Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Untersuchungen zur Historia Augusta by Frank KolbReview by: Fr. JacquesLatomus, T. 51, Fasc. 2 (AVRIL-JUIN 1992), pp. 437-439Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41541316 .

Accessed: 10/06/2014 20:49

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toLatomus.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.72.111 on Tue, 10 Jun 2014 20:49:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

COMPTES RENDUS 437

Telles sont les principales conclusions d'une etude ou le specialiste de la prosopographie trouvera une quantite de renseignements tres utiles et toujours savamment disseques et evalues (notamment p. 49 sur les procuracies centenaires, p. 78-79 et 116-117 sur les fonctions ducenaires). Si ces pages sont denses et stimulantes, le corps de Farticle est parfois un peu plus difficile a suivre, chaque carriere etant reprise aux differentes etapes de sa progression, ce qui ne va pas sans redites. Le resultat est parfois un peu deroutant pour le lecteur, mais c'est le corollaire inevitable de l'absence de notices individuelles, qui ne vont pas non plus sans redites ni decousu. On regrette aussi l'absence d'un tableau regroupant tous les procurateurs connus, qui eut evite d'avoir a se reporter a des volumes de fastes plus anciens. Mais ces inconvenients sont plus que largement compenses par la richesse de l'annotation, des tableaux et des index de la fin du volume, qui permettent de retrouver toute la documentation relative a un individu, non seulement dans l'etude principale d'A. Magioncalda, mais aussi dans l'un ou l'autre des quatre articles qui l'accompagnent. L'ensemble constitue de la sorte un ouvrage de reference, dont les specialistes de la prosopographie romaine et de l'histoire des Maure- tanies ne pourront plus se passer.

Frangois B£rard.

Frank Kolb, Untersuchungen zur Historia Augusta , Bonn, R. Habelt, 1987 (Antiquitas, 4, 20), 22,5 X 16,5 cm, vm-165 p., 98 DM.

Ce petit livre rassemble plusieurs recherches disparates sur YHistoire Auguste , qui concernent surtout la Tetrarchie et le regne de Gordien III. Traits communs a ces etudes : une excellente connaissance de la bibliographie depuis la fin du xixe s. (tres largement mise a contribution et citee longuement) et un recours aux autres sources anciennes (paralleles ou sources de YHA).

Le chap. I traite de la Tetrarchie dans YHA (p. 1-27). La forme invrai- semblable des dedicaces exclut qu'il s'agisse de biographies contemporaines. Mais quelle connaissance des tetrarques l'auteur a-t-il et quel usage en fait- il pour l'image d'autres dirigeants ? La notion d'aurea saecula est reprise dans plusieurs vies. Surtout, si les informations sont a l'evidence limitees, la vision de Diocletien, qui cherche des modeles dans les anciens empereurs, est plus positive que celle d'Aurelius Victor et d'Eutrope.

Le chap. II (p. 28-51) traite de Marc. Ant. 16, 2 (texte corrompu, dont aucune correction ne donne une version plausible) : Marc Aurele aurait, lors d'un triomphe au cirque, marche a cote de Commode, lui-meme sur un char. On y voit habituellement le demarquage de l'humiliation de Galere par Diocletien apres l'echec contre les Perses, - episode fictif cree tardivement et qu'ignore Lactance.

II n'y aurait pas a recuser l'historicite de l'anecdote, une fois admis qu'il ne s'agit pas d'un triomphe, mais d'un protocole d'aduentus. Le ceremonial

This content downloaded from 62.122.72.111 on Tue, 10 Jun 2014 20:49:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

438 COMPTES RENDUS

en est ancien et, depuis le debut de l'Empire, a un sens ambivalent, dans la mesure ou les pietons qui accompagnent le char sont en position d'inferiorite. En tout cas, il serait inutile d'y voir une reference au temps de Diocletien.

Fr. Kolb etudie ensuite (p. 52-87) le titre de parens principum porte par Timesithee, qui aurait des implications pour la date de la redaction de YHA. Dans l'oeuvre, Gordien III est le type de l'empereur-enfant, dont le destin et celui de l'Empire dependent de la valeur de ses conseillers. Le vocabulaire de YHA rajeunit Gordien. Le topos litteraire evolue sous l'effet des situations contemporaines ; le probleme n'est pas aigu avant la fin du iv* s. et la premiere moitie du v6 s.

Le role attribue a la mere de Gordien, non attestee par ailleurs, est assu- rement une fiction ; quant a Timesithee, YHA exagere son role, qui fut assez bref (pas plus d'un an et demi) : l'auteur a brode a partir de maigres donnees fournies par Dexippe.

