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SZENE / SCÈNE 21 BIEL BIENNE 23./24. MAI 2018 BIEL BIENNE 23/24 MAI 2018 Ihre Lachanfälle sind aus- sergewöhnlich. Aber auch beunruhigend. Denn es ist unmöglich, dass hinter die- sem Lächeln und dieser Spon- taneität nicht auch tiefe Schmerzen und grosse Fragen stecken. Jene einer 54-jähri- gen Frau – «Ich bin 1964 ge- boren worden, im Jahr des Drachens!» – welche die Büh- nenkunst im Blut hat. «Wenn mich die Zuschauer nach dem Auftritt treffen, machen sie mir das schönste Kompli- ment: Sie sagen mir, dass sie gekommen seien, um zu la- chen. Gestehen aber auch, beunruhigt worden zu sein. Sie erkennen sich in den Cha- rakteren, die ich verkörpere. Was für ein Glück!» Rakete. Die Genferin ar- beitete lange Zeit in verschie- denen Sozialdiensten ihres Kantons. «Ich diskutierte täg- lich mit Personen in prekären Situationen. Es waren oft Ar- beitslose, aber auch Geschäfts- führer auf der Suche nach Identität», erinnert sie sich. Viele Begegnungen, die sie inspiriert haben. «Aber ich spiele auch viele andere Cha- raktere», präzisiert sie. Ihre neueste Show – die dritte in zwölf Jahren – folgt einem roten Faden. Oder besser: ei- nem Faden namens Ariane. Wie die berühmte Rakete. Ihre One-Woman-Show, sie dauert eine Stunde und fünf- zehn Minuten, beginnt mit einem Video, das den Start der französischen Rakete zeigt. «Ich will auch starten! End- lich!» Und über das Leben sin- nieren. Über Fragen, die sich Kinder stellen. Über die Be- ziehung zwischen Frau und Mann. Über den Blues. Über Glücksmomente. Mobbing am Arbeitsplatz. Vater- oder Mut- terschaft. «Ich bin kein Fan der Stand-up-Comedy», sagt sie. Nein. Ihre Präferenz wäre eher Zouc. «Mein Traum wäre es, sie einmal ‚in echt’ zu se- hen. Ich bin ein absoluter Fan ihrer Sketches. Ihre Welt, mal humoristisch, mal dramatisch, ist die meine.» Standbein. Die ehemalige Beamtin traf vor einem Jahr eine mutige Entscheidung. «Ich will verrückt sein!» Sie gab ihre bequeme Festanstellung auf und liess sich ihre Pensions- kasse ausbezahlen, um sich auf das Abenteuer Bühne einzu- lassen. «Meine beste Freundin Christine Camporini – sie kennt die französischsprachige Kulturszene gut – und ich be- schlossen, eine professionelle Struktur aufzubauen. Vom Webauftritt über Marketing bis zum landesweiten Kontakt mit Theatern.» Wahrlich ein etwas verrücktes Vorhaben … «Viel- leicht. Aber mein Partner glaubt an mich und hilft mir. Ich folge meinem Instinkt und meiner Lust», sagt die Schwei- zerin, stolz auf ihre «doppelte Herkunft». «Mein Vater war ein waschechter Neuenburger und meine Mutter eine jüdi- sche Türkin. Ich fühle mich als Weltenbürgerin.» Ariane Borel setzt in ih- rem Stück auch einen ge- sellschaftlichen Akzent. «Ich fühle mich Schauspielern zugeneigt, die in ihren Shows oder Filmen eine Form von politischem Engagement zei- gen.» In diesem Sinne unter- streicht sie ihre bedingungslose Bewunderung für den franzö- sischen Schauspieler Vincent Lindon. Seit einigen Jahren ist er an Filmen beteiligt wie «Wel- come» (Die Geschichte eines jungen Migranten), «Der Wert des Menschen» (Arbeitslosen- drama) oder zuletzt «At War», eine scharfe Kritik am Aktio- nariat. Ariane hofft, dass sich nach ihrer Tournee durch die Westschweiz weitere Theater- türen im französischsprachigen Raum öffnen (sie trat bereits in Québec und in Belgien auf). Und wer weiss, vielleicht klopft eines Tages Zouc an, um ihr zu gratulieren. «Das wäre der schönste Moment meines Lebens!» bricht sie in einen erneuten Lachan- fall aus. n Das Universum der Genfer Schauspielerin Ariane Borel ist humorvoll, sanft, wild und engagiert; sie wird im «Théâtre de Poche» in Biel mit ihrem neuen Stück «De vous à moi» auf der Bühne stehen. beaucoup d’autres person- nages», précise-t-elle. Car son nouveau spectacle – le troi- sième en douze ans – a un fil rouge. Ou plutôt, un fil appelé Ariane. Comme la fa- meuse fusée. Son one woman show d’une heure et quinze minutes