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MARDI 31 MARS 2015 QUATUOR BÉLA FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE À LA PHILHARMONIE DE PARIS

FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE À LA PHILHARMONIE DE PARIS · Trauernacht, « nuit de deuil » : le chef d’orchestre Raphaël Pichon et la metteuse en scène britannique Katie Mitchell

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MARDI 31 MARS 2015QUATUOR BÉLA

FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCEÀ LA PHILHARMONIE DE PARIS

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MARDI 31 MARS 18H

QUATUOR BÉLAFRÉDÉRIC AURIER VIOLONJULIEN DIEUDEGARD VIOLONJULIAN BOUTIN ALTOLUC DEDREUIL VIOLONCELLE

Manfred Trojahn Quatuor à cordes no 3Jérôme Combier Parler longuement de fantômesBéla Bartók Quatuor à cordes no 5

La Philharmonie prolonge l’hommage du Festival d’Aix-en-Provence au compositeur allemand Manfred Trojahn (né en 1949), l’un des pionniers d’une nouvelle simplicité et d’une nouvelle subjectivité en musique, loin des dogmes de l’avant-garde.

LE FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCEÀ LA PHILHARMONIE DE PARIS

Le Festival d’Aix-en-Provence et la Philharmonie de Paris ont conclu un nouveau partenariat, qui débute cette saison et permet de présenter une série de récitals, de concerts et de spectacles musicaux accordant une large place aux artistes de l’Académie du Festival d’Aix.

Chaque printemps, le public parisien a donc rendez-vous avec une programmation représentative de la créativité festivalière pour un Festival d’Aix… à la Philharmonie de Paris.

MARDI 31 MARS 20H30

ENSEMBLE MODERNMICHAEL BODER DIRECTIONSABINE DEVIEILHE SOPRANO

Johann Sebastian Bach / Anton Webern Fuga (ricercata) a 6 vociGyörgy Ligeti KammerkonzertManfred Trojahn L’Éternité à Lourmarin, Contrevenir, L’Allégresse

Amoureux de la langue française, Manfred Trojahn travaille à un cycle d’œuvres d’après René Char. La soprano de L’Éternité à Lourmarin chante les mots écrits par le poète après la disparition d’Albert Camus. Et Contrevenir s’inspire du poème éponyme en forme d’hymne à la désobéissance : « Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. Nous restons gens d’inclémence. »

SAMEDI 4 AVRIL 18H

TRAUERNACHT (Spectacle)Cantates de Johann Sebastian Bach

CHANTEURS SOLISTES DE L’ACADÉMIE DU FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCEENSEMBLE PYGMALIONRAPHAËL PICHON DIRECTIONMISE EN SCÈNE DE KATIE MITCHELLCOSTUMES ET SCÉNOGRAPHIE DE VICKI MORTIMERLUMIÈRES DE JAMES FARNCOMBE

Trauernacht, « nuit de deuil » : le chef d’orchestre Raphaël Pichon et la metteuse en scène britannique Katie Mitchell revisitent des extraits de cantates de Bach (BWV 8, 60, 90, 147, 146) pour faire ressortir leur théâtralité en perpétuel dialogue avec la mort.

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MARDI 31 MARS 20H30

ENSEMBLE MODERNMICHAEL BODER DIRECTIONSABINE DEVIEILHE SOPRANO

Johann Sebastian Bach / Anton Webern Fuga (ricercata) a 6 vociGyörgy Ligeti KammerkonzertManfred Trojahn L’Éternité à Lourmarin, Contrevenir, L’Allégresse

Amoureux de la langue française, Manfred Trojahn travaille à un cycle d’œuvres d’après René Char. La soprano de L’Éternité à Lourmarin chante les mots écrits par le poète après la disparition d’Albert Camus. Et Contrevenir s’inspire du poème éponyme en forme d’hymne à la désobéissance : « Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. Nous restons gens d’inclémence. »

SAMEDI 4 AVRIL 18H

TRAUERNACHT (Spectacle)Cantates de Johann Sebastian Bach

CHANTEURS SOLISTES DE L’ACADÉMIE DU FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCEENSEMBLE PYGMALIONRAPHAËL PICHON DIRECTIONMISE EN SCÈNE DE KATIE MITCHELLCOSTUMES ET SCÉNOGRAPHIE DE VICKI MORTIMERLUMIÈRES DE JAMES FARNCOMBE

Trauernacht, « nuit de deuil » : le chef d’orchestre Raphaël Pichon et la metteuse en scène britannique Katie Mitchell revisitent des extraits de cantates de Bach (BWV 8, 60, 90, 147, 146) pour faire ressortir leur théâtralité en perpétuel dialogue avec la mort.

