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Licence 2 STAPS PsychologieDiaporama 2

Régis Thouvarecq

regis.thouvarecq@univ-rouen.fr

http://registhouvarecq.free.fr

EA 3832 Membre permanent

EA 1780Membre associé

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4. La psychologie génétique de Jean Piaget (1896 � 1980, Suisse)

Zoologiste de formation

Epistémologie génétique : la formation des connaissances, comment se construit la logique humainePhylogenèse / ontogenèse

Il propose un modèle de développement de la pensée logique qui reste une référence incontournable.

Un des points de départ : Constat que des raisonnements qui paraissent simples à l'adulte posent des problèmes insurmontables à des enfants jusqu'à une douzaine d'années => comprendre ces échecs !

Premières observations sur ses propres enfants (trois) lui permettent d'élaborer les débuts de son modèle

Puis enrichissement et validations du modèle à travers un grand nombre d'observations

Oeuvre assez difficile avec un vocabulaire parfois spécifique

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4.1. Quelques éléments fondamentaux

Psychologie génétique = genèse (rien à voir avec le génome => ADN découvert en 1953)

L'examen clinique Piagetien : une méthodologie d'étude spécifique

Piaget part de la critique des tests (type QI) car : 1. Permettent de constater une réponse pas de comprendre comment elle est formée2. Pré-oriente les réponses ex : qu'est ce qui fait avancer le soleil (le vent �) vs. comment avance le soleil (en roulant...)3. Posent des questions qui ne sont pas celles des enfants (peut être « qui a fait le soleil » ) mais celles des adultes => ne permet pas d'accéder à la « mentalité » (défini plus loin) de l'enfant

Piaget propose :1. d'observer les enfants en situation réelle2. « discussions » avec des enfants engagés dans une activité concrète (un jeu par exemple). Mais difficile de distinguer croyances réelles de l'enfant / de jeu de la part de l'enfant / de réponse pour faire plaisir à l'adulte=> reformulation, « contre épreuve », contre suggestion, etc

C'est la méthode de l'examen clinique piagetien

L'analyse tient compte de la cohérence des réponses intra et inter enfants 4

PIAGET définit les structures opératoires comme des structures d�actions qui se composent,qui se coordonnent logiquement, et qui donnent un pouvoir d�action

Exemple : la sériation (ranger les baguettes). C�est une sorte de structure qui permet d�ordonner et de concevoir logiquement l�ordre des choses suivant la relation du plus grand au plus petit ou encore du plus fort au plus faible, etc...

Jeunes enfants

Vers 6-7 ans par essai / erreur

Vers 9 ans, directement comme si c'était évident

Constructivisme : C�est l�idée que le principal facteur du développement, c�est ce que fait l�enfant, c�est l�enfant lui-même par son action qui se construit sans cesse au cours du temps.

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Les Schèmes : « ce qui, dans une action, est transposable, généralisable, ou différenciable d'une situation à la suivante, autrement dit ce qu'il y a de commun aux diverses répétitions ou application de la même action »C'est la structure générale de l'action (pas l'action elle même)Il se conserve au cours des répétitions, se consolide par l'exercice et tend à se généraliserExemple de schème moteur (polygone de sustentation triangulaire pour attraper)

Dans un premier temps (0 � 2 ans environ) : schèmes d'action (tirer pousser attraper)

Puis schèmes s'intériorisent et apparition des schèmes (de pensée) opératoires : schèmes mentaux (sérier, classer....)

Mentalité enfantineCaractéristiques très générales de la pensée du jeune enfant (égocentrisme intellectuel, etc.).

AssimilationMécanisme par lequel le sujet applique ses schèmes déjà existants sur le réel pour incorporer, s�approprier les éléments du milieu.

Accommodation Processus de modification d�un schème préexistant inadapté (échec de l�assimilation) en fonction des caractéristiques du nouvel objet ou de la nouvelle situation à s�approprier.

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Jeu d'interactions permanentes entre assimilation et accommodation

Ensemble des schèmes

AccommodationAssimilation

Milieu (environnement)

ÉquilibrationTendance à rétablir l'équilibre (la cohérence) entre les schèmes et le milieu.Émergence de nouvelles conduites : passage d'un niveau d'adaptation au niveau supérieur

Décalage vertical :Un schème peut être acquis sur un plan du développement mais doit être reconstruit sur un autre plan(par exemple une action que l'enfant sait réaliser en acte mais pas encore en pensée)

Décalage horizontal Deux notions formellement identiques peuvent ne pas être acquises en même temps. Par exemple conservation du poids et des substances (voir plus loin)

