de la Faculté deMédecine et de nos universités.

Page 7: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

7INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Allocution deMichèle TREGAN

Conseillère Régionalereprésentant Michel VAUZELLE,

Président du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur

Monsieur Jean-Paul de Gaudemar,Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille,Monsieur Jean-Claude Gaudin,Sénateur Maire de Marseille,Monsieur Yvon Berland, Présidentde l’Université de la Méditerranée,Monsieur Jean-François Pellissier,Doyen de la Faculté, qui vient denous accueillir,Mesdames, Messieurs les élus,Mesdames et Messieurs les éminentsProfesseurs et Médecins quienseignent et qui ont enseigné danscette Faculté,Mesdames, Messieurs les Personnelset les Etudiants,

C’est un très grand honneur pourmoi de représenter Michel Vauzelleaujourd’hui.Pour être franche, je le fais au piedlevé, le Président Vauzelle tenant àêtre parmi vous aujourd’hui ayantété malheureusement contraint, parun emploi du temps un peu difficile,et pour parler derrière Monsieur leMaire, c’est vrai que c’est peut-êtreplus facile pour Michel Vauzelle quepour moi.Parler derrière Monsieur Gaudin estun exercice toujours extrêmementdifficile que je pratique de temps entemps et qui me met dans unesituation un petit peu périlleuse,d’autant que je suis plus compétenteen matière d’économie et d’emploiqu’en matière d’Université et deMédecine.

Mais je crois que j’ai cependantdeux atouts :• Le premier, c’est de représenter laRégion au sein de l’Université de laMéditerranée au côté d’YvonBerland et ce depuis 4 ans, donc jeconnais un petit peu lefonctionnement de l’Université, etd’être depuis peu aussi à U1 au côtéde Monsieur Caverni et de côtoyerrégulièrement, dans des mani-festations, les acteurs de la rechercheque vous êtes.

• Et puis j’ai un deuxième atout,c’est celui d’être Marseillaise etdonc de pouvoir reprendrecomplètement à mon compte ce quivient d’être dit par Monsieur leMaire et je ne dirais pas un mot del’histoire de cette Faculté, ça étaittrop bien dit par Monsieur le Maire.

Donc, juste si vous le permettez,quelques mots pour vous rappeler lesoutien de la Région, que je pensevous connaissez tous, mais quand

Page 8: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 20088

même vous rappeler que notreRégion qui est une institution sijeune, si jeune à côté des 2000 ansd’histoire de la Faculté et des 50 ansque nous fêtons aujourd’hui, decette Faculté qui est installée à laTimone après avoir été au Pharo.Donc notre jeune institution, dontvous avez été, Monsieur le Maire, lepremier Président, c’est la Région.Bien évidemment le PrésidentVauzelle est très attaché au soutienen général à l’EnseignementSupérieur et à la Recherche et plusparticulièrement à la Faculté deMédecine.

Alors rapidement, très rapidement,nous vous avons accompagnés,avant 2005, dans le cadre du contratd’objectifs sur des projets deréaménagement de locaux etcréations de centres.

Depuis 2005, nous avons participéfinancièrement à mettre en œuvre, lamagnétoencéphalographie.Nous avons participé au Centred’Exploration Métabolique parrésonance magnétique.Nous avons financé aussi des projetsextrêmement structurants surlesquels je reviendrai, notamment leGénopôle et le Cancéropôle etdepuis 2000 dans le cadre de contratde plan 2000-2006, nous avons sousmaîtrise d’ouvrage du Conseil

Général et j’ai oublié de saluer,pardon, ma Collègue JanineEcochard, avec le Conseil Général etl’Université nous avons participé àla réhabilitation des locaux de laFaculté d’Odontologie.

Dans le cadre du contrat de projet2007-2013, nous participons à laréhabilitation de l’actuel bâtimentdes Neurosciences, ainsi qu’auprojet CERIMED, l’Infectiopôle ;dans ces projets nous finançons à lafois les bâtiments et lefonctionnement.

Dernier projet, et pas des moindres,auquel nous avons participé tousensemble, c’est l’installation del’ACUNS, du Conseil Académiquedu Système des Nations Unies, oùnous avons hébergé la premièreréunion internationale dans leslocaux de l’Hôtel de Région etc’était un grand honneur pour nousde participer aussi à cetteinstallation.

Donc, nous vous avonsaccompagnés depuis le début pourfaire avancer la Recherche dans cedomaine de la Santé, essentielle dansnotre société d’aujourd’hui et fairede la Faculté de Médecine deMarseille un lieu d’enseignementd’excellence.

Vous l’avez dit, Monsieur le Maire,nous sommes tous fiers de laprogression de la Faculté deMédecine et nous nous battrons,bien évidemment à vos côtés.

Nous continuerons aussi dans lecadre de nos politiques dedéveloppement économique, et jeterminerai là-dessus pour vous direcombien nous avons besoin del’Université et de la Faculté deMédecine pour développer nos PôlesRégionaux d’innovation et dedéveloppement économique soli-daire, et notamment le PôleBioméditerranée. J’ai participé auComité de Pilotage, ce matin, de cePôle de développement économiqueau côté des représentants duCancéropôle, et pour nous ledéveloppement d’activité d’entre-prise et d’emploi dans ce domaine dela santé est un atout majeur pournotre économie régionale ; doncnous avons beaucoup travailléensemble.

Nous continuerons à le faire et aunom du Président Vauzelle, je voustransmets tous nos encouragementspour le développement de cettegrande Faculté de Médecine etdévelopper ensemble toutes vosactivités.Merci de votre attention.

Page 9: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

9INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Allocution deJanine ECOCHARD

Vice-Présidente du Conseil Général des Bouches du RhôneDéléguée à l'Éducation, représentant Jean-Noël GUÉRINI,

Président du Conseil Général

Monsieur le Maire,Madame la Représentante duPrésident du Conseil Régional,Monsieur le Recteur,Monsieur le Président del’Université de la Méditerranée,Monsieur le Doyen de la Faculté deMédecine,Mesdames et Messieurs lesProfesseurs, chercheurs, personnelsde la Faculté,Mesdames et Messieurs les élus,Mesdames et Messieurs,

Tout d’abord, je voudraisvous présenter les excuses etsurtout les regrets duPrésident Jean-Noël Guériniretenu par ses obligations. Ilm’a demandé de le remplaceret de le représenteraujourd’hui, et c’est évi-demment pour moi un plaisiret un honneur, à l’occasion dela célébration du 50ième

anniversaire de la Faculté deMédecine de Marseille.

Cinquante années qui sontvenues conforter et renforcerla réputation d’une Facultéqui, de l’Université deMassalia à nos jours, n’ajamais failli à sa vocation ets’est construite sa proprehistoire alliant déterminationet humanisme toujoursrésolument tournée versl’avenir.

Je profite de l’occasion qui m’estdonnée pour souligner et saluer letravail des professeurs, deschercheurs, des équipes de directeurset d’administration, de ces hommeset de ces femmes, qui parl’excellence de ses formations et deleurs engagements ont contribué, etcontribuent encore aujourd’hui, àfaçonner le département et la Francede demain.

On ne peut que se féliciter que desgénérations d’étudiants aient pubénéficier de l’esprit d’ouverture etde la grande qualité desenseignements dispensés à la Facultéde Médecine et contribuent à leurtour à la diffusion des valeurshumanistes et citoyennes auxquellesnous sommes tous trèsprofondément attachés.

Si le Conseil Général des Bouchesdu Rhône a développé depuisplusieurs années maintenant unpartenariat spécifique avec laFaculté de Médecine de Marseillec’est avant tout au service de cetteexpérience et de cette réputation.Il nous semble, en effet, tout a faitfondamental que le domaine de larecherche biologique et médicalefasse l’objet d’un soutien constant etexigeant de la part des pouvoirspublics.

Depuis l’année 2000, ce sont prêt de2 millions d’euros qui ont ainsi étéinvesti au bénéfice des Facultés deMédecine, Pharmacie et d’Odon-tologie et des instituts de rechercheet laboratoires associés, poursoutenir la recherche médicale, pourparticiper à l’acquisition d’équi-pement spécifique, à la constructionet à la rénovation du bâtiment.

Page 10: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200810

Le Conseil Général vousaccompagnera dans le cadre duprojet 2007/2013, notamment pourla création d’un infectiopôle et d’uncentre européen de recherche enimagerie médicale.

A ces investissements s’ajoutent lesopérations conduites dans le cadrede partenariats engagés depuis denombreuses années avec l’AP-HM.Ces opérations permettent enparticulier l’acquisition d’équi-pements technologiques innovants,comme le PETSCAN et plusrécemment l’appareillage d’imagerieEOS pour le service de radiologiepédiatrique de l’hôpital de laTimone.

Le Conseil Général s’est égalementbeaucoup impliqué dans la luttecontre le cancer en collaborationbien sûr avec l’institut PaoliCalmettes, le CNRS et l’INSERM ettoutes les équipes dont lesrecherches sont centrées sur cetteproblématique.

C’est dire, Mesdames et Messieurs,si nous sommes attentifs au

développement de la recherchescientifique et à l’améliorationconstante des conditions de pratiquede la médecine.La participation du Conseil Généraldes Bouches du Rhône au projet decréation d’une TUMOROTHÈQUE,qui sera située à la Faculté deMédecine de Marseille, participe decette même logique ; 330.000 eurosont déjà ainsi été votés lors de notredernière commission permanente, enparfaite cohérence avec la politiquede santé et la politique de ce soutienà l’enseignement supérieur et à larecherche développées parl’institution départementale.

Ces investissements correspondent àune volonté de notre collectivité desoutenir et de développer des filièresde formation et de recherche, desrecherches de pointe tout enconfortant une logique de santésolidaire.Il est bien de notre devoir departiciper au progrès de la sciencedont bénéficient quotidiennement leshabitants des Bouches du Rhône eten particulier par des programmespréventifs et curatifs qui permettentd’impulser.

C’est parce que la Faculté deMédecine de Marseille depuis 50 ansjoue dans ce cadre un rôle essentielque nous continuerons à soutenir sesprojets et ses initiatives.C’est parce que son action noussemble essentielle que nous avonssouhaité mobiliser des moyensexceptionnels vers des choixvolontaristes de politique publique etrester attentifs à vos besoins à votredevenir, à vos messages.

Monsieur le Président, Monsieur leDoyen, Mesdames et Messieursvous l’avez compris, vous aveztrouvé en nous, et en particulierauprès du Président du ConseilGénéral Jean-Nöel Guerini, uneoreille tout à fait attentive ; soyezassurés de notre présence à vos côtésau service de la science, de sesprogrès et de l’avenir de notredépartement.

Vous avez aujourd’hui 50 ans, 50ans de réussite, 50 ans d’un parcoursexemplaire.Je souhaite que les années suivantess’ouvrent vers un avenir plus radieuxencore.Je vous remercie de m’avoir écoutée.

Page 11: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

11INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Allocution deJean-Paul de GAUDEMAR

Recteur de l'Académie d'Aix-MarseilleChancelier des Universités

Monsieur le Sénateur Maire,Messieurs les parlementaires,Mesdames et Messieurs les élusrégionaux, départementaux,municipaux,Mesdames et Messieurs chersCollègues, Présidents, Doyens,Professeurs,Mesdameses et Messieurs,

Tout anniversaire, comme celui quinous rassemble ce soir, c’est à lafois l’occasion d’un retour sur

l’histoire mais aussi, je lesouhaite, d’une projec-tion dans le présent etdans l’avenir.

Retour sur l’histoired’abord. MonsieurGaudin vient de le faireavec son talent habituel.Je voudrais l’évoquer àmon tour très rapidementdevant vous comme lereflet de l’histoire del’Université toute entière,de la place que laMédecine y occupe, etcomme il s’agit demédecine, de quelquechose peut-être d’encoreun peu plus important,d’une certaine manièrede l’histoire de la santépublique dans notre pays.Et tout cela est au moinsaussi intéressant parce

que, dans cette déjà très longuehistoire, de celle que l’on doitappeler la Faculté de Médecine deMarseille, une histoire de plusieurssiècles, même si on prend l’histoirela plus récente, puisqu’il se trouveque par hasard, l’année 2008, c’està la fois l’année de ce cinquan-tenaire, le Président Berland nousdira peut-être tout à l’heure qu’onpourrait même rajouter quelquesannées, mais c’est aussi l’année,on pourrait dire, du 190ème

anniversaire de l’installation del’Ecole de Médecine et dePharmacie à Marseille, et c’estaussi le bicentenaire desAcadémies.

Et c’est intéressant cette périodeparce que c’est au fond deuxsiècles au cours desquels seconstituent, sur les bases définiespar le Premier Empire, l’universitéfrançaise, et non seulementl’université, mais je diraisvolontiers tout le système éducatif.Et quand on regarde de prèsl’histoire de ces deux siècles, on yvoit une évolution extraordinairede la conception même que notrepays, que nos sociétés développéesde façon générale, avaient del’Université.

Il y a 190 ans, ou il y a 200 ans, ileut été difficile de dire, que laMédecine, la Pharmacie, ledomaine de la santé d’une façongénérale, aurait occupé une placetelle que celle qu’elles ontaujourd’hui. Je dirais même toutnet : on ne considérait pas qu’ils’agissait là d’un domaineuniversitaire. C’était un domained’une autre nature, et dans lamémoire que nous avons pureconstituer de notre académiebicentenaire, et bien, ni en 1808forcément, ni même en 1818, on nepouvait considérer que ces

Page 12: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200812

activités, qui avaient bien entendutoute leur valeur, sans doute autantqu’aujourd’hui, mais n’étaient pasconsidérés comme appartenant aumonde de la science, de larecherche.L’université à l’époque, c’étaitessentiellement les humanités,même le droit, les sciences d’unefaçon générale, étaientinexistantes.Il y a deux siècles seulement, et aufond quand on regarde d’un peuplus près cette histoire, on voitpetit à petit émerger le monde dela science, on voit émerger et c’estévidemment votre histoire à vous,on voit émerger cette rencontre trèsparticulière entre la science et ledéveloppement d’une société, deshommes, ce que l’on pourraitappeler tout simplement la santépublique.

Et cette histoire en définitive elleest assez récente. Elle est assezrécente, y compris dans la placequ’elle prend.Je regardais avec beaucoupd’intérêt cette très jolie expositionque vous avez dans le hall. Il y aune photo des étudiants deMédecine de 1940, qui nousrapproche déjà de prèsd’aujourd’hui. Il y avait combien,50 étudiants de Médecine àl’époque ?Je rappelle d’ailleurs que toutel’Université d’Aix Marseille pourl’essentiel, hormis bien sûr lesmédecins ici, tenait dans ce petithôtel particulier de la rue Gastonde Saporta d’Aix en Provence.C’était quelques centainesd’étudiants, une poignée deprofesseurs, et c’était d’ailleurs enraison de ça que je pourraisraconter l’histoire : je me souviensque lorsque j’étais recteur del’académie de Strasbourg, j’avaisdécouvert un jour que, en 1940,lorsque les allemands avaientenvahi l’Alsace, on avaitdéménagé l’Université de

Strasbourg vers Clermont-Ferrand.Et je me souviens toujours m’êtredit "mais bon sang si ça seproduisait aujourd’hui comment jeferais ?" 50 000 étudiants, desmilliers de personnels, c’eut étédéménager une ville.

Je rappelle toujours ce souvenirparce que ça donne une idée trèsprécise de ce qu’a été au fond dansle dernier demi-siècle, un peu plus,les dernières 190 années, cetteénorme trans-formation dont on neprend pas toujours la mesure.Et la médecine est au cœur de cetteévolution, au cœur de l’évolutionparce que nous sommes rentrés àce moment-là dans une période oùnon seulement les préoccupationsscientifiques où l’apport de lamédecine, et d’une façon généraledu domaine de la santé à laScience, a été considérable, mais jedirais les liens qui aujourd’huiparaissent extrêmement naturelsentre la façon de s’occuper auquotidien des hommes et la façonde faire de la science n’existaientsans doute pas à ce point.Et c’est pour ça que l’histoire de laMédecine est à ce pointintéressante, me semble-t-il. Et dece point de vue, fêter lecinquantenaire, ou quelqueanniversaire que ce soit, d’unegrande faculté de médecine commela vôtre est particulièrementintéressant.