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MARDI 31 MARS 2015................................................18H

AMPHITHÉÂTRE

Manfred TrojahnQuatuor à cordes no 3

Jérôme CombierParler longuement de fantômes

ENTRACTE

Béla BartókQuatuor à cordes no 5

QUATUOR BÉLAFRÉDÉRIC AURIER, VIOLON

JULIEN DIEUDEGARD, VIOLON

JULIAN BOUTIN, ALTO

LUC DEDREUIL, VIOLONCELLE

Ce concert est présenté en partenariat avec le Festival d’Aix-en-Provence.

Concert enregistré par France Musique.

FIN DU CONCERT VERS 19H40.

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MANFRED TROJAHN (1949)

Quatuor à cordes no 3

I. Molto adagio

II. Sehr zart, äußerst langsam

III. Agitato

IV. Sehr langsam, mit äußerster Ruhe

Composition : 1983.

Création : le 4 novembre 1983 à Hambourg par le Quatuor Auryn.

Durée : environ 15 minutes.

Né en Allemagne en 1949, Manfred Trojahn est compositeur – il apprend son métier notamment auprès de György Ligeti – et poursuit parallèlement une carrière de chef d’orchestre et d’essayiste. Il est l’auteur prolifique d’un nombre conséquent d’œuvres pour orchestre, de pièces de musique de chambre ou vocale, d’opéras (La Grande Magia, 2008 ; Orest, 2011). Sa démarche artistique témoigne aussi bien d’une tentative de prise de distance avec la tradition du quatuor germanique que d’une manière proche du « modernisme classique » dans le sillage de Benjamin Britten. Le style de Trojahn se traduit par un ton très personnel et un esprit curieux, par moments non dénué de légèreté, synthèse de différentes écoles et influences.

Laconique et très cohérent à la fois, le Quatuor à cordes no 3, composé en 1983, est une œuvre concentrée, aux gestes musicaux brefs et puissants. Son vocabulaire est volontairement restreint mais sans sécheresse. Trojahn semble renouer ici avec les quatuors tardifs de Beethoven – nécessité, sens de l’épure, place du silence – et se souvient particulièrement de la poésie d’Anton Webern. Des événements saillants de type sériel côtoient des motifs au lyrisme insistant, structure et émotion se conjuguent harmonieusement et contribuent à l’épanouissement d’une syntaxe musicale expres sive, voire expressionniste.

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Les mouvements du Quatuor à cordes no 3 sont nommés suivant les appellations traditionnelles mais n’obéissent pas pour autant à leur programme, jouant du faux-semblant et du virage inattendu. Le premier mouvement, Molto adagio, surprend par la disparité de ses éléments. Une écriture tout d’abord nerveuse se trouve comme bousculée par des épisodes plus calmes et lancinants, au caractère finalement inquiétant. Le second mouvement, Sehr zart, äußerst langsam [Très tendre, et particulièrement lent], évoque un rythme de sicilienne, par la variation obstinée d’un motif extrêmement bref, sans développement, heurté par des silences déséquilibrants. Le troisième mouvement, Agitato, est d’un caractère très contrasté (timbres, couleurs, rythmes) au bénéfice d’un lyrisme pensif et doux. Le dernier mouvement, Sehr langsam, mit äußerster Ruhe [Lentement et paisiblement], établit un principe séquentiel de retour des motifs structurels qui en fait un énergique rondo. On décèle comme des jeux de correspondances entre les premier et troisième mouvements (indications en italien), d’un côté, et entre les second et quatrième (indications en allemand), de l’autre, deux arches qui se croisent et dévoilent comme une perspective, la liberté esthétique de Manfred Trojahn et la profondeur du paysage musical qu’il nous offre.

YOUNESS ANZANE

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JÉRÔME COMBIER (1971)

Parler longuement de fantômes

Composition : 2014

Commande : Musique Nouvelle en Liberté – Ville de Paris.

Création : le 10 juillet 2014 à Aix-en-Provence, Conservatoire Darius Milhaud,

par le Quatuor Béla.