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Notion de stadeEtapes de développement qui répondent aux critères suivants : - Constance dans l'ordre de succession des stades- Chaque stade est caractérisé par une structure d'ensemble particulière (une mentalité) qui permet d'expliquer les diverses conduites à ce stade.- Il n'y a pas substitution d'un stade à l'autre mais intégration- Au cours de chaque stade il y a évolution qui conduira à l'équilibre dans le stade

Les facteurs du développement : - Maturation du SN (nécessaire mais pas suffisant)- Action sur les objets : abstraction simple et réfléchissante

- 4.2. Les stades du développement intellectuel selon Jean Piaget

Modèle en 4 stades intégrant des sous-stades

Les âges sont approximatifs et la vitesse n'est pas un prédicteur (hors pathologies)

Stade sensori-moteur (0-2 ans) composé de 6 sous-stadesStade pré-opératoire (2-6/7 ans)Le stade opératoire (des opérations concrètes (7-11 ans)Le stade formel (à partir de 11/12 ans)

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Stade sensori-moteur : Le développement intellectuel du bébé est étroitement lié aux activités sensorielles et motrices. Le corps va revêtir une extrême importance parce que c'est principalement à travers ses actions et le résultat de ses actions que le jeune enfant apprend.C'est une intelligence sans représentation mentale, c'est-à-dire sans conceptualisation et sans langage.L'intelligence sensori-motrice va permettre la résolution de problèmes pratiques par essais et par erreurs.

Les exercices réflexes (0-1 mois)Les exercices réflexes (0-1 mois)Consolidation des réflexes innés tq succion Le réflexe est la première réponse globale de l'individu à une stimulation provenant de son milieu.

Réactions circulaires primaires (1 à 4 mois ½) A partir des réflexes archaïques, répétition d'actions qui concernent le corps (salivation, jeu avec les lèvres). Un résultat intéressant découvert par hasard est conservé par répétition

Réactions circulaires secondaires (4 mois ½, 8/9 mois) Réactions circulaires qui portent sur des objets

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Coordination des schèmes secondaires et leur application aux situations nouvelles 8/9 mois à 11/12 moisApparition de la distinction but / moyensIl ne s'agit plus de simple répétition mais de combinaisons nouvelles Exemple : diriger la main de la mère vers l'objet qu'il ne peut atteindre

Réactions circulaires tertiaires (11/12 mois à 18 mois)Expérimentation active. Variation des schèmes pour voir les effets obtenus.

Découverte des moyens nouveaux pour atteindre des butsExemple : tirer une sur un tissu pour approcher un jouet

Invention de moyens nouveaux par combinaison et débuts de la représentation (18 mois à 2 ans)Transition vers une intelligence représentative« L'enfant devient capable de trouver des moyens nouveaux non plus seulement par tâtonnements extérieurs ou matériels mais par combinaison intériorisée qui aboutit à une compréhension soudaine ou insight »Exemple : pousser le tiroir de la boîte d'allumette

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Accès à la représentation ou fonction symbolique cad la fonction qui permet d'évoquer des des objets ou situations non directement perceptibles

=> permet l'apparition de conduites nouvelles : imitation différée / jeu symbolique / le dessin

=> développement de l'image mentale et du langage

=> l'INTELLIGENCE SE DÉTACHE DE L'ACTION

Le Stade pré-opératoire 2 à 6/7 ans

MAIS......la pensée de l'enfant se fonde encore sur ses perceptions et est caractérisée par l'égocentrisme (au sens piagetien) et le syncrétisme (tout les éléments sur le même plan)

Pensée caractérisée par - l'animisme (intention des choses)- Le finalisme => les « pourquoi ? »

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Le Stade opératoire (ou des opérations concrètes (6/7 ans à 11/12 ans))

Acquisition de la réversibilité de la pensée : annuler en pensée une opération pour revenir à l'état initial

La conservation (substance / poids / volume...) est indispensable à tout forme d'opération rationnelle

Accès à la catégorisation, la sériation, au calcul (différent de la numération!), au temps

MAIS la pensée est encore appliquée à des « objets » concrets

1. Pas de réversibilité

2. Réversibilité

3 CONSERVATION

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Le Stade formel (11/12 ans �. équilibration vers 14-15 ans)

- L'enfant libère sa pensée du concret et raisonne sur du possible- Logique de proposition et raisonnement hypothético-déductif- Libère de l'observation réelle et concrète

Groupe INRC Identique / iNversion / Réciproque / Corrélative(exemple de l'escargot : comment modifier son déplacement)

- La pensée est devenue formelle (ne porte plus sur de objets) / de second degré (opération sur des opérations)- Combinatoire (envisager toutes les combinaisons possibles)- Permet d'établir des règles, des règles sur les règles- Métacognition