L’histoire, disais-je, mais aussi laprojection dans le présent et dansl’avenir.D’abord je voudrais dire que noussommes tous très fiers, et le recteurchancelier au premier chef, noussommes tous très fiers de laFaculté de Médecine de Marseille.Nous en sommes très fiers parceque c’est un des points forts, c’estune des images fortes del’Université d’Aix-Marseille, etpour toutes les raisons qui ont étéévoquées mais aussi parce qu’il

n’y a pas de grande universitéaujourd’hui avec la dimensionpluridisciplinaire qu’une grandeplace scientifique comme AixMarseille doit avoir, qu’il n’y aitpas une grande faculté demédecine.A la fois pour des raisonspédagogiques, pour des raisonsscientifiques, mais aussi du pointde vue du rayonnement et noussavons bien aujourd’hui qu’uneuniversité qui veut s’assumer dansle groupe des meilleures doitsavoir rayonner.

Les médecins ont aussi cetteparticularité, ce n’est pasforcément donné à toutes lesdisciplines scientifiques, depouvoir, peut-être plus facilement,avoir un rayonnement inter-national, parce que toutsimplement on fait appel à eux.Parce que comme cela a étérappelé tout à l’heure, ils peuventjouer un rôle très directement, dansune relation avec le développementéconomique qui n’est pasforcément l’apanage de toutes nosdisciplines, même s’il se trouveque depuis quelque temps,beaucoup de nos disciplinesuniversitaires pourraient en direautant.

Et c’est la raison pour laquellenous sommes tous ensemble àvouloir accompagner le dévelop-pement de la Faculté de Médecine,comme nous le faisons pour toutesnos autres facultés, et on peutmême dire, ce qui n’était pas nonplus forcément le cas i l y aseulement peu de temps, quedésormais le site dans lequel noussommes aujourd’hui, le site de laTimone, a pris place dansl’ensemble des sites universitairesde l’Université d’Aix-Marseille etce qui est très intéressant, mesemble-t-il, d’une manière trèsdifférente de ce qu’on pouvaitpenser il y a quelques années.

Page 13: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

13INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Soyons clairs, pendant longtemps,un site comme le vôtre vivait unpeu sa vie, vivait un peu, je nedirais pas à l’écart des autrescomposantes de l’université, maisd’une façon qui était liée auxgrandes particularités, aux grandesspécificités de vos activités, et enparticulier tous les liens avecl’Assistance Publique par exemple.Et bien aujourd’hui le sentimentque je peux avoir pour connaîtrenotre université depuis maintenantlongtemps, c’est que, nonseulement on a une grande Facultéde Médecine, non seulement on aun site de la Timone qui est un siteessentiel dans nos activités

scientifiques, de recherche,universitaires en général, mais ona un site qui est désormaispleinement intégré à la dynamiqued’ensemble de nos, et demain jel’espère de notre Université d’AixMarseille, et c’est la raison pourlaquelle tous les projets que nousavons pour ce site et qui touchenten particulier à l’activité de laFaculté de Médecine comme desfacultés qui lui sont associées ausein de ce site (pharmacie,odontologie) et bien sont à ce pointimportant et que de ce point de vuele contrat de projet Etat Région dela période 2007/2013 est un contratparticulièrement important parce

que autour de l’Etat, de la Régionet des autres collectivités, départe-mentales et de la ville, et bien c’estun véritable projet de dévelop-pement de ce site que nousengageons avec tous les projets quiont été énoncés tout à l’heure etque bien entendu nous ferons toutpour mener à bien dans lesmeilleurs délais.

Voilà ce que j’avais à vous direchers Collègues, le sens que l’onpeut donner à ce cinquantenaire,dont, comme vous, je me réjouis.

Merci de votre attention.

Page 14: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200814

De l'Université de Massiliaà la Faculté Timone

2000 ans d'histoire de l'École demédecine de Marseille

Professeur Yves BAILLEPrésident de l'Association des Amisdu Patrimoine Médical de Marseille

Page 15: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

15INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Au premier siècle de notreère, Marseille sur-nommée "l’Athènes desGaules", possède une

université, avec une école demédecine très réputée qui rayonnesur la toute la Gaule et le bassinméditerranéen. Les jeunesRomains viennent étudier lamédecine à Marseille, tandis queCharmis et Crinas, formés àMarseille, font école et fortune àRome.Avec la chute de l’empire romain,l’université de Massilia et sonécole de médecine disparaissent.L’enseignement de la médecineperdure cependant, sous forme decompagnonnage.Les futurs médecins, chirurgiensou apothicaires, se placent enapprentissage auprès d’un praticienétabli.

Au XVII et XVIIIe siècles,médecins et chirurgiens seconstituent en collèges assurantl’enseignement des étudiants, ainsique le contrôle des connaissanceset la validation. L’enseignement estle fait d’initiatives privées.

A la Révolution, les facultés et lesécoles sont dissoutes.Lors de la réorganisation desenseignements par la Convention,des écoles de médecine sont crééesdans vingt-deux villes en France.Marseille sera l’une d’elle.

En 1818, l’école secondaire demédecine et de pharmacie estouverte dans les locaux de l’Hôtel-Dieu. Pour la première fois, ils’agit d’une école publique ouverteà tous, délivrant un enseignementde médecine, de chirurgie et de

pharmacie. L’Ecole comporte sixchaires, auxquelles viendras’ajouter en 1821 une chaired’hygiène navale et de maladiesdes gens de mer, marquant lecaractère particulier de notre école,ouverte sur l’Outre-mer.

En 1869, l’Hôtel-Dieu étant enrénovation, l’école occupe unepartie de l’ancien palais de justice,le pavillon Daviel. Les conditionsde travail des étudiants sontmauvaises, les locaux sontinsuffisants et dispersés.En 1893, l’école de plein exercicedéménage, quitte le pavillonDaviel et s’installe dans le PalaisImpérial du Pharo.

En 1930, l’école de médecinedevient faculté et celle-ci porte lenom de "Faculté de médecinegénérale et coloniale et depharmacie."En 1930, le palais du Pharo et lepavillon d’anatomie adjacent sontinsuffisants pour que soientregroupées toutes les activités de lafaculté.Léon Imbert, envisage alors, laconstruction d’une nouvelle facultéde médecine.Plusieurs localisations sontétudiées. A l’extrémité duboulevard Baille, sur un terrainadjacent à l’hospice des aliénés, ily a un terrain de 23 hectares quipourrait accueillir la faculté, unhôpital, des cliniques, un hôpitalcolonial, et même l’école duservice de santé des armées. Cetambitieux projet sera abandonné.On étudie aussi la possibilité deconstruire la nouvelle faculté surles terrains du stade boulevardMichelet ou à Sainte Marguerite.

Ces projets seront sans suites, laguerre survenant. Le doyen LucienCornil, qui succède à Léon Imbert,reprend le dossier, mais c’est sonsuccesseur, le doyen GeorgesMorin qui finalisera le projet etinaugurera la nouvelle faculté de laTimone, construite par l’architecteRené Egger.

En 1958, la faculté de médecinegénérale et coloniale, quitte lePharo pour s’installer sur lecampus de la Timone.Dans le transfert et les temps ayantchangé, le terme de colonialdisparaît et c’est la Faculté mixtede médecine et de pharmacie quis’installe à la Timone.La même année, la réforme met enplace les centres hospitaliers etuniversitaires, avec le plein tempset la triple mission d’ensei-gnement, de soins et de recherche.En 1970, la pharmacie devientautonome.Sur le campus de la Timone il y adorénavant, l’hôpital des cliniques,appelé aussi CHU, la faculté demédecine, celle de pharmacie etcelle d’odontologie.

Si l’enseignement de la médecineà Marseille ne s’est jamaisinterrompu depuis le début denotre ère, il a connu des périodesplus ou moins fastes.Depuis quelques décennies, laFaculté de médecine de Marseille,dans le cadre de l’Université de laMéditerranée, a retrouvé l’éclat deses origines, du temps où l’écolede médecine de l’Université deMassilia rayonnait sur le bassinméditerranéen et sur toute laGaule.

Page 16: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200816

L'Université de Massilia

Lorsqu’il y a plus de 2600ans, les phocéens fondentMassalia, i ls amènentavec eux la vigne,

l’olivier et la civilisation grecqueavec sa constitution, sesinstitutions, et sa culture.D’abord ville de commerce,tournée vers la mer, Massalia setransforme en "ville universitaire".

Aux premiers siècles de notre ère,les lettres et les sciences vont yconnaître un éclat à nul autre pareilen Gaule.Marc Romieu, vice-président de laSociété des statistiques, d’histoireet d’archéologie de Marseille,écrivait en 1929 : "A une époqueoù il n’existait même pas unvillage à l’emplacement de Lutèce,Marseille avait une universitéflorissante, la plus ancienne desGaules et une des plus anciennesdu monde après celle d’Athènes".Et Ciceron dit que la cité"surpassait en sagesse et enscience tous les peuples de laGrèce, et qu’il était plus facile delouer ses institutions que de leségaler".Marseille était alors dénomméel’Athènes des Gaules. Ellepossédait des médecins publicssalariés chargés, à la fois desoigner les malades et de formerd’autres médecins. Les étudiantsservaient d’aide à ces médecinscommunaux, faisant fonctiond’apprentis.

Quand Massalia la grecque devientMassilia la romaine, la villepossède une école de médecine, laplus célèbre à cette époque aveccelles d’Athènes, de Saragosse etd’Alexandrie.

Elle avait pris le relais desfameuses écoles grecques dessiècles précédents, avec l’héritagedes grands maîtres, commeHippocrate de Cos, (Ve siècle av.J.-C. le père de la médecine) etHérophile et Erasistrate (IVe siècleav. J.-C.) qui firent le renomd’Alexandrie.

A l’époque où la Grèce asserviefournissait des médecins à Rome,dont Galien est le plus fameuxexemple, Marseille avait son écolede médecine. Il n’y avait pasd’école de médecine à Rome. Lemétier de soigner était considérécomme méprisable et ce sont lesesclaves qui font fonction demédecins. "Malgré sa haute utilité,écrit Pline, la médecine est la seuledes sciences grecques qui soitrestée étrangère aux romains ; trèspeu d’entre eux y ont touché".Des deux narbonnaises, les jeunesgallo-romains venaient à Marseilleétudier dans ses écoles le droit, larhétorique, l’astronomie, lessciences naturelles et la médecine.Certaines familles romainesenvoyaient leurs enfants faire leursétudes à Massilia, plutôt que defaire le voyage d’Athènes oud’Alexandrie dont l’étoile palissait.

Selon l’historien Michel Clerc,"Marseille a été pendant plus de200 ans un centre intellectuel oùaffluaient et de la Gaule et del’Italie, y compris de Rome, desétudiants qui pouvaientcommencer là leurs études et les yterminer sur place."

L’université de Massilia avait unetelle réputation que certains de sesélèves étaient réclamés au loin.

Au premier siècle de notre ère,trois grands médecins, issus del’école de Marseille vont s’illustrerà Rome.• Démosthène le massaliote,anatomiste et oculiste, est cité parGalien, comme le plus grandoculiste de l’époque.Il est l’auteur d’un traité sur lesmaladies des yeux "ophtalnikos"dont l’usage s’est conservéjusqu’au XIVe siècle.

• Crinas, son contemporains’installe à Rome, appelé dit-onpar l’empereur Néron.Cité par Pline, Crinas est restécélèbre par les régimes qu’ilprescrit à ses malades."Son art était double, pourparaître plus prudent et plusreligieux, il règle le repas de sesmalades d’après l’observation dumouvement des astres et del’heure, au moyen de tablesastronomiques".Crinas prescrivait l’heure desrepas, et leur composition, enfonction des différentespathologies.Ayant fait grande fortune, Crinasfinancera la restauration desremparts de Marseille, que JulesCésar avait fait détruire lorsqu’ilprit la ville.(Dans le jardin des vestiges,derrière la Bourse, on peut encorevoir les restes des remparts deMassilia appelés "mur de Crinas").

• Contemporain de Crinas, il fautciter Charmis, également élève del’école de Marseille.Il condamnait les médecinsromains qu’il jugeait incompétents,et critique l’usage des bains chaudsqui étaient largement prescrits.

Page 17: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

17INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Il préconise l’usage des bainsfroids, même pendant les rigueursde l’hiver et Pline nous parle deses patients, "vieux consulairesexhibant leurs membres tout raidispar le froid"

Tout cela ressemble un peu à descaricatures, et on peut penser que

Charmis et Crinas avaient d’autresméthodes thérapeutiques quiamenaient vers eux un grandnombre de malades.

Au IVe siècle, avec la chute del’empire romain d’Occident,l’université et son école demédecine disparaissent.

Commence alors une longuepériode, pendant laquelle,l’enseignement de la médecinen’est plus assuré par une structureofficielle, mais sera le faitd’initiatives individuelles.

Le mur de Crinas - Jardin des Vestiges à Marseille

Page 18: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200818

L'enseignement des professions desanté à Marseille avant la créationde l'École secondaire de médecine

et de pharmacie en 1818

Professeur Georges FRANÇOISMembre de l'Association des Amis

du Patrimoine Médical de Marseille

LES MÉDECINS

Au début du XIIIe siècle,le statut municipal de lavil le de Marseil lestipulait que tous les

ans, le jour de la Toussaint, deuxou trois des plus habiles médecinsde la ville seraient choisis afind’examiner les candidats à lapratique médicale à Marseille.Les médecins marseillais, enl’absence d’enseignement structuré

sur place, étaient formés dans lesUniversités du Royaume dont laplus ancienne, Montpellier, date de1220.

Depuis 1645, ces médecins étaientregroupés en un collège demédecine, appelée la confrérie deSaint Luc. Le privilège du collègeétait la cooptation des nouveauxcandidats à l’exercice de lamédecine à Marseille.Les candidats reçus devenaientmédecin agrégé du collège demédecine et pouvaient exercer enville.L’objectif de la confrérie de SaintLuc, outre la cooptation, était delutter contre le charlatanisme etl’exercice illégal de la médecine.

Le premier enseignement officielstructuré date de 1800. Il s’agitd’un enseignement privé, il estassuré par 16 médecins marseillaisregroupés en association et réservéaux officiers de santé.L’enseignement sera officialisé en1808 par le décret de Bayonnesigné par Napoléon.

LES CHIRURGIENS

Les chirurgiens, longtempsconfondus avec les barbiers,s’établissent en confrérie de SaintCome et Saint Damien en 1525.Ils étaient formés parcompagnonnage auprès des maîtresde la confrérie. L’enseignementthéorique était réduit au strictminimum. Après plusieurs annéescomme compagnons et en fonctiondu nombre de place, un examenleur permettait d’accéder soit à la"grande expérience" pour devenirmaître en chirurgie, soit à la petiteexpérience leur permettantseulement d’exercer dans lesfaubourgs ou en milieu rural dansla région.En 1769, la confrérie se transformeen collège et va commencer àdélivrer des cours théoriques.

En 1818, pour la première fois, lachirurgie est enseignée à l’écoleavec la création de l’Ecolesecondaire de Médecine et dePharmacie.

Page 19: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

19INFOMED Hors-série - Décembre 2008

LES PHARMACIENS

Les pharmaciens marseillais, alorsnommés apothicaires, s’étaientorganisés en corporation dès leXIIIe siècle.

En 1574 sont publiés les statuts dela confrérie des maîtres enapothicairerie de la vil le deMarseille.

Décret de Bayonne signé par Napoléon en 1808, conservé à la Bibliothèque Universitaire de Médecine-Odontologie Timone

L’enseignement est fait parapprentissage auprès des maîtres.L’examen comporte une partiethéorique, la réalisation de quatrechefs-d’œuvre et une épreuve debotanique.Après quoi, l’apothicaire estautorisé à ouvrir boutique.