débute en effet par une vidéo montrant le dé- collage de l’engin spatial français. «Moi aussi, je veux décoller! Enfin!» Et s’inter- roger sur la vie. Les questions que se posent les gamins. Les relations entre les femmes et les hommes. Les coups de blues. Les moments de joie. Le mobbing au travail. La découverte de la paternité ou de la maternité. «Je ne suis pas une fan du stand- up», tient-elle à ajouter. Non. Sa référence absolue serait plutôt Zouc. «Vous m’appre- nez qu’elle vit dans votre ré- gion! Mon rêve serait de la voir enfin ‘pour de vrai’. Je suis une fan absolue de tous ses sketchs. Son monde, tantôt humoristique et tantôt dramatique, est le mien». Deuxième pilier. Il y a un an, cette fonctionnaire a pris une décision courageuse. «Je veux enfin être folle!» Elle a donc démissionné de son em- ploi plutôt confortable et retiré son deuxième piller pour se lancer dans la belle aventure de la scène. «Avec Christine Camporini, ma meilleure amie, qui connaît bien la scène cul- turelle romande, nous avons décidé de monter une structure professionnelle, depuis la page Internet jusqu’au marketing et au contact avec les salles de spectacle du pays.» Un pari un peu fou? «Peut-être. Mais mon compagnon y croit aussi et m’aide moralement. Je fonc- tionne à l’instinct et aux en- vies», ajoute cette Suissesse fière de ses deux origines. «Mon père était un Neuchâtelois pur sucre et ma mère une juive de Tur- quie. Je me sens vraiment ci- toyenne du monde.» Ariane Borel tient aussi à mettre une touche sociétale dans sa pièce. «J’ai beaucoup d’affection pour les acteurs qui affichent dans leurs spectacles ou leurs films une forme d’en- gagement politique.» En ce sens, elle tient à souligner son admiration inconditionnelle pour l’acteur français Vincent Lindon qui, depuis quelques années, s’est impliqué dans des films engagés comme «Wel- come» (l’histoire d’un jeune migrant), «La loi du marché» (drame du chômage) ou plus récemment «En guerre», une critique acerbe de l’actionnariat. Après sa tournée en Suisse ro- mande, Ariane Borel espère voir s’ouvrir les portes de théâ- tres ailleurs en Francophonie (elle s’est déjà produite notam- ment au Québec). Et qui sait, Zouc viendra peut-être un jour frapper à la porte de sa loge pour la féliciter. «Ce serait le plus beau moment de ma vie!», lâche-t-elle dans un nouvel éclat de rire. n L’univers de la comédienne genevoise Ariane Borel est fait d’humour, de tendresse, de férocité et d’engagement. Elle se produira durant trois jours au Théâtre de Poche de Bienne dans son nouveau spectacle: «De vous à moi». Ariane Borel liebt und lebt die Bühne. Théâtre de Poche Biel: Donnerstag, 7. Juni, 20 Uhr Freitag, 8. Juni, 20 Uhr Samstag, 9. Juni, 20 Uhr www.arianeborel.ch Théâtre de Poche de Bienne, jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 juin à 20 heures. www.arianeborel.ch PAR MOHAMED HAMDAOUI Ses éclats de rire sont fulgu- rants. Mais troublants, aussi. Car derrière ce sourire et cette spontanéité, impossible de ne pas ressentir aussi de profondes douleurs et de terribles interro- gations. Celles d’une femme de 54 ans – «Je suis née en 1964, l’année du dragon!» - qui a l’art de la scène dans la peau. «Quand des spectateurs viennent me voir à la fin de ma pièce, ils m’adressent le plus beau des compliments: ils me disent en effet qu’ils étaient venus pour rire, mais confient avoir aussi été troublés. Ils se reconnaissent dans les personnages que j’in- carne. Quel bonheur!» Fusée Ariane. Cette Ge- nevoise a longtemps travaillé pour son canton dans les services sociaux. «Je devais chaque jour discuter avec des personnes en situation précaire. Souvent des chô- meurs, mais aussi parfois des patrons en quête d’identité», se souvient- elle. Autant de rencon- tres qui l’ont inspirée. «Mais je joue aussi ONE WOMAN SHOW Endlich verrückt VON MOHAMED HAMDAOUI ONE WOMAN SHOW «Enfin folle!» Tantôt drôle, tantôt émouvante. Ariane Borel a tout plaqué pour la scène! PHOTOS: Z.V.G.