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4.3. Quelques remarques

Au coeur de la construction de l 'intelligence se trouve l'action. C'est l'action qui se trouve au point de départ de la vie psychique : - Mentalisation de l'action- Le développement est un préalable à l'apprentissage- Le développement va de l'intérieur vers l'extérieur (de l'individuel vers le social)

Le reproche est souvent fait à J. Piaget de ne guère laisser de place dans son modèle à l'affectivité...� alors qu'il est connu que les aspects affectifs interviennent dans le développement

En fait pour Piaget, l'affectivité n'a pas de valeur structurante dans le développement cognitif. Peut intervenir à travers les processus motivationnels

Pour Piaget de réelles relations sociales (coopération) ne peuvent apparaître qu'après le dépassement de la pensée égocentrique.

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5. L. Vygotsky (1896 (aussi) -1934)

Pour Vygotsky, le développement d�un être humain est trop complexe pour être défini par des stades. Il a accordé une importance beaucoup plus grande que J. Piaget aux influences sociales et environnementales sur le développement cognitif.

Psychologue russe (et juif ce qui l'empêchera d'enseigner dans un premier temps) mais aussi études en philosophie et histoire.Activité débordante puis mort précoce (tuberculose)Ses travaux quasiment inconnus (tout au moins en dehors d'URSS) jusque dans les années 60.Il s'intéressera tout particulièrement aux fonctions psychologiques supérieures (mémoire attention etc.) et leur développement et à ce qu'il considère comme un instrument psychologique : le langage. (question de la transformation du langage social et extériorisé en langage intellectuel et intérieur)

Le développement de l�enfant humain est affecté par la culture dans laquelle il grandit, et à plus forte raison par son environnement familial particulier. Ces influences sociales vont être intériorisées par l�enfant à travers ses interactions avec les adultes qui le guident dans ses résolutions de problème.

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Trois propositions essentielles de Vygotsky

1. l�approche historico-culturelle du développementIndividu se développe en intégrant culture et l�histoire d�une société

2. Ancrage social du développement (qui n�est ni interne ni autonome)2. Ancrage social du développement (qui n�est ni interne ni autonome)-Relation Sujet / environnement est MEDIATISEE par le groupe social (porteur d�histoire et de culture)-Les fonction psychiques sont interpsychologiques PUIS intrapsychologiques

3. Les instruments psychologiques -Elaborations artificielles, destinées à contrôler les processus des comportements (le langage en est le meilleur exemple)-Outil donné par le social puis utilisation intrapsychique.-Exemple du langage en trois temps : Social (communication), égocentrique (ne s�adresse pas à l�autre, aide au raisonnement) puis intérieur (reflet de la pensée)

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Il proposera une idée reprise par la suite en psychologie du développement mais aussi largement en psychologie de l'éducation

La Zone Proximale de Développement

Je sais faire avec d�autres (plus avancés)Niveau potentiel

Je sais faire seul

Z P D

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Quelques conséquences de ces propositions

On apprend avec l�autre PUIS à faire avec l�autre puis à faire seul

Apprentissage = intériorisation de ce qu�on sait faire en situation sociale (va de l�extérieur vers l�intérieur)

L�apprentissage est une condition préalable au développement (à travers les outils psychologiques)

Apprentissage et développement seront favorisés par le décalage entre « expert » et « novice » (problème de la « bonne » distance)

6. Remarques « conclusives » sur les modèles de développement:

Les propositions de Piaget et Vygotsky sont fort différentes (voir diapo suivante)

Ces propositions ne sont pas nécessairement complémentaires...

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Piaget Vygotsky

Apprentissage et

développement

Quel autre pour progresser ?

Sens du développement

Le développement précède l�apprentissage

L�apprentissage précède le développement

Un pair (passé l�égocentrisme)

Légèrement plus avancé (ZPD)

De l�individuel vers le social Du social vers l�individuel

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Piaget et Vygotsky ne sont pas les seuls à avoir travaillé sur le développement de l'enfantCertains auteurs (quelques grands noms) se sont intéressés :

Au développement socio cognitif (socio-constructivisme: J. Bruner (1915 -?)Il fut un des « découvreurs » des travaux de Vygotsky

Au développement social : H. Wallon (1879-1962)

Au développement perceptivo-moteur : E. Gibson (1910-2002), E. Thelen (1941 � 2004)

Au développement affectif à travers des approches psychanalytiques: S. Freud (1856 � 1939) mais avec une méthodologie très « spécifique », D. Winnicott (1896 - 1971)

Tous nous apprennent des choses importantes sur le développement de l'enfant en général. Ce qui ne signifie pas que ce qu'il disent me permet de tirer des conclusions directes quant au comportement de chaque enfant.