C’est seulement en 1803 que sontcréées les écoles de pharmacie qui

délivrent deux diplômes depharmaciens : de première etdeuxième classe.

A partir de là, l’enseignement de lapharmacie est associé à celui de lamédecine jusqu’en 1970 avecl’autonomie de la faculté depharmacie.

Page 20: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200820

L'école de médecine de Marseillede 1818 à 1930

Marseille, qui avait dèsses origines, uneuniversité avec une n s e i g n e m e n t

médical de haute qualité, devra secontenter jusqu’en 1930 d’uneécole et non d’une faculté. A laRévolution, les facultés et écolessont supprimées. La Conventionétablira en France, 22 écoles demédecine. Marseille sera l’uned’elles.

Selon les règles établies, lesétudiants font leurs premièresannées en restant dans leur ville,mais pour terminer leurs études etobtenir le diplôme de médecin, ilsdoivent quitter Marseille et allerdans une ville de faculté.On mesure tous l’intérêt qu’il y apour une grande ville d’être siègede faculté.Intérêt pratique pour les étudiantsqui font tout leur cursus sur place,intérêt économique pour la villequi garde ses étudiants.

En 1818, le 3 novembre, l’écolesecondaire de médecine et depharmacie, est officiellementinaugurée à l’Hôtel-Dieu par lemaire, le marquis de Montgrand,sous les auspices du comteVilleneuve Bargemon, préfet dudépartement. C’est la premièreécole publique de médecine et depharmacie de Marseille.L’enseignement consiste en coursthéoriques et pratiques demédecine, de chirurgie, de chimieet de pharmacie.On y adjoint un coursd’accouchement pour former lessages-femmes.

Pour la première fois, les futursmédecins, chirurgiens etpharmaciens sont réunis dans unemême école.A ses débuts, cette école comprendsix chaires.En 1821, sur proposition duConseil d’administration deshospices, le Conseil royal del’instruction publique ajoute unenouvelle chaire "d’hygiène navaleet des maladies des gens de mer".Marseille, grand port ouvert surl’outremer, a toujours porté grandeattention aux maladies qui se sontmanifestées cruellement au fil dessiècles par les épidémies venuesdes échelles du Levant.

En 1818, l’école accueille 150étudiants dont 33 deviendrontmédecins ou chirurgiens. Lesautres seront officiers de santé,pharmaciens, herboristes ou sages-femmes.

A l’époque, les études médicalesdurent quatre ans.Les étudiants de cette école, ditesecondaire, font leurs troispremières années d’études àMarseille, préparant ainsi leurentrée en faculté.Ils doivent ensuite quitter leur villepour aller faire leur quatrièmeannée, et passer leur thèse dansune ville de faculté. Ce sera Paris,Lyon où le plus souventMontpellier.En 1841, dans le but d’améliorer lefonctionnement de l’école, uneordonnance transforme l’écolesecondaire en école préparatoire.Mais cela change peu pour la viequotidienne des étudiants.

La vraie modification intervient en1875, quand l’école secondairedevient école de plein exercice.Cela signifie que les étudiantspeuvent désormais effectuer lesquatre années d’études à Marseille,mais ils doivent toujours allerpasser les examens de fin de cursuset leur thèse dans une ville defaculté. C’est encore Montpellierqui est le plus souvent choisi parles étudiants marseillais.

En 1864, suite aux travaux derénovation de l’Hôtel-Dieu, l’écolede médecine se trouve privée d’unepartie de ses locaux.Les locaux de l’Hôtel-Dieu nesuffisent plus pour assurer les soinsdes malades et recevoir lesétudiants en médecine, toujoursplus nombreux du fait del’augmentation de la population.

Et 1869, la municipalité attribue àl’école, une partie des locaux del’ancien palais de justice, construitdans les années 1740 par les frèresGérard et qui porte le nom depavillon Daviel.Les étudiants partagent leur tempsentre l’Hôtel-Dieu, le pavillonDaviel dans lequel se trouventl’amphithéâtre, la bibliothèque etla salle des collections, et l’institutd’anatomie qui est situé montée dusaint-Esprit. Le jardin botaniquemédical est dans le jardin del’ancien couvent des carmélitesprès du palais Longchamp.Certaines activités se passent à lafaculté des sciences créée en 1854.On voit que la vie des étudiantsn’était pas facile.

Page 21: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

21INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Le nombre d’étudiants est à cetteépoque de 360, dont 153 sedestinent à la médecine.

En 1893, l’école de plein exerciceest transférée au palais du Pharo,dans le bâtiment principal qui estrehaussé d’un étage pour recevoirles laboratoires et les différentsservices de l’école.En 1896, à côté du palais estouvert l’institut d’anatomie, qui estactuellement le siège de laprésidence de l’université de laMéditerranée. Félix Faure,président de la république,inaugure l’ensemble le 7 mars1896.

Le pavillon nouveau abritel’anatomie, l’anatomopathologie,la médecine opératoire, lamédecine légale et le dépositoire.Dans le droit fil de sa vocationmaritime et d’outremer, àl’initiative du docteur Heckel, estcréé en 1899 un enseignement demédecine coloniale. En 1922,l’insti tut de médecine et depharmacie coloniale est rattaché àl’université ; ne pouvant être logéau Pharo, i l est installé àl’ancienne faculté des sciences,allées de Meilhan, avec l’institutd’hygiène et les laboratoires deparasitologie et de médecinelégale.

En 1923, le pavillon d’anatomieabritera également l’institut derecherche sur le cancer, un despremiers créé en France.Quant au jardin botaniquemunicipal, i l est alors dansl’enceinte des jardins du Pharo.

L’école de médecine de Marseillepossède manifestement alors tousles éléments pour devenir Faculté.Il ne reste plus qu’à obtenir latransformation de cette école enfaculté. Marseille en est digne.Ce sera chose faite en 1930 et lafaculté portera le titre de Facultéde médecine générale et colonialeet de pharmacie.

Le Palais du Pharo, avec à droite le pavillon d'Anatomie (siège actuel de l'Université de la Méditerranée)

Page 22: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200822

La naissance de la facultéde médecine de Marseille

Le 1er mai 1930 estinaugurée au Pharo lajeune faculté demédecine de Marseille.

Le Premier doyen, Léon Imbert,écrit : "la plus jeune faculté demédecine de France dans la plusvieille ville de France".

Dès 1860 la Commission deshospices, avec l’appui du maire, duConseil général et de la Chambrede commerce, avait entrepris lesdémarches pour la transformationde l’école de médecine en faculté.Paul Bert, écrit dans un rapportofficiel que le cas de Marseilleserait examiné "en dernier lieu,car sa faculté ferait une redoutableconcurrence à celle deMontpellier".La même année le conseilmunicipal prenant acte des refusdu ministère, décide de créer, à sesfrais, une faculté de médecinecommunale qui sera installée dansle palais du Pharo.Le ministère s’y opposera.

1896, le Conseil d’université d’AixMarseille adopte un vœudemandant que l’école soittransformée en faculté. Sans plusde succès.

1906-1907, le Conseil général desBouches du Rhône, le Conseild’université Aix-Marseille, laChambre de commerce, laCommission administrative deshospices civils de Marseilleémettent des vœux analogues. Sansplus de résultats.

En 1923, le président Millerandsigne le décret de création de lafaculté de médecine. Le texte estcosigné par le ministre del’instruction publique et des beauxarts, le ministre des colonies(Albert Sarraut) et par le ministredes finances.Il faudra attendre encore sept anspour que l’école devienne facultéavec le nom, unique en France, deFaculté de médecine générale etcoloniale et de pharmacie.

Si Marseille a obtenu si tard safaculté, c’est parce que Paris nevoulait pas porter ombrage àMontpellier.Dans un rapport ministériel, on litque "créer une faculté de médecineà Marseille serait frapper à mortla faculté de Montpellier". Lesmontpelliérains défendent leurprivilège.

En 1890, alors que le ministère estsur le point de céder à la demandedes Marseillais, les élus del’Hérault menacent de déposer, lemême jour, leur démission si oncrée une faculté à Marseille.

En 1929, les universitairesmontpelliérains et les politiquestenteront une dernière démarchepour faire rapporter le décret queMillerand a signé en 1923. Mais cesera en vain.Pour comprendre cette obstination,il faut savoir que les deux tiers desétudiants qui passent alors leurthèse de médecine à Montpelliersont originaires de Marseille.Les étudiants marseillaisreprésentaient une manne pour lescommerçants de Montpellier.La création de la faculté demédecine intervient après 70 ansde démarches.

Si Léon Imbert, le premier doyen,a eu une action déterminante dansla transformation de l’école enfaculté, il faut citer les médecinsmarseillais qui ont depuis 1860œuvré dans le même sens : leprofesseur Auguste Queirel, leprofesseur Victor Audibert adjointau maire Siméon Flaissière, ainsique le professeur Henri Alezais.

En effet, le chemin a été long etsemé de multiples embûches pourobtenir le titre envié et combienmérité de faculté.Dans le rang d’ancienneté,Marseille vient après Paris,Strasbourg et Montpellier quidatent de la Convention et aprèsLyon, Nancy, Bordeaux, Toulouseet Alger.

Le Doyen Léon Imbert

Page 23: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

23INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Le cinquantenaire de laFaculté de Médecine de

MarseilleProfesseur Jean-François PELLISSIER

Doyen de la Faculté de Médecine

La Faculté de Médecine dela Timone à Marseille aouvert ses portes le 14avril 1958. Tous les

Enseignements ont débuté à cettedate.1004 étudiants ont quitté la Facultéde Médecine du Pharo pourprendre place dans les locaux de lanouvelle Faculté.C’était au début, et jusqu’en 1973,une Faculté Mixte de Médecine etde Pharmacie.

Le 17 mai 1958, a eu lieul’inauguration officiellede la Faculté en présencede nombreuses person-nalités, même si lesévènements d’Algérieavaient retenu à Paris uncertain nombre d’entreelles.

Cette Faculté deMédecine, construite parl’architecte MonsieurRené EGGER reste unétablissement qui faitl’admiration de toutes lespersonnes qui sontamenées à la visiter pourdes raisons profes-sionnelles médicales etscientifiques, ou autresartistiques et culturelles.

Elle doit sa longévité nonseulement à la qualité de

sa construction, mais aussi à lavigilance des différents services encharge de son entretien et plusparticulièrement, le ServiceTechnique et le Service Intérieur.

Le Doyen Georges Morin (1952-1967) peut être considéré comme lepère spirituel de cette Faculté. Avecses successeurs les Doyens HenriGastaut (1967-1970), Henri Roux(1970-1972), Maurice Toga (1972-1989), Gérard Guérinel (1989-1998),Yvon Berland (1998-2004),

André Ali Chérif (2004-2006), untrès haut niveau d’enseignement etde recherche a été maintenu, enadaptant les études médicales etles développements scientifiquesau fur et à mesure des évolutionsimposées par l’accroissement desconnaissances et les progrèsmédico techniques et biologiques.

Au cours de ces 50 années, laFaculté de Médecine a inscrit283.850 étudiants. A partir de 1972,date de la mise en place duNumerus Clausus, de nombreuxétudiants inscrits en premièreannée de Médecine n’ont pupoursuivre les études médicales.

Il est aussi intéressant de constaterque 1958 est aussi, outre l’annéede la Constitution de la VèmeRépublique, l’année de la créationdes Centres Hospitaliers etUniversitaires avec lesOrdonnances du Professeur RobertDebré. Nous fêterons lors desprochaines Assises Hospitalo-Universitaires à Lille en décembreprochain,le cinquantenaire desCHU.Lors de la Rentrée Universitaire de1958, 271 étudiants s’étaientinscrits en première année deMédecine à la Faculté de la Timone.Il y avait 196 garçons et 75 filles.Cette répartition s’est largementinversée depuis. Dans cettegénération 1958, sur les 1.275

Page 24: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200824

étudiants, 53 sont devenus desProfesseurs de la Faculté, 76 thèsesde doctorat en Médecine serontsoutenues dans cette nouvelleFaculté en 1958.

Le mois de mai 1968 n’aura étémarqué à la Faculté que parquelques sittings sur les pelousesdu campus, quelques bousculadeset chahuts dans les amphithéâtreset les couloirs. La situation a ététotalement maîtrisée par l’équipedécanale du Professeur HenriGastaut.

A ce jour, en 2008, la Faculté compte233 Professeurs, 134 Maîtres deConférences, 185 Assistants-ChefsCliniques et Praticiens Hospitalouniversitaires et 350 PersonnelsAdministratifs, TechniquesOuvriers et de Services (IATOS).Jusqu’en 2008, 14.750 thèses demédecine ont été soutenues.

Sur le plan de la formation, outrel’enseignement du premier cycle àla Timone et du deuxième cycle surles secteurs Nord et Timone, laFaculté a instauré un système deConférences assuré par le Bureaude l’Internat sous la responsabilitédu Professeur Gilbert Habib en vuedes Epreuves ClassantesNationales déterminant le nombred’Internes dans chaque ville deFaculté. La partie pratique de laformation médicale s’effectue biensûr à l’hôpital dont les stages sontprogrammés par le ProfesseurGérard Sebahoun . Les contrôlesdes connaissances sont superviséspar le Professeur Jean-MichelViton. L’année 2009 verral’instauration du LMD Santé(Licence, Master, Doctorat) pilotéepar le Professeur Pierre Champsaur.A l’issue du tronc commun en L1,les étudiants pourront présenterles épreuves de 4 concours :Médecine, Pharmacie, Odontologieet Maïeutique (Sages-femmes).

Le Département Universitaire deMédecine Générale créé en 1990 etdirigé par le Vice Doyen, leProfesseur Jean-Robert Harléet leProfesseur Alain Gille assurent laformation annuelle de 275 internes,aujourd’hui spécialisés enMédecine Générale.

La Faculté a mis en place depuis1984 les formations des 30diplômes d’études spéciales et des39 diplômes complémentaires sousla responsabilité du ProfesseurGilles Bouvenot.

Les créations des diplômesuniversitaires organisées par leProfesseur Patrick Villanireprésentent aujourd’hui 154formations.

La Faculté a également mis enforme, sous la conduite duProfesseur Jean-Louis Mège depuis2004, 4 mentions de mastersincluant 19 spécialités dont 10spéciali tés recherche et 9spécialités professionnelles :

��Anthropologie Biologique(Spécialité Recherche)• Anthropologie Biologique

��Neurosciences(Spécialité Recherche)• Neurosciences moléculaires,cellulaires et fonctionnelles• Neurosciences intégratives etcognitives

��Pathologie HumaineSpécialités Recherche• Oncologie : pharmacologie etthérapeutique• Maladies Transmissibles etPathologies Tropicales• Nutrit ion, régulationsmétaboliques et physiopathologievasculaire• Génomique et Santé• Environnement et Santé• Ethique, Science, Santé, Société

Spécialités Professionnelles• Conseil en Génétique etMédecine Prédictive• Société, Environnement, EnjeuxSanitaires

��Santé PubliqueSpécialité Recherche• Méthodes d’analyse dessystèmes de santéSpécialités Professionnelles• Expertise et ingénierie dessystèmes d’information en santé• Prévention et éducation pour lasanté• Encadrement des organisationsde santé• Qualité et gestion des risques ensanté• Problèmes de santé etdéveloppement des systèmes desanté dans les pays tropicaux• Handicap et Santé

Le département de FormationMédicale Continue sous laresponsabili té du ProfesseurPatrick Disdier de la Faculté deMédecine gère l’enseignement :• Des médecins généralistes, avecenseignement et ateliers critiquesde thérapeutique• Des médecins spécialistes, avecde nombreuses formations faitesdans le cadre de la faculté ou dansles hôpitaux• Des praticiens hospitaliers enassociation avec la CommissionMédicale d’Etablissement• Des médecins salariés• Des paramédicaux

La Faculté de Médecine assurel’organisation des enseignementsdes formations paramédicales :étudiants en Orthophonie etOrthoptie sous la direction duProfesseur Antoine Giovanni etDanièle Denis, respectivement.