Endlich verrückt «Enfin folle!»

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Page 1: Endlich verrückt «Enfin folle!»

SZENE / SCÈNE 21BIEL BIENNE 23./24. MAI 2018 BIEL BIENNE 23/24 MAI 2018

TIPPS / TUYAUX

Nidau:Ausstellung

n Die «Nidau Galery»präsentiert anlässlich

des Stedtlifestes aus-schliesslich Nidauer Künst-lerinnen und Künstler. 16 Kunstschaffende mitverschiedenen Stilrichtun-gen werden mitwirken:Gina B, Mercedes Macias,Béatrice Zeltner, RégineMerz, Willi Müller, Pat No-ser, Katrin Hotz, RuedySchwyn (Bild), Stefanie Kos-cevic, Kathrin Ganz, Nori-ko Steiner-Obata, Feliceund Lorenzo Bottinelli, Jé-rôme Lanon, MonsignoreDies sowie Hans Jörg Bach-mann. Die Ausstellung istdiesen Freitag (18 bis 22 Uhr) und Samstag (12 bis 20 Uhr) geöffnet. ajé.

Bellmund:Dimitri Bouclier

n Sein Weg ist ausserge-wöhnlich und seine Er-

folgsbilanz hervorragend:Dimitri Bouclier ist Preisträ-ger der grössten internatio-nalen Wettbewerbe für Kon-zertakkordeon (Klingenthal,Castelfidardo, Glasgow, Sara-jevo). Er ist der zweite Fran-zose, nach Richard Galliano,der den Preis «Trophée Mon-dial» in der Kategorie «Ju-nior und Senior Classique»gewonnen hat. Bouclier wur-de 2010 von der «FondationGeorges Cziffra» und 2013von der «Fondation d’Entre-prise Banque Populaire» ein-stimmig zum Preisträger er-nannt. Die Perfektion seiner

Musik, seine Art und seinCharisma ermöglichen ihmviele Auftritte in Europa, woer sein Publikum zu begei-stern vermag. Er ist zudemregelmässig auf verschiede-nen Radiokanälen Frank-reichs und der Schweiz zuhören (RSR, Espace 2, FranceMusique). Dimitri Boucliertritt diesen Sonntag um 17Uhr im Kulturzentrum «LaPrairie» in Bellmund auf. ajé.