Durée : environ 27 minutes.

« Je ne peux plus parler qu’à travers ces fragments pareils à des pierres qu’il faut

soulever avec leur part d’ombre et contre quoi l’on se heurte, plus épars qu’elles.»

PHILIPPE JACCOTTET, Pensées sous les nuages

« Un peu de jour les a portés, l’absolu de la nuit les reprend

que la terre soit douce à ceux qui dorment. »

CLAUDE ESTEBAN, La Mort à distance

Les fantômes dont je parle ne sont pas ceux dont parle le philosophe1, mais des fantômes bien plus communs pour un musicien, et qui viennent de la musique même, de son histoire, probablement de mélodies, d’accords qui ne cessent d’habiter sa mémoire : fantômes de Ravel ou de Debussy, fantômes de la nuit d’Henri Dutilleux. Ils sont tout autant une matière où trouver une origine, un écho anticipé, et tout à la fois un aveu d’impuissance. Puis-je m’y soustraire ? Puis-je les oublier dans l’instant de l’écriture ? L’acte de création artistique serait alors conjointement l’acte de convier et celui de repousser des fantômes. Il ne serait pas autre chose que cette « hantologie » de la mémoire musicale. Parler longuement de fantômes s’attache à des apparitions et à la nature même de ces apparitions, depuis celles quasi textuelles – citations ou intertextes – jusqu’à celles, invisibles et indéchiffrables, où la matière musicale prend son origine (mélodies, échelles, accords) ; manière de dire que ce qui importe, ce ne sont pas seulement les fantômes, mais les modalités de leurs apparitions et de

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leurs évanouissements : ainsi ce long contrepoint central construit comme une chambre secrète à partir de fragments mélodiques empruntés à l’histoire et déformés, ainsi cette coda inattendue, où le phénomène « hantologique » se dévoile, où surgissent nommément chacun de ces fantômes et pour une seule fois reconnaissables.

JÉRÔME COMBIER

1 - « Si je m’apprête à parler longuement de fantômes, d’héritage et de générations, de

générations de fantômes, c’est-à-dire de certains autres qui ne sont pas présents, ni

présentement vivants, ni à nous ni en nous ni hors de nous, c’est au nom de la justice. De

la justice là où elle n’est pas encore, pas encore là, là où elle n’est plus, entendons là où

elle n’est plus présente, et là où elle ne sera jamais, pas plus que la loi, réductible au droit.

Il faut parler du fantôme, voire au fantôme et avec lui, dès lors qu’aucune éthique,

aucune politique, révolution naire ou non, ne paraît possible et pensable et juste, qui ne

reconnaisse à son principe le respect pour ces autres qui ne sont plus ou pour ces autres

qui ne sont pas encore là, présentement vivants, qu’ils soient déjà morts ou qu’ils ne

soient pas encore nés. »

Jacques Derrida, Spectres de Marx, Paris, Éditions Galilée, 1993

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BÉLA BARTÓK (1881-1945)

Quatuor à cordes no 5 Sz. 102

I. Allegro

II. Adagio molto

III. Scherzo. Alla bulgarese

IV. Andante

V. Allegro vivace

Composition : 6 août-6 septembre 1934.

Commanditaire et dédicataire : Elizabeth Sprague-Coolidge (célèbre mécène

américain).

Création : le 8 avril 1935, à Washington, par le Quatuor Kolisch.

Durée : environ 30 minutes.

Le Cinquième Quatuor de Béla Bartók est une œuvre phare, à différents titres. En 1934, année de sa composition, l’Europe vire au sombre : quelle musique écrire, comment l’écrire ? Ces questions sont alors vitales. La précédente période créatrice de Bartók était plutôt consacrée aux pièces issues de chants populaires, ou bien alors aux œuvres didactiques (Quarante-quatre Duos pour deux violons, Mikrokosmos). Créé à Washington le 8 avril 1935, ce quatuor marque donc bien un renouveau. Il inaugure par ailleurs une réactualisation de la tonalité, qui mène droit à la composition de la Musique pour cordes, percussion et célesta (1937).