L’Ecole des Sages-Femmes,devenue Ecole de Maïeutique deMarseille Méditerranée dirigée

Page 25: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

25INFOMED Hors-série - Décembre 2008

par Madame Anne Demeester estinstallée dans les locaux du SecteurNord de la Faculté de Médecine.

Le rayonnement de la Faculté deMédecine à l’Etranger s’exprime ausein du bureau des RelationsInternationales, créé dans la findes années 70 et animé par uneéquipe dynamique dirigéaujourd’hui par le ProfesseurOlivier Dutour. Plusieurs actionssont à mettre en exergue :• des accords bilatéraux avec unesoixantaine de conventions etprotocoles dans de nombreux pays,• l’accueil des étudiants étrangersentre 100 et 200 par an,• la formation spécialisée demédecins étrangers entre 160 et 300par an,• des stages pour les étudiants de4ème année de la Faculté sur desdestinations internationales (entre50 et 100),• de nombreuses missions desenseignants de la Faculté avec unemoyenne de 15 jours parenseignant et par an.

Cette année, au mois de septembre,les locaux du Conseil Académiquedu Système des Nations Unies à laFaculté de Médecine ont étéinaugurés avec la participation duConseil Général.Un diplôme universitaire "AffairesHumanitaires et CoopérationInternationale" est créé.

D’autres Assesseurs assistent leDoyen de la Faculté pour destâches spécifiques auprès desresponsables des servicesadministratifs :• Pour les Personnels :Professeurs Roger Giudicelli etGeorges Leonetti.• Pour le Secteur Nord :Professeurs Alain Enjalbert et YvesFrances.

• Pour le troisième cycle deMédecine Spécialisée : ProfesseurGilles Bouvenot.• Pour les Technologies del’Information et de laCommunication appliquées àl’enseignement : ProfesseurMarius Fieschi.• Pour les Formations Univer-sitaires Professionnalisées :Professeur Roland Sambuc.• Pour les Relations avec lesformations aux métiers de laSanté : Professeur Jean-MichelBartoli.

Aux côtés du Secrétaire Général,Responsable des Services Admi-nistratifs de la Faculté, FrédéricBessière, d’autres structures sontindispensables au bon fonc-tionnement de l’établissement :• le Service Technique : YannBrieussel,• le Service du Personnel et desTraitements : Nathalie Truphemes/Adellach,• le Service Intérieur : JoséManiccia,• le Service de la Scolarité :Myriam Torre,• le Centre Informatique deGestion et Réseau : PhilippeTourron,• le Service Communication etMultimédia : Ghislaine Hancy,• la Responsable AntenneAdministrative Site Nord : JoëlleFravega

�Pour le nouveau Plan Quadriennal2008-2012, dont la préparation a étéassurée par le Comité Scientifiqueet son Président le Professeur Jean-Paul Bernard, les Laboratoires deRecherche de la Facultécorrespondent pour la plupart àdes Unités Mixtes de Recherche

(UMR), associant l’Université avecle CNRS et l’INSERM.24 Laboratoires ont été labellisés,nombre d’entre eux ont été équipésgrâce aux cofinancements descollectivités locales :

Equipes CNRS

• UMR 6578 : Boetsch G. -Anthropologie bioculturelle• UMR 6193 : Boussaoud D. -Institut de Neurosciencescognitives de la Méditerranée• UMR 6612 : Cozzone P. -Résonance magnétique biologiqueet médicale• UMR 6231 : Enjalbert A. - Centrede recherches en neurobiologie-neurophysiologie de Marseille• UMR 6184 : Khrestchatisky M. -Neurobiologie des interactionscellulaires et neurophysiologie• UMR 6020 : Raoult D. - Unité derecherches sur les maladiesinfectieuses et tropicales• UMR 6196 : Vinay L. - Plasticitéet physiopathologie de la motricité• UPR : Fuchs R. - Instabilité dugénome et cancérogénèse• ERT 62 : Sabatier J.M. -Ingénierie des peptides à viséethérapeutique

Equipes INSERM

• UMR S 626 : Alessi C. -Syndrome métabolique, t issuadipeux & risque vasculaire• UMR S 891 : Birg F. - Centre derecherches en cancérologie deMarseille• UMR S 751 : Chauvel P. -Epilepsies et cognition• UMR S 399 : Dessein A. -Génétique et Immunologie desmaladies parasitaires• UMR S 491 : Fontes M. -Thérapie des maladies génétiques• UMR S 910 : Levy N. -Génétique médicale et génomiquefonctionnelle

Page 26: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200826

• UMR S 911 : Lombardo D. -Centre de recherches en oncologiebiologique et oncopharmacologie• UMR S 912 : Moatti J .P. -Sciences économiques et sociales,systèmes de santé sociétés• UMR S 641 : Seagar M. -Neurobiologie des canaux ioniques

Equipes d’Université -Ministère de la Défense, Institut deRecherche pour le Développement,INRETS, Institut National de laRecherche

• UMR MD1 : Pages J.M. -Transporteurs membranaires,chimiorésistance et Drug-Design• UMR SSA : Jammes Y. -Physiologie et physiopathologie enconditions d’oxygénation extrêmes• UMR UAM2 IRD 190 : DeLamballerie X. - Emergence despathologies virales. Sont égalementassociées à l’IRD les équipes de D.Raoult et J.P. Moatti• UMR T24 : Brunet C. -Laboratoire de biomécaniqueappliquée• UMR : Amiot-Carlin M.J. -Nutriments lipidiques et préventiondes maladies métaboliques

Equipes propres del’Enseignement Supérieur

• EA 3279 : Auquier P. - Evaluationhospitalière : mesures de la santéperçue• EA 1784 : Botta A. -Biogénotoxicologie et mutagénèseenvironnementale• EA 3283 : Fieschi M. -Laboratoire d’enseignement etrecherche sur le traitement del’information médicale• EA 3783 : Harle J.R. - Ethique etphilosophie de la médecine et de labiologie• EA 4264 : Levrier O. -Laboratoire de physiopathologie etthérapeutique vasculaire

17 autres Laboratoires sont desEquipes propres de l’Université oudes Laboratoires communs pourl’ensemble des enseignants –chercheurs.

Le Centre d’Enseignement et deRecherche Chirurgical (CERC),animé par le Professeur StéphaneBerdah, est un plateau techniquecrée par la Faculté de Médecine ausein de son secteur Nord grâce auConseil Général. Il a pour vocationl’enseignement et la rechercheautour des techniques chirurgicalesvidéo assistées. I l est trèsrecommandé et apprécié par lesnouveaux internes issus des filièresspécialités chirurgicales et gynéco-obstétrique.

Les investissements pour desprojets de recherche sur le site dela Faculté concernent d’une part, laréalisation de la TumorothèqueDépartementale, avec l’aide duConseil Général. Elle sera eninterrelation avec l’équipe duCentre de recherche en OncologieBiologique et Onco pharmacologieet le Pôle Oncologie et SpécialitésMédico Chirurgicales du CHU.D’autre part, le Centre Européende Recherche et Imagerie MédicaleCERIMED , pilotée par leProfesseur Charles Oliver, est unestructure Interdisciplinaire destinéeau développement de nouveauxinstruments d’imagerie in vivo pourla biologie et la médecine. Ce Centrede recherche technologique mettraen contact des enseignantschercheurs et des industriels pourla valorisation de ces équipements; il sera réalisé dans le cadre duContrat Plan Etat Région.

Ces structures et ces projets ferontpartie des chaires d’excellence dela Fondation Universitairespécialisée en Santé, Sport etdéveloppement durable récemmentprésentée par le Professeur YvonBerland, Président de l’Universitéde la Méditerranée

Les axes stratégiques de laRecherche à la Faculté ont étédéfinis, il y a quelques années etregroupent les thématiquessuivantes :• NeuroSciences• Microbiologie et Pathologiestransmissibles• Immunologie et Cancérologie• Physiopathologie Nutritionnelle,Métabolique et Cardio-vasculaire• Génétique et développement

Ces axes stratégiques représentent lefil conducteur pour les recrutementsdes personnels enseignants-chercheurs titulaires : les Maîtres deConférence des Universités et lesProfesseurs d’Université-PraticiensHospitaliers.

La Faculté édite annuellement unannuaire de la Recherche regrou-pant les publications de toutes leséquipes médicales hospitalouniversitaires. Il y a environ 1500publications par an qui sontrépertoriées.

Les thèses de doctorat de troisièmecycle sont présentées à la Facultédepuis 1989, elles ont au nombre de485 à ce jour.

Les Habilitations à diriger lesrecherches le plus haut diplômedélivré en recherche ont étéattribuées à 267 candidats.

�Les faits marquants de notreFaculté en termes de réalisationsscientifiques et de renomméemédicale sont étroitement associésavec les activités hospitalièrescomme par exemple :

• la greffe cardiaque de MonsieurVitria par le Professeur EdmondHenry (1968),

Page 27: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

27INFOMED Hors-série - Décembre 2008

• l’installation du premier scanneren 1973, à l’initiative du ProfesseurHenri Gastaut,• la mise en service du gamma unitpour le traitement des tumeurscérébrales avec le ProfesseurRobert Sedan en 1993,• et plus récemment la création duCentre d’Ethique par Jean-FrançoisMattei,• la découverte de nouveauxagents infectieux par l’équipe duProfesseur Didier Raoult,• ou encore l’installation de laRMN3 Tesla inaugurée par leProfesseur Patrick Cozzone, il y aquelques semaines, c’est unmodèle unique en France.

Le dynamisme de la Médecine àMarseille, c’est aussi la recon-naissance de plusieurs centres deréférences dirigés contre lesmaladies rares et l’obtention desprojets hospitaliers de rechercheclinique.

�Nous avons pu bénéf ic ie r àMarseille au cours de ces 50 ans,de grandes écoles médicales sousl’ impulsion de fortes person-nalités :• la Médecine Interne avec lesProfesseur Charles Mattei et RobertPoinso,

• la Cardiologie avec ProfesseurAndré Jouve,• la Chirurgie thoracique etcardiaque avec Messieurs lesProfesseurs Robert de Vernejoul,Henri Metras, Edmond Henry,Eugène Reboud et Raoul Monties,• l’Endocrinologie avec leProfesseur Jean Vague,• la Gastroentérologie avec leProfesseur Henri Sarles,• la Neurochirurgie avec leProfesseur Jean Paillas,• la Neurophysiologie etl’Epilepsie avec le Professeur HenriGastaut,• l’Anatomie avec le ProfesseurJean Grisoli,• la Pneumologie avec leProfesseur Jacques Charpin,• la Biochimie avec le ProfesseurSerge Litssistky,• la Pédiatrie avec les ProfesseursPaul Giraud et André Orsini,• l’Hématologie avec le ProfesseurJean Olmer,• la Chirurgie infantile avec leProfesseur Michel Salmon,• la Chirurgie digestive avec leProfesseur Jean Lamy et sesproches collaborateurs, lesProfesseurs René Bricot etGeorges Michotey,• l’Otorhinolaryngologie avec leProfesseur André Pech,• la Rhumatologie avec leProfesseur Maurice Recordier,• les Maladies neuromusculaires

avec le Professeur GeorgesSerratrice,• et puis encore la Neuro-pathologie avec le ProfesseurMaurice Toga,• et la Génétique Pédiatrique avecles Professeurs René Bernard,Francis GIRAUD et Jean-FrançoisMattei.

D’autres grandes orientations semettent en place en mutualisant lescompétences en Biophysique etImagerie, Infectiologie, Neuro-Oncologie et Génétique molé-culaire.

Vous avez bien compris endéfinitive que les réalisations deces équipes se sont développéesdans le contexte hospitalo -universitaire.

�Même si les activités de recherchedans les Centres Hospitaliers etUniversitaires ont pu faire l’objetde critiques parfois sévères dansde récents rapports ou missions,nous gardons à Marseille une placetrès honorable comme l’atteste lenombre d’équipes nouvellementlabellisées indiquées ci-dessus,ainsi que la qualité despublications médico scientifiques.

Page 28: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200828

La réalisation de la journée commémorant le 50ème anniversaire de la Faculté de Médecine de la Timone a bénéficiéde la participation des personnels du Bureau Décanal (Frédéric Bessière, Françoise Marouzé, Michèle Madeleinat,Stéphanie Prat), du Service de Communication-Multimédia (Ghislaine Hancy), ainsi que tous les Services quiont contribué à la réussite de cette manifestation.

De gauche à droite : G. Hancy, J. Cuvillier, J.F. Pellissier, F. Bessière, S. Prat, M. Madeleinat, F. Marouzé et M. Corbel

Page 29: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

29INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Historiquede la construction

René EGGERArchitecte en Chef des bâtiments civils et palais nationaux

Monsieur le Maire,Monsieur le Recteur,Messieurs les Doyens,Messieurs les Professeurs,Mesdames, Mesdemoiselles,Messieurs,

Je suis donc chargé ce soir devous entretenir del’élaboration de la premièreFaculté de Médecine de

l’après-guerre.Je dois dire qu’ayant construitbeaucoup de Facultés, c’est celle

que je préfère. Pourquoi ? Parceque je pense que c’est la plusbelle.Un coup de chance del’architecture.La période où elle a été préparéen’était pas une période facile,c’était l’après-guerre, moi qui l’aivécue. J’ai senti combien il étaitdifficile de faire de jolies choses.On avait encore une pénurie dematériaux et on avait l’influence dela guerre qui nous enlevait un peude force.

La situation à l’époque était donc1952-1954. Le Ministre del’Education Nationale, avec quij’avais à faire, était MonsieurAndré Marie, le Ministre desFinances, avec qui j’avaiségalement à faire (et combien !)c’était Monsieur WilfridBomgardner ; le Commissaire auxplans était Monsieur Legorgeuxavec qui j’avais beaucoup à faire.Moi-même étais ConseillerTechnique au Ministère del’Education Nationale.

La situation au Ministère, où je metrouvais très régulièrement, étaittrès embrouillée, parce que c’étaitl’après-guerre, parce qu’il fallaitconstruire, parce que c’étaitpressé, parce que tout le mondeintervenait y compris la politique,et ce pauvre Ministère était trèsencombré par des projets qu’on luienvoyait. Il n’arrivait pas d’ailleursà établir un prix valable de tout ça.Ce n’était pas comparable parceque c’était établi sur des basesdifférentes et les finances nousobligeaient à avoir une politique deprix fixes.Résultat , le Ministère del’Education Nationale a déclaré :"comme nous sommes critiqués,nous allons faire des chantierstémoins et nous les conduironsnous même avec nos services, noussaurons exactement ce que coûteune Université qu'elle soit dans le

Page 30: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200830

Nord ou dans le Sud, parce que leMinistre des finances nous disaitdans le Nord elle en vaut un prix,dans le Sud elle en vaut un autre.Ne pouvant faire de budget, nousallons faire des chantiers témoinset dans le Sud ce sera la Facultéde Médecine. Pourquoi ? parceque d’abord c’est la deuxième villede France et les installations de laFaculté dans le Palais du Pharoétaient lamentables, je n’encroyais pas mes yeux. La deuxièmeraison c’est que c’est urgent,Marseille est une grande ville. Etla troisième c’est que nous avonsà Marseille, un Conseil Techniquequi fait partie de notre équipe àParis et que pour assurer cechantier, à Paris, c’est MonsieurEgger".Pour le programme, me dit-on, ilfaudra aller voir Monsieur Morin,Doyen qui est à Lyon et qui sauravous donner le programme quevous souhaitez, c’est-à-dire leprogramme d’avenir et surtout unprogramme qui soit un peu uneaction de maîtrise, c’est-à-direavec des superpositions desservices les uns par rapport auxautres de manière à ce que celafonctionne bien dans l’avenir.