Biel: Eggli undMantscheva

n Die «Gewölbe Galerie»in der Bieler Altstadt

zeigt noch bis zum kommen-den Sonntag Werke von BeaEggli (malerische Fotografie)und Gergana Mantscheva(fotografische Malerei). BeaEggli ist 1970 in Caracas, Ve-nezuela geboren worden. Sielebt seit 1999 in der Schweiz,wo sie an der Schule für Ge-

staltung Bern Fotodesign stu-dierte. Bea Eggli hat an ver-schiedenen Kollektiv- undEinzelausstellungen in derSchweiz sowie in Argenti-nien, Frankreich, Englandund in den USA teilgenom-men. Gergana Mantschevaist 1975 in Sofia (Bulgarien)geboren worden, wo sie ander nationalen Kunstakade-mie ein Studium mit Schwer-punkt Malerei absolvierte.Seit 2000 lebt und arbeitetdie Künstlerin in Solothurn.Ihre Bilder wurden in zahl-reichen Einzel- und Grup-penausstellungen in derSchweiz und im Auslandpräsentiert. Der Realismus inihren Bildern ist von dem so-zialistischen Hintergrund ih-res Herkunftslandes inspi-riert und geprägt. ajé.

Hop, FC Bienne!

n Le premier contre ledernier. À priori, il n’y

a pas photo. Ce dimanche à15 heures à la Tissot Arena,le FC Bienne, qui vise une

promotion en premièreligue, recevra le FC Berne,déjà condamné à la reléga-tion. Mais qui sait? Le sportréserve parfois des surprises.Surtout le football. Qui au-rait par exemple pu imagi-ner, il y a quatre ans, que leBrésil serait terrassé sur sonterrain fétiche de Belo Hori-zonte sept buts à un par l’Allemagne? Selon le résul-tat de son dernier rival à lapromotion, le FC Liestal,l’équipe de Kurt Baumannpourrait assurer ce jour-là sapromotion. MH

Les livres,c’est vivre

n C’est un film étonnantqui raconte une réalité

pareillement étonnante:celle d’une bibliothèque àciel ouvert. Cela se passe aucœur de New York. Ce film aété réalisé par le cinéasteaméricain Frederick Wies-man. Malgré ses 87 ans, iltourne quasiment un filmpar année, et ce depuis 1967.Son dernier documentaire

«Ex Libris», dresse le portraitde la mythique «New YorkPublic Library». La Cinéma-thèque suisse de Lausannelui a d’ailleurs récemmentconsacré une rétrospective.Ce film lumineux est à dé-couvrir dimanche dès 9heures 30 à la Bibliothèquemunicipale de Bienne. Sondirecteur, Clemens Moser,fera une bref exposé avant ladiffusion de ce documen-taire. Des sandwiches serontproposés durant la pause. MH

Parc Robinson

n Trente-cinq ans, le plusbel âge de la vie. C’est

celui du Parc Robinson deMâche. Trois générations debambins s’y sont amusées etse sont écorché les genoux.En 2017, près de 4 000 en-fants ont fréquenté cet en-droit lumineux. Pourcélébrer l’événement, unegrande fête aura lieu toute lajournée de samedi. Avec à laclef de nombreux jeux, unclown, de la musique etbeaucoup d’autres anima-tions bilingues. Créés dansles années 40 au Danemark,les parcs Robinson n’ont pasvieilli. MH

PHOT

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Ihre Lachanfälle sind aus-sergewöhnlich. Aber auchbeunruhigend. Denn es istunmöglich, dass hinter die-sem Lächeln und dieser Spon-taneität nicht auch tiefeSchmerzen und grosse Fragenstecken. Jene einer 54-jähri-gen Frau – «Ich bin 1964 ge-boren worden, im Jahr desDrachens!» – welche die Büh-nenkunst im Blut hat. «Wennmich die Zuschauer nach demAuftritt treffen, machen siemir das schönste Kompli-ment: Sie sagen mir, dass siegekommen seien, um zu la-chen. Gestehen aber auch,beunruhigt worden zu sein.Sie erkennen sich in den Cha-rakteren, die ich verkörpere.Was für ein Glück!»

Rakete. Die Genferin ar-beitete lange Zeit in verschie-denen Sozialdiensten ihresKantons. «Ich diskutierte täg-lich mit Personen in prekärenSituationen. Es waren oft Ar-beitslose, aber auch Geschäfts-führer auf der Suche nachIdentität», erinnert sie sich.Viele Begegnungen, die sieinspiriert haben. «Aber ichspiele auch viele andere Cha-raktere», präzisiert sie. Ihreneueste Show – die dritte inzwölf Jahren – folgt einemroten Faden. Oder besser: ei-nem Faden namens Ariane.Wie die berühmte Rakete.