Maître du quatuor de ce début de siècle, Bartók est le compositeur le plus influencé par Beethoven : au-delà de la citation, leurs œuvres établissent un pont esthétique à un siècle d’intervalle, la permanence d’un dialogue vivace. La démarche de l’artiste hongrois est un travail de synthèse, au service de l’humain et de la liberté et aspirant au sublime. Son invention, rigoureuse, reste néanmoins sujette aux impulsions, à la curiosité. « L’empire des dissonances, c’est le mien », dira-t-il. Chromatiques (prolifération de secondes mineures) ou diatoniques

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(superposition de quintes), elles se muent en énergie et, associées à une invention rythmique d’exception, ainsi qu’à une harmonie renouvelée par le retour aux sources populaires, participent à l’incandescence du matériau musical.

Structuré en cinq mouvements en arche, tout comme le Quatrième Quatuor, mais de façon plus explicite, le Cinquième Quatuor offre un ensemble doublement concentrique, au niveau de l’œuvre, puis au sein de chaque mouvement. Comme soumis à un procédé sidérurgique, le quatuor avance par enrichissement et amplification du matériau – relativement simple – de départ. Ce phénomène d’expansion souterraine fait vibrer l’écriture de brisures et de tremblements, sans bouleverser l’ordre symétrique fondamental et les variations du matériau monothématique qui le constituent. Au bord du monde tremblant, le vertige de la symétrie devient une force contre le vent mauvais.

YOUNESS ANZANE

Programme de salle du Festival d’Aix-en-Provence 2014, reproduit avec son

aimable autorisation.

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Biographies des compositeurs

MANFRED TROJAHN

Le compositeur allemand Manfred Trojahn étudie la musique orchestrale à l’École supérieure de musique de Basse-Saxe à Brunswick, puis la composition avec Diether de la Motte à Hambourg. Lauréat de nombreuses bourses et résident à la Villa Massimo de Rome (1979), il remporte des prix internationaux tels que le Prix pour jeunes compositeurs de Stuttgart (1972), le 1er Prix de la Tribune inter-nationale des compositeurs de l’UNESCO à Paris (1978), le Prix Sprengel pour la musique (1980) et le Deutscher Musikautorenpreis (2009) décerné par la GEMA. Il est actuellement professeur de compo-sition au Conservatoire supérieur de musique Robert Schumann à Düsseldorf, et membre de l’Académie des Beaux-Arts de Bavière à Munich, de l’Académie libre des Arts à Hambourg, de l’Académie des Arts de Berlin et de l’Académie des Sciences et des Arts de la Rhénanie du Nord Westphalie. Manfred Trojahn compose des œuvres pour chœur et orchestre (dont cinq symphonies à ce jour), ainsi que pour ensembles de musique de chambre. Celles-ci sont jouées par des orchestres de premier plan, avec des solistes renommés et sous

la direction de grands chefs. Depuis le début des années 1990, le répertoire lyrique occupe une part importante dans son travail : ses opéras Enrico (Festival de Schwetzingen, 1991), Was ihr wollt (Munich, 1998) et Limonen aus Sizilien (Cologne, 2003) font l’objet de nombreuses productions en Allemagne et en Autriche. Son œuvre composée à partir de récitatifs tirés de La Clémence de Titus (Mozart) est créée à Amsterdam en 2002 et La Grande Magia, opéra d’après l’œuvre d’Eduardo di Filippo, est donné pour la première fois à Dresde en 2008. En 2011, son opéra Orest voit le jour à Amsterdam. Depuis 2012, Manfred Trojahn travaille avec MusikFabrik et l’Ensemble Modern sur deux projets autour de poèmes de René Char et de Pier Paolo Pasolini, présentés à Rome, Vienne, Francfort et Amsterdam. En 2014, son œuvre est mise à l’honneur au Festival d’Aix-en-Provence, où plusieurs de ses pièces sur des poèmes de René Char sont créées par Sabine Devieilhe et l’Ensemble Modern.