J’ai vu Monsieur Morin à Lyon ; jene le connaissais pas, c’était unhomme très émouvant, très gentil,il m’écoutait, il connaissait à fondson problème, j’en étais d’ailleurstrès surpris. Le Ministre lui enavait parlé avant "Monsieur Eggerva venir vous voir, tâchez de luifaire un bon programme".Je l’ai quitté, j’ai regagné monpetit hôtel sur le bord de la Saône,parce que ça se passait à Lyon, ettoute la nuit j’ai dessiné la Faculté.Je me suis dit "tant que je suis là,tant que le Doyen est là et dès quej’ai la possibilité de l’accordabsolu, je vais voir ce qu’il medi t". J’ai transmis donc lesschémas, bien sûr le plan dechaque étage, le lendemain je lui aiapporté.

Il m’a dit "c’est ça, vous pouvezmarcher. Je préviens le Ministèreet le Ministre que son opérationd’expérimentation est commencéedans le Sud".

A ce moment même où nousprenions ces mesures, leCommissariat aux plans me faitdire qu’il s’intéressait fortement àcette reprise en marche del’Education Nationale, en ce quiconcerne ces constructions et qu’ilvoulait que je fasse partie de ceCommissariat pour une prise encompte et pour que le Gouver-nement décide tout ce que nousferions sur la Faculté de Marseille.Et, en même temps le MinistreAndré Marie me dit "je sais quevous allez en Amérique pour leLycée Français de New York, jevoudrais que vous rencontriezMonsieur Pierre Danzeleaux quiest notre Attaché Culturel àWashington à l’Ambassade et quiest le futur Directeur Général desconstructions scolaires etuniversitaires à Paris".J’ai rencontré MonsieurDanzeleaux et j’ai bien comprisque ce que cherchait le Ministère,ce n’était pas tellement unDirecteur Général constructeurmais c’était un Directeur GénéralAdministrateur , parce que lebudget de l’Education Nationaleétait tel que les services duMinistère, aussi capables qu’ilssoient, ne pouvaient pas mener unetelle opération ; ce n’était paspossible, la guerre avait faitbeaucoup de dégâts. Les Bâtimentsétaient en mauvais état, on nepouvait pas, pour la plupart, lesagrandir ou les réparer.150.000 enfants arrivaient de laguerre et il est évident qu’il fallaitprendre une mesure.

Donc cette Faculté de Médecine àMarseille, a, vous le voyez, eu unrôle très important.Eux le savent, en tout qu’à moi jele sais puisque je l’ai vécu.

Monsieur Danzeleaux à New Yorkm’a dit "moi je ne suis pas unconstructeur, je suis un AttachéCulturel mais mon patron et amim’a dit qu’il voulait que je prenneça en main. Je vais le faire, je nesais pas trop ce qu’il va sepasser". Alors il m’a dit "vousvenez à Paris tous les mardis,tâchez de venir me voir on enparlera". Nous préparons lesbureaux rue Boissy d’Anglas etdès que ces bureaux sont prêts, leDirecteur Général viendras’installer à Paris.

Nous avons procédé sans tarder àl’appel d’offre de cette Faculté ;j’avais préparé les plans dans unbureau que j’avais organisé rueMontgrand qui était en dehors del’agence où j’étais associé avecFernand Pouillon parce que, ilétait entendu entre nous, quand ily avait des affaires importantes, onpouvait les faire chacun de notrecôté.Dans ce bureau, on a fait lesdossiers, ça nous a permis depasser l’appel d’offre et c’est uneentreprise parisienne qui a étéchoisie : les Grands Travaux enBéton Armé, que je n’ai pasretrouvée, je ne sais pas s’ils sontlà ce soir et c’est dommage, parceque c’était une excellenteentreprise. Et si quelquespersonnes disent que cette Facultéa bien vieilli et qu’elle est en bonétat, je dois beaucoup à la qualitédes travaux faits par une excellenteentreprise, je le répète, et qui avoulu jouer le jeu et qui m’a dit "sile Gouvernement veut une Facultétype expérimental, nous sommesd’accord, nous ferons tous lesrapports que vous voulez", car leMinistère voulait suivre le chantierde très près.C’est-à-dire, il faut se mettre à laplace de Paris, i ls étaientcomplètement inondés. C’étaientdes gens très capables, très gentils,des amis à moi d’ailleurs pour laplupart , parce que depuis des

Page 31: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

31INFOMED Hors-série - Décembre 2008

années j’étais ConseillerTechnique, mais ils arrivaient,comme une douche froide, cesdossiers énormes tout le temps,toute la journée. On sentait trèsbien qu’ils ne s’en sortiraient pas.J’étais béat.L’entreprise a suivi le jeu ; on afait des rapports au Ministère tousles mois pour une notion plus

Alors là, sur ce plan de masse,nous nous trouvons, pour ceux quine connaissent pas, excusez moic’est un croquis qui a été fait trèstrès vite qui mentionne donc laposition de la Faculté.

exacte des choses ; il savait cequ’était les fondations, lessondages, combien ça coûte, cequ’est le bâtiment, comment sefaisait le béton armé, que pouvaitcoûter un mètre carré de ci, unmètre cube de ça. Il s’était fait unvrai bréviaire et il arrivait avec ça,à avoir une idée fixe des prix alorsqu’il n’en avait pas.

Le Ministère des finances, bienentendu, était ravi et leCommissaire aux plans aenregistré tout ce que nous avonsfait ici à Marseille pour que çasoit sur papier et non passeulement verbalement.

La Faculté est ici, son bâtimentprincipal, ces trois ailes derecherche, l’amphithéâtre etl’Administration.Le terrain qui a été laissé àl’Education Nationale à côté de la

Faculté, devant elle la Pharmacie.Un tripode parce que le terrainétait un triangle, de la zone vertetout au long de la Faculté, lePropédeutique, en haut à droitederrière.

Page 32: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200832

Donc pour l’architecte qui avaitréglé ce problème, c’était unterrain très encombré, il y avait detout dessus ; j’ai presque posé laFaculté avec un hélicoptère parcequ’il fallait tenir compte desdistances imposées par l’Admi-nistration de l’Assistance Publique.J’ai oublié, ici, c’est le CROUSdans lequel on trouve lesrestaurants et les chambresd’étudiants.Vous voyez que c’est un ensembleen fait qui est assez important etqui a évidemment intérêt d’être aucentre ville.

La maquette (photo 1), elle a étéfaite par un artisan trèsexactement, vous la trouverez dansle hall , vous la verrez tout àl’heure. Elle reprend, comme jevous l’ai dit, le bâtiment principalavec les trois ailes de recherche, lebâtiment qui comprend le hall enbas, l’administration à l’étage, labibliothèque ancienne et la salle deconférence où nous nous trouvons.Nous sommes façade ouest, parceque je ne pouvais pas faireautrement avec les servitudes qu'ily avait de tous les côtés, ça veutdire que nous avons un soleil

couchant très difficile à Marseille.Donc, toutes les façades sont enpare-soleil, tout en béton fixeparce que store et autre ça ne tientpas le coup.Sur la façade arrière on retrouveles trois ailes de recherche et lebâtiment principal, l’animalerie audernier étage, la bibliothèque et lehall, la salle de conférence. Tout ças’ouvre sur la nature de ce côtéalors que ça se défend du soleil del’autre.

Cette photo (photo 2) est unephoto que Monsieur le Doyen m’ademandée, c’est-à-dire commentça se présente dans le chantier, lespetits bâtiments qui étaient toutautour qu’il fallait chaque foisnettoyer pour pouvoir se placer,que la Faculté prenait sa placedans le terrain, vu son importance,puisqu’elle fait quand même55.000 m2.On la retrouve vue d’avion, lebâtiment principal, les ailes de larecherche, le hall etc…Leboulevard d’entrée et le terrain surlequel on a édifié quelque tempsde là le CHU, c’est-à-dire l’hôpitaluniversitaire. Là c’est l’entrée dela Faculté, la salle du conseil quidéborde, la bibliothèque qui étaiten haut, le hall qui est en bas. Vousle voyez, l’architecture de pare-soleil . Le bâtiment est archisimple, aucun porte-à-faux, il n’ya rien de coûteux, disons que jem’en suis tenu à des solutions trèssimples qui sont le secret du prix,vous apprendrez que cette Facultéa été extrêmement bon marché.

Sur cette photo (photo 3), c’est unrocher que j’avais trouvé enfaisant les fondations ; j’ai dit"laissez- le, ça animera un peu lepaysage".

La salle du conseil (photo 4) avecau pourtour des sculptures sursycomore qui représente desfigures magistrales de médecins etde chirurgiens.

Photo 1

Photo 2

Page 33: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

33INFOMED Hors-série - Décembre 2008

La salle dans laquelle nous noustrouvons c’est un amphithéâtrepour lequel on a porté beaucoup desoin ; on a voulu que l’acoustiquesoit bonne, on a beaucoupbeaucoup cherché, ce n’était pasfacile ; il fait 1.000 places etégalement des places en balcon.

Le hall (photo 5) a été souhaité parles étudiants, bien évidemment, j’aieu beaucoup de contact avec eux.Chaque fois, ils me disaient "on neveut pas traîner, comme à Aix enProvence, dans les couloirs àattendre ; on veut un endroit oùnous nous réunissons, où on peutfaire des expositions, desmanifestations". L’Administrationa accepté ; et vous voyez que làj’ai fait du mobilier qui est adaptéau hall, c’est-à-dire, il a été faitspécialement, i l n’était pasquestion de mettre, dans unvolume comme celui là, des tableset des chaises. Ca ne m’aurait pasplu.

La façade arrière est entièrementvitrée sur la nature.

Photo 3

Photo 4

Photo 5

Page 34: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200834

Là, (photo 6) c’est l’aréopage del’Education Nationale : de gaucheà droite : Monsieur Gaston Bergerqui était Directeur Général del’Enseignement Supérieur, Mon-sieur le Recteur Blache, Monsieurle Doyen Morin avec ses deuxcannes ; les autres se sont desRecteurs, des Doyens, excusez moide ne pas me rappeler des noms.

Monsieur Gaston Defferre, GastonBerger, Monsieur Lenhardt lesénateur et moi-même (photo 7) entrain d’expliquer aux gens lefonctionnement de la télévision quia été installée grâce au talent et audévouement de Monsieur Corriol,que je salue ce soir, qui est à côtéde moi.

Je vais terminer juste par deuxchoses : la première c’est un peusentimental, Monsieur le DoyenMorin m’avait dit "MonsieurEgger, je vais vous donner un petitbureau pour vous, pour que vousy séjourniez pendant les travauxbien sûr et puis après. J’auraissouhaité que vous ne partiez pascomme ça rapidement, parce quetant que vous étiez là, j’étaistranquille, les choses se réglaient.Je vais être seul ; bien sûr, j’aimon excellent collaborateur,Monsieur Corriol qui est là, maisquand même j’aurais souhaité quel’architecte vienne de temps entemps et ne me laisse pas tomber,comme on dit"."Mais, Monsieur le Doyen, jeviendrai, je vous le promets" et jesuis revenu. Je me suis assis dansun fauteuil et puis j’ai regardé lesétudiants à travers la vitre en basqui circulaient, qui avaient l’airheureux, qui avaient l’air contentsde ce bâtiment qu’on a fait poureux.

Photo 6

Photo 7

Je me disais, quel beau métier quele mien, faire des Facultés pour lesenfants de mon pays. Puis est venuun orchestre de chambre qui detemps en temps jouait mais cette

musique envahissait la Faculté,c’était euphorique.C’était comme un hymne, unhymne à la liberté retrouvée cellede l’architecture.

Page 35: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

35INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Conception des sallesd'enseignement et des

laboratoires de rechercheProfesseur Jacques CORRIOL

Le 24 avril 1930 est publiéun décret transformantl’Ecole de Médecine deMarseille en Faculté

Mixte de Médecine et dePharmacie, générale et coloniale deMarseille.La Faculté est mal logée ; elleoccupe le Palais Impérial du Pharoet dans son jardin, l’Insti tutd’Anatomie, l’Institut d’Hygiène etde Bactériologie. Les locaux dits"de Pharmacie" sont situés RueAuguste Blanqui.

• En mars 1943, l’ArméeAllemande réquisitionneles locaux du Pharo quisont évacués en quelquesheures avec de nombreuxdégâts dans la Biblio-thèque.• En septembre 1944, leslocaux sont restitués à laFaculté en piètre état ; laréfection est très lente,elle se prolonge jusqu’en1948 pour le Palais duPharo.Entre temps, en 1943, leProfesseur GeorgesMorin est nommétitulaire de la chaire dePhysiologie après ledépart à la retraite duProfesseur Cotte.• En 1947, i l est éluAssesseur du DoyenLucien Cornil auquel ilsuccède le 16 mars 1952.

Quelques semaines plus tard, leDoyen Morin est reçu dans unsalon polit ique de la IVèmeRépublique, animé par MadameJacqueline Baytout, Directrice dujournal les Echos. Il y rencontre denombreuses personnalités.• En mai 1952, le Doyen Morinobtient du Ministère del’Education Nationale (Ensei-gnement Supérieur) la décision deprincipe de construire à Marseilleune nouvelle Faculté de Médecine.

En fait, dès son élection commeAssesseur du Doyen en 1947, leProfesseur Morin avait échafaudédes projets de nouveaux locauxpour la Faculté. Il avait prévul’achat du terrain pour bâtir unenouvelle Faculté dans les jardinsde l’Hôpital Psychiatrique de laTimone, les pourparlers ontcommencé en 1950. Cette parcellede 6 hectares fut acquise en 1954.Il avait écrit un programme précisdes bâtiments, inspiré par laFaculté de Lyon Grange-Blanche.• En juin 1952, René Egger,Architecte DPLG est désignéofficiellement comme Maîtred’œuvre. Un crédit de 2 milliardsde Francs (soit 39 millionsd’Euros) est accordé pour laconstruction.

En un trimestre, en franchissantdes obstacles accumulés depuis desdécennies, le projet est lancé. LeDoyen Morin a des idées trèsprécises sur les plans du nouveaubâtiment, qui comportera troiszones :- une partie "grand public",avec un vaste hall d’accueil (salledes pas perdus), un grandamphithéâtre auditorium (salle despectacle de 1.200 places pouvantaccueill ir des congrès, unrestaurant universitaire au rez-de-chaussée pouvant servir 1.000repas à midi, aux étages, le bureau

Page 36: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200836

décanal et les servicesadministratifs, la Salle du Conseil,la Bibliothèque et quelquesappartements de fonction ;- la partie centrale du bâtimentcomportant 7 niveaux reçoit lesétudiants dans les amphithéâtres etdes salles de travaux pratiques- les 3 ailes perpendiculaires aubâtiment principal, accueillent leslaboratoires de recherche.Soit en tout : 55.000 m2 deplancher pour une surface au sol de15.000 m2.

• De juin 1952 à mars 1955 sontélaborés, par l’agence d’archit-ecture EGGER, les plans précispermettant de lancer concours etadjudications.• Début février 1955 : premiercoup de bulldozer• Fin mars 1955 : le bief du Jarretest comblé, les serres déménagées,le terrain clos est déblayé enrespectant autant que possible lesarbres existants. Deux centrales àbéton sont construites. Oncommence à couler du béton : unétage en moyenne toutes les 6semaines, sauf en mars 1956 àcause d’un épisode de gelrigoureux.

• En mars 1956, les plans détaillésdes différents services etlaboratoires sont confiés aux futursoccupants, directeurs etcollaborateurs, afin qu’ilsindiquent pièce par piècel’emplacement des cloisons, despaillasses, des hottes et sorbonnes,chambres froides etc… avec leursdesideratas en fluides (eau froideet chaude, gaz, circuit électrique,air comprimé, aspiration, centralesd’eau disti l lée), ainsi que lemobilier nécessaire (bureaux,bibliothèques, sièges, placards,frigidaires, congélateurs et matériellourds.• Le 15 avril 1958 le chantier estprogressivement débarassé, leslocaux sont nettoyés et lesdéménagements sont terminés. Lesoccupants prennent possession deslieux et les étudiants arrivent.

Le temps de construction aura duré38 mois, sans un jour de retard,sans abandon d’objectifs, sansretranchement ou suppression dansle programme initial et sansdépassement du crédit initialementfixé soit 36.360 francs (1952),environ 706 euros le m2, de quoifaire rêver aujourd’hui.