Ihre One-Woman-Show, siedauert eine Stunde und fünf-zehn Minuten, beginnt miteinem Video, das den Startder französischen Rakete zeigt.«Ich will auch starten! End-lich!» Und über das Leben sin-nieren. Über Fragen, die sichKinder stellen. Über die Be-ziehung zwischen Frau undMann. Über den Blues. ÜberGlücksmomente. Mobbing amArbeitsplatz. Vater- oder Mut-terschaft. «Ich bin kein Fan

der Stand-up-Comedy», sagtsie. Nein. Ihre Präferenz wäreeher Zouc. «Mein Traum wärees, sie einmal ‚in echt’ zu se-hen. Ich bin ein absoluter Fanihrer Sketches. Ihre Welt, malhumoristisch, mal dramatisch,ist die meine.»

Standbein. Die ehemaligeBeamtin traf vor einem Jahreine mutige Entscheidung. «Ichwill verrückt sein!» Sie gab ihrebequeme Festanstellung aufund liess sich ihre Pensions-kasse ausbezahlen, um sich aufdas Abenteuer Bühne einzu-lassen. «Meine beste FreundinChristine Camporini – siekennt die französischsprachigeKulturszene gut – und ich be-schlossen, eine professionelleStruktur aufzubauen. VomWebauftritt über Marketing biszum landesweiten Kontakt mitTheatern.» Wahrlich ein etwasverrücktes Vorhaben … «Viel-leicht. Aber mein Partnerglaubt an mich und hilft mir.Ich folge meinem Instinkt undmeiner Lust», sagt die Schwei-zerin, stolz aufihre «doppelteHerkunf t » .«Mein Vater warein waschechterNeuenburger undmeine Mutter eine jüdi-sche Türkin. Ich fühlemich als Weltenbürgerin.»

Ariane Borel setzt in ih-rem Stück auch einen ge-sellschaftlichen Akzent.

«Ich fühle mich Schauspielernzugeneigt, die in ihren Showsoder Filmen eine Form vonpolitischem Engagement zei-gen.» In diesem Sinne unter-streicht sie ihre bedingungsloseBewunderung für den franzö-sischen Schauspieler VincentLindon. Seit einigen Jahren ister an Filmen beteiligt wie «Wel-come» (Die Geschichte einesjungen Migranten), «Der Wertdes Menschen» (Arbeitslosen-drama) oder zuletzt «At War»,eine scharfe Kritik am Aktio-nariat. Ariane hofft, dass sichnach ihrer Tournee durch dieWestschweiz weitere Theater-türen im französischsprachigenRaum öffnen (sie trat bereitsin Québec und in Belgien auf).Und wer weiss, vielleicht klopfteines Tages Zouc an, um ihrzu gratulieren. «Das wäreder schönste Momentmeines Lebens!»bricht sie in einenerneuten Lachan-fall aus. n

Das Universum der Genfer Schauspielerin ArianeBorel ist humorvoll, sanft, wild und engagiert; sie

wird im «Théâtre de Poche» in Biel mit ihrem neuenStück «De vous à moi» auf der Bühne stehen.

beaucoup d’autres person-nages», précise-t-elle. Car sonnouveau spectacle – le troi-sième en douze ans – a unfil rouge. Ou plutôt, un filappelé Ariane. Comme la fa-meuse fusée. Son one womanshow d’une heure et quinzeminutes débute en effet parune vidéo montrant le dé-collage de l’engin spatialfrançais. «Moi aussi, je veuxdécoller! Enfin!» Et s’inter-roger sur la vie. Les questionsque se posent les gamins.Les relations entre les femmeset les hommes. Les coups deblues. Les moments de joie.Le mobbing au travail. Ladécouverte de la paternitéou de la maternité. «Je nesuis pas une fan du stand-up», tient-elle à ajouter. Non.Sa référence absolue seraitplutôt Zouc. «Vous m’appre-nez qu’elle vit dans votre ré-

gion! Mon rêve seraitde la voir enfin‘pour de vrai’. Jesuis une fan absolue

de tous ses sketchs.Son monde, tantôt

humoristique et tantôtdramatique, est lemien».