JÉRÔME COMBIER

Jérôme Combier étudie auprès d’Hacène Larbi avant d’intégrer en 1997 le Conservatoire de Paris (CNSMDP), où il se forme à la composition auprès d’Emmanuel

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Nunes et Michaël Levinas. En 1995, il est finaliste du concours Griegselskalpet à Oslo et obtient le Prix de la Fondation Bleustein-Blanchet pour la Vocation, ainsi que le Prix Pierre Cardin. En 1998, il participe à la session de composition de la Fondation Royaumont et part en résidence au Japon durant deux mois. Au cours de la saison 2001/2002, il est sélectionné pour suivre le cursus de composition et d’informatique musical proposé par l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique / Musique). Avec l’appui du Conservatoire de Paris, il développe, de 2002 à 2004, une activité de pédagogue et de direction musicale au Kazakhstan et en Ouzbékistan, auprès des conservatoires de Tachkent et d’Almaty. Il est ensuite pension-naire à la Villa Médicis où il rencontre Raphaël Thierry, qui réalise les installations visuelles du cycle Vies silencieuses, et l’écrivain Sylvain Coher, avec lequel il rêve l’opéra Hypothèse autour du grand amour. Il écrit en 2002 Pays de vent pour l’Orchestre National de France, puis des pièces pour l’Ensemble Recherche en 2005 et pour l’Ensemble intercontemporain en 2007, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. En collaboration avec Pierre Nouvel, il réalise l’ins-tallation Noir gris pour l’exposition Beckett organisée par le Centre Pompidou. En 2008, alors qu’il

enseigne la composition à l’Abbaye de Royaumont, il est retenu par Pierre Boulez dans le cadre du cycle Le Louvre invite Pierre Boulez. C’est alors qu’à l’invitation de l’ensemble Ictus, il imagine l’adaptation pour la scène du roman de W. G. Sebald Austerlitz, qui voit le jour au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2011, avant d’être repris à l’Opéra de Lille. L’année suivante, il écrit pour l’Opéra National de Lyon Terre et cendres avec l’écrivain afghan Atiq Rahimi, et reçoit le Prix Nouveau Talent de la SACD. Accompagné depuis 2007 par l’Académie et le Festival d’Aix-en-Provence, il y crée en 2014 sa pièce pour quatuor à cordes Parler longuement des fantômes. Jérôme Combier dirige l’ensemble Cairn, qu’il a fondé à la fin des années 1990, et est enseignant en création sonore et musicale à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Sa musique est publiée aux éditions Lemoine et enregistrée par les labels Motus (Pays de vent) et Æon (Vies silencieuses – Grand Prix de l’Académie Charles Cros).

BÉLA BARTÓK

Béla Bartók est un compositeur et pianiste hongrois né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklós, aujourd’hui Sinnicolau Mare en Roumanie et

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mort le 26 septembre 1945 à New York. Par le renouvellement du langage musical et des formes qu’il a opéré, par le nombre de chefs-d’œuvre que compte son catalogue, Bartók est l’un des compositeurs majeurs de la première moitié du XXe siècle. Après avoir suivi l’ensei-gnement de sa mère, il fait ses débuts de pianiste à dix ans. Puis il étudie à Bratislava à partir de 1893, et à l’Académie de Budapest entre 1899 et 1903. Cette année-là, il compose sa première partition symphonique d’envergure, Kossuth, influencée par Liszt et Richard Strauss. Bartók se passionne alors pour les chants populaires hongrois et balkaniques, qu’il collecte et publie avec son compatriote Zoltán Kodály à partir de 1906 – entreprise fondatrice dans le domaine de l’ethnomusicologie. L’empreinte du folklore hongrois sur son écriture compensera d’ailleurs les influences que Bartók a reçues de Brahms, Liszt, Strauss, Debussy ou Stravinski, en l’amenant à forger un langage original, entre tonalité et modalité. Le musicien mène une carrière de concertiste à travers l’Europe, souvent en duo avec sa première épouse, la pianiste Márta Ziegler. Sa réputation s’établit, si bien qu’en 1907, il est nommé profes-seur de piano à l’Académie de Budapest. L’année suivante, il compose son Quatuor à cordes n° 1, œuvre de

transition, puis en 1911 son célèbre Allegro barbaro. Bartók achève alors son opéra Le Château de Barbe-Bleue, première vaste synthèse de son langage (il ne sera représenté qu’en 1918). En 1917, le musicien compose ses Danses populaires roumaines et voit la création de sa partition de ballet Le Prince de bois. Bartók voit son œuvre se diffuser en Europe et gagner l’Amérique. Il est désormais consi-déré comme le plus éminent compo-siteur hongrois. En 1923, il divorce et épouse son élève Ditta Pásztory, avec laquelle il effectuera de nombreuses tournées. Suit son deuxième ballet, Le Mandarin merveilleux, créé en 1926. À cette époque, Bartók débute la série des Mikrokosmos, six volumes de pièces pour piano dont le dernier paraîtra en 1939. Toujours imprégné de folklore, son langage se fait plus audacieux que jamais, parfois aux lisières de l’atonalité. Entre 1926 et 1928, Bartók compose son Concerto pour piano n° 1, ses Quatuors à cordes n° 3 et n° 4 – œuvres capitales du genre –, ses deux Rhapsodies pour violon, sa Sonate pour piano. Il effectue en 1927 sa première tournée aux États-Unis. En 1934, il peut quitter son poste d’enseignant pour se consacrer à son travail sur le folklore. Il compose cette année son Quatuor à cordes n° 5, l’avant-gardisme du langage cédant légèrement le pas. En témoignent aussi les chefs-d’œuvre des années