• L’inauguration officielle a lieu le17 mai 1958, en pleine révoltealgérienne, on attend en France lesparachutistes des régimentsputchistes.Les festivités sont réduites auminimum, Gaston Defferre, Mairede Marseille et le Recteur Blacheprésident cette inauguration, auxcôtés du Doyen Morin.

Cette Faculté jugée trop vaste ettrop somptueuse par certains, serévèlera en fait trop petite quelquesannées plus tard. Ce quinécessitera des agrandissementsprogressifs.• En, 1962 : édification duBâtiment Propédeutique avec unamphithéâtre de 800 places, dessalles de travaux pratiques etenseignements dirigés, deslaboratoires de recherche.• En 1969 : la construction de 2nouveaux amphithéâtres (A et B) etd’un gymnase.• En 1970 : la Faculté ouvre leSecteur Nord proche de l’hôpital• En 1972 : la Faculté dePharmacie s’installe dans letripode.• En 1995 : agrandissement de laBibliothèque Universitaire.

Les bâtiments de la Facultéont 50 ans en mai 2008. Ilsont bien vieilli sans sedégrader, malgré un certainmanque d’entretien parinsuffisance de crédits.

Page 37: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

37INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Évolution des méthodesd'enseignementProfesseur Pierre CHAMPSAUR

Président du Comité des Études

Appréhender en quelquesminutes 50 ansd’évolution de lapédagogie médicale est

un challenge ambitieux ; nousallons donc aborder lesévènements qui nous semblent lesplus importants.

En 1958, les étudiants en costumecravate allaient quitter le palais duPharo pour gagner la Timone etvous me permettrez en cet instant

d’avoir une pensée pourmon Père qui faisait partide cette promotion.

Pour être une des toutespremières facultés deFrance, la Faculté deMédecine de Marseille atoujours fait évoluer sesméthodes pédagogiqueset, en 50 ans d’évolution,nous avons dû absorberun très grand nombre delois, nous y adapter touten développant la qualitéde notre pédagogie.C’est une Facultéimportante avec près de10.000 étudiants, lamédecine attire beaucoupde jeunes.

Nous allons envisager lesévolutions par cycle des étudesmédicales.

D’abord le premier cycle et cettetrès fameuse 1ere année.La Faculté de Médecine attirebeaucoup d’étudiants, parce que cesont des études universitaires quiconduisent à des métiers bienconnus, à des métiers passionnantset des métiers où il y a desdébouchés. Il y a de plus en plusd’étudiants en première année :2.100 en 2003/2004 et nous avons3.000 étudiants aujourd’hui.

S’il y a beaucoup d’étudiants quise présentent et un numerusclausus réduit il en résulte unentonnoir avec une sélection

Page 38: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200838

obligatoire et cette sélection estincontournable.La seule règle que nous devonsrespecter, c’est l’équité, l’égalitédes chances.

Cette première année a essuyé detrès nombreuses réformes.Si on analyse l’esprit de cesréformes, on constate qu’elles onttourné autour de la recherche d’unéquilibre entre deux éléments :d’un côté les sciencesfondamentales et de l’autre coté lestenants de la médicalisation.Cette première année avait lieu enFaculté de Sciences avecexclusivement des sciencesfondamentales.Elle s’est appelée PCN (physique,chimie, sciences naturelles), puisest devenue PCB (physique,chimie, biologie) en 1934.Le retour vers la Faculté demédecine de cette première annéeaura lieu en 1960 à l’occasiond’une fusion entre PCB et 1ereannée de Médecine.

En 1969, transformation de cettepremière année en PCEM1 et peutêtre en 2009 en L1.Cet équilibre indispensable entresciences fondamentales et

médicalisation a marqué beaucoupde ces réformes. L’équilibre estimportant ; en effet, les futursmédecins doivent posséder lesbases fondamentales nécessaires àla compréhension et à l’adaptation,aux évolutions inéluctables destechniques et pratiques de lamédecine.Mais il faut garder à l’esprit quenous ne formons pas que deschercheurs ou des étudiants quivont, via les passerelles, gagner lesfacultés de sciences.L’équilibre sciences fonda-mentales/ médicalisation doit resterraisonnable.

Deux lois, en 1971 et 197,9 ontcréé le numerus clausus qui est laplus importante révolution qu’aitconnu cette première année. Cettelimitation du nombre d’étudiantspouvant accéder à la deuxièmeannée a progressivement complè-tement modifiée les stratégiespédagogiques, la docimologie etl’ambiance générale entourantcette première année.Cette première année de médecinedevenait un concours sélectif. Elledevenait aussi, et ce n’est pas lamoindre des évolutions, un outilprétendu efficace de régulation dela démographie médicale. Cetterégulation de la démographiemédicale a été particulièrementcatastrophique pour notre faculté.En effet, le numerus clausus estpassé de 7.912 en 1979 à 3.500 en1992, pour revenir à 7.300aujourd’hui.Dans cette boucle, qui nous aramené à un numerus claususnational égal au point de départ, laFaculté de médecine de Marseille avu s’effondrer son numerus claususde 600 en 1979 à 335 en 2008.On nous promet une baisse de 10 à15 postes pour l’année 2009…

Cet outil de régulation de ladémographie médicale est inefficace,

1937

2008

Page 39: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

39INFOMED Hors-série - Décembre 2008

tout le monde le sait. Plus de 30 %des médecins installés dans lesBouches du Rhône on fait leurthèse ailleurs ; il est injuste parceque nos jeunes ont moins dechance de devenir médecin queceux d’autres régions dans lemême pays.On est à 12,5 % de réussite enpremière année, alors que d’autresfacultés en France sont à 25% et sion passe à 330 ou 320 on tomberaà 11 %. Est ce juste ? Est cesérieux ?

Sur 2.779 candidats inscrits, 629ont un débouché car nous avons,depuis longtemps, construit àMarseille à partir de cettepremièreannée un tronc communavec la maïeutique, lakinésithérapie ou les manipulateursen radiologie au-delà du tronccommun classique avec Odon-tologie.Donc 629 étudiants auront unposte, le fameux abattage que l’onprétend est peut être à nuancer.

Pour les "reçus collés", depuislongtemps à Marseille on a despasserelles avec l’ IUP, mais aussidans les différentes licences d’AixMarseille II.Il faut savoir que vers cespasserelles il y a autant d’étudiantsqui vont en Droit que d’étudiantsqui vont en Faculté de sciences.Un étudiant qui rentre en médecinene rentre pas à l’Universitédéfinitivement, il ne rentre pasdans les sciences de la santéobligatoirement. S’il échoue, ilrepensera son orientation et penserqu’il est captif d’une manière oud’une autre est une erreur.

La première année est unentonnoir, il est indiscutable c’estun fait ; notre mission c’estd’assurer l’égalité des chances.Pour assurer cette égalité, nousavons à Marseille depuislongtemps anticipé le flux desétudiants en assurant, par la

vidéoprojection, l’accès de cours àtous, des cours dans des bonnesconditions. Nous avons mis enplace un système qui, depuisl’amphi propédeutique, vapermettre de filmer l’enseignantmais également de reproduire danstrois autres amphis à la fois (A, Bet 3) l’enseignant et son support decours : tableau, transparents ouordinateur.

Le deuxième point de cette volontéd’équité touche les écuries. Il estsouvent reproché l’existenced’écuries privées particulièrementonéreuses.

Nous avons donc développé desécuries au sein de la Faculté,accessible à tous, dont le coûtannuel est de 70 € réalisées par lesPCEM2 et DCEM1, pour que tout

étudiant qui rentre dans cetteFaculté, quels que soient lesmoyens financiers de ses parent,spuisset avoir toutes ses chances.

Nous avons également mis àMarseille en place une informationpour les lycéens via internet depuisla Faculté de Médecine pour tousles lycéens de notre Rectorat.Ces lycéens bénéficient donc dansleur lycée, sans déplacementinutile, d’une informationcomplète sur l’ensemble despossibilités du campus santé deMarseille.Ces séances sont organisées endeux parties :• Une première partie présente auxlycéens toutes les filières.• La deuxième est une séance dequestions/réponses, les lycéensposant des questions via internetaux enseignants réunis à la facultéde médecine et ceci en temps réel.

Page 40: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200840

Avec ce projet novateur, la Facultéde Médecine est en pointe au plannational.

�L’entrée de la médecine dans lefameux LMD est plutôt unhabillage. En effet, l’esprit dusystème LMD est de permettre deséchanges entre les différentesfacultés françaises et égalementdes échanges à l’échelleeuropéenne.Ces échanges sont quasimentimpossibles devant l’existence dunumerus clausus.

Une question est posée celle desréentrées.Qui choisira, dans quelquesannées, les étudiants aptes à entrerdirectement en deuxième année demédecine avec un master dans uneautre Faculté sur dossier etentretien ?

Le tronc commun de cettepremière année intéresseradésormais les quatre filières :maïeutique, médecine, odontologieet pharmacie.

On retrouve, dans ce L1, ce quel’on a toujours connu : c’est-à-direla physique, la biophysique, lachimie, la biochimie, la biologiecellulaire, la génétique, l’anatomie.Les sciences humaines introduitesmaintenant i l y a une dizained’années et qui étaient au départdestinées à faire rentrer desétudiants littéraires en médecinequi ne sont jamais rentrés, sontbien sûr maintenues dans ce L1.

Dans le deuxième cycle des étudesmédicales, jusqu’en 2001, l’ensei-gnement se faisait par discipline.En 2001, une réforme nationale aorganisé l’enseignement par

modules transversaux. Marseille aprofité de cette réforme pour faireune véritable révolutionpédagogique : supprimer les coursmagistraux dans le deuxièmecycle, donner les polycopiés auxétudiants en début d’année, laisserl’accès aux cours sur internet etorganiser tout l’enseignementprésentiel en ensignements dirigésen petit groupe de 30 ou 40 ouavec un enseignant hospitalo-universitaire autour de casclinique.Cette mesure pédagogique a donnédes résultats puisque nous sommesdepuis le début de l’examenclassant national, parmi les 6premières Facultés de France.

Malgré ces résultats, nous avonsun nombre d’internes bien tropfaible à Marseille. Il n’y a que 6places en troisième cycle àMarseille pour 10 de nos étudiantsen deuxième cycle.Si on compare le nombre de postesd’internes à Amiens (209) ou àLille (364) et à Marseille (194), onne peut être que choqué.

Le troisième cycle a connu aussibeaucoup d’évolution.En 1950, la création des CES faitcoexister deux filières pour l’accèsaux spécialités :• l’une est hospitalière c’estl’internat• et l’autre universitaire c’est leCES.En 1979, l’internat qualifiant faitdisparaître les CES et devient lavoie unique.En 2001, la création de l’examenclassant national, reprend cettenotion de voie unique en y incluantla Médecine Générale.Cette Médecine Générale a souventchangé d’appellation : internat deMédecine Générale puis résidanatpuis enfin internat avec l’ExamenClassant National.Est-ce que la Médecine Générale aété revalorisée à travers toutes cesréformes ? On peut se le demander.En revanche, l’impact de ladisparition des CES en 1982 estextrêmement important. Elle estresponsable de la fusion desprogrammes préparatoires àl’internat et aux examens dedeuxième cycle des étudesmédicales.

Page 41: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

41INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Cours magistral, enseignementdirigé et utilisation des nouvellestechnologiques dans la pédagogieavec des salles NTIC ont étéparticulièrement développés àMarseille. Les étudiants peuventsuivre depuis leur bureaudirectement les lames d’histologieet d’anatomie pathologique etrépondre à des questions.

Nous utilisons à Marseille tous lesoutils de la pédagogie, mais il nefaut pas croire que l’utilisation dela vidéo transmission et internetont fait disparaitre la craie et letableau noir, en particulier enanatomie. Tous les outilspédagogiques restent utiles et sontcomplémentaires et nous lesutilisons.L’usage d’internet sur lestéléphones portables n’a pas faitdisparaitre le livre.

L’avenir de notre faculté repose surla poursuite de notre engagementfort en faveur de la pédagogie.Nous avons été l’une despremières facultés à s’assurer desqualités pédagogiques des futursenseignants chercheurs parl’audition pédagogique. Noustravaillons en permanence àl’amélioration de nosenseignements.Notre nouveau diplômeuniversitaire de Pédagogie attiredes étudiants de toute la France,preuve de notre force pédagogique.

Parmi les projets en cours nouspouvons citer le bâtimentpédagogique implanté sur ce quiest appelé le parking étudiants. Ilest en cours d’étude, c’est unprojet majeur pour créer des sallesde moyen format pour lesenseignements dirigés, pour lesnouvelles technologies, pourl’anglais.

Nous devons former deschercheurs, former des hospitalo-universitaires mais nous devonsaussi surtout former des praticiens,il ne faut jamais l’oublier.

Travaux pratiques d'histologie en salle de NTIC

Une politique pédagogique enrenouvellement permanent estnotre caractéristique pour uneformation de médecins de qualité.Que le numerus clausus cesse de sebaser sur la démographie etregarde une fois, peut-être, lacapacité de formation de nosFacultés et tout particulièrement lanôtre. Evaluer réellement la qualitéde la formation avec toutes sesforces et ses faiblesses avant touteréforme serait une bonne idée.

Je vous remercie de m’avoirécouté.

Page 42: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200842

Évolution de la rechercheProfesseur Jean-Paul BERNARD

Président du Comité Scientifique

Résumer 50 ans derecherche à la Facultéde Médecine Timonereprésente, vous en

conviendrez, un veritable défi !J’ai un moment tenté deconvaincre notre Doyen quej’allais tenter d’être exhaustif,c’est-à-dire consacrer à chacun desacteurs de cette recherche la partqui lui est dûe. J’ai vite renoncé,notre Doyen en était d’accord !Cela correspondait pratiquement àparler moins d’une seconde de lacontribution de chacun de ceux quiont apporté une pierre à l’aventure

scientifique de notreFaculté de Médecine.Finalement, je me suis ditqu’après que MonsieurEgger eût construit cetteFaculté et que MonsieurCorriol, à l’instant, nousen ait remis les clés, ilétait raisonnable de faireensemble une promenadeen déambulant, au gré denotre fantaisie, dans cetteFaculté, en frappant ici etlà à quelques portes touten sachant que si on neles ouvrait pas toutes,nous serions là dans 50ans pour franchir cellesque nous n’aurions pasencore ouvertes et je suissûr que nous ytrouverons encore dumonde au travail.

Il est vrai que les Doyenssuccessifs qui ont été à l’origine dela création de cette Faculté Timoneétaient souvent des physiologisteset singulièrement proches de laneurologie. Les Professeurs Morinet Gastaut ont fondé l’Ecole deNeurophysiologie véritablementcomme une thématique identitairede la recherche sur le site Timoneà Marseille. Si les moyens mis enœuvre nous paraissent aujourd’huipresque rudimentaires, ils n’ontpas empêché ces pionniersd’établir les prémisses de tous lesdéveloppements qui serontultérieurement les bases del’épileptologie. C’est au sein d’une

multidisciplinarité bien comprisequ’ont été effectuées les premièresdescriptions des épilepsiesgénéralisées et des épilepsiesfocales, tant au niveau de modèlesexpérimentaux que dans dessituations cliniques. Parallèlementsous l’impulsion du ProfesseurSerratrice, la pathologieneuromusculaire s’individualisaitcomme une discipline nouvelle quiallait se développer remar-quablement dans les annéessuivantes à Marseille.

Il est vrai qu’aujourd’hui on peutse demander si le cerveau a étédécrypté.