Deuxième pilier. Il y a unan, cette fonctionnaire a prisune décision courageuse. «Jeveux enfin être folle!» Elle adonc démissionné de son em-ploi plutôt confortable et retiréson deuxième piller pour selancer dans la belle aventurede la scène. «Avec ChristineCamporini, ma meilleure amie,qui connaît bien la scène cul-turelle romande, nous avonsdécidé de monter une structureprofessionnelle, depuis la pageInternet jusqu’au marketing etau contact avec les salles despectacle du pays.» Un pari unpeu fou? «Peut-être. Mais moncompagnon y croit aussi etm’aide moralement. Je fonc-tionne à l’instinct et aux en-vies», ajoute cette Suissesse fièrede ses deux origines. «Mon pèreétait un Neuchâtelois pur sucreet ma mère une juive de Tur-quie. Je me sens vraiment ci-toyenne du monde.»

Ariane Borel tient aussi àmettre une touche sociétaledans sa pièce. «J’ai beaucoupd’affection pour les acteurs quiaffichent dans leurs spectaclesou leurs films une forme d’en-gagement politique.» En cesens, elle tient à souligner sonadmiration inconditionnellepour l’acteur français VincentLindon qui, depuis quelquesannées, s’est impliqué dans desfilms engagés comme «Wel-come» (l’histoire d’un jeunemigrant), «La loi du marché»(drame du chômage) ou plusrécemment «En guerre», unecritique acerbe de l’actionnariat.Après sa tournée en Suisse ro-mande, Ariane Borel espèrevoir s’ouvrir les portes de théâ-tres ailleurs en Francophonie(elle s’est déjà produite notam-ment au Québec). Et qui sait,Zouc viendra peut-être un jourfrapper à la porte de sa logepour la féliciter. «Ce serait leplus beau moment de ma vie!»,lâche-t-elle dans un nouveléclat de rire. n

L’univers de la comédienne genevoiseAriane Borel est fait d’humour, de

tendresse, de férocité et d’engagement.Elle se produira durant trois jours auThéâtre de Poche de Bienne dans sonnouveau spectacle: «De vous à moi».

ArianeBorel liebt

und lebt dieBühne.

Théâtre de Poche Biel: Donnerstag, 7. Juni, 20 UhrFreitag, 8. Juni, 20 UhrSamstag, 9. Juni, 20 Uhr www.arianeborel.ch

Théâtre de Poche de Bienne,jeudi 7, vendredi 8 et samedi9 juin à 20 heures.

www.arianeborel.ch

PAR MOHAMED HAMDAOUI

Ses éclats de rire sont fulgu-rants. Mais troublants, aussi.Car derrière ce sourire et cettespontanéité, impossible de nepas ressentir aussi de profondesdouleurs et de terribles interro-gations. Celles d’une femme de54 ans – «Je suis née en 1964,l’année du dragon!» - qui a l’artde la scène dans la peau. «Quanddes spectateurs viennent mevoir à la fin de ma pièce, ilsm’adressent le plus beau descompliments: ils me disent eneffet qu’ils étaient venus pourrire, mais confient avoir aussiété troublés. Ils se reconnaissentdans les personnages que j’in-carne. Quel bonheur!»

Fusée Ariane. Cette Ge-nevoise a longtemps travaillépour son canton dans lesservices sociaux. «Je devaischaque jour discuter avecdes personnes en situationprécaire. Souvent des chô-meurs, mais aussi parfoisdes patrons en quêted’identité», se souvient-elle. Autant de rencon-tres qui l’ont inspirée.«Mais je joue aussi

ONE WOMAN SHOW

Endlich verrückt

VON MOHAMEDHAMDAOUI

ONE WOMAN SHOW

«Enfin folle!»

Tantôt drôle, tantôtémouvante. Ariane Borel

a tout plaqué pour la scène!

PHOT

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