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Biographie des interprètes

QUATUOR BÉLA

Fondé en 2006 par quatre musiciens des CNSM de Lyon et Paris (Julien Dieudegard et Frédéric Aurier, violons ; Julian Boutin, alto ; Luc Dedreuil, violoncelle), le Quatuor Béla s’est réuni autour du désir de défendre le fabuleux répertoire du XXe siècle ainsi que la création. L’ensemble se produit en France et à l’étranger sur des scènes éclectiques : Cité de la musique à Paris, Arsenal de Metz, Festival d’Aix-en-Provence, Flâneries Musicales de Reims, Biennale Musique en Scène de Lyon, Why Note, Les Musiques à Marseille, Villa Médicis, Les Suds à Arles, Jazz Nomades, Africolor, l’Atelier du Plateau, Musique Action, Les Journées Électriques, ainsi que sur les scènes nationales. Le Quatuor Béla se distingue par sa volonté d’être à l’initiative de nouvelles compositions et de nourrir le dialogue entre inter-prètes et compositeurs. Il a créé ou s’apprête à créer des œuvres de Philippe Leroux, Francesco Filidei, Daniel D’Adamo, Thierry Blondeau, Benjamin de la Fuente, Jean-Pierre Drouet, François Sarhan, Nimrod Sahar, Jérôme Combier, Garth Knox, Karl Naegelen, Alvaro Léon Martinez, Sylvain Lemêtre, Frédéric Aurier, Frédéric Pattar… Curieux et enthousiasmés par la

suivantes : la Musique pour cordes, percus-sion et célesta en 1936, la Sonate pour deux pianos et percussions en 1937, le Concerto pour violon n° 2 en 1938, le Divertimento pour cordes et le Quatuor à cordes n° 6 en 1939. La Hongrie devient alors une semi-dictature, et Bartók fait le choix de l’exil en 1940. Il passera les cinq dernières années de sa vie aux États-Unis, effectuant des tournées assez décevantes et prononçant quelques conférences. Atteint d’une leucémie, le musicien connaît l’un de ses derniers succès avec le Concerto pour orchestre de 1943, dont le langage accessible contri-buera à familiariser un large public à sa production. Dans le dénuement, la maladie et un certain oubli, Bartók compose encore une Sonate pour violon seul en 1944, un Concerto pour piano n° 3 en 1945, et laisse inachevé un Concerto pour alto que terminera l’un de ses disciples.

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diversité des courants qui font la création contemporaine, les membres du Quatuor Béla s’associent régulièrement à des figures artistiques emblématiques : l’improvisateur et performer Jean-François Vrod, le rockeur inclassable Albert Marcœur, le griot Moriba Koïta, le jeune maître du oud Ahmad Al Khatib, le trio de jazz Jean Louis. Il publie deux disques en 2013 : l’un, consacré à une œuvre co-écrite par Thierry Blondeau et Daniel D’Adamo, Plier/Déplier, l’autre, Métamorphoses nocturnes, dédié à la musique de Ligeti, dont la sortie a suscité un grand enthousiasme dans la presse. En juillet 2015, le Quatuor Béla se produira pour la troisième année consécutive au Festival d’Aix-en-Provence, dans le spectacle musical et chorégrphique Spectres.

Le Quatuor Béla est conventionné par le Conseil Général de la Savoie. Il reçoit le soutien de la SACEM, l’ADAMI, la Spédidam, la région Rhône-Alpes, Musique Nouvelle en Liberté, l’Onda. La DRAC Rhône-Alpes apporte son aide à certains de ses projets, il est adhérent au Bureau Export.

Concert enregistré par France Musique.

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