Je vous rassure, il n’en est rien, etje dirai presque que c’est tantmieux, mais les outils que nousavons aujourd’hui à notredisposition dans des laboratoiresd’excellence de la Faculté deMédecine ont fait que cesneuroradiologues, ces neuro-

Photo 1 - Le cerveau décrypté

Page 43: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

43INFOMED Hors-série - Décembre 2008

chirurgiens, ces neurologues, cesanatomopathologistes et cesphysiologistes se retrouvent 50 ansplus tard autour de plateformestechnologiques de très haut niveau.On peut citer en exemple laplateforme de magnétoencé-phalographie (photo 2) ou encorele nouveau spectromètre imageurIRM à 3 tesla qui a été inauguré ily a quelques semaines sur lecampus Timone. Je crois que l’onpeut dire aujourd’hui que le pôlescientifique en neurophysiologiemarseillais, une fois associé avecles autres sites universitaires à laFaculté Nord, sur le site duChemin Joseph Aiguier et sur lecampus de Luminy, fait deMarseille le deuxième pôlescientifique de France dans ledomaine des Neurosciences aprèsl’Ile de France et un des touspremiers au niveau international.

�La physiologie a toujours côtoyéles extrêmes. En 1967, lesscientifiques du monde entierétaient tournés vers Marseille ; unnouveau cœur battait dans lapoitrine d’Emmanuel Vitria et celaallait durer 18 ans.Le Professeur Henry et son équipeavaient bien compris qu’on nepourrait se satisfaire de ce résultataussi extraordinaire fût-il ; il fallaittrouver une solution raisonnable àla pénurie de greffons et à cettesituation dramatique pour lepatient qui reste l’attente d’unegreffe cardiaque.C’était le début de l’aventure ducœur artificiel (photo 3), portée àbout de bras par le ProfesseurMonties pendant 25 ans ;l’actualité récente nous a encoremontré qu’il s’agissait là d’unepiste raisonnable et crédible enfaisant la démonstration qu’il n’y

Photo 2 - Plateforme demagnétoencéphalographie

Photo 3 - Coeur artificiel CORA, 1973

avait pas de véritable avancéetechnologique sans une œuvrecommune associant médecins,ingénieurs ainsi que despartenaires quelquefois choisisdans des domaines très inattenduscomme l’aéronautique.

Les extrêmes, c’était aussi laphysiologie des états extrêmes.Il faut se souvenir que c’est àMarseille, baignée par la Médi-terranée, que la physiologie s’esttrès tôt intéressée à l’adaptation aumonde sous-marin ; il faut rappelerque cette activité de recherche aabouti à quelques premièresmondiales retentissantes dont lapremière plongée à saturation en1967, encadrée par les médecins etles physiologistes marseillais quiont pu au fil des ans nourrir despartenariats très fructueux avec laCOMEX implantée à Marseille etle Service de Santé des Armées, cedernier étant aujourd’hui associéavec les universitaires marseillaisau sein d’une équipe labellisée aucours du dernier plan quadriennalde l’Université de la Méditerranée.

�L’anatomie a toujours peine à êtreconsidérée comme discipline derecherche. Cela est regrettable ;l’Ecole d’Anatomie Marseillaise amontré qu’elle avait une capacitéde diffuser ses connaissances ; lenombre d’ouvrages traduits dansde nombreuses langues étrangèresen atteste.Aujourd’hui encore, lesdescriptions princeps issus duLaboratoire d’Anatomie de laFaculté Timone concernant lesartères cérébrales, les artères de lapeau, l’anatomie du cœur et de sesvaisseaux restent des référencesincontournables.

Page 44: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200844

L’anatomie a connu desdéveloppements inattendus : dansl’imagerie bien sûr, mais aussidans la modélisation pour desétudes de biomécanique et surtoutà Marseille dans le domaine del’accidentologie avec la conceptionde l’homme virtuel du projeteuropéen Humos qui vous le voyezn’a jamais été aussi près de nous,tant il est vrai que la numérisationà partir de relevés anatomiquespermet de le rapprochervéritablement de la réalité. Unefois les derniers ajustementsréalisés i l ne lui manquerapratiquement plus que la parole.

Photo 4 - L'homme virtuel Humos

L’endocrinologie et les maladiesmétaboliques ont toujours représentéune spécificité marseillaise. Làaussi, on sourirait presque endécouvrant un chromatographe pouranalyser les protéines en doubledimension ou encore l’ancêtre denos spectromètres de masse actuelssi les Professeurs Roche, Lissitzskyet Michel, dans des conditionsprécaires dans leur laboratoire de larue Auguste Blanqui, n’avaientdécouvert en 1952 latryiiodothyronine ; dès leurinstallation avec l’aide du CNRS etde l’INSERM dans les locaux de laFaculté de Médecine Timone ont étéjetées les bases de l’étude dumétabolisme de la thyroïde jusqu’auclonage du gène de lathyroglobuline ; les premiers enfantsatteints d’insuffisance thyroïdiennecongénitale ont été traités par l’iodeau début des années 60 à la suite deces travaux fondamentaux.Parallèlement la chimie des veninset des toxines de scorpions s’estdéveloppée et a connu desapplications novatrices dans l’étudedes canaux ioniques impliqués dansla transmission synaptique ; cetteactivité se poursuit encoreaujourd’hui sur le site Nord de laFaculté de Médecine.

La clinique endocrinologique acertainement bénéficié d’unesituation aussi favorable sur le plande la recherche fondamentale et ilfaut souligner l’impact essentiel surla recherche en nutrition de ladescription dès 1947 par leProfesseur Jean Vague de ladifférenciation sexuelle du tissuadipeux. L’implication de l’obésitéandroïde dans la survenue dusyndrome métabolique a fait l’objetde nombreux travaux fondamentauxétablis par les enfants et les élèvesde Jean Vague et relayés ensuite parplusieurs dizaines d’équipes derenommée internationale de par lemonde.

Photo 5 - Appareil d'électrophorèsebidimenstionnelle (1973)

Je me souviendrai, quant à moi, avecémotion, de la gourmandise aveclaquelle le Professeur Vague, munide son célèbre compas, mesurait,devant ses étudiants émerveillés, lesreplis moelleux d’une poissonnièrede la rue Longue des Capucins.Depuis ce temps, des méthodessouvent compliquées nous montrentaujourd’hui qu’il faut se méfier de cepetit surplus péri-ombilical, tueursilencieux que l’on a trop souventtendance à considérer avecbonhomie.

�Une autre aventure a été celle de labiologie cellulaire. Dès 1958, leProfesseur Picard et son équipebénéficiaient de l’installation dupremier microscope électroniquedans la région pour étudierl’ultrastructure du noyau etparticulièrement du nucléole,travaux qui se sont développés avecses élèves dans le domaine desneurosciences et de la neuro-endocrinologie. Cette histoire a étéémaillée d’un mariage réussi avecune discipline naissante, promue àMarseille à l’initiative des pédiatres;

Page 45: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

45INFOMED Hors-série - Décembre 2008

il s’agissait de la génétique et sousl’impulsion des Professeurs RenéBernard, Francis Giraud, puis Jean-François Mattei, c’est au contact dudésarroi des familles devantl’inéluctable après une naissancequ’ont été organisées les premièresconsultations de conseil génétique ;un laboratoire de cytogénétique a étécréé et c’est toute la méthodologiede l’analyse des caryotypes qui a étéétablie pour le diagnostic desprincipales maladies chromo-somiques.Avec l’avènement de la biologiemoléculaire et grâce au soutien del’INSERM, le Laboratoire deGénétique a acquis un niveauinternational dans le développementdes techniques d’hybridation in situet, une fois le génome apprivoisé,des découvertes essentielles ont puêtre obtenues dans le champ desmaladies orphelines congénitalescomme la maladie de Charcot-MarieTooth, le syndrome de Rett, lesyndrome de Prader-Willi ou enfin laProgéria.

Après la découverte du gène de laProgéria par l’équipe de NicolasLévy en 2003, les défis sontimmenses et là encore la révolutionde la pharmacogénomique permetaujourd’hui à peine 5 ans après ladécouverte du gène de cette terriblemaladie de mettre en place àMarseille le premier essaithérapeutique européen avec commeespoir d’éviter finalement que cesenfants ne meurent de vieillesse à 13ans.

�Enfin, une aventure là encorepassionnante cette fois-ci dans ledomaine des maladies infectieuses.En 1927, le Professeur David Olmerdécrit la fièvre pourprée qui sembleune caractéristique du bassinméditerranéen ; on ne sait encore sice seront les puces, les tiques ou lespoux qui auront la vedette dans lesannées qui vont suivre. La suite nousla connaissons. Avec l’aide duCNRS, le Professeur Didier Raoultva créer un laboratoire de référencepour l’OMS spécialisé dans l’étude

de la fièvre boutonneuse méditer-ranéenne et des rickettsioses defaçon plus générale.Des avancées majeures dans lestechniques de culture des bactériesintracellulaires vont suivrerapidement et avec les techniquesmodernes de screening à haut débitdu génome bactérien, ce seront plusd’une quinzaine de nouveaux agentsbactériens émergents qui seront ainsicaractérisés.Ces découvertes auront permis lamise au point de techniquesdiagnostiques innovantes enbactério-virologie faisant appel à despuces diagnostiques permettant destandardiser les réponses pour ungrand nombre d’agents infectieux.Mais pour le plus gros laboratoirehospitalier de microbiologie deFrance, pas encore tout à fait dumonde, il fallait une découverte detaille ! L’entamoeba polyphagamimivirus est actuellement le plusgros virus découvert dans le mondeet ceci n’a probablement riend’étonnant dans une ville où il n’estpas rare d’exagérer un peu !

Photo 6aPatient à 10 mois

Photo 6bPatient à 14 ans

Photo 7

Page 46: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200846

Le temps me manque pour vousparler évidemment d’autresrecherches passionnantes commel’immunologie qui a essaimé bienau-delà de notre Faculté, del’oncologie qui s’est structurée trèsrécemment à la Timone sans oublierbien sûr les sciences humaines etsociales ainsi que l’anthropologiequi nous rappellent que l’homme esttoujours le centre de nospréoccupations.

Je voudrai terminer avec le souvenirde la première fois où j’ai passé les

portes de cette Faculté de Médecine.C’était en 1967, j’avais 14 ans, monpère voulait probablement montrer àun adolescent aux cheveux longs etaux chemises à fleurs le progrès enmarche dans la Faculté.On installait en effet dansl’amphithéâtre propédeutique ladernière génération des canons àimages. Le Doyen Gastaut était à lamanœuvre.Non sans malice, mon père tenta deme faire croire que ce célèbrecollectionneur de crânes conservaitparmi d’autres quelques exemplaires

de collègues célèbres ouparticulièrement méritants.Je vous mentirai en vous disant quela seule perspective de finir sur uneétagère a pesé dans les choixprofessionnels qui furent les miensquelques années plus tard ; ce queje ne pouvais imaginer à l’époquec’est que j’aurai autant de plaisir àme retrouver ici ce soir avec vouspour partager cette ambitioncommune pour notre Faculté.

Je vous remercie de votre attention.

Page 47: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

47INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Évolution de la médecineProfesseur Jean-Robert HARLÉ

Vice-Doyen de la Faculté de Médecine

Le constat est absolu : lamédecine hospitalière afait un bond immense, àMarseille comme dans la

France entière dans ces cinquantedernières années.

Nous avons vécu les 50 glorieusesde la Faculté de Médecine. En1958 on se promenait avec unstéthoscope, en 2008 on utilise unepuce à ADN pour faire undiagnostic, mais certains d’entrenous util isent toujours unstéthoscope.

Plusieurs faits se sontdéroulés à la Faculté en1958, il y a eu la créationdu CHU ; le plein tempshospitalo-universitaire aramené vers la Faculté etvers l’hôpital lesmeilleurs cerveaux quis’étaient un peuéparpillés dans le tempset l’espace.

En 1958 on pouvaitdénombrer 88 professeursavec ou sans chaire, etagrégés libres ou non. Ilexistait sur le strict planuniversitaire 39 chaires,ou spécialités.Derrière les appellations"clinique médicale"plusieurs spécialités sedessinaient avec nosmaîtres Poinso, Mattei,Olmer.

De la même façon plusieurschaires de chirurgie existaient,expérimentale pour les uns,infantile pour les autres mais cellesdes Professeurs de Vernejoul, etSalmon allaient exploser enplusieurs spécialités.

En 2008, nous sommes 233Professeurs des Universités -Praticiens Hospitaliers, et 115Maîtres de Conférence - PraticiensHospitaliers, répartis dans 54disciplines hospitalières etuniversitaires et 172 Chefs deClinique Assistants des Hôpitaux.

Alors comment expliquer cettemultiplication, et quels argumentsla justifient ?

1. Des spécialités médicales etchirurgicales évoluent dans cecontexte de progrès scien-tifique et technique.

La Clinique exotique, la médecinecoloniale, l’hygiène et médecinesociale restent dans nos mémoirescomme autant de jalons historiquesmais ont disparu. La disciplinemaladies infectieuses-médecinetropicale les a remplacées, àlaquelle s’est adjointe labactériologie virologie hygiènehospitalière.

La dermatologie a perdu sasyphiligraphie, et la pneumologiela phtysiologie.

La botanique et cryptogamie n’apas supporté le tournant de labiochimie, et de la thérapeutique,la pharmacologie.

La Pédiatrie avec ses représentantsémérites, les Professeurs Bernard,Pinsard, Giraud, Raybaud, Matteise déclinera peu à peu commeautant de spécialités d’organe oude système : neuropédiatrie,l’hématologie pédiatrique, lapédiatrie générale, l’oncologiepédiatrique, la génétique (photo 1).

Page 48: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200848

2. La naissance de nombreusesspécialités, du fait des progrèstechniques.

Au cours de ces cinquantedernières années, sont apparues denombreuses spécialités médicales,chirurgicales, et biologiques.Certaines naîtront par scissiparitédans les années 60 (photo 2) : lanéphrologie (1960), l’hématologieclinique, la cancérologie à partir dela médecine interne représentée parle Professeur Mongin, la radiologieet imagerie médicale, qui seséparera de la radiothérapie, de labiophysique et médecine nucléaireen 1969 ; les réanimationsmédicale, et anesthésique etchirurgicale, la psychiatrie, et lapédo-psychiatrie, la nutrition naîtrade l’endocrinologie.La pneumo-phtysiologie, la gastro-entérologie apparaissent en tantque disciplines universitaireségalement.

De la chirurgie générale naîtrontles chirurgies spécialisées : urolo-gique, thoracique, cardiaque,digestive, orthopédique, répara-trices, adulte ou pédiatrique.

La génétique médicale, l’immu-nologie, les biostatistiques,informatique médicale, ettechniques de communication, labiochimie et biologie moléculairesont autant de spéciali tés quinaîtront au cours de ces cinquante"glorieuses" de la médecine enFrance, en lien avec la pousséeformidable de la technologie, etdans l’application rapide desdécouvertes des sciencesfondamentales et de la recherchescientifique.

Nous savons tous que cet essor n’apu exister qu’avec la mise enœuvre de cette grande loihospitalière créant les CH et U,avec le temps plein hospitalier,auquel tous les professeurs,

Photo 1

Photo 2

Photo 3

Page 49: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

49INFOMED Hors-série - Décembre 2008

progressivement, dans le cours desannées 60 vont adhérer.

3. Les moteurs des progrèstiennent du développementdes techniques scientifiques,aux voyages et aux échanges.

Les voyages forment la jeunesse… et aident à la diffusion desconnaissances.Mon professeur d’histoire depremière au lycée nous accueillitmartialement en demandantimmédiatement une minute desilence pour … la création de lamotocyclette, qui allait permettreles mariages inter-villages, luttantainsi contre une endogamiejusqu’alors trop répandue dansnotre bon pays de France.D’autres raisons guidaient nosaînés dans l’organisation de leursvoyages : l’essor de la médecinefrançaise, et surtout marseillaise,en ferti l isant leur esprit à larencontre des autres. Loin de toutesprit d’exhaustivité, nous allonstenter d’illustrer par l’exemple lepropos.Comment s’y prendre ? Interrogerles impétrants, c’est déjà souventtrop tard. Interroger des élèves estplus riche et varié, permettant desrecoupements, et des analysescocasses : tous n’ont pas la mêmeanalyse des motifs et résultatsd’expéditions lointaines de leurgrand maître. Retrouver desmonographies sur le sujet a été ungrand bonheur, mais on va le voirbien rare.On peut s’essayer à la recherchebibliographique, c’est vitefastidieux. Il faut citer en premierles découvertes, les grandespremières. Je pense à l’électro-encéphalographie, à la greffecardiaque, …

Alors quelques exemples :

�La chirurgie pédiatrique aprèsle Professeur Salmon se scinde enchirurgie orthopédique, et enchirurgie générale. Le ProfesseurMichel Carcassonne a laissé undocument qui permet de trouverquelques dates importantes dansses voyages d’étude :• Professeur Fontaine àStrasbourg créateur de la chirurgievasculaire moderne,• Paris : Professeur Pellerin, DrPetit (becs de lièvre)• Chicago chez le Dr Swenson.(La "Mecque" était Boston), auChildren’s Memorial Hospital deChicago en décembre 1964. Il enreviendra avec les premièrescouveuses pour bébés prématurés,qu’il aura toutes les peines dumonde à faire franchir la douane.

�L’anesthésie est l iée à laréanimation chirurgicale : en 1965,le Professeur Jean Bimar va étudierà Stanford l’électroencéphalo-graphie fonctionnelle appliquée àl’hypothermie au cours desinterventions de chirurgiecardiaque. Les nouvelles tech-niques de contrôle de l’anesthésiearrivent à Marseille comme partouten France. Elles accompagnent lesprogrès de chirurgie cardiaque,digestive, neurochirurgie, et l’essorde la traumatologie. A ce sujet, leProfesseur François me rappelaitque le premier SAMU, transportmédicalisé de très haute qualité avu le jour à Marseille, grâce auxefforts conjoints de l’hôpital CHU,des Marins Pompiers, et de la villede Marseille. On en connaît lesuccès actuel.

�L’essor du pôle cardio-vasculaire• Les premières coronarographiessont réalisées par le DocteurLavaurs, qui était allé apprendre latechnique à Cleveland, chez MasonSones, et Donald Heffler ; en écho,le Docteur Courbier faisait lespremiers pontages coronariens, à la

Clinique Cantini, sous l’égide desProfesseur de Vernejoul, et Jouve.

• La chirurgie vasculaire faisaitdes progrès immenses avec leProfesseur de Bakey (USA),auprès duquel le Professeur Lenaapprenait la mise en place desprothèses aorto-fémorales …Ils sont nombreux ceux qui devoyages de travail, en rencontresinternationales vont se forger uneexpérience en électrophysiologiecardiaque, en hémostase, … et jevous ai dit que je ne serai pasexhaustif.

�Les progrès en neurologieLe Professeur Henri Gastaut :quand a-t-il rencontré Lennox, etoù ? Notre célèbre professeur deneurologie et de neurophysiologiea beaucoup voyagé. (photo3)Pendant ce temps son complice leDocteur Naquet recevait ses élèvespour les former àl’encéphalographie, et à larecherche clinique. Le ProfesseurGastaut était Docteur Honoriscausa des Universités de Ottawa,Liège, Bologne, Shangaï.

�La neurochirurgieLe Professeur Paillas rencontraitses homologues à la Pitié-Salpétrière. Ses élèves devaientdécouvrir l’avion : le ProfesseurGrisoli , la chirurgie del’hypophyse à Monréal, leProfesseur Combalbert celles desanévrysmes en Suède ; lesProfesseurs Cannoni, et Pellet lachirurgie des rochers et de l’angleponto-cérébelleux aux USA, leProfesseur Sedan la chirurgie del’épilepsie à Paris, puis leProfesseur Peragut la chirurgiestéréotaxique puis le gama knife àCharlotteville – USA.

�Pour les biologistes, c’était plusfacile : ils n’abandonnaient pas desmalades dans des l i ts. LeProfesseur Aquaron m’a rappelé

Page 50: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200850

qu’il avait passé un an à Boston, auBoston Biomedical ResearchInstitute ; le Professeur Lucciani aséjourné un an en Californie.

�Et les autres ? qu’ils mepardonnent de ne pas les citer. Cene sont pas des oublis. Je veuxremercier tous ceux que j’aisollicités au téléphone ou parcourrier et qui se reconnaîtront. Jeremercie en particulier lesProfesseurs François, Ourgaud,Baille, Poncet, Montiès et Gabrielqui a passé une des premièresthèses en 1958 à la Faculté.

Je voulais simplement par quelquesexemples dire que nous ne serionspas cette prestigieuse Faculté deMédecine en 2008 sans les effortsde formation de nos aînés.Si de nos jours les mouvements, lamobilité nous paraissent faciles, aupoint qu’ils sont devenus un

passage obligé dans l’ascensiondes marches conduisant à lanomination au titre de Professeuragrégé dans toutes les disciplinesmédicales, ils n’en ont pas moinsété difficiles, semés d’embûchesdans ces temps de fondation de lamédecine moderne qu’a été ladeuxième partie du XXème siècle.

Enfin nous avons vu que lesdestinations privilégiées étaient leplus souvent tournées vers l’Ouest,outre-Atlantique. Hommage soitrendu donc aux moyens detransport, depuis le Phocéen,partant à 22 heures 30 où on étaitparfois obligé de partager sacabine, à l’avion depuis Marignaneou Orly. Les emplois de temps àParis étaient souvent chargés, et ilétait difficile de choisir, tant l’offreétait alléchante. Mais les échangesétaient fructueux.

A voyager plus souvent il faut bienavouer que nous avons perdu lecharme d’antan.

En conclusion provisoire, il y afort à parier que dans cinquanteans on constatera encore desmutations considérables : lesdisciplines cliniques n’auront plusla même appellation, ni les mêmeschamps d’action. Les Cliniciens etles Scientifiques travailleront deplus en plus ensemble. Denouvelles spécialités auront germé,et d’autres auront disparu. Nous ygagnerons j’espère pour la qualitéde notre médecine : la gériatrie,l’oncologie, la greffe d’organes oude cellules, les biothérapies, lesmaladies infectieuses trans-missibles, l’imagerie, la thérapiegénique en constituent leschallenges les plus immédiats.Gageons enfin que la médecinerestera humaine car humaniste.

Page 51: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

51INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Place de la Faculté deMédecine dans l'Université

de la MéditerranéeProfesseur Yvon BERLAND

Président de l'Université de la Méditerranée

On vient de parler de lafaculté de médecine deMarseille au passé et auprésent prestigieux, il

me revient de replacer notrefaculté de médecine dans lecontexte universitaire et plusprécisément dans le contexte,encore aujourd’hui, de l’Universitéde la Méditerranée dont elle estune des douze composantes.

Tout d’abord, il convientde rappeler ce qu’estl’Université de laMéditerranée dont on aévoqué le nom tout àl’heure. C’est 23.000étudiants, 12 compo-santes, avec la faculté deMédecine, la faculté dePharmacie, la facultéd’Odontologie, la facultéde Sciences, la facultédes Sciences du Sport, lafaculté de SciencesEconomiques et deGestion, l’Insti tutRégional du Travail ,l’Institut Universitaire deTechnologie, le Centred’Océanologie de Mar-seille, l’Ecole Supérieured’Ingénieur de Luminy,l’Ecole de Journalisme etde Communication deMarseille, et bientôt 13

composantes puisque l’Ecole deSages Femmes va bientôt nousrejoindre.

C’est aussi 1.500 personnels, 1.200personnels non enseignants, uneformation qui offre 41 Licences,28 Masters, 10 écoles doctorales etune recherche forte de 73 unitéslabellisées qui fait de notreUniversité, une Université qui estclassée au septième rang français

et dans la colonne des 10 à 20universités de rang européen ; lapremière université de la régiondans le classement mondial deShanghaï et une universitéexcellemment évaluée par lesdifférents audits qu’elle a subis en2007 et 2008, par l’Agenced’Evaluation de la Recherche et del’Enseignement Supérieur, par leMinistère de l’EnseignementSupérieur et de la Recherche et leMinistère des Finances.

C’est la seule université de larégion qui s’est vue attribuer lesnouvelles compétences, c’est-à-dire l’autonomie de gestion à partirdu 1er janvier 2009 dans le cadre dela loi L.R.U. votée en août 2007par le Parlement.Dans cette Université, la Facultéde Médecine occupe une placemajeure : 40% des étudiants (ilsreprésentaient 32 % en 2001) ;38% des enseignants chercheurs ;39% des unités de recherchelabellisées, 35% du patrimoineavec 100.000 M2. La Faculté deMédecine est un joyau.

Page 52: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200852

Mais attention la loi L.R.U., que jeviens d’évoquer, et qui a parailleurs un certain nombre devertus, peut mettre en difficulté laFaculté de Médecine.Le Doyen n’est plus ordonnateursecondaire de droit des recettes etdes dépenses, i l dépend duPrésident de l’Université.Les emplois hospitalo-universitaires doivent êtreapprouvés par le Président del’Université car comme les autres,les emplois hospitalo-universitairessont inclus dans le plafondd’emplois fixé à l’Université quidevient autonome.Les salaires correspondants sontinclus dans la masse salariale totaledéléguée à l’Université devenueautonome.Vous le voyez la Faculté deMédecine est fortement dépen-dante de l’Université. Alors pourne pas casser ce joyau, il faut unpilotage adapté ; j’oserais dire unpilote adapté.

�Alors la Faculté de Médecinedemain.La Faculté de Médecine a despartenaires naturels que sont laFaculté de Pharmacie, la Facultéd’Odontologie et bientôt l’Ecole deSages Femmes qui sera une écoleinterne à notre Université.D’ailleurs à partir de la rentréeuniversitaire prochaine, et ça étéprécisé par Pierre Champsaur, lapremière année des études de santésera commune aux 4 filières deformation.Avec ses partenaires naturels laFaculté de médecine pourraconstruire son avenir au sein dupôle santé, notamment sur lecampus Timone.Mais demain aussi, la Faculté deMédecine devra accompagner

l’universitarisation de toutes lesprofessions de santé dont leprocessus vient d’être lancé mardià Paris par les deux ministères detutelle - Enseignement Supérieur etSanté - et pour lequel on m’ademandé de m’investir de manièresignificative.

Ainsi demain la Faculté deMédecine, la Faculté dePharmacie, la Faculté d’Odon-tologie et l’Ecole de SagesFemmes vont être progressivementrejoints au sein de l’Université dela Méditerranée par toutes lesautres formations de santé.Ayant, je pense, personnellementbeaucoup contribué à cetteévolution de l’universitarisationdes professions de santé depuis2002, croyez bien que Marseille nesera pas en reste dans le lancementde ce processus que j’ai, vousl’avez compris, beaucoup appeléde mes vœux.Je peux vous rappeler d’ailleursque c’est à la Faculté de Médecinede Marseille, au sein del’Université de la Méditerranée,qu’a été créée une nouvelleprofession de santé : celle deconseiller en génétique. Seul notresite assure cette formation enFrance.C’est également à la Faculté deMédecine de Marseille, au sein del’Université de la Méditerranée,que j’ai souhaité, pour la prochainerentrée universitaire 2009-2010,que l’on crée, en collaborationavec l’Ecole des Hautes Etudes enSanté Publique, dont le Présidentest -je vous le rappelle- Jean-François Mattei, trois nouvellesprofessions, formées au niveauMaster : infirmier de pratiquesavancées dans le domaine de lagériatrie, de la cancérologie et dela coordination de parcours desoins. Ces trois dernièresformations seront conduites enétroite collaboration avec lescadres de santé de notre CHU.

Le CHU est l’autre partenairenaturel de la Faculté de Médecineet de l’Université de laMéditerranée. La cohésion est trèsforte entre le CHU, la Faculté deMédecine et l’Université de laMéditerranée, et cela estparticulièrement important dans uncontexte où va être conduite trèsprochainement une réflexion surl’avenir des CHU.Cette cohésion et ce désird’excellence que nous partageonsdevraient nous permettre de nouspositionner au meilleur niveaudans le cadre d’une restructurationdes CHU de notre pays que l’onannonce. Et s’il y avait une sortede "Plan Campus" des siteshospitalo-universitaires, nousdevons en faire partie absolumentdemain.

�C’est aussi la réflexion qui a coursactuellement sur l’avenir desuniversités de notre site d’Aix-Marseille.Depuis mon élection à laprésidence de l’Université de laMéditerranée en 2004 -et celafaisait partie de ma profession defoi- je me suis fixé un objectif :celui de fusionner les troisuniversités du site d’Aix-Marseille.Il faut bien le dire, mes collèguesPrésidents, qui sont présentsaujourd’hui mais qui n’étaient pasen fonction à l’époque, il faut biendire que les deux autres universitésn’étaient pas tout à fait convain-cues d’aller dans ce sens.Je pense que je n’ai cessé derecevoir des messages qui étaientdes messages pour tempérer monardeur. J’ai tenu bon, je diraiscontre vents et marées, et fort dequelques arguments percutants,aidé en cela par la loi LRU, lesdeux autres universités et leursprésidents actuels ont progres-

Page 53: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

53INFOMED Hors-série - Décembre 2008

sivement adhérés à cet ambitieuxprojet. I l est absolumentindispensable que nous fusion-nions nos trois universités si nousvoulons représenter quelque chosesur la scène internationale.

A présent le mot fusion est devenuun mot magique, tout le monde sel’approprie, j’en suis ravi car, jedois vous l’avouer, en 2004 peu demonde croyait que ce projetaboutirait.Aujourd’hui, il faut être toutefoisattentif à ce que fusion ne veuille pasdire immobilisme, conservatisme,plus petit dénominateur commun,mais excellence, dynamisme,réactivité, compétitivité.J’ai également le souci qu’au nomde la fusion on ne détruise pas cequi marche, qu’on ne détruise pasdes joyaux comme la Faculté deMédecine qui est une fierté de

notre ville, de notre département etde notre région.L’Université qui se verra avoir del’ambition ne peut pas se priver del’atout considérable qu’est laFaculté de Médecine et de sonpartenaire naturel, l’AP-HM. Etdemain plus encore qu’aujourd’huiavec la perspective d’univer-sitarisation de toutes lesprofessions de santé.

Alors oui, la Faculté de Médecinede Marseille, qui a en fait 78 ans,et cette Faculté de Médecine de laTimone, 50 ans, a un avenirflorissant. Elle peut se suffire, vousl’avez compris, à elle-même. Maiselle peut bénéficier à l’Universitéqui saura, comme l’Université dela Méditerranée aujourd’hui, lavaloriser.

Mesdames, Messieurs, cherscollègues, cette Faculté deMédecine, votre Faculté deMédecine, est un joyau que nousont légué nos maîtres, dont uncertain nombre sont dans cettesalle aujourd’hui. Ces maîtres nousregardent, ne les décevons pas.Faisons ensemble que dans unepériode charnière de l’aveniruniversitaire du site d’Aix-Marseille, la Faculté de Médecinecontinue à occuper toute la placequi lui revient.Croyez bien qu’en tout état decause, personnellement, j’y seraiattentif.

Je vous remercie.

Page 54: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200854

Page 55: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

55INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Exposition du CinquantenaireVous trouverez dans les pages suivantes les douze panneaux réalisés pour l'exposition du Cinquantenaire parl'Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille avec la collaboration du Service Communication-Multimédia de la Faculté de Médecine. Ces panneaux ont une dimension réelle de 70/100 cm.

Cette exposition a été réalisée à partir des collections muséales :• de l'Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille,• des archives de la Faculté de Médecine,• et des documents de la Bibliothèque interuniversitaire de Médecine.

L'Association des Etudiants en Médecine de Marseille

Page 56: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200856

Page 57: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

57INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 58: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200858

Page 59: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

59INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 60: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200860

Page 61: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

61INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 62: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200862

Page 63: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

63INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 64: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200864

Page 65: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

65INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 66: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

INFOMED Hors-série - Décembre 200866

Page 67: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,

67INFOMED Hors-série - Décembre 2008

Page 68: - Décembre 2008 · 2014-04-08 · • Jean-Paul de Gaudemar De l'Université de la Méditerranée à la Faculté Timone - 2000 ans d'histoire de l'Ecole de médecine de Marseille,