Le titre parens apparait tot avec des sens nuances. II est d'abord utilise dans un contexte prive, mais Alexandre l'accorde a Ulpien dans un texte de 222 conserve au Code Justinien. A l'epoque tardive, il reconnait une position politique superieure - ce qui serait le sens retenu par YHA. Dans YHA, parens principum renverrait a cette derniere acception, sans evoquer une personne precise : le bon parens serait la solution a la question des empereurs- enfants. La notion n'etant pas envisageable avant 395 ou peu apres (suite a des annees d'experience), 395 ne peut etre qu'un terminus post quern pour la redaction de YHA , qui pourrait etre repoussee jusqu'au milieu du v* s.. L'hypothese est seduisante ; mais il est probable qu'elle ne convaincra pas les tenants d'une redaction autour de 395, ne reposant finalement que sur la valorisation exageree de Timesithee et sur l'idee que l'image du «regent» est largement inspiree des parentes principum tardifs, «institutionnels».

Le chap. IV (p. 88-89) traite de la succession de Timesithee, qui aurait institue la res publica Romana son heritiere, laissant ses biens aux uectigalia Vrbis (Gord. 28, 1). L'episode est fictif. II exalte le comportement d'un parens principum ideal. S'il y a un parallele positif avec les biens de Stilichon, l'auteur a du aussi se referer a la question des biens des senateurs, posee en particulier par le «scandale» de la vente des biens de Melanie, aboutissant a un proces en 408.

Ensuite Fr. Kolb etudie longuement la fin de la carriere de Timesithee et la prise du pouvoir par Philippe l'Arabe et son frere Iulius Priscus, surtout sous Tangle chronologique (chap. V, p. 99-132). Les sources, y compris les inscriptions, sont contradictoires et l'echeveau semble indemelable. Priscus aurait ete prefet de Mesopotamie en 242, son frere devant avoir un important commandement militaire ; Timesithee serait mort dans les derniers jours de 242, et Philippe lui aurait succede au debut 243. Avant l'automne, Priscus serait redevenu prefet du Pretoire. La mort de Gordien III daterait de fevrier

This content downloaded from 62.122.72.111 on Tue, 10 Jun 2014 20:49:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

COMPTES RENDUS 439

244 au plus tard ; apres la paix (244), Priscus serait demeure a l'Est comme rector Orientis.

Comme il Fa fait precedemment, Fr. Kolb estime que la «regence» de Timesithee est un bref episode (241 ?-fin 242) dans le regne de six ans de Gordien III, exagere pour presenter le programme d'une regence ideale. En revanche, Philippe et Priscus ont du jouer un role important des 242 : leur prise du pouvoir apparait preparee de longue date.

S'ajoutent deux appendices. Dans le premier (p. 133-137), Fr. Kolb veut montrer que Misitheus, nom donne par YHA a Timesithee, n'est pas une deformation perverse sur Misotheos, «ennemi de Dieu», comme on l'admet en general depuis le debut du siecle : ce nom n'est pas compatible avec l'image positive du personnage. II y aurait plutot un erreur de transmission. 77. aurait ete pris par Fauteur ou un copiste pour l'abreviation de Tiberius ; il aurait cru simplifier en ecrivant Misitheus. De telles deformations ne sont pas sans exemple dans YHA. Mais ne peut-on malgre tout conserver Interpretation traditionnelle ? On sait combien Fauteur aimait les jeux de mots et de nom, et qu'il n'etait pas a une inconsequence pres : il a pu affubler le prefet de ce nom et, par ailleurs Fexalter.

Dans un discours fictif ( Gord . 27, 4-8), Gordien III demande aux senateurs de faire des supplications aux dieux. Mais (p. 138-140), les supplications apparaissent toujours (un cas mis a part) dans un contexte de falsification et l'episode doit renvoyer a des sources republicaines, plutot que du Haut- Empire.

En conclusion, ce petit livre manque sans doute d'unite ; mais, une fois admis le principe de la juxtaposition des etudes, il ne pourra etre ignore des specialistes de YHistoire Auguste. La restriction du role accorde a Timesithee est seduisante ; mais on n'oubliera pas que ce personnage a pu marier sa fille a l'empereur. F. Kolb est partisan d'une date tardive pour la redaction des biographies ; cependant, il n'insiste guere sur cet aspect qui va contre l'actuelle communis opinio. II devra assurement apporter de nouveaux ele- ments (dans une etude specifique ?), s'il veut emporter l'adhesion ; en atten- dant, la question doit rester ouverte.

Fr. Jacques.

Jean Haudry, La religion cosmique des Indo-Europeens, Milan-Paris, Arche - Les Belles Lettres, 1987 (Etudes Indo-Europeennes, 2), 20,5 X 15,5 cm, 330 p.

Cet ouvrage reunit une serie d'etudes publiees depuis 1982 dans les revues Lalies et Etudes Indo-Europeennes et relatives a ce que Fauteur appelle «la religion cosmique des Indo-Europeens». Le ch. 1, qui constitue en realite la synthese, decrit cette «cosmologie indo-europeenne» : un ciel diurne (en Grece, Zeus, epoux de Hera), un ciel auroral ou crepusculaire et un ciel nocturne

This content downloaded from 62.122.72.111 on Tue, 10 Jun 2014 20:49:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions